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Marc Sauvourel
Coréalisateur du documentaire « Un1que » sur Canal Plus.
Les réalisateurs Marc Sauvourel et David Tiago Ribeiro ont suivi la nouvelle star mondiale pendant un an, jusqu’à son départ pour les Etats-Unis.

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Transcription
00:00 Votre invité média Céline Baydarcourt est le réalisateur d'un documentaire pour Canal+
00:04 sur le petit prodige français du basket.
00:06 Il a suivi Victor Wemba...
00:09 Pardon, excusez-moi !
00:10 Wemba Niama pendant un an jusqu'à son départ pour la NBA.
00:14 Bonjour Marc Sauvourelle.
00:15 Bonjour.
00:16 Vous co-signez ce doc avec David Thiago Ribeiro, ça s'appelle "Unique".
00:19 Alors pour ceux qui ne connaissent pas Victor Wemba Niama, moi aussi j'ai du mal à le prononcer,
00:24 expliquez-nous en quoi il est unique ?
00:26 Il est unique en plusieurs points. D'abord, il est grand.
00:30 C'est vrai que Salia vous l'avez présenté comme le petit prodige,
00:32 mais c'est un grand prodige finalement. Il fait 2m21, donc c'est ce qui est remarquable d'abord.
00:36 C'est rare ça 2m21 ? Vraiment ?
00:38 2m21 c'est rare, oui. C'est rare même dans le basket.
00:41 Il fait partie des joueurs les plus grands.
00:43 Et ce qui le rend unique sur un terrain de basket, c'est qu'il joue comme un joueur qui est beaucoup plus petit.
00:46 Comme s'il faisait 30 cm de moins.
00:48 Plus on est grand, plus c'est compliqué de se déplacer sur un terrain.
00:50 Lui, il arrive à tout faire. Donc c'est d'abord ce qui le rend unique.
00:52 Ce qui le rend unique aussi, c'est que les plus grands joueurs de l'histoire du basket,
00:56 comme Lebron James, parlent de lui comme un prodige.
00:58 Donc ça c'est quand même du jamais vu.
00:59 Et puis nous, ce qu'on a exploré, c'est sa personnalité. Elle est unique aussi.
01:02 Vous avez choisi le titre avec lui parce qu'il assume vouloir depuis toujours être unique justement.
01:08 On l'a choisi tout seul. Nous deux, je veux dire avec David, mon co-réalisateur.
01:13 Mais ça lui a plu. Parce qu'en fait, on l'a choisi à partir du moment où on l'a suivi la première fois à Las Vegas,
01:18 il y a exactement un an.
01:19 Il donnait beaucoup d'interviews et c'est vrai qu'il répétait souvent,
01:22 et il le répète d'ailleurs toujours, que lui, son but c'est de faire des choses que les gens n'ont jamais vues
01:28 et d'être original et unique.
01:29 C'est un mot qu'il a répété comme ça plusieurs fois.
01:31 Et nous, ce qu'on lui a simplement proposé, c'est de remplacer le "i" de unique par un "1"
01:35 qui est son numéro en club.
01:37 Et puis on savait qu'il serait le numéro 1 de la draft NBA cette année.
01:42 Et donc c'était un chiffre qui avait du sens.
01:44 Et donc c'est comme ça qu'on a trouvé ce titre-là.
01:46 À quel moment vous l'avez contacté pour ce film ?
01:48 Alors moi, je l'ai contacté, Victor, il y a un peu plus de deux ans.
01:51 C'est un joueur dont on annonce depuis qu'il a 14 ans
01:54 qu'il est probablement l'un des joueurs qui va révolutionner le basket mondial.
01:57 Il a 19 ans aujourd'hui, Victor.
01:59 Donc on parle de lui à peu près depuis 5 ans.
02:02 J'ai dû le contacter il y a à peu près deux ans.
02:04 Donc on ne savait pas encore qu'il serait, comme on dit, drafté en première position ?
02:07 Les spécialistes savaient, voilà.
02:09 Mais le grand public ne le connaissait pas encore.
02:11 Donc nous, c'est ce qui est intéressant pour nous,
02:12 quand on fait un documentaire, c'est de s'intéresser à des personnalités que le grand public connaît moins.
02:16 Donc moi, je l'ai contacté via son agent, l'un de ses deux agents, Jérémy Medjana.
02:20 Et puis j'ai senti que c'est quelqu'un qui est très protégé, Victor, par sa famille.
02:23 C'est un cocon, on le découvre d'ailleurs dans le documentaire.
02:25 On va écouter un extrait.
02:26 Et ses parents ne voulaient pas qu'une caméra le suive comme ça.
02:28 Il était jeune, il y avait le bac en ligne de mire.
02:30 Il a passé son bac avec un an d'avance, Victor.
02:32 Donc c'est aussi un prodige à ce niveau-là.
02:34 Et finalement, c'est cette année, il voulait documenter sa dernière année en France
02:38 avant de partir aux Etats-Unis.
02:39 Donc c'est lui et ses parents qui sont revenus vers moi.
02:42 Il y a quelque chose qui vous a particulièrement surpris en le suivant pendant un an ?
02:46 Beaucoup de choses surprennent quand on suit Victor.
02:48 Sa maturité étonnante.
02:50 C'est vrai qu'il lui arrive des choses absolument extraordinaires.
02:52 Il se retrouve invité au Crion en présence de la ministre et de grands champions.
02:55 Et il vit ça de manière très, très normale.
02:58 Il traverse ça.
02:59 Lui, il dit que c'est sa checklist.
03:00 Il sait depuis des années qu'il va vivre des choses extraordinaires.
03:02 Il s'y prépare et il traverse ça comme si finalement c'était sa normalité.
03:06 Alors c'est une star mondiale.
03:07 Il reçoit des courriers des fans du monde entier,
03:09 comme cette lettre qu'il découvre aux côtés de sa maman.
03:12 Je m'appelle Malo, j'ai 12 ans.
03:13 Je suis né en janvier comme toi.
03:15 Je ne suis pas signé de basketball et je t'ai suivi depuis que tu as joué à Nanterre.
03:18 Tu es le meilleur espoir français.
03:20 Ce que tu es en train de faire, c'est du jamais vu.
03:22 Avoir ce niveau à 18 ans, c'est dingue.
03:24 J'espère que tu seras notre Mbappé du basket.
03:27 J'espère que Mbappé sera notre Victor du foot.
03:30 Non, je rigole.
03:33 Il faut garder les pieds sur terre quand même.
03:35 Ce n'est pas parce que les gens sont antidolâtres qu'il faut prendre la grosse tête.
03:40 Il est ambitieux ou prétentieux, Victor Wemba Niama ?
03:43 Il vous dit aussi qu'il savait depuis tout petit qu'il jouait en NBA et qu'il serait le meilleur.
03:47 Oui, il dit ça.
03:48 Après, ses parents, c'est sa maman qu'on vient d'entendre,
03:50 sont là aussi comme garde-fous pour faire attention à ce qu'il ne soit pas non plus sursollicité.
03:55 Il ne s'enflamme pas, mais il n'a pas le caractère à s'enflammer.
03:58 Il dit ça vraiment dans un grand sourire.
04:00 Il est beau, Victor, donc ça passe.
04:02 Sa plus grande force, vous l'avez évoqué, c'est sa famille.
04:05 Extrêmement unis, c'est très beau de les voir tous ensemble.
04:08 Les parents, il a un petit frère, une petite sœur.
04:11 Il y a beaucoup d'amour et d'admiration entre eux.
04:13 On écoute un autre extrait, c'est son petit frère Oscar qui parle.
04:16 Victor, il est parti de la maison à 14 ans.
04:18 On était fusionnels.
04:20 Je le suivais beaucoup, pas dans ses projets ou quoi, je le suivais physiquement.
04:24 C'est-à-dire qu'il marchait, je marchais derrière lui.
04:26 Quand il est parti, c'est là que j'ai ressenti un gros, gros vide.
04:31 Il y a beaucoup de frères et sœurs qui se battent entre eux.
04:34 Alors que nous, on n'a jamais eu ça entre nous trois.
04:37 Je me rappelle même le dernier jour, avant qu'on déménage,
04:40 on a dormi tous les trois ensemble.
04:42 C'était un lit de place.
04:43 Et depuis ce jour-là, quasiment à chaque fois qu'on revient à la maison,
04:46 on dort tous les trois ensemble.
04:47 Même si je fais 2 mètres, même si Vic fait 2.
04:50 Il ne reste pas beaucoup de place pour la sœur, mais qui est très grande.
04:52 C'est une famille de très grands.
04:53 Oui, c'est une famille de basketteurs.
04:54 La maman est basketteuse, le papa Félix lui faisait de l'athlétisme.
04:57 Mais effectivement, sa grande sœur Ève, qui a 21 ans, fait du basket.
05:00 Elle joue même en équipe de France de 3-3.
05:03 On la verra peut-être d'ailleurs aux Jeux Olympiques à Paris 2024 l'année prochaine.
05:06 Et puis son petit frère Oscar, qui a 16 ans, lui joue aussi au basket.
05:10 Il est dans l'académie de Tony Parker à Lyon.
05:12 Ça vous a ému, vous, ce coco familial ?
05:14 Oui, ça nous a ému beaucoup.
05:16 C'est vrai que c'est un cercle.
05:19 Et nous, on a eu la chance avec David d'y entrer.
05:21 On avait vraiment l'impression de faire partie de la famille.
05:23 Et c'est vrai qu'on est témoins et c'est ce qui ressort un peu de ce documentaire.
05:26 C'est le portrait de Victor Wembanyama.
05:27 Mais c'est aussi le portrait de la famille Wembanyama.
05:30 D'ailleurs, on comprend bien Victor quand on comprend sa famille et tout cet amour qu'il y a.
05:34 C'est la condition pour ne pas péter un câble quand on est grand sportif.
05:38 On le voit avec Guilhem Bappé, même si vous ne voulez pas comprendre un exemple sur Kilian.
05:43 Mais la famille a un rôle très important pour la stabilité.
05:47 C'est crucial.
05:48 C'est vrai qu'il traverse des choses.
05:50 On peut vite péter les plombs, comme on dit.
05:53 Et c'est vrai qu'il a une famille qui est très structurée, qui est nature, qui est posée,
05:56 qui le reste et qui le protège dans ce cocon d'amour.
05:59 Je pense que c'est absolument essentiel.
06:01 Et puis, il est protégé aussi par des agents qui ont travaillé et qui travaillent encore
06:04 avec les plus grands joueurs de basket français.
06:07 Tous ceux qui sont allés en NBA ou qui y sont encore.
06:10 Il est protégé.
06:11 Il y a plusieurs couches de protection autour de Victor.
06:13 Mais lui, il affronte ça déjà comme un joueur mature,
06:16 comme s'il avait dix ans de plus en termes d'expérience réellement.
06:18 On le voit souvent méditer Victor Wembanyama.
06:22 Il médite pendant les arrêts de jeu, je ne sais pas comment on appelle ça au basket.
06:25 L'étant mort.
06:26 L'étant mort, voilà.
06:27 Il met sa tête dans son t-shirt.
06:29 Il évoque souvent aussi sa place dans l'univers.
06:32 Il y a beaucoup de spiritualité chez lui.
06:34 Oui, oui.
06:35 Après, il est très rationnel quand même par rapport à tout ça.
06:38 C'est vrai qu'il fait ça pour se mettre dans sa bulle, dans son cocon,
06:41 pour s'isoler un peu de toute l'agitation qui peut y avoir autour de lui.
06:44 Ça lui permet de se recentrer sur son basket.
06:48 Donc, c'est vrai qu'il est assez spirituel, mais il est quand même rationnel.
06:52 Et ces moments où il met la tête dans son maillot, que ce soit avant le match,
06:55 ou pendant le match, non, pas sur le terrain, mais quand il y a un temps mort,
06:59 c'est pour se recentrer et se concentrer sur le basket.
07:01 C'est quelque chose de très rationnel finalement.
07:03 Et il a un autre talent que le basket, il dessine extrêmement bien.
07:06 Oui, moi c'est ce qui m'a plu chez lui.
07:08 Dans sa personnalité, moi je ne suis pas non plus, ça lie un grand spécialiste de basket,
07:10 j'adore ça, mais je ne suis pas un spécialiste non plus.
07:12 Merci beaucoup.
07:13 Mais oui, il dessine et il dessine très très bien.
07:15 Donc, nous ce qu'on lui a proposé avec David, c'est de raconter quelques petits moments de sa vie en dessin
07:19 et qu'il commence à faire les premières esquisses.
07:21 Donc c'est lui qui dessine les premiers traits des dessins qu'il raconte des moments de son enfance.
07:28 Il aime aussi beaucoup la musique classique, c'est lui qui a choisi certains morceaux de classique
07:32 qu'on met sur des parties de basket, qu'on a un peu réagencé pour mettre des influences hip-hop
07:36 qui collent à la culture basket.
07:38 Mais c'est vrai qu'il est ouvert à beaucoup de choses, à l'art notamment.
07:41 Il le dit d'ailleurs dans le documentaire, s'il n'avait pas été basketteur,
07:43 il aurait fait de l'art et des bandes dessinées notamment.
07:45 Un doc absolument passionnant à voir, même si on n'est pas fan de basket,
07:48 on a compris, c'était le cas.
07:50 Merci beaucoup Victor Saurel.
07:52 Victor Marc !
07:54 Merci Céline.
07:55 Le documentaire unique est diffusé dimanche soir à 21h sur Canal+.

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