• l’année dernière
Dans quelques jours, sur son géant des mers, le trimaran "Sodebo Ultim 3", il sera au départ de la Transat Jacques Vabre avec Thomas Rouxel. Le skipper Thomas Coville raconte son état d'esprit et sa préparation.
Regardez L'invité de RTL Soir du 02 octobre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL
00:02 Julien Celié, Marion Calais et Cyprien Sini, RTL bonsoir
00:08 Allez RTL bonsoir on s'occupe de tout jusqu'à 20h et on va prendre le large maintenant avec toute la bande Cyprien, Marion,
00:14 Isabelle, Louis et à la barre notre grand invité de la deuxième heure le skipper Thomas Coville. Bonsoir Thomas bienvenue.
00:20 Bonsoir. Dans quelques jours sur votre géant des mers le trimaran Sodebo ultime 3 et bien vous serez au départ de la transat
00:26 Jacques Vabre. Transat en double départ du Havre le 29 octobre, accroché au large du Brésil et arrivé en Martinique, Thomas Roussel sera
00:32 votre binôme sur le bateau. Alors là Jacques Vabre vous connaissez, vous l'avez déjà gagné deux fois en monocoque sur maxi trimaran.
00:39 Jacques Vabre c'est un peu comme la route du rhum pour le grand public ça fait rêver, ça invite au voyage, c'est un nom exotique.
00:44 Est-ce que chez les pros comme vous il y a encore avant chaque départ cette petite part de rêve de gosses et d'imaginaire ?
00:51 Ah oui complètement, là ça n'a rien changé. En fait par rapport à la route du rhum, la route du rhum étant solitaire
00:58 la Jacques Vabre étant en couple et en fait c'est exactement les deux choses qu'on a envie de vivre dans la vie, c'est de savoir
01:05 se regarder dans le miroir tout seul ou de savoir si on serait capable d'être meilleur en couple.
01:11 On parle de voyage, c'est vrai que vous descendez très bas dans l'Atlantique avant de gagner les Antilles, vous allez faire le tour de l'île de l'ascension c'est ça ?
01:21 Oui tout à fait, alors là c'est pour une histoire d'homogénéité de flotte
01:25 puisqu'effectivement les trimarans comme Sonebo on va quasiment deux fois plus vite que le reste de la flotte
01:30 et c'est pour qu'on arrive en même temps quasiment en Martinique, donc on fait un plus grand parcours pour arriver en même temps et faire la même fête.
01:37 Ça doit être assez déconcertant d'aller faire le tour de ce petit bout de caillou, il y a 800 habitants, c'est perdu entre le Brésil et l'Afrique au milieu de l'Atlantique Sud
01:44 et après des jours sans voir personne, tout d'un coup vous allez vous retrouver au bout d'un petit caillou.
01:49 Là on parlait tout à l'heure du voyage et de la magie de ça, moi j'ai démarré la course large d'abord sur une mapmonde,
01:58 d'abord sur une carte, d'abord avec le rêve d'aller voir de l'autre côté et de se dire c'est comment ?
02:04 Et là effectivement c'est une île autour de laquelle on ne tourne pas très souvent.
02:09 On y va assez rarement !
02:11 Et je vous défie de trouver même dans un dîner très mondain à Paris quelqu'un qui serait tourné autour de ce qu'on voit.
02:17 C'est vrai qu'on ne la connaissait pas avant, moi je ne la connaissais pas en tout cas.
02:20 Est-ce que vous avez, puisque vous parlez de voyage, un souvenir marquant d'un endroit qui vous a, je ne sais pas, bouleversé en passant devant ?
02:29 Peut-être le premier Cap Horn, je ne sais pas mais...
02:32 Le premier Cap Horn, non, parce que c'était avec Carre-Sauzon, donc ce n'est pas ça qui m'a le plus bouleversé.
02:37 Ce n'est pas un bon souvenir !
02:40 Ça c'était gratuit !
02:42 C'est bon le salut !
02:43 C'était pour...
02:44 Une grosse tête quand même !
02:45 C'était pour juste faire un petit dé, alors que ça aurait pu l'être effectivement.
02:50 Non, je pense que le souvenir qui me vient juste spontanément, c'est la première fois que j'ai vu les îles des Carguellennes.
02:59 Ah oui ?
03:00 Oui, c'est un mar rocheux en plein milieu de l'Antarctique là, et où c'est vraiment très très hostile.
03:07 Il y avait une grosse grosse houle.
03:10 J'étais pourtant assez loin, j'étais à quelques milles, mais c'est un mar rocheux, quasiment ces montagnes qui sortent avec des nuages qui s'accrochent.
03:20 Et là, vous êtes vraiment au bout, vous êtes très très loin.
03:23 Et là, pourquoi vous les voyez différemment, c'est qu'il y a d'un seul coup plein d'oiseaux, et notamment plein d'albatros.
03:30 Et d'un seul coup, vous avez l'impression de revivre avec quelque chose, alors que sinon c'est un désert.
03:35 Vous n'êtes plus seul ?
03:36 Et on n'est plus complètement seul. Et de ce moment-là, j'ai un albatros qui m'a suivi après pendant 9 jours.
03:41 C'est vrai ? Le même ?
03:43 Bah ouais, et en fait, il suivait, donc eux, ils sont capables de voler pendant des jours et des jours, sans un seul battement d'aile.
03:50 Et le soir, un peu comme un petit garçon, je le quittais, et le lendemain matin, je le cherchais sur l'horizon, et toc, je le retrouvais.
03:57 C'est génial !
03:58 Alors moi, j'ai imaginé que c'était le même.
04:00 Non, non, pas de souci. Question de novices. Vous avez donc traversé, en une quinzaine de jours seulement, une diversité de climats très importante.
04:07 Ah ouais.
04:08 Et ça, comment on fait ? C'est un peu stupide, mais on s'habille comment, quoi ? Vous partez avec une valise, comment vous faites ?
04:13 Alors, on est obsédés par le poids. Parce que nous, c'est des ans, Sodebo, c'est un trimaran qui a la particularité d'être d'une génération...
04:22 On est une génération bénie des dieux, on est la génération qui découvre le vol.
04:26 C'est-à-dire qu'on n'est plus archimédien à être collé sur l'eau, mais on commence avec les foils et les plans porteurs, on commence à voler avec du vent.
04:33 Et donc, le poids, c'est très important, parce que plus, comme dans les aéronefs, plus vous êtes léger, plus vous...
04:38 Ça veut dire qu'on pèse tout ? La nourriture, les vêtements, le matériel ?
04:42 J'ai arrêté, je me soigne, mais j'ai été jusqu'à enlever les étiquettes des t-shirts.
04:47 Ah bon ?
04:48 Ah ouais. J'ai coupé ma brosse à dents pendant longtemps.
04:51 Comment ça, couper la brosse à dents ? Vous coupiez le manche pour que ça pèse moins ?
04:55 Un petit morceau du manche pour que finalement... Voilà, c'était pourquoi pas ?
05:00 C'est un peu comme dans les méthodes un peu à la japonaise, les méthodes où tu poses tout le temps la question "pourquoi ?"
05:07 Et pourquoi ? Et pourquoi ? Pour arriver à l'essentiel de l'essentiel.
05:10 Donc, pour répondre à ta question, tu prends vraiment que l'essentiel.
05:13 On est en double, donc on va peut-être prendre un petit peu plus de sous-vêtements, mais en solo, ce serait peut-être un peu moins.
05:21 Donc j'ai trois collants, en gros, pour le froid du début et puis le retour.
05:27 Mais sinon, c'est vrai qu'on est hyper minimaliste pour les vêtements.
05:33 Avec Ilyonsen, j'ai un...
05:37 Qui est la marque qui vous accompagne ?
05:39 C'est les cirés que j'ai. J'ai une veste avec un manchon autour du cou pour que quand je sors, je sois vraiment étanche.
05:48 Et sinon, à l'intérieur, j'ai deux petites vestes pour ne pas avoir froid, plus la nuit en fait.
05:54 C'est le minimum, quoi.
05:55 Ouais, je suis au minimum. C'est un alpiniste.
05:57 Vous évoquiez la question du double, vous avez beaucoup navigué en solitaire,
06:03 mais naviguer comme ça à deux sur un même bateau, ça change quoi pour vous ?
06:09 Non, mais c'est comme dans la vie, ça change tout.
06:12 Quand vous êtes en couple, je vous retourne la question, vous partez en vacances toutes seules ou vous partez en couple,
06:18 et là, on ne part pas en vacances.
06:20 La différence, c'est qu'en couple, en général, on dort ensemble. Là, vous allez pouvoir vous relayer, c'est ça ?
06:24 Là, on se relaie, parce qu'effectivement, on a des carrières, donc on se croise beaucoup avec Thomas,
06:29 parce qu'il s'appelle aussi Thomas.
06:31 Pratique, remarque.
06:32 C'est Tom ou Thomas, ou Tom et Thomas, enfin, c'est Tom au carré.
06:37 Et en fait, on se relaie, toutes les manœuvres, on les fait à deux,
06:43 donc on est vraiment là-dessus très complémentaires.
06:45 Thomas, c'est un barreur d'exception, c'est quelqu'un qui a vraiment une sensibilité au réglage,
06:51 qui est vraiment dans l'intuition, c'est quelqu'un qui vient de la voile légère et qui est vraiment très, très fort là-dedans,
06:56 et donc il m'aide énormément, et il a cette expertise-là.
07:00 Moi, je vais être plus, parce que j'ai suivi par exemple la construction,
07:04 la connaissance du bateau, son décryptage à l'oreille,
07:08 où est la limite du bateau, jusqu'où on peut la pousser,
07:12 et là, effectivement, c'est un peu plus que complémentaire pour moi, un vrai bon couple.
07:18 C'est quelqu'un qui va réussir finalement à te sublimer, sans t'effacer,
07:25 il faut surtout qu'il soit différent, parce que sinon, c'est un doublon.
07:29 On est le poil à gratter de chacun,
07:34 et j'adore cet exercice du couple.
07:38 Pour moi, c'est le...
07:40 Si on devait comparer de nouveau la Jacques Vabre à la Route du Rhum,
07:44 il y a plus d'émotion dans une Jacques Vabre.
07:46 - Oui, forcément, parce qu'on partage.
07:47 - Vous nous parliez de ce bateau extraordinaire, c'est quoi les dimensions ?
07:51 Il est énorme, le fait d'être deux, c'est important, vous pouvez nous le décrire ?
07:54 - Alors, c'est 32 mètres de long, 23 mètres de large,
07:58 entre la coque centrale et les flotteurs, vous avez un terrain de tennis de chaque côté,
08:02 et le mât fait 36 mètres de haut.
08:05 Là, on est dans du XXL.
08:08 - Il vaut mieux être deux, quand même.
08:10 - Et là, oui...
08:12 C'est ce qui fait de plus grand et de plus incroyable sur la planète aujourd'hui.
08:20 Sans faire de cocorico franco-français, mais des trucs aussi fous, il n'y en a pas.
08:26 - Vous dites souvent que vous êtes des pionniers, cette génération de skippers,
08:29 parce que ce sont les premiers bateaux volants, ces géants des mers.
08:33 Est-ce qu'après des mois et des mois, maintenant, à la barre de ces bateaux,
08:38 vous arrivez à mieux les connaître, ou est-ce que chaque sortie en mer,
08:42 c'est encore l'occasion de découvrir le bateau ?
08:45 - Je vais être honnête, la sortie de mercredi, on a fait une séance d'essai, comme en voiture,
08:51 et on a abîmé une dérive.
08:53 On continue à apprendre, mais on allait plus vite que jamais.
08:57 On n'avait jamais été aussi vite.
08:59 - C'est quoi plus vite que jamais ?
09:01 - On est allé face au vent, Louis qui est là pourrait nous expliquer,
09:04 mais face au vent, c'est-à-dire à 50 degrés du vent, on était presque à 70 km/h.
09:09 En utilisant juste le vent.
09:12 On n'est pas très loin des 100 km/h sur l'eau, dans quasiment toutes les conditions de mer et de vagues.
09:19 En même temps que ça, il y avait un des équipiers pour étudier le bateau de l'extérieur
09:24 qui nous filmait avec un drone, et après on décrit le truc.
09:27 On est dans l'époque jusqu'au bout des ongles.
09:31 C'est un peu comme ici.
09:34 J'ai envie de dire aux gens de les réconcilier avec l'époque,
09:37 et nous, on est un sport aujourd'hui qui réconcilie avec l'époque.
09:40 Elle est fantastique cette époque.
09:42 Elle peut être angoissante, anxiogène, tout ce que vous voulez,
09:45 mais c'est comme ici. On est béni des dieux.
09:49 On va vivre cette transition, mais elle est bénie des dieux.
09:52 Cette discussion est passionnante.
09:53 Thomas Coville, vous le skipper, vous restez avec nous.
09:55 Vous êtes le grand invité de la deuxième heure.
09:57 RTL Bonsoir revient dans une poignée de secondes.
09:59 RTL Bonsoir.
10:01 Julien Selié, Marion Calais et Cyprien Sini.
10:06 RTL Bonsoir.
10:07 RTL Bonsoir, la suite, 19h24, avec toute la bande à votre service.
10:11 Notre grand invité de la deuxième heure, le skipper Thomas Coville,
10:15 avant le départ à la fin du mois de la Transat Jacques Vabre.
10:18 Il y a toujours une foule immense lors de ces départs.
10:21 1,5 millions, 2 millions de visiteurs sur les pontons de la route du Rhum à chaque fois.
10:25 Vous sentez cette effervescence ?
10:26 On a l'impression que le grand public se passionne de plus en plus pour votre discipline, Thomas.
10:30 Oui, c'est vrai qu'on le ressent.
10:33 En fait, on n'était pas quelques-uns avant.
10:36 Mais là, ce qui est très agréable, c'est que c'est tout le monde.
10:42 On a l'impression que pour une fois, alors que l'époque est à cliver...
10:46 On vous aime tous.
10:47 Là, pas de clivage.
10:49 Vous êtes de vrais aventuriers.
10:51 Est-ce que c'est la raison ?
10:52 Non, c'est peut-être aussi parce que les skippers sont différents des autres.
10:56 Avant, c'était un peu tes oeufs, gros gnons, genre Olivier de Kersauson avec qui vous avez navigué au début, par exemple.
11:00 Le meilleur en com' quoi !
11:01 Non, mais là, c'était pas tes oeufs, gros gnons.
11:04 C'était insupportable, délicieusement odieux, misogyne...
11:09 Qu'est-ce qu'on pourrait dire ?
11:11 Mais ce mec était, de son époque, finalement, assez incroyable.
11:17 Moi, c'est mon premier tour du monde.
11:20 Oui, je l'aurais vu, disons.
11:21 Mais je trouve qu'il était déjà, finalement, assez touchant pour l'époque.
11:27 Ce qui est certain, c'est que votre métier s'est considérablement professionnalisé en 20 ans.
11:32 On parlait de la préparation sportive, du matériel, aussi, il y a quelques minutes.
11:37 Il y a aussi le mental.
11:38 Vous avez une préparation mentale depuis 2014.
11:41 C'est ça, l'année où vous avez percuté un cargo lors de la route du Rhum, justement ?
11:46 Oui, c'est vrai que j'ai ouvert cette porte de la prépa mentale.
11:49 Souvent, c'est un peu comme dans la vie de tous les jours.
11:53 On va voir un psy quand on est au fond du trou.
11:55 On devrait aller le voir avant, parce que ça nous évitera peut-être de descendre au fond du verre.
12:00 Mais là, effectivement, je percute en tête de la route du Rhum un cargo.
12:06 Patrice Abrochard, une des trois sœurs qui dirige Sodebo, c'est une scène de cinéma.
12:13 Elle vient me voir à Roscoff.
12:15 J'ai failli y laisser la peau, mon bateau et tout.
12:18 C'est mon sponsor qui me suit aujourd'hui depuis 23 ans.
12:22 Mais à l'époque, elle vient me voir et me dit "on ne peut pas continuer comme ça".
12:25 Et là, ça commence fort.
12:27 Si tu acceptes de te faire accompagner et qu'on fasse quelque chose qui te dépasse et qui dépassera.
12:33 Et là, j'accepte, ça m'a intendu.
12:36 Je fais un travail de deux ans avec une autre femme, Lynn Bornet, une Néo-Zélandaise.
12:42 Avec cette méthode de la constellation, elle m'emmène dans un truc qui m'était complètement...
12:48 C'est quoi la méthode de la constellation ?
12:49 La constellation, c'est de pouvoir mettre à un moment donné, de pouvoir envoyer à votre cerveau
12:54 que tout n'est pas en silo, mais qu'au contraire, une émotion, un lieu, un souvenir, un mouvement, un chiffre...
13:03 Tout ça, c'est relié.
13:05 Et comment vous l'avez relié, vous, dans votre inconscient ?
13:08 En fait, l'éveil, quand vous parlez avec quelqu'un, c'est de savoir finalement à quel niveau de conscience il est.
13:15 Et vous, vous élevez votre niveau de conscience pour essayer de comprendre ce trip,
13:19 quand on est en mer, une émotion, une sensation, un mouvement.
13:23 Et si vous n'avez pas la bonne émotion, vous n'aurez pas la bonne sensation, vous ferez le mauvais mouvement.
13:27 Et au contraire, si vous rentrez dans le fait de contrôler cette émotion, de générer cette émotion sans la contrôler,
13:37 vous allez avoir cette sensation qui est incroyable.
13:39 Et là, vous ne savez pas pourquoi, le bon mouvement.
13:42 En tout cas, ça fonctionne, parce que 2014, il y a l'accident, 2016, c'est la réussite,
13:47 le 49.3 comme vous dites, tour du monde en solitaire en 49 jours et 3 heures, c'était le record à l'époque.
13:52 C'est mon seul hors de gloire dans la presse, où je fais la manchette du Canard Enchaîné,
13:56 et où ils avaient écrit "Coville passe son 49.3 en douceur",
14:02 alors qu'Emmanuel Valls se battait contre l'Assemblée Nationale.
14:06 C'est vrai qu'à cette époque-là, c'était pas mal.
14:08 Et ce qui est intéressant aussi chez vous Thomas Coville, c'est votre besoin d'échanger avec l'autre, avec d'autres sportifs.
14:14 Vous êtes très proche de Fabien Galtier par exemple, sélectionneur du 15 de France, il est venu sur votre bateau.
14:18 Vous êtes allé à Marcoussis, le courant est vraiment passé.
14:22 Vous dites qu'il a une qualité dingue, c'est son éloquence et sa capacité à emmener ses joueurs.
14:27 Pas que ses joueurs !
14:30 Nous tous aussi !
14:32 J'ai découvert Fabien Galtier aux Étoiles du Sport, vous y venez souvent avec nous.
14:38 C'est un endroit où, entre athlètes, on se retrouve ensemble,
14:43 toutes disciplines confondues, toutes générations confondues, pour échanger.
14:48 J'ai rencontré Fabien à un moment où c'était plutôt d'Andes.
14:53 Avec des fragilités, et avec justement cette capacité à être honnête,
14:59 cette capacité à être authentique.
15:01 Tout à l'heure, on parlait d'aventurier, mais je pense que la première et très grande qualité de Fabien,
15:06 c'est à la fois d'être authentique, et il est calé avec son temps.
15:10 Parce qu'il a compris qu'il avait un rendez-vous avec une génération,
15:13 chose que les entraîneurs d'avant, à mon avis, n'avaient pas compris.
15:16 Et là, il a le déclic, il va les emmener avec la big data, comme nous,
15:20 il va les emmener en les responsabilisant et les autonomisant quand ils sont sur le terrain,
15:25 mais il ne va pas leur rencontrer de bullshit. Il ne va pas faire du rentre-dedans.
15:28 Gael Finkiel, qui est le vice-capitaine et qui était notre invité il y a un mois avant le début de la Coupe du Monde,
15:31 disait "ce mec nous a redonné confiance en nous".
15:34 Moi j'avoue qu'il m'a vraiment sublimé dans les manières dont il m'a regardé,
15:41 dans la manière dont il m'a vraiment respecté, alors que je me sentais au fond du trou.
15:49 Depuis, on a cette amitié vraiment profonde qui me touche beaucoup,
15:57 et je suis content qu'on découvre ça dans un sport où on ne s'y attendait pas.
16:01 Vous aimez l'échange, il y en a une petite surprise pour vous Thomas Coville,
16:05 je crois que vous aimez aussi beaucoup la musique, et le premier invité de Hercule Bonsoir
16:09 et resté dans les parages, c'est Patrick Bruel.
16:13 Et Patrick Bruel revient en deuxième séance pour saluer Thomas Coville.
16:18 C'est une rencontre, vous ne connaissiez pas du tout tous les deux.
16:21 Je connais son travail, je connais le navigateur, mais moi je l'ai rencontré.
16:26 Je l'ai rencontré à l'arrivée du Trophée Jules Verne de Bruno Perron,
16:31 et où il faisait partie, parce que dans la vie, il y a beaucoup de gens qui y croient après,
16:38 et il y a ceux qui y croient avant.
16:40 Et Patrick faisait partie des gens qui croyaient au premier Trophée Jules Verne de Bruno Perron,
16:45 et à l'arrivée, Bruno voulait faire une fête, il remerciait ces gens,
16:49 ils se comptaient sur le doigt d'une main, ou peut-être les deux.
16:53 Et tu étais là, et moi j'ai adoré ça.
16:57 J'ai trouvé que ce mec qui venait quand même, à l'époque c'était quand même Patrick Magniart,
17:04 et il était superbe, de cette humilité-là, et il était venu nous accueillir,
17:11 et le premier Trophée Jules Verne, qui à l'époque était en 79 jours.
17:14 C'est une rencontre parce que vous vous aviez beaucoup la voile.
17:17 Vous avez beaucoup la voile, et puis très amis avec Loïc Perron,
17:20 et puis à l'époque on se voyait beaucoup.
17:23 D'ailleurs la première fois que je suis monté sur un trimaran, c'était avec Loïc,
17:25 puisqu'on avait ramené le trimaran de la Trinité jusqu'à La Baule.
17:29 Il dit "Viens avec moi, on va faire un truc sympa, on va ramener le bateau".
17:31 Je dis "Ouais super".
17:32 Alors on va pour ramener le bateau, mais c'était en novembre, on était au près,
17:36 on s'est pris une rafale, et j'ai jamais été aussi malade de ma vie sur le bateau,
17:40 quand tu sais quand la vague arrive sur toi et que tu as la combinaison,
17:43 mais qu'elle se remplit de frottes, et là tu vas devoir rester 3h ou 4h.
17:47 C'était formidable, et c'est des moments extraordinaires,
17:50 les gens qui touchent à cette activité, qui touchent à la voile,
17:53 c'est un autre monde.
17:56 - On parlait du côté aventurier tout à l'heure.
17:59 C'est aussi ça qui vous fascine chez des gens comme Thomas Patryk-Bruel,
18:02 ce sens de l'aventure, c'est peut-être pour ça aussi que la voile passionne autant.
18:06 - C'est à la fois le sens de l'aventure, il y a deux aspects,
18:09 il y a l'aspect collectif, parce qu'il y a des courses qui se font collectivement,
18:13 puis il y a des courses en solitaire, mais ce qui est extraordinaire,
18:15 c'est de voir parfois que dans ces courses en solitaire,
18:18 il y a quelqu'un qui est en difficulté, et un autre qui va au péril de sa vie,
18:21 et même de perdre une course, dévier pour aller sauver son pote,
18:24 c'est ce que Loïc avait fait à une époque.
18:27 - Avec Fillou. - Avec Fillou, c'était un moment extraordinaire.
18:30 - Ton pire ennemi te sauvera peut-être un jour la vie,
18:33 et ça reste magique. - Il vaut mieux être copain avec ses ennemis.
18:36 - Même pas forcément, ce ne sera pas une condition sine qua non.
18:42 - Thomas Coville, vous restez avec nous, vous le skipper,
18:46 vous qui participerez à la Transat Jacques Vabre à la fin du mois,
18:49 vous êtes le grand invité de cette deuxième heure, Patrick Vuel,
18:51 vous pouvez aussi rester avec nous si vous le souhaitez.
18:53 - Je ne suis pas un skipper avec vous, c'est enrhumé,
18:55 il m'a dit qu'il était là, ça me fait très plaisir.
18:57 - Il faut lui souhaiter bonne chance, parce qu'il fait un autre,
18:59 il a le Trophée Jacques Vabre, mais ensuite il part en solitaire,
19:02 je ne sais pas s'il t'en a parlé ou pas. - Pas encore.
19:05 - Allez-y Thomas. - Le 7, merci.
19:09 - Il est bon, hein ? - Tu l'as présenté l'émission,
19:12 à partir de demain. - C'est notre chronique en voile,
19:14 Patrick Bruel. - J'adorerais que tu le prennes.
19:16 - C'est pas le même genre de Vendée Globe, mais...
19:18 - C'est le Vendée Globe en 2024, le 7 janvier, départ de Brest,
19:22 où on s'est un petit peu tous défiés, là,
19:26 c'est une course avec les 8 teams, autour du monde, en solitaire,
19:31 en multicoc volant, en part de Brest, c'est le premier qui arrive à gagner.
19:36 C'était vraiment le même esprit pionnier du Vendée à l'époque,
19:41 et là on renoue ça, mais avec des engins qui font partie de cette époque.
19:45 - Ça c'est inédit. - C'est inédit.
19:47 On est à l'origine tous de la création de la course,
19:51 le parcours c'est effectivement le même que le Vendée Globe,
19:55 donc c'est par les 3 caps, Cap de Bonne Espérance, Cap Lewin, Cap Horn,
19:59 et puis retour. - Et elle a un nom cette course ?
20:02 Ou c'est juste un défi entre vous ? - Non, c'est l'Arkea Ultimate Challenge,
20:07 et qui effectivement, le 7 janvier, on se défie,
20:12 on a fait plein de fois tous des records, pour être un jour l'homme le plus rapide
20:17 autour de la planète, là c'est d'être le plus rapide.
20:20 - C'est du haut niveau, on se rend au départ.
20:22 - Thomas Coville, Patrick Bruel, vous restez avec nous, RTL,
20:24 bonsoir, continuez avec de la cuisine, de la musique,
20:26 la cuisine c'est la guinguette d'Angèle Ferromax,
20:28 salut Angèle, qu'est-ce que vous allez proposer à nos invités ?
20:30 - Bonjour à tout le monde, alors ce soir on va faire un châtaignet de tomates,
20:33 c'est le dernier moment pour les tomates, alors on va en profiter pour les compoter,
20:37 les faire crépir, et faire frémir nos papilles.
20:39 - Et c'est le comeback de Steven Bellery pour sa playlist,
20:41 qu'est-ce qu'on écoute Steven ?
20:42 - Un jeune coup de cœur, il s'appelle Aljosha Schneider,
20:44 il fait partie de cette grande fratrie, il sort un premier album en français remarquable.
20:48 - A tout de suite sur RTL.
20:49 RTL.com
20:51 Merci à tous !

Recommandations