Il est à l'affiche avec Jonathan Cohen d'un film épatant sur le monde du cinéma, "Making Of" : Denis Podalydès répond aux questions de Julien Sellier et Stéphane Boudsocq.
Regardez L'invité de RTL Soir du 04 janvier 2024 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir, la deuxième heure, toute la bande s'occupe de vous jusqu'à 20h.
00:14 Alex Vizorek, Cyprien, Marion et notre monsieur ciné Stéphane Boutsoc.
00:18 Salut Stéphane.
00:19 Bonsoir tout le monde.
00:20 Et nous recevons maintenant un comédien, sociétaire de la comédie française.
00:22 Bonsoir Denis Paudalides.
00:23 Bonsoir.
00:24 Merci d'être avec nous.
00:25 La semaine prochaine vous serez à l'affiche de Making Of, film épatant de Cédric Kahn
00:29 sur le monde merveilleux du cinéma.
00:31 Vous jouez un réalisateur aguerri qui tient enfin son grand film social.
00:35 Il veut raconter une histoire vraie, le combat perdu d'ouvriers pour sauver leur usine.
00:40 D'ailleurs, ces ouvriers sont employés comme figurants, donc le projet est absolument superbe.
00:44 Oui, mais le problème c'est que ce tournage va vite virer au cauchemar.
00:48 Les producteurs réclament une happy end, ils veulent changer le scénario, ils coupent les fonds.
00:52 Les acteurs eux sont totalement ingérables.
00:54 La star du film qui est jouée par Jonathan Cohen est totalement égocentrique.
00:57 Et dans ce contexte, votre personnage tente de sauver son film alors que sa vie de famille à côté s'effondre.
01:02 Elle vous a plu tout de suite cette idée Denis Paudalides ?
01:05 Un film dans le film, montrer le monde du cinéma en joué, en rire, se moquer aussi du cinéma ?
01:11 Il y a tout de suite quelque chose de très attirant dans les films qui racontent le tournage de films.
01:17 C'est pas depuis ce film dont vous allez me rappeler le titre.
01:20 L'Américaine.
01:21 L'Américaine, mais je pensais au film américain "Ça tourne à Manhattan".
01:25 Voilà, ça m'avait aussi marqué.
01:27 Mais au départ c'était l'idée de tourner avec Cédric Clapiche qui en elle-même me suffisait.
01:33 Cédric Kahn.
01:35 Qu'est-ce que j'ai dit ?
01:36 C'est très bien.
01:39 Mais j'avais tourné avec qui ?
01:41 Avec tous les deux.
01:44 J'ai fait le film encore avec Cédric Clapiche.
01:47 Pardon à Cédric Kahn, pardon à Cédric Clapiche, j'aime bien le film de Cédric Kahn.
01:52 Je reprends le fil de ma petite phrase qui était de dire que j'avais dit oui avant même de lire le scénario.
01:57 Mais quand je l'ai lu, j'ai fait un double oui.
02:00 Ce film, il montre ce qu'on appelle l'arrière-boutique, les égouts du cinéma pour paraphraser votre personnage.
02:05 Les producteurs qui veulent changer le scénario pour éviter un film noir déprimant.
02:10 Est-ce que c'est franchement, parfois une réalité ça ?
02:13 C'est arrivé.
02:14 Moi, j'ai été sur mon premier tournage, j'étais témoin d'une sorte d'apocalypse.
02:19 Un film qui s'est totalement enlisé, faute de moyens aussi.
02:24 Souvent la production, le peu d'argent, la nervosité des uns des autres, l'incertitude d'un projet.
02:33 Très souvent, il y a des films qui démarrent.
02:35 En le tournant, on se rend compte que ça ne va pas.
02:39 Et ça dépend aussi du tempérament d'un réalisateur qui peut aussi perdre le film.
02:45 Moi, ça m'est arrivé en tant que metteur en scène.
02:47 Au théâtre, ça m'est arrivé de perdre les pédales, de ne plus savoir ce que je voulais,
02:53 de ne pas savoir convaincre des acteurs.
02:55 Ma toute première expérience de mise en scène a été...
02:59 J'ai mis beaucoup de temps à en faire une deuxième parce que vraiment, j'avais perdu pied.
03:04 Je me rappelle d'avoir mangé un carambar.
03:06 En ressortant le carambar, il y avait trois dents.
03:08 (Rires)
03:10 Je me décalcifiais jour après jour.
03:13 Et j'avais fini à phasique.
03:16 Je me rappelle que le dernier jour de répétition, j'indiquais des réactions.
03:23 Les acteurs, qui m'aimaient bien d'ailleurs, me regardaient consterné.
03:28 C'était un moment très délicat dans mon existence.
03:31 Mais donc, je comprends tout à fait ça.
03:34 Et concernant le scénario, changer un scénario pendant un tournage, c'est déjà arrivé ?
03:39 Moi, ça ne m'est jamais arrivé.
03:41 Et je sais que Cédric, c'est une invention de l'histoire.
03:45 C'est généralement avant, mais ça peut arriver, qu'il y ait eu des pressions pour changer de fin.
03:51 Je pense qu'aux Etats-Unis, ça se fait pas mal.
03:54 C'est une drogue dure le cinéma, dit un personnage dans le film.
03:58 C'est quelque chose que vous-même, vous avez expérimenté, cette forme d'obsession ?
04:02 Que ce soit d'ailleurs au cinéma ou au théâtre ?
04:05 Oui, je connais des réalisateurs, des metteurs en scène qui ne peuvent pas vivre sans la drogue qu'est le cinéma.
04:14 Ils sont toujours pris par un projet.
04:17 Moi, je le comprends tout à fait. J'ai été comme ça, dans une forme d'addiction.
04:21 Je dois dire que depuis que j'ai une famille, des enfants qui sont encore jeunes, j'évite les grands shoots.
04:28 Vous avez dit depuis la naissance de cet enfant, depuis que vous êtes devenu papa, le monde a changé.
04:35 Ça veut dire que le cinéma, le théâtre, ça vous dévore moins depuis la paternité ?
04:38 Je ne saurais pas comment dire parce que ce n'est pas une sorte de hiérarchie aussi brutale que ça.
04:45 Mais j'ai l'impression que je me dois d'abord à mes enfants.
04:50 Et que j'avais fait beaucoup de cinéma, beaucoup de théâtre, beaucoup, beaucoup, parfois en trop grande quantité.
04:58 Même si des amis me disent "t'es sûr que t'as diminué la quantité ?"
05:02 On peut s'interroger, c'est vrai.
05:04 Parce que le fait d'être à la comédie française, de faire du théâtre en dehors de la comédie française,
05:08 de faire du cinéma avec son frère mais aussi avec d'autres réalisateurs, de faire de la mise en scène d'opéra et de théâtre,
05:13 et quand même le carnet des livres, ça finit par un peu saturé.
05:17 Mais néanmoins, je fais moins qu'avant.
05:21 Il y a une chose qui est formidable dans ce making-of de Cédric Kahn, c'est l'emboîtement de plusieurs histoires.
05:26 Il y a celle mouvementée du film, on en a parlé, il y a celle de cette usine fermée,
05:30 il y a le stagiaire qui tourne ce fameux making-of sur les coulisses de ce grand bazar.
05:34 Cédric Kahn, le réalisateur, parvient à jongler avec toutes ces histoires sans se perdre en route.
05:38 C'est quand même une vraie performance, il est fort.
05:40 - Ah, il est très fort.
05:41 C'est-à-dire que ce tournage-là, qui raconte un tournage qui part en sucette,
05:46 lui, était mené vraiment très rondement, avec beaucoup de détente,
05:51 pourtant des grandes difficultés parce qu'il y a des jours où on en arrivait,
05:55 le premier assistant était... il y avait encore le Covid.
05:57 Donc plus de premier assistant, plus de deuxième assistant, plus de troisième assistant.
06:00 À un moment, Cédric, lui, prenait la caméra, faisait tout tout seul.
06:03 On changeait la scène du jour parce que, évidemment, l'acteur avait le Covid.
06:08 Je passais au travers, mais quand même, quelques semaines après, j'ai eu une crise d'appendicite,
06:13 j'ai dû être opéré au petit matin, une semaine d'arrêt.
06:16 Et puis, grâce à cette équipe, grâce à Cédric, il menait vraiment très fermement la barque.
06:23 Tout s'est fait dans des temps... à peu près, on a eu 3-4 jours de retard, je crois, sur l'ensemble.
06:28 - Le casting est assez fou. Emmanuel Berco, Xavier Beauvois, on l'a dit, une formidable Souheila Yacoub,
06:33 Stéphane Crépon, qu'on avait vu dans le bureau des légendes, formidable aussi.
06:36 Et puis Jonathan Cohen, qui joue la vedette égocentrique.
06:40 Alors, c'est le roi de l'humour, l'absurde Jonathan Cohen, mais là, on découvre une palette différente.
06:45 - C'est un acteur phénoménal. - C'est plus phénoménal, vous dites ?
06:48 - Moi, je trouve que c'est un acteur phénoménal.
06:50 C'est un des plus grands acteurs aujourd'hui.
06:53 Il n'a pas encore donné sa pleine mesure dans la...
06:56 Vous savez, c'est l'acteur qui fait un jour son Chao Pantin.
06:59 D'ailleurs, c'est un peu ce qu'il fait dans le film. L'acteur fait son Chao Pantin.
07:02 - Il nous avait dit dans ce studio qu'il ne tenait pas absolument à faire son Chao Pantin.
07:06 - Voilà, non, non, non. Jonathan n'est pas du tout dans cet esprit-là.
07:10 Il pourrait absolument, ça arrivera peut-être un jour.
07:13 Puis de toute façon, ce n'est pas une gué...
07:15 Parce qu'un acteur, un grand acteur dans la comédie, c'est déjà...
07:19 Il n'a pas besoin de faire encore ses preuves.
07:22 Et il apporte au film, d'une part, sa générosité,
07:26 son intelligence d'acteur, sa faculté d'improviser.
07:30 On a eu des moments comme ça où on a pu improviser.
07:33 C'était absolument jouissif.
07:35 Une sensibilité aux autres, une faculté de s'adapter à un projet.
07:39 Ce n'est pas un acteur qui arrive curieusement avec son gros bagage
07:42 et qui vous l'impose.
07:44 Il fait avec tout ce qui se passe autour de lui.
07:46 C'est une grande chance d'avoir Jonathan Cohen dans une distribution, je pense.
07:51 - Et de vous, le réalisateur, Cédric Kahn, dit ceci.
07:55 "On ne sent jamais l'effort, il est rythmé, hyper fluide,
07:58 il fait passer la comédie sans jamais forcer."
08:01 Vous le prenez, ce compliment ?
08:03 - Oui, bien sûr.
08:05 Un compliment, ben oui, oui.
08:07 - On commence ce lundi avec plein de compliments.
08:09 - Je ne vais pas contredire, je veux dire, c'est tout à fait faux.
08:12 J'ai eu un immense plaisir à tourner ce film avec tous ces...
08:16 J'ai parlé de Jonathan, mais Emmanuel aussi, elle est magnifique dans le film.
08:20 Xavier Beauvois, Stéphane Crépeau, et ceux et là.
08:23 - Il y a beaucoup d'acteurs réalisateurs, parce que Berco est actrice réalisateur.
08:26 Beauvois, Kahn lui-même, dans un film sur le cinéma,
08:28 c'était une volonté du réalisateur de créer comme ça le doute ?
08:32 - Qui lui-même est acteur, d'ailleurs.
08:34 Il aurait pu jouer.
08:35 Je me demandais pourquoi il m'avait choisi moi.
08:37 Il aurait été merveilleux dans le film.
08:39 Je ne vais pas non plus marteler la question.
08:42 Je ne crois pas que je le fasse douter.
08:44 Oui, il y a quelque chose de l'osmose.
08:46 - C'est une famille. - C'est une famille, oui.
08:48 Ce sont des amis.
08:49 - Denis Podalides, vous restez avec nous.
08:50 Les pas de temps "Making Of" est en salle la semaine prochaine.
08:53 Vous êtes notre grand invité de la deuxième heure.
08:55 Et on vous retrouve juste après ça, tout de suite.
08:57 - Julia Selier, Marion Calais, Cyprien Sini.
09:00 - RTL, bonsoir.
09:02 - RTL, bonsoir.
09:04 - Julia Selier, Marion Calais, et Cyprien Sini.
09:07 - Allez, la deuxième heure continue.
09:09 On est ensemble jusqu'à 20h avec notre grande invitée ce soir.
09:12 Denis Podalides, le comédien, à l'affiche de "Making Of",
09:14 grand film sur le cinéma, la semaine prochaine en salle.
09:18 Denis Podalides, on le disait, il y a une histoire dans l'histoire.
09:21 Celle de ses ouvriers, votre personnage, d'ailleurs,
09:23 les emploi comme figurant dans son film.
09:25 Il veut raconter leur histoire, celle de mois de combat en vain
09:29 pour sauver leur usine.
09:30 Et le film fait penser à cette tragédie qu'on a connue dans l'actualité.
09:34 Celle des Conti, des Whirlpool, des Goudieurs ou des Arcelor Mittal.
09:38 Est-ce que vous avez rencontré d'ailleurs certains de ces leaders ouvriers ?
09:40 Ou est-ce que vous vous êtes renseigné sur ces combats avant le film ?
09:44 - Je les connaissais.
09:45 Je me rappelle d'avoir beaucoup suivi Whirlpool, Arcelor Mittal aussi.
09:50 Je connaissais cette histoire.
09:53 Il y avait de vrais ouvriers sur ce tournage.
09:56 - C'est la question qu'on se posait.
09:58 Parce qu'il y a effectivement ces ouvriers qui sont les figurants
10:00 dans le film de Cédric.
10:02 - Des vrais figurants, mais il y a aussi beaucoup de gens qui étaient ouvriers
10:05 qui étaient là où on a tourné.
10:08 Mais je ne sais plus où on a tourné.
10:10 C'est dans l'ouest de Paris, c'est assez loin.
10:15 Mais je ne saurais plus citer le...
10:17 - Appelez Cédric Tapie, je vais vous le dire.
10:19 - Il y a donc ce parallèle, l'histoire de l'usine.
10:22 Et puis il y a celle du film, où on compte les sous.
10:24 Où tout le monde ne veut pas tourner sans être payé.
10:26 Avec cette question, est-ce que le monde du cinéma oublie un petit peu
10:30 à quel point c'est un milieu privilégié ?
10:32 Est-ce qu'on peut encore dire ça, aujourd'hui ?
10:34 - Vous avez des tournages qui ne sont pas du tout...
10:36 - Où il n'y a pas d'argent ?
10:37 - Qui sont très paupérisés.
10:39 Où les gens gagnent peu, on ne leur paie pas les heures supplémentaires.
10:42 J'ai connu d'ailleurs deux tournages où il y a eu grève.
10:46 Non, il y a parfois des tournages où il y a de très grandes l'air, curieusement.
10:50 Parfois il y a des films qui sont très engagés politiquement,
10:54 très engagés à gauche, et qui sont vertueux, disons.
10:58 Et puis qui, en fait, dans les faits, sont très injustes socialement.
11:01 Créent des disparités énormes.
11:03 J'ai vu des quantités de tournages où vraiment,
11:06 les figurants, c'est le lumpenproletariat,
11:09 ils sont surexploités.
11:11 Je me rappelle d'un tournage où -17° la nuit en janvier,
11:17 c'était il y a longtemps,
11:19 et c'était des gens qui étaient dehors en tenue de soirée.
11:24 Donc il y avait des femmes en robe du soir.
11:26 C'était par 17° et il y a eu des évanouissements, des hypothermies.
11:30 Mais il fallait tourner.
11:32 Parce que la loi d'un film qui n'a pas beaucoup d'argent,
11:36 c'est qu'il faut faire du temps.
11:38 - Chaque minute est utile.
11:40 - Donc jour après jour, les emplois du temps sont ultra chargés.
11:44 Ce qui fait qu'il fallait tourner.
11:46 C'était un cas absolument limite.
11:48 - Vous vous sentez privilégié, Denis Paul-Alias,
11:51 de pouvoir jouer, diriger, mettre en scène ?
11:53 - Oui, je me sens privilégié.
11:55 Je ne saurais même pas nuancer la chose.
11:58 - Il y a le talent qui vous aide aussi.
12:00 - Ah, j'espère.
12:02 - C'est une récompense du travail aussi.
12:04 - On ne sait jamais si on en a.
12:06 On vous en prête.
12:08 Un peu au bout d'un moment, on a un statut professionnel.
12:10 On a une sorte d'habitude,
12:12 de fonds comme ça,
12:14 comme un fonds de commerce.
12:16 - Et d'ailleurs, vous n'arrêtez, pour ainsi dire, quasiment jamais.
12:21 Vous êtes en tournée française et européenne pour jouer Tartuffe.
12:25 Vous avez mis en scène un opéra de Verdi à Caen, il y a quelques jours.
12:32 Vous n'avez jamais envie, comme votre personnage dans le film,
12:36 de vous dire "bon, allez là, je m'arrête".
12:39 - Je prends des vacances.
12:41 J'ai pris des vacances l'été dernier, deux mois de vacances.
12:44 Tout était fait.
12:46 Tout ce dont nous parlons là, c'était fait.
12:49 - Et puis la vie d'acteur, c'est troué en permanence.
12:51 Même quand vous tournez, il y a de grands moments de rien faire.
12:56 On attend un plan qui est retardé, qui ne vient pas.
13:00 Donc vous avez quelques fois 3-4 heures complètement vides devant vous.
13:04 - C'est énorme.
13:06 - C'est énorme.
13:08 C'est le moment où j'écris, c'est le moment où je réfléchis à du mise en scène.
13:11 Je n'aime pas ne rien faire.
13:14 Vraiment ne rien faire.
13:16 Si converser, de temps en temps, rigoler.
13:19 Mais il y a un moment où ça aussi, ça s'épuise.
13:22 Donc je n'ai pas l'impression d'être complètement au taquet en permanence.
13:27 D'ailleurs je me sens un peu paresseux.
13:29 Souvent, parce qu'il y a des choses que je retarde, que je diffère.
13:33 Ou je dis "non, comme on me prête une suractivité,
13:37 et bien parfois je dis "oui, je suis totalement pris".
13:40 Alors que ce n'est pas vrai du tout.
13:42 Mais comme j'ai cette réputation là, on n'en demande pas plus.
13:44 Je me dis "oui, bien sûr".
13:46 Donc j'annule des choses, je diffère, je reporte.
13:49 - Mais visiblement vous travaillez quand même un petit peu en continu.
13:52 Parce qu'il paraît, vous allez nous dire, si c'est vrai,
13:54 que vous apprenez vos textes en marchant ou à bicyclette.
13:56 C'est vrai ça ?
13:57 - Mais ça c'est parce que j'en ai besoin.
13:59 Donc quelquefois je vais me déplacer exprès pour apprendre.
14:02 - Pourquoi vous en avez besoin ?
14:03 - Je trouve que la mémoire est facilitée par le mouvement physique.
14:07 Donc souvent, enfin je me déplace, mais quelquefois c'est du vélo d'appartement.
14:10 Ce n'est pas très loin.
14:12 - Oui, c'est sur place.
14:13 - Je pédale, j'ai besoin d'une dépense physique pour incorporer les textes.
14:18 - C'est étonnant.
14:19 - C'est physiologique.
14:20 Donc la rue par exemple, la marche, la course.
14:24 - Donc si on vous voit passer dans la rue en criant très fort, c'est normal ?
14:27 - Oui, c'est normal.
14:28 - Alors qu'Alex Vizorek apprend ses textes assis, sinon il n'aura pas ce physique.
14:32 - Oh, c'est pas gentil !
14:35 - C'est facile, ils font le plaisir d'une bonne vanne.
14:38 - Pour une fois que c'est dans ce sens-là, je ne vais pas plus m'empêcher de faire ça.
14:42 - Denis Faudelier, parmi toutes ces activités, il y a aussi l'écriture.
14:47 Il y a quelques semaines, un livre est paru "En jouant, en écrivant" sur votre duo avec Molière
14:52 qui accompagne apparemment votre vie.
14:54 Molière, il vous épaule depuis tout petit à l'école, en classe.
14:58 Il paraît que ça vous a permis de sortir de votre timidité, c'est vrai aussi ?
15:01 - Oui, la récitation, tout bêtement.
15:03 Ça a commencé comme ça, le fait d'apprendre un texte et de le dire à haute voix.
15:08 - Devant les autres.
15:09 - Devant les autres, m'a procuré d'abord un grand trac
15:12 et puis ensuite une joie parce que j'ai vu le regard des autres changer.
15:16 J'étais plutôt timide en effet.
15:19 Et à partir de là, je sentis qu'il y avait un terrain comme ça
15:23 où je prenais un autre éclat.
15:26 Je me sentais un peu terne, j'avais l'impression d'avoir du mal à attirer l'attention.
15:30 Et assez tôt, d'ailleurs effectivement, Molière, parce que mon frère m'avait demandé de jouer
15:35 le tout petit rôle de Karl dans "Il faut me voir dans ce capin"
15:38 pour un exercice d'élève, donc je devais 7-8 ans.
15:40 Et j'avais appris ça, finalement, j'ai jamais fait ce truc-là
15:43 parce que je crois que ça avait été annulé.
15:45 Mais j'avais appris ces petits mots de ce petit personnage de Karl
15:49 et là j'ai découvert ce plaisir de restituer à haute voix des mots appris.
15:54 - Dès l'enfance, vous aviez cette flamme, comme dit votre frère Bruno, réalisateur, on le rappelle.
15:58 Tous les deux, il paraît que si vous regardiez en western,
16:01 deux minutes après, vous étiez en cow-boy en train d'interpréter les personnages.
16:05 - Alors je pense que des milliards, des millions d'enfants font ça.
16:08 Mais moi c'était, et Bruno, c'était systématique, on découvrait quelque chose,
16:14 on le jouait tout de suite après.
16:16 Western, film de guerre, roman policier, drame psychologique,
16:21 tout ce qu'on voyait, on le refaisait.
16:25 Moi je voyais des acteurs, je les imitais tout de suite après.
16:29 C'était comme un petit stage.
16:31 - Et votre frère Bruno dit, quand on s'est mis à faire des films ensemble,
16:34 c'était pour continuer à jouer ensemble.
16:37 Vous continuez à jouer tous les deux.
16:39 - Encore, d'ailleurs on se le redit à chaque tournage qu'on fait ensemble,
16:42 le dernier, la petite vadrouille qui sortira dans le courant de l'année.
16:46 On sent qu'on est toujours sur le même terrain, dans le même rapport,
16:51 d'extrêmement ludique, enfantin.
16:54 Il y a effectivement quelque chose qui préserve l'enfance
16:57 et qui est une sorte de volonté d'éterniser le jeu.
17:01 Alors que ce n'est pas éternel, mais là on entre quand même dans un troisième âge.
17:05 - Pousser jusqu'au plus loin. - On joue les vieux enfants.
17:08 - Vous reviendrez pour la petite vadrouille avec votre frère Denis Podalides.
17:12 Merci d'avoir été ce soir notre grand invité.
17:15 Dans RTL, le formidable Making-of, film dans le film et sur le film,
17:19 à tel point que parfois quand on le présente,
17:21 nous-mêmes on s'y perd un petit peu.
17:23 Et en salle la semaine prochaine, c'est formidable.
17:25 Merci d'avoir été le grand invité de la deuxième heure.
17:27 - Merci beaucoup.
17:28 - Et la suite de l'émission, c'est de la cuisine et de la musique.
17:33 La cuisine, c'est la guinguette de l'équipe.
17:35 Cette semaine, on profite des congés d'Angèle
17:37 pour passer nous-mêmes au fourneau avec des recettes.
17:39 - Je ne suis pas sûr qu'on en profite.
17:41 - Là, ce soir, je vous régalerai.
17:43 - Avec des recettes. Détox !
17:45 - C'était l'engagement.
17:46 - Depuis le début de l'année.
17:47 Cyprien, c'est quoi la Détox version Cynie ?
17:50 - Je ne suis pas sûr de respecter à la lettre la Détox.
17:52 Mais il y aura du reblochon.
17:55 - J'aime son style.
17:57 - On va se régaler.
17:58 - On a mangé des choux-fleurs toute la semaine.
18:00 - La cuisine comme dans le journalisme, de l'à peu près.
18:03 - La playlist, c'est celle de Steven Bellery.
18:06 Salut Steven !
18:07 - Bonsoir à tous.
18:08 - Qu'est-ce qu'on écoute ce soir ?
18:09 - Eddy De Pretto de retour avec un formidable disque.
18:11 Il se raconte.
18:12 - A tout de suite.
18:13 - Julia Seylier, Marion Calais, Cyprien Cynie.
18:16 Signe R.
18:17 Merci à tous !