Les différents statuts juridiques des remontées mécaniques, les innovations, les projets et les préparatifs de l’hiver à venir, tous ces sujets sont abordés par nos invités, Fabrice Boutet, directeur général de SATA group (Alpe d’Huez, Les 2 Alpes, La Grave), Bernard Hugon, directeur général des remontées mécaniques de Châtel, et Yves Dimier, directeur du domaine skiable de Val Cenis.
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00:00 Le groupe Samse et l'entrepôt du bricolage vous présente Esprit Montagne.
00:05 Hyundai, Jean Lain Automobile à Echirol vous présente Esprit Montagne.
00:13 Au cœur de nos massifs avec Esprit Montagne et Poma.
00:19 C'est la rentrée pour Esprit Montagne et pour cette reprise nous avons posé notre plateau au Golfe de Charmeuil qui accueille Interstations, le rendez-vous des professionnels de la montagne.
00:46 Un rendez-vous imaginé et concocté par Christian Laval au petit soin pour ses professionnels.
00:50 Christian bonjour, comment est née cette idée de rendez-vous de fin de saison ?
00:54 Cette idée est née lors d'un colloque de la profession organisé à l'époque par le syndicat national des téléphériques de France en 2001.
01:03 Ca fait 23 ans ?
01:04 23 ans, 23ème édition.
01:06 Quel est le concept d'Interstations ?
01:08 Le concept est simple, on a des métiers qui sont assez prenants et il fallait qu'on trouve un moment pour tous se retrouver.
01:15 Et se retrouver toutes activités confondues de la montagne, des partenaires, des élus, des dirigeants de domaine skiable et leurs épouses.
01:23 Et pour vous retrouver et pas pour vous prendre la tête, vous avez imaginé un rendez-vous autour du Golfe ?
01:27 On avait imaginé quelque chose qui tournait autour d'une passion qui était le Golfe, qui s'est enrichi du VTT.
01:34 On a surtout imaginé quelque chose qui ne soit pas un moment commercial, c'est à dire qu'il n'y a pas de stand etc.
01:40 Et pour ce faire également, nous avons tous la même tenue, le polo et l'Interstations.
01:44 J'imagine quand même qu'entre deux potes ou une partie de pétanque, on peut parler un petit peu business.
01:49 Quel est l'état d'esprit de tous ces professionnels de la montagne à l'aube d'une nouvelle saison ?
01:53 L'état d'esprit, on a affaire à des gens engagés, des gens qui transforment leur territoire, qui font face aux enjeux.
02:01 Donc on a des gens qui sont très très motivés.
02:04 Christian, merci pour votre accueil et votre spitalité.
02:07 Dégrine au plateau d'Esprit Montagne, je vais rejoindre Christophe Reville et ses invités pour parler économie et préparation de la saison.
02:13 Merci Laurent. Trois invités pour mettre en valeur et en avant nos trois départements alpins.
02:21 Fabrice Boutet d'abord, le directeur général de SATA Group qui regroupe l'Alpe d'Huez, les deux Alpes, Agra. Bonjour.
02:28 Nous voilà en direct des Grèves. Bienvenue. Merci d'être avec nous Fabrice.
02:33 Bernard Hugon, directeur général des remontées mécaniques de Châtel et président des Portes du Soleil.
02:38 Et Yves Dimier, directeur du domaine skiable de Valseny. Merci à tous les trois d'être avec nous.
02:44 Trois invités, trois départements. On va avec vous voir comment vivent ces stations, comment elles s'organisent surtout.
02:50 D'abord petit tour de table sur vos CV qui peuvent paraître étonnants.
02:55 Comment est ce qu'on devient directeur général d'une station ? Yves Dimier, l'hommeur de légende.
03:00 On a compris, mais surtout enfant de la Vanoise. Oui, enfant de la Vanoise, enfant de Valseny.
03:06 Donc j'ai grandi à Valseny, j'ai appris à skier à Valseny. J'ai fait ma carrière de sportif de haut niveau là-haut.
03:11 Et ensuite, après, j'ai travaillé dans l'industrie du ski à la Fédération française de ski.
03:16 Je suis allé travailler pour les Jeux olympiques de Sochi et j'ai eu l'opportunité de revenir au pays pour prendre la direction du domaine skiable de Valseny.
03:24 Ça fait 9 ans maintenant et je m'épanouis toujours dans ce travail.
03:28 C'était un défi quand même au départ. Vous avez réfléchi ?
03:30 Oui, bien sûr que j'ai réfléchi parce que c'était quand même quelque chose de très spécifique.
03:35 Gérer un domaine skiable, il faut avoir des compétences dans tout ce qui est mécanique, tout ce qui est remontée mécanique, gestion financière, gestion humaine.
03:45 Mais bon, j'avais appris dans mes autres vies justement à manager. J'étais entouré de personnes compétentes dans tous ces domaines là.
03:53 Donc il fallait mettre un petit peu en musique tout ça et ça fonctionne très bien.
03:57 Aujourd'hui, vous pilotez une équipe de combien de collaborateurs ?
04:00 182 collaborateurs en hiver.
04:02 Yves, une question. C'est plus difficile de réussir à Sochi avec la Russie ou à Valseny avec les hauts mourriennais ?
04:09 J'espère que les élus le prendront pas mal, mais il y a des jours où c'est un petit peu pareil.
04:15 Il y a un peu ce côté, cette adrénaline de savoir comment être positionné entre des salariés, faire tourner une boutique et puis une gouvernance d'élus au-dessus.
04:26 Et j'avoue que j'ai beaucoup appris, beaucoup appris en Russie, alors complètement, c'est sûr, décuplé ce côté politique, mais quelquefois un peu similaire finalement.
04:40 Bernard Hugon, vous avant d'arriver à Châtel, on peut le dire, vous avez bossé pendant près de 40 ans dans les pompes funèbres.
04:46 Alors j'ai surtout vécu 40 ans à Paris. Par contre, j'ai passé 23 ans dans les pompes funèbres.
04:52 Effectivement, c'est du transport de personnes, un peu moins turbulent soit, mais néanmoins, c'est pas toujours les plus simples.
04:59 Et comment on atterrit du coup de directeur de la station ?
05:03 Un coup de tête peut-être. Assez, ras-le-bol, on change de vie et on reconstruit autre chose.
05:08 Donc moi, effectivement, j'étais plutôt dans la finance d'origine, plutôt dans la prévoyance funéraire et tous ces accessoires.
05:16 Et effectivement, manager, ça a toujours été mon ADN, donc j'ai pas trop de mal.
05:21 C'est vrai que je suis pas mécanicien du tout. Je suis pas pisteur non plus.
05:26 Mais par contre, piloter des hommes, des femmes, c'est toujours un vrai plaisir.
05:29 Combien ? Une équipe de combien de collaborateurs ?
05:31 300 personnes sur Châtel. Et quand on additionne les Portes du Soleil, on doit être pas loin de 1000 personnes.
05:36 Les Portes du Soleil, c'est 12 stations différentes en France et en Suisse.
05:40 Christophe, une spécificité, Bernard est aussi à la tête de deux stations suisses, c'est ça ?
05:44 Une station suisse, Torgon. En fait, je pilote trois stations en direct.
05:49 Châtel, bien sûr, la Chapelle d'Abondance, petite station juste avant, et Torgon, petite station suisse.
05:55 L'ensemble des trois faisant la partie nord des Portes du Soleil.
05:59 Et c'est un ensemble économique tout à fait intéressant.
06:02 Fabrice Boutet avant Loisan, j'allais dire avant Loisan, mais non, vous êtes un enfant de Loisan.
06:06 Et vous êtes revenu dans Loisan après une carrière internationale dans le génie climatique, notamment.
06:12 Oui, c'est ça. 17 ans dans le génie climatique, 16 ans dans l'envêtement de sol juste avant.
06:17 Des fonctions de directeur commercial France, Europe et monde.
06:21 Et ensuite, pendant 17 ans dans le génie climatique, des fonctions de direction générale monde, évidemment, de groupe français.
06:28 Avec une caractéristique famille, ce que j'ai un peu retrouvé dans la façon qu'on a de gérer Sata Group.
06:35 Et donc, voilà une carrière qui a fait effectivement, qui m'a fait faire le tour du monde.
06:39 Mais quand on vous appelle, vous dire tiens, tu prendrais pas la direction de la station.
06:43 On réfléchit, j'imagine. J'ai beaucoup réfléchi, puisqu'on a eu une discussion avec le maire à peu près qui a duré une minute, une minute et demie.
06:49 Donc, effectivement, oui, beaucoup de réflexion. Ça a été important.
06:52 On rappelle que Sata Group, c'est combien de collaborateurs? Près de 500 collaborateurs, une centaine de permanents.
06:57 Non, non, c'est 1100 collaborateurs avec presque 300 permanents, effectivement.
07:02 Et puis un chiffre d'affaires qui va avoisiner les 120 millions.
07:05 Et combien de communes, 10 communes, 10 communes.
07:09 Comme le disait Yves, effectivement, toujours un travail avec nos élus.
07:13 Et c'est ça aussi qui est sympathique.
07:15 C'est que voilà, il y a une vision de nos élus et derrière, il y a la possibilité ou pas d'une entreprise de pouvoir réaliser ses rêves.
07:20 C'est important, effectivement, ce travail avec les communes.
07:23 On va effectivement faire entrer nos téléspectateurs dans les coulisses d'une station parce qu'on confond souvent les remontées mécaniques, la station, l'office du tourisme.
07:30 Donc, expliquons concrètement Sata Group, par exemple, c'est une société d'économie mixte.
07:35 Tout à fait. Alors, c'est quoi la particularité d'une société d'économie mixte?
07:39 C'est que la partie élue, la partie, la partie de nos communes doit être majoritaire.
07:46 Donc, elle est majoritaire à 54 pour cent, un peu plus de 54 pour cent.
07:49 Nos 10 communes et la commune de haies à elle toute seule représente 50,08 pour cent du capital.
07:56 Le reste étant du capital privé. Donc ça, on est bien sur un actionnariat.
07:59 Mais l'argent d'investissement, l'argent de fonctionnement, l'argent qui fait que l'entreprise vit, c'est bien de l'argent privé.
08:04 Ce sont bien nos clients. Donc, on est on est on est à cheval entre un actionnariat public avec en majorité avec lequel on discute.
08:11 On construit les projets et cette définition du privé pur et dur où l'entreprise est liée à la concurrence,
08:18 elle est liée à toute la partie commerciale, financière, organisationnelle et autre privée, droit du travail et autres.
08:24 Donc, le conseil d'administration qui est constitué des élus locaux valide ou ne valide pas les propositions du directeur général?
08:31 Voilà, nous, alors, dans notre conseil, dans notre conseil, dans le conseil d'administration, effectivement, on a des élus, mais on a aussi des privés.
08:38 Nos partenaires financiers qui sont aussi actionnaires aux alentours de 25% et puis des privés, des gens de tous les jours qui ont pris des actions sur SATA.
08:46 Et c'est donc effectivement la direction générale de présenter la stratégie, de présenter les comptes, de présenter les directions que l'on va prendre.
08:53 Et ensuite, on le valide en conseil d'administration. Une SEM, c'est aussi le cas à Valceny, une société d'économie mixte.
08:58 C'est également le cas à Valceny, avec la commune qui est actionnaire en majorité à 71%.
09:04 Et comme l'a dit Fabrice, un petit peu le même modèle complété par des actionnaires privés que sont en général les partenaires financiers.
09:11 Et alors la spécificité, mais c'est le cas dans beaucoup de stations. Vous travaillez aussi en association avec d'autres stations, d'autres communes.
09:19 Oui, on a une association des domaines skiables de haute moyenne vanoise qui regroupe 6 stations.
09:25 C'est une association loi 1901 et qui nous permet d'offrir à nos clients des avantages.
09:31 Et notamment, on a un forfait commun. Tous les forfaits 6 jours et plus offrent à nos clients 350 km de ski alpin et 200 km de ski nordique.
09:41 C'est un vrai plus sur notre territoire.
09:44 Bernard, vous les Portes du Soleil, dont je rappelle 12 stations, 8 je crois en France, 4 en Suisse. C'est un GIE, un Groupement d'Intérêt Économique.
09:52 Oui, c'est ça. C'est un GIE. En fait, ce Groupement d'Intérêt Économique a pour objectif de monter des stratégies tarifaires, bien sûr, d'investissement aussi.
10:01 Et puis essayer de trouver de nouvelles activités, de nouveaux produits, etc.
10:05 Donc, on fait des coordinations de nos exploitants, donc tous les directeurs de remontées mécaniques, par ailleurs les directeurs de pistes, etc.
10:13 Et quand arrive un événement, on ne le garde pas pour soi.
10:16 On le met en commun, style Rock the Piste en plein hiver, où ce sont des concerts au milieu des pistes qui passent d'Avoria à Champery, à Châtel, à Morgesdine.
10:25 Voilà, donc effectivement, c'est l'objectif. C'est une société qui est un GIE, c'est de la particularité.
10:31 Elle n'existe pas en tant que telle. C'est simplement des adhérents qui créent ensemble quelque chose.
10:37 Et donc, on est tous, j'irais, de façon illimitée responsable. Et on n'a qu'une envie, c'est de réussir.
10:43 Bernard, justement, un GIE, est-ce qu'il a la capacité de négocier, par exemple, les tarifs de l'électricité dont on a beaucoup parlé, parce que c'est une force collective importante ?
10:52 Ça permet de faire ça ?
10:54 Alors ça, oui, tout à fait. On a une sorte de centrale d'achat pas encore assez développée, effectivement.
10:59 Le problème, c'est que même quand on s'additionne à 12, on enlève les Suisses à 8.
11:04 On n'arrive toujours pas à faire baisser le prix des DF. Si quelqu'un trouve la formule, qu'il me le dise, je prends.
11:10 Qu'est-ce qui existe comme autre statut pour gérer une station d'airementé mécanique au-delà de la SEM ?
11:17 Le statut, je dirais, le plus ancestral, c'est la régie municipale. Mais c'est pas commercial. Comme le disait Fabrice, il n'y a pas de business ici. On ne peut pas développer.
11:28 Ça, c'est la première base. Il y a la SPL, qui n'est pas très loin, puisque c'est aussi du droit public, plus ou moins, géré par une commune.
11:36 La Société Publique Locale ?
11:37 La Société Publique Locale. La Société d'économie mixte, c'est un bel outil appartenant non seulement aux déléguants par son contrat, mais aussi par son capital.
11:46 Chez nous, c'est 80%. Messieurs, je vous dépasse. J'en suis désolé. Mais voilà. Donc, on peut aller jusqu'à 80%. Et entre 50 et 80.
11:55 Puis après ça, les sociétés privées. Avoria est une société privée du groupe Sofival, la CERMA. Et ça marche très bien.
12:01 Et puis le Pléné à Morzine est aussi une société privée. Ça marche très bien. En fait, qu'importe. Ce qui compte surtout, c'est qu'on a tous l'obligation de respecter le marché privé avec nos activités privées.
12:16 Et puis l'important, c'est que dans toutes ces stations, le mariage, c'est un mariage à trois entre l'Office du Tourisme, les pistes et l'Office du Tourisme.
12:24 Le domaine skiable et l'Office du Tourisme. C'est ça. Et la mairie, pardon, les élus locaux.
12:28 Oui, tout à fait. La gouvernance d'une station, c'est l'astucieux mariage entre une vision de nos élus parce que c'est un domaine public.
12:35 Donc, quelle est leur vision? La deuxième chose, c'est la destination, comment elle est mise en avant.
12:40 Et là, c'est surtout les offices du tourisme et derrière nos sociétés à nous.
12:44 Elles sont là, un pour, je répète, pour pouvoir réaliser les rêves et mettre en fait les mots, mais en même temps soutenir toutes les actions de promotion de chacune des destinations,
12:53 soit au travers de nos propres services commerciaux, de nos propres marketing, de nos propres investissements ou soit en étant carrément leader,
13:01 comme on peut l'être sur nous, le festival de Toulon ou les choses comme ça, où là, on est carrément leader sur la partie financement, organisation et ainsi de suite.
13:10 Donc, il y a une relative autonomie. J'entends bien de gestion et certains groupes reversent d'ailleurs, on pourrait appeler ça des dividendes, des redevances à la commune, aux communes.
13:21 Alors, surtout pas de dividende. Ça, c'est très important, puisque ce qui est intéressant dans une sème, c'est que chaque euro gagné retourne au territoire.
13:28 Donc, nos actionnaires, c'est le territoire. Nos actionnaires, c'est les gens qui vivent du territoire.
13:32 Si les vifs qui c'est les gens qui vivent sur le territoire. On n'a pas des gens, des retraités à Boston ou au Luxembourg qui bénéficient de nos bénéfices.
13:39 C'est très important. C'est la première chose. La deuxième chose, c'est qu'effectivement, on paye des redevances.
13:43 Quand on gagne une délégation de services publics, on paye une redevance d'occupation du domaine public.
13:48 Donc, voilà ce qui correspond pour nous entre 4 et 5 millions d'euros par an à l'ensemble de nos communes.
13:55 C'est notre capacité à pouvoir occuper le domaine public et le développer.
13:59 Merci, monsieur. J'aimerais qu'on évoque précisément ces investissements. Le fait qu'on irrigue l'économie locale parce que les stations sont des gros pourvoyeurs d'investissement, d'investissement locaux.
14:11 Est ce qu'on peut en dire quelques mots là dessus? Comment ça se décide? Le plan d'investissement, le plan pluriannuel d'investissement précisément en termes de gouvernance.
14:18 Et est ce qu'on peut avoir quelques chiffres sur les dernières années ou une perspective sur les années qui viennent?
14:23 Oui, on peut. On peut. On peut tout s'en donner comme comme l'a dit Fabrice. Ce qui est bien, ce qui est remarquable dans ce fonctionnement, c'est qu'on est.
14:32 On est le bras armé, le bras économique de la collectivité en général. Et on a pour vocation d'investir pour l'avenir du tourisme et de l'économie locale.
14:44 Donc, bien entendu, on réfléchit quasiment tous les jours que ce soit seul au sein de nos avec nos équipes, mais aussi avec notre gouvernance, avec les élus, avec les socios professionnels.
14:53 Qu'est ce que sera l'avenir? Dans quelle direction d'investir? Et par exemple, à Valsenie, en ce moment, on est en train de réfléchir sur un investissement de plus de 20 millions d'euros.
15:03 Et ça fait cinq ans qu'on a des groupes de travail avec les élus, avec les socios professionnels pour bien affiner les directions qu'on veut prendre, surtout dans le contexte actuel de réchauffement climatique et autres.
15:18 Donc, c'est très important de pouvoir investir pour que dans 30 ans, 40 ans, 50 ans, les locaux, les socios professionnels et la génération d'après puissent vivre grâce à notre grâce à nos investissements.
15:31 C'est finalement on a l'impression de dire des choses nouvelles, mais finalement, c'est ce qu'ont fait les anciens, ceux qui vous ont précédé de préparer l'avenir et d'investir pour le futur.
15:41 Oui, c'est exactement ça. Alors, on a parlé tout à l'heure de régime municipal. Je pense qu'après, des structures comme les nôtres et les SEM qui ne sont pas des qui dépendent du privé, du droit privé, pas du droit public.
15:59 Et donc à cette facilité à investir, à développer, c'est quelque chose qui a permis d'accélérer le développement et vraiment d'avoir une vision d'avenir. Je dirais plus plus pointu que ce que pouvaient avoir certaines régies à leur petit niveau.
16:16 Bernard, les prochains gros investissements pour, par exemple, Châtel.
16:21 Eh bien, les gros investissements, ça va être le remplacement de notre télécabine par un télésiège. Donc ça, c'est vrai que c'est vraiment important puisque c'est l'épine dorsale de notre domaine, le lingard.
16:32 Et donc, depuis quelques années que je suis sur Châtel, j'ai la chance tous les deux ans de refaire un nouvel investissement. On a fait donc tout à l'heure, on parlait de plan d'investissement.
16:41 Quand on signe un contrat de délégation de services publics, on a un plan sur 10, 15, nous, ça a été 20 ans. Et donc, on suit notre plan. Et c'est vrai que l'économie et le coût avec tout ce qui s'est passé sont beaucoup plus chers.
16:54 Mais néanmoins, on doit tenir le régime. Et donc là, effectivement, quelques millions d'euros à mettre sur la table au-delà du 10. Mais on ne peut pas en dire plus parce que ce n'est pas négocié avec nos partenaires. C'est très important.
17:07 Au-delà du 10. Fabrice, on est aussi au-delà du 10 pour Sata Group. Oui, là, on a passé le 10 depuis un certain temps. En fait, la délégation de services publics, c'est comme un cahier des charges.
17:19 C'est un cahier des charges pensé par des élus. Et nous, derrière, on répond à ce cahier des charges. Et en fonction de ça, on travaille pour le réaliser. Alors après, on peut l'adapter au travers d'avenants et des choses comme ça.
17:28 C'est quand même quelque chose d'extrêmement rigoureux. Donc le plan d'investissement Sata depuis 3 ans, on a déjà investi aux alentours de 250 millions en 3 ans, en 3 ans et demi.
17:37 Il nous reste 476 millions à investir sur les 5 ans qui restent, puisque on a tout le remodelage de la des deux Alpes. C'est véritablement rattraper un retard qui avait été, j'allais dire phénoménal.
17:51 Donc là, on a un très, très gros investissement avec un appareil un peu en norme en plus. Et puis, on continue sur l'Alpe d'Huez parce qu'en fait, on en parlait hier.
18:00 Préparer l'avenir, c'est continuer d'investir. Tu parlais du réchauffement climatique. Aujourd'hui, on pense le ski, parce que le ski nous finance, mais pas que.
18:08 Aujourd'hui, on emmène aussi des gens l'hiver, des piétons, on emmène des gens qui n'ont pas la chance physiquement de pouvoir atteindre nos sommets.
18:16 Donc, on fait des choix de matériel, des optimisations de matériel, des télémix avec des choses comme ça qui permettent aussi d'ouvrir notre notre montagne à d'autres personnes que le ski.
18:25 Et puis, évidemment, le printemps, l'été. Et là, on a en fait, l'idée, c'est de dire que nos destinations de montagne n'ouvrent pas ou ne ferment pas.
18:34 Elles vivent et au travers de cette vie, on change de jouet. On passe du ski au vélo, du vélo au basket, du ski au basket.
18:42 On fait ce qu'on veut ou simplement. Je suis un contemplatif et j'ai envie de respirer. Pour autant, le modèle économique de l'été sera moins généreux que celui de l'hiver.
18:52 J'en parlais avec Bernard il n'y a pas très longtemps à Châtel, qui est une station où il y a beaucoup de vélos de VTT.
19:00 Le chiffre d'affaires généré par cette activité des remontées mécaniques l'été, c'est quoi par rapport à l'hiver ? C'est en gros 5, 6 % en guerre plus.
19:07 Mais parce qu'aujourd'hui, les gens viennent et achètent beaucoup de ski. Bien sûr, le forfait de VTT n'est pas donné non plus.
19:15 C'est un coût moyen plus faible, bien entendu, mais il y a moins d'installations, il y a moins de personnes, mais ça prend de plus en plus.
19:22 C'est vrai qu'on est en progression. 5 % qui font vivre la station l'été puisque les commerces ouvrent, les restaurants.
19:28 Et on a en plus des activités en plus. Je citerais à Châtel le Fantasticable, mais les luges 4 saisons, chaque station se dotent de ce système et bien d'autres choses qui arrivent aujourd'hui.
19:39 Le VTT, nous, on est un peu élitiste avec notre VTT de descente, mais on a une Coupe du Monde la semaine prochaine.
19:46 Donc effectivement, ça attire beaucoup de monde. Ce qui se passe, c'est qu'on doit réinventer. Il y a le ski d'abord, mais pas que.
19:53 On a d'autres choses à faire et je pense que ces autres choses vont prendre de plus en plus d'essor.
19:58 Si toutefois, ça réchauffe vraiment très fortement. Les gens seront bien en montagne à respirer le grand air et à se promener sur les télésièges.
20:05 On parle de ski d'innovation à Valseny. Vous avez deux innovations qui concernent les forfaits.
20:10 Ça a été d'abord la tarification dynamique et puis la garantie météo. Alors c'est quoi la tarification dynamique et la garantie météo ?
20:17 Tarification dynamique, c'est assez facile à expliquer. Ça fait ça fait 4 ans qu'on l'applique chez nous pour la vente des forfaits.
20:23 C'est ce que tout le monde vit quand on achète un billet d'avion ou un billet de train. Les prix fluctuent suivant l'anticipation, notamment.
20:32 C'est ce qui est le cas chez nous, mais aussi suivant le taux de remplissage ou les périodes. Donc, on est capable d'adapter les tarifs selon le principe de l'offre et la demande.
20:45 Et puis, cette année, parce qu'on trouvait que c'était aussi important quand on vend par anticipation, on est capable de vendre des forfaits 11 mois à l'avance, voire 12 mois, un an à l'avance.
20:56 Et bien, on a besoin de rassurer nos clients. Et cette année, on a réussi à mettre en place une garantie météo. Je suis un client lambda.
21:04 Valseni ouvre ses ventes de forfaits cette année, le 15 juin. Je peux acheter mon forfait pour le 15 avril 2024, c'est à dire quasiment un an après.
21:15 Et on me propose une garantie météo qui me couvre en cas de précipitation de plus de 3 heures par jour. J'ai le remboursement de mon forfait tout en pouvant continuer à profiter de celui ci.
21:28 Vous avez un service spécial qui mesure la durée, la date de précipitation. Oui, bien entendu, c'est bien. C'est très, très, très cadré.
21:35 Ce sont des scientifiques derrière des météorologues basés sur un modèle météo bien précis.
21:40 Et des voyants, des voyants aussi. Les voyants, on verra normalement le modèle est bien fait pour qu'il n'y ait pas besoin de voyants et que ce soit quand même équilibré financièrement.
21:50 C'est un contrat de confiance. Oui, c'est une. On n'a pas le droit de l'assurer, de l'appeler assurance, mais c'est le même principe qu'une assurance.
21:58 Je prends une garantie qui est qui, moi, en tant que client, me rassure et puis qui fait que si jamais j'ai pas eu le plaisir de passer une superbe semaine ou une superbe journée,
22:11 comme on peut les vivre dans nos stations avec une belle neige, un beau soleil, mais au contraire, un peu de pluie, un peu de brouillard, un peu de neige.
22:19 Et finalement, je suis je suis consolé parce que je suis remboursé. Ce défi de la diversification, comment est ce qu'il s'illustre dans l'Oisen? Dans l'Oisen, évidemment, l'idée, c'est le vélo.
22:34 On a la chance d'avoir des cols un peu mythiques, ne serait ce que les 21 virages de l'Alpe d'Huez, mais autour de nous, le Glandon, enfin bon, tout ce qui fait ce qu'on appelle la course de la Marmotte, par exemple,
22:44 les étapes du Tour de France. Donc ça, c'est le cyclotourisme. Donc il y a toute la partie VTT. Dans le VTT, il y a de tout. On a la partie descente avec une course mondialement connue qui s'appelle la méga valanche,
22:54 qui est une des courses les plus difficiles. Mais ça va jusqu'aux débutants qui peuvent s'entraîner sur des pistes qu'on a travaillé. Et puis, plus ça va, plus on travaille sur la notion de famille.
23:04 Et l'arrivée des VTT électriques fait qu'on est en train de changer aussi un peu les profils de nos domaines pour que tout le monde puisse avoir accès.
23:13 Donc, on peut très vite se promener en famille, débuter sur le vélo sans se mettre dans le rouge tout de suite et puis d'arriver parce qu'on est quand même en altitude.
23:20 Donc, en plus de l'effort physique, il y a aussi l'altitude. Quand on commence le vélo à 1850, ce n'est pas pareil que quand on commence sur une piste cyclable en ville.
23:30 Donc, obligatoirement, alors quoi qu'en ville avec la pollution, ça peut compenser un peu. Mais nous, on est plutôt sur ces altitudes. Donc, c'est vraiment une adaptation.
23:39 Et puis, on a trois domaines tellement différents entre la Grave, les deux Alpes et l'Alpe d'Huez qu'on joue une sorte de synergie sur l'ensemble de ces pratiques.
23:47 C'est le défi de la diversification. Il y a aussi, vous l'avez évoqué, le défi de l'éco-responsabilité pour plusieurs raisons essentielles.
23:53 L'adaptation au dérèglement climatique, aussi aux nouvelles attentes des touristes qui exigent ce genre d'éco-responsabilité dans la démarche.
24:03 Et puis, la nécessité de s'adapter aux évolutions économiques pour maîtriser les frais de fonctionnement. On a évoqué les coules d'énergie tout à l'heure.
24:12 L'avantage, à mon sens, c'est que toute l'histoire des stations de montagne, c'est fait d'adaptation, d'innovation et de préparation de l'avenir.
24:21 Il faut rappeler que l'environnement, les paysages, les panoramas, tout ça, c'est votre trésor. Vous avez tout intérêt à les préserver.
24:27 À Valseny, vous avez notamment testé, je crois, une dameuse électrique. Oui, on a fait plus que la tester puisqu'on a été la première station à acheter une dameuse 100% électrique de série.
24:38 La première qui était mise sur le marché en France. Combien? Il paraît que c'est 30% plus cher qu'une dameuse classique. 30 à 40% plus cher.
24:46 C'est effectivement 30 à 40% plus cher. On peut profiter de 30 à 40% de subvention. Donc, finalement, c'est plutôt bien.
24:54 Et en termes de consommation, même avec l'augmentation du prix de l'énergie, ça reste avantageux. Après, je ne veux pas dire qu'on va la rentabiliser très, très rapidement.
25:06 Mais en tous les cas, c'est le sens de l'histoire de s'adapter, d'aller dans cette direction et de baisser notre bilan carbone.
25:13 Sachant que sur notre périmètre des domaines skiables, on utilise déjà de l'électricité pour les remontées mécaniques, souvent de l'énergie verte.
25:21 En montagne, on a beaucoup d'hydroélectricité. On teste aussi pas mal, pas mal de choses, que ce soit avec le solaire ou l'éolien.
25:27 Donc, on doit encore tous travailler. Je veux dire le le l'économie globale de la montagne pour faire qu'un séjour au ski soit soit vertueux.
25:41 Et je pense qu'on n'en est pas loin parce que voilà quelqu'un qui prend le train pour venir dans nos stations.
25:46 Une fois qu'il est dans la station, voilà si l'appartement est bien isolé, il vient faire du ski. On utilise de l'énergie verte.
25:53 On est déjà une activité qui est quand même, on peut le dire, vertueuse.
25:59 A Châtel, le plan d'investissement est j'imagine aussi éco-conditionné.
26:04 Oui, oui, tout à fait. Alors, on n'est pas parti sur les dameuses électriques. Bon, chacun choisit un peu.
26:09 Nous, on est plutôt parti sur le fait de mettre nos grands réservoirs de carburant en GTL, donc qui est un carburant tout à fait bio, au milieu du domaine pour éviter des allers-retours des dameuses.
26:21 Donc, tout le monde part du milieu. C'est une organisation nouvelle, mais ça marche bien.
26:25 Et finalement, on consomme 25% de moins à peu près de carburant.
26:29 Donc, voilà, effectivement, dans nos choix, on prend toujours des télésièges tout à fait adaptés avec nos dernières normes.
26:37 On a aussi un observatoire de la faune et de la flore où il y a une dizaine de personnes qui tournent dans le domaine, nous disent des fois par là,
26:46 il ne faut pas y aller parce qu'il y a des animaux, parce qu'il y a une faune particulière, une fleur particulière, voire des oiseaux, des chauves-souris.
26:53 On découvre en même temps beaucoup d'animaux dans nos montagnes que même les anciens ne connaissaient pas.
26:58 Donc, on y fait très attention et je dirais un dossier où on souhaite faire un projet ne peut pas passer outre les relations et les retours de ces gens et leurs constats.
27:08 Donc, c'est vrai que ça nous fait avancer assez vite. Néanmoins, voilà, effectivement, on fait un essai de l'industriel.
27:14 Il y a forcément un peu d'industrie, mais quand on démonte une installation, on enlève tout. On rend à la faune, à la flore, toute la nature.
27:23 Par ailleurs, dès qu'on fait des travaux de pistes, immédiatement, c'est engazonné avec toute l'équipe d'agriculteurs qui regarde avec nous et qui nous disent exactement quelles graines on doit semer.
27:35 C'est important pour la vache d'abondance parce qu'il ne faudrait pas qu'on s'amuse à tourner ça d'une autre manière.
27:41 Donc, voilà, c'est vrai qu'on est très, très respectueux de l'environnement, de la nature.
27:47 Christophe, un dernier petit conseil lecture avant de terminer, puisqu'on est dans le thème sur l'écorance responsabilité avec le dernier numéro d'Outline.
27:56 C'est Martin Fourcade en couverture et plein d'idées en attendant l'hiver pour bien vivre son outdoor.
28:02 Merci, merci infiniment. Merci Laurent Davies pour m'avoir accompagné pour cet esprit montagne, l'esprit des amoureux de la montagne.
28:12 Quatre saisons, on l'a vu. Merci, messieurs, d'être venu nous présenter vos organisations et vos défis pour l'avenir.
28:19 Merci infiniment. Excellente fin de journée à tous et à très vite sur Télégrama.
28:23 Merci.
28:24 [Musique]
28:51 Au cœur de nos massifs avec Esprit Montagne et Poma.
28:55 Hyundai, Jean Lain Automobile à Echirol vous a présenté Esprit Montagne.
29:01 Le groupe Samse et l'Entrepôt du bricolage vous a présenté Esprit Montagne.
29:09 [Musique]