Frédéric Dijol s'est jeté à l’eau en créant Eol'lien, un système de cabotage par voilier en Méditerranée. Un nouveau transport de marchandises capable de rivaliser face aux convois terrestres.
Le premier objectif pour Frédéric Dijol est de transporter des produits locaux entre les différents ports de la région. La clientèle visée est celle des restaurants, mais aussi les particuliers. Parmi les marchandises, le riz de Camargue, le sel ou le vin des sables et des oranges.
Avec son voilier, l'équipe peut transporter une, voire deux tonnes de marchandises.
« Notre premier restaurateur, nous lui avons livré du sel de Gruissan et une liqueur d’Agde".
Selon le marin, cette activité devrait permettre d’économiser six tonnes d’émission de CO2 par an dans l’air d’Occitanie.
Le premier objectif pour Frédéric Dijol est de transporter des produits locaux entre les différents ports de la région. La clientèle visée est celle des restaurants, mais aussi les particuliers. Parmi les marchandises, le riz de Camargue, le sel ou le vin des sables et des oranges.
Avec son voilier, l'équipe peut transporter une, voire deux tonnes de marchandises.
« Notre premier restaurateur, nous lui avons livré du sel de Gruissan et une liqueur d’Agde".
Selon le marin, cette activité devrait permettre d’économiser six tonnes d’émission de CO2 par an dans l’air d’Occitanie.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Quasiment 7h15 sur France Bleu et Rond et comme chaque matin nous recevons ceux qui font bouger l'économie de notre département et de notre région,
00:07 ceux qui ont de bonnes idées aussi. Frédéric Dijolle, bienvenue parmi nous !
00:11 - Bonjour ! - Comment ça va ? - Très bien, merci !
00:14 - Bienvenue dans ce studio de France Bleu et Rond. Vous venez d'où vous ?
00:17 - Moi j'arrive de Montbazin. - Très bien, vous avez fait la route ce matin, vous êtes venu en voiture, pas en voilier j'imagine ?
00:22 - Non, je suis venu en vélo et en tramway. - En vélo et en tramway, voilà, ça c'est bien !
00:26 - Ça c'est bon pour la planète. Alors attention, je vous préviens tout de suite, là ce que vous proposez vous, ça va plaire à Sébastien Garnier qui aime beaucoup la voile
00:34 et ça va plaire à Guillaume qui aime beaucoup les produits locaux.
00:37 Donc je vais vous dire que c'est vraiment un bon plan, puisque c'est vrai Guillaume, je vous taquine évidemment, je sais que vous faites beaucoup de vélo aussi pour compenser tout ça.
00:48 - Pour perdre. - Pour perdre évidemment depuis pas mal de jours.
00:51 - On parle d'un voilier qui transporte des produits locaux, c'est éolien, on en parle avec vous Guillaume alors ?
00:57 - Oui, alors Frédéric Dijolles, vous n'avez pas du tout le profil type du marin qui est tombé dedans quand il était petit.
01:03 En fait vous vous êtes diplômé de l'école des mines d'Alesse, donc profil ingénieur.
01:07 - Voilà, sérieux. - Et pas loup de mer. Vous avez longtemps travaillé dans le bâtiment, puis un jour vous avez découvert la voile, c'est ça ?
01:14 - Tout à fait. - Ça a été un coup de foudre.
01:17 - Oui, comme pour beaucoup je pense la mer, enfin en tout cas elle m'a happé il y a un petit bout de temps maintenant,
01:22 mais effectivement je n'étais pas prédestiné à ça, si on ne regarde pas bien loin, mais après quand on fouille un peu plus, on s'aperçoit que j'ai des origines marins.
01:34 - Oui, puisque vous êtes Vendéen je crois d'origine, c'est ça ?
01:37 - Je suis né en Vendée, je suis petit-fils d'un marin au long cours qui est de Saint-Nazaire, et un autre maïorquain qui transportait déjà des oranges sur son voilier.
01:48 - C'est dans les gènes ça alors quelque part ? - Je me suis aperçu ça après, en fouillant un peu.
01:53 - Et donc c'est comme la chanson de Ronaud, c'est pour vous qu'avait pris la mer, c'est la mer qui vous a pris, d'une certaine manière.
01:58 Et vous avez un jour décidé de créer votre entreprise de cabotage. - Exactement.
02:03 - On explique ce que c'est que le cabotage déjà ? - Oui, parce que c'est un peu un gros mot qui ne parle pas à tout le monde.
02:08 Le cabotage c'est le fait de naviguer de port en port, et même plus étymologiquement parlant, c'est le transport de marchandises à l'origine.
02:17 - On mange la côte grosso modo. - Exactement.
02:19 - Le cabotage c'est ça en fait. - C'est aussi associé aux navigations insulaires, le fait d'aller vers les îles,
02:25 mais le projet d'éolien c'est vraiment le cabotage au sens l'omnibus du littoral.
02:32 - Alors vous vous dites "je vais lancer ma boîte", au début c'est une association, c'est peut-être toujours une association d'ailleurs.
02:37 - Oui, en fait on a créé ça sous forme associative dans un premier temps, avec l'aide de l'incubateur Alter Incube qui nous a apporté pendant deux ans,
02:46 et pour plusieurs raisons, parce que ça correspondait aux valeurs de ce qu'on voulait injecter dans ce projet,
02:53 et pour pouvoir créer déjà une entité, et après on l'a créée sous forme d'association dans le but de pouvoir la transformer en scope par la suite,
03:03 mais comme je répète régulièrement, c'est quand on aura atteint les limites de l'association, qui sont pas claires pour nous,
03:09 peut-être qu'on pourra garder ce modèle longtemps.
03:11 - Alors vous achetez le bateau qui est un voilier, mais si jamais c'est la pétoule, comment on dit, c'est ça la pétoule ?
03:16 - La pétole. - La pétole, pardon. Il n'y a pas de vent, c'est le spécialiste Sébastien.
03:20 Il y a quand même le moteur au cas où, parce que vous n'êtes pas là que pour regarder les mouettes et les tas de l'eau,
03:26 vous avez un vrai devoir vis-à-vis de vos clients, c'est de transporter leur marchandise, c'est ça ?
03:30 - Alors oui et non. Je vais préciser, c'est que pour le moment, on ne propose pas véritablement un service de transport de marchandises,
03:37 mais plutôt de négoce, donc on va bien transporter de la marchandise, mais c'est notre marchandise qu'on achète en gros,
03:43 et qu'on va revendre au détail. - D'accord, ok.
03:45 - C'est le modèle économique qu'on a mis en place et qui nous permet de faire quelque chose de viable et de rentable.
03:52 - Et de propre et vertueux. - Avant tout.
03:55 - C'était ça, évidemment, l'idée de départ, ouais.
03:57 - Et donc oui, on a un voilier de 34 pieds qui est basé au mall Saint-Louis.
04:02 - Un 34 pieds, ça fait combien en mètres, ça ?
04:04 - Ça fait 11 mètres, plus ou moins. - D'accord, ouais.
04:06 - C'est déjà un beau petit bébé.
04:08 - C'est un beau petit bébé, ouais. Pour les plaisanciers qui nous écoutent, ils savent que c'est déjà un beau petit bébé,
04:12 mais qui est raisonnable en termes de taille, qui nous permet quand même d'accéder sans problème à toutes les infrastructures portuaires d'Occitanie.
04:19 - Alors là, le voilier, il mouille à 7, je crois, c'est ça ?
04:22 - Oui, c'est ça. - Et alors, d'abord, vous pouvez transporter quoi ?
04:26 Quelle quantité, j'ai lu, entre une et deux tonnes, c'est ça, de marchandise ?
04:30 - C'est ça. On est limité et par le tonnage et par le volume.
04:34 Donc ça va dépendre des produits qu'on va transporter.
04:36 Pour le moment, on s'est orienté vraiment sur des produits de consommation alimentaire.
04:41 Assez peu périssables.
04:43 Donc on est sur les produits du terroir local, avec un ancrage fort et emblématique.
04:50 Donc on va proposer du riz de Camargue, on va proposer du sel de Gruysan,
04:54 on va proposer du vin de Bagnouls, c'est tous les vins du terroir du littoral,
04:59 comme le vin des Sables aussi, près d'Aiguemort.
05:02 Et toute une gamme de produits qui sont disponibles sur notre site.
05:06 - Et alors c'est toujours un peu les mêmes destinations que vous faites ?
05:10 - Alors on est en train de mettre en place un circuit régulier
05:14 qui va de Bagnouls jusqu'à Port Camargue, en faisant le plus d'arrêts possible.
05:23 Ça c'est le cœur de l'activité, avec des navigations courtes
05:27 et des échanges de marchandises réguliers.
05:30 Et en parallèle, le début de nos activités c'était ça,
05:35 d'aller chercher des agrumes, notamment des produits dans les îles, au Balaire ou en Corse.
05:41 - Et vous vendez ces produits sur le quai quand vous arrivez dans les ports ?
05:46 - Tout à fait. Je vais plutôt dire qu'on les distribue sur les quais
05:50 et on les pré-vend sur le site internet d'Eolien.
05:54 Parce qu'en fait pour une gestion des stocks maîtrisée,
05:57 on n'arrive pas avec n'importe quoi en espérant les couler sur le quai.
06:01 - Vous savez déjà à quoi vous attendez.
06:04 - Voilà. On a un site internet sur lequel nos clients particuliers
06:07 ou restaurateurs des ports commandent et on distribue comme le principe d'une AMAP.
06:12 - Des marchandises 100% locales, votre projet c'est éventuellement d'acquérir un second bateau ?
06:17 - Absolument. En fait, comme je disais, là on a deux activités qui peuvent être faites en parallèle
06:23 et ce cabotage du littoral et l'activité insulaire pour aller chercher des plus grosses quantités.
06:28 Et donc ça peut justifier deux bateaux.
06:32 Et en tout cas le modèle économique qu'on a mis en place permet de rémunérer deux marins par bateau.
06:36 Donc c'est quelque chose qu'on peut dupliquer
06:39 et après en essayant d'avoir d'autres postes comme des logisticiens qui peuvent gérer les flux.
06:45 - Bien sûr.
06:46 - Et est-ce que toutes ces activités vous laissent encore un peu de temps pour écrire ou pas ?
06:50 - Ah ah ah !
06:51 - Parce que je regarde sur internet, je vois bien que vous êtes écrivain aussi.
06:54 - Je ne m'attendais pas à cela.
06:55 - C'est bien renseigné.
06:56 - Effectivement, je suis déjà venu dans les locaux de France Bleue pour autre chose,
06:58 pour la promo d'un livre que j'avais écrit.
07:01 Et donc non, en fait, j'ai plus le temps d'écrire.
07:03 - C'est terminé ?
07:04 - Non, c'est pas terminé, c'est jamais terminé.
07:05 - Parce que c'était le premier roman à l'époque, "Le secours des Garamondes".
07:08 - Tout à fait.
07:09 J'en ai écrit un second depuis, "Un polard qui se passe au baléard" justement.
07:13 - D'accord.
07:14 - Donc non, j'ai toujours des débuts de romans qui sont en cours de route.
07:17 Et j'imaginais que pendant les traversées, j'aurais le temps ou l'envie d'écrire.
07:23 Mais en fait, pour le moment, ce n'est pas le cas.
07:25 Je trouve autre chose à faire et je me plais à la contemplation.
07:28 - Dès que vous avez une nouvelle activité, n'hésitez pas.
07:30 - Avec plaisir, on prend rendez-vous.
07:33 - Et vous retrouvez toutes les infos concernant cette éco d'ici, de ce matin,
07:37 en allant sur notre site francebleu.fr.
07:39 Merci d'être venu ce matin.
07:40 - Merci Frédéric Dijolles.
07:41 Et all liens, on vous retrouve sur internet.
07:43 - Oui, tout à fait.
07:44 - Et all, sans e avec un.
07:45 - Et all, ti-ma, liens, point fr.
07:46 - Absolument, merci.
07:47 - Merci à vous.
07:48 - Dans un instant sur France Bleu Héro, c'est pour de vrai.
07:50 On part en immersion avec Virginie Vivès, juste après celui qui sera ce soir l'invité
07:54 Démini Mazoyer, avec de nouvelles chansons caractéristiques.