Il était déjà venu nous en parler il y a 6 mois.
Frédéric Dijol s'est jeté à l’eau en créant Eol'lien, un système de cabotage par voilier en Méditerranée.
Un nouveau transport de marchandises capable de rivaliser face aux convois terrestres.
Frédéric Dijol s'est jeté à l’eau en créant Eol'lien, un système de cabotage par voilier en Méditerranée.
Un nouveau transport de marchandises capable de rivaliser face aux convois terrestres.
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00:00 Ravi de vous recevoir encore ce matin, on va faire un petit bilan Guillaume alors ?
00:03 Absolument ! Alors Frédéric vous avez lancé il y a...
00:06 Au départ l'idée c'était il y a 3 ans je crois, des Halles Lien.
00:09 C'est ça, tout à fait.
00:10 Et tout le monde vous a dit à l'époque il y a 3 ans, enfin peut-être pas tout le monde mais beaucoup,
00:13 vous vous dites "ouh là là, c'est bizarre ton idée, ça va jamais réussir ton truc".
00:16 Il y a eu deux sons de cloche, il y avait tous ceux qui étaient très enthousiastes en disant "ouais ça sera super"
00:20 et puis tous ceux qui croyaient sans y croire, entre le côté concret et le côté poète.
00:26 Et alors Halles Lien, le principe de votre activité maintenant qui rentre dans une phase active,
00:31 Frédéric, c'est donc du transport de marchandises à la voile, c'est ce qu'on appelle du cabotage,
00:36 c'est-à-dire que vous proposez de transporter des marchandises à bord d'un voilier
00:41 pour faire tout le littoral occitan dans un premier temps.
00:44 Après ça pourrait peut-être aller un petit peu au-delà mais pour l'instant c'est uniquement l'Occitanie.
00:48 Donc vous allez presque jusqu'à la frontière espagnole en fait, c'est ça ?
00:51 - On va jusqu'à Bagnoules-sur-Mer en fait. On longe tout le littoral depuis Port-Camargue jusqu'à Bagnoules-sur-Mer
00:58 en glanant à chaque escale les produits emblématiques du terroir.
01:03 Donc ça va être du riz de Camargue, du sel de Gruysan, du vin des Sables, du vin de Bagnoules,
01:09 on a de la bière au catalogue, des biscuits, toute une gamme de produits d'épicerie alimentaire
01:15 qu'on va proposer soit aux particuliers à qui on donne rendez-vous sur les ports par le biais de notre site internet,
01:21 soit aux restaurateurs.
01:23 - Avec l'idée pour chaque rotation évidemment de ne pas naviguer à vide ?
01:28 - Absolument.
01:29 - Vous emmenez des choses, vous en ramenez d'autres, c'est ça un peu l'idée évidemment ?
01:32 - Exactement. En fait l'idée pour que le projet soit rentable et puisse rémunérer une équipe de marins
01:40 dont je fais partie, c'est de maximiser les échanges. Donc à chaque escale, ce qu'on veut c'est vider un peu le bateau
01:46 et le remplir aussi. Donc nos escales on les fait là où il y a des producteurs et là où il y a des consommateurs.
01:50 - Alors vous étiez venu déjà au mois de septembre il y a 6 mois au moment du lancement des holdings,
01:54 6 mois après, quel est le bilan ? Il est bon ou il n'est pas bon ?
01:58 - Alors c'est un bilan qui est positif. Il ne s'est pas passé grand-chose techniquement depuis les 6 mois.
02:05 - Mais administrativement en revanche il s'est passé beaucoup de choses.
02:08 - Tout s'est bouclé en off et en sous-marin. Aujourd'hui on a obtenu l'immatriculation de notre bateau au commerce,
02:17 ce qui fait qu'on a le premier et le seul navire à la voile de charge en Méditerranée française aujourd'hui.
02:24 Donc on projette de faire une première traversée pour aller chercher des agrumes qui nous attendent au Balear dans une semaine
02:32 et lancer derrière cette activité de cabotage que j'ai décrit à l'instant.
02:38 - Vous êtes les premiers à le faire de manière officielle en Méditerranée.
02:41 On sait que ça peut se faire déjà en Atlantique, on sait qu'il y a déjà des bateaux par exemple
02:44 qui font du transport de marchandises entre l'Europe et l'Amérique du Nord.
02:49 Peut-être sont un peu moins en manche les mers du Nord parce que les conditions climatiques sont...
02:53 - Non, non, il y en a aussi. C'est même des précurseurs.
02:56 - Là, c'est vraiment des terres de marins, tout cela, et donc des idées qu'ont germé par là-bas.
03:02 Alors il y a des idées qui sont plus ou moins anecdotiques, plus ou moins concrètes,
03:06 mais en tout cas il y a des paquebots de transats, je pense à Grand Sail qui a mis ça en place
03:11 et qui a déjà organisé ça, qui a un premier et puis un second bateau,
03:15 qui nous a contactés pour savoir si on était intéressé pour récupérer leur premier bateau d'ailleurs.
03:19 - En tout cas, vous êtes les premiers à le faire de manière officielle, réglementaire, déclarée en Méditerranée,
03:25 pas seulement en Méditerranée. - C'est ça, et même à cette échelle-là,
03:28 je veux dire le cabotage et cette vision régionale du transport de marchandises à la voile,
03:33 on est les premiers et les seuls à le faire.
03:36 - Alors, votre bateau, vous êtes capable de transporter 5 tonnes de marchandises...
03:41 - Non, 2 tonnes. - 5 m3, c'est ça, pardon.
03:43 - 5 m3, voilà, c'est le chiffre de la densité.
03:45 - Ce qui équivaut à une belle petite camionnette sur l'autoroute à neuf, dites-vous.
03:49 - Ouais, c'est ça, exactement.
03:51 Au départ du projet, c'était vraiment parce qu'on voyait tellement de camions sur l'autoroute à neuf,
03:57 on se disait, est-ce qu'il y a une alternative à ce transport de marchandises ? Quel est l'impact écologique ?
04:01 Donc c'est vraiment une réponse écologique, mais on s'était aperçu que pour proposer un modèle économique,
04:07 viable et rentable, celui qu'on met en place, c'était pas le 36 tonnes qu'il fallait aller concurrencer,
04:12 parce qu'en fait, il n'y a pas un marché énorme local où il y a des flux de marchandises de cet ordre-là,
04:19 parce que cette marchandise-là, elle passe par l'Ero, elle passe par l'Occitanie,
04:24 mais en fait, elle vient pas, ni elle ne vient, ni elle s'arrête en Occitanie.
04:31 Donc c'est un marché local, nous on s'incruste vraiment dans un marché local, dans une économie locale.
04:38 - Mais pour un client potentiel qui nous écouterait, Frédéric Dijol, c'est plus intéressant financièrement ?
04:45 Alors, au-delà de la démarche écologique ou écologiste, c'est plus intéressant financièrement
04:50 que de mettre sa marchandise dans une camionnette, par exemple ?
04:54 - Non, là clairement je vais répondre non. L'intérêt il n'est pas économique, on s'en approche.
05:00 Aujourd'hui on arrive à proposer un service qui est équivalent, mais...
05:05 - Pas plus cher ! - Pas plus cher.
05:07 - Il n'est pas plus cher déjà, que la route. - Pas plus cher, je mesure ça par mon propos,
05:11 parce qu'on n'a que des produits de qualité, qui sont d'abord des producteurs engagés,
05:17 et ça, ça a un coût, et d'une part pour rémunérer ces producteurs-là,
05:22 et puis nous aussi on se rémunère au passage, donc ça veut dire que c'est une chaîne de production
05:27 et de transport qui a un coût. Donc on ne va pas avoir un produit, au final,
05:32 qui est de l'entrée de gamme ou du bas de gamme. On va avoir un produit qui a sa vraie valeur.
05:38 Donc on ne vient pas négocier avec nos producteurs pour leur serrer le kiki et avoir des prix pas chers.
05:45 On s'oriente vraiment sur du bon produit.
05:49 - Dernière question, il faut faire vite, toujours projet de deuxième bateau ?
05:52 - Oui, tout à fait. En fait, ce premier bateau, aujourd'hui, on a réussi notre pari,
05:57 maintenant on sait faire, on sait vers quels organismes s'orienter,
06:00 et on voudrait pour aller chercher des produits au baléar,
06:04 un bateau qui soit pas forcément plus gros, mais plus rapide.
06:07 - D'accord. Donc là, maintenant que vous rentrez dans une phase extrêmement active,
06:11 avec cette certification, cette immatriculation officielle au commerce,
06:15 eh bien, un appel, éventuellement, s'il y a un bateau, je dirais pas qu'il traîne quelque part,
06:20 mais vous êtes ouvert à toute proposition.
06:22 - Ah oui, tout à fait. Ça c'est vrai qu'on sait donner une seconde vie à des bateaux qui traînent,
06:27 et là, si quelqu'un nous entend et qu'il ne sait pas quoi faire de son bateau,
06:31 et qu'il en a marre de payer sa place au port pour rien, on est à l'écoute.
06:34 - Alors, soit vous nous appelez à France Bleu Héro, soit on va sur le site internet
06:37 eol' lien qui est associé à votre activité.
06:41 Merci d'être revenu une nouvelle fois, nous en parler Frédéric Dijol aujourd'hui.
06:45 - Merci à vous. - Et bon vent à vous.
06:46 - Merci. - Merci.
06:47 - Vous retrouvez l'écho d'ici en allant sur notre site internet francebleu.fr.
06:51 Il est 7h21, vous connaissez la sonnerie d'une école.
06:54 [sonnerie d'école]
06:56 La sonnerie du lycée de la mer Paul Bousquet à 7 est un petit peu différente.
07:00 [sonnerie de lycée]
07:02 - Eh oui, je gère que c'est ça. - Oui.
07:04 - C'est le plus grand lycée maritime de France en termes d'affluence.
07:07 On va aller y faire un petit tour dans un instant avec Virginie Vives.
07:11 C'est pour de vrai, qui vient dans un lycée de la mer ?
07:14 Qui sont les élèves ? Qui sont les profs ?
07:17 On va faire connaissance avec les métiers de la mer.
07:19 Depuis 1851, il existe le lycée de la mer Paul Bousquet à 7.
07:23 C'est pour de vrai, c'est dans quelques minutes.
07:25 On écoute pour l'instant Boyz Town Gang, c'est sur France Bleu Héro.
07:29 Merci de nous avoir choisis.
07:30 On est ensemble ce mardi matin, 26 mars 2024.
07:33 Bon réveil à tous, bienvenue.
07:35 *musique*