Sophie Roulle, adjointe à la culture de la ville de Nîmes est l'invitée de la rédaction de France Bleu Gard Lozère
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00:00 Bonjour Sophie Roule. - Bonjour.
00:01 - Alors à partir d'aujourd'hui, il sera à nouveau possible d'emprunter des livres à PIS20.
00:05 Trois mois de fermeture, on le rappelle, pour la médiathèque Marc Bernard,
00:09 parce que les dealers menaçaient les agents.
00:11 Ce n'est pas vraiment la médiathèque qui roufle aujourd'hui, mais c'est la force du symbole que vous défendez ce matin.
00:16 - Oui, je rappelle déjà qu'on était obligés de fermer la médiathèque,
00:21 étant donné que les agents de la ville de Marc Bernard se faisaient menacer,
00:25 se faisaient fouiller aux entrées de la médiathèque.
00:28 Donc le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a décidé de fermer à contre-coeur, évidemment.
00:34 Ensuite, c'est vrai que les agents se sont mis tout de suite au travail pour trouver un plan B.
00:41 J'ai envie de dire, comment faire pour ne pas laisser les publics,
00:45 qui fréquentaient énormément la médiathèque, mais aussi les écoles du quartier,
00:49 comment faire pour retrouver ce service public primordial qui est l'accès à la lecture ?
00:54 - Et donc vous l'avez trouvé au bout de trois mois, quelle est cette possibilité ?
00:58 - Alors, il y a plusieurs possibilités. Il y en a une qui ouvre aujourd'hui au centre Léon Verniol,
01:05 avec 50 m² pour emprunter des livres.
01:08 - Donc toujours dans le quartier Pissevins ?
01:09 - Tout à fait, dans le quartier Pissevins, mais aussi la semaine prochaine,
01:13 un centre numérique qui va réouvrir la mairie annexe de Pissevins, aussi à peu près 50 m²,
01:19 où les habitants du quartier pourront venir demander des informations et avoir l'accès à internet.
01:25 - L'idée, c'est que les habitants n'aient pas à sortir de leur quartier pour avoir accès à la culture.
01:30 En tant qu'agent à la culture, vous êtes viscérément attaché à cet accès.
01:36 Comment est-ce que vous avez vécu ces trois derniers mois ?
01:39 - Alors déjà, moi je suis attachée à ce qu'ils sortent du quartier aussi.
01:43 Il faut bien sûr consommer de la culture proche de chez soi,
01:46 mais c'est bien aussi d'aller à Carédart, dans les autres médiathèques,
01:49 parce qu'on trouve d'autres choses, il y a d'autres expositions, donc il faut sortir du quartier.
01:54 Il faut justement échanger les publics,
01:56 que les publics du centre-ville aussi aillent dans les autres lieux culturels, ça c'est primordial.
02:01 Après, comment je l'ai vécu ?
02:04 Évidemment je l'ai mal vécu pour les habitants et pour les Nîmes en général,
02:08 parce qu'on a l'impression qu'on a reculé.
02:10 Mais en fait, moi je souhaite dire que la ville de Nîmes, contrairement à ce que certains élus ou politiciens,
02:19 j'ai envie de dire, ont affirmé, la ville de Nîmes est très présente,
02:22 la mairie de Nîmes est présente dans ces quartiers, à travers les écoles.
02:26 Je crois qu'on ne peut pas nous reprocher à qui que ce soit de faire le travail dans les écoles,
02:31 en termes de travaux, en termes des alaïs,
02:33 le travail par rapport aux associations, des quartiers aussi, en matière culturelle, en matière sportive,
02:38 et j'en passe, des centres sociaux.
02:40 Donc voilà, c'est un peu facile de faire ce raccourci.
02:44 Et j'ai eu l'occasion aussi d'en parler à Emmanuel Macron, quand il était venu à Garonne,
02:48 et qu'il nous avait dit "il ne faut rien lâcher",
02:50 mais j'espère que l'État non plus ne va rien lâcher,
02:53 qu'on va réussir à enrayer ce problème de drogue dans ces quartiers-là.
02:57 Oui, parce que là pour l'instant, on a ces deux points qui rouvrent aujourd'hui et la semaine prochaine,
03:03 pour pouvoir emprunter des livres à Apis 20,
03:05 mais vous espérez quand même rouvrir la médiathèque.
03:08 Qu'est-ce qu'il faut pour ça ?
03:10 Il faut que l'État montre une volonté ferme d'enrayer ces problèmes de drogue,
03:16 pour que l'on puisse...
03:18 Et concrètement, ça se traduit par quoi ?
03:19 Concrètement, des policiers sur le long terme, peut-être,
03:23 et peut-être la réouverture, je ne sais pas, d'un commissariat, ou quelque chose comme ça,
03:28 mais quelque chose de... un signe, un signal fort, fort de la part de l'État,
03:33 parce que je rappelle que c'est une compétence régalienne, la sécurité des habitants.
03:37 Donc, malgré que quand même la police municipale est très en lien avec la police nationale,
03:43 et fait un travail important, mais au préalable, c'est l'État qui doit faire son travail.
03:48 On le rappelle, il y a des renforts de police, mais temporaires, sur le quartier,
03:52 et on parle d'un possible commissariat qui devrait rouvrir,
03:56 mais pas tout de suite, ce serait d'ici quelques mois.
03:58 Et pourtant, c'est urgent, c'est urgent, vraiment là.
04:01 Et c'est urgent de rouvrir cet accès à la culture, pourquoi ?
04:06 Parce qu'il y a une véritable demande des habitants,
04:10 parce que, comme je dis souvent, la culture c'est un bien essentiel,
04:13 et on a besoin de cette culture, on a besoin d'élever tous les habitants de la ville,
04:20 par l'accès à la culture, aux livres, aux expositions, et c'est primordial.
04:26 Et comment vont les agents de la médiathèque Marc Bernard aujourd'hui ?
04:29 Alors je les ai rencontrés, c'est vrai que certains ont été particulièrement touchés,
04:34 très touchés, parce qu'ils ont eu peur,
04:37 donc certains se sentent de reprendre le travail, d'autres un peu moins,
04:41 donc une cellule psychologique a été mise en place,
04:45 on les accompagne du mieux qu'on peut.
04:47 Et donc certains seront présents dans les points qui rouvrent aujourd'hui et la semaine prochaine,
04:53 et pour la réouverture totale de la médiathèque, on n'a pas d'échéance ?
04:56 Pas encore, mais j'espère que dans les mois à venir on pourra vous annoncer une bonne nouvelle.
05:03 Il ne faut pas oublier que la ville de Nîmes, Jean-Paul Fournier avait souhaité mettre
05:07 beaucoup d'argent dans la rénovation de ce bel équipement, qui est un petit carré d'art,
05:11 je crois qu'il y avait pas loin de 2 millions d'euros qui auraient été investis il y a 3 ans,
05:15 donc c'est encore une fois cette volonté affirmée
05:18 d'avoir une présence de la culture dans tous les quartiers de la ville.
05:21 Et donc on le rappelle avec la réouverture de 2 coins bibliothèques dans un coin aujourd'hui
05:28 et un la semaine prochaine dans le quartier Pissevin.
05:31 Merci beaucoup Sophie Roulle.
05:32 Merci à vous de m'avoir invitée ce matin.