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Retrouvez la question de David Castello-Lopes dans le 7/10 (8h55 - 26 septembre 2023) Retrouvez toutes les questions de David Castello-Lopes sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-david-castello-lopes

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Amusant
Transcription
00:00 - Et bonjour David Castello-Lopez ! Question ce matin, comment bien choisir ses reliques ?
00:05 - Oui, il y a quelques mois je suis allé en week-end à Aachen en Allemagne, je fais ce que je veux.
00:12 Aachen, ex-La Chapelle en français, c'est la ville de Charlemagne et c'est toujours la ville de Charlemagne
00:18 puisqu'il y est encore, mais sous une forme particulière. Charlemagne, après sa mort, il a été découpé en plusieurs morceaux
00:25 et certains de ces morceaux ont été placés dans des boîtes dorées en forme des morceaux en question.
00:32 Il y a par exemple comme ça à ex-La Chapelle, une boîte en forme de la tête de Charlemagne
00:36 qui contient la fucking tête de Charlemagne. Bon, ça c'est pour Charlemagne, mais il y a des centaines d'autres exemples
00:44 comme ça en Europe. Si vous visitez par exemple l'église de L'Equiel Saint-Germain dans l'Aisne,
00:49 vous pourrez voir le fémur de Sainte Grimonie, martyre irlandaise du IVe siècle.
00:55 Et la première question qu'on a envie de poser c'est, c'est quoi cette manie des cathos de découper en morceaux les gens qui kiffent ?
01:03 Eh bien, en fait, au début du christianisme, on avait plutôt tendance à laisser le corps des gens importants intacts
01:08 dans des tombeaux et on construisait des basiliques dessus qui devenaient, du fait même de la présence de ces corps saints,
01:15 des lieux sacrés. Sauf qu'en tant que consommateurs de sacrés, vous étiez obligés de vous déplacer jusqu'à la basilique en question.
01:23 Et là, pour simplifier énormément, les chrétiens se sont dit « Attends, mais si on coupe un petit morceau de ce monsieur saint
01:30 et qu'on le met dans un autre endroit, paf, on a deux endroits sacrés au lieu d'un, si on en coupe trois, on en a trois, etc. ».
01:37 Sans compter, il faut le dire, qu'il y avait tout de même de la bonne moulaga à se faire.
01:43 Pour les vendeurs de morceaux de saints, mais aussi pour les acheteurs.
01:47 Au Moyen-Âge, si vous arriviez à mettre la main sur un os de personne sainte
01:51 et que vous mettiez cet os dans votre église, tout à coup, votre église, ça devenait Disneyland.
01:57 Tout le monde voulait venir toucher l'os en question, dans l'espoir qui de guérir d'une maladie de peau,
02:02 qui de rétablir certaines rigidités nécessaires.
02:06 Tout ça, bien sûr, avec les retombées économiques qui vont avec.
02:10 S'il y a encore aujourd'hui 300 000 personnes par an qui achètent des chaussures d'hécatlon pour faire le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle,
02:16 c'est parce qu'à Saint-Jacques, à Skipp, il y a les restes de Saint-Jacques, même si on sait depuis longtemps qu'ils n'y sont pas.
02:23 Alors, on peut toujours acheter des reliques aujourd'hui, mais comment bien choisir ces reliques ?
02:28 Voici quelques petits tips consos.
02:30 Déjà, il faut savoir que les reliques sont divisées en trois catégories avec un niveau de coul décroissant.
02:37 Les reliques de première catégorie, ce sont les plus chics, ce sont en gros les morceaux de saints.
02:41 Les reliques de deuxième catégorie, ce sont des objets qui ont appartenu à une personne sainte.
02:46 Et les reliques de troisième catégorie, ce sont les moins bien, ce sont des objets qui n'ont fait que toucher une personne sainte.
02:53 Et ça, je veux dire, c'est à la portée de tout le monde.
02:55 Si j'applique mon mouchoir sur Claude Ascolovitch, ce mouchoir devient une relique de troisième catégorie de Claude Ascolovitch.
03:03 Deuxièmement, se méfier des contrefaçons.
03:05 Exemple, il y a quatre têtes de Saint Jean-Baptiste qui circulent dans le monde chrétien.
03:10 Autant vous dire qu'il y en a au moins trois qui sont fausses.
03:13 Alors on pourrait penser que tout ça c'est un peu phénique, c'est un truc de catho d'un autre âge.
03:17 Mais en fait, cette passion religieuse pour les reliques, elle a été transférée presque telle qu'elle au monde laïc.
03:23 Alors pas les reliques de première catégorie, ça c'est devenu illégal.
03:26 On ne met pas des petits morceaux de Jacques Chirac dans les musées.
03:29 Mais les reliques de deuxième catégorie, ça marche encore du feu de Dieu.
03:33 L'année dernière, il y a un monsieur comme ça qui a payé plus de 200 000 euros pour acheter de vieilles Birken...
03:39 Les vieilles Birkenstocks pourries de Steve Jobs.
03:42 Alors après j'avoue que si les exposent, j'irai les voir.
03:44 Parce que je fais ce que je veux.
03:45 NICOLAS : Merci David Castello-Lopez.

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