Patrice Vergriete - "La crise du logement est indéniable"

  • l’année dernière
Avec Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement.
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-09-26##

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Transcript
00:00 Ce matin, notre invité, Patrice Vergrit, qui est ministre délégué au logement, bonjour.
00:06 - Bonjour.
00:06 - Merci d'être avec nous, encore maire de Dunkerque jusqu'à vendredi, Patrice Vergrit.
00:12 Bien, le logement, dont on parle trop peu, le logement qui devient l'un des principaux sujets de discussion,
00:21 le logement un tiers du budget des ménages.
00:25 Le logement devient pour beaucoup inaccessible. La crise du logement est en train de se transformer en bombe sociale,
00:34 ce n'est pas moi qui le dis, c'est le président de l'association des maires de France, David Lissnard.
00:39 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
00:41 - Oui, effectivement, aujourd'hui le logement est en crise, c'est indéniable.
00:45 La principale cause de cette crise aujourd'hui, évidemment, c'est la remontée des taux d'intérêt,
00:50 assez brutale, assez violente, qui provoque aujourd'hui un décalage entre les prix, la capacité et le pouvoir d'achat des ménages aujourd'hui.
00:57 Donc oui, il y a une crise du logement, c'est indéniable.
00:59 Et effectivement, on est là pour essayer de l'amortir, amortir ce choc,
01:03 ce choc, j'ai envie de dire, de la hausse des taux d'intérêt.
01:05 Alors il y a aussi le coût des matériaux, il y a aussi parfois des maires qui ne donnent pas les permis de construire,
01:11 il y a d'autres causes, je crois que la principale...
01:12 - Trop de normes, etc., etc., problème sur le marché locatif.
01:17 Je vais revenir sur tout ça, puisque vous abordez tout de suite le crédit,
01:21 eh bien allons-y, toutes les difficultés aujourd'hui rencontrées par les Françaises et les Français pour contracter un emprunt,
01:29 allez-vous assouplir les conditions de crédit ?
01:32 - C'est un sujet complexe et je voudrais être précis sur la question.
01:36 Il y a des règles prudentielles qui existent, vous le connaissez, 30% et 25 ans.
01:42 - Taux d'endettement, et 25 ans, le long de durée de crédit.
01:47 - Mais les banques ont une marge de 20%.
01:50 Il y a 20% des crédits qui ne peuvent pas correspondre à ces critères aujourd'hui.
01:54 Sauf que derrière il y a des sous-critères, c'est-à-dire qu'à l'intérieur de ces 20% il faut qu'il y ait 70% de primeaux excédents.
02:00 Avant c'était même 80%.
02:02 Et donc une idée que j'ai proposée à Bruno Le Maire, pour qu'il puisse l'évoquer au Conseil cet après-midi,
02:08 c'est peut-être d'assouplir ces sous-critères et d'utiliser à fond ces 20% de marge.
02:12 Il y a aujourd'hui des gens dont la situation permettrait effectivement d'avoir un crédit.
02:16 Deuxième hypothèse.
02:17 - Donc assouplissement des conditions de crédit ?
02:19 - Non ! C'est-à-dire que là...
02:21 - Donc on ne touche pas aux 35% ?
02:23 - On ne touche pas aux 35%.
02:24 - Et on ne touche pas aux 25 ans de durée ?
02:26 - Pourquoi ? Parce qu'il ne faut pas sur-endetter les catégories populaires, les classes moyennes d'aujourd'hui.
02:32 Par contre, il y a 20% de marge des banques, et il y a des situations particulières.
02:36 Quelqu'un qui va hériter, par exemple, qui a un capital, pourquoi on ne lui donnerait pas une dérogation par rapport à ces 35% ?
02:42 C'est que les banques utilisent pleinement la marge de 20% qu'ils ont pour analyser au cas par cas des situations.
02:47 Parce que je pense qu'il y a une situation sur cinq qui mérite de ne pas respecter les 35% et les 25 ans.
02:52 Donc, ce n'est pas déroger à la règle, mais aller jusqu'au bout dans les exceptions.
02:57 Autre exemple sur le crédit.
02:59 Aujourd'hui, on est sur les mêmes critères pour l'investissement locatif.
03:01 Quand vous achetez pour louer, ce sont les mêmes critères.
03:04 Pourquoi ? Pourquoi ?
03:05 Vous avez des recettes, vous avez des loyers.
03:07 C'est un peu comme une entreprise finalement, louer un logement.
03:10 Et on est pourtant sur les mêmes critères.
03:11 Est-ce qu'on ne peut pas avoir des critères différents pour quelqu'un qui achète pour louer ?
03:15 C'est-à-dire, si j'achète pour louer, j'ai des conditions de crédit meilleures ?
03:19 Non, justement, aujourd'hui, c'est 35% et 25 ans.
03:22 Oui, mais je pourrais avoir des conditions de crédit meilleures.
03:25 C'est ma proposition.
03:26 La meilleure condition de crédit si j'achète pour louer.
03:29 Parce que c'est comme une entreprise finalement, acheter pour louer.
03:32 C'est très intéressant.
03:33 Vous avez des recettes.
03:34 La meilleure condition de crédit si j'achète pour louer.
03:36 Ce qui est logique, en prenant encore une fois au cas par cas la situation.
03:39 Troisième exemple de ce qu'on pourrait faire, ça existe dans d'autres pays.
03:42 C'est de dire, là c'est un peu plus complexe,
03:44 mais ça pourrait permettre de résoudre une partie de la hausse des taux d'intérêt.
03:48 Mais ce serait peut-être un moyen terme à discuter avec le Haut Conseil.
03:51 C'est de dire, aujourd'hui, vous pouvez acheter les murs avec un crédit sur 25 ans et 35%,
03:56 mais acheter le foncier avec un prêt à durée illimité.
04:00 Vous ne remboursez que l'intérêt.
04:02 Pourquoi ?
04:03 Parce que finalement, le foncier se dévalorise rarement sur un bien.
04:07 Il existe, il y a des territoires qui connaissent la chute d'une entreprise, etc.
04:11 Ça, ça existe dans certains pays et ça permettrait de baisser la mensualité de crédit.
04:17 C'est une innovation qui serait assez dérogatoire.
04:21 Donc, je ne serais limité dans le temps que sur les intérêts ?
04:24 Pour le prêt foncier, sur le foncier.
04:27 C'est-à-dire, vous achetez les murs sur 25 ans et vous achetez le terrain à durée illimitée.
04:32 Vous vous remboursez quand vous vendez.
04:33 Et je rembourse quand je peux.
04:35 Et ça permettrait de baisser vos mensualités.
04:37 C'est une originalité, une innovation.
04:39 Je n'y crois pas à court terme, mais en tout cas, c'est des pistes qu'on peut explorer.
04:43 Et je voudrais que le Haut Conseil regarde ça cet après-midi.
04:46 Je n'en suis pas certain, mais c'est le message que je fais passer.
04:49 Et Bruno Le Maire est d'accord avec mes propositions.
04:51 Bruno Le Maire est d'accord, le gouvernement est d'accord.
04:53 Et c'est pas nous qui décidons.
04:54 Et le prêt à taux zéro, maintenu ?
04:56 Bien sûr. Alors, il est recentré.
04:58 Il est recentré.
05:00 Alors, en France, il y a des situations différentes.
05:03 Le marché du logement à Biarritz n'est pas celui à Paris, n'est pas celui à Vesoules.
05:08 Et c'est vrai qu'il y a des territoires où il faut privilégier la construction.
05:12 Il y a des territoires où il faut privilégier la transformation de la vacance.
05:15 Il y a beaucoup de logements en vacances et il faut plutôt rénover.
05:17 Donc l'idée, c'est de recentrer le prêt à taux zéro, là où il y a la construction pour le neuf.
05:23 Et le prêt à taux zéro dans l'ancien, là où il faut plutôt rénover.
05:26 Vous voyez, c'est distinguer déjà deux catégories d'agglomération.
05:30 Pour le neuf, on parle de la construction.
05:33 Ça serait plutôt dans les zones tendues.
05:35 Dans les zones où il y a aujourd'hui...
05:37 Dans le prêt à taux zéro, dans les zones tendues.
05:39 Maintenu dans les zones tendues.
05:41 Bien sûr, maintenu.
05:43 Et même, la proposition que j'ai faite aujourd'hui,
05:45 et qui est analysée par le gouvernement,
05:47 et nous verrons dans les arbitrages du projet de loi de finances,
05:50 ce serait effectivement d'en améliorer le barème, d'en améliorer les critères.
05:53 Pour permettre à plus de gens d'en bénéficier, avec de meilleures conditions.
05:57 Donc un prêt à taux zéro, revalorisé dans les zones tendues.
06:00 C'est là qu'il faut qu'on construise en priorité.
06:02 Sur le neuf ?
06:03 Sur le neuf, prêt à taux zéro, revalorisé dans les zones tendues.
06:07 Voilà, c'est en tout cas une piste sur laquelle on travaille très fortement aujourd'hui.
06:11 Et par contre, dans les zones moins tendues,
06:13 là c'est plutôt privilégié l'ancien, la rénovation notamment.
06:16 Prêt à taux zéro pour la rénovation.
06:18 Dans les zones moins tendues.
06:20 Où il n'y a pas besoin de construction en priorité.
06:22 J'ai compris.
06:24 Combien de construction neuve en 2023 ?
06:27 En France.
06:29 Il y en a à peu près 15 à 20%, 25% de moins que ce qui était prévu.
06:36 C'est-à-dire ? Ça fera combien ?
06:38 C'est-à-dire ça fera combien ?
06:40 Moins de 300 000 ?
06:41 Je vais vous dire franchement les choses, ça ne m'intéresse pas.
06:43 Oui, mais moi ça m'intéresse.
06:45 Moi ça m'intéresse, moi, Patrice Hergrit.
06:47 Non mais ce qui m'intéresse...
06:49 Ça prouve qu'on...
06:51 Je vais vous dire pourquoi.
06:53 À l'échelle nationale,
06:55 en fait quand on analyse ça,
06:57 on va vous dire "comptez le nombre de ménages, comptez le nombre de logements,
07:00 c'est bon, il y a assez de logements par rapport au nombre de ménages".
07:02 Ben ouais, mais c'est pas là où il faut.
07:04 Non mais ça j'ai compris la nuance.
07:06 C'est important.
07:07 Donc la question c'est territoire par territoire,
07:09 combien il faut construire ?
07:10 Et donc on a des chiffres territoire par territoire.
07:12 Il y a des territoires où on ne s'en construit pas assez,
07:14 par exemple l'île de France.
07:15 L'île de France est très en retard sur la production.
07:17 Très très en retard, c'est même pas moins 15%.
07:19 C'est beaucoup plus qu'il faudrait aujourd'hui.
07:21 Et il y a des territoires où il ne faut pas construire.
07:23 Donc moi, j'ai plus envie de cette approche nationale,
07:26 de la construction de logements.
07:27 Il faut maintenant qu'on ait une approche territorialisée.
07:29 Et d'ailleurs j'irai dans ce sens-là,
07:31 dans les mois qui viennent,
07:32 j'irai plutôt vers des conventions territorialisées,
07:34 sur les territoires, c'est là qu'il faut aller.
07:36 Et territoire par territoire analyser.
07:38 Là où il faut rénover en priorité,
07:39 là où il faut construire en priorité, avec des chiffres.
07:41 Et donc les chiffres, je vous les donnerai, mais territoire par territoire.
07:44 - Alors, mais Patrice Vergrete, le chiffre, vous me l'avez donné,
07:47 15% de construction en moins.
07:49 - En moins de ce qui était prévu au niveau national.
07:51 - 15% en moins.
07:52 - Mais il faut regarder où ça se passe.
07:54 - Oui, peut-être, mais ça prouve que le logement est en crise.
07:56 - Oui, oui, ça je vous l'ai dit au départ.
07:58 - Oui, non mais on est bien d'accord.
07:59 Ça veut dire quoi ?
08:00 Ça veut dire qu'on va perdre 150 000 emplois dans le logement,
08:03 dans le logement, dans la construction.
08:07 Pour les entreprises qui, on est bien d'accord,
08:10 150 000 emplois à peu près, c'est ce qui est chiffré, j'ai vu.
08:13 - On est là pour l'éviter.
08:15 - On est là pour l'éviter.
08:16 - C'est plus un métier en tension, on est bien d'accord.
08:18 Le logement social,
08:21 combien de construction de logement social en 2023 ?
08:24 - Pareil, on doit être autour de 95 000 en perspective.
08:27 - C'est à -15.
08:28 - Oui, à peu près ça.
08:29 - À -15.
08:30 - Un peu plus, oui.
08:31 - C'est quand même dommage, non ?
08:32 - Oui, bien sûr.
08:33 - C'est catastrophique.
08:34 - Bien sûr, bien sûr.
08:35 - C'est catastrophique.
08:36 - Eh bien, catastrophique, c'est un grand mot, mais en tout cas...
08:38 - C'est un grand mot.
08:39 - Il faut...
08:40 - Est-ce que vous avez vu le nombre de demandes de logement social
08:42 en forte augmentation ?
08:43 - C'est en hausse et...
08:44 - C'est pas un grand mot, pas très verglié.
08:46 - Non, non, mais il faut y aller.
08:47 - C'est la réalité.
08:48 - Oui, si vous voulez, mais en tout cas, ce qui est important,
08:50 c'est de pouvoir amortir le choc
08:52 et relancer la production de logements sociaux.
08:54 C'est ça qui m'intéresse.
08:55 Ce qui m'intéresse, c'est la réalité.
08:56 - Bien sûr.
08:57 - C'est pas de trouver les mots, c'est d'essayer de répondre par des actes.
08:59 Et donc, effectivement, regardez, la semaine prochaine,
09:01 c'est le congrès de l'union des HLM,
09:03 et donc je serai présent et j'échangerai avec les HLM
09:06 sur les solutions pour essayer d'améliorer la situation.
09:08 Je suis là depuis deux mois.
09:09 - Quelles solutions ?
09:10 - D'abord, il faut regarder avec les bailleurs
09:12 comment on relance la construction.
09:13 Ça, c'est clair.
09:14 On ne peut pas continuer à avoir cette construction-là.
09:16 Et notamment dans un certain nombre de territoires.
09:18 Regardez, je parlais de l'île de France tout à l'heure,
09:20 mais il n'y a pas que l'île de France.
09:21 Il y a d'ailleurs des régions où ça se passe plutôt bien.
09:23 Les Hauts-de-France, ma région, aujourd'hui,
09:25 on atteint les objectifs en matière de production de logements sociaux.
09:27 Comme quoi, c'est pas une fatalité.
09:29 Il y a des territoires qui réussissent.
09:30 Donc on peut peut-être réussir dans d'autres territoires.
09:32 Donc on va essayer de discuter avec les bailleurs sociaux
09:35 et trouver les solutions financières, réglementaires,
09:38 mais aussi de management.
09:39 Je vous donne qu'un exemple.
09:40 Une partie de la demande de logement social que vous avez évoqué
09:43 vient du logement social lui-même.
09:45 C'est-à-dire la question de la mobilité.
09:46 Mais moi, j'aimerais discuter avec les bailleurs sociaux
09:48 pour encourager la mobilité à l'intérieur du parc.
09:50 Parce que ça permettrait déjà à un certain nombre de ménages
09:53 d'avoir des logements adaptés à la taille.
09:55 Quand on a un enfant, on doit pouvoir avoir un logement tendant.
09:57 - On n'a pas toujours le même logement social à vie.
09:59 - Exactement.
10:00 Et donc ça veut dire mobilité à l'intérieur du parc.
10:02 Et bien peut-être qu'on peut améliorer aussi les choses.
10:04 - Bien.
10:05 Logement de meublé de tourisme en zone tendue,
10:07 est-ce que la fiscalité va changer ?
10:09 - Alors c'est un débat qui est actuellement dans le projet de loi de finances.
10:13 Il y aura un débat sur la question de l'abattement.
10:16 - Il y est le débat.
10:17 - Oui, il y est le débat.
10:18 Et donc là-dessus, j'ai envie de dire...
10:20 - Est-ce qu'il faut une fiscalité plus avantageuse
10:22 pour les locations classiques ?
10:24 - Oui, en tout cas, il faut plutôt privilégier la location classique
10:29 ou au moins aligner meublé et non-meublé.
10:31 - Aligner la fiscalité sur le non-meublé et le meublé.
10:35 - Je pense qu'à terme, on y va.
10:37 Est-ce qu'on y va dès 2024 ? J'en sais rien.
10:39 Mais attendez, je voudrais préciser quelque chose.
10:40 - Mais vous êtes favorable à cela ?
10:41 - Moi j'y suis favorable.
10:42 Mais juste une petite précision, si vous permettez.
10:44 - Oui, allez-y.
10:46 - La fiscalité, attention, ne va pas forcément changer le problème.
10:49 Et ça, c'est important.
10:51 Aujourd'hui, si vous prenez un meublé touristique,
10:54 au lieu d'un meublé, vous avez parfois une rentabilité qui est beaucoup plus forte.
10:57 Et donc, ce n'est pas parce qu'on va changer la fiscalité
10:59 qu'on va forcément changer le problème.
11:01 Derrière, il faut penser régulation par les collectivités locales.
11:05 Aujourd'hui, on a déjà permis des choses.
11:07 Vous savez qu'il existe le système de la compensation.
11:09 Quand vous transformez une location nue, c'est-à-dire un non-meublé,
11:13 en un meublé touristique, vous devez le déclarer et surtout justifier
11:16 que vous compensiez, c'est-à-dire qu'il y a une résidence principale qui se crée.
11:19 Ce n'est pas suffisant.
11:21 La compensation, ce n'est pas suffisant pour réguler.
11:23 Il faut donner d'autres outils aux collectivités locales
11:25 pour maîtriser le développement des meublés touristiques.
11:27 Avec Anaïs Glemer, par exemple, il y a une proposition de loi qui est prévue
11:31 pour justement donner aux collectivités locales
11:34 des outils qui permettent de davantage réguler ce marché.
11:37 Il faut réguler, il faut réglementer.
11:39 On est en train d'y réfléchir, justement.
11:41 Samalow, par exemple, a proposé des quotas.
11:43 Des quotas de meublés touristiques.
11:45 - Dans une commune, des quotas de meublés touristiques ?
11:49 - C'est Samalow qui le fait aujourd'hui.
11:51 - Vous êtes favorable ? C'est une bonne idée ?
11:53 - C'est une bonne étude. En tout cas, ça mérite d'être examiné et d'analysé.
11:56 Si ce n'est pas les quotas, il faut qu'on trouve d'autres outils
11:59 qui permettront aux collectivités de dire à ce moment-là
12:01 "Stop, stop les meublés touristiques."
12:03 - On donne les moyens aux collectivités de maîtriser leur marché locatif.
12:06 - Exactement.
12:07 - C'est exactement ça.
12:08 - Et ça, c'est plus important même que la question de la fiscalité.
12:12 - J'ai compris.
12:13 Passière, euh, passière.
12:14 Passoir thermique.
12:16 - Oui.
12:17 - Patrice Vergritte.
12:18 Alors, passoir thermique, interdite à la location, on est bien d'accord.
12:22 - Pas encore, pas tout de suite, mais ça va être interdit à la location.
12:26 - Aujourd'hui, la loi Climat Résilience prévoit à la fin de la location...
12:30 C'est compliqué, hein.
12:32 - C'est pas compliqué !
12:34 Interdit à la location en 2025, il y a les G.
12:38 6,8% des logements.
12:41 - 673 000.
12:42 - En 2028, les F.
12:44 - 673 000 G.
12:46 Dans le parc privé locatif, aujourd'hui, 673 000.
12:49 - En 2028, F, c'est quoi ?
12:52 - C'est 900 000 à peu près.
12:53 - Et en 2034, les logements E.
12:55 - Oui, là, on est loin.
12:56 - Oui, dans 10 ans.
12:58 - Ça, c'est pour la location.
12:59 - Effectivement.
13:00 Alors, la question, c'est comment on va pouvoir accompagner les G.
13:03 Donc, je vous dévie, 673 000 logements locatifs privés, aujourd'hui, sont concernés par cette interdiction.
13:07 Un peu moins de 200 000 logements sociaux, on va les accompagner, les bailleurs sociaux.
13:11 Mais il faut qu'on accompagne, effectivement, vous avez vu, le président de la République a annoncé hier
13:16 un certain nombre de mesures pour encourager l'imprimerie Renov'.
13:19 Je pourrais y revenir si vous le souhaitez.
13:21 L'idée, c'est d'aider, effectivement, de tenir sur les objectifs de transition écologique.
13:25 Il y a 673 000 logements en jeu d'ici 2025.
13:29 On est en train de regarder si passer en F nécessite de gros travaux,
13:33 si ça ne percute pas, effectivement, des travaux ultérieurs.
13:36 Donc, on doit essayer d'accompagner ces propriétaires pour qu'ils puissent continuer à louer
13:39 et avec des logements en F.
13:41 - Oui, accompagner les propriétaires, ça veut dire quoi ? Les aider ?
13:44 - Les aider, financièrement, les accompagner, bien sûr.
13:46 - Financièrement, à rénover.
13:47 - Vous avez vu les annonces, effectivement, du Conseil de la Rénovation.
13:49 - Mais pas d'interdiction à la vente.
13:51 - Mais non, alors, ça c'est un truc.
13:53 - Mais quoi ? J'ai lu ça, moi.
13:55 - J'ai lu ça, moi j'ai lu ça aussi, oui.
13:57 Mais jamais il n'en a été question.
13:59 C'est parfois, depuis que je suis ministre du Logement, je découvre parfois des trucs sur les réseaux sociaux, des débats.
14:05 Il n'a jamais été question, je vous le dis les yeux dans les yeux,
14:09 il n'a jamais été question...
14:11 - J'aime bien ça, oui.
14:13 - De vendre, d'interdire à la vente, pardon, les logements F et G.
14:17 Mais au contraire, il faut encourager les mutations.
14:20 Parce que très souvent, ça permet, au moment de la mutation,
14:22 la mutation est un très bon moment pour faire des travaux de rénovation énergétique.
14:26 Au moment où vous achetez un bien, vous faites les travaux.
14:29 Donc au contraire, presque, ces logements, plus ils vont être vendus, plus on aura de chance de les transformer.
14:34 - Peut-être qu'on pourrait exiger du propriétaire d'un logement G,
14:41 un devis de travaux, avant de pouvoir mettre en vente son logement ?
14:46 - Alors, il y a des choses...
14:48 - C'est une idée, ça !
14:50 - On est en train d'intégrer la question du diagnostic de performance énergétique au moment de la vente.
14:54 Mais moi, ce qui m'intéresse...
14:56 - Il ne peut pas vendre s'il n'a pas envisagé de réaliser les travaux.
15:00 - Oui, ou intégrer dans le prix de vente.
15:03 Moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est surtout, est-ce qu'on va convaincre les propriétaires de faire les travaux ?
15:08 C'est ça qui m'intéresse. Vous avez entendu hier les annonces, conseil de planification écologique,
15:11 elles sont importantes quand même. Je voudrais y revenir.
15:14 - Oui.
15:15 - Ma prime Rénov'...
15:16 - Le président de la PBQ n'a pas parlé de logement, pratiquement pas.
15:18 - Ah bah si, j'y étais, j'étais à côté de lui...
15:20 - Pas grand-chose.
15:21 - Ah si, si. Mais je vais reprendre justement ce qu'il a dit précisément.
15:25 - Ah si, alors allez-y.
15:27 - Je vais reprendre ce qu'il a dit précisément hier au conseil de planification écologique sur le logement.
15:31 Et vous allez voir que c'est des mesures très concrètes et très fortes.
15:33 - Oui, alors allez-y.
15:34 - Alors, ma prime Rénov' globalement a été un succès depuis 2020, c'est 1,5 million.
15:39 Mais ça a plutôt servi à du changement de chaudière.
15:42 - Oui.
15:43 - Voilà, c'était la majorité des cas.
15:44 - Exactement.
15:45 - Ça a initié une démarche en fait en réalité.
15:46 Aujourd'hui, il faut accélérer. Il faut accélérer parce qu'il faut s'attaquer à l'isolation des logements.
15:51 Pas simplement le changement de chaudière, il faut l'isolation des logements.
15:54 Pourquoi c'est important d'isoler aussi et pas simplement changer la chaudière ?
15:57 D'abord parce que si demain on va aller jusqu'au bout de la décarbonation, c'est de la pompe à chaleur.
16:02 La pompe à chaleur sur des logements G, c'est très compliqué.
16:04 Ça n'a pas de rendement, c'est très compliqué.
16:06 Donc il faut isoler.
16:07 Et puis deuxièmement, en passant par exemple tous les G en F, simplement tous les G en F,
16:11 vous économisez deux réacteurs nucléaires.
16:14 Deux réacteurs nucléaires, c'est à l'équivalent d'un EPR.
16:16 G en F. Vous voyez l'enjeu en termes de production des fécides ?
16:19 - Bien sûr, je vois l'enjeu.
16:20 - Alors qu'est-ce qu'on a annoncé ?
16:21 - Qu'est-ce que vous allez faire avec la prime Rénov' alors ?
16:23 - Ma prime Rénov', l'idée c'est de renforcer toute la dimension rénovation globale.
16:27 Comment on va le faire ? D'abord avec plus d'aide.
16:29 Et notamment renforcer l'aide aux très modestes.
16:32 Jusqu'à présent, on était entre... à peu près maximum 60% d'aide sur les travaux.
16:39 On va passer en 2024 à 90% pour les ménages très maudits.
16:43 Vous vous rendez compte ? 90% d'aide publique pour les ménages très modestes
16:49 pour rénover la rénovation globale, c'est-à-dire gagner deux...
16:53 Par exemple, de G en E ou de F en D.
16:55 Quand vous gagnez deux lettres, dans le diagnostic de performance énergétique,
17:00 vous serez aidé jusqu'à 90% pour les ménages très modestes.
17:03 C'est très important.
17:05 Et par ailleurs, parce que l'aide c'est une chose,
17:09 de l'autre côté, il faut accompagner. C'est compliqué.
17:11 Isoler un logement, c'est compliqué.
17:13 Et donc, il y aura des dispositifs en lien avec les collectivités locales
17:17 qui permettront d'être accompagnés par ce qu'on appelle un "mon accompagnateur Rénov'".
17:21 Donc des diagnostiqueurs qui viendront chez vous, qui vous accompagneront,
17:24 les travaux qu'il faut faire avec l'entreprise, parce que tout ça c'est complexe.
17:28 Et qui vous guideront.
17:29 Et même des gens qui vous aideront à monter le dossier administratif.
17:33 Donc là, on a un dispositif, j'ai envie de dire "Ma prime Rénov'"
17:37 pour des rénovations globales qui va s'amplifier en 2024.
17:40 Et ça c'est des annonces concrètes du président de la République hier.
17:43 - Oui, bien, chaudière à gaz.
17:45 - C'est les deuxièmes annonces.
17:47 - On pousse évidemment à l'installation de pompes à chaleur.
17:50 - Simplement, est-ce que le taux de TVA pour l'installation de chaudières à gaz
17:54 va passer de 5,5 à 20% ?
17:56 - C'est une hypothèse, aujourd'hui.
17:58 - Non, c'est une hypothèse.
17:59 - Oui, je vous explique.
18:01 Le président de la République l'a dit, pas d'interdiction des chaudières à gaz.
18:05 - Non, pas d'interdiction, on est d'accord.
18:07 - Mais bon, il faut quand même inciter.
18:10 - Bah oui.
18:11 - Donc, effectivement, ce sur quoi on travaille aujourd'hui,
18:14 c'est peut-être effectivement remonter la TVA sur les chaudières à gaz.
18:18 Donc ceux qui vont acheter des chaudières à gaz.
18:20 Pas ceux qui l'ont déjà, mais ceux qui vont acheter une chaudière à gaz maintenant,
18:23 effectivement, relèvement de la TVA, c'est une hypothèse.
18:25 Et puis, en échange, renforcement des aides à tous les dispositifs décarbonés,
18:29 donc notamment les pompes à chaleur.
18:31 Donc l'idée, c'est de dire, pas d'interdiction,
18:34 mais celui maintenant qui sait que les chaudières à gaz,
18:37 quand même, à un moment donné, il faudra arrêter.
18:39 Donc peut-être maintenant, il faut inciter à autre chose que de la chaudière à gaz
18:42 pour ceux qui s'équipent maintenant, pour l'avenir.
18:45 Ceux qui ont déjà des chaudières à gaz, il n'y a pas d'impact.
18:47 Mais l'idée, c'est peut-être pour l'avenir, d'inciter davantage la population.
18:51 Et l'incitation, ça peut passer effectivement par le fiscal.
18:54 Donc ça peut être une hypothèse qui est sur la table.
18:56 Mais de toute façon, il y aura une incitation à ne plus acheter de chaudières à gaz à l'avenir.
19:00 C'est peut-être aller vers la pompe à chaleur, ce qui est logique.
19:02 - C'est une hypothèse qui est bien avancée, Patrice Vergriet, d'après mes informations.
19:06 - Oui, oui, c'est une hypothèse qui est bien avancée, c'est-à-dire désinciter...
19:09 - On va passer à 20% quoi, disons clairement les choses.
19:11 - C'est un peu de temps à l'arbitrage.
19:13 - Oui, mais l'arbitrage c'est demain, la loi de finances.
19:17 - Désincitation, achat de chaudières à gaz, incitation parallèle à des pompes à chaleur et des systèmes décarbonés.
19:24 C'est clair.
19:25 - J'ai deux questions pour terminer.
19:27 La hausse de la taxe foncière.
19:28 - Oui.
19:29 - Alors, ça a fait du bruit.
19:30 Quand vous avez votre taxe foncière qui augmente, ce n'est pas le gouvernement.
19:33 Ce n'est pas le gouvernement, c'est votre commune qui décide.
19:36 Et c'est un scandale, quand j'entends des élus, qui osent dire que c'est la faute du gouvernement.
19:41 C'est ce qu'a dit le président de la République, Emmanuel Macron, dimanche soir.
19:44 - Il a raison.
19:45 Je suis maire.
19:46 Je suis maire, je n'ai pas augmenté ma taxe foncière.
19:48 - Non mais je suis d'accord.
19:49 Si, elle a augmenté.
19:50 - Non, c'est les bases, ça c'est autre chose.
19:52 - Ah ben oui.
19:53 - Ça n'a rien à voir avec les bases.
19:54 - Elle a augmenté de 7,1% minimum.
19:56 - Oui, mais ça c'est les bases.
19:57 C'est les bases, c'est-à-dire c'est la valeur locative.
19:59 - C'est la valeur locative.
20:00 - C'est la valeur locative.
20:01 - Mais donc, on ne peut pas dire que ça n'augmente pas.
20:03 Non, mais il faut bien que les collectivités aient aussi des recettes qui soient indexées.
20:08 Donc, il y a une indexation.
20:09 Votre loyer, il augmente aussi.
20:11 D'ailleurs, on l'a limité à 3,5.
20:12 - Oui.
20:13 - Donc, à un moment donné, il y a des choses qui sont indexées.
20:16 Le SMIC est indexé.
20:17 Il a progressé de 11% le SMIC en un an.
20:19 Donc, il y a des choses qui sont indexées.
20:21 Les collectivités locales doivent aussi avoir des recettes.
20:24 Il est normal qu'il y ait une indexation.
20:25 Cette indexation, ce n'est pas le gouvernement qui l'a décidée.
20:27 Ça existe.
20:28 C'est comme ça.
20:29 Elle est là.
20:30 Après, la question, c'est au-delà de l'indexation.
20:33 Au-delà de l'indexation, c'est le choix des communes.
20:35 Moi, je n'ai pas augmenté ma taxe foncière en tant que maire.
20:37 - 85% des maires ne l'ont pas augmentée, la taxe foncière.
20:40 - Et 15% l'ont augmentée.
20:42 Donc, allez parler aux maires qui l'ont augmentée.
20:44 Moi, j'ai choisi de ne pas augmenter.
20:45 Alors, je comprends les maires qui l'ont augmentée.
20:47 Parce qu'effectivement, il y a des charges.
20:49 J'étais maire, j'ai vu les charges.
20:51 Mais après, vous faire des choix politiques.
20:52 Voilà.
20:53 - La taxe d'habitation majorée pour les résidents secondaires ou pas ?
20:57 - Oui, pour 2200 communes supplémentaires.
21:00 Encore une fois, je reviens à cette idée d'élargir ces zones en tension
21:03 et donner aux collectivités locales...
21:05 - Majorer de combien ?
21:06 - Non, mais pour moi, c'est les collectivités locales.
21:08 - Oui, c'est les collectivités qui décident.
21:09 Mais donner la possibilité aux collectivités locales
21:11 de majorer la taxe d'habitation...
21:13 - C'est mon cap. C'est mon cap, en plus.
21:15 - Pour les résidents secondaires.
21:17 - Jean-Jacques Bondart, juste une minute.
21:18 - Oui.
21:19 - Je pense qu'à l'avenir, il faut donner plus d'outils aux collectivités locales
21:23 pour s'adapter à la réalité de leur territoire.
21:25 Il y a des territoires où il y a un problème,
21:27 parce que les résidences secondaires deviennent trop nombreuses
21:29 et prennent quelque part les logements de ceux qui sont en résidence permanente.
21:32 Il y a des territoires, au contraire, avec des logements vacants
21:34 où il ne faut pas réguler.
21:36 Soyons un peu intelligents et donnons aux collectivités locales
21:38 les outils qui permettent de s'adapter à la réalité de leur territoire.
21:41 Et moi, je veux aller dans cette direction-là.
21:43 - Alors, j'ai une dernière question, et ça concerne beaucoup, beaucoup
21:46 de Français qui nous écoutent.
21:48 Ce sont les assurances habitations.
21:50 Ça va augmenter.
21:51 Ça va augmenter en 2024.
21:52 J'ai vu les chiffres, les primes.
21:54 Plus de 6% en 2024.
21:56 Là, vous ne pouvez rien faire.
21:58 - Non, mais je vais regarder.
21:59 Parce que, effectivement, je ne me suis pas encore penché sur cette question depuis deux mois.
22:02 Et je vais regarder avec attention.
22:04 - Plus de 6% annoncent les compagnies d'assurance en moyenne.
22:06 - D'accord.
22:07 Et l'explication qu'ils donnent, c'est l'indexation aussi, j'imagine ?
22:09 - Oui, c'est l'indexation.
22:11 Je ne sais pas, moi, les sinistres.
22:13 Je ne sais pas quelles sont les explications.
22:15 - Mais je regarderai.
22:16 - Moi, je regarde le chiffre.
22:17 - Je regarderai.
22:18 - Mais regardez.
22:19 - Je regarderai.

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