L'invitée du jour - Elsa Zylberstein

  • l’année dernière
Avant sa séance de pilates, la comédienne Elsa Zylberstein est venue marquer une pause café sur le plateau de Télématin. L’occasion de nous parler de sa double actualité cinéma avec « Club zero », un drame bouleversant dans lequel elle incarne une enseignante toxique, prête à tout pour faire digérer à ses élèves sa nouvelle méthode de nutrition. Elle sera également à l’affiche de « Coup de chance », une pépite signée Woody Allen avec un casting très frenchy.

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Transcript
00:00 La Salle à la culture, Damien, vous recevez ce matin Elsa Silberstein.
00:03 Bonjour Elsa Silberstein.
00:05 Bonjour.
00:05 Merci d'être là en direct chez nous ce matin.
00:07 Merci.
00:07 Est-ce qu'on vous a empêchée de faire votre pilates ce matin en vous convoquant sur notre plateau ou pas ?
00:11 J'y vais après.
00:12 Je crois que vous êtes une grande sportive, c'est ça ?
00:13 Oui.
00:14 Ça consiste en combien de séances par semaine ?
00:17 Deux.
00:18 Et on se sent bien ?
00:20 Oui, ma foi.
00:21 La preuve, c'est ça ?
00:22 On va parler de votre actualité Elsa, une double actualité cinéma.
00:26 Mais j'avais envie de commencer par un document d'un de vos pères, d'un de vos grands-pères.
00:30 Alors je dis à vous les comédiens.
00:32 C'est Jean Gabin.
00:33 Jean Gabin en 1970 sur un plateau qui évoque son bonheur, son plaisir de bien manger à table avec son pote Lino Ventura.
00:40 Vous allez reconnaître aux côtés de Jean Gabin, c'est Michel Audiard.
00:43 Évidemment, il y a un rapport avec le film que vous venez de nous présenter ce matin.
00:47 On va réagir ensemble après regarder l'extrait de 1970.
00:50 La bouffe.
00:51 La bouffe.
00:52 Parce que dis donc, écoute, t'as qu'à te trouver avec Lino.
00:57 Ah, c'est du sérieux ?
00:58 Ah, avec Lino, c'est du sérieux.
01:00 Je me rappelle d'un petit salé aux lentilles, une fois, et d'un cuisson de sanglier, une autre fois.
01:08 Mon vieux, tu croirais qu'il va te tuer Lino quand il mange ?
01:13 Tu croirais qu'il va te tuer, t'oses plus parler.
01:15 T'entends les mâchoires qui font clac, clac, clac, toujours.
01:18 Tu te dis, merde, si je m'approche, il va me buter.
01:20 Si je m'approche, il va me buter.
01:22 Ah, tu dois pas savoir ce que c'est.
01:23 Il est champion du monde, lui.
01:25 Champion du monde, Lino.
01:27 Réaction Elsa, par rapport à la Vérité.
01:29 J'adore, j'adore, je la connaissais, cette...
01:31 C'est magique, quoi.
01:33 C'est des bon vivants, c'est des ogres, c'est des hommes incroyables.
01:37 Alors là, on est d'accord Elsa, qu'on est à l'opposé de ce qui se passe dans le film que vous nous présentez ce matin.
01:41 Ça s'appelle Club Zero, ça sort sur vos écrans mercredi.
01:43 En deux mots, on va voir la bande-annonce.
01:45 Donc, on est, je pense, à Vienne.
01:48 On est dans un pays européen, en tout cas.
01:49 En fait, c'est en Oxford, où Vienne, mais c'est pas tellement défini.
01:52 Voilà, si on est d'accord.
01:53 C'est une ville autrichienne.
01:54 Jessica Osner, la réalisatrice, était l'assistante de Haneke, donc ça place le film dans un univers...
01:59 Une prof débarque dans un lycée plutôt huppé, c'est plutôt des étudiants plutôt privilégiés.
02:05 Et donc, elle va leur inculquer une nouvelle méthode d'alimentation.
02:08 Et elle va les prendre, les mettre sous son emprise.
02:11 C'est une satire, c'est une fable...
02:14 Fablement.
02:15 ...dont on va parler.
02:16 Mais regardez la bande-annonce.
02:17 Regardez.
02:18 Prenez quelques repos profonds.
02:21 L'alimentation consciente renforce et purifie nos corps.
02:25 Wow.
02:26 Est-ce que vous allez vraiment manger tout ça ?
02:29 Et maintenant, nous approchons les étoiles.
02:34 Il y en a plus.
02:37 Je trouve ça si important de enseigner à nos enfants comment réduire leur consumerisme.
02:40 Je suis tellement désolée.
02:42 Vous allez vous sécher ?
02:44 Ou Elsa, vous campez la maman des étudiantes.
02:49 En un mot, cette prof de nutrition, comment elle les convainc ? Qu'est-ce qu'elle leur dit ?
02:53 En fait, c'est un film au-delà de la nourriture.
02:55 C'est un film sur la foi, sur comment on peut se laisser enrôler aujourd'hui par une professeure
02:59 qui va nous faire croire que, évidemment, le monde est pourri, l'environnement...
03:04 Quand on mange en moins, on va préserver la planète.
03:06 Voilà.
03:07 On va se purifier.
03:08 C'est un peu une métaphore ou une satire, je dirais, de toutes les angoisses qu'on peut ressentir
03:11 quand on est un jeune ado, et qu'on écoute les infos, et qu'on entend ce qui va se passer,
03:15 et comment la planète est en train de partir en fumée.
03:19 Donc, elle joue sur ces peurs-là, et elle décide d'emmener ses enfants vers une sorte de croyance
03:25 qu'elle a, qu'il faut arrêter de manger, et qu'il faut, pour préserver la planète et eux-mêmes,
03:30 donc au-delà de la nourriture, effectivement, c'est la nourriture dans le film,
03:34 mais c'est sur des croyances.
03:36 Et comment ils vont croire en pensant faire le bien,
03:38 et cette foi qu'ils vont avoir absolue en elles, ça va créer une masse absolument folle.
03:44 Et c'est terrible parce que personne ne se parle dans ce film.
03:46 Votre personnage ne parle pas tellement à sa fille, il y a des non-dits, ça fait peur presque.
03:52 Oui, en fait, c'est une société très bourgeoise, viennoise,
03:55 et pas que, il y a des personnages qui ne sont pas bourgeois,
03:58 mais c'est sur l'incommunicabilité, mon mari c'est Mathieu Demy,
04:03 et c'est vrai que mon personnage, elle est une sorte de fille totalement anorexique
04:07 qui est en train de se vider de sa substance,
04:09 c'est un film un peu gore en fait,
04:11 où ils sont tous en train de se vider de leur propre substance
04:14 pour atteindre un espèce de nirvana intellectuel et fantasmé,
04:18 de se dire qu'ils vont peut-être sauver la planète.
04:20 Le film est assez génial, Maya Vazikovska qui joue la professeure,
04:25 et c'est assez angoissant et flippant de voir comment ils vont croire
04:29 et se laisser enrôler dans ce délire.
04:31 Et mon personnage, ce qui est beau aussi, c'est qu'elle se met à ne plus manger comme sa fille,
04:36 pour d'autres raisons, parce qu'elle n'est pas heureuse.
04:39 Une espèce de chape de plomb qui pèse sur ce film.
04:43 Ils sont tous dans un univers très viennois, je trouve,
04:46 et assez dark et désastreux,
04:50 et angoissant, qui est une sorte de reflet de l'époque actuelle sur eux-mêmes,
04:53 sur leur propre corps.
04:55 Le film est dingue, drôle et acide et acerbe.
04:58 Sur vos écrans, mercredi, si on regarde votre carrière,
05:02 Elsa, je vous montre deux photos que 30 ans ne s'est pas regardées.
05:05 Van Gogh d'un côté, Simone, le voyage du siècle, dans l'autre,
05:08 entre les deux, des dizaines de rôles merveilleux, le prix Rumi Schneider.
05:11 Ça vous inspire quoi, quand vous regardez dans le rétro, Elsa ?
05:14 Je ne regarde pas dans les rétros, moi.
05:16 Je suis plus à me dire, tout ce qu'il me reste à faire,
05:19 tous les films que j'ai envie de faire encore, les rôles que j'ai envie de jouer.
05:22 Juste la passion.
05:24 La passion de transmettre, la passion de rentrer dans des univers,
05:28 de mettre en scène différents.
05:29 Et aller là où on ne vous attend pas, je suppose.
05:31 Je ne me pose pas la question de ça, en fait.
05:33 Je ne me dis pas, tiens, il faut que j'aille là où on ne m'attend pas.
05:35 C'est plus les désirs, les propositions, les envies que j'ai d'actrice,
05:39 de jamais avoir de limite, d'être audacieuse et sans peur.
05:43 Je n'ai pas de limite dans mes envies d'actrice,
05:46 mais c'est plutôt l'envie de rentrer dans des mondes de cinéastes
05:50 très différents, ou quels qu'ils soient.
05:53 J'adore plonger dans les univers des réalisateurs, en fait.
05:57 Si je vous montre la photo de Woody Allen, vous me dites quoi ?
06:00 Ah !
06:01 Vous rêviez de tourner avec Woody Allen.
06:03 Je rêvais de tourner avec Woody Allen.
06:05 J'ai un tout petit rôle dans le film, je ne peux pas dire que j'ai…
06:07 Le film sort également la semaine prochaine.
06:09 Vous êtes vraiment dans les deux films, ça s'appelle "Coup de chance"
06:12 avec Lou Delage, Melville Pompeau, Valérie Lemercier.
06:14 Pourquoi vous vouliez tellement tourner avec Woody Allen ?
06:16 C'est mon idole.
06:17 Je pense que j'ai grandi avec les films de Woody Allen.
06:20 Depuis que j'ai 17 ans, de Manhattan à Annie Hall à "Marie et femme",
06:25 pour moi, j'aime les films quand on rit et on pleure.
06:28 Je trouve que c'est le grand cinéaste des émotions troubles,
06:32 merveilleuses, mystérieuses.
06:37 Je trouve que c'est un grand, grand cinéaste.
06:39 Forcément, en tant qu'actrice, tu as envie de travailler avec quelqu'un comme ça.
06:42 C'est sûr.
06:43 "Club Zéro" sur vos écrans, mercredi, ainsi que ce nouveau Woody Allen, "Coup de chance".
06:49 On va marquer une toute petite pause.
06:51 Elsa, on va revenir avec vous dans quelques instants.
06:54 On aime bien partir en pause avec une chanson qui fait plaisir à l'invité.
06:57 J'ai découvert qu'il y a quelques années, Jean Dujardin vous avait fait découvrir "Je reviens te chercher".
07:01 Vous l'aimez toujours ?
07:02 J'adore.
07:03 Ça tombe bien, moi aussi.
07:04 A tout de suite.
07:05 Je reviens te chercher
07:08 [Musique]

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