Franck Riester - "49.3 : nous utiliserons les moyens à notre disposition"

  • l’année dernière
Avec Franck Riester, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement.

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-09-25##
Transcript
00:00 - Il est 8h33, merci d'être avec nous ce lundi matin sur Sud Radio.
00:05 Vous savez que vous pouvez réagir à ce que vous entendez en composant le 0 826 300 300.
00:12 Bien, Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement et notre invité ce matin, Franck Riester, bonjour.
00:18 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:20 Nous en parlons des sénatoriales, évidemment, de la rentrée parlementaire, évidemment,
00:24 mais je voudrais commencer avec l'intervention du président de la République hier soir sur TF1 et France 2.
00:30 Il a voulu soudain, soudainement, parler aux Français pour leur dire quoi ?
00:35 Leur parler de leur pouvoir d'achat, parce que c'est la préoccupation principale, à leur pouvoir d'achat.
00:41 Vente de carburant, si j'ai bien compris, a pris coup tant, et non plus vente à perte.
00:48 C'est un échec, cette histoire de vente à perte. Terminé la vente à perte.
00:52 - Pas de loi. - Ce qu'a dit le président, c'est que ça a resté une menace.
00:55 Vous avez vu comment ça s'est passé ?
00:57 Que les distributeurs, notamment de grandes distributions, nous ont dit
01:01 "Nous, on ne peut pas faire comme Total à plafonner le prix du carburant,
01:05 parce qu'on a un mécanisme, le seuil de revente à perte, qui nous empêche de le faire, sinon on le ferait."
01:10 Bon, alors on a dit "Bah, tchiche, tchiche, on supprime le seuil de revente à perte."
01:13 Bon, puis là, ils nous disent "Bah non, finalement, on ne peut pas."
01:15 Bon, donc, tacte, il faut que les choses se fassent intelligemment.
01:17 - Pas de loi. - Il y a une menace, si jamais on n'arrive pas à faire
01:22 au moins ce qu'ils peuvent faire là par la loi, c'est-à-dire le prix coûtant,
01:25 pour envoyer un geste à leurs clients de ne pas prendre de la marge sur le carburant.
01:30 - Pas de loi sur la vente à perte. - En tout cas, pas...
01:32 - Parce qu'il faut une loi. - Ça ne sera pas dans le texte qui sera présenté
01:36 mercredi en Conseil des ministres, pour accélérer les négociations commerciales
01:41 entre industriels et distributeurs, pour baisser les prix dans la grande distribution,
01:45 notamment les prix des biens de grande consommation.
01:49 Et ça devait être dans ce texte de loi-là, on ne le met pas, on le laisse en menace.
01:53 Par contre, on dit aux distributeurs de carburant dans la grande distribution,
01:57 "Faites-le à prix coûtant."
01:59 Et la première ministre va rencontrer l'intégralité des acteurs de la filière cette semaine,
02:03 notamment aussi le raffinage, parce qu'il y a la distribution, je dirais que c'est l'aval,
02:06 mais il y a aussi l'amont.
02:08 C'est à quelle marge font les raffineurs sur le carburant,
02:12 pour que tout le monde fasse un effort pour stabiliser le maximum le prix du carburant ?
02:16 - D'ailleurs, pour le coût de la vie, l'idée c'est négociation sur les marges, modération des marges.
02:21 - Et vous avez vu qu'aussi il a annoncé que pour les travailleurs,
02:24 ceux qui utilisent leur véhicule pour travailler,
02:27 il allait y avoir une dette de 100 euros par an environ.
02:30 - Vous avez calculé ce que ça fait ?
02:32 - Bah, c'est-à-dire par rapport à quoi ?
02:34 - Par rapport au litre. Ça fait un plein par an.
02:37 - Oui, c'est ça, ça dépend un peu.
02:39 - Est-ce qu'on ne dirait pas le lot de la tombola d'une soirée de charité ?
02:42 - Non, mais non. Vous savez, 100 euros pour un foyer, c'est pas rien.
02:47 - Par an, oui.
02:48 - Oui, par an.
02:49 - Oui, non, c'est pas rien.
02:50 - C'est pas rien. Et donc ça montre que...
02:52 - Mais pas pour tous les foyers.
02:53 - Pour ceux qui en ont le plus besoin et qui travaillent,
02:55 je pense que c'est une mesure d'accompagnement, ça ne règle pas tout.
02:59 Bien sûr, on est conscient que l'inflation impacte notamment du carburant,
03:02 le pouvoir d'achat de nos compatriotes,
03:03 mais chacun fasse sa part.
03:05 Les distributeurs, les raffineurs et bien sûr l'État quand il le peut.
03:10 - Bien, nous allons parler d'écologie.
03:12 Le président de la République va parler d'écologie.
03:14 Un mot sur l'intervention d'hier encore à propos du Niger,
03:17 retrait de l'ambassadeur de France, départ des troupes avant la fin de l'année.
03:22 N'est-ce pas un échec quand même ?
03:24 Pas imputable particulièrement Emmanuel Macron,
03:27 mais un échec sur les 10 ou 15 dernières années.
03:30 Cette politique africaine dans cette région du monde,
03:34 cette politique française dans cette région du monde.
03:36 - Écoutez, les gouvernements d'un certain nombre de pays d'Afrique
03:39 ont demandé à la communauté internationale,
03:44 nous sommes à la France...
03:45 - Ils ont demandé de dégager.
03:46 - Non, mais d'abord le Mali, le Niger, de les aider face au terrorisme.
03:51 Et puis il y a eu des changements de gouvernement,
03:53 d'ailleurs souvent par la force,
03:54 des coups d'État qui ont amené des personnes en responsabilité dans ces pays
03:59 qui ont pu souhaiter l'aide de la France,
04:01 notamment, mais l'aide de la communauté internationale plus largement,
04:05 dans la lutte contre le terrorisme.
04:07 Et d'ailleurs on voit tout de suite, notamment au Mali,
04:09 que les terroristes progressent.
04:11 Et donc l'action, notamment des forces armées,
04:14 la fameuse opération Barkhane a été efficace.
04:17 Et nos hommes ne sont pas tombés pour rien,
04:19 ils ont freiné avec beaucoup de force et de détermination
04:22 l'avancée des islamistes dans le Sahel.
04:25 Pour autant, on ne peut pas le faire contre les pays,
04:28 c'est avec les pays.
04:29 - Donc on laisse le Sahel aux islamistes...
04:31 - Non, on ne sait pas, on laisse.
04:32 - Et nous quittons, on répond présent.
04:34 - Avions-nous une autre solution ?
04:36 - On répond présent quand les pays africains nous demandent de l'aide.
04:40 - Est-ce que nous pouvions faire autrement ?
04:42 Franchement, aujourd'hui ?
04:44 - Ecoutez, non, je pense qu'on ne peut pas aller contre
04:46 les chefs d'État dans ces pays-là,
04:49 qui ne veulent pas d'aide,
04:51 qui luttent contre les...
04:52 Alors c'est regrettable, hein ?
04:53 Parce que la menace avance et progresse,
04:55 mais en même temps on ne peut pas le faire contre ces pays.
04:58 - À propos de l'écologie,
04:59 parce que le président de la République va parler écologie aujourd'hui,
05:01 j'ai deux questions précises.
05:03 Les centrales à charbon, donc,
05:05 je croyais, mais ça c'était une promesse d'Emmanuel Macron
05:09 qu'on devait sortir du charbon en 2022,
05:11 on sortira du charbon en 2027.
05:13 Pourquoi n'annonce-t-il pas la sortie du pétrole et du gaz fossile ?
05:19 - Nous avons la volonté d'en sortir, mais...
05:22 - Pas de date.
05:23 - On souhaite être le pays européen décarboné,
05:27 le premier.
05:29 Et donc, on s'y prépare.
05:32 On sort du charbon, on essaye d'accompagner...
05:35 - Avec 5 ans de retard, mais on en sortira.
05:37 - Oui, pourquoi ? Vous savez pourquoi ?
05:39 C'est parce qu'il y a eu besoin d'énergie,
05:41 avec le retard d'un certain nombre d'entretiens de centrales électriques,
05:46 il y a eu besoin de maintenir ces centrales à charbon pour produire de l'électricité.
05:51 Maintenant que nous avons retrouvé une capacité
05:54 de production d'électricité par le nucléaire plus importante,
05:57 on peut sortir du charbon, et puis surtout,
06:00 on modifie, on garde ces centrales, mais on modifie leur type d'approvisionnement,
06:04 ce sera de la biomasse.
06:05 Et puis deuxièmement, bien sûr, on a une action,
06:08 et ça sera réexpliqué tout à l'heure,
06:10 et précisé dans le cadre de la planification écologique
06:14 que va présenter le président de la République,
06:16 on souhaite que tous les leviers soient activés.
06:18 Toutes les filières, tous les acteurs,
06:20 ce n'est pas simplement l'État qui peut régler le problème de la transition écologique,
06:24 la sortie des hydrocarbures, c'est tout le monde qui doit s'y mettre.
06:27 On doit faire la transition du parc automobile, il en a parlé,
06:31 on doit faire la transition du parc de chauffage urbain,
06:35 et du chauffage des particuliers,
06:38 on doit accompagner la décarbonation de l'industrie,
06:42 et c'est tout ça qui est en cours, et tout ça qui est sur la table.
06:46 - Sur le logement ? - Sur le logement, on doit faire preuve de sobriété,
06:50 vous avez vu, les Français ont fait preuve de sobriété cet hiver,
06:52 il faut continuer l'effort, et puis il faut effectivement rénover les bâtiments
06:57 pour moins émettre de gaz à effet de serre en se chauffant.
07:00 - Alors j'ai une question simple, est-ce que les logements passoires thermiques
07:02 seront interdits à la vente ?
07:05 - Écoutez, ça fait partie des possibilités, mais pour l'instant ce n'est pas acté.
07:09 - Ce n'est pas acté ?
07:10 - À l'heure où je vous parle...
07:13 - À l'heure où je vous parle ? - Oui, oui, à l'heure où je vous parle.
07:16 - Ce n'est pas que ça doit changer dans la journée, mais on verra ce que va dire le Père de la République.
07:19 - Ça peut, ça peut, nous verrons, nous recevons le ministre du logement d'ailleurs,
07:22 demain matin, ce sera très intéressant, parce qu'il y a beaucoup de choses à dire sur le logement.
07:25 - Beaucoup de sujets, oui.
07:26 - Les sénatoriales, renouvellement par moitié, 170 sièges à renouveler hier sur 348,
07:32 alors je regarde les résultats, Républicains, UDI, Unions centristes qui conservent la majorité,
07:38 les socialistes se maintiennent, les écologistes et les communistes aussi,
07:42 LFI un peu perdant, RN trois sénateurs, le seul sénateur reconquête battu,
07:47 bien, ça c'est en ce qui concerne l'opposition, mais en ce qui vous concerne,
07:51 Renaissance, un échec quand même, un seul siège à Paris perdu,
07:56 alors finalement il n'y a qu'Horizon qui tire son épingle du jeu.
08:00 - C'est une bonne lecture ?
08:02 - Alors d'abord, un, vous savez que le sénatorial c'est le fruit des élections locales précédentes,
08:06 et c'est vrai qu'on n'a pas gagné les élections municipales départementales à l'origine,
08:09 donc on ne pouvait pas gagner les sénatoriales.
08:11 Donc on avait des ambitions raisonnables,
08:15 on va perdre quelques députés au groupe RDPI,
08:20 mais on a aussi des belles satisfactions,
08:23 je pense à Lornes, je pense à la Loire,
08:25 je pense à un certain nombre de départements où on a gagné,
08:28 et on a quelques défaites qu'on regrette évidemment,
08:31 mais au niveau du Sénat c'est une grande stabilité,
08:33 la majorité sénatoriale reste majorité sénatoriale,
08:36 même s'il y a quelques sénateurs quand même LR qui ont été battus,
08:39 en nombre le groupe LR est un peu moins important qu'il ne l'était précédemment,
08:43 - Ça perd un ou deux sièges ? - Non je crois que c'est en gros une dizaine en tout,
08:47 en net, nous on perd quelques sénateurs,
08:50 et puis il y a quelques gains dont effectivement Horizon,
08:52 et donc tant mieux pour la majorité !
08:54 Et tant mieux pour la majorité, je rappelle que
08:56 Edouard Philippe et Horizon sont dans la majorité,
08:58 c'est un groupe à l'Assemblée Nationale,
09:00 et au Sénat ils auront des sénateurs en nombre plus important,
09:03 donc ça veut dire que la majorité sera un peu plus large.
09:05 - Alors la secrétaire d'État chargée de la citoyenneté, Sonia Baquet,
09:08 qui a été battue en Nouvelle-Calédonie, doit-elle démissionner ?
09:11 - Écoutez, il n'y a pas de règle en la matière concernant des ministres
09:16 qui sont candidats au sénatorial,
09:19 - Il y a des règles avec les députés, au législatif.
09:23 - Ça c'est le Président de la République et la Première Ministre qui verront,
09:25 en tout cas il n'y a pas eu de règle édictée,
09:27 - Est-ce qu'elle va démissionner ?
09:28 - On verra dans les discussions qu'elle aura avec le Président de la République et la Première Ministre,
09:32 - Vous verrez ? - Bah oui, c'est pas moi qui...
09:34 - Non mais vous pouvez savoir !
09:36 - C'est pas moi, Jean-Jacques Roubin qui nomme les ministres, vous le savez bien.
09:39 Moi ce que je vois c'est qu'elle a fait une belle campagne, c'était difficile,
09:42 qu'elle a eu affaire à un certain nombre de sénateurs,
09:45 pardon, de candidats, de grands électeurs LR,
09:49 qui ont joué plutôt manifestement le jeu des indépendantistes,
09:54 plutôt que le jeu des loyalistes, dont acte.
10:00 En tout cas elle a fait une belle campagne, c'est une bonne ministre,
10:02 qui est impliquée avec Gérard Darmanin sur les questions de sécurité et de citoyenneté,
10:06 et donc voilà, après c'est au Président de la République et à la Première Ministre,
10:09 avec elle, de prendre les décisions.
10:11 - Franck Riester, Gérard Larcher, sénateur, ça fait 33 ans, il a été encore réélu,
10:16 dites-moi, c'est un professionnel de la politique, Gérard Larcher ?
10:19 - Bah en tout cas c'est un sénateur dont le travail a été reconnu par ses grands électeurs,
10:24 - C'est un métier quoi ? - C'est un métier, non je crois pas,
10:28 mais c'est pas un métier en tant que tel.
10:30 - C'est une vie professionnelle. - C'est un métier qui nécessite des qualités professionnelles,
10:33 et une expérience, je pense effectivement que la politique a besoin aussi de gens expérimentés,
10:37 il en est un, et il est un président du Sénat vraisemblablement réélu dans quelques jours,
10:42 et avec qui moi je travaille très bien, je dois le dire.
10:46 Le Sénat est une chambre avec laquelle le gouvernement et la majorité,
10:50 l'Assemblée nationale et la majorité présidentielle travaillent bien,
10:53 ils sont constructifs, ils apportent des choses au débat public, au débat parlementaire,
10:57 et donc je suis ravi dans quelques jours de retrouver le Sénat.
11:01 - Mais je me mets à la place des Français.
11:03 Réfléchissons un petit peu, le président de la République ne peut pas accomplir plus de deux mandats,
11:08 et un sénateur peut passer sa vie au Sénat. Pourquoi ?
11:11 - Qui est... - Franck Réaster, pourquoi ?
11:15 - Pourquoi ? Parce que la Constitution le dit comme ça.
11:19 - Est-ce qu'il ne faut pas réformer les institutions ?
11:21 - Il y a une réflexion sur les institutions bien sûr, elle est en cours,
11:24 mais il faut ensuite, pour pouvoir modifier...
11:27 - Ça fait 25 ans qu'elle est en cours. J'entends ça depuis...
11:30 Ça fait au moins trois présidents de la République qui nous disent qu'ils vont changer les institutions.
11:34 - La dernière fois c'est sous Nicolas Sarkozy, qu'il y a eu une réforme constitutionnelle,
11:37 vous savez que ce n'est pas évident de réformer la Constitution, et c'est tant mieux !
11:40 Parce que c'est bien qu'il y ait une stabilité de nos institutions, même si elles ne sont pas parfaites.
11:45 Et justement, pour modifier la Constitution, il faut un large consensus,
11:49 soit un large consensus du Parlement, soit un vote par référendum.
11:53 C'est une affaire compliquée.
11:55 Et donc il faut le faire avec prudence et avec pertinence.
11:58 Donc qu'il y ait une réflexion sur les institutions, oui, elle est en cours.
12:02 Quelle sera la sortie de ces réflexions, et la capacité ensuite de faire les réformes,
12:06 par une réforme constitutionnelle, qui nécessite encore une fois un très large soutien,
12:10 je ne le sais pas pour l'instant.
12:11 - Mais un président deux ans, pas plus, et un président du Sénat...
12:15 - Oui, il y a des incohérences.
12:19 - Franchement, est-ce que ce n'est pas une incohérence ?
12:21 - Je ne dis pas l'inverse.
12:23 Pour autant, la Constitution est comme elle est,
12:26 et moi je fais avec la Constitution dans mon rôle au quotidien.
12:28 - Bon, Franck Riester, entrée parlementaire à l'Assemblée Nationale,
12:32 loi de programmation des finances publiques,
12:36 cette semaine, est-ce que vous allez éviter le 49-3 ?
12:38 - Écoutez, je ne sais pas, on verra, mais vous savez,
12:42 je dirais que, en ce qui concerne les textes financiers,
12:45 le match est quasiment joué d'avance. Pourquoi ?
12:48 Parce que les textes financiers, ce sont des marqueurs d'appartenance à la majorité, à l'opposition.
12:52 Quand vous êtes dans une commune, dans Jacques Mourdin,
12:55 comme vous êtes dans l'opposition, vous ne votez pas le budget.
12:57 Pour autant, vous pouvez voter d'autres textes, d'autres délibérations.
13:02 - Mais là, sur cette loi, le RN pourrait s'abstenir.
13:04 - Mais je ne sais pas ce que je sais.
13:06 - Si, ça permet d'éviter le 49-3.
13:08 - Non, mais ce que je sais, c'est qu'un texte financier,
13:10 les oppositions votent contre, par principe, et on peut le comprendre.
13:15 - Si le RN s'abstient.
13:16 - Mais écoutez, on verra bien ce qu'il sera.
13:18 - Oui.
13:19 - Vous savez, moi je me méfie des promesses qui n'engagent que ceux qui les reçoivent.
13:23 Moi, ce que je vois, c'est qu'on a besoin d'avoir un vote de ce texte,
13:27 comme de tous les textes financiers, parce qu'on a besoin, là en l'occurrence,
13:31 d'avoir un certain nombre de financements qui sont liés,
13:33 de financements européens qui sont liés à ce vote.
13:36 On a besoin de donner un budget à notre pays.
13:38 On a besoin de donner un budget à la sécurité sociale
13:40 et à notre système de protection sociale.
13:43 Donc, on assumera nos responsabilités, on sait qu'on est dans une majorité relative.
13:47 Les oppositions votent contre, parce que c'est un marqueur d'appartenance
13:51 à la majorité de l'opposition, ils votent contre ce texte financier.
13:54 On utilisera les moyens qui sont à notre disposition pour se faire,
13:58 pour s'assurer d'avoir une loi de programmation de la financement.
14:01 - Un 49-30, pourquoi pas s'il le faut.
14:03 - Un budget, et voilà.
14:04 Et voilà, après, on est pour autant à l'écoute des oppositions.
14:09 On est toujours dans la même méthode voulue par le Président de la République
14:12 et la Première Ministre d'être constructif, d'écouter ce que nous disent
14:15 les députés, les sénateurs de la majorité et de l'opposition
14:18 pour améliorer les textes.
14:19 Et Bruno Le Maire et Thomas Cazenaves, le ministre du Budget, ils travaillent, on verra.
14:23 - Ça vous gênerait que le RN s'abstienne et que vous fassiez passer ce texte 149-3 ?
14:28 - Mais on verra bien.
14:30 Encore une fois, Jean-Jacques Bourbin, d'abord, on regardera ce que seront les votes.
14:35 Moi, ce que je vois, c'est que, en première ligne, c'est la nouvelle lecture,
14:38 c'est-à-dire c'est la deuxième lecture.
14:39 Vous savez qu'il y a un certain nombre de textes, il y a des navettes.
14:41 On discute d'abord à l'Assemblée, puis au Sénat, puis ça revient à l'Assemblée,
14:44 puis ça retourne au Sénat.
14:45 Là, on est au retour du texte, après une lecture à l'Assemblée nationale et au Sénat.
14:49 C'est le texte de la loi de programmation des finances publiques.
14:51 - Voilà, des finances publiques.
14:52 - En première lecture...
14:53 - C'est pas le budget, c'est après.
14:54 - C'est un budget pluriannuel.
14:56 Et donc, en première lecture, à l'Assemblée, le RN a voté contre.
15:01 - Oui.
15:02 - Alors, je ne sais pas ce qu'ils essayent de nous dire, peut-être, peut-être pas.
15:05 - Mais non, je les entends.
15:06 - Mais moi, je vois.
15:07 - Alors, vous les entendez sur l'abstention, peut-être, moi, je vois ce qu'ils font.
15:12 Et ils ont voté contre.
15:13 Et, encore une fois, c'est quelque part dans l'ordre des choses.
15:16 Quand on est dans l'opposition, on ne vote pas un texte financier.
15:18 Et donc, quand on est dans la majorité et qu'on souhaite donner un budget pluriannuel à notre pays,
15:25 on se donne les moyens de se faire et on utilise les moyens que nous propose la Constitution.
15:29 - La loi sur la fin de vie, c'est pour quand ?
15:31 - La loi sur la fin de vie...
15:32 - Avant la fin de l'année, à l'Assemblée ?
15:34 - Ça sera vraisemblablement, d'abord, un texte qui va être présenté en Conseil des ministres.
15:41 Ensuite, un travail par une commission spéciale.
15:43 Oui, je pense que ça sera avant la fin de l'année en Conseil des ministres.
15:46 Et ensuite, au Parlement l'année prochaine.
15:48 - Et au Parlement début de l'année prochaine.
15:50 - C'est ça.
15:51 - Bien, samedi à Paris, il y a eu manifestation des syndicats de magistrats,
15:56 en l'occurrence, le syndicat de la magistrature.
15:58 Ce syndicat a manifesté contre les violences policières.
16:01 Est-ce anti-républicain ?
16:03 - Je vous dis ça parce que des magistrats qui alimentent la haine anti-flic,
16:08 est-ce que ce sont des magistrats qui alimentent la haine anti-flic, selon vous ?
16:13 - En tout cas, toutes celles et ceux qui alimentent la haine anti-flic,
16:15 je les condamne.
16:18 Je condamne cette action-là.
16:20 Parce que nous avons besoin, au contraire, de soutenir nos policiers et nos gendarmes,
16:23 qui sont au quotidien risqués leur vie...
16:25 - Est-ce qu'ils salissent leur robe ?
16:27 - Non, non, moi je pense...
16:29 Non, je ne dis pas de choses comme ça, je dis simplement
16:34 que nous devons respecter nos policiers, nos gendarmes, nos policiers municipaux,
16:39 toutes celles et ceux qui, de près ou de loin, s'engagent pour notre sécurité.
16:43 Qu'il y ait ici ou là, des fautes professionnelles,
16:46 la justice sanctionne, l'administration sanctionne.
16:49 Mais de faire de ces cas particuliers une généralité,
16:53 de dire comme certains responsables politiques,
16:55 et vous saurez très vite de qui je parle quand je vais vous dire
16:58 ce que dit ce responsable politique,
17:00 que la police tue !
17:02 - C'est tel ?
17:04 - Que certains, dans différentes parties de la population,
17:09 pointent du doigt, tapent sur nos policiers,
17:12 je trouve que c'est irresponsable et je condamne ces prises de position-là.
17:16 Pour autant, on est dans une grande démocratie,
17:19 la démocratie c'est aussi la capacité de pouvoir exprimer ses opinions,
17:23 mais je regrette et je condamne ces propos-là.
17:25 - Oui, mais quand des policiers disent "le problème de la police c'est la justice",
17:30 est-ce là encore...
17:31 - Non mais il ne faut pas tout mélanger !
17:33 - Je vois des magistrats qui protestent contre la violence policière,
17:38 et je vois des policiers qui disent "le problème de la police c'est la justice".
17:42 - C'est un tout, c'est un tout la réponse de sécurité.
17:47 Et donc nous sommes convaincus qu'il ne faut pas opposer justice et police et gendarmerie,
17:53 au contraire qu'ils travaillent encore mieux ensemble,
17:55 et ils travaillent au quotidien bien ensemble,
17:57 il faut qu'ils travaillent encore mieux ensemble,
17:58 mais il faut donner des moyens, on a donné des moyens importants,
18:02 et on continue de le faire à la police, à la gendarmerie,
18:04 il y a encore une loi de programmation qui a été votée l'année dernière
18:08 pour donner plus de moyens, plus de policiers de gendarmes,
18:11 plus de moyens matériels pour la police et la gendarmerie,
18:13 et on donne aussi plus de moyens à la justice.
18:16 Vous savez qu'il a été voté juste avant l'été,
18:18 deux lois pour la justice, pour donner plus de moyens à la justice,
18:23 et notamment à renforcer le nombre de magistrales,
18:26 les équipes dans les tribunaux, pour aller plus vite,
18:28 pour prendre les décisions de justice plus rapidement,
18:30 que les décisions de justice soient bien appliquées, avec beaucoup de fermeté.
18:34 C'est la stratégie du gouvernement,
18:35 et on l'applique en lui donnant des moyens aux acteurs concernés.
18:39 - Le 6 novembre, projet de loi immigration au Sénat, d'abord.
18:44 Dans ce projet de loi, il y a un article sur les travailleurs sans papier dans les métiers en tension.
18:49 Alors, j'ai écouté le président de la République,
18:52 j'ai eu l'impression qu'il a parlé de compromis,
18:54 et cet article sera bien maintenu quand même, dans le projet de loi, dans le texte.
19:00 - Depuis un an que nous sommes en majorité relative,
19:04 on a réussi à voter 50 textes, uniquement 3 avec les 49,
19:08 3 de tous les autres, on l'a fait en trouvant des majorités plus larges que la majorité présidentielle.
19:12 Et on l'a fait en modifiant les textes, en tenant compte des positions des uns et des autres,
19:17 pour faire en sorte, sans dénaturer notre texte, d'améliorer le texte pour qu'il puisse être modifié.
19:22 Mais je ne sais pas, je ne vais pas anticiper un débat parlementaire,
19:28 où il va y avoir des débats au Sénat, des débats à l'Assemblée,
19:32 donc un grand nombre de modifications du texte.
19:34 Je ne sais pas ce qui sortira in fine du Parlement, ce qui sera voté ou pas par le Parlement.
19:38 - On a dit hier, pas de droit inconditionnel à la régularisation.
19:42 - Oui, c'est notre politique, et on verra ce qui sortira du Parlement.
19:47 - Vous cherchez un compromis avec LR sur la question, évidemment.
19:50 - Donc, tout en gardant ce principe-là, on verra ce qui concrètement sera dans le texte.
19:55 Mais vous savez, une politique publique, Jean-Jacques Bourdin,
19:57 ce n'est pas simplement un texte à l'instant T, qui passe à l'Assemblée nationale, ou au Sénat.
20:02 C'est un tout, une politique publique, il y a une dimension administrative,
20:05 il y a une dimension européenne, en l'occurrence, il y a une dimension nationale.
20:09 En ce qui concerne le texte qui passe au Parlement, à partir du 6 novembre au Sénat,
20:13 il a pour vocation d'accélérer un certain nombre de procédures,
20:17 de les simplifier, de les rendre plus efficaces,
20:19 pour notamment renvoyer plus vite un certain nombre d'immigrés
20:22 qui n'ont rien à faire sur notre sol,
20:24 pour pouvoir mieux sanctionner ceux qui font l'argent sur la détresse humaine,
20:28 pour pouvoir mieux intégrer un certain nombre de ces immigrés,
20:30 notamment en ce qui concerne la langue française, etc.
20:32 - Et permettre à ceux qui travaillent sans papier d'être régularisés.
20:36 - Exactement, au cas par cas, dans les entreprises.
20:39 - Au cas par cas, dans les entreprises, oui.
20:41 - On ne veut pas de généralisation.
20:42 - Non, non, parce que je cherche où est le compromis.
20:45 - Mais attendez, il y a le texte, c'est ce qui sera sorti du texte,
20:48 et le compromis, je ne peux pas vous le dire maintenant,
20:50 puisque nous commençons simplement le travail parlementaire.
20:52 Vous savez, si je disais aux parlementaires que le compromis il est déjà ficelé,
20:58 et que peu importe ce qu'ils font, de toute façon, ça sera comme ça et pas autrement,
21:01 là, mon rôle de ministre en charge des relations avec le Parlement,
21:04 deviendrait très difficile.
21:06 Donc, n'anticipons pas les résultats du travail parlementaire.
21:09 Ce qui est certain, c'est qu'il y a des cas très concrets,
21:11 d'une façon très pragmatique, de gens qui travaillent,
21:14 qui n'ont plus de titre de séjour, qui travaillent dans nos entreprises depuis des années,
21:17 qui bossent, qui payent des impôts, qui ont leur famille ici,
21:20 et qui sont sans titre de séjour.
21:22 Il faut régler ces questions-là d'une façon très pragmatique.
21:25 Alors, comment on le fera ?
21:26 Et bien, ce sera l'objet, on a une proposition, nous, dans le texte de loi,
21:29 et ça sera ensuite l'objet des discussions parlementaires.
21:31 - Alors, Franck Riester, justement, j'ai écouté le Pape,
21:34 les personnes qui risquent de se noyer lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots,
21:37 doivent être secourues, c'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation,
21:41 a dit le Pape François, il l'a répété plusieurs fois,
21:44 lors de sa venue à Marseille.
21:47 Si j'ai bien compris, en l'écoutant, tous les migrants doivent être sauvés,
21:50 recueillis et accueillis en France, c'est un devoir d'humanité.
21:54 C'est bien cela ? Tous les migrants ?
21:56 - Qu'ils soient réfugiés, qu'ils demandent de l'asile ou pas.
22:00 - Sauver les migrants, bien évidemment, et les paroles du Pape sont fortes.
22:03 Pour autant, le Président de la République l'a redit hier,
22:06 on n'a pas vocation à accueillir tous les immigrés du monde entier,
22:11 et accueillir, entre guillemets, toute la misère du monde.
22:13 - Même si la France doit en prendre sa part.
22:15 - Exactement, et on le fait déjà, et on le fait déjà,
22:18 et on continuera de le faire, notamment concernant les réfugiés,
22:22 ceux qui bénéficient de l'asile.
22:24 - Uniquement les réfugiés ?
22:25 - Non, pas uniquement les réfugiés.
22:27 - Donc de l'Empédouzat, nous accueillerons ?
22:29 - Mais ne mélangeons pas tout, Jean-Jacques Bondart.
22:31 - Tout soit très clair, parce que c'est pas clair.
22:33 - Eh bien, si j'essaie d'être clair, il faut différencier les réfugiés et les migrants.
22:38 Les réfugiés, c'est ceux qui, pour des raisons politiques, de religion, etc.,
22:42 sont persécutés dans leur pays, et doivent fuir leur pays.
22:45 Ceux-là, c'est la grandeur de la France, de les accueillir.
22:49 Et puis après, il y a les migrants, ceux qui veulent partir de leur pays
22:52 pour trouver un travail, mieux rémunérer, etc.
22:55 - Nous ne les accueillons pas.
22:56 - Eh bien, ceux-là, on doit regarder avec une politique très ferme
22:59 si on les accueille ou pas.
23:00 En ce qui concerne l'Empédouzat, spécifiquement, on a dit...
23:04 - On ne les accueillera pas.
23:05 - Voilà. Est-ce que c'est clair ?
23:06 - Non, mais là, maintenant, c'est clair.
23:08 Non, mais moi, j'aime bien quand c'est clair.
23:10 J'ai une dernière question.
23:11 - Moi aussi.
23:12 - Vous aussi, Franck Réasther, j'ai une dernière question.
23:14 Les postes clés à l'Assemblée nationale de vice-président RN,
23:18 vous souhaitez que ça soit perpétué ?
23:22 - Eh bien, écoutez, on va...
23:24 - Parce qu'il va y avoir des discussions entre groupes ?
23:26 - Eh bien, il va y avoir effectivement des discussions.
23:28 C'est une réunion qui a lieu demain.
23:30 - Quelle est votre position ?
23:31 - Ecoutez, moi, ma position, c'est de me garder loin des décisions
23:36 du Parlement en ce qui concerne l'organisation du Parlement.
23:39 - 88 députés, 2 vice-présidents sur 6, logique.
23:41 - Que diraient nos compatriotes ?
23:43 Et que diraient les parlementaires si le gouvernement se mêlait
23:45 des élections internes à l'Assemblée nationale et au Sénat ?
23:48 Donc je ne m'en mêle pas, Jean-Jacques Bourdin.
23:50 - Mais vous vous mêlez de beaucoup de choses, quand même, au Parlement, non ?
23:52 - Ecoutez, j'ai beaucoup de choses à gérer,
23:55 j'ai beaucoup de choses à gérer,
23:57 mais pas les élections internes à l'Assemblée nationale et au Sénat.
24:00 C'est, je crois, que les choses doivent être dévoilées de la clarté.
24:05 C'est clair, le gouvernement ne se mêle pas
24:07 des élections internes à l'Assemblée nationale et au Sénat.
24:09 - Vous laissez les groupes s'en sortir ?
24:11 - Et la présidente de l'Assemblée nationale, en l'occurrence.
24:13 Merci beaucoup.
24:14 - Merci à vous Jean-Jacques d'être venu nous voir.
24:15 Il est 8h57.

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