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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 - Et maintenant, on est où avec l'inflation ?
00:02 - On est, de manière très sérieuse, on est sur le haut du col.
00:06 Je vais vous prendre une image.
00:08 On a escaladé le Tourmalet, ou l'Alpe d'Huez, vous appelez ça comme vous voulez.
00:11 - Bien sûr.
00:12 - Et ça fait deux ans qu'on a monté, monté, monté, monté.
00:14 Depuis deux à trois mois, je parle d'alimentation, on est sur le plateau, voire même du bon côté de la vallée.
00:20 Ça fait exactement un mois qu'on commence à voir.
00:22 Non, non, mais factuellement, si.
00:24 Ensuite, qu'on n'en ait pas le ressenti, ça, je peux l'entendre.
00:26 - Ça, c'est comme les températures.
00:27 - Pourquoi ? Parce que la baisse, elle est très, très faible.
00:30 Très, très faible.
00:31 Mais quand vous êtes, encore une fois, au sommet de l'Alpe d'Huez,
00:33 quand vous commencez à aller du bon côté dans la descente...
00:35 - Vous ne le sentez pas tout de suite.
00:36 - Eh bien, vous êtes encore très haut.
00:37 Eh bien, c'est exactement ça.
00:38 C'est-à-dire, oui, on est du bon côté, mais on est toujours très haut.
00:41 Et ceux qui sont dans la difficulté, eux, on a beau leur expliquer que ça baisse,
00:45 ils voient d'abord qu'on est très haut et ils ont raison.
00:47 Et ils ont raison.
00:48 - Alors, c'est quoi ? On parle aujourd'hui beaucoup de shrinkflation.
00:52 - Alors, la shrinkflation, c'est un phénomène qui prend son nom déjà du mot anglais,
00:56 qui s'appelle "to shrink", qui veut dire "rétrécir".
00:59 C'est en gros, je prends un produit qui faisait 1,5 litre, il fait désormais plus qu'un litre 25.
01:04 Je prends un produit qui faisait 600 grammes, il fait plus que 500.
01:07 - Au même prix.
01:08 - Au même prix, ou plus cher.
01:09 - C'est de l'inflation.
01:10 - Ou plus cher.
01:11 - C'est de l'inflation masquée.
01:12 - Voilà. C'est de l'inflation masquée.
01:13 Et donc, c'est en gros, j'en mets moins dans le paquet que ce que je faisais avant.
01:17 - Je ne fais jamais ça.
01:18 - Hein ? Non, mais...
01:19 - Non, mais...
01:21 - Merci.
01:22 - Bon, on a ce point en commun.
01:23 - Non, merci, très, très, merci.
01:25 Et donc, ça consiste pour les industriels à dissimuler les hausses des prix, comme il a dit,
01:29 voilà, en baissant la quantité, forcément.
01:31 - Il y en a même qui vendent de l'alcool qui baisse le taux d'alcool.
01:34 Pour le vendre au même prix, ils baissent le taux d'alcool.
01:36 Il y a une certaine marque qui a été refusée de certaines enseignes
01:38 parce que, surnoisement, elles avaient baissé le taux d'alcool, de l'alcool qui est très cool.
01:42 - Mais là, il y a une explication technique.
01:43 C'est que comme la majorité du prix d'un alcool, c'est des taxes,
01:47 en fait, c'est pour passer sous un niveau de taxes,
01:49 puisqu'en gros, quand vous franchissez un seuil de taxes, même à 0,1 degré près,
01:55 vous changez de taxes, et donc ça coûte beaucoup moins cher.
01:58 Donc là, c'est pour qu'il y ait moins d'argent dans la caisse de l'État.
02:00 - Donc la chérie d'inflation, c'est une énorme arnaque.
02:02 - En tous les cas, c'est légal, mais ce n'est pas moral.
02:04 Parce qu'en fait, c'est ça, le truc.
02:05 C'est que tant qu'on dit au consommateur ce qu'il y a dans le paquet qu'il achète
02:09 ou dans la bouteille qu'il achète, on ne lui a pas menti.
02:12 S'il n'a pas regardé, c'est son problème, plutôt que celui de la marque.
02:15 Donc d'un point de vue légal, il n'y a pas de problème.
02:17 C'est pour ça que quand Bruno Le Maire dit "chevalier blanc de la chérie d'inflation,
02:21 il va monter sur son grand cheval et qu'il va interdire ça",
02:23 il va falloir qu'il explique comment.
02:25 Parce que dès lors que c'est affiché clairement le poids ou le volume,
02:28 bon, mais ce n'est pas moral pour autant. Je n'ai pas dit que c'était bien.
02:30 - Daniel, vous qui voulez toujours savoir ce qu'il y a dans le paquet.
02:33 - Et dans certains magasins, il y a les patrons qui pointent du doigt et mettent une petite...
02:38 - C'est le bal des hypocrites.
02:40 - C'est bien, vous dénoncez cette...
02:42 - Oui, bien sûr, sauf qu'eux le font aussi.
02:44 C'est pour ça que je vous dis que c'est le bal des hypocrites.
02:46 S'ils les enseignent, si les distributeurs étaient clean sur ce procédé-là,
02:50 à la limite, on pourrait se dire qu'ils le font sincèrement.
02:52 Tous l'ont fait pour leur marque de distributeurs.
02:54 Je vais vous prendre un exemple.
02:56 Quand vous achetez des jus de fruits au rayon frais, désormais, ils font tous 90cl.
03:02 Marque de distributeurs y comprise.
03:04 Pourquoi ? Parce que Innocent, qui est la grande marque, et Tropicana a fait pareil,
03:08 sont passés sur un standard de marché qui était 1L à 90cl.
03:12 Les marques de distributeurs ont fait pareil.
03:14 Donc, ce sont quand même des hypocrites.
03:16 C'est légal, encore une fois, il n'y a pas de problème.
03:18 - A moral.
03:19 - Mais qu'ils prennent la tête de ce combat-là, franchement,
03:22 moi qui suis ça matin, midi et soir, ça m'a fait un peu marrer.
03:25 - Alors, il y a une autre question que je vais vous poser à 20h37,
03:28 parce qu'il y a beaucoup de gens qui nous rejoignent.
03:30 Parmi les choses qui posent problème, il y a le prix des carburants.
03:33 Moi, je n'ai rien compris à ce qu'ils ont fait.
03:35 Qu'est-ce qu'ils veulent, là ?
03:36 Ils envisagent d'autoriser la vente à perte des carburants,
03:39 ce qui est jusqu'ici illégal depuis 1963.
03:42 C'est quoi l'histoire ?
03:43 - Non, alors, l'idée, c'est un coup politique.
03:46 C'est en gros Elisabeth Borne qui veut voir les prix des carburants baisser,
03:49 parce qu'elle sent bien que le niveau de tension sociale,
03:52 on va l'appeler comme ça dans le pays, est en train de monter, monter, monter,
03:55 et que le carburant, c'est très inflammable, sans mauvais jeu de mots.
03:58 Non, mais les Gilets jaunes sont partie des carburants,
04:01 donc c'est vraiment très sérieux.
04:02 Et donc, elle s'est dit, je n'ai pas les moyens de baisser les taxes.
04:05 En tous les cas, le pense-t-elle.
04:07 Je vais transférer la responsabilité de la baisse des prix,
04:10 et donc du déficit, à des acteurs privés en leur disant,
04:13 écoutez les gars, vous n'avez qu'à perdre de l'argent.
04:15 Olivier Véran a quand même dit 50 centimes par litre,
04:18 ce qui veut quand même dire qu'en fac de médecine, il n'y a pas de cours d'écho,
04:21 parce qu'un mec capable de vous dire, on va baisser le prix de 50 centimes,
04:25 et c'est des acteurs privés qui vont le financer.
04:27 - Il a dit 47 centimes, pour être précis.
04:31 - Il a dit ça ?
04:32 - Oui, il a dit ça.
04:33 Ça a été repris dans une dépêche AFP.
04:35 Donc oui, il l'a dit, mais c'est infinançable.
04:38 Ce n'était pas possible.
04:39 Et d'ailleurs, ça ne se fera pas.
04:41 - Ils ont tous refusé.
04:42 - Ils ont tous refusé.
04:43 Donc tout le monde a refusé.
04:44 Total énergie, Carrefour, Leclerc, Intermarché, Système U.
04:47 Tout le monde a refusé et déjà annoncé qu'ils ne vendraient pas de carburant à perte.
04:51 - Mais ça n'existe pas une entreprise qui se lève le matin,
04:53 avec des salariés qui se lèvent en disant, je vais travailler et je vais perdre de l'argent.
04:57 Et puis pourquoi pas un coup de trompette pour dire qu'on est content.
05:00 - C'est vrai, c'est fou ça.
05:01 Donc là, c'est quoi ? Statu quo ?
05:03 - Là, ça veut dire qu'au mieux, il faut s'attendre à des opérations à prix coûtant,
05:06 que les enseignes font déjà.
05:08 Mais ce n'est pas possible d'imaginer que la baisse des carburants
05:11 se fasse par le financement d'acteurs privés sur leur déficit.
05:13 - Pourquoi ils ne baissent pas les taxes ?
05:15 - Vous avez dit à l'instant, on ne peut pas baisser les taxes.
05:17 Mais pourquoi on ne peut pas les baisser ?
05:18 - Je ne représente pas Elisabeth Borlissi.
05:20 Je me suis mis juste dans sa tête une seconde.
05:22 Comme elle ne veut pas creuser le déficit, je pense qu'il y a des jeux politiques.
05:26 Bruno Le Maire qui veut s'afficher comme un mec qui sait tenir les cordons de la bourse,
05:30 parce qu'il y a quand même 2027 en ligne de mire.
05:32 Il ne veut pas être celui qui ouvre à volo.
05:34 Et donc voilà, je pense que c'est ça.
05:36 Mais je ne suis pas un analyste politique.
05:38 - Ne le trompez pas à prix coûtant.
05:39 - Alors, j'ai un autre truc.
05:41 Il manque 600 euros aux Français pour vivre confortablement.
05:44 C'est un record, chaque année depuis 12 ans.
05:46 Il y a le baromètre Kofidis du pouvoir d'achat qui pose la même question aux Français.
05:50 Combien vous manque-t-il chaque mois pour vivre confortablement ?
05:52 Cette année, les Français estiment qu'il leur manque 588 euros par mois.
05:56 C'est un record.
05:58 Avant, ça ne dépassait pas les 500 euros.
06:00 C'est un truc de fou.
06:01 Comment ça se fait ? Qu'est-ce qui se passe ?
06:03 - Alors, il y a deux raisons.
06:04 Il y a une raison objective qui est qu'effectivement, la France n'est pas un pays qui s'enrichit.
06:08 Et les Français, en tous les cas, pour une partie d'entre eux,
06:10 sont quand même dans une difficulté objective avérée.
06:14 Et puis, vous avez un deuxième phénomène qu'il ne faut pas occulter.
06:16 C'est qu'il y a un écart qui va croissant chez nous tous
06:19 entre notre pouvoir d'achat et notre vouloir d'achat.
06:23 C'est-à-dire qu'on en veut tous plus que ce qu'on ne le peut.
06:26 Et donc, entre les deux se crée un écart qui s'appelle de la frustration.
06:29 Et cet écart, il ne cesse d'aller croissant.
06:32 Et donc, c'est finalement assez normal que dans ce genre d'études,
06:34 chaque année, on considère qu'il nous en manque toujours plus.
06:37 Parce que chacun a son niveau de vie rêvé.
06:40 Moi, il me faut et l'iPhone 15 et une décapotable.
06:43 Ça ne m'intéresse pas du tout, mais c'est pour vous illustrer le truc.
06:45 Et aller en vacances au soleil l'été et à la montagne l'hiver, etc.
06:48 Et puis, regardez ce que je mets dans les vestes, évidemment.
06:51 Mais voilà, c'est ça le problème.
06:54 - Olivier, moi, je n'ai pas l'impression.
06:56 Moi, j'ai surtout l'impression qu'il y a des gens qui veulent juste manger
06:59 et pouvoir vivre et non plus survivre.
07:02 - Mais il y a les deux. C'est pour ça que je vous ai dit les deux.
07:04 Il y a ce premier phénomène. Oui, il y a des gens qui sont dans la mouise.
07:07 - Non, mais il y en a de plus en plus.
07:09 Ce que je vois et ce qu'on voit, et c'est ce que je dis à chaque fois,
07:11 je le dis pratiquement tous les soirs, au lieu d'aider ceux qui ne font rien,
07:15 aider les gens qui travaillent et qui ne s'en sortent pas.
07:17 Je suis désolé, Gilles Verdez n'est certainement pas d'accord avec moi.
07:21 Non, mais c'est vrai.
07:22 Aujourd'hui, le problème qu'on a, c'est qu'on voit de plus en plus de gens
07:28 qui vous disent "je travaille, ma femme travaille, on ne s'en sort pas.
07:32 On travaille de 9h à 19h tous les jours."
07:35 Et parfois, on voit des mecs, comme on a vu hier l'influenceur,
07:38 qui dit "moi, je prends 4000 euros par mois qu'avec des aides."
07:41 Donc à un moment, il faut... Moi, le premier truc à faire.
07:44 Vous savez, quand on a une radio, le premier truc qu'on dit à un directeur d'antenne,
07:48 c'est "va vérifier tous tes émetteurs."
07:50 Et bien, quand on est ministre de l'économie, la première chose à vérifier, pour moi,
07:53 c'est où vont les aides.
07:56 Parce que l'argent, on aide des gens qui, parfois, profitent du système.
08:01 Et je pense que ça, c'est une manne financière énorme.
08:04 On aimerait prendre cet argent pour le donner à des gens qui travaillent
08:07 et qui ne s'en sortent pas.
08:08 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je vais vous dire, on a vu la flambée des prix,
08:11 la baguette à +10%, le beurre, c'est le beurre qui a le plus augmenté
08:16 avec les légumes frais, 23% des légumes frais, 30% d'augmentation.
08:19 Comment vous faites quand vous faites le même panier de course
08:22 et qu'à la fin, il vous coûte 30% de plus ?
08:25 Eh bien, forcément, 30% de plus, ça veut dire que tu as 10 jours dans le mois
08:29 où tu es dans la merde.
08:30 Eh bien, voilà. Au lieu d'aller jusqu'aux 30, tu vas jusqu'aux 20.
08:33 - Il y a 35% des Français qui disent qu'il ne faut pas 3 repas par jour.
08:36 - Bien sûr.
08:37 - Et c'est pour ça que je vous ai dit que la première explication,
08:40 c'était qu'il y a une masse objective de consommateurs de français
08:44 qui sont dans la difficulté. Je n'ai pas contesté ça du tout.
08:47 Je vous dis aussi qu'en parallèle, et on est tous là-dedans,
08:50 on en veut tous plus qu'on ne le peut.
08:52 Je ne dis pas que c'est mal d'avoir des rêves, ce n'est pas ça le sujet.
08:56 Il faut quand même qu'on s'auto-analyse aussi là-dessus.
08:59 On en veut tous plus et c'est peut-être sain d'ailleurs de rêver.
09:02 - Delphine.
09:03 - Et d'ailleurs, ces Français-là dont vous parlez, la deuxième catégorie,
09:06 il y a trois questions à se poser. Je ne sais plus d'où ça vient,
09:09 mais quand on est devant quelque chose qu'on a envie d'acheter,
09:11 on se pose la question, est-ce que j'en ai besoin ?
09:13 Est-ce que j'en ai vraiment besoin ?
09:15 Et est-ce que j'en ai vraiment besoin là tout de suite ?
09:18 C'est ça les trois questions, non ?
09:20 - Oui, et puis à un moment donné, il y a une qui arrive, c'est est-ce que je le peux ?
09:22 Et dès lors que vous dites non, vous vous sentez entre guillemets "pauvre"
09:25 en tous les cas dans une approche sociologique
09:27 parce que vous avez dû renoncer à un achat pour une raison pécuniaire.
09:31 Et donc là vous dites, ah la vie est dure.
09:33 Et si vous devez renoncer à un truc que vous désirez, c'est dur à accepter.
09:37 Et donc c'est là où il y a de la frustration.
09:39 C'est pour ça que j'utilisais ce mot "frustration".
09:41 La consommation aujourd'hui, c'est de la frustration.
09:43 - Je voudrais dire moi juste un truc. Ce soir, je vais manger avec Daniel.
09:46 Il y a trois questions que tu ne dois pas te poser, c'est est-ce que je le veux ?
09:49 Est-ce que je le veux vraiment ? Est-ce que je le veux vraiment tout de suite ?
09:53 Ça, tu t'enlèves ça de la tête.
09:55 - Et gagner une quatrième, c'est qui paye ?
09:57 - Non, ça, je vais te dire, c'est Alain Trésor de guerre.
10:00 Ça fait des années qu'elle n'a rien acheté, je peux te dire.
10:02 L'inflation énergétique, l'électricité +10%.
10:05 On en est où de l'électricité, Etien ?
10:07 - L'électricité, il est assez probable que dès le début d'année,
10:09 ça va repartir encore et on va encore avoir probablement 10% supplémentaires en début d'année.
10:14 C'est-à-dire qu'on est en train de quitter un monde où on a été très mal habitué au final à l'énergie pas chère.
10:21 D'ailleurs, notre génération ici, on est des gaspilleurs d'énergie
10:24 parce que ce n'était pas bien grave, ça ne coûtait pas cher.
10:26 Désormais, on est en train de changer de monde.
10:28 On est là-dessus, sauf que pour ceux qui sont dans la difficulté, ça pique de changer de monde.
10:32 - Bien sûr. Alors, on a parlé de la shrink inflation dans un instant,
10:35 qui est donc, on va rappeler ce que c'est pour ceux qui nous rejoignent de C20.44.
10:38 C'est le même produit, mais sauf qu'on en met moins.
10:40 - Exact. - Voilà, et on le met au même prix.
10:42 - Voire plus cher. - Exactement, voire plus cher.
10:44 Alors, il y a Elisabeth Born qui a dit qu'elle allait interdire ça. Elle peut ?
10:47 - Sur le principe, elle peut, mais dans les faits, ça sera contournable dans l'instant.
10:51 Je vais vous prendre un exemple concret.
10:53 Admettons que je fasse des pommes rissolées surgelées.
10:56 Elles faisaient 600 g. Je les passe à 590 g.
11:00 Il se trouve que c'est un cas réel.
11:02 Ou à 500 g, peu importe.
11:04 Et donc, Elisabeth Born va dire, on va faire une loi pour interdire ça
11:07 ou alors pour obliger le fournisseur à dire, attention, amis consommateurs,
11:10 je suis en train de vous niquer. Je caricature un peu.
11:12 Non, non, mais pour qu'on comprenne bien le truc.
11:14 Mais qu'est-ce qui va se passer ?
11:15 Il ne va pas faire des pommes rissolées surgelées en 590 g.
11:18 Il va changer de nom.
11:20 Il va les appeler pommes rissolées de Picardie en 590 g,
11:24 mais ça sera un nouveau produit.
11:26 C'est hyper contournable.
11:28 - Parce qu'il y a Bruno Le Maire aussi, le ministre de l'économie,
11:30 qui lui a affirmé combattre la fameuse "shrinkflation"
11:32 et annonce qu'il sanctionnera les industriels qui en feront l'usage.
11:35 - Non, mais tous autant qu'ils sont, ils ne disent que ce qu'on a envie d'entendre,
11:40 nous les consommateurs.
11:42 Mais en oubliant toujours qu'il y a un principe de réalité sur les carburants.
11:46 C'était très plaisant ce week-end, les automobilistes,
11:49 d'entendre qu'on allait casser le prix du carburant.
11:51 Il n'y a aucun Français qui était contre.
11:53 - Non.
11:54 - Oui, mais sauf que quand on analyse un peu froidement,
11:56 ce n'était pas possible.
11:57 C'est un effet boomerang, parce que politiquement, ça va coûter cher.
12:00 - Alors, il y a le gouverneur de la Banque de France.
12:03 C'est qui le gouverneur de la Banque de France, pour les téléspectateurs ?
12:06 - C'est celui qui gère une partie de la politique monétaire française,
12:09 puisque comme on est dans l'Europe et avec l'euro,
12:11 mais en gros, c'est le gardien du temple financier.
12:13 On va l'appeler comme ça.
12:14 - C'est un personnage très important.
12:15 - Bien sûr, dans l'économie.
12:16 - Et lui, il a dit le gouverneur de la Banque de France,
12:18 il annonce l'objectif 2025 pour l'inflation.
12:21 - Oui, parce que...
12:22 - Donc, on est pas bien, quoi.
12:24 - Pour qu'on sorte de l'inflation,
12:26 sachant qu'on n'est même pas certain qu'on en sortira de manière vraiment réelle,
12:31 à brève échéance, parce qu'on rentre dans ce qu'on appelle
12:34 la transition énergétique, le changement de monde,
12:36 et ça va coûter plus cher.
12:38 Ça veut dire que produire des produits propres va coûter plus cher.
12:41 La question sera de savoir si les Français sont capables de les acheter.
12:45 Et ça, aujourd'hui, avec le niveau de pouvoir d'achat, c'est pas gagné.
12:48 Mais donc, on n'est même pas sûr qu'on en sorte.
12:50 - Alors, donc, quoi, c'est l'objectif 2025, mais c'est pas sûr du tout.
12:53 On peut dire n'importe quoi.
12:55 On peut dire...
12:56 - Ce qui est sûr, parce qu'aujourd'hui, ce sont des faits,
12:59 c'est qu'on est, je vous l'ai dit pour démarrer, du bon côté du versant.
13:02 Ça commence à baisser, mais c'est tellement peu que personne ne s'en rend compte.
13:06 Et puis, comme en parallèle, vous avez encore des produits qui montent
13:08 parce que ponctuellement, vous avez des crises sur l'huile d'olive,
13:11 qui est très inflationniste, sur le sucre, voilà,
13:13 alors que le blé, à l'inverse, est très déflationniste aujourd'hui.
13:16 Mais bon, donc, on est dans la...
13:18 Allez, allez, ce qu'on appelle dans l'épaisseur du trait.
13:20 Ça ne se voit pas, malheureusement.
13:21 Et pour que ça se voit, il va falloir attendre encore quelques semaines.
13:23 - Ça veut dire, pardon, que ça ne peut pas être pire que ce qu'on a actuellement ?
13:26 - À horizon prévisible, ça ne peut pas être pire, ça, c'est sûr.
13:29 - Mais donc, ça, c'est bien.
13:30 - Parce que le cours de certaines matières premières est objectivement plus bas.
13:33 - Oui, mais Olivier, après, c'est l'actualité aussi.
13:35 - Si Poutine a envahi encore plus d'Ukraine et coupe le robinet à céréales,
13:39 ça fera remonter le cours des céréales.
13:42 Mais malgré tout, à horizon visible, on voit bien qu'on est plutôt, encore une fois,
13:47 du bon côté du col.
13:48 Je reprends ma métaphore, parce que c'est ça, l'idée,
13:50 pour qu'on comprenne bien qu'on peut être du bon côté du col, mais toujours très haut.
13:54 - C'est ça, ouais.
13:55 - Voilà.
13:56 - Alors, aujourd'hui, quelques chiffres, pour ceux qui nous rejoignent à 20h48.
13:58 57% des Français puissent dans leur Espagne,
14:00 épargne, plus d'un Français sur deux, non ?
14:02 L'habillement et les loisirs font partie des postes de dépenses
14:05 sur lesquels les Français prévoient de faire leur économie.
14:07 34% des Français ont baissé le chauffage.
14:09 - Oui, parce qu'en gros, il y a une forme de ligne de partage ou de clivage
14:13 entre ce qui est essentiel et ce qui l'est moins.
14:16 Je vais vous l'illustrer au travers de deux, trois chiffres.
14:18 En grande distribution, aujourd'hui, les volumes,
14:21 c'est-à-dire le nombre d'articles achetés, est en train de baisser d'à peu près 5%.
14:24 À peu près, retenez ce chiffre.
14:26 Derrière cette moyenne, vous avez l'épicerie, les produits frais
14:30 qui sont allés entre 0 et -2.
14:32 Ça veut dire, allez, ça tient presque.
14:33 - D'accord.
14:34 - Et à l'inverse, vous avez la beauté, l'entretien, l'hygiène, les alcools
14:39 qui sont, eux, à -10, parce que c'est moins essentiel.
14:41 Alors, je ne vous encourage à rien, évidemment,
14:43 mais vous pouvez arrêter de vous brosser les dents.
14:45 Par contre, arrêter de manger, c'est plus difficile.
14:47 Ou vous pouvez mettre un peu moins de dentifrice sur la brosse à dents.
14:50 Et ça, au final, ça produit moins d'achats.
14:52 Et donc, vous voyez, c'est la différence entre ce qui est essentiel,
14:54 manger, c'est essentiel, et ce qui l'est moins.
14:57 - Alors, il y a aussi plus de 7 personnes sur 10 qui mangent moins de viande
15:00 ou moins de poisson, ou ne mangent plus rien entre les repas.
15:03 C'est fou, ça.
15:04 - Parce que c'est cher.
15:05 Quand vous avez 20 % d'inflation sur un produit qui vaut déjà 20 € le kilo,
15:08 comme la viande de bœuf, 20 % sur 20 €, ça fait 4 €.
15:13 Quand vous mettez 20 % sur du poulet qui est moins cher
15:16 ou des pâtes qui sont encore moins chères,
15:18 en proportion, ça fait pareil en proportion.
15:21 Par contre, en valeur, ce n'est pas pareil.
15:23 Et donc, voilà pourquoi le poisson, la viande,
15:25 et notamment la viande de boucherie, est en train de décliner très fortement.
15:28 Et puis après, vous avez aussi une petite part de convictions personnelles.
15:32 - On entend bien aujourd'hui les antispécistes,
15:34 ceux qui veulent moins manger de viande.
15:36 Mais ce n'est pas là l'explication principale.
15:38 Elle est vraiment clairement sur des raisons financières.
15:40 - Un gars qui avait prévu le crack, le néonorme crack à l'époque,
15:44 qui a dit que tous les voyants sont au rouge, l'économie mondiale,
15:47 pour qu'il se passe une énorme catastrophe.
15:49 J'ai plein de gens qui me disent "fais attention aux banques,
15:52 sortes ton argent de la banque, mets-le dans une banque plus sûre, etc."
15:57 Est-ce que c'est vrai ?
15:58 Parce que c'est lui qui avait prévu le crack incroyable qu'il y a eu.
16:02 - En 2008.
16:03 - Exactement.
16:04 Et donc il dit ça, il dit que tous les voyants sont au vert
16:07 pour qu'il y ait une énorme catastrophe économique dans le monde entier.
16:10 Et que même les banques peuvent être touchées.
16:12 Est-ce que c'est vrai ?
16:13 - Moi, ma crainte, elle est plutôt sociale.
16:15 De manière assez simple, au début de la crise,
16:18 au début de l'inflation, il y a maintenant 18 mois,
16:20 les consommateurs ont commencé par changer d'endroit où ils faisaient leurs courses.
16:24 Quand vous avez peur de quelque chose, vous vous réfugiez.
16:26 C'est assez normal.
16:27 Et ils se sont réfugiés vers les enseignes qui étaient à leurs yeux les moins chères.
16:30 - C'est ce que j'ai fait avec...
16:31 - Voilà, pour protéger leur capacité d'achat.
16:33 Ensuite, ça n'a pas suffi parce que l'inflation a continué.
16:36 Ils sont descendus en gamme.
16:38 Ils sont passés des grandes marques aux marques de distributeurs.
16:41 Ou des marques de distributeurs au premier prix.
16:43 C'est un phénomène de déclassement par la qualité.
16:45 Parce que ça leur permettait de préserver la quantité de ce qu'ils achetaient.
16:48 L'inflation a encore continué.
16:50 Et donc une partie des Français sont obligés aujourd'hui
16:53 d'enlever des articles de leurs chariots.
16:55 Ça veut dire que c'est un déclassement par la quantité, par les volumes.
16:59 Et le problème, c'est que l'étape d'après ce mouvement tel que je vous le décris,
17:03 c'est social.
17:04 C'est une révolte.
17:05 Alors je n'encourage à rien, évidemment.
17:07 J'analyse juste.
17:08 Mais c'est la parabole que j'appelle du pain et du peuple.
17:11 Quand il y en a un qui manque à l'autre,
17:13 c'est jamais très bon pour la cohésion sociale.
17:15 Et voilà pourquoi le gouvernement est aussi inquiet
17:17 que par moments on peut se dire qu'ils font un peu n'importe quoi.
17:19 Parce qu'ils pilotent à vue, clairement.
17:21 Parce que la peur d'un mouvement gilet jaune ou gilet rouge, peu importe,
17:26 elle est partout dans le gouvernement.
17:28 C'est pour ça qu'il faut que ça tienne.
17:30 Parce que si ça ne tient pas maintenant avant que les prix baissent,
17:33 c'est très inflammable.
17:34 – On va vous donner 10 conseils très rapidement pour faire vos courses.
17:37 On va vous les rappeler.
17:38 Privilégiez d'acheter les articles en haut et en bas des rayons
17:41 parce que c'est les produits du milieu les plus chers dans les supermarchés.
17:44 Ce que nous vous avez dit Olivier.
17:45 Faire ces courses le week-end, juste avant la fermeture.
17:48 Le samedi en fin de journée avant la fermeture du magasin,
17:50 ou le dimanche midi avant la fermeture.
17:52 Les produits les plus chers sont plus proches de la date de péremption.
17:55 Donc ils sont très souvent en réduction.
17:57 Voilà, ça c'est des petits conseils.
17:59 Essayez de payer ces courses en liquide.
18:00 Lorsqu'on est limité avec les billets, on n'achète pas d'article en plus.
18:03 C'est vrai que la carte, on a l'impression parfois de ne pas payer.
18:05 Et après on se fait défoncer derrière.
18:07 Faire ces courses le ventre plein.
18:09 Ça aussi parce que ça nous évite de tout acheter.
18:12 C'est des petits conseils comme ça qu'on vous donne.
18:14 Toujours regarder le prix au kilo.
18:16 Regarder le prix au kilo, il y a souvent des grandes différences.
18:19 Olivier, ne prenez pas de caddie.
18:21 Plus c'est grand, plus on a envie de le remplir.
18:23 Oui, mais si vous avez trois enfants à la maison, le caddie est quand même bien utile Cyril.
18:27 Acheter les marques des distributeurs.
18:29 Souvent 30 à 35 % d'économie. C'est toujours le cas ?
18:32 Clairement.
18:33 Moi je rajoute le sachet "Regardez, profitez, les promotions".
18:39 Le prospectus, on le décrit beaucoup.
18:41 Alors qu'il soit en version papier, ou qu'il soit sur ordinateur,
18:43 ou qu'il soit dans des applications.
18:45 Regardez toutes les promos. Je vais vous prendre un exemple.
18:47 Le week-end dernier, il y avait dans une grande enseigne du filet de saumon à 12,99 €.
18:51 C'est un prix jamais vu.
18:53 Récemment jamais vu.
18:55 Quand vous voyez ça, vous sautez dessus.
18:58 Vous aviez peut-être envie d'acheter du cabillaud.
19:00 Mais non, vous n'achetez pas de cabillaud.
19:02 Vous achetez du saumon s'il est à 12,99 €.
19:04 Et pour ceux qui manquent un peu de trucs, vous avez plein d'applis sur vos téléphones.
19:08 C'est ce que j'appelle le Tinder de la promo.
19:11 En gros, ça s'appelle Bonial Tiendeo. Il y en a plusieurs, je crois qu'il y en a deux.
19:15 En fonction de l'endroit où vous êtes,
19:17 il va vous présenter toutes les promos autour de vous.
19:21 Tous les bons coups autour de vous.
19:22 C'est pour ça que vous voyez l'analogie.
19:24 Du coup, profitez-en.
19:25 N'achetez que des produits en promotion.
19:27 C'est quand même assez le bon sens.
19:29 Et si vous avez prévu d'acheter du cabillaud, vous achetez du saumon.
19:31 Le week-end dernier, il fallait acheter du saumon.
19:33 – D'accord, pas du cabillaud.
19:34 – Et le week-end prochain, ça sera par exemple des sardines chez Carrefour.
19:37 C'est 7,50 € les 3 kg.
19:39 – Tinder, c'est plutôt des promotions sur l'arrêt.
19:41 – Ou sur la morue, ça dépend.
19:43 Ou sur la morue. Voir le ton des fois.
19:45 – Alors, faire sa liste de courses et s'y tenir.
19:47 Si vous n'avez pas de liste, vous achetez n'importe quoi.
19:49 Ça aussi, c'est un petit truc.
19:50 – Oui et non.
19:51 Parce que dans mon exemple, si vous aviez marqué cabillaud sur la liste
19:54 et que c'est le saumon qui est en promotion,
19:56 vous m'enlevez cabillaud de la liste.
19:58 – Alors, mettez poisson.
19:59 – Ben oui.
20:00 – Avoir une carte de fidélité.
20:01 Ça, ça ne risque pas de t'arriver, Guillaume.
20:03 Non, c'est vrai.
20:04 Ou des coupons.
20:05 – Ou en avoir plusieurs. Il peut en avoir plusieurs.
20:07 Le but, c'est d'en avoir une dans chaque magasin où il va.
20:09 – Ben lui, il en a plusieurs.
20:10 – Ben voilà. Donc, c'est très bien.
20:12 – Aller au marché.
20:13 Si vous faites le marché, toujours y aller à la fermeture
20:15 car les marchands bradent les fruits et légumes qui leur restent.
20:17 Ils n'ont aucune envie de les ramener.
20:19 On est d'accord, Olivier ?
20:20 – Bien sûr.
20:21 – Donc, ça, c'est une règle d'or aussi.
20:22 – Mais c'est comme aller dans les bacs anti-gaspi des Grandes Surfaces.
20:24 Là, pour le coup, c'est le matin qu'il faut y aller.
20:26 Parce que les Grandes Surfaces remplissent les bacs anti-gaspi
20:28 le matin à l'ouverture en fonction des produits qui sont restés la veille au soir.
20:33 Donc, il va falloir y aller et à l'ouverture et à la fermeture.
20:36 Mais de notre côté, ça doit nous inciter quand même à avoir en tête
20:39 que bien consommer, oui, ça prend du temps.
20:41 Mais accessoirement, bien manger, ce n'est pas un petit sujet, les amis.
20:44 Manger, c'est plus important que tout dans notre vie.
20:46 Parce que c'est biologiquement indispensable.
20:48 – Olivier Dehors.
20:49 – Excellent. Merci de être avec nous.
20:50 – Bravo.
20:51 [Musique]

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