Françoise Degois - "Lampedusa / Versailles : le choc des images" - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00 - 1h37, l'édito politique, comme chaque mercredi matin avec Françoise de Goy. Bonjour Françoise.

00:05 - Bonjour, c'est bien moi, c'est pas l'intelligence artificielle.

00:07 - Le paradoxe des images, oui c'est ça, absolument.

00:10 L'essence à 2 euros, l'immigration et pendant ce temps, Charles III, la messe et les fasts.

00:16 - Oui, alors c'est le choc des images, évidemment, parce qu'entre Lampedusa et Versal, il y a un monde

00:21 et pourtant, ces deux images sont entre chocs sur le ring politique national.

00:25 Lampedusa, ce miroir grossissant d'un problème bien réel,

00:28 depuis ce week-end, les chiffres qui paraissent monstrueux circulent.

00:31 120 000 personnes auraient déjà débarqué en Italie cette année,

00:35 comme débarquaient les Sarazins d'antan à écouter les discours de l'extrême droite.

00:38 Je rappelle que ça n'est en rien un record.

00:40 En 2016, 190 000 migrants étaient arrivés en Italie,

00:44 comme en 2011, où d'ailleurs la tante marine avait fait le même numéro que la nièce Marion.

00:49 Vous vous en souvenez peut-être.

00:50 À ces phrases et ces images chocs, on sent bien que la Macronie reste les bras ballants,

00:55 tétanisé par l'opinion et le lancement de campagnes spectaculaires des européennes de l'extrême droite.

01:00 Ils auraient pu moquer la démonstration que les promesses électorales de l'extrême droite italienne,

01:05 qui devaient régler unico presto le problème des frontières,

01:08 que ces promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

01:10 Ils auraient pu rappeler que rapportées aux 27 membres de l'Union,

01:13 les 10 000 personnes, si elles étaient réparties, ça ferait à peine 200 ou 300 personnes par pays.

01:18 Rien de tout cela.

01:19 On en a envoyé Gérald Darmanin à Rome, qui se permet même de dire

01:22 « Oui, ces images peuvent donner envie de voter Marine Le Pen ».

01:25 Et là, vraiment, on se pince pour y croire.

01:27 On réagit avec un petit filet de voix.

01:30 Par contre, Patrick, vous avez raison.

01:32 La presse est pleine de cette arrivée demain de Charles III et ce banquet royal à Versailles.

01:36 Les petits plats dans les grands, les plus grands chefs au fourneau,

01:38 une volaille de Bresse j'écoutais ce matin sur notre antenne,

01:41 marinée dans du champagne avec un gratin de cèpe.

01:44 Tel sera le plat de résistance.

01:46 Et là, on se pince Patrick.

01:47 Imagine le choc des images.

01:49 Je le redis, le litre d'essence à plus de 2 euros,

01:51 les gens qui peinent, calculent, voire sautent des repas.

01:54 Et cette toble de banquets, ces ors,

01:56 et les habituelles toasts à l'amour vache franco-britannique.

02:00 Mais vous ne comprenez rien Françoise, me dirait-on.

02:03 Versailles, c'est un outil diplomatique.

02:05 Le dîner au château, c'est une tradition entre la France et la Grande-Bretagne depuis 1855.

02:10 Déjà Napoléon III, blablabi, blablabla.

02:13 Et alors, and so what en anglais.

02:15 Il y a des moments où ce choc des images tombe mal.

02:18 - Mais vous croyez vraiment que ça peut nuire à Emmanuel Macron ?

02:21 C'est quand même le rayonnement de la France.

02:23 - J'entends cet argument.

02:25 On ne va pas recevoir un roi avec des assiettes en carton et des couteaux en plastique, bien sûr.

02:28 Mais tout est symbole.

02:29 Heureusement ou malheureusement, c'est ainsi.

02:31 On ne pourra pas empêcher l'étudiant qui crève la dalle,

02:34 le chômeur qui rame pour faire ses courses,

02:36 le travailleur pauvre ou le cadre moyen qui s'appauvrit lui aussi.

02:39 On ne pourra pas les empêcher de penser que les gens d'en haut, forcément,

02:42 ne comprennent plus leur vie.

02:44 Versailles, finalement, renforce encore un peu plus les pires traits d'image d'Emmanuel Macron.

02:48 Il n'a pas que des pires traits d'image, mais ceux-là, ils exixtent.

02:51 Couper des Français hors sol, arrogants, autoritaires.

02:53 C'est peut-être injuste, mais c'est ainsi.

02:55 Et la messe avec le pape va couronner le tout

02:58 et contribuer à fixer cette image de roi républicain sans couronne.

03:02 A l'image de ce très bon dessin de Kaak à la une de l'Opinion ce matin.

03:06 Il est formidable ce dessin.

03:07 On y va Charles III, dira Macron,

03:09 "Vous savez, j'ai le titre de roi, mais je n'en ai pas le pouvoir."

03:13 Et Emmanuel Macron, de répondre, "Je sais, moi c'est l'inverse."

03:16 Merci Françoise de Gouin, vous revenez tout à l'heure à 8h15.

03:20 Dites-le franchement, face à Elisabeth, les filles, vos réactions ?

Françoise Degois - "Lampedusa / Versailles : le choc des images"

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