Alors que les prix à la pompe continuent de s’envoler, avec des tarifs dépassant parfois les deux euros le litre, le gouvernement va permettre aux distributeurs de vendre le carburant à perte "à partir de début décembre", a annoncé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
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00:00 - Alors M. Ramos, expliquez-nous dans le détail votre proposition.
00:03 - Déjà, il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, si on laisse les distributeurs vendre à perte,
00:08 ça veut dire qu'en France, on avait avant 40 000 pompistes ruraux.
00:11 Aujourd'hui, on en a 6 000.
00:13 Ceux-là, on les balaye.
00:15 Parce que ça veut dire que si on dit aux gens "vous ne pourrez aller faire parce que la grande distribution a perte,
00:21 votre plein qu'à la grande distribution", ça veut dire que nous, tous les élus ruraux avec nos petits pompistes, ils n'existent plus.
00:26 - Donc la vente à perte, ce n'est pas la solution.
00:27 - Ce n'est pas la solution. Parce que c'est très grave.
00:29 On est passé de 40 000 à 6 000. C'est le maillage de la France.
00:33 Et derrière, on va dire "oui, mais on aura peut-être des compensations du moment".
00:36 - C'est ce que le gouvernement annonce.
00:37 - Mais quand quelqu'un a changé ses habitudes de consommation, on ne les retrouve pas.
00:41 Donc déjà, je pense que faire passer la grande distribution parce qu'elle vendrait à perte,
00:46 comme les héros du jour auprès des Français parce qu'ils vendraient à perte,
00:49 alors qu'on sait très bien qu'un supermarché, c'est une péréquation.
00:52 Je perds sur un produit, je gagne sur l'autre.
00:54 Ce n'est pas une bonne solution.
00:55 - Donc on favorise les gros au détriment des petits.
00:57 - Exactement. Et on a besoin de ce maillage-là.
00:59 Quand vous êtes au fin fond, je ne suis pas député de la Lauser,
01:02 mais que vous n'avez que votre pompiste rural,
01:05 parce qu'il faut aller faire des kilomètres et des kilomètres à la grande distribution,
01:08 le jour où on leur dit "vous pouvez vendre à perte la grande distribution en les faisant passer pour des héros",
01:13 on met à mal l'équilibre de la distribution du pétrole et du carburant en France.
01:17 Et donc ça, pour moi, c'est un vrai, vrai, vrai danger.
01:20 Une des solutions, une des pistes que je propose, dans l'une des taxes,
01:24 on a la TVA, je propose qu'on ne la touche pas.
01:26 Mais dans cette fameuse TICPE, je pense qu'il y a deux solutions.
01:30 Soit on est sur une taxe flottante, soit on fait un plafond.
01:34 C'est-à-dire qu'on dit sur cette taxe-là, eh bien, il y a un moment où l'État arrête de gagner.
01:39 C'est-à-dire que ce n'est pas flottant en permanence,
01:41 mais on dit à partir de tel montant au nominal, l'État arrête de gagner.
01:45 C'est-à-dire qu'on n'augmente pas parce qu'on a gagné suffisamment d'argent.
01:48 - Vous êtes d'accord avec Xavier Bertrand qui dit que ce n'est pas normal que l'État gagne de l'argent
01:53 sur le dos des automobilistes parce qu'il y a une inflation.
01:55 - Je ne dis pas qu'il gagne de l'argent sur le dos. Je dis, moi, il faut le redonner aux Français.
01:59 On a viré les classes moyennes des villes, des centres-villes parce que les mètres carrés étaient trop chers,
02:05 avec les pauvres. On les a dans nos communes rurales à 20 ou 30 km des grandes villes.
02:10 C'est eux qu'on les bagnole les plus pourris. Et on va leur dire maintenant, on n'a pas de solution.
02:14 Moi, je préfère que ce soit l'État qui regarde comment lui peut redonner ce pouvoir d'achat-là
02:19 aux Français plutôt que la grande distribution.
02:21 Sinon, on a encore un risque. C'est le retour des gilets jaunes.