Le "8h30 franceinfo" de Pieyre-Alexandre Anglade

  • l’année dernière
Le président Renaissance de la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale répond aux questions de Jules de Kiss et Agathe Lambret
Transcript
00:00 (Générique)
00:05 Bonjour Pierre-Alexandre Glad.
00:07 Elisabeth Born annonce dans le journal Le Parisien
00:10 la possibilité pour les distributeurs de carburant de pouvoir vendre à perte.
00:14 Chacun doit prendre sa part, dit-elle.
00:16 Quelle part prend aujourd'hui l'Etat pour essayer de faire baisser le prix du carburant ?
00:19 Depuis maintenant un an que l'inflation est extrêmement présente dans notre pays
00:23 comme d'ailleurs dans l'ensemble des pays européens,
00:25 le gouvernement en lien avec la majorité et le président de la République
00:28 a pris un certain nombre de mesures pour faire en sorte de limiter cette inflation
00:31 notamment sur les prix de l'énergie avec le bouclier tarifaire,
00:34 avec un chèque carburant, une ristourne à la pompe.
00:37 Ça c'est fini, la ristourne, le chèque.
00:39 Oui mais le bouclier tarifaire est encore présent.
00:41 Ce sont des dizaines de milliards d'euros qui sont mis en soutien
00:44 du pouvoir d'achat des Françaises et des Français
00:46 parce que c'est notre priorité politique.
00:48 C'est la priorité d'ailleurs de la rentrée, Bruno Le Maire l'a redit,
00:51 en agissant aussi sur l'inflation alimentaire auprès des distributeurs, des industriels,
00:55 en élargissant le panier de produits avec des prix qui baissent
00:58 ou qui ont des prix bloqués, plus de 5000 produits
01:01 comme ça a été annoncé il y a quelques jours de cela par le ministre de l'économie.
01:04 Mais pas pour l'essence.
01:05 Et donc cette nouvelle mesure qui est annoncée par la Première Ministre
01:10 qui vise effectivement à permettre de faire baisser le prix de l'essence,
01:14 si on va jusqu'à 25% de diminution par rapport au prix d'achat du prix de vente,
01:19 ça peut être jusqu'à 47 centimes d'économisées sur un litre d'essence
01:22 pour les Françaises et les Françaises.
01:24 Donc c'est un geste considérable.
01:26 Pierre-Alexandre Anglat, il n'y a aucune mesure de coercition.
01:28 Qu'est-ce qui vous dit que les distributeurs vont jouer le jeu ?
01:31 Parce qu'ils peuvent aussi baisser le prix du carburant comme un produit d'appel
01:34 et en parallèle augmenter le prix d'autres produits.
01:37 Nous serons extrêmement vigilants à ce que ce soit le cas.
01:39 Le gouvernement, la Première Ministre, le ministre de l'économie et des finances,
01:43 et à chaque fois qu'une mesure a été prise, nous sommes évidemment assurés
01:47 qu'il n'y ait pas de contrepartie ou que ça ne se répercute pas par ailleurs
01:50 sur d'autres produits de la vie du quotidien des Françaises et des Français.
01:54 Le projet de loi va passer au Parlement dans quelques semaines.
01:57 Et donc nous, on a bon espoir que cette mesure puisse avoir un impact significatif
02:02 sur le portefeuille des Françaises et des Français qui vivent depuis la fin du mois d'août
02:05 une hausse inconsidérée des prix de l'essence.
02:08 Je rappelle que l'État a beaucoup fait.
02:09 Vous me disiez pourquoi est-ce que l'État ne fait pas plus.
02:11 Si vous baissez de 20 centimes le prix du litre d'essence,
02:15 si vous baissez les taxes de 20 centimes,
02:17 c'est 12 milliards d'euros supplémentaires qui sont perdus dans le budget de l'État.
02:21 Ça c'est non c'est sûr, on ne baissera pas les taxes.
02:23 Dans un moment aussi où nous devons faire attention à l'équilibre budgétaire,
02:27 à l'équilibre financier du pays, parce que c'est une question d'indépendance
02:30 et de souveraineté de la France, je pense que la mesure qui a été annoncée hier
02:34 par la Première Ministre est à même de permettre une baisse importante
02:37 pour les Françaises et les Français.
02:38 Et sur France Info ce matin, un représentant de 6000 stations-services en France,
02:41 notamment des stations indépendantes, disait qu'il ne pouvait pas réduire les prix,
02:45 que c'était déjà trop dur la situation de ces stations-services aujourd'hui.
02:48 – Oui mais sûr, pour les indépendants, il y aura évidemment des mesures
02:51 qui seront prises et qui seront… – Qui demandent des compensations.
02:54 – Qui seront regardées par le gouvernement,
02:56 je pense que le détail viendra dans les semaines à venir,
02:59 mais c'est une baisse qui sera ponctuelle,
03:01 ce n'est pas quelque chose qui sera pérennisé dans le temps,
03:03 c'est une mesure qui sera… – Quelques mois, jusqu'à quand ?
03:05 – Six mois environ, et de cette manière-là, ça doit permettre aux Françaises et aux Français
03:10 d'avoir un prix de l'essence qui soit plus abordable
03:13 et de permettre aussi aux distributeurs et aux grandes enseignes
03:16 de contribuer à cet effort national.
03:18 – Pierre-Alexandre Anglade, Emmanuel Macron s'est entretenu avec Giorgia Meloni hier,
03:21 il a redit la solidarité de la France envers l'Italie face à la crise migratoire à Lampedusa,
03:26 ils ont parlé de renforcer la coopération européenne,
03:28 mais en attendant, ces migrants sont arrivés depuis plusieurs jours,
03:32 maintenant que fait la France ?
03:33 – La France est solidaire de l'Italie, le Président de la République
03:37 s'est entretenu avec Giorgia Meloni, et à chaque fois qu'il y a eu des afflux massifs,
03:42 inattendus de réfugiés, de clandestins, de migrants vers les territoires européens,
03:47 la France a toujours été moteur pour permettre la solidarité européenne,
03:51 c'est-à-dire l'accueil de réfugiés sur son sol.
03:53 – Ça veut dire qu'on va accueillir des migrants ?
03:55 – Je ne sais pas ce que le gouvernement fera en l'espèce,
03:58 il n'y a pas eu de demande, à ma connaissance, de l'Italie,
04:01 de répartition de ces migrants dans l'ensemble des pays européens,
04:06 mais à chaque fois qu'il a fallu faire preuve de solidarité et d'humanité,
04:09 la France a pris sa part, et évidemment qu'elle continuera à prendre la sienne.
04:13 Mais vous voyez bien que dans un moment comme celui-ci,
04:16 qui est un choc pour les Italiens et pour beaucoup d'Européens,
04:20 il n'y a pas de solution nationale.
04:22 La Présidente du Conseil italien, Madame Meloni,
04:25 a demandé à ce qu'il puisse y avoir de la solidarité européenne,
04:29 et quand on appartient à un ensemble commun, les 27,
04:31 je crois que c'est le minimum de ce qu'on peut attendre de ces partenaires.
04:33 – Sauf qu'il n'y a pas de solution européenne non plus,
04:35 on a l'impression que l'Union Européenne ne maîtrise plus rien,
04:38 l'Allemagne qui dit qu'elle va suspendre l'accueil des migrants
04:41 parce que l'Italie elle-même ne respecte pas les accords de Dublin,
04:44 donc il n'y a pas de cadre européen.
04:46 – Il n'y a aujourd'hui pas de cadre européen parce que le pacte "asile-migration",
04:49 qui est ce texte qui a été proposé par la Commission européenne,
04:52 qui doit permettre de renforcer les frontières extérieures,
04:55 c'est-à-dire de mieux les sécuriser, d'harmoniser les procédures d'asile en Europe,
04:58 parce qu'aujourd'hui d'un pays européen à l'autre,
05:00 ce ne sont pas les mêmes procédures, et donc ça crée une forme de chaos
05:03 où les uns et les autres peuvent aller au gré de leurs envies
05:06 en fonction des différents pays européens,
05:08 qui doit permettre aussi de renforcer la coopération avec les pays de départ
05:12 et de transit notamment en Afrique, tant qu'il n'y aura pas ce pacte,
05:15 effectivement nous serons dans une situation qui est, je pense, difficile.
05:19 C'est pour ça que le Président de la République, depuis 2017,
05:22 défend avec beaucoup de volonté, beaucoup de conviction,
05:25 la nécessité d'avoir un cadre européen qui est aujourd'hui la seule réponse.
05:28 – Et il sera voté quand le pacte ? – Ça fait trois ans qu'il est négocié.
05:32 – Ça fait trois ans qu'il est négocié, ce sont les alliés de Marine Le Pen,
05:35 il faut quand même le dire, ce sont les alliés de Marine Le Pen
05:37 au Parlement européen et dans les États membres, en Hongrie,
05:40 M. Orban, en Pologne, M. Morawiecki et d'autres,
05:43 qui bloquent aujourd'hui l'adoption de ce pacte sur l'asile et l'immigration.
05:47 Et donc celles et ceux qui vous disent au fond, l'Union Européenne,
05:50 notamment à l'extrême droite, Mme Le Pen ou Mme Maréchal,
05:53 qui vous disent "nous sommes dans un chaos parce que l'Union Européenne
05:56 ne régule rien ou n'organise rien", c'est un mensonge.
05:59 L'Europe veut avancer, il bloque, à eux de prendre leurs responsabilités.
06:02 – Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
06:05 se rend aujourd'hui sur l'île italienne de Lampedusa,
06:07 avant Gérald Darmanin dans quelques jours.
06:10 Concrètement, qu'est-ce qu'on peut faire ?
06:12 Qu'est-ce qu'on peut dire, là, aujourd'hui, pour aider l'Italie ?
06:15 – Ce que je vous dis, c'est qu'il y a un principe de solidarité qui doit s'appliquer.
06:18 – Mais donc on doit dire,
06:20 beaucoup de personnes sont arrivées sur l'île de Lampedusa,
06:22 on en accueille chacun.
06:24 – Et c'est ce qui s'est passé dans certaines vagues précédentes,
06:26 nous verrons ce qui sera décidé par l'échec du débat.
06:28 – On est très occupé de tous ces accords dont on vient de parler,
06:30 de toutes ces discussions qui n'aboutissent pas toujours à des discussions,
06:32 parfois on peut y aller directement.
06:34 – Il y a des avancées, sous présidence française de l'Union européenne,
06:36 on a renforcé le contrôle aux frontières extérieures.
06:38 Au mois de juin dernier, les ministres de l'Intérieur
06:41 se sont attendus sur une réforme de l'asile, donc les choses avancent.
06:45 Mais le pacte global n'est pas encore adopté,
06:47 parce qu'il n'y a pas d'accord entre les différentes institutions européennes,
06:51 parce que des pays bloquent, parce que les alliés de Mme Le Pen bloquent,
06:54 parce que Mme Le Pen et ses députés au Parlement européen,
06:57 M. Bardella empêchent ces votes, et au fond pourquoi ?
07:00 Parce qu'ils sont comme les passeurs, ils vivent de la misère,
07:03 ils vivent des drames de l'immigration et ils ont le même cynisme
07:06 et le même mépris pour la vie humaine que les passeurs.
07:08 Et donc les Bardella, Le Pen, Orban et Nko sont les passeurs de la vie politique.
07:12 – Pierre-Alexandre Anglade, dans un instant on va parler de la loi immigration
07:16 qui arrive en France dans ce contexte-là,
07:18 juste après Le Fil Info à 8h40, Sophie Echene.
07:21 [Musique]
07:22 – Gabriel Attal lancera demain un audit dans l'ensemble des rectorats
07:25 sur toutes les situations de harcèlement signalés l'an dernier.
07:28 Après la révélation d'un courrier envoyé en mai par le rectorat de Versailles
07:32 aux parents d'un adolescent de 15 ans victime de harcèlement,
07:34 il s'est suicidé il y a près de deux semaines.
07:36 Ses parents avaient signalé l'effet de harcèlement,
07:39 des propos inacceptables selon le rectorat qui menaçait dans son courrier de portée plainte.
07:43 Dans l'heure, un détenu de 26 ans est en garde à vue
07:46 pour tentative de meurtre sur un surveillant pénitentiaire.
07:48 Il a essayé de l'étrangler et de lui donner plusieurs coups de couteau à la gorge.
07:52 Les régimes militaires du Mali, du Burkina et du Niger viennent de sceller une nouvelle alliance
07:57 qui établit une stratégie de défense collective et d'assistance mutuelle.
08:01 En cas d'attaque contre l'un de ces trois pays,
08:03 les deux autres lui porteront secours via l'emploi de la force armée notamment.
08:07 Et puis pas de médaille pour la France à l'euro de volée,
08:09 si ce n'est celle en chocolat, les Bleus terminent 4e après leur défaite contre la Slovénie.
08:13 [Musique]
08:16 – France Info
08:18 Le 8/30 France Info, Agathe Lambret, Jules Dequys.
08:22 – Toujours avec Pierre-Alexandre Venglade,
08:24 Président Renaissance de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée.
08:27 On parlait à l'instant de la crise migratoire à Lampedusa.
08:29 Dans ce contexte, la loi immigration promise depuis plus d'un an par le gouvernement
08:33 est toujours loin d'aboutir.
08:35 Ce n'est pas un peu paradoxal ?
08:36 Est-ce que vous êtes à la hauteur aujourd'hui ?
08:38 – Je crois qu'il y a une volonté extrêmement claire de la part du Président de la République,
08:41 de la Première Ministre, du Ministre de l'Intérieur et de la Majorité
08:44 de pouvoir avancer sur le cadre européen que nous évoquions à l'instant.
08:48 Le Président de la République s'investit beaucoup au niveau européen,
08:51 en lien avec les ministres concernés, ainsi que notre délégation
08:54 au Parlement européen menée par Stéphane Séjourné.
08:56 Puis il y a la volonté aussi de pouvoir avoir un texte au niveau national,
08:59 parce que nous voyons bien que notre droit n'est pas adopté, adapté, pardon,
09:02 aux situations et aux réalités de l'immigration aujourd'hui.
09:05 – Mais avec quelle majorité ce texte ?
09:07 – Ça fait effectivement plusieurs semaines, plusieurs mois maintenant,
09:10 effectivement, que nous portons, que le gouvernement porte ce texte,
09:13 que nous souhaitons pouvoir le voir débattre à l'Assemblée nationale
09:17 dans les prochaines semaines.
09:19 Et effectivement, aujourd'hui, il y a des groupes d'opposition
09:22 qui n'assument pas leurs responsabilités.
09:24 Et je pense en particulier au groupe des Républicains,
09:26 qui s'opposent à une disposition essentielle du projet de loi sur l'immigration,
09:30 qui est la disposition sur la régulisation de celles et ceux
09:32 qui travaillent dans les métiers en tension, c'est-à-dire la création d'un titre
09:35 pour les femmes, les hommes, qui aujourd'hui travaillent dans les restaurants,
09:39 dans les hôpitaux, qui au fond font tourner le pays,
09:42 là où il manque de la main-d'œuvre.
09:44 – D'ailleurs Pierre-Alexandre Englas, vous n'avez pas signé la tribune
09:46 de l'aile gauche de la majorité avec des membres de la NUPES
09:50 qui demandent cette régularisation des sans-papiers, pourquoi ?
09:53 – J'aurais pu la signer, si elle m'avait été proposée, j'aurais pu la signer.
09:56 Mais notre projet de loi immigration, il porte deux radicalités, qui vont ensemble.
10:01 La première, c'est effectivement de raccompagner celles et ceux
10:03 qui n'ont rien à faire sur le territoire national.
10:05 Et parfois, les procédures sont trop longues,
10:08 et cela aboutit à des situations inacceptables pour beaucoup de nos concitoyens.
10:11 Mais l'autre radicalité, c'est de permettre en même temps
10:13 de régulariser celles et ceux qui travaillent dans les métiers en tension.
10:17 C'est une demande, et là aussi il faut être honnête,
10:21 et il y a beaucoup d'hypocrisie dans ce débat,
10:23 c'est une demande exprimée par les patrons, par les branches concernées,
10:27 par toutes celles et ceux qui travaillent dans ces secteurs.
10:30 C'est une demande qui est aussi formulée parfois par des députés les Républicains
10:33 qui demandent au ministère de l'Intérieur ou dans les préfectures
10:36 de régulariser dans leur circonscription certaines de ces personnes
10:39 qui travaillent dans les métiers en tension et qui, une fois à l'Assemblée nationale, s'y opposent.
10:42 Il faut être honnête sur cette question.
10:44 Notre pays a besoin de ces femmes et de ces hommes
10:47 qui s'investissent dans la vie du pays,
10:50 qui le font tourner, qui travaillent,
10:52 et c'est, je crois, le juste retour de ce que nous leur devons.
10:55 – Mesures qui clivent, qui n'est pas vue très bien par la droite.
10:58 Est-ce que s'il y a un blocage, il y aura l'usage du 49-3 ?
11:01 – Moi, je ne me place pas dans cette disposition-là.
11:04 – Mais la disposition se pose quand même, vu les équilibres politiques devant nous.
11:08 – Vous avez raison de le souligner, mais moi, je pense qu'il peut y avoir
11:11 une majorité à l'Assemblée nationale sur ce texte.
11:13 Et moi, je souhaite qu'il y en ait une,
11:15 parce que c'est un texte qui est soutenu par l'opinion.
11:17 Autant sur des réformes précédentes dans ce quinquennat,
11:20 l'opinion n'était pas… – La forme des retraites.
11:23 – Par exemple, n'était pas avec nous, pas avec la majorité.
11:25 Sur ce texte, il y a une expression extrêmement claire des Françaises et des Français
11:28 qui attendent de la fermeté, et c'est un des piliers de ce projet,
11:32 et qui, dans le même temps, voient bien que dans tous ces métiers-là,
11:35 il y a besoin de main-d'œuvre qui vient de l'étranger,
11:38 et de femmes et d'hommes qui travaillent, et qui sont investis dans la vie du pays.
11:41 Et c'est le juste retour de ce que nous leur devons.
11:44 Et donc moi, je crois qu'à l'Assemblée nationale, il peut y avoir une majorité,
11:46 avec des femmes et des hommes de gauche, c'est le sens de la tribune
11:49 qui a été porté par le député Sacha Houllier,
11:51 et puis avec des députés, aussi, des Républicains,
11:53 qui, dans leur circonscription, demandent ces régularisations.
11:55 – Vous prenez au sérieux d'un mot les Républicains
11:57 quand ils menacent de déposer une motion de censure sur ce texte ou sur le budget ?
12:01 – Ils peuvent déposer des motions de censure, c'est leur droit le plus absolu,
12:04 mais je trouverais cocasse qu'ils viennent déposer une motion de censure
12:08 sur un projet de loi immigration qu'eux-mêmes réclament depuis longtemps
12:11 pour une disposition qui est nécessaire et qui est plébiscitée
12:14 par beaucoup de nos concitoyens.
12:16 Et je pense qu'il faut être un peu honnête intellectuellement,
12:20 et arrêter d'avoir un double discours,
12:22 un discours qu'ils auraient en circonscription auprès des patrons,
12:25 auprès des acteurs des différentes branches qui ont ces métiers en tension,
12:29 et puis le discours qui est porté ensuite sur les plateaux de télévision,
12:31 au micro des radios ou dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
12:33 – Marine Le Pen fait sa rentrée politique en ce moment,
12:36 elle lançait notamment hier depuis Bocquer la campagne pour les élections européennes
12:41 qui arrive l'année prochaine.
12:42 Elle propose une déclaration des droits des peuples et des nations
12:46 pour défendre la souveraineté de la France face aux injonctions de l'Union Européenne,
12:49 sur ces questions de l'immigration notamment.
12:51 Est-ce que ça pourrait servir à quelque chose ?
12:54 – C'est un nouveau concept fumeux, vaseux, comme on a l'habitude de Marine Le Pen.
12:59 Je n'ai pas bien compris ce qu'il y avait dedans,
13:01 si ce n'est qu'elle proposait au fond de déroger aux règles européennes
13:04 et aux règles internationales.
13:06 C'est au fond, elle a remis sur la table hier soir le Frexit.
13:09 Elle ne disait plus rien sur l'Europe,
13:11 elle ne disait plus qu'elle voulait en sortir plus directement,
13:13 de la même manière sur l'euro.
13:15 Hier soir en remettant, en avançant ce concept de déclaration des droits des nations,
13:20 elle a remis sur la table le Frexit.
13:22 Quand vous dites que vous souhaitez déroger aux règles d'un club auquel vous appartenez,
13:27 ça veut dire que vous voulez sortir de ce club.
13:29 Moi je ne connais pas de club dans lequel on puisse participer sans respecter les règles.
13:32 Et donc Mme Le Pen a lancé sa campagne hier soir en proposant un Frexit aux Françaises et aux Français.
13:39 Quand on voit le succès qu'a été le Brexit qu'elle a soutenu,
13:42 j'espère que les Françaises et les Français ne tomberont pas là-dedans.
13:45 – Et le succès de Marine Le Pen aussi, elle n'a jamais été aussi haut,
13:47 elle progresse dans des catégories qui lui étaient hostiles,
13:49 comme les cadres, comme les retraités, comment vous l'expliquez ?
13:52 – Je crois qu'on est dans un moment de doute collectif dans le pays
13:57 parce qu'il y a des défis internationaux qui sont immenses
14:00 et aussi beaucoup de désordre politique.
14:03 Je crois que le spectacle qui est donné depuis un an à l'Assemblée nationale,
14:06 notamment par les partis de la NUPES,
14:08 je veux dire extrêmement clairement,
14:09 qui ont fait le choix du désordre dans l'hémicycle plutôt que du travail,
14:12 créé cette situation où certains Français peuvent regarder l'hémicycle
14:17 et se dire au fond "ces gants ne sont pas sérieux"
14:19 et se tourner vers Mme Le Pen qui depuis un an a décidé de se cacher
14:22 et de ne plus rien dire sur rien.
14:23 Parce que Mme Le Pen se planque, elle est camouflée,
14:25 mais au fond les fondamentaux de son parti restent les mêmes
14:29 et donc il ne faut pas se laisser verser d'illusions.
14:35 Mme Le Pen reste la présidente du Front National
14:37 qui est un parti d'extrême droite et qui hier soir nous a proposé le Frexit.
14:39 – Pierre-Alexandre Anglat, votre responsabilité aussi,
14:42 Edouard Philippe qui faisait sa rentrée vendredi,
14:44 a rejoint Gérald Darmanin sur ce constat.
14:47 La majorité ne s'adresse pas assez aux classes populaires.
14:50 Gérald a su trouver les mots justes, dit-il.
14:52 Est-ce que ce sujet, ce n'est pas l'impensé du macronisme ?
14:55 – Je ne crois pas.
14:56 Je crois que depuis 2017, le président de la République,
14:59 les premiers ministres successifs dont Edouard Philippe a fait partie,
15:02 il a été Premier ministre de la France pendant deux ans,
15:04 jusqu'au milieu du Covid,
15:06 je crois qu'on a fait collectivement beaucoup pour les classes populaires,
15:10 pour le pouvoir d'achat, pour l'emploi dans le pays.
15:13 Quand nous sommes arrivés en responsabilité en France en 2017,
15:17 j'ai 36 ans, depuis que j'étais enfant et que j'avais compris les choses du monde,
15:22 on nous parlait du chômage de masse.
15:23 On est en train de gagner cette bataille pour l'emploi dans le pays.
15:26 C'est un changement majeur.
15:27 Et ça, nous le devons à l'action du président de la République,
15:29 du ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
15:32 Et notre pays redevient le premier pays en termes d'investissement étranger.
15:35 On rouvre des usines, on recrée des emplois industriels.
15:38 C'est la première fois depuis 30 ans, à l'école,
15:40 on dédouble les classes dans les quartiers les plus défavorisés.
15:42 On a fait beaucoup de choses pour les Françaises et les Français qui sont en difficulté.
15:46 Évidemment qu'il reste beaucoup de difficultés dans notre pays,
15:48 qu'il y a de la souffrance en ce moment avec l'inflation.
15:50 Mais je crois que nous sommes adressés aux plus démunis de notre pays.
15:53 Nous continuerons à le faire.
15:54 – Gagner la bataille contre le chômage,
15:56 la bataille pour gagner les élections européennes aussi,
15:58 pour votre parti Renaissance, qui sera la tête de liste ?
16:01 Ou quand est-ce qu'il faut la choisir aussi ?
16:02 Parce que les autres partis sont déjà en ordre de marche.
16:05 – Oui, mais parce que les autres partis parlent d'Europe une fois tous les 5 ans.
16:08 Nous, nous en parlons quotidiennement.
16:10 – Alors quand est-ce que Renaissance va choisir sa tête de liste ?
16:12 – L'Europe, c'est le pilier central du macronisme et de la majorité.
16:17 Et depuis 5 ans, le discours de la Sorbonne, le président de la République
16:20 s'est investi pour redonner de la force à l'Europe et à ce projet.
16:24 – Thierry Breton, ce serait bonne tête de liste ?
16:26 – Le temps de l'incarnation viendra.
16:28 – Thierry Breton par exemple, Stéphane Séjourné ?
16:30 – Mais ce sont des personnalités Thierry Breton et commissaire européen,
16:32 donc il mène une action extrêmement importante à Bruxelles.
16:34 Stéphane Séjourné est le président d'un groupe central au Parlement européen,
16:37 c'est le chef de notre parti, c'est peut-être le candidat naturel.
16:39 Il y a d'autres personnalités qui sont aussi aujourd'hui intéressées,
16:42 mais le temps de l'incarnation viendra après.
16:44 – Vous êtes intéressé ?
16:45 – Non, mais moi je suis président de la commission des affaires européennes
16:47 à l'Assemblée nationale et j'y suis très bien.
16:49 Mais ce que je veux vous dire, c'est que cette élection, elle est européenne,
16:51 elle est majeure et il ne faut certainement pas se la laisser confisquer
16:54 par l'extrême droite qui veut en faire une élection nationale,
16:57 un référendum pour ou contre l'action du président de la République.
17:00 L'élection européenne de 2024, c'est une élection qui aura à choisir
17:04 du destin de l'Europe dans un temps de guerre, dans un temps
17:06 où le dérèglement climatique est là, où nous devons réindustrier
17:08 notre continent, c'est ça les priorités.
17:10 – Merci à vous Pierre-Alexandre Anglade, invité du 8.30 France Info, merci à vous.
17:13 Agathe Lambret, il est 9h moins 10 et c'est donc l'heure de rappeler
17:16 l'essentiel de l'actualité, le Fil info, Sophie Echêne.

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