• l’année dernière
Jean Rémy Yama a été le premier prisonnier politique libéré par le nouvel homme fort du Gabon, le général Oligui Nguema.
Ce syndicaliste et enseignant a passé 18 mois à la prison centrale de Libreville pour détournements de fonds publics. Une accusation montée de toute pièce pour museler cet inlassable critique du régime Bongo qui n'a pas perdu son sens de l'humour.

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Transcription
00:00 C'est un libérateur.
00:01 Non seulement il a permis à ce que nous soyons libres aujourd'hui,
00:06 mais les Gabonais attendaient cet instant depuis plus de 50 ans.
00:11 Et depuis 14 ans, ça s'est encore accru.
00:16 Et chaque élection volée, volée, volée.
00:19 Bon, il y a un problème qui nous dit souvent,
00:21 neuf jours pour le voleur, le dixième jour c'est le propriétaire.
00:24 Je pense qu'on est arrivé à cette situation.
00:27 C'est-à-dire, s'il n'y avait pas eu ce coup d'État,
00:31 je pense qu'on aurait eu un bain de sang parce que les Gabonais,
00:36 même si quelqu'un m'avait dit une fois
00:40 que les Gabonais ont atteint un niveau de tolérance jamais égalé au monde.
00:47 Donc, ça m'avait été dit en France.
00:49 Alors, donc, c'est pour dire qu'on a tellement avalé les couleuves,
00:55 on a tellement avalé des choses, on ne réagissait pas.
00:59 Mais là, je pense que c'était la goutte d'eau de trop.
01:04 Et je pense que les militaires l'ont compris et qu'ils avaient donc deux possibilités.
01:10 Soit ils déposaient l'équipe actuelle, enfin l'équipe qu'ils ont renversée,
01:15 soit ils tirent sur les Gabonais et ils devaient avoir un bain de sang.
01:19 Mais je crois qu'ils ont choisi la bonne option, la bonne solution.
01:22 C'est celle de faire ce coup d'État, que nous n'appelons plus coup d'État,
01:28 mais plutôt d'opérer à cette libération.
01:32 Voilà pourquoi vraiment, je pense que les Gabonais, dans leur unanimité, sont pour...
01:39 C'est vrai que le coup d'État dit comme ça, pour un démocrate, on peut dire non, c'est pas bon.
01:44 Mais il y a des choses où, quand vous avez subi tellement de choses,
01:48 qu'à un moment, si on vous dit que vous êtes libre, vous ne cherchez pas à vous demander comment m'a libéré,
01:55 mais vous êtes content d'être libre.

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