Notre consultant Yannick Bru, Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à L'Équipe, analysent le jeu de l'Uruguay, prochain adversaire du XV de France.
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00:00 On rappelle que les Uruguayens, en histoire de la Coupe du Monde,
00:03 c'est seulement trois victoires.
00:04 C'est sûr que ce n'est pas l'équipe la plus habituée,
00:06 mais c'est peut-être un style de jeu, Alex,
00:07 qui est un peu différent de ce qu'on peut connaître.
00:10 Ce n'est pas une équipe qui joue comme une équipe d'hustination, par exemple.
00:13 Non, non, j'ai vu un match qu'ils ont joué contre l'Italie il y a deux ans,
00:21 qui avait été diffusé sur la chaîne.
00:22 Et j'ai préparé quelques images qu'on va montrer après.
00:25 Mais quand j'en ai parlé à Yannick et je lui ai dit,
00:27 moi c'est l'image d'Epinal, on va dire,
00:30 de l'équipe d'Argentine des années 80-90.
00:35 Pas forcément d'énormes moyens physiques,
00:37 par contre un cœur et un talent et une grinta,
00:41 une manière d'être sans arrêt à la limite dans les montées, dans les rugs.
00:49 De s'engager physiquement aussi,
00:50 un engagement qui parfois même paraît d'un côté un peu déraisonnable.
00:55 Des images de joueurs se jetant presque la tête en avant pour aller plaquer un Italien.
01:01 Et ce jour-là, ils avaient quand même fait 17-10 contre l'Italie.
01:04 Je vais partager peut-être des images.
01:09 J'ai préparé trois petits trucs.
01:12 Attends, je vais te dire quand ce sera prêt, Jeff.
01:16 Je suis patient avec toi, t'inquiète pas.
01:19 Donc on remercie à nouveau la NASA qui nous a permis de faire ces vidéos.
01:25 À la fin de la Coupe du monde, ça va décoller.
01:28 Donc là, juste pour vous montrer une montée.
01:37 Je vais faire ça comme ça.
01:39 Une montée, là, c'est le centre uruguayen.
01:43 Donc les Uruguayens sont en blanc.
01:44 Il y a le centre uruguayen qui a coupé la transmission en bout de ligne.
01:47 Et là, on voit toute la ligne qui monte,
01:48 tous les Uruguayens qui montent, qui mettent la pression.
01:51 L'action va être arrêtée parce qu'il y a eu un en avant au moment du plaquage.
01:54 Donc je remets l'action juste pour montrer ce centre-là qui est ici,
01:58 qui monte très fort.
02:00 Ça, c'est quelque chose qu'on va revoir souvent.
02:02 Il monte pour fermer les extérieurs.
02:04 Et c'est pareil, si on n'est pas vigilant, si on joue un peu facile,
02:08 ce genre de montée-là, ça peut faire très mal à une équipe.
02:12 Ça peut déboucher sur des pertes de balles.
02:14 Ça peut déboucher sur des gros plaquages.
02:15 Ça peut déboucher sur des interceptions.
02:17 Donc jouer à la baballe ne sera pas forcément une bonne idée.
02:22 J'arrête le partage.
02:24 Et je reviens à vous.
02:26 Et j'enchaînerai après avec un autre petit clip.
02:33 C'est pareil, c'est une action où on va voir deux choses, une montée.
02:37 Et puis on va commencer à s'intéresser à un joueur qui est...
02:40 J'arrive tout de suite, Jeff.
02:43 Tu peux nous dire qui c'est le joueur où il y a un gros suspect ?
02:49 C'est Manuel Ardao, en troisième ligne.
02:53 Qui est pas très haut, un numéro 6.
02:55 Qui est pas très haut, qui joue à Pénarol.
02:58 Et qui est un drôle de client.
03:01 Donc là, pareil, on va voir une montée de ce centre-là, en bout de ligne,
03:05 qui plaque fort.
03:06 Là, on voit un contre-ruck du numéro 12.
03:09 Il continue à mettre la pression, les Uruguayens autour.
03:12 Le jeu circule et là on va voir ce numéro 6 qui est là,
03:15 vite qui met un Italien au sol pour gratter, je crois que,
03:20 au final, l'arbitre lui demande de lâcher.
03:23 On va revoir peut-être un tout petit peu cette action,
03:25 juste pour se la remettre en tête.
03:27 Mais il y a la première montée du centre, comme on l'a vu tout à l'heure.
03:30 Centre ou ailiers, je ne sais plus.
03:31 La pression autour.
03:34 Et puis, ça monte de partout, ça cesse du désordre.
03:37 Vous voyez ce joueur qui se jette, qui est le pilier,
03:40 qui quasiment fait un...
03:41 On a l'impression qu'il fait presque un KO.
03:42 On va revoir ce pilier gauche, blanc au sol, qui fait presque un KO.
03:45 Et puis le 6, qui vient, qui se jette pour le grattage.
03:51 Ce joueur-là est vraiment taillé pour faire des grattages.
03:55 Et on va voir dans le clip suivant que c'est sa grande spécialité.
03:59 Alex, tu m'entends ?
04:01 Oui, je t'entends.
04:02 Remet, arrêtez le partage.
04:05 C'est pour les gens qui nous suivent.
04:06 Je peux remettre.
04:08 Tu peux remettre, puisqu'on a les droits,
04:11 vous avez les droits sur ce match.
04:13 Remet le 6 au moment où il fait ce grattage.
04:17 Après, c'est aussi à prendre en compte la discipline sur un match comme ça.
04:23 Je pense que les Uruguayens, comme tu l'as dit, vont mettre énormément d'émotion,
04:26 énormément d'engagement au début.
04:28 Et l'erreur serait de jouer à la 20 balles.
04:31 Je pense que le Caisse de France, vu la composition annoncée, ne le fera pas.
04:34 Donc, il va y avoir...
04:35 Et en plus, le public va toujours un peu aider le petit.
04:39 Si tu passes tout doucement l'attitude du 6, c'était il y a deux ans le match.
04:45 Oui.
04:47 On voit que demain, ce genre d'action, le 6 sera pénalisé.
04:54 Parce qu'on voit que son bras droit s'est légèrement déconnecté.
04:59 Si tu peux revenir.
05:02 Mais sa main gauche, elle tient constamment le maillot italien.
05:07 Et c'est justement sur cet aspect-là du jeu que les arbitres veulent favoriser l'attaque.
05:12 Le 6, avec une attitude comme ça, emportée par son émotion de main,
05:16 parce qu'il y aura beaucoup de grinta, tu l'as souligné, chez les Uruguayens,
05:21 sera pénalisé.
05:22 Pénalisé, ça veut dire que le Caisse de France ne va pas prendre les points.
05:26 Ils vont taper dans l'angle.
05:29 Ils vont imposer des ballons portés aux Uruguayens.
05:31 Mais comme tu l'as souligné aussi, à part Manuel Lendekar,
05:36 je ne pense pas qu'ils aient beaucoup de double-maître dans l'alignement
05:40 et des spécialistes de la touche.
05:41 Donc ils vont prendre des molles vraiment dans la figure,
05:44 qu'ils soient indisciplinés.
05:46 Et ça va faire cher, parce que souvent c'est molle, pénalité, avantage,
05:50 remolle, pénalité, carton.
05:53 Et tout d'un coup, c'est l'hécatombe avec un enchaînement de 2 ou 3 essais
05:58 quand on est en infériorité numérique.
06:00 Honnêtement, c'est un scénario qu'on pourrait voir demain.