Frédéric Escojido, conseiller délégué à l'enseignement supérieur et à la Ville de Nîmes, invité du 8h15 de France Bleu Gard Lozère.
Un déficit de 718 000€ plonge la Mission Locale de Nîmes en crise. Le directeur David Kugler a été licencié, la présidente Tiphaine Leblond a présenté sa démission, Frédéric Escojido hérite du dossier en "pompier de service".
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00:00 Ici, c'est le 6/9 de France Bleu-Garloser.
00:04 Il est 8h15 et donc ce dossier d'actualité que France Bleu-Garloser relate depuis quelques jours,
00:12 c'est la mission locale de Nîmes qui est en grosse difficulté.
00:16 Oui, il manque 718 000 euros pour boucler l'année.
00:19 La situation financière est très dégradée depuis le mois de juin.
00:22 Le directeur de la structure a été licencié, la présidente a présenté sa démission.
00:27 La mission locale aide environ 6 000 jeunes en difficulté chaque année à trouver des études, un emploi par exemple.
00:33 Bonjour Frédéric Escogido.
00:34 Bonjour.
00:35 Vous êtes conseiller délégué à l'enseignement supérieur de Nîmes
00:38 et vous avez été désigné par le maire justement pour prendre cette présidence de la mission locale laissée vacante.
00:43 Alors déjà, comment est-ce qu'on en est arrivé là ? Comment avec ce trou de 718 000 euros ?
00:48 Alors, bonjour à tous.
00:52 La mission locale est une structure effectivement importante qui accompagne tous les ans environ 6 000 jeunes
01:01 avec des financements importants, donc un autofinancement nul.
01:10 Et ces subventions, elles arrivent principalement de l'État, à hauteur de 85 %,
01:17 elles arrivent de la région, elles arrivent de l'Europe et elles arrivent des collectivités,
01:22 donc régions, agglomérations et villes de Nîmes.
01:25 La difficulté dans ce type de structure, c'est qu'à partir du moment où vous êtes financé essentiellement par des subventions,
01:33 vous avez souvent des problématiques de trésorerie pour arriver à fonctionner à partir du moment où vous avez un budget de 6 millions d'euros.
01:40 Et bien à ce moment-là, ça fait 10% !
01:42 Exactement.
01:43 Un peu plus.
01:44 Donc ça veut dire que 6 millions d'euros, il faut trouver les financements et il faut les avoir au bon moment.
01:50 Et souvent, les financements, les subventions arrivent souvent très tardivement,
01:58 ce qui conduit souvent ce type de structure à avoir des difficultés.
02:02 Là, en fait, on s'est retrouvé, je crois, dans cette situation que je suis en train de prendre en compte,
02:12 que j'ai été désigné fin de semaine dernière par le maire de Nîmes pour prendre cette présidence déléguée.
02:21 En fait, qu'est-ce qu'on constate ?
02:23 On constate d'abord une très forte augmentation de la masse salariale, à la fois au niveau des effectifs sur la dernière année.
02:31 Mais ça s'anticipait, donc ça veut dire qu'il y a eu un problème quelque part.
02:34 Il y a dû avoir sans doute...
02:36 Tout ce qui fait partie du structurel, il y a eu un problème de contrôle, non ?
02:40 Il y a dû avoir un problème de gestion, tout simplement.
02:43 C'est-à-dire que les effectifs ont augmenté de façon extrêmement importante.
02:48 Un certain nombre de subventions, et en particulier la subvention de l'Europe, le Fonds social européen,
02:53 qui met toujours du temps à arriver, est arrivé encore moins vite que d'habitude.
02:59 Et sans doute que la gestion de la structure, on va dire, qui méritait d'être beaucoup plus serrée, ne l'a pas été.
03:07 Et quelles sont les conséquences alors à court terme, notamment d'abord évidemment pour les jeunes,
03:13 les 6000 jeunes suivis chaque année, est-ce qu'ils vont pouvoir bénéficier des mêmes services ?
03:16 Alors aujourd'hui la réponse bien évidemment est oui.
03:19 Monsieur le maire m'a missionné pour prendre cette présidence déléguée et succéder à Tiffen-Leblon,
03:31 avec un objectif de pérenniser la structure.
03:35 Donc ça c'est bien évidemment la priorité absolue, et cela à très court terme.
03:41 Donc avec un objectif, pour pérenniser la structure,
03:47 avec un objectif de réunir les conditions de réussite de la mission locale,
03:53 et à la fois trouver des solutions pour le très court terme sur un plan financier.
04:01 Nous allons réunir cette semaine, dès cette semaine, le comité des financeurs,
04:06 avec l'État en tête, la région, Pôle emploi, les collectivités.
04:11 Ça veut dire éventuellement des coupes de budget ?
04:13 Donc ça c'est le premier point, ça c'est l'objectif à court terme,
04:16 parce que si nous ne trouvons pas des solutions,
04:18 effectivement la pérennité de la maison locale jeune de Nîmes Métropole sera mise en question.
04:25 Donc ça c'est le premier point.
04:27 Et le deuxième point, l'objectif en fait, c'est de préparer pour la fin du mois de septembre,
04:35 c'est-à-dire dans quelques semaines, dans quelques courtes semaines,
04:38 un plan de redressement stratégique, un plan de redressement organisationnel,
04:43 un plan de redressement financier et un plan de redressement social.
04:47 De toute façon, il faut à la fois régler le problème à très court terme,
04:51 d'où cette réunion des comités des financeurs,
04:54 pour lequel d'ailleurs Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, proposera une participation,
05:01 je ne vais pas vous la donner ce matin,
05:03 mais une participation dans ce cadre-là, lors du prochain conseil municipal qui a lieu le 23 septembre.
05:11 Participation de la ville de Nîmes.
05:12 Participation de la ville de Nîmes, mais bien évidemment,
05:14 il faut que l'ensemble des partenaires jouent dans la même direction.
05:19 Mais ça ne sera pas suffisant si parallèlement à ça, il n'y a pas un plan de redressement sérieux,
05:25 important, pour rendre viable la maison de l'emploi
05:30 et apporter les services tels qu'elle les apporte aujourd'hui, en 2023, mais en 2024 aussi.
05:36 Juste en quelques mots, rapidement, pour les salariés qui nous écoutent,
05:40 quel est leur avenir à moyen terme ?
05:42 Aujourd'hui, il y a deux types de salariés, il y a des CDI et il y a des CDD.
05:48 des CDD.