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Des responsables syndicaux et des militants écologistes sont jugés en correctionnelle à Niort ce vendredi pour avoir organisé des rassemblements contre les "bassines" à Sainte-Soline. David Bodin, secrétaire général de la CGT des Deux-Sèvres (mis en cause lors de la manifestation du 29 octobre) est soutenu par Sophie Binet présente sur place. 

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Transcription
00:00 La convocation de dirigeants syndicaux dans ce procès transforme ce procès en procès politique.
00:06 Je suis venue ici soutenir notamment David Baudin, le secrétaire général de la CGT des Deux-Sèvres,
00:11 qui est convoqué ici comme soi-disant organisateur de la manifestation,
00:16 avec un scénario qui vise à faire croire que c'est les manifestantes et les manifestants,
00:20 et notamment les organisations syndicales, qui sont responsables des graves violences qui ont été commises à Sainte-Sauline.
00:26 On sait depuis, grâce à de multiples observateurs indépendants, de la LDH à l'ONU,
00:32 en passant par de très nombreux et nombreuses journalistes,
00:35 que les violences ne sont pas le fait des manifestants et manifestantes,
00:38 mais sont le fait du dispositif de maintien de l'ordre qui visait à avoir une répression violente.
00:43 Je ne comprends pas Sophie Binet, je ne comprends pas.
00:45 Vous êtes en train de me dire que ce sont les policiers, enfin les forces de l'ordre,
00:49 qui ont provoqué les manifestants et que c'est pour cela qu'il y a eu des violences ?
00:55 Oui, ce que je suis en train de dire, c'est ce qu'ont dit tous les journalistes qui étaient présents sur place,
00:59 c'est que les violences policières ont précédé des violences des manifestants.
01:04 En fait, il n'y en a pas eu quand les tirs ont commencé,
01:06 que les tirs se sont faits sur des manifestantes et manifestants pacifiques,
01:10 avec pour résultat d'avoir plus de 200 blessés, dont 40 graves.
01:14 Et le point extrêmement grave, c'est que les directives des forces de l'ordre
01:18 ont interdit aux secours de pouvoir accéder au site pour évacuer les blessés,
01:23 dont certains avaient leur pronostic vital en jeu.
01:25 Donc aujourd'hui, ce n'est pas le procès de la CGT qu'il faut faire,
01:28 c'est le procès par contre des directives de maintien de l'ordre qui ont été données.
01:32 Mais Sophie Binet, cette manifestation, elle était interdite ?
01:35 Oui, elle était interdite, c'est vrai.
01:39 Mais aujourd'hui, c'est aussi le procès de la désobéissance civile que veut faire le gouvernement,
01:44 puisque nous avons entendu hier, avec beaucoup d'inquiétude,
01:47 le ministre de la Justice expliquer qu'il en avait ras-le-bol de la désobéissance civile.
01:51 Je rappelle que la désobéissance civile, c'est un mouvement qui est profondément pacifique
01:55 et qui vise à dire que parfois, oui, il y a des lois qui sont injustes qu'il faut contester.
02:00 S'il n'y avait pas de désobéissance civile, les femmes n'auraient toujours pas le droit de vote.
02:04 S'il n'y avait pas de désobéissance civile, il y aurait toujours l'apartheid en Afrique du Sud
02:08 ou des lois raciales aux Etats-Unis.
02:10 Donc aujourd'hui, la désobéissance civile, elle est d'intérêt général.
02:13 Cette manifestation à Sainte-Sauline, elle est d'intérêt général,
02:16 elle vise à dire que l'eau est un bien commun et qu'il faut travailler à son partage
02:21 au lieu d'augmenter son accaparement par les plus gros producteurs
02:24 et d'accélérer la course en avant d'un modèle productiviste
02:27 qui ne répond pas aux enjeux environnementaux et sociaux.

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