Revoir en intégralité "Morandini Live en direct de Melun « au coeur du trafic de drogue » sur CNews avec Jean-Marc Morandini qui est parti à la rencontre des habitants d’une tour pour montrer la réalité de la situation - VIDEO

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Revoir en intégralité "Morandini Live en direct de Melun « au coeur du trafic de drogue » sur CNews avec Jean-Marc Morandini qui est parti à la rencontre des habitants d’une tour pour montrer la réalité de la situation - VIDEO

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00:00:00 Nous sommes le jeudi 7 septembre, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:09 Nous sommes installés pour cette édition spéciale à Melun.
00:00:13 Et pourquoi Melun ? Et bien simplement parce que depuis plusieurs jours,
00:00:16 vous voyez sur CNews ces reportages qui sont tournés ici même où nous sommes,
00:00:20 dans le quartier de l'Allemand, puisque dans ce quartier,
00:00:25 il y a un point de deal qui est quasiment le point de deal le plus important de Melun.
00:00:31 Et ils sont installés, les dealers, dans une tour,
00:00:34 une tour qui est quasiment tenue par eux aujourd'hui.
00:00:37 Les habitants nous ont appelés à l'aide à plusieurs reprises,
00:00:39 ils ont vu les équipes de CNews et ils n'en peuvent plus de la situation dans ce quartier.
00:00:44 Alors on a décidé de venir avec de nombreux invités
00:00:47 qui vont m'accompagner pendant une heure et demie en direct
00:00:49 pour essayer de comprendre comment les choses se passent dans ce quartier
00:00:52 et comment les choses évoluent.
00:00:54 Il faut tout d'abord dresser un peu le portrait de ce quartier
00:00:58 et c'est clair qu'on est très loin de tout ce qu'on peut voir habituellement dans ce type de quartier
00:01:02 parce qu'on voit en général dans ces quartiers tenus par des trafiquants
00:01:06 des grandes tours de plusieurs étages, des accès difficiles dans ces quartiers.
00:01:10 Or là, l'accès est très simple puisqu'on est au bout d'une rue
00:01:14 à quelques centaines de mètres simplement de la sortie de l'autoroute.
00:01:18 Et puis également ce qui est notable, c'est que ce sont des petits immeubles qui sont là.
00:01:21 On n'est pas face à des grandes tours, on est face à des petits immeubles
00:01:25 dans un quartier qui est en plus commerçant.
00:01:27 À droite j'ai un supermarché, là-bas j'ai une pharmacie,
00:01:31 je vois un tabac, une boucherie, une boulangerie, un bar.
00:01:34 Même il y a un centre médical qui est caché par le camion
00:01:37 mais qui est juste là, qui est un centre SOS médecin.
00:01:40 Donc voilà, on ne peut pas dire vraiment et pas du tout
00:01:42 même que c'est un quartier qui est laissé à l'abandon.
00:01:45 On est dans un quartier où il y a de la vie
00:01:47 et pourtant à quelques mètres d'ici, on va essayer de rentrer tout à l'heure dans cette partie-là,
00:01:53 et bien à quelques mètres d'ici il y a cette tour qui est tenue par les dealers
00:01:58 et qui empêche en général l'accès.
00:02:01 Alors quand on est arrivé, les forces de l'ordre sont venues également.
00:02:05 On remercie le préfet d'ailleurs qui nous aide à monter cette émission.
00:02:09 Il y a des voitures banalisées qui ont circulé
00:02:12 et on a entendu résonner dans le quartier le fameux harra.
00:02:15 Vous savez, c'est le fameux cri des chouffres,
00:02:18 c'est-à-dire ceux qui sont là pour surveiller.
00:02:20 C'est leur fameux cri qui préviennent de la présence policière.
00:02:22 Ça a résonné un peu partout dans le quartier lors de notre arrivée.
00:02:26 Et puis nous, on va vous le dire, on est surveillés également depuis tout à l'heure.
00:02:32 Là-bas, il y a un groupe que vous voyez peut-être avec Marie,
00:02:36 qui est juste derrière nous, qui surveille ce qu'on fait depuis tout à l'heure,
00:02:40 qui surveille nos mouvements, qui surveille l'endroit où on va aller
00:02:44 et c'est cette rue qu'on doit prendre pour accéder justement à cet immeuble
00:02:49 dont on vous parle, cet immeuble dans lequel on va essayer de rentrer,
00:02:52 dans lequel on nous a expliqué qu'il y avait un barrage
00:02:55 également qui était tenu au cinquième étage de cet immeuble.
00:02:59 Il n'y a plus de lumière, les habitants vivent l'enfer au quotidien.
00:03:03 Donc voilà, on va essayer de vous montrer tout ça.
00:03:06 Je vais d'abord accueillir Denis Julomier qui est président d'Habitat 77.
00:03:10 Bonjour monsieur, merci d'être avec nous.
00:03:12 Vous allez être notre guide un peu pendant cette heure et demie
00:03:15 puisque ce sont des immeubles qui appartiennent à Habitat 77.
00:03:18 Alors ce qu'on va voir derrière appartient à Habitat 77.
00:03:20 Ce qui est intéressant dans ce quartier, c'est que comme vous l'avez dit,
00:03:22 c'est une mixité, il y a à la fois de l'accession à la propriété et du logement social.
00:03:26 Aujourd'hui, je le disais, moi c'est ce qui m'a surpris quand je suis arrivé,
00:03:30 c'est qu'on est dans un quartier qui semble être bien tenu,
00:03:32 un quartier avec des commerces parce qu'on entend souvent dire
00:03:35 le problème finalement c'est la vie dans ces quartiers,
00:03:37 une vie qui est insupportable dans ces cités,
00:03:40 une vie avec des tours, une vie où les jeunes ne savent pas quoi faire.
00:03:42 Or il y a des activités dans ce quartier.
00:03:44 Il y a des activités, vous avez juste derrière la boussole
00:03:46 qui est un centre social médiathèque qui a fait la commune,
00:03:48 il y a une école primaire qui a été totalement refaite.
00:03:50 C'est un quartier, vous l'avez dit, où il y a un centre médical,
00:03:53 il y a SOS médecins, il y a des commerces de qualité,
00:03:55 il y a des parcs publics et c'est à proximité du centre-ville.
00:03:58 Donc il y a un quartier où il n'y a pas de soucis et de problèmes en soi,
00:04:00 sauf ce point d'île qui est occupé maintenant depuis deux ans,
00:04:03 comme d'autres à Melun et comme d'autres en Seine-et-Marne
00:04:05 et comme d'autres en France sur lesquels on a du mal à agir.
00:04:08 Le point sensible c'est cette rue, en fait, c'est ça.
00:04:11 C'est cette rue qu'on va emprunter dans quelques instants.
00:04:14 Et au bout il y a cet immeuble qui est tenu,
00:04:16 on a essayé de s'approcher tout à l'heure,
00:04:17 on a vu qu'il y avait des jeunes devant qui sont assis,
00:04:20 qui surveillent, qui sont cachés parce qu'ils ont des lunettes de soleil.
00:04:24 Enfin voilà, ils voient qu'il est clair qu'ils n'ont pas envie d'être repérés.
00:04:28 Ils n'ont pas envie d'être repérés, ils sont là au quotidien,
00:04:30 ils filtrent au quotidien les locataires qui veulent rentrer,
00:04:33 ils cassent tout comme vous l'avez dit,
00:04:34 ils ont déglingué les portes, les luminaires, etc.
00:04:37 On a investi depuis deux ans à peu près 150 000 euros par an sur cette résidence
00:04:41 et on a mis en place de la vidéoprotection,
00:04:43 on a mis en place un certain nombre de moyens avec des équipes de proximité importantes,
00:04:47 mais on fait face aujourd'hui, on arrive au bout du bout.
00:04:49 Les locataires aussi, ils n'en peuvent plus.
00:04:51 Ce matin je voyais des collégiens descendre avec le cartable,
00:04:55 avec la lumière du téléphone portable pour pouvoir descendre les escaliers
00:04:58 puisqu'il n'y a plus d'ascenseurs et qu'ils sont de nouveau cassés.
00:05:00 Bonjour monsieur, vous habitez ce quartier ?
00:05:02 Non, lui, un peu plus loin.
00:05:04 Là, ils sont prêts à vous rencontrer ?
00:05:06 Oui, écoutez, on va aller rencontrer.
00:05:07 Je viens de les voir, ils sont prêts à vous rencontrer
00:05:09 parce que moi je suis quelque chose de tampon.
00:05:12 C'est-à-dire que moi j'ai horreur que ces personnes-là soient prises en otages
00:05:16 et je viens de les rencontrer.
00:05:17 Qui sont ces jeunes en fait ?
00:05:19 Ben, je ne les connais pas plus que vous,
00:05:22 mais qu'ils font créer un climat délétère et que les gens en ont marre.
00:05:28 Mais là, ils sont prêts à vous rencontrer.
00:05:29 On va aller les voir, c'est comment l'ambiance dans le quartier justement ?
00:05:32 Parce qu'on parle de ce point d'Aubdil, de cette tour qui est tenue,
00:05:34 vous, vous le vivez au quotidien, comment vous vivez ça ?
00:05:37 On parle souvent d'un État régalien.
00:05:39 On parle.
00:05:40 Là, il n'y a plus d'État.
00:05:43 Il n'y a plus rien.
00:05:45 Je ne sais pas, vous, monsieur ?
00:05:46 Je suis le directeur.
00:05:48 Je suis le président, je ne suis pas le directeur.
00:05:50 Je vous félicite.
00:05:51 Je vous félicite pour votre intervention ce week-end.
00:05:54 Je vous félicite pour pas mal de choses
00:05:56 parce que vous avez l'audace de dire.
00:06:02 L'audace.
00:06:03 Mais monsieur, qu'est-ce qu'il faut faire selon vous dans ce quartier ?
00:06:05 C'est quoi la solution ?
00:06:06 Vous vivez là depuis combien de temps ?
00:06:09 Il ne faut pas se cacher.
00:06:11 Il ne faut pas se cacher comme moi, je ne me cache pas.
00:06:13 Oui, parce que j'allais dire,
00:06:15 ce n'était pas du tout prévu que vous interviewniez,
00:06:16 mais on est là pour ça et pour donner la parole.
00:06:19 Donc il n'y a aucun cossis.
00:06:20 Mais vous vous montrez.
00:06:21 Mais ces gens-là, ils ne me font pas peur.
00:06:25 Mais il ne faut pas avoir peur.
00:06:26 Ils ne me font pas peur, ces gens-là.
00:06:27 Ils font peur à nos locataires.
00:06:28 Mais moi, je vais vous dire une chose, monsieur le président.
00:06:32 Dans les tours où les gens habitent,
00:06:35 je ne paierai même pas mon loyer, c'est tellement dégueulasse.
00:06:38 Là, vous louez des grottes.
00:06:42 Pourquoi ? Des jours comme ça.
00:06:44 Et puis là, il y a cinq minutes,
00:06:47 j'ai hâte de les voir.
00:06:48 Ils me disaient "Mourandini, moi je t'emmerde, je t'emmerde, je t'emmerde".
00:06:50 Là, ils sont forts.
00:06:52 Mais allez discuter avec eux, vous allez voir.
00:06:56 Maintenant, on va repartir sur une société internationale,
00:07:01 je vais vous dire.
00:07:02 Regardez ce qui se passe dans les pays africains, au Niger,
00:07:04 ceux-ci, ceux-là.
00:07:05 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:07:05 La France dehors, la France dehors.
00:07:07 Est-ce vrai ou pas ?
00:07:08 Ça, c'est autre chose.
00:07:10 Mais la question, c'est de savoir aujourd'hui
00:07:11 comment on règle le problème dans ce quartier, monsieur.
00:07:13 On va revenir sur la question qui se passe aujourd'hui.
00:07:16 Qu'est-ce qu'on dirait si on voudrait faire un nettoyage ?
00:07:19 Pour vous, il faut faire quoi ?
00:07:20 Il faut envoyer la police ? Il faut envoyer l'armée ?
00:07:22 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:07:23 Parce qu'à Marseille, par exemple, certains disent
00:07:24 c'est l'armée qu'il faut envoyer parce que les gens sont armés.
00:07:28 La police a des problèmes pour rétablir l'ordre.
00:07:30 Qu'est-ce qu'il faut faire ici, dans ce quartier ?
00:07:31 La préfecture a les moyens, la police a des moyens.
00:07:34 On arrive ici.
00:07:36 La préfecture met des moyens parce que nous,
00:07:37 on a eu les chiffres des interventions, par exemple,
00:07:39 et on s'aperçoit qu'il y a quasiment deux interventions
00:07:41 par semaine de police dans ce quartier.
00:07:43 Mais finalement, ça se reconstruit.
00:07:44 Vous avez la police autour de vous, là.
00:07:47 Vous en avez autour de vous, la police.
00:07:49 Là, ils sont à 40 mètres, ils vous insultent.
00:07:52 Qu'est-ce que vous faites ?
00:07:52 Les insultes, c'est pas grave.
00:07:53 Il n'y a pas de souci.
00:07:54 Ils peuvent nous insulter.
00:07:55 Justement, on a Christophe Gonzalès qui est avec nous,
00:07:57 qui est secrétaire régional de Seine-et-Marne,
00:07:59 Allianz Police Nationale.
00:08:00 Bonjour, monsieur.
00:08:01 Merci d'être avec nous.
00:08:02 On parle du rôle de la police.
00:08:04 Justement, le rôle de la police, aujourd'hui,
00:08:06 on le disait, la préfecture nous a communiqué les chiffres.
00:08:08 Il y a des saisies qui sont faites régulièrement dans ce quartier.
00:08:11 Il y a énormément d'actions de la police, mais ça continue.
00:08:14 Pourquoi, d'après vous ?
00:08:16 Pourquoi ?
00:08:16 Je pense que depuis de nombreuses années,
00:08:18 il y a une politique, on va dire, économique
00:08:20 qui a été mise en place par les différents gouvernements.
00:08:22 Il y a eu, effectivement, le travail au quotidien de mes collègues,
00:08:25 d'ailleurs que je salue, que ce soit les collègues d'investigation,
00:08:27 de voie publique en tenue ou en civile.
00:08:30 Malheureusement, il faut encore plus de moyens,
00:08:32 puisque en face, aussi, se développe.
00:08:34 Et le seul moyen, c'est un travail complémentaire
00:08:36 entre la justice, les partenaires institutionnels
00:08:38 et la police, bien sûr.
00:08:39 Le monsieur qui était là, qui habite le quartier, nous disait
00:08:42 "Mais regardez, les gens sont là, sont derrière."
00:08:44 En fait, ces gens-là, il n'y a pas de moyen de les arrêter,
00:08:46 il n'y a pas de moyen de les interpeller,
00:08:47 parce qu'on sait que c'est des chouffes, on va dire les choses.
00:08:50 On le sait, on le voit, depuis tout à l'heure, ils donnent des alertes,
00:08:52 ils sont là derrière à nous surveiller,
00:08:54 mais il n'y a pas de raison de les arrêter judiciairement ?
00:08:57 Judiciairement, en tant qu'ils ont sur la voie publique
00:08:59 la liberté d'aller et venir prévaut.
00:09:01 Maintenant, moi, mes collègues, tous les jours,
00:09:03 ce que je vous entendais tout à l'heure,
00:09:04 deux interventions par semaine, c'est même plusieurs par jour,
00:09:06 je vous le confie, que ce soit ici ou ailleurs, voire en Seine-et-Marne.
00:09:09 Non, je parlais dans ce quartier, c'est l'échiffre de la préfecture,
00:09:11 c'est deux interventions par semaine, ici, dans ce quartier,
00:09:13 en particulier autour de cet immeuble.
00:09:14 Je peux vous assurer qu'il y a des passages
00:09:16 et qu'ils sont quand même beaucoup plus réguliers et nombreux.
00:09:18 Là, ce qu'il faut se dire, c'est que c'est des mineurs
00:09:20 et que la loi en vertu des mineurs est quand même évolutive,
00:09:24 mais pas forcément toujours dans le bon sens.
00:09:26 Et s'il n'y a pas infraction, forcément, c'est compliqué.
00:09:29 Alors, ils sont interpellés, malheureusement,
00:09:30 ils sont relâchés dans l'heure ou dans la journée.
00:09:32 Et au vu du marché que ça leur apporte,
00:09:35 automatiquement, ils reviennent sur les points de deal.
00:09:37 Ça veut dire qu'il y a un peu aussi, chez les policiers,
00:09:39 l'envie de baisser les bras par moments ?
00:09:41 Parce que les arrêter pour les voir dehors une heure après,
00:09:43 ça ne sert à rien.
00:09:44 Alors, ça démotive.
00:09:45 Moi, je pense concrètement que mes collègues, eux,
00:09:47 ne sont pas démotivés.
00:09:49 Ils continuent à faire leur travail et bien et de belle manière.
00:09:52 Maintenant, il faut foncièrement des outils liés avec la justice.
00:09:57 Il faut des moyens de les interpeller, les présenter,
00:09:59 qu'ils soient mineurs ou majeurs,
00:10:00 et surtout les garder au chaud en prison, tout simplement.
00:10:03 En fait, vous, aujourd'hui, est-ce que vous êtes arrivé au bout
00:10:05 de ce que vous pouvez faire, vous, la police ?
00:10:07 Et maintenant, pour vous, la main, elle est du côté de la justice
00:10:09 et vous, vous ne pouvez pas faire plus.
00:10:10 Alors, on peut toujours faire plus ou différemment
00:10:12 et surtout mieux pour l'ensemble des administrés.
00:10:15 Là, ce qu'il faut, c'est encore plus de moyens,
00:10:16 notamment pour la Seine-et-Marne et pour Melun.
00:10:19 Je discutais tout à l'heure sur l'agglomération de Melun.
00:10:21 On a une perte d'effectifs sur le département,
00:10:23 moins de 180 fonctionnaires.
00:10:25 On a un nouveau préfet qui arrive, malheureusement,
00:10:27 force est de constater, parce qu'on est là,
00:10:28 pour nous, le syndicat majoritaire depuis de nombreuses années,
00:10:31 on a beaucoup trop de pertes d'effectifs
00:10:33 qui ne sont pas remplacées.
00:10:35 Et dans les années, dans les mois à venir,
00:10:36 ça ne va pas ranger les choses.
00:10:37 Pour essayer de lutter efficacement,
00:10:39 il faut être plus présent.
00:10:39 Et pour être plus présent, il faut des moyens.
00:10:41 – Excusez-moi, je vais vous poser une question sans doute basique,
00:10:43 mais on sait tous où est le trafic de drogue,
00:10:45 puisqu'on sait que c'est cet immeuble,
00:10:47 on sait qu'ils sont là,
00:10:49 on sait qu'ils sont là du matin au soir,
00:10:50 parce que je parlais tout à l'heure
00:10:52 avec certains de vos collègues policiers,
00:10:53 qui me disaient, en fait, on est dans un quartier
00:10:55 où ce n'est même pas un trafic de drogue à partir de 15h,
00:10:57 c'est 24/24, 7 jours sur 7,
00:11:00 donc ce qui veut dire que là, en ce moment,
00:11:01 il y a sans doute du trafic qui est en train d'être fait.
00:11:03 Mais finalement, on sait où, on sait quand, on sait comment,
00:11:06 et ça continue.
00:11:07 – Oui, malheureusement, effectivement, c'est un constat.
00:11:09 Alors là, on peut être dans la rue parallèle,
00:11:11 ce serait la même chose.
00:11:12 Ils ont une forme aussi de travail, si je puis dire ça comme ça,
00:11:15 et jour et nuit, 7 jours sur 7,
00:11:17 moyennant 50, 100 euros, les choux sont là,
00:11:19 ils continuent à travailler,
00:11:21 et l'appât du gain fait que c'est un puits sans fond.
00:11:23 – Mais par exemple, on ne peut pas mettre une voiture de police
00:11:25 en permanence devant cet immeuble,
00:11:28 qui empêcherait que le trafic se fasse ?
00:11:29 – Déjà, on n'a pas assez de moyens d'une part,
00:11:32 et il y a d'autres faits, il y a d'autres événements
00:11:35 où la police est à droite et à gauche,
00:11:37 on a les missions de police secours,
00:11:38 il y a le coeur de métier, et effectivement…
00:11:40 – C'est un manque d'effectifs en fait ?
00:11:41 – Il n'y a pas que le fait d'un manque d'effectifs,
00:11:43 il y a une réponse pénale qui n'est pas assez ferme,
00:11:45 clairement, que ce soit pour les mineurs,
00:11:47 et concernant les infractions,
00:11:49 on nous parle d'amende forfaitaire délictuelle,
00:11:51 mais bon, à un moment donné,
00:11:52 il faut vraiment être beaucoup plus répressif,
00:11:55 interpeller, et mettre carrément l'état de nuire
00:11:58 de tous ces individus.
00:12:00 – Merci beaucoup, en tout cas, merci Christophe Gonzalès,
00:12:02 secrétaire régional de Seine-et-Marne,
00:12:04 Alliance Police Nationale.
00:12:05 On va essayer de se rapprocher peut-être de cette rue,
00:12:08 on va commencer à la prendre ensemble
00:12:11 et en direct si vous voulez bien.
00:12:14 C'est vrai que c'est intéressant d'entendre cet habitant
00:12:16 qui vous félicite malgré tout
00:12:18 pour les différentes actions qui sont faites,
00:12:20 mais qui en même temps constate
00:12:21 que la situation reste assez terrible.
00:12:24 – Oui, mais elle reste assez terrible
00:12:25 parce que je pense qu'en effet,
00:12:26 et comme le disait le représentant de la police,
00:12:28 tout le monde fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il a,
00:12:30 que ce soit le bailleur, que ce soit la police,
00:12:32 que ce soit la ville,
00:12:33 mais on le voyait, le syndicat de police a indiqué
00:12:35 un manque d'effectifs de 200 personnes sur la Seine-et-Marne,
00:12:38 30 sur le territoire de Molin,
00:12:40 donc on voit bien qu'il faut beaucoup plus de moyens
00:12:41 et des actions fortes.
00:12:43 Moi je pense qu'il faut un vrai plan d'action gouvernemental
00:12:45 sur ces quartiers,
00:12:46 avec des moyens considérables pour la justice et pour la police.
00:12:49 On voit aussi aujourd'hui par exemple,
00:12:51 nous il y a carrément une nourrice,
00:12:53 on sait qu'il y a une nourrice dans cet immeuble,
00:12:55 il y a une procédure qu'on a demandé d'expulsion,
00:12:57 aujourd'hui elle n'est pas encore aboutie
00:12:59 parce que ça met beaucoup de temps au niveau de la magistrature
00:13:01 et on voit aussi suivant les jugements
00:13:03 que c'est parfois très long.
00:13:04 On y arrive, on a réussi à la faire tirer sous joie,
00:13:06 mais ici c'est un petit peu plus compliqué,
00:13:09 mais je pense qu'il faut des moyens beaucoup plus conséquents.
00:13:11 Aujourd'hui, alors là on est vraiment dans ce quartier
00:13:17 qui est le quartier qui pose problème a priori,
00:13:20 on va essayer de s'approcher...
00:13:22 C'est celle-ci, la tour du 9 de Claude Bernard à Molin.
00:13:25 Que Marie va peut-être nous montrer,
00:13:26 voilà c'est la tour qui est là.
00:13:28 Avec les moteurs qui sont en bas,
00:13:30 qui sont là tous les jours.
00:13:31 Et qui filment.
00:13:33 On ne vous filmera pas, de toute façon on filmera les pieds.
00:13:36 Vous voulez nous parler ou pas ?
00:13:38 Vous ne voulez pas ?
00:13:40 D'accord.
00:13:41 Je voudrais qu'on prenne Patrick Mboyo-Bakambo
00:13:45 qui est avec nous normalement quelque part,
00:13:48 qui est là, venez monsieur.
00:13:50 Merci d'être avec nous
00:13:54 et c'est vrai que vous vous êtes cherchant
00:13:55 en droit public et sciences politiques
00:13:57 à l'université Paris-Saclay,
00:13:58 là on est au cœur du problème,
00:14:00 on est au cœur du problème de ces quartiers
00:14:01 avec la drogue
00:14:02 et avec les différentes personnes qui sont là.
00:14:05 On est entouré, on va le dire,
00:14:07 là actuellement on est assez entouré.
00:14:09 C'est vrai qu'on ne se sent pas dans une sécurité formidable.
00:14:13 Ces jeunes-là, qu'est-ce qu'il faut leur dire ?
00:14:15 Bonjour, ce qu'il faut faire comprendre aux jeunes
00:14:17 et aux téléspectateurs aussi,
00:14:18 c'est que c'est un enjeu d'abord de santé publique,
00:14:21 la drogue, mais aussi de sécurité publique.
00:14:23 Imaginez, nous sommes ici,
00:14:25 on est en train de faire une émission,
00:14:26 mais personne ne se sent en sécurité en réalité.
00:14:29 Parce qu'il y a un trafic qui a pris place.
00:14:32 On a une difficulté dans ce problème,
00:14:33 c'est que les jeunes qui se sont livrés
00:14:36 dans le commerce,
00:14:38 dans le deal des produits stupéfiants, psychotropes,
00:14:42 se retrouvent facilement sur le plan financier
00:14:44 dans ce business.
00:14:45 Et à partir du moment où ils gagnent l'argent,
00:14:47 un jeune qui s'est fait 100, 200 euros par jour,
00:14:49 vous multipliez par 30,
00:14:51 vous avez le nombre,
00:14:52 et vous avez 3000 balles, voire 6000 balles par mois.
00:14:56 Comment le faire sortir de cet engrenage
00:14:58 pour lui faire comprendre qu'avec un travail normal,
00:15:02 le jeune peut gagner 1500, 2000 euros par mois ?
00:15:05 Mais il faut aussi lui faire comprendre une chose,
00:15:07 que la drogue peut, bien sûr, rapporter très vite.
00:15:10 Mais derrière, il y a des années de prison qui vont venir.
00:15:12 Alors derrière, c'est un travail de fermeté,
00:15:14 de la police, un travail d'éducation,
00:15:17 des éducateurs, des encadrants,
00:15:18 mais aussi de l'école qui doit participer là-dedans.
00:15:21 C'est le message que je pense qu'on doit faire comprendre aux jeunes.
00:15:23 La fermeté, la prévention par l'éducation d'une part,
00:15:25 mais aussi la fermeté par la répression d'autre part
00:15:27 afin de dissuader.
00:15:28 Mais ces jeunes, ils gagnent beaucoup d'argent.
00:15:30 C'est évident que c'est des jeunes qui gagnent en faisant chouffe.
00:15:33 Ils gagnent tous beaucoup d'argent.
00:15:34 Ils gagnent 3000, 4000 euros peut-être par mois.
00:15:36 Vous, vous allez leur dire, il va falloir venir travailler.
00:15:39 Il va falloir gagner peut-être 1200, 1300 euros
00:15:42 en ayant un travail régulier.
00:15:45 Ils vont vous rironer.
00:15:46 Ils vont vous dire non, ils préfèrent rester là
00:15:47 malgré les risques, malgré les dangers.
00:15:49 Ils préfèrent rester là et continuer à faire la surveillance.
00:15:52 Bien sûr, puisque la part du gain, il est là.
00:15:55 Mais simplement, l'argent n'est pas tout.
00:15:57 C'est pour cela que je parle du problème d'éducation,
00:15:58 de la responsabilisation.
00:16:00 J'étais très content d'apprendre par les violences
00:16:03 qu'on a connues fin juin, début juillet.
00:16:05 Le fait qu'on a responsabilisé les parents
00:16:08 pendant trop longtemps.
00:16:09 On a fait comprendre aux parents
00:16:10 qu'ils n'avaient qu'une autorité résiduelle sur leurs enfants
00:16:13 et que c'était l'État qui prenait la main.
00:16:14 Mais maintenant qu'on a responsabilisé les parents,
00:16:17 je pense que ça fait partie de la prévention.
00:16:19 Mais aussi derrière, c'est la répression qui doit suivre
00:16:22 puisque l'usage des drogues est puni d'un an d'apprisonnement.
00:16:26 Le trafic est puni de cinq ans au maximum,
00:16:29 mais aussi des amendes.
00:16:30 Derrière, bien sûr, on ne peut pas aller au-delà
00:16:32 de ce que prévoit la loi sur la peine.
00:16:33 Mais simplement, il faut qu'il y ait une certaine fermeté
00:16:35 derrière dans la répression.
00:16:37 Pour moi, je pense que c'est le mécanisme qui peut y aller.
00:16:39 Derrière, en amont aussi, on peut utiliser,
00:16:41 ou en parallèle, d'autres mécanismes,
00:16:43 notamment l'utilisation de la commande publique
00:16:45 comme moyen d'insertion des jeunes.
00:16:47 Puisque ces jeunes, souvent, se retrouvent désœuvrés.
00:16:49 Ce n'est pas par hasard.
00:16:50 Ce n'est pas du jour au lendemain
00:16:51 qu'ils quittent l'école pour se lancer dans la drogue.
00:16:53 Il y a au moins un passage à vide qui se passe.
00:16:56 Comment utiliser le passage à vide des jeunes
00:16:58 pour ne pas qu'ils sombrent quelque part ?
00:17:00 C'est là que se trouve le nœud du problème.
00:17:02 Entre le décrochage et le basculement,
00:17:05 ou la bascule au niveau de la drogue,
00:17:07 il y a un passage à vide.
00:17:08 Et c'est là que se situe le nœud du problème
00:17:10 et qu'il faut beaucoup faire le travail.
00:17:12 Moi, je ne vois pas...
00:17:12 - Qui va leur expliquer ça ?
00:17:13 Nous, on aimerait bien leur parler pour leur expliquer.
00:17:15 Mais qui va leur expliquer ça aujourd'hui ?
00:17:17 - L'école, les parents, la responsabilisation des parents.
00:17:20 Il faut que ça continue.
00:17:21 Il faut que l'État continue à accompagner les parents
00:17:24 dans leur autorité parentale.
00:17:26 Ce n'est pas de l'autoritarisme.
00:17:27 - C'est trop tard parce que ces gens-là qui sont face à nous,
00:17:30 ils ont 18, 20 ans.
00:17:32 Je pense que c'est trop tard.
00:17:33 Vous n'allez pas aujourd'hui dire à leurs parents,
00:17:35 leur dire "arrêtez, allez travailler,
00:17:37 allez faire caissier ou vendeur dans un grand magasin".
00:17:40 Vous ne pouvez pas leur dire ça.
00:17:41 Ils vont vous rironer.
00:17:42 - Peut-être pour eux, c'est trop tard.
00:17:43 Mais pour ceux qui viennent derrière,
00:17:45 puisque c'est comme l'école.
00:17:46 Une école, vous voyez, il le dit, il ne travaille pas.
00:17:49 Il est en train de lire, mais il ne travaille pas.
00:17:50 Donc c'est justement...
00:17:51 - Mais juste, vous ne travaillez pas.
00:17:55 Pourquoi vous ne travaillez pas ?
00:17:56 Parce que vous ne trouvez pas de travail ?
00:17:58 - On travaille.
00:17:59 - Là, vous travaillez ?
00:18:01 - On est légal.
00:18:02 - Pourquoi ? Pardon ?
00:18:03 - Ils nous donnent de l'intérim.
00:18:04 - On vous donne de l'intérim.
00:18:06 - Moi, je peux vous poser une question.
00:18:07 Vous voyez, il y a des travaux qui sont en train d'être faits là.
00:18:09 Si on vous propose par exemple pour les travaux,
00:18:11 la commande publique, les marchés des travaux dans votre ville,
00:18:14 si on peut se servir de vous, les jeunes,
00:18:19 vous donner du boulot dans votre quartier,
00:18:20 est-ce que vous serez prêt à le faire ?
00:18:21 - Les pieds, les pieds, c'est les pieds.
00:18:23 - Est-ce que vous serez prêt à le faire ?
00:18:24 Puisque c'est une proposition principale que moi j'apporte dans mes recherches,
00:18:28 utiliser la commande publique pour insérer les jeunes,
00:18:31 surtout dans le temps de passage à vide.
00:18:32 - Avec ton langage, la réponse, tu la connais vraiment.
00:18:36 Je ne vais pas parler, non, je ne vais pas parler.
00:18:37 Je vais parler avec lui, de lui à moi.
00:18:40 - Non, non, on va pas, c'est pas si.
00:18:41 - On a des fiches de paye, réparer juste les ascenseurs.
00:18:44 - Et là, vous parlez des parents, mais pour ceux qui n'ont plus de parents.
00:18:46 - C'est tout.
00:18:47 - Vous avez mis des choses en place.
00:18:49 - Des suivis ?
00:18:50 - Vous, vous réclamez rien à l'État, c'est ce que vous dites.
00:18:51 - Rien de question, juste des réparations et des choses qui doivent être faites.
00:18:54 - Pour ceux qui n'ont plus de parents.
00:18:57 - Les mamans, c'est nous on les aide.
00:18:58 - Vous avez mis un signe ?
00:18:59 - C'est nous on les aide tous les jours à manger et se balader.
00:19:01 - Est-ce que vous avez compris c'est à quel moment que ça dégringole ?
00:19:03 - Ah.
00:19:04 - Alors, c'est très intéressant ce qui est dit.
00:19:07 - Vous parlez pas de Pierre Palma, tout ça.
00:19:09 Ça, c'est, on oublie.
00:19:10 Pierre Palma, ça, vous l'oubliez.
00:19:12 Donc là, c'est les mamans qu'on parle.
00:19:14 Les personnes âgées, c'est nous on les aide.
00:19:16 Y'a personne qui les aide.
00:19:18 Ni la police, ni les pompiers, ni personne.
00:19:20 - On est super respectueux, contrairement à ce qu'ils disent eux.
00:19:22 - Même la mairie, ils font rien à nous.
00:19:24 - C'est très intéressant ce que vous dites.
00:19:25 C'est que, en fait, vos familles ont besoin d'argent pour vivre.
00:19:28 C'est ça, et c'est l'argent que vous ramenez.
00:19:30 Et ils vivent grâce à ça, c'est ça.
00:19:32 - On fait de l'intérim, on fait tout ce que vous voulez.
00:19:34 Mais là, comment vous faire sans un censeur, sans rien du tout ?
00:19:37 - Mais qui c'est qui casse ?
00:19:40 Qui c'est qui casse ?
00:19:41 - Une pause du travail, une chance.
00:19:43 - Vous croyez qu'on va pas la saisir ?
00:19:44 - Y'a rien qui est cassé.
00:19:45 C'est des pièces qui sont pas réparées.
00:19:46 - Mais venir ici, nous envoyer les forces de l'ordre.
00:19:48 - C'est partout comme ça.
00:19:49 - Et que ça se passe mal, juste après en plus.
00:19:51 - C'est partout comme ça.
00:19:52 - Ça sert à quoi ?
00:19:53 - Tous les ascenseurs de France, ils sont comme ça.
00:19:54 - Qu'est-ce que vous pensez ?
00:19:55 - C'est un problème.
00:19:56 - Par exemple, les facilitateurs de commandes publiques qui viennent vous chercher.
00:20:01 On met la police de côté.
00:20:03 - Avec les employeurs directement.
00:20:04 - Vous, vous voulez du boulot, en fait.
00:20:05 C'est ça, c'est ce que vous dites.
00:20:06 Vous voulez un boulot fixe, un contrat à durée indéterminée, gagnez de l'argent.
00:20:10 - Tout simplement.
00:20:11 - Vous êtes sûr ?
00:20:12 - C'est ça qu'on veut.
00:20:13 - Vous êtes sûr que quand on vous les envoie, et demain, ces trafics s'arrêtent, vous commencez à travailler ?
00:20:16 - Vous êtes en train de parler comme ça parce qu'il y a les caméras.
00:20:19 - Le travail va jamais s'arrêter.
00:20:20 - Quand les caméras vont partir, là, ça va être un autre langage.
00:20:22 - Moi j'ai une question.
00:20:23 Est-ce que demain, les ascenseurs vont être réparés ?
00:20:24 - Le travail va jamais s'arrêter.
00:20:25 - Ça c'est un truc important.
00:20:26 - On a le monsieur de l'habitat 77.
00:20:27 Venez, attendez, il est là.
00:20:28 - Il est là ?
00:20:29 - Oui, les ascenseurs sont régulièrement réparés et régulièrement cassés, justement, par vous.
00:20:33 - Il faut pas qu'il fasse l'ascenseur.
00:20:34 - Non, non, non, non.
00:20:35 - Non, non, vous êtes sur votre bureau, on est dans le bâtiment.
00:20:38 - Non, je ne suis pas dans le bureau.
00:20:39 - Arrêtez de dire non.
00:20:40 - Je suis désolé.
00:20:41 On a mis 150 000 euros par an, à peu près, pour les réparations.
00:20:44 On est venu il y a un an, on a tout repeint.
00:20:46 On a tout repeint.
00:20:48 - Il y a deux secondes, il va...
00:20:49 - Laissez-moi finir.
00:20:50 On a tout repeint il y a un an avec une société dont on a dû mettre, une société de protection,
00:20:53 pour qu'elle puisse travailler sans être inquiétée, d'accord ?
00:20:57 Ça nous a coûté, simplement, pour la mise en sécurité, 50 000 euros, 100 000 euros.
00:21:01 Les portes, elles ont été cassées fin dernier, 60 000 euros qu'on a mis sur les portes.
00:21:05 Donc, il y a un moment donné...
00:21:06 - Les ascenseurs sont cassés.
00:21:07 - Mais les ascenseurs, c'est pareil.
00:21:08 On les répare régulièrement.
00:21:09 - Mais qui casse les ascenseurs ?
00:21:11 Juste, parce que j'ai du mal à comprendre.
00:21:13 Parce que eux disent...
00:21:14 - C'est pas réparé, c'est pour ça qu'il marche pas.
00:21:16 Il fonctionne deux semaines et après, il marche plus.
00:21:18 C'est juste ça.
00:21:19 Avec la police, en gros, quand ils les forcent.
00:21:21 Donc, si vous forcez une porte d'ascenseur, c'est normal qu'il faut changer la pièce.
00:21:24 On est d'accord ? Vous êtes réparateur ? Non.
00:21:26 Donc, si le réparateur, il vient et qu'il a pas de pièce, ça va pas être réparé.
00:21:30 Donc là, on a un problème qui veut pas être réparé et voulait pas être bloqué.
00:21:33 - Tout simplement, pour revenir au travail, collaborer avec des employeurs,
00:21:36 parler avec des employeurs, envoyer des employeurs.
00:21:39 Nous, on va travailler, on veut travailler, nous.
00:21:41 - Merci de nous avoir parlé, en tout cas.
00:21:47 Merci, parce que c'est intéressant.
00:21:49 Faut remettre les choses en place.
00:21:51 Parce que quand ils mentent, nous, on n'est pas là.
00:21:53 Parce que des mensonges, ils en balancent.
00:21:55 Le trafic, il existe dans cet immeuble.
00:21:57 - Mais si, en tant que politique, cet appel doit être là où ils sont.
00:22:01 Et je pense que le fait que tout simplement vous dialoguez avec nous,
00:22:03 ça montre que vous avez de la volonté.
00:22:05 - Première nécessité, demain, on n'est plus là, on n'arrive plus à manger.
00:22:08 C'est qui qui va nous nourrir ?
00:22:10 Vous pouvez pas répondre, vous. Vous êtes sous une 7 habitat.
00:22:13 Monsieur, rapprochez-vous.
00:22:15 - Des offres dans le poids, il y en a dans le territoire.
00:22:17 - Quand ils mentent, ils attendent 1200 personnes pour aller travailler.
00:22:20 - C'est qui qui vient nous le dire, nous, à nous ?
00:22:22 - Reposez votre question à monsieur Poggiott.
00:22:24 - C'est à quel ?
00:22:26 - Il manque des gens pour venir vous chercher.
00:22:28 C'est ça, en réalité.
00:22:30 Vous avez besoin qu'on vienne vous chercher.
00:22:32 - Même quand on se déplace, à la fin, on n'a bouché à rien du tout.
00:22:34 - Je pense que le message va passer.
00:22:36 Il est de la responsabilité des autorités,
00:22:38 de la mairie, avec la mission locale,
00:22:40 de l'intercommunalité,
00:22:42 voire même de la région, parce que c'est la responsabilité de la région
00:22:44 de travailler, d'amener les jeunes dans l'insertion professionnelle.
00:22:46 - Il y a ceux-là, les missions locales, il y a Pologne 3,
00:22:48 il y a les INDS...
00:22:50 - Reposez votre question à monsieur Poggiott.
00:22:52 - ...de venir vous chercher.
00:22:54 Et ça, je pense que cet appel doit être entendu.
00:22:56 Moi, je l'ai dit en tant que chercheur.
00:22:58 - C'est à quel ?
00:23:00 - Je comprends plus, en fait, votre problème.
00:23:02 - Le problème, ça, je l'ai dit en tant que chercheur, pas en tant que politique.
00:23:04 Cet appel doit être entendu de venir chercher le jeune,
00:23:06 de ne pas négliger cela.
00:23:08 - Je parle à la culture, quand on parle à vous, et surtout avec les journalistes.
00:23:10 Déjà, le dialogue, c'est un premier pas.
00:23:12 - Est-ce qu'il y a des gens qui viennent vous parler ?
00:23:14 Est-ce qu'il y a des gens de la mairie ?
00:23:16 Est-ce qu'il y a des gens qui viennent essayer de comprendre quels sont vos problèmes ?
00:23:18 - Non, ceux qui viennent nous parler, c'est ceux qui nous connaissent vraiment.
00:23:20 Réellement, c'est eux qui viennent nous parler.
00:23:22 Ceux qui sont là pour nous parler de base,
00:23:24 l'État, ils ne viennent pas.
00:23:26 Tout simplement.
00:23:28 - Et il n'y a pas d'association qui s'occupe de vous ?
00:23:30 Il n'y a pas de services sociaux ?
00:23:32 - Les associations, elles restent à leur place.
00:23:34 Elles ne viennent pas nous chercher. Il faut venir au cœur du problème.
00:23:36 Tout simplement, c'est tout.
00:23:38 - Quand on vient, il n'y a rien.
00:23:40 - Les bois d'intérim, ils vont où ?
00:23:42 - Les bois d'intérim.
00:23:44 - Vous pensez vraiment qu'on va construire une vie en travaillant l'intérim ?
00:23:46 - Tout à l'heure, un de vos collègues qui était là
00:23:48 disait "le trafic ne s'arrêtera jamais".
00:23:50 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:23:52 - Attendez, attendez.
00:23:54 - Vous n'allez pas vous battre entre vous, en plus ?
00:23:56 - Qu'est-ce que tu fais, là ?
00:23:58 - Il disait "le trafic ne s'arrêtera jamais".
00:24:00 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:24:02 - Il ne va pas s'arrêter si ça continue comme ça. Bien sûr.
00:24:04 Oui, je vous le dis clairement.
00:24:06 Il ne va pas s'arrêter.
00:24:08 - Merci. On va essayer d'avancer,
00:24:10 de voir ce qui se passe dans cette immeuble.
00:24:12 - Bonjour. Je suis locataire dans cette tour.
00:24:14 - Oui.
00:24:16 - En effet, il y a la problématique du trafic.
00:24:18 - Vous voulez qu'on voie votre visage ou pas ?
00:24:20 - Peu importe.
00:24:22 - D'autres problématiques derrière.
00:24:24 Nous, en tant que locataire, on subit bien entendu
00:24:26 tout ce qui se passe.
00:24:28 On subit aussi, avec tout le respect que vous donnez à monsieur Gélémet,
00:24:30 on subit aussi l'abandon.
00:24:32 L'abandon de la part d'habitants.
00:24:34 Hier encore, j'ai appelé vos services
00:24:36 parce qu'il n'y avait pas du tout
00:24:38 d'électricité dans les parties communes.
00:24:40 Partie commune qu'on est obligé d'emprunter pour descendre
00:24:42 puisqu'on n'a pas d'ascenseur.
00:24:44 Depuis 8 août, monsieur Gélémet, on n'a pas d'ascenseur.
00:24:46 Depuis avril, le petit ascenseur est à l'arrêt.
00:24:48 J'ai des mères de famille qui descendent
00:24:50 avec des bébés dans les bras,
00:24:52 dont une qui s'est déjà cassée la figure.
00:24:54 On n'en peut plus.
00:24:56 Les gens vont rentrer en dépression.
00:24:58 On est envahi par les cafards.
00:25:00 On a beau traiter.
00:25:02 Moi, personnellement, je passe des sommes astronomiques
00:25:04 dans les traitements.
00:25:06 Vous vous habitez dans cette tour ?
00:25:08 On en a ras-le-bol.
00:25:10 Sincèrement, on en a ras-le-bol.
00:25:12 On est lâchés par tout le monde.
00:25:14 On est lâchés par le bailleur, par l'Etat.
00:25:16 On fait des démarches. On fait que ça.
00:25:18 On appelle. Encore hier, je passe mon temps à appeler.
00:25:20 On n'en peut plus.
00:25:22 Il faut que ça cesse.
00:25:24 Je vais répondre.
00:25:26 Sur cette tour, en 2018,
00:25:28 j'ai pris la présidence il y a 4 ans.
00:25:30 Elle était sous filet, cette tour,
00:25:32 en train de tomber en ruine.
00:25:34 On a tout réhabilité en 2018 pour pratiquement 200 000 euros.
00:25:36 On met tous les 150 000 euros de rénovation.
00:25:38 En décembre dernier,
00:25:40 on a mis 60 000 euros sur les portes d'immeubles.
00:25:42 On a refait l'électricité.
00:25:44 On a refait les peintures des parties communes.
00:25:46 Il y a des gardiens sur l'Allemond.
00:25:48 Il y a des passages, 2 fois par semaine,
00:25:50 sur les parties communes pour le nettoyage.
00:25:52 Et une fois par jour,
00:25:54 tous les matins, dans le hall.
00:25:56 Mais à un moment donné, par ce trafic,
00:25:58 on peut aller dans les résidences à côté
00:26:00 et en effet, je comprends, madame,
00:26:02 elle vit un enfer, parce que c'est régulièrement sale, dégueulasse,
00:26:04 parce que les dealers pissent partout,
00:26:06 jettent leur détritus.
00:26:08 Vous allez voir ce que vous allez voir sur le sol.
00:26:10 Ce n'est pas les locataires qui le mettent,
00:26:12 ce n'est pas Habitat 127 km.
00:26:14 Donc nous, on met des moyens considérables,
00:26:16 qu'on prend sur nos moyens à nous.
00:26:18 On a mis aussi des équipes de sécurité, de tranquillité résidentielle.
00:26:20 On a investi sur la ville de France.
00:26:22 - Vous entendez le désespoir de madame.
00:26:24 - On a refait les portes de l'immeuble.
00:26:26 Ça a été fait n'importe comment, monsieur Jelomir.
00:26:28 On ne refait pas des portes,
00:26:30 on ne remet pas des choses, on ne refait pas des gros travaux
00:26:32 à partir du moment où vous voyez qu'il y a encore un trafic.
00:26:34 Vous avez mis la charrue avant les bœufs.
00:26:36 Je suis désolée.
00:26:38 Il y a des choses à votre portée que vous pouvez faire.
00:26:40 L'insalubrité des logements, monsieur Jelomir.
00:26:42 Le traitement des cafards, les rats.
00:26:44 - Mais les rats, pourquoi ils sont là ?
00:26:46 On peut aller voir, c'est justement...
00:26:48 Pourquoi ils sont dans cette tour et pas ailleurs ?
00:26:50 - Bien avant le trafic, monsieur Jelomir.
00:26:52 Ça fait deux ans qu'ils sont là.
00:26:54 Ça fait déjà plus de deux ans qu'il y a des problèmes.
00:26:56 Ça fait plus de deux ans que le petit ascenseur est à l'arrêt.
00:26:58 Tout est remis sous couvert du trafic de stupes.
00:27:00 Le trafic de stupes, c'est une chose, monsieur Jelomir.
00:27:02 Vos devoirs, vos obligations de bailleurs, c'est un un et une autre.
00:27:04 - Mais c'est ce qu'on fait, madame.
00:27:06 Les cafards et les rats...
00:27:08 - C'est le même problème, il n'y a pas de trafic.
00:27:10 - C'est très étonnant d'ailleurs, votre bienveillance vis-à-vis des dealers
00:27:12 qui sont le véritable problème ici de cette région.
00:27:14 - Mais les cafards et les rats, ce n'est pas lié aux dealers, par exemple.
00:27:16 - Mais on passe régulièrement.
00:27:18 Mais si c'est lié, parce que quand vous pissez,
00:27:20 vous faites des déchets tous les jours, c'est ça qui a...
00:27:22 - Il n'y avait pas de trafic. Ils sont venus il y a deux ans.
00:27:24 Il y a deux ans, monsieur Jelomir, j'appelais des...
00:27:26 - Je ne vous permet pas de dire ça, c'est ce qu'on fait
00:27:28 quand on dépense 150 000 euros par an ici sur ce truc.
00:27:30 Le vrai problème, c'est le deal.
00:27:32 - Mais les cafards et les rats...
00:27:34 - Mais les bienveillance vis-à-vis des dealers qui sont...
00:27:36 - Mais on passe régulièrement.
00:27:38 - Mais si c'est lié, parce que quand vous pissez...
00:27:40 - Il n'y avait pas de trafic.
00:27:42 - On va aller voir.
00:27:44 - Ça, c'est à votre portée, monsieur Jelomir.
00:27:46 - Ils sont venus, j'avais aux services pour leur faire état
00:27:48 des problématiques qu'on avait.
00:27:50 Le petit ascenseur, monsieur Jelomir,
00:27:52 depuis que j'habite ici, il n'a fonctionné que trois fois.
00:27:54 On paye des charges.
00:27:56 On paye plus de 200 euros de charges par mois.
00:27:58 On vit dans des squats.
00:28:00 Ce sont des squats.
00:28:02 - On va aller voir.
00:28:04 - Moi, je paye plus de 200 euros de charges par mois.
00:28:06 Et je ne parle pas du loyer, juste les charges. C'est inadmissible.
00:28:08 - Madame, restez par là si vous vous acceptez.
00:28:10 Et ils nous disent qu'aujourd'hui, l'argent qui gagne
00:28:12 avec ce trafic de drogue, c'est l'argent qui permet
00:28:14 à nos jeunes de survivre, leur maman.
00:28:16 Vous allez nous montrer tout à l'heure.
00:28:18 Si vous voulez bien, vous restez avec nous.
00:28:20 - Voilà où on en est, Jean-Marc.
00:28:22 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, devant la télévision,
00:28:24 des jeunes dealers qui font du chouffe
00:28:26 viennent témoigner librement.
00:28:28 C'est-à-dire qu'il y a une forme de tolérance
00:28:30 pour ce marché parallèle.
00:28:32 - Bonjour, Laurent Jacobelli.
00:28:34 Merci d'être là.
00:28:36 - Il faudrait une lutte acharnée contre la drogue.
00:28:38 Il faut que ces jeunes passent.
00:28:40 - Rassemblement national, député de Moselle,
00:28:42 qui leur rejoint. Je ne sais pas si vous avez entendu les jeunes tout à l'heure.
00:28:44 C'était très intéressant parce qu'ils ont accepté
00:28:46 de nous parler, non sans difficulté,
00:28:48 mais ils ont accepté. Et ils nous disent qu'aujourd'hui,
00:28:50 l'argent qui gagne avec ce trafic de drogue,
00:28:52 c'est l'argent qui permet de faire vivre. Ils ont tous parlé
00:28:54 de leur maman en disant "nos mamans ont besoin
00:28:56 d'argent et ce trafic nous permet de les faire vivre".
00:28:58 - Voilà où on en est, Jean-Marc. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:29:00 devant la télévision, des jeunes dealers
00:29:02 viennent témoigner de la drogue. Certains estiment que ça fait
00:29:04 vivre des quartiers, que ça permet de maintenir
00:29:06 un équilibre social. Pour leur montrer qu'il y a
00:29:08 une séparation entre le bien et le mal,
00:29:10 qu'il y a une séparation entre l'économie organisée
00:29:12 et le deal, qu'il y a une séparation
00:29:14 entre la violence de la drogue
00:29:16 et la société. S'ils font du trafic
00:29:18 de drogue, par la justice...
00:29:20 - Mais ils ne risquent rien. Tout à l'heure, on parlait avec un policier
00:29:22 et il nous disait, ceux qui font du chouf, par exemple,
00:29:24 ils ne risquent rien. Ils sont arrêtés et une
00:29:26 heure après, ils sont dehors. - Il faut deux choses. Il faut d'abord
00:29:28 tourner. C'est pas une vie. Donc il faut que la justice
00:29:30 reprenne une place dans tous les quartiers.
00:29:32 Aujourd'hui, pas assez de places de prison,
00:29:34 trop de mineurs exemptés
00:29:36 de la justice et des policiers découragés
00:29:38 et des habitants découragés.
00:29:40 - On va se rapprocher un peu de la tour, si
00:29:42 vous voulez bien. Là, par exemple,
00:29:44 c'est quoi la solution pour vous, concernant
00:29:46 cette tour où
00:29:48 on va aller et puis après, avec la dame, on va essayer
00:29:50 d'y rentrer. C'est quoi la solution
00:29:52 concrètement ? Qu'est-ce que vous faites ?
00:29:54 - Concrètement, arrestation
00:29:56 des dealers qui doivent aller en prison
00:29:58 ou pour les plus jeunes, il faudra qu'ils aillent demain dans des centres
00:30:00 spécifiques. Et puis, il faut que
00:30:02 les familles de dealers
00:30:04 puissent être expulsées de ces logements
00:30:06 parce que c'est en général quelques familles
00:30:08 qui pourrissent la vie d'une immense majorité de gens
00:30:10 qui veulent vivre tranquille et en sécurité.
00:30:12 - Alors là, je pense qu'on l'entend pas à l'antenne
00:30:14 mais il y a une dame, on va pas la filmer non plus,
00:30:16 mais une dame qui est à son balcon et qui est en train
00:30:18 de s'engueuler avec les jeunes
00:30:20 qui sont en bas, qui est en train de les engueuler
00:30:22 sur sans doute la situation qu'ils sont
00:30:24 obligés de vivre aujourd'hui.
00:30:26 Elle les engueule depuis son balcon, ce qui est aussi
00:30:28 courageux en même temps parce que cette dame, elle peut être
00:30:30 reconnue, etc. Et on sent qu'il y a une vraie tension
00:30:32 dans ce cas-là. - Mais bien sûr, ici, qui fait l'économie ?
00:30:34 Les dealers. Qui fait les contrôles d'identité pour
00:30:36 rentrer chez soi ? Les dealers. En fait, ils ont
00:30:38 pris le lead, si je puis me permettre,
00:30:40 sur cette cité, c'est eux qui gèrent.
00:30:42 Et bien non, la France doit revenir
00:30:44 dans cette cité, elle doit reprendre le contrôle, c'est à la
00:30:46 police de faire les contrôles et pas aux dealers.
00:30:48 Et il doit y avoir une économie,
00:30:50 j'allais dire, officielle qui permette
00:30:52 à ces jeunes de travailler. Ça veut dire qu'ils doivent aller à l'école aussi
00:30:54 et qu'à 13 ans, ils fassent pas du chouf.
00:30:56 - Vous vous rendez compte qu'il y a une forme de banalisation ?
00:30:58 C'est-à-dire que nous, on vient là aujourd'hui,
00:31:00 on fait une émission et vous voyez,
00:31:02 les conditions dans lesquelles on fait, c'est un peu
00:31:04 compliqué. Et je remercie encore une fois la préfecture
00:31:06 parce qu'il y a des policiers qui tournent
00:31:08 et qui nous aident à ce que
00:31:10 les choses soient à peu près calmes. Mais
00:31:12 vous voyez, c'est banal.
00:31:14 Aujourd'hui, il y a plein de quartiers en France où ça se passe
00:31:16 comme ça. - Tout à fait. Ça a commencé par Marseille,
00:31:18 on a parlé de Nîmes, ici à Melun, dans plein de quartiers
00:31:20 partout, dans toutes les régions.
00:31:22 Il ne faut pas s'habituer. Il ne faut pas
00:31:24 croire que le deal permet
00:31:26 de mettre un couvercle sur la cocotte minute
00:31:28 et d'avoir une économie parallèle qui maintient les choses.
00:31:30 Il faut lutter. Lutter contre la drogue,
00:31:32 lutter contre le deal, lutter contre
00:31:34 le séparatisme, souvent, qui est aussi
00:31:36 le corrélaire de cela.
00:31:38 Faire en sorte que les logements soient occupés par
00:31:40 des gens qui respectent
00:31:42 les autres habitants, c'est-à-dire qui ne salissent pas,
00:31:44 qui ne dégradent pas. Sinon, ils n'ont pas
00:31:46 à avoir accès aux logements sociaux.
00:31:48 Et puis, revoir tout, la politique judiciaire,
00:31:50 la politique de la police, arrêter avec
00:31:52 le laxisme et la tolérance, ça n'aide personne.
00:31:54 C'est en train de mettre notre société
00:31:56 dans un gouffre, dans un gouffre sécuritaire,
00:31:58 dans un gouffre où on le voit bien,
00:32:00 où le travail n'a plus de valeur,
00:32:02 où le respect n'a plus sa place,
00:32:04 où l'autorité n'est plus respectée.
00:32:06 Il faut réagir et réagir vite. Et très honnêtement,
00:32:08 beaucoup des dirigeants
00:32:10 depuis des décennies ont trop
00:32:12 joué avec ça, en se disant
00:32:14 dans les banlieues, on va mettre des milliards,
00:32:16 des dizaines de milliards, 100 milliards.
00:32:18 On va accepter les grands frères
00:32:20 et une forme d'économie parallèle
00:32:22 en espérant que ça se calme. Ça ne se calme pas,
00:32:24 maintenant il faut agir. – Je vous propose, si vous êtes d'accord,
00:32:26 de venir avec nous à l'intérieur,
00:32:28 parce que c'est bien aussi de voir
00:32:30 la réalité. Madame, si vous voulez bien...
00:32:32 Votre prénom, madame ?
00:32:34 Sarah.
00:32:36 Vous voulez nous faire visiter
00:32:38 l'intérieur
00:32:40 pour comprendre. Vous, vous habitez dans cette tour
00:32:42 depuis combien de temps ? – Depuis 2019.
00:32:44 – Et vous avez vu la situation se dégrader
00:32:46 ou depuis le début, il y a des choses qui ne vont pas ?
00:32:48 – Depuis le début, il y avait des choses qui n'allaient pas.
00:32:50 Il y avait quand même
00:32:52 une certaine réponse qu'apportait Habitat,
00:32:54 plus ou moins longue, ça dépendait.
00:32:56 Et une fois que...
00:32:58 Voilà, c'est représentatif.
00:33:00 – Le sol,
00:33:02 le sol dégueulasse,
00:33:04 avec les canettes,
00:33:06 avec tout ce qu'on voit.
00:33:08 Denis Gilomir.
00:33:10 – Oui, oui, alors ça c'est en effet tous les jours,
00:33:12 mais encore une fois, on a 4 gardiens sur l'Allemand,
00:33:14 on passe régulièrement,
00:33:16 ça nous coûte aussi d'extraire,
00:33:18 parce que ça a été enlevé d'ailleurs cette semaine,
00:33:20 les barricades qui sont mis
00:33:22 avec des vélos, des fauteuils, etc.
00:33:24 Ça nous coûte les yeux de la tête
00:33:26 un pognon de dingue, comme diraient certains
00:33:28 tous les ans. Et sauf que le bailleur, à un moment donné,
00:33:30 il a aussi ses limites, comme la police
00:33:32 a aussi ses limites dans ses moyens.
00:33:34 On l'a vu tout à l'heure avec 30 policiers qui manquent sur le territoire de Malin.
00:33:36 Et nous, on est aussi confrontés au même problème.
00:33:38 Je comprends Madame, mais à un moment donné,
00:33:40 on ne peut pas mettre, vous voyez, tiens, il y a la femme de ménage
00:33:42 qui est là, comme tous les jours. Elle fait les espaces, mais tous les jours.
00:33:44 Elle est là tous les jours, Madame ?
00:33:46 Ce n'est pas tous les jours, M. Jules Lemier.
00:33:48 Elle ne passe pas tous les jours.
00:33:50 Et pour la peine, je vis ici.
00:33:52 On va rentrer dans l'immeuble ?
00:33:54 On va rentrer dans l'immeuble ?
00:33:56 On va rentrer dans les étages, et c'est tous les jours dans le haut.
00:33:58 Est-ce qu'il y a des contrôles ici,
00:34:00 pour rentrer ? Parce qu'on nous a expliqué que pour les gens qui
00:34:02 rentraient dans l'immeuble, il y avait des contrôles. Là, il n'y en a pas,
00:34:04 mais c'est clair qu'on y s'accroche.
00:34:06 Moi, personnellement, je n'ai jamais été contrôlée.
00:34:08 Mais il y a des gens qui surveillent les entrées ?
00:34:10 Heu...
00:34:12 Sûrement. Ça doit surveiller par rapport plus à la police,
00:34:14 mais après, les locataires en eux-mêmes...
00:34:16 Voilà, les locataires en eux-mêmes,
00:34:18 on n'est pas contrôlés, on n'est pas embêtés.
00:34:20 Il n'y a pas de...
00:34:22 Ça veut dire quoi ?
00:34:24 C'est vrai que vous n'avez pas l'air
00:34:26 d'être embêtée.
00:34:28 Moi, je suis embêtée, de base,
00:34:30 depuis 2019, M. Jules.
00:34:32 Quand j'ai visité
00:34:34 le logement ici, la première chose
00:34:36 que j'ai vu, c'est un cafard, M. Jules.
00:34:38 D'accord ? Et maintenant, je suis envahie.
00:34:40 Là, on voit,
00:34:42 il y a des messages d'insultes sur les murs.
00:34:44 "Vous êtes morts." C'est sympa
00:34:46 comme accueil. "Baisse les visiteurs."
00:34:48 Alors là,
00:34:50 c'est intéressant aussi, regardez.
00:34:52 Cinquième étage. Je suppose que c'est...
00:34:54 Je suppose que c'est...
00:34:56 Je suppose que c'est...
00:34:58 le point de deal qui est...
00:35:00 Je suppose que c'est le point de deal
00:35:04 qui est affiché là.
00:35:06 Donc, il y a du trafic dans les escaliers.
00:35:08 Comment ça se passe au quotidien ?
00:35:10 Oui, il y a du trafic maintenant.
00:35:12 La problématique, encore une fois, c'est ce que je me suis adhére.
00:35:14 Le trafic est responsable de certaines choses.
00:35:16 Le bailleur est responsable d'autres choses.
00:35:18 Vous nous montrez un peu
00:35:20 l'état de l'immeuble ?
00:35:22 On vous suit.
00:35:24 Donc, on va au boite-lettre.
00:35:26 Ici, j'avais un vide.
00:35:28 J'avais un vide qui ne m'a jamais permis
00:35:30 de l'utiliser ici, parce que les portes étaient déjà ouvertes.
00:35:32 C'était à dire que, en 2019, il n'y avait pas encore trafic de stups.
00:35:34 Il m'a servi comme rentant ici.
00:35:36 Et ça, on nous a changé en décembre.
00:35:38 Toutes ces portes ont été changées en décembre.
00:35:40 Attendez, on va ouvrir.
00:35:42 Et aujourd'hui, la Poste a même menacé
00:35:44 de ne plus vouloir mettre
00:35:46 les enveloppes dans les boite-lettre.
00:35:48 Ça a déjà été fait, mais il faut...
00:35:50 Donc, ici, il y a un problème ?
00:35:52 Ici, avant, ça s'ouvrait.
00:35:54 Maintenant, ça ne s'ouvre plus.
00:35:56 Vous nous parlez de RAV,
00:35:58 vous nous parlez de situations compliquées.
00:36:00 On ne voit pas encore les portes, heureusement.
00:36:02 Ils n'ont pas accès aux boite-lettre,
00:36:04 mais ils rentrent dans les sous-sols.
00:36:06 Dans les sous-sols et les parties communes.
00:36:08 On va essayer d'aller dans les sous-sols, si vous voulez.
00:36:10 On va essayer de voir les sous-sols.
00:36:12 On voit ici
00:36:14 Chit, Beu, Coq.
00:36:16 C'est quoi ? C'est le menu, en fait, c'est ça ?
00:36:18 Un peu, c'est le menu
00:36:20 qui est affiché de ce qui se fait
00:36:22 au 5e étage, ici.
00:36:24 On essaiera de monter au 5e étage, aussi, tout à l'heure,
00:36:26 pour voir ce qui se passe.
00:36:28 On a l'état de l'immeuble, on a les ascenseurs qui sont là,
00:36:30 donc ces ascenseurs ne marchent pas, c'est ça ?
00:36:32 Il n'y en a aucun, celui-ci, il est à l'arrêt depuis le mois d'avril.
00:36:34 Il a dû fonctionner
00:36:36 depuis que j'habite ici, deux ou trois fois.
00:36:38 Celui-là, il est en arrêt depuis le 8 août.
00:36:40 On a 13 étages.
00:36:42 Il y a beaucoup de familles,
00:36:44 nombreuses, aussi.
00:36:46 Donc, du coup, un ascenseur, il tombe régulièrement
00:36:48 en panne, parce qu'il est surchargé.
00:36:50 Le matin, pour emmener les enfants à l'école,
00:36:52 le midi, quand ils reviennent manger, et à 16h30.
00:36:54 Parfois, on attend ici 15-20 minutes,
00:36:56 pour ne pas surcharger les ascenseurs.
00:36:58 Mais c'est pour ça que, normalement, il y en a deux.
00:37:00 On va descendre,
00:37:02 on va essayer de descendre ensemble,
00:37:04 dans les caves,
00:37:06 pour voir la situation.
00:37:08 On voit que c'est quand même bien dégueulasse,
00:37:10 on peut montrer les sols.
00:37:12 On voit la situation dans laquelle les gens...
00:37:14 Alors, là,
00:37:16 on a les premiers tarifs,
00:37:18 qui sont affichés.
00:37:20 Chit, Ketama,
00:37:22 10 euros, bloc 50 euros,
00:37:24 bloc 100 euros pour 25 grammes.
00:37:26 Népal, crime,
00:37:28 voilà, je ne sais pas ce que c'est,
00:37:30 Californienne, 1,25 gramme.
00:37:32 Et puis, alors là...
00:37:34 "Policiers arrêtent des gars qui sont le lendemain,
00:37:36 au même endroit, en train de leur faire un bras d'eau."
00:37:38 Là, également, Marie, si on peut venir
00:37:40 par là, avec un pot,
00:37:42 on voit à nouveau tous les tarifs
00:37:44 qui sont affichés pour le hashish,
00:37:46 la marijuana,
00:37:48 là également, Marie, si on peut
00:37:50 venir par là avec...
00:37:52 Ça m'échappe.
00:37:54 Mais voilà, c'est forcément des substances...
00:37:56 Là, la signature, vous le voyez,
00:37:58 c'est "Cartel de l'Allemond",
00:38:00 qui est le nom du quartier.
00:38:02 Laurent Jacobelli, je vous vois
00:38:04 découvrir tout ça,
00:38:06 le menu complet qui est affiché,
00:38:08 vous avez l'air effaré.
00:38:10 - Je suis effaré parce que c'est des décennies de renoncement,
00:38:12 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, les dealers,
00:38:14 on le voit bien, gèrent la vie de tout le monde,
00:38:16 alors par le bas, c'est-à-dire qu'ils ont rendu la vie impossible.
00:38:18 Si les ascenseurs sont arrêtés et que c'est sale,
00:38:20 ce n'est pas le cas dans toutes les copropriétés en France,
00:38:22 c'est bien parce qu'il y a du deal et parce que
00:38:24 ils font vivre un certain nombre
00:38:26 de familles, certaines qui les protègent d'ailleurs et qui cachent
00:38:28 la drogue. On le voit que c'est un commerce
00:38:30 pratiquement à ciel ouvert.
00:38:32 - Il y en a d'autres là, d'ailleurs, que je suis en train de voir pendant que vous parlez.
00:38:34 "California weed", 1 gramme,
00:38:36 25 euros, 2 grammes, 50 euros.
00:38:38 Il n'y a même pas de promo, d'ailleurs. 1 gramme et
00:38:40 2 grammes, c'est le même prix.
00:38:42 - C'est un bras d'honneur à la justice, c'est-à-dire que
00:38:44 le message qui est là, c'est "Votre justice,
00:38:46 vos lois, on n'en a rien à faire. Nous, on fait
00:38:48 notre business et vous ne nous aurez pas." C'est
00:38:50 cette impunité qui est intolérable, Jean-Marc.
00:38:52 Il y a toujours eu des trafics, sauf que tant
00:38:54 qu'on ne les condamne pas, tant qu'on ne les arrête pas,
00:38:56 tant que les... - Un peu de recul,
00:38:58 on voit à nouveau... Voilà, c'est forcément
00:39:00 des substances
00:39:02 de drogue et... - Ça ne
00:39:04 n'arrêtera pas et on aura des gens qui vivront
00:39:06 chaque jour un enfer
00:39:08 pour entrer chez eux, pour avoir des couloirs
00:39:10 propres et des ascenseurs qui marchent. C'est-à-dire qu'une
00:39:12 minorité de gens qui sont des voyous,
00:39:14 qui profitent
00:39:16 du laxisme qu'il y a en France,
00:39:18 pourrissent la vie de tous les autres. Eh bien,
00:39:20 il faut les expulser, il faut les envoyer
00:39:22 ailleurs et il faut, s'ils sont
00:39:24 étrangers, les renvoyer dans le pays d'origine et s'ils ne
00:39:26 le sont pas, les envoyer en prison. Il n'y a pas
00:39:28 d'autre solution parce que sinon, c'est les honnêtes
00:39:30 gens qui vont en avoir ras-le-bol et qui eux
00:39:32 aussi vont basculer de l'autre côté. - Alors, si vous nous
00:39:34 rejoignez, je vous rappelle qu'on est à Mollins, on est
00:39:36 dans cet immeuble qui est... Pardon, alors on va se pousser
00:39:38 un peu parce que je voudrais qu'on revoie derrière les tarifs.
00:39:40 On est dans cet immeuble qui est tenu aujourd'hui
00:39:42 par le trafic
00:39:44 de drogue, un immeuble où normalement les entrées sont
00:39:46 filtrées. On est arrivé là il y a un moment,
00:39:48 il y a beaucoup de policiers également qui sont
00:39:50 avec nous, donc pour l'instant on n'a plus rentré, je ne sais pas si on va pouvoir monter
00:39:52 au cinquième, mais on va essayer. Vous voyez dans
00:39:54 les couloirs de cet immeuble qu'il y a les tarifs
00:39:56 qui sont affichés, tarifs
00:39:58 de drogue, signé cartel
00:40:00 de l'Allemand. Si on recule
00:40:02 un peu, on voit la weed, on voit toute la publicité
00:40:04 qui est faite, "nouvel arrivage"
00:40:06 de Californienne, "ice cake",
00:40:08 "baisse l'état",
00:40:10 les insultes
00:40:12 qui sont là et sur
00:40:14 les murs, c'est le menu
00:40:16 complet qui est fait.
00:40:18 J'ai perdu Sarah qui était avec nous,
00:40:20 qui était l'habitante. Sarah, on va
00:40:22 où pour accéder au CAV ?
00:40:24 C'est par là-bas, alors attendez.
00:40:26 On va retourner là-bas, mais c'est vrai que je voulais
00:40:28 qu'on voit tout ça.
00:40:30 - Il y a un défi pour nous réparer les dégâts que ça cause.
00:40:32 Voilà.
00:40:34 Je suis obligée de le remonter, ce disjoncteur-là,
00:40:36 trois fois par jour, parce qu'il y a un problème
00:40:38 avec les ascenseurs au niveau électrique,
00:40:40 ça s'est laissé allumé, du coup ça coupe
00:40:42 la lumière des parties communes, donc
00:40:44 deux-trois fois par jour, quand je suis là, je remonte.
00:40:46 - Mais dedans, c'est dégueulasse en plus.
00:40:48 - Ah oui, c'est dégueulasse.
00:40:50 Et c'est très dangereux.
00:40:52 - Et ça, c'est quoi ? C'est le disjoncteur de l'immeuble ?
00:40:54 - C'est là. - Pardon, comme ça on va laisser la caméra rentrer.
00:40:56 - En effet, parce qu'en fait,
00:40:58 il disjoncte tout seul.
00:41:00 - Et la crasse par terre,
00:41:02 c'est quoi ?
00:41:04 - On sait d'où ça vient.
00:41:06 - Ça vient d'où ?
00:41:08 - Il y a tellement de passages.
00:41:10 - En fait, c'est le passage le problème.
00:41:12 Pour aller dans les caves, par là,
00:41:14 est-ce qu'on a de la lumière sur la caméra ou pas ?
00:41:16 - On ne pourra pas y aller, de toute façon, ils ont mis des...
00:41:18 - On va montrer, puisque l'accès aux caves est barré.
00:41:20 Il y a une grille en fer,
00:41:24 en fait, qui a été démontée
00:41:26 et calée,
00:41:28 qui nous empêche
00:41:30 de descendre dans les caves.
00:41:32 - Donc même vous, vous n'avez plus accès aux caves ?
00:41:34 - Je n'ai jamais eu de caves. Elles ont été condamnées.
00:41:36 - Elles ont été condamnées par qui ?
00:41:38 - Sûrement par l'État. - Il y a eu une demande à un moment donné
00:41:40 pour qu'on condamne un certain nombre de garages,
00:41:42 parce qu'il y avait aussi des problématiques dans les garages.
00:41:44 Et donc, du coup, il y a eu une demande de l'État
00:41:46 à un moment donné de fermer certains garages.
00:41:48 Alors certains ont accès de l'autre côté, mais pas sur ce type.
00:41:50 - Et Marie, vous remontez à nouveau
00:41:52 le fameux cartel
00:41:54 de l'Allemand,
00:41:56 qui affiche les prix,
00:41:58 un par un. Donc pour accéder au cinquième,
00:42:00 c'est par là, c'est le chemin qu'il faut suivre normalement.
00:42:02 Donc on va y aller, on va tenter de monter.
00:42:04 - On peut déjà passer ?
00:42:08 - Ça, c'était le côté prob.
00:42:10 Donc on va
00:42:12 essayer de monter
00:42:14 les escaliers pour arriver au cinquième étage,
00:42:16 puisque vous avez vu dans
00:42:18 les panneaux qui sont affichés, c'est au cinquième étage
00:42:20 que se fait le deal.
00:42:22 Alors c'est vrai
00:42:24 que là, au moins, il y a un peu de lumière
00:42:26 dans les escaliers.
00:42:28 Donc ça, c'est pas mal.
00:42:30 Ça permet...
00:42:32 - Ce matin à 8h, il n'y en avait pas.
00:42:34 Il y avait des petits collégiens qui descendent
00:42:36 avec leur cartable, avec la lumière à la main.
00:42:38 - Et ce qui est clair, ce que vous ne voyez pas
00:42:40 à la télé forcément, c'est que ça sent l'urine
00:42:42 à tous les étages.
00:42:44 Ici, il y a une très forte odeur
00:42:46 qui vous prend à la gorge,
00:42:48 qui vous prend au nez.
00:42:50 Voilà, on est en train d'approcher.
00:42:52 On ne sait pas quel étage on est,
00:42:54 on est au quatrième. Donc on attend
00:42:56 - Marie, on va peut-être laisser passer, je ne sais pas
00:42:58 si on a un peu de sécurité devant.
00:43:00 On va continuer à monter.
00:43:02 Il ne faut pas mettre en danger
00:43:04 les équipes
00:43:06 qui sont avec nous.
00:43:08 Voilà, et c'est là
00:43:10 qu'on arrive au cinquième étage.
00:43:12 Et en général, il y a des gens qui sont là.
00:43:16 - Ils sont 3-4 ici,
00:43:18 avec des barricades qu'on a enlevées encore cette semaine.
00:43:20 Mais je sais qu'ils vont être remis certainement dans la semaine,
00:43:22 puisque c'est à peu près toutes les semaines
00:43:24 qu'on enlève.
00:43:26 - Mais cet étage, il y a des appartements ?
00:43:28 - Non, alors après, on sait que
00:43:30 d'ici, il y a des nourrices.
00:43:32 Il y a une procédure d'ailleurs en cours d'une nourrice
00:43:34 dont on attend les résultats par la justice.
00:43:36 - On arrive, madame. Il y a une dame qui nous appelle
00:43:38 qui nous demande de monter, on va monter.
00:43:40 - Mais voilà, c'est vrai que vous voyez bien
00:43:42 que c'est intolérable.
00:43:44 Et comme me disait le monsieur le député,
00:43:46 il faut qu'on casse cette
00:43:48 chose qui existe maintenant depuis 30-40 ans,
00:43:50 mais qui devient un point de plus en plus
00:43:52 criant, on le voit, et il faut qu'on y mette
00:43:54 maintenant des moyens lourds et une vraie politique
00:43:56 pour ces quartiers. On ne peut pas abandonner nos locataires
00:43:58 et le bailleur
00:44:00 de telle façon.
00:44:02 - Alors on a une dame qui nous demande de monter,
00:44:04 donc on va monter.
00:44:06 C'est vrai que l'accès aux étages supérieurs
00:44:08 est en général
00:44:10 compliqué.
00:44:12 Dites-lui qu'on filmera ses pieds de toute façon.
00:44:14 On vous filmera les pieds, madame, ne vous inquiétez pas.
00:44:18 Venez, on va filmer le sol.
00:44:20 On va filmer uniquement le sol.
00:44:22 Pour que vous n'ayez pas de problème.
00:44:24 Bonjour, madame.
00:44:26 - Oui, madame, tout va être à paix
00:44:28 parce que je suis assise dans le travail.
00:44:30 Je suis 80% handicapée.
00:44:32 Les dos,
00:44:34 les genoux, 50-50.
00:44:36 Parce que
00:44:38 dès moi je ne vais pas descendre.
00:44:40 L'office n'a jamais changé d'appartement
00:44:42 depuis 10 ans.
00:44:44 Les pieds sont toujours
00:44:46 à tendre, à tendre, à tendre.
00:44:48 - Mais vous arrivez à descendre ?
00:44:50 Vous arrivez à sortir ?
00:44:52 - Ils ne descendent pas.
00:44:54 Ils ne vont pas partir voir
00:44:56 mon médecin, rien du tout.
00:44:58 Ils changent d'appartement, ils descendent en bas.
00:45:00 Ça fait 10 ans qu'ils attendent.
00:45:02 Il n'y a rien, ça marche.
00:45:04 Mon médecin a envoyé un courrier.
00:45:06 - Comment vous vivez ? Comment vous récupérez
00:45:08 à manger ? Comment vous faites tout ça ?
00:45:10 - Moi, mon enfant, il me fait un peu d'aide.
00:45:12 Sinon, il n'y a rien.
00:45:14 La médecin, il va me faire piquer à la maison
00:45:16 et je ne vais pas dormir.
00:45:18 - C'est la faute à qui pour vous ?
00:45:20 C'est parce qu'il y a des dealers ?
00:45:22 - Je suis venue ici en 2002.
00:45:24 Il y a tout calme.
00:45:26 Le temps m'a validé
00:45:28 et il m'a dit qu'il devait sortir d'ici.
00:45:30 Mais ici, c'est trop calme.
00:45:32 Tout l'ascenseur, il marche.
00:45:34 Tout est amasse, tout est propre.
00:45:36 Tout est calme.
00:45:38 Maintenant, je suis venue ici.
00:45:40 C'est impossible.
00:45:42 Les voisins, en haut,
00:45:44 ils sautent.
00:45:46 Il n'y a personne ici.
00:45:48 Il y a des handicapés.
00:45:50 Il y a hypertension, diabète.
00:45:52 - Bien sûr, la vie est compliquée.
00:45:54 Merci, madame.
00:45:56 On a d'autres gens.
00:45:58 On va continuer à filmer les pieds.
00:46:00 On ne filme pas les visages pour votre sécurité.
00:46:02 Bonjour, madame. Vous habitez ici ?
00:46:04 - Oui.
00:46:06 - Comment ça se passe, le quotidien, ici ?
00:46:08 - Le quotidien est très difficile, monsieur.
00:46:10 Simplement qu'il y a des lois qui ne sont pas respectées.
00:46:12 Il faut faire quelque chose pour que chaque habitant
00:46:14 puisse vivre normalement.
00:46:16 C'est tout.
00:46:18 Et qui a le business, ils le font.
00:46:20 Mais qui n'empêche pas les autres.
00:46:22 - Vous n'en avez pas appris les dealers spécialement,
00:46:24 mais vous dites "moi, je veux continuer à vivre normalement".
00:46:26 - Oui, les pauvres. Moi, je suis dans l'ouvre.
00:46:28 Avec les jeunes, il faut bien qu'ils vivent de quelque chose
00:46:30 puisque le gouvernement ne fait rien.
00:46:32 Alors il faut faire quelque chose, sentiment.
00:46:34 Mais il ne faut pas que ça compatisse.
00:46:36 Moi, j'ai mon mari de 86.
00:46:38 Je ne peux pas faire les provisoires.
00:46:40 Je ne peux pas les renter. J'en ai 84.
00:46:42 Je travaille. Parce que Macron ne paie plus les prix de retraite.
00:46:44 - Et c'est sans jour ?
00:46:46 - Depuis 25 ans, je suis égyptologue à sériologue.
00:46:48 International.
00:46:50 - Vous êtes égyptologue ? - Oui.
00:46:52 - Et vous vous retrouvez à vivre ici ?
00:46:54 - Oui, parce qu'on m'a repris mon appartement à Paris
00:46:56 pour le relouer aux Ukrainiens.
00:46:58 Au lieu de 1 000 euros, ça passe 1 500.
00:47:00 Je me suis retrouvée avec un mois
00:47:02 pour dire "ben, vous partez".
00:47:04 - Mais arriver ici, c'est l'enfer.
00:47:06 - C'est mon mari qui...
00:47:08 - Mais c'est vrai que c'est l'enfer.
00:47:10 On a des odeurs d'urine qui nous arrivent et qui montent.
00:47:12 On a la drogue qui est en trafic partout.
00:47:14 - Je pense que la question sanitaire est différente.
00:47:18 Il faudrait que la mairie fasse quelque chose
00:47:20 pour nettoyer au moins le sanitaire.
00:47:22 On a rempli de bêtes.
00:47:24 Il y a un moyen de faire.
00:47:26 Et puis, que les jeunes ne soient pas non plus
00:47:28 à faire leur besoin n'importe où.
00:47:30 - Vous avez quel rapport avec les dealers
00:47:32 qui sont dans l'immeuble ?
00:47:34 Ils sont polis ?
00:47:36 Ils restent polis et gentils avec vous ?
00:47:38 - Oui. Par contre, j'en ai eu 3,
00:47:40 noires, je spécifie,
00:47:42 qui m'ont agressée dans l'escalier.
00:47:44 C'est pour ça que mon mari est obligé
00:47:46 avec moi de descendre.
00:47:48 J'ai eu très très peur parce que je me tenais.
00:47:50 J'étais un peu fatiguée.
00:47:52 J'avais le chien de 5 kilos de l'autre côté.
00:47:54 J'étais pas fière.
00:47:56 Quand je suis rentrée,
00:47:58 je me suis dit que j'avais les jambes de...
00:48:00 - Tout à l'heure, c'était un peu la même chose.
00:48:02 On a ici le monsieur qui habite à 77.
00:48:04 C'est le président d'habitat 77
00:48:06 à qui ces immeubles appartiennent.
00:48:08 Vous avez envie de lui dire qu'il faut intervenir
00:48:10 plus pour travailler sur l'hygiène,
00:48:12 pour travailler sur la propreté ?
00:48:14 - Je pense que quand on est
00:48:16 teneur d'un bâtiment
00:48:18 comme ça, il doit être respecté
00:48:20 aux normes. Il doit être nettoyé
00:48:22 et tout. Il faut aussi que les locataires
00:48:24 mettent des petites poubelles.
00:48:26 Regardez, il y a le feu.
00:48:28 Il n'y a pas des feinteurs.
00:48:30 Ça, c'est déjà un gros problème.
00:48:32 C'est un problème de sécurité.
00:48:34 C'est vrai que quand on arrive,
00:48:36 on sent cette odeur.
00:48:38 - Oui, c'est ce que je vous expliquais.
00:48:40 Les femmes de ménage passent
00:48:42 dans les parties communes ici
00:48:44 deux fois par semaine.
00:48:46 - Je le fais moi-même
00:48:48 parce que c'est dégoûtant.
00:48:50 - Je sais que c'est régulièrement dégoûtant.
00:48:52 On peut aller sur les immeubles
00:48:54 à côté où il n'y a pas de trafic.
00:48:56 Vous allez vous apercevoir que ce ne sont pas du tout les mêmes.
00:48:58 Le problème, c'est bien les dealers
00:49:00 qui ont tout cet espace, qui salopent tout
00:49:02 et qui ne respectent rien.
00:49:04 C'est vrai que parfois, il y a des prestataires
00:49:06 qui ne veulent plus passer parce qu'ils sont soumis
00:49:08 à des agréments.
00:49:10 Du coup, certains font valoir le droit de retrait.
00:49:12 Vous avez vu qu'on avait repeint, changé les portes
00:49:14 l'année dernière et que tout ça a été cassé régulièrement.
00:49:16 Nous, on peut remettre des moyens.
00:49:18 Moi, je suis prêt.
00:49:20 On peut refaire une opération, y compris avec vous.
00:49:22 On nettoie tout, on repeint tout et vous revenez
00:49:24 15 jours après et vous verrez que ce sera la même chose.
00:49:26 Sauf que nous, Habitat ne peut pas mettre
00:49:28 simplement sur cette tour.
00:49:30 On a 19 000 logements sur la Seine-et-Marne.
00:49:32 On est présents sur 102 communes.
00:49:34 Sur 102 communes, on a 20 communes sur lesquelles il y a des points de vives.
00:49:36 Pourquoi on ne met pas des poubelles ?
00:49:38 Pourquoi on ne met pas simplement des poubelles ?
00:49:40 On y met le feu.
00:49:42 Ce qui est compliqué,
00:49:44 c'est que quand on voit la situation dans cet immeuble,
00:49:46 on se dit que ce n'est pas possible qu'en France,
00:49:48 on est en 2023, on est dans une situation
00:49:50 comme ça. On est dans un immeuble qui est délabré.
00:49:52 Il suffit même de regarder là-haut.
00:49:54 Tout est en morceaux.
00:49:56 Tout a été changé l'année dernière,
00:49:58 M. Morandini. Je veux bien qu'on refasse tout.
00:50:00 Mais si on ne règle pas le problème
00:50:02 du deal ici, et c'est bien le cœur du problème,
00:50:04 si on ne règle pas cette question
00:50:06 au niveau national, par une politique
00:50:08 ambitieuse et ferme avec le zéro impunité,
00:50:10 on ne changera rien. C'est-à-dire qu'on pourra
00:50:12 toujours revenir, toujours nettoyer,
00:50:14 toujours repeindre. Ça sera systématiquement
00:50:16 cassé. Donc le nœud du problème,
00:50:18 le cœur du problème, c'est comment on fait pour
00:50:20 éradiquer ces problèmes de deal sur cette tour.
00:50:22 Juste, on va faire la pause depuis dans un instant,
00:50:24 et je voudrais qu'on redescende au cinquième, Marie va
00:50:26 passer devant, puisque le cinquième, c'est un peu
00:50:28 le nœud du problème
00:50:30 de cet immeuble. C'est le cinquième
00:50:32 étage. C'est là où se fait
00:50:34 le trafic de deal en permanence.
00:50:36 Je n'étais pas sûr qu'on y arrive
00:50:38 à y monter, mais voilà,
00:50:40 on est là. Donc en fait, c'est vrai que
00:50:42 les clients
00:50:44 arrivent par le bas. Ici, en permanence,
00:50:46 il y a 3, 4 personnes
00:50:48 qui sont là, et qui
00:50:50 sont là pour fournir.
00:50:52 On voit l'état de l'immeuble, effectivement.
00:50:54 C'est quoi ? C'est des appartements de chaque côté ?
00:50:56 Oui, il y a une course qui va faite à chaque fois. Il y a des appartements
00:50:58 qui sont desservis par les deux accès
00:51:00 autour du palier.
00:51:02 Et donc, c'est là que
00:51:04 se fait le deal, et c'est pour ça qu'en bas, tout à l'heure, on avait
00:51:06 ces jeunes qui sont en train de surveiller ce qui monte
00:51:08 et ce qui arrive. Alors, ce que je vous propose,
00:51:10 c'est qu'on va faire la pause de pub
00:51:12 pendant juste deux petites minutes, pour nous, le temps
00:51:14 de redescendre, et puis on va
00:51:16 se retrouver en direct. On a encore beaucoup d'invités
00:51:18 avec qui on va parler, et puis on va continuer à vous faire découvrir
00:51:20 ce qui se passe dans ce quartier en direct.
00:51:22 Je vous rappelle qu'on est à Melun, on est dans cette tour
00:51:24 qui est tenue par les dealers
00:51:26 depuis au moins deux ans. C'est ce que nous disaient les policiers
00:51:28 tout à l'heure. Ça fait au moins deux ans que
00:51:30 cette tour est tenue. Les accès
00:51:32 sont très compliqués, à la fois pour les
00:51:34 habitants, vous les avez entendus, et à la fois
00:51:36 normalement pour la presse, c'est compliqué,
00:51:38 mais on a réussi à être là, avec
00:51:40 tout ce qui se passe.
00:51:42 Une pause rapide, et on se
00:51:44 retrouve juste en bas de l'immeuble, à tout de suite.
00:51:46 [Musique]
00:51:55 L'air que vous respirez est plus important
00:51:57 que ce que vous mangez ou buvez.
00:51:59 Essayez ILA, purificateur d'air
00:52:01 révolutionnaire à filtration à eau.
00:52:03 Il permet de capter l'infiniment petit,
00:52:05 allergènes, germes,
00:52:07 bactéries, virus et même certains
00:52:09 gaz nocifs ou toxiques.
00:52:11 Ses nombreuses fonctions, dont l'aspiration au sol,
00:52:13 le rendent incontournable et
00:52:15 responsable pour la santé des occupants de votre intérieur.
00:52:17 Chez vous, comme au bureau.
00:52:19 Pour la purification de votre air et de vos surfaces,
00:52:21 passez à la 3D.
00:52:23 Avec ILA, respirer est une expérience.
00:52:25 [Musique]
00:52:27 On a tous une force cachée en nous.
00:52:29 Il suffit de la réveiller.
00:52:31 Depuis des années, je nourris mes cheveux avec
00:52:33 Fort Capil. C'est super efficace pour
00:52:35 rendre mes cheveux beaux et résistants. Vous
00:52:37 devriez essayer. Fort Capil, le
00:52:39 bon geste pour des cheveux forts.
00:52:41 Nouveau, Fort Capil croissance de mise au bon
00:52:43 de fruits pour des cheveux plus forts, plus longs
00:52:45 et plus brillants.
00:52:47 [Musique]
00:52:49 [Musique]
00:52:51 [Musique]
00:52:53 [Musique]
00:52:55 [Musique]
00:52:57 Merci de nous retrouver en direct.
00:52:59 On est toujours à Melun.
00:53:01 On est en train de sortir
00:53:03 de l'immeuble le temps
00:53:05 de la pub. On se retrouve
00:53:07 à l'extérieur.
00:53:09 Dans l'entrée
00:53:11 de l'immeuble.
00:53:13 Denis Selziak est avec nous.
00:53:15 Il était là
00:53:17 tout à l'heure. Bonjour Denis.
00:53:19 Vous êtes haut fonctionnaire et enseignant.
00:53:21 Merci d'être avec nous.
00:53:23 Vous avez fait cette visite avec nous
00:53:25 depuis tout à l'heure. D'abord, quel est votre sentiment
00:53:27 et votre impression en vous retrouvant là ?
00:53:29 Bonjour Jean-Marc. Merci pour l'invitation.
00:53:31 Bonjour à tous. J'ai une vraie pensée
00:53:33 pour les gens qui habitent ici. On voit la détresse. On a entendu
00:53:35 des gens crier, des gens insulter.
00:53:37 Les jeunes qui étaient en bas. Vraiment,
00:53:39 vivre ici c'est un enfer. Je pense que les personnes
00:53:41 qui vivent ici sont vraiment des résistants.
00:53:43 Les personnes à qui on a parlé sont des résistants.
00:53:45 Mais je voudrais réagir sur un truc
00:53:47 qui m'a pas mal marqué. On entend depuis le début
00:53:49 que c'est parce que ce sont des jeunes qui n'ont pas
00:53:51 le choix, qu'ils n'ont pas été aidés, que c'est compliqué.
00:53:53 Mais c'est complètement faux. Il y a un moment, elle est où
00:53:55 la question de la responsabilité ? Elle est où
00:53:57 la responsabilité là-dedans ? Quand on sait que
00:53:59 parce qu'ils sont contrôlés
00:54:01 plus régulièrement, c'est parce que la police est raciste.
00:54:03 Evidemment. Ce n'est pas parce qu'il y a plus de deals,
00:54:05 plus de problèmes et plus de délinquances ici.
00:54:07 S'il ne trouve pas d'emploi, s'il ne trouve pas de travail,
00:54:09 c'est parce que les employeurs sont racistes.
00:54:11 Il y a un moment, chacun doit prendre ses responsabilités.
00:54:13 Quand quelqu'un dans la vie de tous les jours vous dit
00:54:15 "C'est jamais de ma faute, c'est toujours la faute des autres",
00:54:17 on se moque de lui. Mais si ça devait être pareil ?
00:54:19 Il y a bien sûr une question sociale.
00:54:21 C'est intéressant parce que les jeunes qui nous ont parlé tout à l'heure
00:54:23 nous ont dit "Nous on a besoin d'argent pour
00:54:25 faire vivre nos mères". En particulier, c'est l'argument
00:54:27 qui revenait tout le temps. Nos mères,
00:54:29 si on ne fait pas tout ça,
00:54:31 on n'a pas d'argent pour elles. Et parce que personne ne nous donne de l'emploi,
00:54:33 on nous donne de l'emploi en intérim simplement,
00:54:35 et on n'a pas de CDI. C'était l'argument qu'ils développaient.
00:54:37 - Moi je vais vous dire un truc très simple.
00:54:39 Si je vais voir un employeur en étant en casquette,
00:54:41 en jogging avec une banane Louis Vuitton,
00:54:43 je ne suis pas sûr que je serai employé.
00:54:45 Si demain, un noir ou un arabe est en costard-cravate
00:54:47 comme moi aujourd'hui, il ne sera pas plus contrôlé.
00:54:49 Et il trouvera un travail. Le racisme systémique,
00:54:51 c'est un argument facile pour ne pas assumer ses responsabilités.
00:54:53 Voilà ce que moi je pense. Et quand on est ici,
00:54:55 on se rend compte de ça. - Vous croyez, objectivement,
00:54:57 quand on travaille ici, c'est facile de trouver un boulot.
00:54:59 Vous ne croyez pas que simplement avec l'adresse,
00:55:01 déjà quand ils donnent l'adresse en disant qu'ils habitent là,
00:55:03 déjà parce qu'à Melun c'est connu,
00:55:05 ce quartier est connu, vous ne croyez pas que
00:55:07 dès que l'adresse est donnée, à un moment,
00:55:09 on sait que ça va être compliqué pour eux
00:55:11 et on n'a pas envie de les employer ? - Bien sûr, je remarque.
00:55:13 Mais à un moment, qui de la poule fait l'œuf ?
00:55:15 Si ce quartier est comme ça, c'est à cause de qui ?
00:55:17 C'est à cause de qui ? C'est à cause d'eux.
00:55:19 Ce ne sont pas les dames que vous avez interviewées
00:55:21 au 4e et au 5e étage qui ont rendu cet immeuble dans cet état-là.
00:55:23 Puis alors à l'image, on ne voit pas les odeurs, mais l'odeur est pestilentielle,
00:55:25 c'est une infection. Donc, il y a un moment,
00:55:27 je suis désolé, chacun doit assumer ses responsabilités.
00:55:29 Il y a eu plus de 14 plans banlieues en 30 ans.
00:55:31 Ça a coûté des dizaines et des dizaines
00:55:33 et des dizaines de milliards. Ça n'a jamais rien à faire
00:55:35 avancer parce que tout le monde finit par tourner dégradé
00:55:37 et en plus, c'est jamais avec leur argent. C'est jamais
00:55:39 avec leur argent. C'est toujours l'argent du contribuable
00:55:41 et franchement, si on aidait à 10%
00:55:43 ce qu'on a de les banlieues, la ruralité,
00:55:45 il faut se dire qu'il reste sans doute bien mieux. - Qu'est-ce qu'on fait là pour vous ?
00:55:47 Vous voyez l'immeuble dans cet état,
00:55:49 vous voyez le deal qui se fait, on est monté au 5e,
00:55:51 on est descendu, on a vu les tarifs
00:55:53 qui étaient affichés. Enfin, tout se fait
00:55:55 au grand jour, j'ai envie de dire. Qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:55:57 - La réponse est un peu classique, mais
00:55:59 d'abord, il faut évidemment, évidemment
00:56:01 repenser toute la chaîne pénale. Il y a des remises
00:56:03 de peine automatiques, il n'y a plus de place en prison.
00:56:05 Donc, il n'y a pas de peine de prison effective.
00:56:07 C'est terrible. J'ai un ami magistrat avec qui j'en parle souvent.
00:56:09 Même s'il y a parfois de la volonté des magistrats qui font ce qu'ils peuvent,
00:56:11 il n'y a pas les moyens. Vous savez,
00:56:13 pour 100 000 habitants, en France,
00:56:15 il y a un magistrat. En Allemagne, c'est 7.
00:56:17 C'est 7. Donc déjà, on remet des moyens.
00:56:19 Des moyens aussi légaux. On redonne des moyens légaux à la police.
00:56:21 - Mais les jeunes qui sont là, ils sont derrière
00:56:23 les caméras, on ne les voit pas, mais ils nous écoutent.
00:56:25 Les jeunes qui sont là,
00:56:27 vous faites quoi ? Vous les mettez en prison ?
00:56:29 - Dès lors qu'il y a une infraction qui est caractérisée
00:56:31 et s'il y a les passifs de prison, oui, il faut que les peines soient appliquées.
00:56:33 Enfin, c'est la chose la plus normale
00:56:35 du monde que d'appliquer les peines. Donc bien sûr, il faut
00:56:37 restaurer l'ordre, restaurer la chaîne pénale
00:56:39 et puis surtout, arrêter avec ces arguments
00:56:41 victimaires. Il y a un moment... - C'est pas des victimes.
00:56:43 Vous dites "les jeunes qui sont là, c'est pas des victimes".
00:56:45 - Non, mais non, c'est pas des victimes. Vous croyez que moi, j'aide pas ma grand-mère ?
00:56:47 Vous croyez que ma grand-mère, elle a pas une petite retraite ? Moi aussi,
00:56:49 mais j'ai fait des études, ça a été long, ça a été difficile. Je viens d'un milieu
00:56:51 populaire. Moi, c'est banlieue là.
00:56:53 Moi, c'est...
00:56:55 - On a...
00:56:57 - C'est banlieue là, je déconne.
00:56:59 - On va discuter.
00:57:01 - On va discuter.
00:57:03 - Non, non, non. Vous prenez la partie, on va parler.
00:57:05 - On va pas discuter. Juste, on a pas grandi pareil.
00:57:07 - J'ai une cravate. - Pas ton annonce.
00:57:09 - Et si demain...
00:57:11 - Vous avez toujours le même discours. Vous avez grandi dans la misère,
00:57:13 je sais pas quoi, mais rien du tout.
00:57:15 - C'est banlieue là.
00:57:17 C'est banlieue, c'est déconnu. J'ai vécu, j'ai fui
00:57:19 à cause des gens comme vous. Ma mère, elle a fui quand j'avais
00:57:21 10 ans. Elle a fui. J'étais au collège Ernest Reland.
00:57:23 Elle a fui. - Personnellement, je sais pas,
00:57:25 mais ici... - Pourquoi tu dis des gens comme nous, alors, déjà ?
00:57:27 Pourquoi tu mélanges tout, déjà, là ?
00:57:29 - Est-ce que vous trafiquez de la drogue ?
00:57:31 - Mais pourquoi tu dis des gens comme nous ?
00:57:33 - Parce que, désolé, quand on va au 5e étage,
00:57:35 vous êtes en bas de l'immeuble. - Mais tu t'habilles au 5e, nous ?
00:57:37 Tu racontes ta vie, là ? - Si.
00:57:39 - Bah pourquoi tu t'as bougé à l'heure, là ?
00:57:41 - Vous habitez pas dans le quartier ? - On habite là, on est là.
00:57:43 - On habite là, on traine là.
00:57:45 - Alors qu'est-ce qui se passe ? Répondez-moi.
00:57:47 - Comment ça, qu'est-ce qui se passe ? Y a un trafic. Mais nous, on est impliqués, nous.
00:57:49 C'est quoi qui fait sûr qu'on est impliqués ?
00:57:51 - Est-ce qu'il y a un trafic ou pas ?
00:57:53 - Je sais pas.
00:57:55 - Est-ce qu'il y a un trafic ? - Mais si oui, vous connaissez les gens qui trafiquent.
00:57:57 Si c'est pas vous, moi je vous crois, c'est sans doute pas vous.
00:57:59 - Mais c'est quoi qui fait sûr qu'on connaît les gens qui trafiquent ?
00:58:01 C'est notre image, c'est notre tête. - Déjà, tu me tutoies.
00:58:03 - Bah tu vois, c'est peut-être pour ça.
00:58:05 - Si y a du chômage à 25% des banlieues, c'est peut-être parce que
00:58:07 vous tutoyez les gens qu'on ne les connaissait pas. Voilà.
00:58:09 Donc moi, désolé, je vous vois. Il vient d'où, le trafic ?
00:58:11 Il vient pas de vous, il vient d'où le trafic ?
00:58:13 - Pourquoi y a du trafic ? C'est ça la question.
00:58:15 La vraie question, c'est pourquoi... C'est à vous de répondre.
00:58:17 C'est à vous de répondre.
00:58:19 - Il vient pas de moi, donc il vient d'où ?
00:58:21 - Il vient d'où ? De la misère, c'est ça ?
00:58:23 - La misère ? Mais y a un moment, moi aussi,
00:58:25 je viens de Classe Populaire, j'ai fait des études, j'ai bossé.
00:58:27 - T'as connu le cuir en argent dans la bouche, toi ?
00:58:29 - Bien sûr, vous connaissez ma vie.
00:58:31 - Allez-y, regarde. - Rangez la merde.
00:58:33 - La merde, je la connais pas. La merde, la vraie merde,
00:58:35 je la connais pas. - Qu'est-ce que vous en savez ?
00:58:37 - Qu'est-ce que vous en savez ?
00:58:39 Moi, j'étais scolarisé en ZEP, j'étais dans des banlieues,
00:58:41 et vous avez fait fuir, vous avez fait fuir ma mère,
00:58:43 parce qu'elle supportait plus de descendre
00:58:45 et voir des gens qui traînaient en bas des bâtiments.
00:58:47 Elle supportait pas ça. - Bah ouais, bien sûr.
00:58:49 - Y a pas que moi qui suis énervé. Les gens en 4e, au 5e,
00:58:51 à qui on a parlé, ils en peuvent plus.
00:58:53 Ils en peuvent plus. Et je vais vous dire,
00:58:55 à l'image que vous donnez là, les gens, ils vont tous voter Front National.
00:58:57 Nos idées, elles vont finir par gagner. - Vous, vous êtes un élevé.
00:58:59 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:01 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:03 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:05 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:07 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:09 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:11 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:13 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:15 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:17 - Vous, vous êtes un élevé. - Vous, vous êtes un élevé.
00:59:19 - Je vais laisser là Denis, parce que Gamal vous êtes cofondateur du mouvement des droits civiques, et vous ça vous énerve ce que dit Denis depuis tout à l'heure.
00:59:25 - Oui parce que manifestement, juste un instant, je vais quand même remettre un peu, je vais remettre le bord de la leur un petit peu.
00:59:31 - On peut encore le remettre, on peut essayer. - Monsieur, non je vais le remettre sans difficulté.
00:59:35 - Monsieur nous explique avec sa peau blanche et son visage d'européen qu'il n'a pas eu de problème à s'intégrer.
00:59:41 - Evidemment quand on a une peau bronzée et une tête d'arabe et un nom d'arabe et un nom de noir, c'est plus compliqué.
00:59:45 - C'est facile ça. - Non c'est pas facile, c'est la réalité.
00:59:47 - Quand on ne connait pas... - C'est toujours la faute des autres.
00:59:50 - Non non non, c'est de la... - Vous ne vous mettez jamais en question.
00:59:52 - Je peux parler de la mer ? - Allez-y, pardon, excusez-moi.
00:59:54 - On peut parler ? Juste un instant. Donc je vais clarifier la situation.
00:59:58 Moi j'ai toujours vécu dans des cités, d'accord ? Travaille, alors que j'ai des diplômes, hein, jamais.
01:00:02 Mon prénom c'est Grillier, on ne veut pas de vous. La ville dans laquelle on vit, on ne veut pas de vous.
01:00:06 L'origine des ténèbres, on ne veut pas de vous. Alors le baratin de dire que ce n'est pas de la faute d'eux, moi je suis des années 80.
01:00:11 Dans les années 80, les arabes des années 80, ils voulaient s'intégrer. La marche pour l'égalité, ça a été il y a 40 ans.
01:00:16 Et bien qu'est-ce qu'ils ont fait ? On nous a exclus, d'accord ? Maintenant vous pensez, vous, avec vos têtes de blanche neige,
01:00:20 que nous, ça peut passer. Ça n'a rien à voir, il y a deux mondes différents.
01:00:23 Parce que l'employeur qui a des réflexes racistes, il va dire quoi ?
01:00:26 Ce gars là est une cité, donc il est incompétent, donc il est violent, donc il est voleur, donc il est fou.
01:00:30 - Donc pardonnez-moi, c'est bien à cause du fait que les employeurs n'embauchent personne ici,
01:00:33 que ça pue la pisse et qu'il y a des trafics de drogue à tous les étages.
01:00:35 - C'est à cause des employeurs. - Je peux parler ou vous allez continuer à parler tout jeune ?
01:00:38 - J'ai le droit de vous répondre aussi. - Non, vous avez parlé pendant 5 minutes, on peut y aller.
01:00:41 Vous avez dit tellement de bêtises que je vais corriger un peu. Les employeurs ne veulent pas nous.
01:00:44 Les employeurs ne veulent pas nous. - Je suis content que vous soyez d'accord.
01:00:46 - Je souffre que quelqu'un ne m'écoute pas. Vous me laissez finir. Je vous laissez dire un tunnel de bêtises, on va y aller.
01:00:50 Donc les employeurs ne veulent pas des gens de cités, pourquoi ? Parce qu'il y a des préconçus, il y a des réflexes racistes.
01:00:54 Ensuite, deuxième chose, il faut être très clair sur un point.
01:00:56 Quand on ne vit pas ici, vous n'y avez jamais vécu ? - Si. - Non, jamais. - Non, pas de typo.
01:01:00 - Vous êtes déconnant. - On parle avec les jeunes.
01:01:02 - C'est pas grave. Je sais que ça sort de votre logiciel, quand on est blanc, on a forcément vécu dans les quartiers riches et du 16ème arrondissement.
01:01:09 - Non, la couleur. - C'est vous qui en parlez depuis tout à l'heure, vous m'avez traité de blanchineux, c'est incroyable.
01:01:13 Vous êtes d'une incohérence et je n'ai jamais vu ça. Je n'ai jamais vu ça.
01:01:16 - Je finis mon popo, parce que vous avez du mal à écouter, ça se voit, vous êtes trop embloqué.
01:01:19 - Vous avez du mal à dire des choses correctes. - Vous allez dire 5 minutes de bêtise tout à l'heure sur lui.
01:01:23 - Allez-y, on avance, on essaie de donner des arguments plutôt que de s'insulter.
01:01:26 - La question sociale, quand les gens ne peuvent pas travailler, ne peuvent pas s'intégrer, ils ne trouvent pas de logement, ils ne peuvent pas se marier, il n'y a rien.
01:01:30 Au bout d'un moment, je mets la place à ces gars-là, qui en ont marre d'être vus comme des animaux,
01:01:33 parce qu'on vient ici comme si c'était des animaux, alors que c'est des êtres humains, il faut le rappeler, juste comme ça.
01:01:37 Donc le traitement d'exclusion systémique qui est mis en place de façon déguisée, parce qu'on ne veut pas le reconnaître,
01:01:43 ce traitement-là a conduit à de la violence. C'est normal parce que les gens se disent "attends, il y a un problème, je suis français, mais on ne veut pas de moi,
01:01:48 ma tête pose problème, mon origine pose problème, la Rabahia pose problème", c'est ça le discours.
01:01:51 Et vous, vous dites quoi ? "Non, non, on peut y arriver parce qu'on travaille, moi j'ai réussi", c'est une blague.
01:01:55 Vous changez de tête, changez de nom, envoyez un CV avec Mohamed, on verra si vous avez trouvé du travail.
01:01:58 - C'est bon, je peux répondre ? - Allez-y.
01:02:00 - Moi, je vous dis, et après vous pouvez rester dans votre tunnel autant que vous voulez, à la fin, le réel vous donne tort.
01:02:06 La banlieue, et la banlieue, contrairement à ce que vous pensez, ce que tout le monde dit depuis tout à l'heure, moi je la connais, j'y ai vécu,
01:02:12 et ma mère a dû fuir cette banlieue-là, donc je l'ai connue, elle n'est pas du tout l'enfant pauvre de la République.
01:02:17 Elle est en réalité, même sans doute, vous savez quoi, je vais choquer. Je dirais même qu'elle est dans une certaine mesure,
01:02:22 alors évidemment, ce n'est pas l'apanacée de vivre ici, je ne vous dis pas, ce n'est évidemment pas l'apanacée, mais vu l'argent qui a été déversé,
01:02:27 vu les plans qui ont été faits, alors qu'on n'a rien fait pour la réunité, c'est des enfants pourri-gâtés de la République.
01:02:32 Et quand ça ne va pas, ils crament tout. Et quand ça ne va pas, ils crament tout. Et quand il y a une espèce de désaccord avec ce qui peut se passer,
01:02:37 ou une contrariété, et bien on a des émeutes. Je suis désolé, vous allez dans le Larzac, vous allez à Saint-Georges-en-Cousin, dans le Massif Central,
01:02:44 je peux vous assurer que quand il y a des problèmes, et il n'y a pas de service public, parce que...
01:02:47 Je peux répondre à ça ? L'injection de sommes faramineuses était faite sur le plan Borloo pour faire du ripollin, pour casser les tours à mes députés.
01:02:53 Par contre, la question sociale n'était pas réglée. Il aurait fallu faire travailler les jeunes dans ces tours, pour qu'ils fassent le ripollin.
01:02:58 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, pas de baratin, c'est les entreprises de l'extérieur qui bossaient.
01:03:03 C'est les bouigues, c'est les fâches. Il faut arrêter de raconter les cracks. Maintenant, les jeunes qui sont là, et qui n'ont pas d'avenir, parce qu'ils se savent condamnés...
01:03:09 — Parce qu'ils boivent de la drogue ? — Non, non, non, c'est pas... La drogue, la drogue, ça, c'est un cliché grossier.
01:03:12 — Ah, là, c'est trois fois la même. — C'est un cliché grossier qui...
01:03:14 — Bah oui, au cinquième, c'est un vrai cliché. — C'est un cliché grossier... C'est un cliché grossier... Mais il peut pas écouter, hein, c'est difficile.
01:03:20 — Allez-y, parce qu'il nous reste... — Voilà. C'est un cliché grossier qui est éculé. La plupart de ces jeunes-là, ils travaillent pour Uber.
01:03:26 La plupart de ces jeunes-là bossent comme des chiottes toute la journée. Ils font du 12-14 heures par jour. Ça, vous le savez pas, vous y êtes pas.
01:03:30 Ensuite, vous vous dites pas « J'ai vécu dans un banlieue, faut y vivre aujourd'hui ». Moi, je vis dans le 93, je connais très bien la musique.
01:03:34 Moi, je suis chef d'entreprise. Dommage pour vous. Vous, vous êtes employé. Ça fait un petit peu de différence.
01:03:37 Pourquoi je suis chef d'entreprise ? Parce que... Pourquoi je suis chef d'entreprise ? Pourquoi je suis... Non, non, vous êtes employé, vous êtes prof, donc employé.
01:03:42 Pourquoi je suis chef d'entreprise ? Pourquoi je suis chef d'entreprise ? Simplement parce que j'ai choisi mon entreprise, on voulait pas de moi au travail.
01:03:47 Donc la différence entre vous et moi, c'est que moi, je connais le réel, et vous, vous le mythifiez. 250 milliards de banlieue, c'est une blague.
01:03:51 — Alors on va arrêter là, parce qu'on a encore pas mal d'invités à avoir. On va prendre Jean-Pierre Colombiès, qui est avec nous. Bonjour. Vous êtes ancien policier ?
01:03:58 — Bonjour. Oui, oui, ancien policier. — Et on va prendre également Maurice Signolet, qui est avec nous, qui est ancien membre de la brigade des Stups.
01:04:05 Venez. On va parler tous ensemble pour essayer de comprendre comment les choses se passent. D'abord, quand vous voyez une situation comme celle-là ici, comment vous réagissez ?
01:04:11 — J'analyse plutôt une situation qu'on a laissée gentiment se dégrader pendant des dizaines d'années. Il se trouve que j'étais au Stup pendant aussi 10 ans, au Quai des Orfèvres.
01:04:21 On s'est croisés... C'est pas connu, mais on s'est croisés au Quai des Orfèvres, puis ensuite à Marseille. Ce que je peux vous dire, c'est que le problème des stupéfiants dans ce pays
01:04:29 dépasse largement la problématique de l'opposition police. — Non mais moi, je voudrais pas qu'on fasse de théorie, parce qu'on est là pour être très concret.
01:04:36 Qu'est-ce qu'on fait face à un immeuble comme ça ? Et quand vous voyez cette situation, comment vous réagissez ?
01:04:40 — Déjà, au niveau du quartier, il vous a pas échappé que ça ressemble quand même beaucoup à un village, là où nous sommes. Ce qui serait peut-être pas mal,
01:04:46 c'est de réintroduire une forme de police, une présence policière pérenne et digne de ce nom. Je parle pas simplement des... Je fais pas un procès au BAC, pas du tout. C'est pas le souci.
01:04:55 Mais je pense à une police de sécurité publique qui soit un interlocuteur entre les habitants, les représentants des HGM...
01:05:03 — C'est ça, le problème, c'est la fameuse police de proximité qu'il faudrait rassurer. A Morissignolet, c'est ça, la solution pour vous ?
01:05:08 — Non. Sincèrement... Ou alors parlons plutôt d'une proximité policière. Ça serait complètement différent. Mais j'ai presque envie de vous dire ici...
01:05:16 Vous demandez ce qu'on peut faire. Sincèrement, vous voulez que je vous dise ? Rien. Rien. — Rien ? Ça veut dire c'est foutu.
01:05:21 — Je m'explique. Parce qu'en l'état de la procédure pénale aujourd'hui, on a tellement déshabillé, on a tellement retiré de pouvoir et de possibilité
01:05:30 aux policiers qu'aujourd'hui, il est impossible... Il n'y a pas plus difficile à traiter que le trafic de suppression. Pour une raison très simple, il n'y a pas de victime.
01:05:36 Il n'y a pas de victime. Le consommateur est aussi délinquant que le trafiquant. Donc en nous retirant les possibilités de faire des coups d'achat,
01:05:43 en nous retirant les possibilités d'avoir recours aux informateurs, aux tontons, comme on disait... Parce que c'est glauque. C'est glauque.
01:05:49 Si vous ne laissez pas une part de glauque à la police, vous en sortirez pas. — Non, mais excusez-moi, mais là, ça veut dire quoi, quand vous dites
01:05:54 « c'est foutu », ça veut dire que les gens, on les laisse, là, les habitants qu'on a croisés, ces dames qu'on a croisées...
01:05:58 — On n'arrête pas de faire un constat, mais c'était inévitable, ce qui nous arrive. Ce que vous voyez là, ça se passe dans des centaines d'endroits en France.
01:06:06 Et encore, ici, c'est propre. Je vais vous dire, moi, je connais des endroits bien pires. On ne s'est pas rendu compte qu'en déshabillant la procédure pénale,
01:06:14 en la changeant complètement, en fin de compte... — Vous êtes tous sur la théorie, là, en fait. Honnêtement, mais vous êtes sur la théorie.
01:06:19 Mais vous me dites que c'est trop tard pour ces gens-là. Moi, je ne me vois pas remonter voir ces dames et leur dire « c'est foutu »,
01:06:25 et leur parler de procédure. Elles n'en ont rien à faire. C'est leur quotidien.
01:06:28 — Si vous ne voulez pas entendre l'analyse, on s'en sortira pas. Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à remonter des procédures ? Parce que c'est
01:06:33 d'une extrême complexité, aujourd'hui. Le code de procédure pénale nous a complètement lié les mains. Donc il est impossible, aujourd'hui.
01:06:39 Vous aurez beau avoir une apparence d'autorité, mais en mettant du bleu partout dans la rue, vous n'aurez que...
01:06:46 — Réponse, parce que vous n'êtes pas d'accord. — Non, je suis pas d'accord, bien sûr, mais parce que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
01:06:51 On a un problème socio-économique dans ce pays. On a effectivement toute une frange d'habitation qui ne se reconnaît pas
01:06:56 dans la République et qui vend, parce que finalement, c'est le meilleur moyen d'avoir accès à un ascenseur social. Faut vraiment intégrer ça.
01:07:03 — On n'est pas dans une cité où il n'y a rien. Il n'y a pas rien, ici. — Il n'est pas question de limite. Effectivement, il n'y a pas de victimes.
01:07:09 Effectivement, il y a une demande. Après, il faut analyser pourquoi il y a une demande. Effectivement, on ne voulait pas rentrer dans...
01:07:13 On peut pas aller au fond... — Non, mais surtout parce qu'on est sur le terrain. Et on va sur le terrain, justement, pour sortir des débats de plateau
01:07:19 où chacun est là dans ses grandes... — Si je peux terminer, merci. — Non, mais je veux répondre.
01:07:24 — Non, non, mais je voudrais en dire un tout petit peu plus. Réintroduisez une présence policière. On peut pas entendre parler de police de proximité.
01:07:30 C'est bien dommage, parce que moi, je suis pas dans la naïveté du concept, par contre. Mais il faut une police qui soit au contact de la population,
01:07:35 en interface avec des associations dignes de ce nom, qui soient eux aussi...
01:07:39 — Regardez, vous avez un espace de jeunes qui est derrière nous. Tout à l'heure, on a vu, il y a des commerces, il y a des pharmacies, il y a un boucher, il y a un bar.
01:07:48 On est parti, le débat, à une opposition systématique de police, justice, citoyenneté. — C'est bien ce que je vous dis. Moi, je vous parle...
01:07:54 — On peut pas aller au fond... — Non, mais surtout parce qu'on est sur le terrain. Et on va sur le terrain, justement, pour sortir pas de ça.
01:07:59 Moi, je vous dis, on n'est pas dans un quartier qui est oublié. Il y a un bar, il y a une pharmacie, il y a un centre médical, il y a un espace de jeunes qui est derrière nous.
01:08:05 Donc le problème, c'est pas forcément ça. — Oui, mais on ne réglera pas le problème du trafic comme ça. Il y a du trafic...
01:08:10 — Un dernier mot. On va paraphraser Victor Hugo. Construisez des prisons. Vous remplirez les écoles. C'est tout.
01:08:19 — Merci, monsieur. Georges Fenech nous rejoint, ancien magistrat que vous connaissez bien sur CNews. Bonjour. Merci beaucoup d'être déplacé avec nous...
01:08:25 — Bonjour, Jean-Marc. — ...et d'être à Melun avec nous. Vous avez publié un livre qui s'appelle « L'ensauvagement de la France »,
01:08:29 « La responsabilité des juges et des politiques aux éditions du Rocher ». Et on s'est dit que c'était bien de vous avoir là, parce que l'ensauvagement, c'est ça ?
01:08:36 C'est ce que vous décrivez ? — Oui, mais moi, ça me rappelle l'époque où j'étais juge d'instruction chargé des stupéfiants dans les quartiers de villes urbaines, vénitieux.
01:08:44 Tout a démarré, en réalité. Et je retrouve la même situation 40 ans plus tard, où rien n'a changé, où ça s'est même détérioré.
01:08:53 Et vous voyez à quel point c'est une forme de normalité, ce que vous êtes en train de montrer, normalité dans énormément de quartiers en France.
01:09:00 Vous avez des jeunes dealers qui sont là, qui viennent à visage découvert. Parlez devant votre micro. Ils n'ont aucune crainte.
01:09:07 Moi, je vous invite véritablement à faire venir ici même les responsables de cette situation, dont les victimes, elles sont là.
01:09:15 Vous voyez, ce sont des gens qui ne peuvent pas quitter leur domicile et qui subissent tous les jours cette enfer.
01:09:20 — C'est qui, les responsables ? — Les responsables, ce sont les politiques et les juges. C'est le thème de mon ouvrage, effectivement.
01:09:26 — On avait un député... — Moi, j'invite M. Éric Dupond-Moretti à venir ici. On pourrait lui demander mais comment se fait-il que vous ayez supprimé, par exemple,
01:09:34 les peines penchées pour les récidivistes ? Pourquoi avez-vous supprimé les courtes peines d'emprisonnement jusqu'à 6 mois d'emprisonnement ?
01:09:41 Ces jeunes n'ont aucune crainte de la justice, voyez-vous. Et j'aimerais aussi que des juges en exercice viennent voir ce qui se passe ici
01:09:49 et les conséquences et les dégâts de leur idéologie, qui consiste à dire que tous ces jeunes, ma foi, ils sont victimes de discrimination,
01:09:55 ils ont le droit à une excuse, voyez-vous. En réalité, on les enferme dans une délinquance qui est sans issue et on laisse créer un marché souterrain,
01:10:04 une criminalité souterraine. Vous l'avez vu. Les tarifs sont... — C'est très clair. C'est très clair.
01:10:08 — C'est très clair. Donc qu'on arrête de nous leurrer. La police, elle fait ce qu'elle peut. Elle vient à peu près au moins 2 fois par semaine.
01:10:15 Mais au bout de la chaîne pénale, il n'y a pas de suivi. C'est ce que je veux dénoncer. Je pense que tant qu'on aura une justice aveugle, impuissante par idéologie
01:10:24 – c'est bien ça –, tant qu'on aura des politiques qui prendront pas les véritables dispositifs législatifs en rétablissant les peines planchers,
01:10:31 en rétablissant les courtes peines d'emprisonnement, en réformant à nouveau l'ordonnance de 45 sur les mineurs, vous aurez des jeunes qui...
01:10:37 Vous savez ce qu'ils font ? Ils font leur apport coût-avantage. Ça me rapporte combien ? C'est comme un commerce. Ça me rapporte tant.
01:10:43 Qu'est-ce que ça me coûte ? Ça me coûte rien. Donc il n'y a aucune raison que j'arrête.
01:10:47 — Mais alors c'est vrai qu'on dit que sur les réseaux, il y a beaucoup de gens qui sont surpris de voir les jeunes qui sont là, qui viennent, qui nous parlent.
01:10:51 Alors c'est vrai qu'on les filme pas. On s'est engagés auprès d'eux à pas les filmer, bien évidemment.
01:10:55 Et beaucoup sont surpris de les voir s'exprimer comme ça, de façon sans peur, en fait, sans aucune peur.
01:11:00 — Mais c'est partout. On dit qu'il y a 4 000 points de deal. Il y en a certainement plus en France.
01:11:03 Vous donnez l'exemple de Melin aujourd'hui, cette cité qui fait parler d'elle. Mais on pourrait faire ces reportages, mais tous les jours, partout en France.
01:11:11 — Mais ces jeunes, qu'est-ce qu'on fait avec eux ? Ils sont derrière vous. Ils sont derrière la caméra. Et on ne tourne pas la caméra. On laisse derrière la caméra.
01:11:15 Qu'est-ce que vous pensez qu'il faut faire avec eux ?
01:11:17 — S'ils sont interpellés en flagrant délit, il faut les condamner. Mais les condamner à des peines dissuasives.
01:11:22 Or, aujourd'hui, ça ne se passe plus comme ça. Ils sont... Vous savez ce que dit la police ? Le problème de la police, c'est la justice.
01:11:28 Le problème, c'est qu'ils sont relâchés très rapidement ou mis dans un centre de semi-liberté où ils vont dormir la nuit. Et le jour, ils continuent leur trafic.
01:11:35 — Tout à l'heure, on avait un policier. Parce que je lui parlais des choux, parce qu'en arrivant, notre venue a été alertée.
01:11:41 On a entendu « harak » et crié partout pour alerter le fait qu'on était en train d'arriver. Et le policier nous disait : « Mais de toute façon, on va les arrêter.
01:11:47 Et une heure après, ils seront dehors. Donc ça ne sert à rien ». Mais qu'est-ce que vous voulez faire avec quelqu'un qui fait le chouf, qui surveille simplement ?
01:11:54 Vous allez pas le mettre en prison ?
01:11:55 — Il y a une très lourde responsabilité de l'institution judiciaire et de la classe politique. C'est évident. C'est absolument évident.
01:12:01 Comment on en est arrivé à cette situation où au vu et au su de tout le monde se déroulent ces trafics de stupéfiants ? Comment ? Réfléchissez. Pourquoi ?
01:12:09 Parce que ces jeunes n'ont plus peur ni de la police ni de la justice. Et on l'a vu pendant les émeutes de quoi ils ont été capables.
01:12:15 Donc je pense que sans vouloir avoir un discours absolument sécuritaire, si vous n'intéressez pas ces jeunes avec une sanction – et je pense que vous partagez ce point de vue
01:12:23 –, ils ont refait et refait cet immeuble. On a – vous l'avez raison – on a cet espace. Ils ont tout. Mais ils s'en moquent.
01:12:29 En réalité, ce qu'ils veulent, c'est vivre de ce trafic. Et tant qu'on ne les arrêtera pas – et il n'y a qu'une seule chose pour les arrêter, c'est la sanction –,
01:12:35 tant qu'on ne sanctionnera pas, vous les aurez. Et vous aurez ces pauvres et malheureuses – moi, j'ai beaucoup d'empathie pour ces gens qui sont là –
01:12:41 qui ne peuvent pas quitter cette tour, qui ne peuvent pas quitter ce quartier, qui se retrouvent à subir ces dégradations, ces nuisances, cette peur.
01:12:49 Et quelquefois, vous savez, dans les quartiers, c'est les kalachnikovs.
01:12:52 Oui. Mais les jeunes nous disaient qu'ils ont besoin de faire ce boulot-là parce que c'est la seule façon pour eux de trouver un emploi.
01:12:58 En fait, c'est l'argument depuis tout à l'heure. Et il n'y a pas de vraie réponse à ça. Ils nous disent que quand on va avoir des entreprises,
01:13:03 on ne nous donne pas de travail, on nous donne des petits contrats. Donc qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
01:13:08 Moi, je ne partage absolument pas leur avis. Je pense que si vraiment certains – et on en connaît des jeunes issus des quartiers – qui veulent s'en sortir,
01:13:16 qui veulent travailler à l'école et qui veulent travailler, ils peuvent le faire. Sauf que ceux-là, ils ont fait un choix.
01:13:21 Ils gagnent beaucoup plus, 10 fois plus que s'ils allaient travailler. Et ça ne leur coûte rien. Voilà.
01:13:26 Donc vous savez, ils ne sont pas sourds, en réalité. Ils voient bien ce qui se passe.
01:13:30 Regardez, ils sont en face de nous. On est avec les caméras. Ils sont là. Je m'exprime librement, pratiquement en toute sécurité.
01:13:36 Vous voyez ? Ils n'ont peur de rien. Ils savent que quand on va partir, ils vont reprendre leur commerce.
01:13:40 Et puis les juges vont continuer à prononcer des sanctions symboliques. Et la police va continuer à s'évertuer, les interpeller jusqu'à un point où ils refuseront.
01:13:48 – Dernière question. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait que les politiques viennent plus ici ?
01:13:52 Que les politiques viennent plus à la rencontre des gens comme on le fait nous, qu'ils aillent parler avec les gens qui sont là-haut,
01:13:58 qui sont pour la plupart coincés dans leur image ?
01:14:01 – Ancien magistrat, je suis venu à votre demande. Je suis venu parce que rien ne vaut de montrer la réalité.
01:14:07 Moi, j'invite les juges et les procureurs à venir voir quelles sont les conséquences d'une politique qui est trop laxiste
01:14:13 à l'égard du trafic de stupéfiants. J'invite aussi, encore une fois, le Gardez-saut à venir voir
01:14:18 et qu'il nous dise devant les Français pourquoi il ne veut pas réformer ces dispositifs.
01:14:23 – Si le Gardez-saut veut venir faire un face à la rue avec nous dans une cité, il est bienvenu et on l'invite.
01:14:27 – C'est sa place, vous avez vu M. Darmanin, il vient souvent dans ces quartiers.
01:14:30 Il fait ce qu'il peut, la police fait ce qu'il peut.
01:14:33 – Il est invité mais il n'est pas venu. – Mais il ne peut pas être partout non plus.
01:14:36 Il est à Marseille, il est partout. Mais c'est aussi au ministre de la Justice de venir voir la conséquence d'une absence de vertu.

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