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00:00 - Et il est 8h moins le quart, nous recevons ce matin Philippe Buisson, le maire de Libourne, Marie Roarch.
00:04 - Bonjour Philippe Buisson. - Bonjour.
00:06 - Commençons d'abord par faire un point sur la situation du marché couvert de Libourne qui a brûlé dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
00:13 Ce matin, est-ce que vous savez si ce bâtiment pourra être rénové ou s'il va falloir tout raser pour reconstruire ?
00:19 - Non, cette précision je ne l'ai pas. Un expert doit passer dans le journée.
00:23 Mon sentiment c'est qu'on ira sur une démolition reconstruction, on va d'ailleurs profiter de cet incendie dramatique,
00:34 imprévisible naturellement par essence, pour repenser le bâtiment.
00:38 Il gardera sa fonction de marché couvert, probablement de salle des fêtes,
00:42 mais on va prendre le temps pour réfléchir à éventuellement d'autres fonctions.
00:47 Bref, ça va être un gros challenge, probablement ça fera l'objet d'un concours.
00:52 On est parti pour plusieurs années d'un bâtiment qui sera sur le flanc et qui va d'ailleurs faire l'objet d'un coffrage relativement esthétique,
01:03 j'espère le plus esthétique possible en centre-ville, d'ici la fin de la semaine.
01:06 - Plusieurs années, c'est un délai extrêmement long pour tous les commerçants et les salariés qui n'ont plus de toit depuis cet incendie.
01:12 Mais vous avez trouvé une solution de repli ?
01:13 - Oui, on est en train de la peaufiner avec eux dans un dialogue constant et je les salue
01:19 parce que je trouve qu'ils font preuve d'un sang-froid exceptionnel.
01:23 Oui, on bénéficie d'un local qui s'était libéré à quelques dizaines de mètres de la place Abel-sur-Champs,
01:30 la place la mire, le cœur du marché non-sédentaire.
01:35 Et on va pouvoir d'une part reloger un certain nombre de commerçants qui étaient logés sous la halle dans ce local,
01:45 et puis on va probablement même l'étendre sur une petite placette qui joue.
01:48 Bref, à échéance de quelques jours, voire quelques semaines, on va pouvoir reloger,
01:54 probablement de manière dégradée, mais reloger l'ensemble des commerçants qui le souhaitent.
01:58 Et je trouve que c'est assez satisfaisant parce qu'ils doivent maintenant se remettre au travail.
02:03 Certains d'entre eux sont en chômage technique et encore une fois je pense à eux.
02:07 - Dans ce délai, ils vont pouvoir faire des marchés, peut-être trouver des solutions ?
02:09 - Oui, certains ont commencé à louer des étals pour occuper les marchés de plein air.
02:16 C'est pas simple parce qu'il faut des étals réfrigérés, il y en a peu à louer.
02:22 Là aussi on les aide, mais on fait tout ce qu'on peut et eux-mêmes sont très mobilisés.
02:29 Il y a de la solidarité entre eux et donc des solutions, ça en passe d'être trouvé.
02:35 L'important, je le dis souvent, on m'interpelle pour me dire qu'est-ce qu'on peut faire pour eux.
02:41 Ce qu'on peut faire pour eux, c'est venir plus souvent, plus nombreux au marché et consommer.
02:49 L'élan de solidarité qui était présent dès dimanche dernier, c'est-à-dire le surlendemain après l'incendie,
02:58 il faut que cette solidarité soit durable.
03:00 Il y a le temps de l'émotion et cette crise va durer, je l'ai dit, c'est plusieurs années.
03:07 On ne peut pas reconstruire d'ici six mois, le marché n'existera pas.
03:12 Il va falloir une mobilisation qui soit vérifiée dans le temps.
03:16 - Philippe Buisson, le maire de Liban, on est notre invité ce matin sur France Bleu Gironde, il est 7h49.
03:21 - Passons aux bonnes nouvelles, Philippe Buisson, parce qu'il y en a quand même quelques-unes sur Liban.
03:24 Évidemment, notamment cette installation à venir d'une base de la sécurité civile dans votre ville, la quatrième seulement.
03:32 Quand est-ce qu'elle verra vraiment le jour cette base ? Est-ce qu'on le sait aujourd'hui ?
03:36 - C'est ça le challenge. Le challenge, c'est que le président de la République et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
03:41 ont annoncé que les premiers effectifs de cette quatrième unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile,
03:49 ces super pompiers, ces militaires qui sauvent, soient en partie opérationnels pour l'été prochain.
03:58 C'est-à-dire pour la campagne des incendies de 2024.
04:00 C'est-à-dire que le premier contingent, 130 sapeurs-sauveteurs, seront implantés à Liban dès le mois de juin 2024.
04:08 Donc, vous voyez le challenge.
04:10 130 sapeurs-sauveteurs et une grosse centaine de véhicules.
04:15 Nous sommes dans des réunions de travail quasi permanentes avec la sécurité civile et le secrétariat général du ministère de l'Intérieur,
04:27 ce qui s'appelle le SGAMI, pour peaufiner le programme, les implantations,
04:35 et puis engager les procédures administratives, parce que l'État ne s'exonère pas des permis de construire, des architectes de bâtiments de transit, etc.
04:41 - Et on imagine que c'est beaucoup d'aménagements dans les casernes, mais aussi même dans la ville, pour accueillir ces militaires et leurs familles.
04:46 - Oui, vous avez absolument raison. Il y a les militaires qui vont s'implanter où, quand et sur quel rythme.
04:56 Ça nécessitera quoi ? Donc ça, c'est l'affaire de l'État, de l'armée.
05:00 On est facilitateur. Il va y avoir le déménagement de la sous-préfecture, par exemple, qui est un "dégât collatéral".
05:07 Mais le sous-préfet est complètement, bien sûr, solidaire de la cause de Libourne et de cette formidable annonce.
05:15 Mais il y aura la fermeture des casernes à échéance de juin, puisque ça va devenir un site militaire.
05:22 Aujourd'hui, c'est en grande partie un parking. Il va falloir trouver les conditions de recouvrer du parking en centre-ville.
05:29 Donc on est dans un "chamboule tout" à Libourne et on s'ennuie pas, enfin.
05:38 - Mais vous attendez un impact positif pour Libourne, j'imagine ?
05:40 - Mais il y a un impact extrêmement positif démographique, d'une part, parce que ça va amener de la population.
05:44 Ça va donc amener du dynamisme économique, notamment pour les commerçants.
05:48 Ça va aussi soutenir le marché de l'immobilier, mais ça va créer des naissances.
05:55 Par exemple, je vais aller à Neujean-le-Rotrou dans quelques semaines,
05:59 qui est à peu près une base similaire à ce qui va se passer à Libourne.
06:02 À Neujean-le-Rotrou, ce sont 50 naissances par an qui sont observées.
06:07 L'hôpital de Libourne va pouvoir assumer 50 naissances supplémentaires.
06:13 Mais en revanche, le service "enfance, petite enfance", les crèches, les halte-garderies,
06:17 il va falloir qu'on crée des places.
06:19 Je m'y suis engagé auprès de la Sécurité Civile pour accueillir ces personnes comme il se doit,
06:26 faciliter leur implantation.
06:28 Donc je réutilise cette expression de "chamboule tout",
06:32 c'est-à-dire qu'avec les bonnes nouvelles, l'unité de la Sécurité Civile,
06:36 avec les moins bonnes nouvelles, l'incendie du marché,
06:38 nous sommes dans un momentum où les perspectives budgétaires,
06:44 les orientations qui étaient les nôtres jusqu'alors, vont sensiblement évoluer.
06:48 Libourne septembre 2023 ne ressemble pas du tout à Libourne juin 2023.
06:54 Les choses ont profondément bougé.
06:56 Voilà, dans ce moment, c'est passionnant à gérer,
06:58 mais c'est aussi beaucoup de stress.
07:00 Il faut être à la hauteur des ambitions que nous avons affichées et affirmées,
07:03 notamment auprès du ministre de l'Intérieur.
07:05 Le maire de Libourne, Philippe Buissot,
07:07 est notre invité ce matin sur France Bleu Giron.
07:09 Libourne, c'est aussi le Tour de France,
07:11 deux fois à deux ans d'intervalle.
07:13 C'est aussi une équipe de la Coupe du monde de rugby,
07:16 les Roumains, qui arrive, qui est accueillie d'ailleurs aujourd'hui à Libourne.
07:19 C'est la flamme olympique l'année prochaine.
07:21 Libourne, c'est une ville attractive,
07:23 et j'imagine que vous vous en félicitez,
07:25 mais on va d'abord écouter une habitante de votre ville.
07:27 Je m'appelle Vanessa, j'ai 42 ans,
07:29 j'ai vécu à Bordeaux pendant 23 ans,
07:31 et je ne pouvais pas me loger à Bordeaux,
07:33 comme on le sait c'est compliqué.
07:35 Et oui, j'ai découvert Libourne très dynamique.
07:37 Ça fait un an que j'y habite,
07:39 et j'aime beaucoup.
07:41 Ce n'est pas surpeuplé au niveau piéton,
07:43 il y a des animations, l'équipe de Roumanie de rugby
07:45 vient s'entraîner, il y a un pot d'accueil,
07:47 je trouve ça vachement sympa.
07:49 Et quand je retourne à Bordeaux,
07:51 je me sens oppressée.
07:53 C'est vachement sympa Libourne, Philippe Buissot,
07:55 j'imagine que vous allez me répondre en tant que maire.
07:57 C'est super sympa, et merci à Vanessa,
07:59 parce que c'était l'objectif qu'on cherchait à atteindre.
08:01 Souvenons-nous, il y a 10 ans,
08:03 il y avait du Libourne bashing.
08:05 - Les petites villes et les villes moyennes en général.
08:07 - Oui, les petites villes et les villes moyennes en général,
08:09 vous avez raison,
08:11 et c'était un sentiment de déclassement.
08:13 Ce territoire interstitiel,
08:15 comme on disait,
08:17 qui était un peu désespérant,
08:19 et pour beaucoup d'entre eux, désespéré.
08:21 Nous, on a beaucoup travaillé sur un projet de ville,
08:23 on a retravaillé les identités de cette ville,
08:25 identité viticole,
08:27 identité portuaire,
08:29 intratérieur du Père Noël, tout ce que vous voulez.
08:31 "Ville à taille humaine", ce que dit Vanessa,
08:33 c'est-à-dire qu'on est dans une ville
08:35 avec une offre sportive, culturelle,
08:37 marchande,
08:39 éducation,
08:41 qui est absolument satisfaisante.
08:45 On est en périphérie de la métropole,
08:47 avec le RER métropolitain,
08:49 vous êtes en Gare Saint-Jean,
08:51 en 20 minutes de train,
08:53 il y a des trains tous les quarts d'heure.
08:55 Donc, on est effectivement dans une ville,
08:57 mais on est aussi
08:59 à 500 mètres de Saint-Emilion,
09:01 au milieu des vignottes
09:03 de Pomme-Rolle et de Saint-Emilion.
09:05 C'est une ville qui a beaucoup d'atouts,
09:07 qui a recouvré Confiance en RER,
09:09 c'est très important,
09:11 et qui devient effectivement une alternative
09:13 pour ceux qui vont travailler à la métropole,
09:15 parce que le cœur économique,
09:17 c'est la métropole,
09:19 mais qui viennent habiter Libourne,
09:21 parce que d'abord, c'est moins cher,
09:23 c'est nettement moins cher,
09:25 c'est une ville qui a un patrimoine,
09:27 une ville taillée humaine,
09:29 une ville d'art et d'histoire,
09:31 c'est une bastide historique,
09:33 c'est une ville qui est née à l'an 800,
09:35 donc on a des maisons patrimoniales
09:37 à reconquérir,
09:39 notamment au cœur de ville.
09:41 Voilà, c'est une ville qui a beaucoup d'atouts,
09:43 et qu'on ambiance, effectivement.
09:45 Et l'unité d'instruction de la sécurité civile,
09:47 comme le doublement de l'institut de soins infirmiers,
09:49 comme l'arrivée également
09:51 du campus du Lac par la Chambre de Commerce et d'Industrie,
09:53 fait que ça va aussi
09:55 devenir de plus en plus une ville étudiante,
09:57 parce que l'unité d'instruction de la sécurité civile,
09:59 ce sont des militaires qui vont intervenir
10:01 partout en France, en Europe et dans le monde,
10:03 mais c'est aussi une base de formation,
10:05 et donc, on sait que
10:07 les jeunes,
10:09 militaires ou pas d'ailleurs,
10:11 ce sont des consommateurs
10:13 de bars,
10:15 et on avait besoin de ça aussi.
10:17 - Merci beaucoup, Philippe Blisson, maire de Liban,
10:19 d'être venu nous en parler ce matin dans nos studios.