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00:00 - 8h45, Charles et Camilla sur les Champs-Elysées à Versailles, avant la place de la Bourse à Bordeaux
00:05 et le château Smith-Olafitt à Martillac. On en parle avec notre invitée ce matin,
00:10 Marie Roach, historien spécialiste de la Grande-Bretagne.
00:13 - Bonjour Philippe Chassaigne. - Bonjour.
00:15 - Est-ce qu'on se doit sentir flatté, nous Girondins, de recevoir vendredi la visite du couple royal britannique ?
00:20 - Je pense qu'effectivement on peut se sentir flatté dans la mesure où la précédente visite d'un monarque,
00:25 c'était Elisabeth II en 1992, le yacht royal britannia s'était installé à la place de la frégate à Hyundaiuk
00:32 et la reine avait organisé une réception à bord et Charles était venu en 1977 en tant que prince de Gaulle.
00:37 Donc c'est quand même tout à fait exceptionnel qu'un prince héritier ou un monarque régnant vienne dans notre ville, dans notre région.
00:43 - Est-ce que c'est un petit test de popularité aussi pour ce nouveau roi parmi les Français ?
00:48 - Je pense qu'à Bordeaux, il arrive quand même un peu en terrain conquis.
00:52 On se souvient des liens qui existent entre l'Aquitaine et l'Angleterre,
00:57 qui étaient très forts entre le XIIIe, le XIIe et le XVe siècle.
01:01 Bon, et puis il y a quand même une communauté britannique qui est importante,
01:04 39 000 Britanniques qui vivent en Nouvelle-Aquitaine,
01:07 même si ils sont plutôt en Dordogne et en Haute-Hégaronne que vraiment en Gironde,
01:11 mais il y en a quand même en Gironde aussi.
01:12 Et le test de popularité, je pense que ce sera vraiment à Paris cet après-midi qu'on va le voir avec la descente des Champs-Élysées.
01:18 - Alors nous on va écouter Eric, 56 ans, il habite à Tresse, il travaille à Bordeaux.
01:22 Lui n'est pas franchement emballé par cette visite royale.
01:25 - Je ne sors pas de choix parce que comme je travaille, ça va m'empêcher d'aller sur Bordeaux,
01:28 donc je ne suis pas trop content qu'ils viennent.
01:30 J'aurais préféré qu'ils arrivent un peu ailleurs que nous empêcher à nous de travailler.
01:35 Beaucoup se serrent les ceintures et là, le roi qui vient,
01:37 c'est la porte grande ouverte à tout le monde et puis il y en a qui crèvent de faim.
01:41 Ce n'est pas normal.
01:41 Mais sinon, moi je préfère plutôt Diana que le prince.
01:45 - Ça c'est un avis tout personnel.
01:47 C'est peut-être un petit peu le fast qui choque aujourd'hui
01:50 dans la période un petit peu difficile qu'on peut vivre en ce moment ?
01:52 - C'est un débat qui est lancé depuis hier, je crois, ou l'an dernier,
01:57 et qui à mon avis disparaîtra dès que le roi sera reparti en Grande-Bretagne.
02:00 Ça fait partie, lorsqu'on reçoit un chef d'état étranger,
02:05 on ne va pas m'égauter, si vous me permettez cette expression un peu familière.
02:09 Le coût de la visite de Charles III en France par rapport au budget de l'État,
02:13 je pense que c'est quand même infinitésimal.
02:15 Même si on n'avait rien dépensé, on avait tout redistribué
02:18 aux 10 ou 12 millions de personnes qui sont en dessous du seuil de pauvreté en France.
02:22 Je ne crois pas qu'il y aurait eu une grosse différence pour leur fin de mois.
02:25 - Il va y avoir quand même un dîner dans la Galerie des Glaces à Versailles.
02:29 On sort vraiment le tapis rouge pour Charles III et Camilla ?
02:32 - Oui, mais ce n'est pas exceptionnel.
02:34 Le président Macron a déjà invité Vladimir Poutine à Versailles.
02:40 Les sommets Choose France ont lieu à Versailles.
02:42 Et puis je rappelle qu'en 1982, le président Mitterrand avait organisé son premier G7 à Versailles.
02:48 Et lui non plus, il n'avait pas économisé.
02:50 Il avait en sorti le grand jeu pour impressionner ses 6 autres interlocuteurs.
02:53 - À 7h48 sur France Bleue, Gironde, Philippe Chassaigne, professeur d'histoire contemporaine
02:57 à l'Université de Bordeaux, spécialiste de la civilisation britannique.
03:00 - On l'a entendu ce matin avec notre correspondant à Londres sur France Bleue, Gironde.
03:04 Ce genre de voyage, ce n'est pas franchement Charles III qui décide spécifiquement là où il va,
03:12 ce qu'il va y faire, c'est politique aussi ce genre de visite ?
03:16 - De toute façon, aucune visite d'État n'est à l'initiative du souverain.
03:21 C'est le gouvernement qui lui dit d'aller où le gouvernement pense qu'il doit aller.
03:25 C'est ce qu'on appelle le soft power de la monarchie.
03:28 Il va pour jouer une sorte de rôle d'ambassadeur de son pays.
03:34 La reine Elisabeth II était venue 5 fois en France.
03:37 Elle est allée 5 fois en RFA puis Allemagne après la réunification.
03:40 Elle est allée 5 fois aux États-Unis. On voit bien la préoccupation des différents gouvernements britanniques
03:44 envers leurs trois partenaires principaux.
03:46 - Vous pouvez réagir sur la venue du roi ce matin sur France Bleue, Gironde.
03:50 Vous êtes aussi nombreux à le faire sur notre page Facebook.
03:53 Une visite très attendue, c'est ce que Sonia nous dit.
03:56 Bien sûr qu'on ira le voir. Il vient quand, comment ou à quelle heure ?
04:00 Et puis Nathalie nous dit qu'on a envie de le voir.
04:03 On veut savoir à quelle heure on pourra le rencontrer ce roi Charles à Bordeaux ?
04:07 - On va revenir un petit peu sur les étapes du programme de Charles III avec vous Philippe Chassagne.
04:11 En Gironde, il va y avoir un accueil à la mairie de Bordeaux, un petit bain de foule dans Bordeaux,
04:16 un voyage en tram, une rencontre aussi dans un vignoble.
04:19 Ce sont quand même des thèmes, même s'il ne choisit pas la destination,
04:22 des thèmes qui lui sont relativement chers.
04:24 - Il ne choisit pas la destination mais il peut quand même aussi imprimer sa marque.
04:27 D'autant plus que ce qui est important sur le plan diplomatique, c'est qu'il va se placer à Paris.
04:31 Donc l'excursion "bordelaise", il y a de plus en plus de marges de manœuvre.
04:35 - Oui, dans ses différentes activités, la visite est courte, c'est 4 ou 5 heures si je ne me trompe pas.
04:42 Il va insister sur l'engagement écologique qui est le sien.
04:46 Je crois qu'il va aller visiter le parc expérimental de Foirac.
04:50 Le vignoble "Smiths-O'Lafitte", on sait que c'est parce que c'est un vignoble qui est passé en agriculture biologique.
04:55 La Reine Camilla va visiter une association caritative, le Pain de l'Amitié.
05:01 Encore une activité très classique pour un membre de la famille royale.
05:06 Pour le reste, le bain de foule, depuis Elisabeth II et même depuis sa mère,
05:11 depuis Georges VI et la Reine Elisabeth, les souverains qui sont dans une ville
05:15 vont à la rencontre des personnes qui sont venues les voir.
05:18 C'est ce qu'on appelle des "deambulations", "pairambulations" en anglais.
05:21 Et donc les bains de foule en français.
05:22 - Pourquoi Bordeaux ? On l'a un peu évoqué au début de cette interview,
05:26 vous dit un lien historique effectivement, mais Charles était venu en tant que Prince de Galles à Bordeaux en 1967.
05:31 Il revient donc plus de 40 ans plus tard.
05:34 Mais pourquoi Bordeaux cette fois-ci ?
05:36 - D'abord parce que lorsqu'il était Prince Charles,
05:41 j'ai encore du mal à penser de Prince Charles, je pense que je ne suis pas le seul.
05:46 Mais lorsqu'il était Prince de Galles, Charles s'est rendu à plusieurs reprises à titre privé en France.
05:51 Il aime bien l'Aquitaine et je pense que c'est aussi une façon d'être dans les pas de sa mère, la visite de 1992.
05:58 - Il y a une forme d'hommage à la Reine Elisabeth qui a disparu il y a un tout petit peu plus d'un an ?
06:01 - Implicitement, je pense, oui.
06:03 - Merci beaucoup Philippe Chassaigne d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Gironde
06:07 pour évoquer cette visite du Roi Charles III à Bordeaux vendredi. Merci à vous.

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