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00:00 Comment sortir de la crise viticole en Gironde ? Consommateurs moins nombreux,
00:04 vins vendus à précassé et surproduction, la situation ne s'améliore pas depuis trois ans
00:09 et c'est dans ce contexte que Bordeaux Négos nomme son nouveau président. Ce syndicat regroupe
00:13 près de 80 négociants en vin, soit la quasi-totalité du marché bordelais. Ce tout nouveau président
00:19 nommé l'an mois dernier est donc notre invitée ce matin, Cécile Lacosta.
00:22 Bonjour Philippe Tapie. Vous êtes PDG et fondateur du Négos HMS, spécialisé dans les grands crus
00:28 classés bordelais. Donc vous arrivez, comme on l'a dit à la tête de Bordeaux Négos, à un moment
00:33 quand même plus que critique finalement. Oui, c'est dans l'adversité qu'on doit faire la
00:39 différence. Donc si vous voulez, la situation est compliquée depuis plusieurs années maintenant.
00:43 Mon prédécesseur avait déjà engagé des mesures fortes. L'idée aujourd'hui c'est de continuer
00:50 dans cette direction en priorisant les sujets essentiels pour essayer de s'en sortir tous
00:56 ensemble. On est quand même à un moment où il y a plus de 9000 hectares de vines qui sont en
01:01 train d'être arrachés dans le Bordelais. Il y a quand même urgence d'agir. C'est quoi votre plan
01:05 d'attaque, votre vision des choses à vous ? Alors on peut parler des choses négatives,
01:09 il faut aussi parler des choses positives. Il y a eu le 9 avril dernier une réunion fondatrice,
01:14 très importante, entre tous les acteurs de la profession pour essayer de s'asseoir autour de
01:18 la table, de mettre les choses à plat, d'avancer. Cette réunion a concerné tous les acteurs de la
01:23 filière, production, distribution, l'Etat. On a rediscuté de l'encadrement de la loi EGalim
01:32 pour essayer d'avancer, d'encadrer les choses. Mais pour nous, les gosses, l'essentiel c'est de
01:38 remettre surtout au centre du jeu le produit et le consommateur. Avec peut-être aujourd'hui des
01:44 approches qui peuvent être complémentaires par rapport aux approches classiques et traditionnelles
01:48 qu'on a connues jusqu'à maintenant. Mais se décomplexer, oser la modernité et regarder devant.
01:53 Ça veut dire quoi concrètement ? Ça veut dire peut-être remettre en cause certains positionnements
01:59 de produits, peut-être un vin de Bordeaux plus moderne, un vin de Bordeaux plus adapté au goût
02:04 du consommateur de demain, ou d'aujourd'hui ou de demain. Ça veut dire oser, inventer, être créatif
02:11 tout en gardant le côté classique qui a fait la réputation des vins de Bordeaux, mais aller
02:16 ensemble de l'avant. - Il y a la question des prix qui est une question centrale, le prix auquel vous
02:21 achetez le vin aux exploitants. Vous seriez prêt à faire des efforts ? Vous payez, mieux rémunérer
02:29 les exploitants qui ont du mal à s'en sortir pour certains ? - Je pense que c'est essentiel et c'est
02:32 l'objet de cette discussion qui a été entamée, je le répète, le 9 avril. C'est qu'il est tout à
02:37 fait légitime que la viticulture, les viticulteurs qui travaillent énormément d'arrache-pied et qui
02:42 ne se rémunèrent pas de leur métier, revendiquent un prix minimum. On travaille dessus tous ensemble
02:48 pour encadrer une fois de plus les choses et essayer de trouver une issue et une sortie de
02:53 crise. - Philippe Tapie, président de Bordeaux Négoces, est notre invité ce matin dans l'Ego
02:58 DC sur France Bleu Gironde. - On en parle donc justement des prix. Emmanuel Macron au Salon
03:02 de l'Agriculture évoquait la possibilité de mettre en place des prix planchers dans l'agriculture
03:06 au sens large. Est-ce que c'est applicable dans votre secteur dans la viticulture ? - Alors c'est
03:10 tout l'objet des discussions qui ont été lancées une fois de plus le 9 avril, d'un groupe de
03:14 travail planche sur le sujet de façon ardue, dans le sens où c'est un peu plus compliqué au niveau
03:20 de la viticulture parce qu'il y a des contraintes différentes par rapport à l'agriculture en
03:25 général. Et c'est sur ce dossier là que nous sommes en train de travailler avec l'interprofession,
03:28 notamment le CIVB et les autres corps de représentatifs, pour pouvoir justement
03:34 trouver une solution adaptée à la viticulture et la viticulture bordelaise en particulier. - Et
03:39 vous le dites aussi, la première étape c'est que tout le monde se mette d'accord sur le diagnostic,
03:42 les causes de ce problème parce que tout le monde n'est pas d'accord finalement ? - Mais chacun voit
03:46 un peu à sa porte ce qui est tout à fait légitime. Maintenant il est important de voir qu'on doit
03:50 tous travailler de concert, production, distribution et au service, je le répète, du consommateur. Et
03:56 donc si chacun peut arriver avec sa vision à trouver une solution qui lui correspond,
04:01 ben ensemble on ira plus loin, on pourrait gagner le pari. - Philippe Tapie, président de Bordeaux
04:06 négocie, merci beaucoup d'avoir été avec nous dans l'Eco d'ici ce matin. - Merci. - Il est 7h19,
04:10 l'Eco d'ici, vous l'aurez écouté aussi, cette interview en vidéo sur francebleu.fr.

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