• il y a 9 mois

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Transcription
00:00 Il est 7h15 dans l'Ego DC ce matin. Gros plan sur les entreprises en difficulté parce que la CCI, la Chambre du Commerce et de l'Industrie,
00:07 organise ce soir à Libourne un rendez-vous inédit pour prévenir les faillites.
00:11 Une première dont on parle avec notre invité, le président du Tribunal de Commerce de Libourne.
00:15 Bonjour Christian Lallet.
00:17 Bonjour.
00:17 Il y aura 17 patrons autour de la table ce soir. Qu'est-ce que vous allez leur dire ?
00:21 Déjà on va leur dire qu'on est à leur côté.
00:24 Cet atelier qui est l'atelier de prévention des entreprises en difficulté, on l'a également intitulé "Aujourd'hui mon entreprise va bien, mais demain ?" point d'interrogation.
00:32 Donc il faut venir avant que ça aille mal ?
00:34 Il faut venir vraiment avant que ça aille mal.
00:36 Et ces ateliers vont permettre, si j'ose dire, d'abord d'échanger.
00:39 Et on va faire en sorte que toute la région soit concernée.
00:44 C'est-à-dire on commence à Libourne, ensuite il y a la zone Sud-Gironde, il y a le bassin, il y a la zone Médoc, il y a Bordeaux-Métropole et la zone Haute-Gironde.
00:53 Quels sont les participants ce soir ?
00:55 C'était ma question d'après, mais allez-y je vous en prie.
00:57 Quels sont les participants à l'atelier à Libourne ?
00:59 Les participants c'est bien évidemment la CCI Bordeaux-Gironde qui est la Chambre des Métiers de l'Artisanat.
01:05 C'est aussi le Barreau de Libourne, c'est également les experts comptables et commissaires aux comptes.
01:10 C'est également la Direction Générale des Impôts et des Finances Publiques, c'est l'URSSAF et c'est le Tribunal de Commerce.
01:16 Et du côté des entreprises, c'est quel type d'entreprise ?
01:18 Le ciblage a été fait par la Chambre de Commerce et d'Industrie et par la Chambre des Métiers de l'Artisanat.
01:23 Donc l'intégralité des chefs d'entreprise sont conviés à cet atelier.
01:27 Il n'y a pas de sélection particulière par rapport à un secteur d'activité.
01:31 Aujourd'hui le contexte économique est suffisamment compliqué avec les difficultés de recrutement, l'inflation, la hausse des matières premières,
01:39 la hausse du coût d'énergie pour qu'on s'intéresse à l'intégralité des entreprises.
01:42 Le Président du Tribunal de Commerce de Libourne Christian Lallet est notre invité ce matin dans l'Écode d'ici.
01:47 Et quand les entreprises vont très mal, elles viennent devant vous au Tribunal de Commerce.
01:51 Il y en a beaucoup, des procédures, depuis le début de l'année ?
01:54 Depuis le début de l'année, sur Libourne, on a 50 procédures de redressement ou liquidation judiciaire.
01:59 Avec sur 50 procédures, 70% environ, ce sont des liquidations judiciaires qu'on appelle "sèches".
02:04 C'est-à-dire l'entreprise arrête d'exister.
02:08 Ça paraît beaucoup, 70% c'est davantage que les années précédentes ?
02:11 On est sur le trend de 2019, c'est-à-dire avant Covid.
02:15 Alors, on a une situation qui est un peu compliquée, mais je crois qu'il faut regarder devant,
02:20 il faut rester optimiste et il faut absolument qu'on arrive à démystifier ce mot "tribunal" qui fait peur.
02:26 Le Tribunal de Commerce, ça ne fait pas peur, puisque les 17 juges du Tribunal de Commerce
02:31 sont des chefs d'entreprise en activité ou d'anciens chefs d'entreprise quant à la retraite.
02:35 On a l'écoute de nos pères, mais effectivement, le mot "tribunal", on a du mal à pousser la porte.
02:40 Et de temps en temps, quand la personne vient nous voir, on constate que c'est un peu tard.
02:45 À quel moment il faut venir vous voir ? Quels sont les premiers signaux qui doivent aller arriver à chaque entreprise ?
02:49 Les premiers signaux doivent être signalés par les commissaires aux comptes et les experts comptables, etc.
02:55 Et le chef d'entreprise, qui a un prévisionnel, s'y voit qu'il a des difficultés
02:59 ou d'approvisionnement ou de recrutement, etc. Il ne faut pas qu'il hésite.
03:02 Il y a des entretiens qu'on appelle de prévention, qui sont totalement confidentiels
03:06 entre le président du tribunal de commerce et le chef d'entreprise.
03:10 Et à cet entretien-là, on peut tout se dire. Et il faut tout se dire pour qu'on lui propose des solutions alternatives
03:15 qui lui permettront de passer le cap, qui est certes difficile, mais on a toujours des solutions.
03:20 Il ne faut pas qu'un tribunal de commerce soit un tribunal de la faillite. Il faut que ce soit un tribunal des solutions.
03:25 Aussi de la prévention. Et quand ils viennent vous voir plus tôt, est-ce qu'en général, les solutions que vous proposez fonctionnent ?
03:30 Oui, en général, elles fonctionnent. 70% à peu près des mandats d'occonciliation sont un succès pour les entreprises.
03:36 Alors, ils viennent nous voir toujours trop tard dans tous les cas de figure.
03:41 Parce que c'est dur psychologiquement aussi pour un chef d'entreprise de dire
03:44 "Mon entreprise ne va pas bien, je me suis probablement trompé."
03:46 Oui, parce qu'un chef d'entreprise sait très bien, il est de nature optimiste.
03:50 Par contre, il subit des contraintes à aujourd'hui qu'il ne maîtrise pas.
03:54 Je vous disais tout à l'heure, l'inflation, la hausse des matières premières, etc.
03:57 Ça veut dire qu'il faut être vraiment à côté d'eux. Il faut avoir un discours rassurant, un discours bienveillant, un discours concret.
04:03 Et il faut savoir détecter, anticiper et surtout traiter ces chefs d'entreprise.
04:07 Et c'est ce que vous allez faire ce soir à Libourne.
04:10 C'est ce qu'on va essayer de faire ce soir à Libourne.
04:12 Et ce qui est important, c'est qu'il y a toujours une démarche volontariste du chef d'entreprise.
04:16 Si nous, on convoque une convocation qui est reçue du tribunal de commerce par un chef d'entreprise,
04:22 il le vit mal. Il le vit mal parce qu'on a les indicateurs des signaux faibles qui font qu'on veut convoquer cette entreprise.
04:28 Alors que si c'est lui qui fait la démarche, c'est beaucoup plus efficace parce qu'il a accepté.
04:34 Il n'y a pas de connotation négative.
04:37 Merci Christian Lallet, je suis obligé de vous couper.
04:39 On est pris par le temps, en tout cas la réunion c'est ce soir à Libourne, dont vous êtes président au tribunal de commerce.
04:45 Merci.

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