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Isabelle Giordano, responsable Mécénat du Groupe et Déléguée Générale de la Fondation BNP Paribas, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur le don de 10 millions d'euros aux restos du cœur annoncé par la famille de Bernard Arnault.
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Isabelle Giordano, responsable Mécénat du Groupe et Déléguée Générale de la Fondation BNP Paribas, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur le don de 10 millions d'euros aux restos du cœur annoncé par la famille de Bernard Arnault.
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NewsTranscription
00:00 - 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin la déléguée générale de la fondation BNP Paribas.
00:05 - Ah et c'est un nom que vous connaissez chers auditeurs d'Europe 1. Bonjour Isabelle Giordano.
00:09 - Bonjour.
00:10 - Eh oui, bienvenue sur Europe 1 qui fut votre maison il y a quelque temps de cela.
00:14 Vous êtes aujourd'hui déléguée générale de la fondation BNP Paribas et responsable mécénat du groupe.
00:19 Alors Isabelle Giordano, la famille de Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, on le rappelle, numéro 1 mondial du luxe,
00:25 s'apprête à verser 10 millions d'euros d'aides d'urgence au Restos du Coeur qui sont en grande difficulté financière.
00:30 C'est un geste de générosité qui est impressionnant. Il se trouve pourtant beaucoup de monde en France pour le critiquer.
00:35 Je vous lis quelques tweets. Aurélien Taché, le député écologiste,
00:39 "Quelle contrepartie pour Bernard Arnault et sa famille ?" s'interroge-t-il.
00:43 "On ne veut pas la charité mais l'égalité." Louis Boyard, le député de la France Insoumise,
00:47 alors lui dit "10 millions d'euros c'est 0,0047% de la fortune de Bernard Arnault. S'il voulait, il pourrait éradiquer la pauvreté en France."
00:56 Et puis un autre nous dit "Ils n'ont honte de rien. Un peu de mécénat à l'américaine et on déporte les services publics vers les associations."
01:05 Est-ce que vous êtes surprise de ces messages Isabelle Giordano ?
01:08 - Pas du tout parce qu'en France on est un peu les champions du monde de la critique facile.
01:12 Il faut distinguer aussi ce qui se passe sur les réseaux sociaux et si on va dans une heure, si on va dans la rue
01:19 demander aux françaises ce qu'ils en pensent, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui seront contents.
01:22 Les bénéficiaires quand même des Restos du Coeur, ils sont nombreux et on peut aussi rappeler qu'une personne sur deux
01:27 qui frappe à la porte des Restos du Coeur à moins de 26 ans, ce sont des jeunes et ce sont aussi des femmes,
01:32 souvent avec des familles monoparentales. Donc je peux vous assurer qu'eux, ils disent merci.
01:36 Pour ma part, moi qui effectivement depuis quelques années m'occupe de mécénat et d'association,
01:41 je pense que c'est une très bonne chose, une très bonne nouvelle que le monde économique prenne sa part,
01:45 reconnaisse sa responsabilité parce que quand même les choses ont beaucoup changé depuis le Covid.
01:49 Bien sûr, 10 millions d'euros c'est très bien. J'ai vu aussi qu'il y avait d'autres entreprises,
01:54 y compris celles dans laquelle je travaille aujourd'hui, qui ont décidé aussi de mettre un million d'euros sur la table
02:00 là tout de suite. Mais surtout ce qu'il faut, c'est bien se rendre compte que nous avons effectivement
02:04 des problèmes d'inflation, des problèmes d'inégalité, des problèmes structurels.
02:09 Ce qu'il faut, c'est aussi agir dans la durée. Donc très bien, oui, c'est vraiment formidable,
02:14 c'est une très bonne nouvelle pour tout le monde. Mais il faut aussi penser qu'il faut continuer de résoudre
02:19 ce problème d'inégalité que nous avons en France, en agissant à la fois dans la durée et aussi en prenant
02:25 les problèmes à la racine. Le but, c'est bien sûr de donner tout de suite au presto et à tous les assos,
02:31 tel qu'on le peut. Allez-y, tous les chefs d'entreprise. Mais ce qu'il faut, c'est aussi se dire qu'il faut
02:36 aider et faire en sorte que les pauvres soient moins pauvres. Donc il faut leur donner du boulot,
02:40 il faut leur donner des formations. Et c'est ce qu'on appelle un peu le changement systémique dans notre jargon,
02:44 mais c'est agir à la racine des problèmes. Et ça, les fondations peuvent le faire.
02:49 Et il faut peut-être que... Effectivement, j'ai remarqué, c'est vrai, les gens me disent toujours
02:52 "mais c'est quoi une fondation ? Vous faites quoi exactement ?" Donc il faut aussi que les Français,
02:56 qui parfois on dit qu'ils sont un peu fâchés avec le monde de l'entreprise, il faut qu'ils comprennent bien
03:00 comment ça marche, le mécénat. - Mais c'est quoi la différence mécénat-philanthropie ?
03:04 Parce qu'en fait, le mécénat souvent, c'est une entreprise... - Pas de contrepartie, c'est vraiment donné.
03:09 C'est aussi de la prise de risque. Parfois on se dit "tiens, il y a telle chose..." C'est souvent proche de l'innovation.
03:14 On se dit "on va essayer de donner à un tel". On donne bien sûr pour des associations caritatives comme les restos,
03:18 mais on donne aussi à des chercheurs qui en ce moment sont en train d'essayer de nous aider à trouver des solutions
03:23 contre le changement climatique. On donne à des artistes. Le mécénat, c'est ça, c'est assez noble,
03:28 parce que c'est une manière effectivement de tendre la main, de faire ce que le monde...
03:33 du profit, le monde marchand n'arrive pas toujours à faire. On n'est pas là que pour réparer, on est là aussi pour alerter.
03:39 Et je pense qu'il faut redonner un peu cette lettre de noblesse justement au mécénat qui n'est pas forcément très connu en France.
03:44 - Alors, il y a une critique qui revient souvent, c'est "oui mais s'ils donnent, c'est pour l'avantage fiscal".
03:50 Parce qu'on rappelle le cadre, c'est qu'il y a une loi de 2003, loi Iagon, qui permet aux entreprises de déduire
03:54 si 60% de leurs dépenses sont en faveur du mécénat. La famille Arnault s'est défendue en disant "mais non, il n'y a pas d'avantage fiscal".
04:01 Ça revient constamment, ça. - Oui, alors d'abord, deux choses. L'avantage fiscal depuis la loi Iagon, ça a boosté effectivement.
04:09 Il y a de plus en plus d'entreprises qui donnent. Il y a beaucoup de petites entreprises, 95% je crois du mécénat,
04:15 il est fait par des TPE ou par des entreprises de moins de salariés. - Vous disiez c'est 3,6 milliards, je disais ça sur votre compte Twitter.
04:20 - Oui, c'est 3 milliards. Tout le monde de l'économie sociale et solidaire, c'est 11% du PIB, c'est beaucoup de salariés,
04:25 donc c'est quand même une force économique dans le pays. Moi j'ai même tendance à dire que comme le paysage a un peu changé ces derniers temps,
04:31 ce sont les corps intermédiaires. Avant on avait effectivement les syndicats, etc. C'est eux qui pouvaient aller à TF1.
04:36 Aujourd'hui c'est effectivement Patrice Doré qui va à TF1. Et je salue quand même au passage la leçon à tirer,
04:41 s'il y a un truc à retenir de cette affaire, c'est l'utilité sociale des médias. Vous vous rendez compte la force, le pouvoir insoupçonné,
04:47 j'entendais ça récemment, le pouvoir insoupçonné des médias en 24 heures, 35 millions d'euros. Vous voyez ce que vous pouvez faire,
04:54 vous journalistes. Et la deuxième leçon peut-être à tirer, c'est de se dire qu'effectivement on peut aujourd'hui arriver à régler les problèmes
05:01 que nous avons justement grâce à cette force qui est peut-être un peu encore méconnue, qui gagnerait à être valorisée,
05:08 et se servir de ces vameux corps intermédiaires pour agir en alliance avec. Le secret à mon avis aujourd'hui, c'est les nouvelles alliances.
05:15 Et ça c'est l'État, le service privé, le monde économique, et puis bien sûr ce monde d'associations, de fondations, et les citoyens.
05:24 Pas seulement les ONG, les citoyens, les collaborateurs, les salariés des entreprises aujourd'hui. Il n'y a pas que Bernard Arnault,
05:30 il y a aussi les salariés de LVMH, de BNP Paribas, de Carrefour, qui eux sont engagés. Et ce sont eux qui veulent que la société change,
05:38 c'est eux qui veulent effectivement qu'il y ait peut-être un peu plus de solidarité, plus d'impact surtout.
05:42 - Alors la plupart des mécènes, des entreprises mécènes, agissent sans que ça se sache, elles ne veulent pas que ça se sache en fait, la discrétion.
05:50 - Oui, qui est une belle vertu quand même d'être discrète.
05:52 - Bien sûr, mais qu'est-ce que vous pensez, est-ce que finalement le tort de la famille Arnault dans cette affaire Restaur du Coeur, c'est d'avoir fait savoir finalement ?
05:59 - Non, il n'y a aucun tort et c'est bien que chacun agisse à sa manière, c'est bien que chacun prenne sa part, surtout moi j'insiste là-dessus.
06:07 Il faut qu'on se rende compte qu'effectivement l'entreprise a des responsabilités. On parle de l'entreprise citoyenne,
06:14 c'est pas du greenwashing, c'est pas une expression à la mode, on parle même désormais, j'entends ça moi dans les couloirs,
06:21 l'entreprise républicaine, parce que là on est face à une crise sociale, certes il y a l'inflation, il y a aussi une crise environnementale qui est très grave,
06:27 et on prend notre part, mais bientôt peut-être y aura-t-il une crise démocratique, donc voilà, il faut que les entreprises prennent leur part et j'insiste là-dessus.
06:35 C'est bien de donner de l'argent, on peut aussi donner un cerveau, on peut donner des bras, on peut donner, là les enfoirés,
06:42 on a le leasing, la société Arval qui fait du leasing, qui est une filiale de BNP Paribas, a donné une voiture pour la tourner les enfoirés,
06:49 et ça c'est très précieux. L'autre jour moi j'ai discuté avec une association que j'aime beaucoup, les Déterminés, avec Moussa Kamara,
06:56 et il me disait "là, grâce à vous, on a un super comptable, on va avoir un directeur général, ça aussi c'est important de donner des moyens humains, ça c'est très très important".
07:08 - Merci beaucoup Isabelle Giordano. - Et le monde peut quand même tourner un peu dans le même sens, il faut y croire.
07:13 - Merci d'être venue nous voir ce matin sur Europe 1. Isabelle Giordano, je rappelle, vous êtes déléguée générale de la fondation BNP Paribas, bonne journée à vous.
07:20 - Merci, bon courage. - Merci à vous.
07:21 - Il est 7h19 sur Europe.