André Deljarry, président de la CCI de l'Hérault

  • l’année dernière
Il y a un peu plus de 2 mois, beaucoup de quartiers en France se sont embrasés.
Peu de villes en France y ont échappé.
Beaucoup de commerçants ou d'entreprises ont vu leurs locaux ou magasins endommagés ou partiellement détruits ?
Le gouvernement s'était alros engagé à venir en aide et à indemniser les victimes de ces émeutes.
Mais 2 mois après, qu'en est-il réellement ?
On en parle ce matin avec André Deljarry, le président de la CCI de l'Hérault.

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Transcript
00:00 - Bonjour André Deljari. - Bonjour.
00:03 - Merci d'être venu nous rejoindre en studio. C'est un jour de rentrée, on en parle beaucoup ce matin.
00:08 Pour cette rentrée 2023, le monde de l'entreprise a le sourire ou c'est une rentrée qui est un peu mifig, un peu morose quand même en raison de l'inflation, tout ça ? Comment vous la qualifieriez-vous ?
00:22 - Vous savez que je suis un optimiste. - Un éternel optimiste.
00:26 - Un éternel optimiste. Donc on va essayer de trouver des... j'entendais tout à l'heure déjà quelques messages sur la rentrée qui font plaisir avec...
00:34 On va souhaiter d'abord une rentrée importante, une bonne rentrée aux petits et grands et aux co-renseignants surtout parce qu'une bonne rentrée c'est aussi le là pour une économie plus sereine.
00:46 - Eh oui. - Donc déjà si on démarre par là, on pourra avoir une vision un petit peu plus sereine des choses.
00:53 - Et alors l'économie, comment elle fait cette rentrée ? - L'économie, ça a été compliqué, on ne va pas dire le contraire.
01:00 D'abord vous l'avez vu et vous le dites dans vos antennes que ce soit avec les prix sur l'électricité, que ce soit avec les taux d'intérêt pour acheter un logement.
01:10 Donc tout devient un petit peu plus compliqué. Donc il faut avoir des messages pour rassurer parce que de l'autre côté, quand on voit le livret A qui est passé de 300 milliards d'euros à 400 milliards d'euros,
01:20 ça veut dire que le français thésorise et il attend des jours meilleurs. - Comme il l'a fait pendant le Covid d'ailleurs.
01:27 - Voilà, et il attend la confiance qu'il doit retrouver et ça c'est l'État qui doit nous redonner ces messages-là.
01:33 - Alors justement à propos de messages de l'État, tiens on vous a demandé de venir ce matin, pas seulement parce que c'est la rentrée, mais parce qu'on est un petit peu plus de deux mois
01:41 des émeutes qui ont secoué la France et tous les quartiers de quasiment toutes les villes de France fin juin.
01:46 On sait que le monde de l'entreprise et du commerce en particulier a payé un très lourd tribut avec beaucoup de dégâts.
01:53 L'État à ce moment-là avait dit "vous inquiétez pas, on vous laissera pas tomber". Deux mois après, quel est le bilan André Delgeri ?
01:58 - Alors d'abord l'État n'a pas du tout laissé tomber les entreprises. Je rappelle que sur le département de l'Hérault, 28 commerces avaient été impactés.
02:06 Moi je hors poste c'est tout, puisque j'ai entendu dans vos sujets précédents des établissements publics qui n'ont rien à voir avec nous.
02:14 Pour nous, 28 commerces impactés, 22 à Montpellier, 6 à Béziers. Donc dès les émeutes, nous sommes la chambre de commerce.
02:23 Comme à son habitude, que ce soit pendant la période de Covid, les Gilets jaunes, les réformes de retraite, on s'est mobilisés pour être sur le terrain avec tous ces commerçants.
02:32 Je m'y suis rendu personnellement à Montpellier, Olivier Lessenot sur le côté bitéroi, parce que nous devons immédiatement nous rendre compte de l'État
02:41 et savoir ce que nous avons à faire pour mobiliser l'ensemble des acteurs, que ce soit URSSAF et tous les organismes d'État qui permettent d'avancer.
02:49 - Est-ce que ces 28 commerçants ont été accompagnés et ont déjà pu bénéficier de mesures très concrètes aujourd'hui ?
02:54 - Oui, parce que qu'est-ce qui s'est passé ? Il y avait la problématique des assurances. Je vous rappelle qu'au coup sur coup, certains avaient déjà payé lourdes tribus
03:03 par rapport à certaines opérations qui s'étaient passées, notamment sur Montpellier, donc il fallait impérativement les assurer.
03:09 Et notamment le sénateur Jean-Pierre Grand a saisi au niveau du Sénat.
03:12 - Ils ont joué le jeu les assurances ?
03:14 - Oui, ça a joué le jeu. Alors, peut-être pas sur tous les dossiers, il y a des vérifications qui vont être faites encore sur le mois de septembre, pour qu'on soit sereins.
03:23 Mais sur l'ensemble des 28 dossiers, je rappelle que j'avais dit, j'ai été un des premiers qui avait annoncé qu'on avait plus d'un million d'euros de casse sur les commerçants.
03:31 Et on est à un million, un million cinq. Aujourd'hui, un décompte très factuel.
03:36 Donc le décompte, c'est celui-là. Maintenant, il faut regarder, j'ai encore un travail avec le pharmacien de la Devese, sur Bézier,
03:43 parce qu'il faut encore voir si tous les dispositifs ont bien été en place.
03:47 Ça a été le cas, mais c'est pas tout à fait terminé. Il faut encore reconnaître ce service après-vente que nous apportons.
03:55 Nous, Chambre de Commerce, entre le lien avec l'État, les assureurs, avec les maires, que ce soit Michael Delafosse sur Montpellier,
04:02 que ce soit Robert Ménard sur Bézier, parce que c'est notre job d'essayer de montrer qu'il y a des problématiques et qu'il faut impérativement trouver des solutions.
04:11 - Vous parlez du pharmacien de la Devese à Bézier. Dans le journal de 7h, tout à l'heure, notamment, on a entendu un pharmacien du quartier Selneuf qui disait,
04:18 lui il a eu de gros dégâts aussi, il disait que l'Ursaf, par exemple, avait accepté un échelonnement dans le temps, mais que ça ne l'empêcherait pas une majoration.
04:26 Donc du côté de l'État, on a quand même l'impression qu'il y a des choses qui restent quand même très rigides, très figées,
04:31 et que ça peut être problématique pour ces commerçants-là quand même.
04:34 - Moi, je demande à ce pharmacien de Selneuf de nous prendre un témoin pour que nous prenions son dossier, que l'on voit avec l'Ursaf, pour qu'il n'y ait pas de majoration.
04:45 L'État s'est engagé, et il n'y a pas de raison que ce commerçant qui a subi des dégâts importants pendant les émeutes puisse être impacté.
04:55 Donc bien sûr, après analyse du dossier, regarder si ça correspond bien au moment où les émeutes se sont passées.
05:03 Mais nous, on est là aussi pour regarder à ce que les choses se passent correctement.
05:07 Vous savez, moi j'étais toujours sur tous les sujets, que ce soit quand il y a eu des inondations, quand il y a des cambriolages,
05:13 vous parliez tout à l'heure des cambriolages des personnes, mais il y a des cambriolages aussi des commerçants.
05:17 On est toujours sur le terrain pour essayer d'être ce facilitateur, cet accompagnateur avec l'État, avec les politiques,
05:24 pour que justement, on essaie de trouver les meilleures solutions sur le terrain.
05:27 - Alors il y a deux choses que je voudrais encore évoquer avec vous rapidement ce matin.
05:30 D'abord la suivante, l'été n'est pas encore terminé, mais la saison touristique, elle, l'est quasiment.
05:37 Globalement, vous diriez que pour ce qui concerne le département de l'héros, au milieu de l'été, on disait "les commerçants ne sont pas terribles, terribles"
05:43 et puis finalement, il semble que ce soit mieux que ce qu'on imaginait, non ? C'est ça ?
05:47 - D'abord, ça a démarré plus tard, à cause des émeutes, on en parlait il y a quelques secondes.
05:51 Donc on a démarré un petit peu plus tard.
05:53 Quand vous démarrez avec un message négatif, une saison, c'est plus compliqué.
05:59 On s'est aperçu que pendant l'été, ça a consommé, ça a consommé de façon différente.
06:04 Les PAC sont plus courts, ça dépense un petit peu moins.
06:07 Donc à nous aussi, avec toutes les agences tourisme, de trouver des systèmes et des PAC,
06:12 j'en parlerai à la présidente Carole Delga pour justement essayer de trouver des PAC efficaces sur le département de l'héros et sur l'Occitanie en général.
06:20 Globalement, la saison, ce n'est pas une saison que l'on retiendra, ce n'est pas une saison qui sera délisanale,
06:25 mais elle ne sera pas aussi mauvaise que ce que certains ont bien voulu le dire en départ de saison.
06:31 Et je rappelle qu'il y a encore le mois de septembre qui est toujours une bonne saison.
06:35 Tout à l'heure, il y avait la météo à deux reprises pendant que je suis arrivé, et la météo est bonne pendant ces 15 jours.
06:40 - Elle va faire chaud encore cette semaine.
06:42 - Oui, mais il fait chaud dans la journée, mais les nuits sont fraîches.
06:45 Donc on ne démarre pas comme on démarrait avec la canicule.
06:48 Donc on n'est pas dans un système de canicule, on est dans un système de très beau temps,
06:52 peut-être un petit peu chaud, mais dans la nuit, tout va bien.
06:55 Donc il faut essayer de voir si cette arrière-saison pourrait être aussi très bénéfique pour le département de l'Hérault,
07:02 ce que je pense de façon certaine.
07:05 On a peut-être un petit peu mal démarré, mais peut-être on pourra très bien terminer.
07:08 - Peut-être que l'arrière-saison va permettre de rétribuer.
07:10 - Et je rappelle aussi que tout ce qui est arrière-pays a fonctionné très très bien.
07:14 Très très bien, parce qu'on a tellement dit la canicule, la canicule, que tout le monde est allé plutôt en montagne.
07:18 - Vous avez un régime alimentaire spécial pour être aussi positif ?
07:21 Non, c'est pour savoir, parce que tout le monde n'est pas dans cet état d'esprit.
07:24 - Parce que je suis le président de la chambre de commerce de l'Hérault,
07:28 je suis à l'aube de pratiquement 100 000 entreprises qu'il va y avoir dans le département de l'Hérault,
07:32 on le célébrera très bientôt.
07:34 On a un des départements les plus dynamiques de France.
07:37 Imaginez-vous que le président de la chambre de commerce vienne avec des messages tout négatifs.
07:42 Je ne suis pas angélique en me disant ceci,
07:45 mais dans l'analyse, on doit être positif, regarder ce qu'il peut faire avancer le département de l'Hérault,
07:51 comment on le fait avec toutes les agences de tourisme.
07:53 Je rappelle que le tourisme, par exemple, c'est plus de 32 000 emplois,
07:57 donc il faut quand même raison garder, c'est plus de presque 1 million de nuitées sur le département de l'Hérault.
08:03 Tout ceci est positif.
08:04 Maintenant, la saison, et je l'ai dit quand même tout à l'heure,
08:08 ne sera pas celle que l'on retiendra à l'horizontale des belles saisons d'été.
08:12 - Un dernier mot rapide pour faire la transition avec l'avenir.
08:14 Je dirais, on a parlé de la chaleur et du beau temps,
08:16 qui dit chaleur dit réchauffement climatique.
08:18 L'ACI s'implique de plus en plus dans cette problématique.
08:21 Vous avez notamment, vous participez notamment à un dispositif qui s'appelle Diag Mobilité,
08:25 où vous proposez un accompagnement aux entreprises,
08:27 qui à travers la problématique des mobilités,
08:31 voudraient essayer de réduire au maximum, veulent essayer de réduire au maximum leur empreinte carbone.
08:35 Deux mots là-dessus rapide pour finir André Delger.
08:37 - Oui, parce qu'avec l'ADEME, le service de l'État,
08:39 nous sommes mobilisés pour, vous l'avez dit, l'empreinte carbone c'est important,
08:45 il faut trouver des solutions.
08:47 Donc nous on est prêt, avec les entreprises,
08:49 de faire leur diagnostic, on le travaille avec l'ADEME,
08:52 et pour essayer de trouver des solutions, pour changer les flottes de véhicules.
08:55 - De véhicules trop polluants, qui partageraient la...
08:57 - Essayer de trouver des solutions, je rappelle qu'il y avait des critères, etc.
09:00 pour les véhicules polluants.
09:02 Il faut trouver des solutions, pour que justement,
09:05 on ait ce changement de paradigme au niveau des véhicules,
09:08 pour qu'on ait des véhicules moins polluants sur le département de l'aéro.
09:11 Et ça c'est notre job, nous le faisons avec l'État, avec l'ADEME,
09:14 et c'est un bon accompagnement que nous avons sur le département de l'aéro.
09:17 - Merci André Delgeri, président de la CCI de l'aéro,
09:20 d'être venu dans le 6/9 ce matin, bonne journée à vous.
09:23 - Merci.
09:24 - Et vous retrouvez notre invité sur le site internet francebleu.fr
09:28 C'est chaque matin sur France Bleu et Rond, et sur France Rond Occitanie.
09:31 Il est 8h21, dans un instant, Léopoldine Dufour va nous raconter une petite histoire,
09:36 sa petite histoire du jour, avec à l'intérieur des requins.
09:39 Ça va nous faire peur, mais ça va nous faire un petit peu voyager.

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