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Manuel Bompard, député LFI-Nupes de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône, est l'invité de 22h Max. 

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Transcription
00:00 Je pense que, si j'ai bien compris l'état d'esprit du ministre de l'Éducation nationale,
00:05 c'était de faciliter la vie des directeurs d'établissement.
00:09 Et je pense que ce message, comme cette décision, ne va pas du tout leur faciliter la vie.
00:14 Parce qu'en vérité, il leur appartiendra à déterminer ce qui s'apparente à une abaya
00:19 et ce qui s'apparente à une robe longue.
00:21 Et faire la distinction entre les deux, à mon avis, va être extrêmement compliqué pour eux.
00:25 Mais les chefs d'établissement réclamaient ça, en tout cas leurs représentants et une majorité d'entre eux, visiblement.
00:30 Vous savez que les Français, dans les derniers sondages, sont majoritairement pour.
00:34 Est-ce que là, vous ne vous faites pas fausse route dans ce combat-là ?
00:36 Non, mais d'abord, ils réclamaient une clarification.
00:38 Ils ne réclamaient pas forcément cette décision.
00:40 Ils réclamaient pas forcément cette décision.
00:42 Ils réclamaient une clarification et des clarifications.
00:44 Il pouvait y avoir des clarifications de différentes natures.
00:48 Pour le reste, je pense qu'il y a parfois une confusion sur ce qu'est une abaya.
00:54 C'est-à-dire un vêtement, une robe longue dont se vêtissent un certain nombre de jeunes femmes.
01:01 Et qui fait partie du dressing de la femme musulmane, disent tous les sites de vente d'abaya.
01:05 Donc nier le caractère religieux, c'est aller contre l'évidence.
01:08 Monsieur Barbier, si vous voulez déterminer maintenant, à la place des autorités religieuses de ce pays,
01:12 quelles sont les tenues réglementaires ou officielles de telle ou telle religion,
01:18 alors vous avez une conception de la laïcité très particulière.
01:20 Vous savez, Monsieur Barbier, le principe de la laïcité, c'est que l'État garantit la neutralité,
01:26 garantit l'indifférence vis-à-vis des religions, et les religions se régistent comme elles le souhaitent.
01:31 Et le sanctuaire de l'école, si les responsables des instances religieuses musulmanes disent
01:35 "cette abaya n'a rien à voir avec l'islam", qu'elles laissent ces instances, le ministre,
01:39 interdire ou ne pas interdire, ça ne les concerne pas, parce que c'est pas religieux.
01:42 Si les instances défendent l'abaya, c'est qu'elles savent que c'est religieux
01:45 et que ça permet de faire rentrer l'islam dans l'école.
01:47 L'islam politique a détourné un morceau de tissu pour lui donner une charge religieuse
01:52 et contourné la loi de 2004. C'est contre ça qu'il faut lutter.
01:54 - Monsieur Barbier, écoutez-moi, deux minutes.
01:56 Si demain, Monsieur Attal décide que votre écharpe rouge est une tenue religieuse
02:00 et qu'il décide d'interdire l'entrée à une école à des personnes qui sont dotées d'une écharpe rouge,
02:08 c'est une décision qui n'a aucun sens.
02:10 - Trouvez-moi un site internet qui dise "l'écharpe rouge est une religion",
02:14 trouvez-moi un enfant qui met sur les réseaux sociaux "je suis un bon musulman"
02:18 ou "un bon barbiériste" ou "j'ai une écharpe rouge", donc vous niez l'évidence.
02:22 - Mais Monsieur Barbier, maintenant ce qui est marqué sur les sites internet
02:25 et ce qui est marqué sur les réseaux sociaux est une vérité qui s'impose à vous,
02:28 on va avoir un certain nombre de problèmes.
02:30 - C'est une vérité sociologique.
02:31 - Malheureusement, il y a un certain nombre de bêtises qui sont écrites sur les réseaux sociaux
02:34 et sur les sites internet. Ce que je peux vous dire,
02:36 laissez la parole aux personnes concernées.
02:38 Et si vous laissez la parole aux personnes concernées,
02:40 vous verrez qu'il y a des jeunes femmes qui portent l'abaya
02:43 alors qu'elles ne sont pas de confession musulmane.
02:45 - C'est là où le dialogue avec les enseignants va permettre de les éclairer.
02:48 Leur dire "Mademoiselle, vous croyez porter un vêtement
02:51 qui n'a pas de connotation religieuse, vous êtes manipulés".
02:53 - Alors à leur place, vous allez donc décider que le vêtement qu'elles portent
02:56 est un vêtement qui a une connotation religieuse ?
02:58 - Je ne décide pas, le chef d'établissement dialogue, le référent de la LGTB dialogue.
03:01 - À partir du moment où elles ne portent pas de signe religieux ostentatoire,
03:05 c'est la loi de député d'Âge et c'est celle qu'il faut appliquer.

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