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Le président Emmanuel Macron a longuement rencontré les chefs des partis représentés au Parlement, mercredi 30 août. La réunion, qui se tenait à huis clos à la maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis, a pris fin vers 3 heures jeudi matin. La gauche se dit « déçue », le RN parle de débats « francs » mais « sans conclusion ».

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Transcription
00:00 Le débat était franc, quand vous êtes à huis clos, que les caméras ne sont pas là,
00:03 vous avez un langage qui peut être un peu plus familier, un peu plus franc.
00:06 Je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur et ce que pensaient des millions de Français
00:16 de la politique qu'il conduisait, que j'ai trouvé assez dur,
00:19 peut-être encore plus dur depuis sa réélection en 2022,
00:23 que celle du précédent mandat.
00:26 Je lui ai dit que la réforme des retraites allait évidemment créer un fossé
00:31 entre lui et les Français compte tenu du fait que le Parlement a été empêché de voter.
00:35 J'ai insisté sur la nécessité d'un choc démocratique
00:40 avec l'instauration de la proportionnelle et l'usage d'un référendum.
00:43 Je lui ai moi-même proposé un référendum sur l'immigration
00:47 le jour des élections européennes, à savoir le 9 juin 2024.
00:49 On a vu et on a été déçus parce qu'on a discuté,
00:52 vous avez remarqué, très longtemps, à peu près 12 heures je pense,
00:55 et qu'à la sortie on a créé apparemment beaucoup de groupes de travail,
00:59 renvoyés à beaucoup de réflexions ultérieures,
01:01 mais en 12 heures il n'y a rien de nouveau sous le soleil,
01:04 ni sur le plan social, ni sur le plan environnemental,
01:07 qu'on a quand même dû batailler pour remettre et remettre et re-remettre sur la table
01:11 sans que rien n'en sorte.
01:13 Et puis sur le plan institutionnel on a eu de longs échanges,
01:15 mais c'est vrai que je pense qu'on était assez d'accord là-dessus en sortant.
01:19 C'est un peu en décalage, même en énorme décalage avec ce qu'attendent les Français.
01:23 À chaque fois qu'on a fait des propositions,
01:25 on a eu l'impression qu'on nous répondait soit non,
01:27 soit groupe de travail, on verra peut-être.
01:30 Bon voilà, je pense que c'est normal qu'on soit venu porter les propositions qui sont les nôtres,
01:35 mais honnêtement on n'a pas en face de nous un interlocuteur
01:38 qui est prêt à entendre ces propositions,
01:40 et donc je crains que les Français ressortent très déçus de ce rendez-vous.
01:44 En fait Emmanuel Macron est resté très fidèle à ce qu'il est,
01:48 et malheureusement à un moment j'ai craint que nous soyons là
01:51 simplement pour tenir la chandelle d'un date entre la droite et la droite,
01:58 et qu'il cherchait à travers cet exercice-là d'abord à convaincre des gens
02:04 qui pourraient constituer avec lui une majorité.
02:07 Quelque chose s'est passé hier qui pourrait bien marquer l'histoire politique,
02:14 voire démocratique de notre pays.
02:16 Ah oui, carrément.
02:16 Oui, des gens qui ne se parlent pas, qui ne s'entendent pas,
02:21 qui ne se comprennent pas, qui ne pensent pas la même chose,
02:24 et même se combattent, dont on disait encore hier
02:27 qu'une bonne partie d'entre eux n'atteindraient même pas le dîner,
02:30 ont décidé de se parler à huis clos, ont décidé d'échanger,
02:34 ont décidé de partager des accords, des désaccords,
02:37 et ce jusqu'au milieu de la nuit.
02:39 C'est quelque chose qui n'était jamais arrivé dans l'histoire de notre pays,
02:42 et en tant que ministre en charge de la démocratie,
02:45 c'est plutôt une image qui doit faire plaisir aux Français,
02:48 parce que les Français considèrent trop souvent
02:50 que leur classe politique n'est là que pour s'entrechoquer,
02:52 s'entredéchirer, sans arriver à trouver l'intérêt général.
02:55 [SILENCE]

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