SMART JOB - Bien dans son job du lundi 28 août 2023
Lundi 28 août 2023, SMART JOB reçoit Véronique Reille Soult (CEO, Backbone Consulting)
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00:00 ...
00:11 -Bien dans son job, on va parler d'un sujet passionnant
00:15 qui n'avait jamais été réellement mis en lumière,
00:18 la différence de visibilité, de notoriété
00:20 chez les grands patrons hommes, ceux qu'on connaît,
00:23 qui sont très médiatiques, et chez les grands patrons femmes.
00:27 On en parle avec vous, Véronique Rail-South,
00:29 présidente de Backbone Consulting, auteure de ce livre,
00:33 "L'ultime pouvoir", et vous portez à travers Backbone
00:36 des études, parce que vous le faites au fil de l'eau,
00:39 passionnantes sur la notoriété des grands patrons femmes et hommes.
00:43 D'abord, pourquoi avoir voulu analyser et sonder
00:46 les cœurs sur ce sujet ?
00:48 -On a analysé sur deux sujets, la visibilité et la popularité,
00:52 parce qu'en fait, vous avez aujourd'hui une réalité
00:55 qui est que la réputation d'un dirigeant
00:58 passe en grande partie par sa notoriété et par son image,
01:01 car la réputation, c'est la somme de ces deux items.
01:04 Vous ne pouvez pas dire que vous êtes un grand patron
01:07 et considérer que votre notoriété n'a pas de sens.
01:10 Après, il y a des segments où c'est plus ou moins important.
01:13 Les patrons du CAC 40 ne sont pas obligés d'être très connus,
01:16 mais c'est moins le cas pour le NEXT 40,
01:19 où là, c'est important d'être connu, d'être visible.
01:22 -Ambassadeur de marque. -Exactement.
01:25 C'est important d'avoir de l'engagement,
01:27 des gens qui relaient.
01:28 Et après, souvent, quand on parle visibilité et notoriété,
01:32 on pense au grand public.
01:33 Vous avez aussi un sujet auprès de vos pairs,
01:36 ou en tout cas de vos publics, auprès des investisseurs.
01:39 -Evidemment. -Un dirigeant doit être crédible.
01:42 C'est une donnée beaucoup plus importante
01:44 qu'elle n'a été pendant longtemps.
01:47 -Entrons dans le vif du sujet.
01:48 Différence de visibilité et de notoriété
01:51 entre les grands patrons hommes.
01:53 C'est les très grandes entreprises françaises.
01:56 LVMH, Total avec Pouyanné,
01:57 Bernard Arnault, Carlos Tavares, Stellantis,
02:00 François Henry, Pinault,
02:02 et Lucas Demeo, qui est le patron de Renault.
02:05 Ce sont des grandes entreprises,
02:07 et ils portent chez les femmes.
02:09 Kristen Heldeman, chez Orange.
02:11 On a aussi des femmes qui, et ça devient très intéressant,
02:16 ont eu une très belle visibilité,
02:18 mais en revanche, un pic de visibilité,
02:21 mais pour les mauvaises raisons.
02:23 C'est terrible, ça.
02:24 -Pic de visibilité, que se passe-t-il ?
02:27 C'est nomination, et leur visibilité,
02:29 elle est parce que ce sont des femmes.
02:31 On ne commente pas, ou très rarement,
02:34 il faut être un peu insalé.
02:35 Ca commence à l'être pour Mme McGregor,
02:38 où on commence à parler d'elle en tant que dirigeante,
02:41 et le fait que ce soit une femme ne devient plus un sujet,
02:44 mais c'est rare. En règle générale,
02:46 on va parler des femmes au moment de leur nomination,
02:49 et on dit que nous, les femmes, nous aimons bien.
02:52 On ne dit pas "Mme Machin a fait quelque chose",
02:55 c'est "une femme".
02:56 Est-ce qu'on dit "un homme a été nommé à la tête d'eux" ?
02:59 Non, mais on dit "une femme a été nommée à la tête d'eux".
03:03 Il y a encore un peu de boulot,
03:04 et c'est ça qui crée ces pics de visibilité.
03:07 -Comment on peut faire ?
03:08 Vous nous dites, on pense que les grands patrons
03:11 sont un peu exclus du système,
03:13 mais la situation des femmes grandes patronnes
03:16 est la même de celle des femmes.
03:18 Elles sont souvent là pour de mauvaises raisons
03:21 ou parce qu'une d'entre elles aurait été proche de la famille Muliez,
03:25 ce qui vient délégitimer sa position.
03:27 -Il y a toujours ce sujet.
03:28 On dit souvent que c'est la faute des femmes
03:31 qui se sentent délégitimes, qui ont un complet d'usurpation.
03:35 La société nous renvoie souvent ce message-là.
03:37 Vous avez presque toujours un petit procès, on va dire,
03:42 en "elle est là parce que c'est une femme et qu'il fallait des femmes",
03:46 et on a un sujet pour les hommes, les fameux quotas.
03:49 Heureusement, avec le temps,
03:51 il y a quelques années, il y avait systématiquement
03:54 des phrases un peu pénibles sur le fait que votre compétence
03:57 n'était pas la réelle raison.
03:59 Aujourd'hui, ça arrive de moins en moins,
04:01 mais il y a encore cet effet de "ouh, dingue,
04:04 "une femme qui arrive à la tête d'une entreprise
04:07 "sera-t-elle capable de..."
04:08 -Dans le CAC 40, il y a des femmes qui apparaissent,
04:11 elles ne sont pas dans les 5 premières places,
04:14 mais dans le secteur du marché, où les femmes n'apparaissent plus.
04:18 -SBF et NEX 40.
04:19 Il n'y a pas de femmes, mais pas de femmes dirigeantes
04:22 qui émergent dans cet univers.
04:24 -C'est plus un problème de notoriété,
04:26 c'est un problème d'accéder à ces postes.
04:29 -Elles seraient là, elles auraient, je suppose,
04:31 comme pour les autres segments, ce pic de visibilité,
04:34 et elles pourraient s'installer,
04:36 et c'est ce qu'elles feront à la tête d'une entreprise.
04:40 Pour le moment, elles n'ont pas accès.
04:42 -Ce qui semble incroyable, parce que le NEX 40
04:45 est censé être des entreprises plutôt modernes,
04:48 des entreprises qui sont dans... -La French Tech.
04:50 -Voilà. Il n'y a pas de femmes.
04:52 -Vous avez eu des retours,
04:54 parce que cette étude, ce n'est pas une étude,
04:57 c'est à date régulière, vous trempez le thermomètre
05:00 pour voir si vous avez déjà vu, depuis le début de votre travail,
05:03 des évolutions où les choses restent stables.
05:06 -On constate qu'il y a une femme qui est nommée, c'est le fameux pic.
05:10 On constate, je dis pour Mme MacGregor,
05:12 que ça commence à s'installer. -Parce qu'elle a fait des réformes.
05:16 -Et là, quand on parle d'elle, on arrête de dire "une femme qui".
05:19 On parle d'elle en tant que dirigeante.
05:22 Sur le NEX 40, on a vu quelque chose qui n'est pas lié aux femmes,
05:26 mais qui est la visibilité et la fréquence d'expression
05:29 a énormément augmenté.
05:30 Donc ça nous conforte dans le fait que, oui, visibilité, notoriété,
05:34 c'est un indicateur avec un actif réputationnel
05:37 qui crée du goodwill et de la sérénité.
05:39 -Le goodwill et de la survaleur, donc, important.
05:42 Pas lié aux femmes, mais comme il n'y a pas de femmes,
05:45 est-ce que les femmes créent du goodwill ?
05:48 -On se revoit dans six mois,
05:49 parce que vous allez continuer à sonder.
05:52 C'est une étude passionnante à découvrir
05:54 sur votre site Backbone pour voir le classement.
05:57 Il est beaucoup plus détaillé. On a donné, évidemment,
06:00 que les cinq premiers du classement de ces belles entreprises.
06:03 "L'ultime pouvoir", votre dernier livre, édition du CERF.
06:07 Merci, Véronique Raïl-Sout,
06:09 d'avoir rendu visite.
06:10 Le CERF-CRH, c'est maintenant,
06:12 c'est le débat de Smartjob.
06:13 On parle de la parentalité, c'est un sujet important.
06:16 Je sais pas si les femmes grands patrons
06:19 sont impactées par ce débat,
06:21 mais c'est un sujet de fond qui impacte les femmes.
06:23 C'est tout de suite.