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Le spécialiste de la communication politique, Nicolas Corato, réagit sur le sujet de la nouvelle action des anti-bassines : «Je m'étonne de voir que Gérald Darmanin manie l'art de la dissolution d'associations ; ce qui est assez inédit dans l'histoire de la Ve République».

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Transcription
00:00 Nicolas Corato, effectivement, on voit que c'est ce bras de fer qui s'installe.
00:04 Et pour le gouvernement, qui en avait fait beaucoup sur "on va dissoudre Gérald Darmanin"
00:07 qui l'annonce lors d'une séance de questions au gouvernement,
00:09 c'est quand même un aveu d'échec parce qu'on savait dès le début que ça serait extrêmement compliqué.
00:14 Oui, c'est une erreur juridique, mais c'est surtout un échec politique.
00:17 Et d'ailleurs, de manière plus générale, moi, je m'étonne de voir que Gérald Darmanin
00:22 manie comme là aussi outil de communication l'arme de la dissolution d'associations.
00:27 Je dis le mot très rapidement, ce qui est quand même assez inédit dans l'histoire de notre Ve République.
00:32 On a rarement eu un ministre de l'Intérieur qui avait l'arme, la menace de la dissolution d'associations aussi,
00:38 qui brandissait la menace aussi rapidement.
00:40 Pour revenir sur le soulèvement de la terre, moi, il y a quelque chose qui m'intéresse.
00:44 C'est qu'on revient un peu à notre débat du début de l'émission.
00:47 On se disait qu'est-ce qu'on doit faire maintenant que le changement climatique est là?
00:51 Il faut s'adapter et éventuellement se transformer.
00:53 Et on voit bien qu'il y a un problème démocratique.
00:55 Moi, je comprends que les agriculteurs aient choisi de s'adapter.
00:58 Les méga-vaccines, ça fait partie d'un choix d'adaptation.
01:01 Le problème, c'est la méthode.
01:03 C'est-à-dire que les agriculteurs, ils s'adaptent par rapport à leur périmètre propre.
01:06 Bon, on comprend bien.
01:07 Ils ont besoin d'eau, ils creusent des trous, ça fait des méga-vaccines.
01:10 La question, c'est la question démocratique.
01:12 C'est ce choix-là que fait cette filière économique.
01:15 Est-ce qu'il est partagé par l'ensemble des parties prenantes sur les mêmes territoires ou par la population?
01:23 Et donc, c'est vrai que c'est un peu compliqué de dire aux agriculteurs,
01:27 transformez-vous, ne vous adaptez pas.
01:29 Mais si l'adaptation ne convient pas à la population, démocratiquement,
01:33 il va falloir qu'on arrive à un débat sur la transformation de l'agriculture.
01:37 Et tout ça, ça s'accompagne.
01:39 Mais chaque filière ne va pas pouvoir choisir son mode d'adaptation au réchauffement climatique
01:43 en faisant abstraction, je dirais, du périmètre ou de son écosystème.
01:47 Donc, ça pose une question démocratique, ça pose une question citoyenne.
01:50 Je ne suis pas persuadé que les gens que nous voyons à la télé soient les meilleurs interlocuteurs,
01:55 je le dis de manière très franche,
01:57 mais je m'étonne aussi de l'absence de débats publics de nos élus, de nos représentants sur ces sujets.
02:02 Je pense que moi, j'aimerais entendre un vrai débat de Renaissance, de LFI, du Rassemblement National.
02:09 Que pense le Rassemblement National de l'adaptation au réchauffement climatique de notre agriculture?
02:15 Voilà un sujet de débat public qu'on aimerait voir sur les plateaux télé,
02:19 mais aussi à l'Assemblée nationale.
02:21 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:23 [Musique]

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