Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver.
00:00:03 Soyez les bienvenus si vous arrivez sur l'antenne de CNews, place à Soir Info.
00:00:07 Et on commence évidemment par un journal présenté à deux voix puisqu'il est bientôt 21h.
00:00:12 La deuxième voix c'est Simon Guylain. Bonsoir Simon.
00:00:14 Bonsoir Barbara et bonsoir à tous.
00:00:15 Vous allez bien ?
00:00:16 Ça va très bien, je suis très content de vous retrouver en ce début de semaine.
00:00:18 Bon, et bien ça commence bien. Vous avez passé un bon week-end ?
00:00:19 J'ai passé un excellent week-end. J'espère que vous aussi.
00:00:22 Moi aussi. J'étais sur CNews. C'est un bon week-end.
00:00:25 Allez, on enchaîne avec l'actualité. On va commencer par ce qui s'est passé à Florbach en Moselle.
00:00:31 La garde à vue de l'homme accusé par sa femme de l'avoir séquestré pendant 12 ans a été prolongée cet après-midi.
00:00:37 Oui, mais le procureur de la République appelle à la plus grande prudence sur le terme de séquestration.
00:00:41 Il souligne qu'aucun élément n'apparaît pour l'instant avec évidence aux yeux des enquêteurs.
00:00:46 Cette femme de 53 ans a pu bénéficier d'examens médicaux et les avancées de l'enquête sont beaucoup plus nuancées que les accusations initiales.
00:00:53 Les précisions de Sandra Buisson du service Police Justice.
00:00:56 La femme de 53 ans de nationalité allemande qui avait appelé au secours en disant être séquestrée, torturée et violée par son mari à Florbach
00:01:05 a bien été retrouvée ce lundi matin dans un état physique qui n'est pas bon mais en l'état des investigations.
00:01:11 Rien n'atteste d'actes de torture et de barbarie. C'est ce qu'a expliqué le procureur de Sargemin dans une conférence de presse.
00:01:17 En audition, en garde à vue d'ailleurs le mari de cette femme nie ces actes de torture et de barbarie.
00:01:23 Et contrairement aux premières remontées d'informations, il n'y avait pas de banc de torture dans l'appartement, pas de traces de sang, signe de maltraitance.
00:01:30 Et le scanner qu'a passé cette femme ce lundi ne montre aucune fracture ancienne ou récente et aucune échymose qui corresponde à des brutalités.
00:01:39 Parallèlement, aucun élément n'est apparu avec évidence démontrant une quelconque séquestration.
00:01:44 À 6h du matin, quand les policiers sont arrivés au domicile du couple, cette femme était couchée dans un lit mais elle n'était pas entravée,
00:01:50 elle n'était pas enfermée dans la chambre, elle avait à côté d'elle un téléphone fixe qu'elle pouvait atteindre.
00:01:55 Et les fenêtres de l'appartement étaient bien grillagées mais selon le procureur c'était plutôt pour les 9 chats retrouvés au domicile et non pour l'empêcher de fuir elle.
00:02:05 Ce que révèlent les premiers éléments d'enquête, c'est que cette femme pourrait souffrir d'un cancer depuis un long moment.
00:02:10 C'est ce que disent son mari, le voisinage et même le propriétaire de l'appartement.
00:02:14 Le procureur explique d'ailleurs que la silhouette de cette femme semble davantage relever d'une maladie que de violences ou de mauvais traitements.
00:02:22 Alors est-on davantage sur une privation de traitements ou une mauvaise prise en charge médicale ?
00:02:28 C'est ce que vont devoir déterminer les policiers de la brigade criminelle de la police judiciaire de Metz.
00:02:33 Cette après-midi, on a aussi appris que la famille du petit Emile se constituait partie civile.
00:02:38 L'enfant de 2 ans et demi est porté, disparu depuis le 8 juillet dernier dans les Alpes de Haute-Provence.
00:02:45 Par le biais d'un avocat, la famille d'Emile peut désormais avoir accès au dossier Le Auvernais, village où l'enfant a disparu et de nouveau accessible depuis samedi dernier.
00:02:54 Marine Sabourin et Olivier Gangloff sur place.
00:02:56 Oui, les proches de l'enfant peuvent dorénavant avoir accès au dossier par l'intermédiaire d'un avocat car depuis le 30 juillet, les recherches sur le terrain se sont terminées.
00:03:06 Même si l'enquête continue, se constituer partie civile permet donc aux proches d'être informés de l'avancée du déroulement de la procédure.
00:03:14 Cela signifie que dans l'éventualité d'un procès, la partie civile pourrait être assistée par cet avocat ou représentée par celui-ci à l'audience.
00:03:22 Nous avons échangé avec cet avocat choisi par la famille d'Emile. Celui-ci ne s'exprimera pas dans les médias, il préfère rester discret.
00:03:29 C'est une volonté des parents d'Emile.
00:03:31 Alors si cette démarche est possible, c'est parce qu'une information judiciaire a été ouverte le 18 juillet dernier par le procureur de la République de Digne-les-Bains.
00:03:40 Et puis le maire du Haut-Vernais s'est exprimé aujourd'hui à notre micro.
00:03:43 Il part d'une famille tout à fait normale malgré ce qui a pu être dit dans la presse.
00:03:47 La colère monte chez François Balik qui affirme que quelqu'un sait où se trouve l'enfant. Je vous propose de l'écouter.
00:03:53 Maintenant c'est un peu la colère parce que quand on voit qu'on n'a pas retrouvé Emile sur la commune, c'est que nécessairement il a été déplacé.
00:04:00 Ça ne peut pas être autrement. Il a pu être déplacé que par des adultes, donc par un ou plusieurs adultes.
00:04:06 Ou on a affaire à un fou, ou on a affaire à quelqu'un de vraiment machiavélique.
00:04:10 Heureusement la justice est saisie. Espérons que la justice... Moi j'ai tout fait pour que la justice et les investigations puissent aboutir.
00:04:18 Que la justice trouve la raison de cette disparition et qu'on sanctionne les auteurs de ces faits.
00:04:25 C'est un danger quotidien qui guette chaque jour chaque policier sur le terrain.
00:04:30 Vendredi soir à Lyon, un agent municipal a été victime d'un chauffard qui l'a traîné sur plusieurs mètres après un nouveau refus d'obtempérie.
00:04:38 Depuis plusieurs semaines maintenant, ces infractions se multiplient, ce qui inquiète forcément les forces de l'ordre. Le sujet de Solène Boulon.
00:04:45 Ces traces de sang, encore visibles dans une rue de Limoges, sont les stigmates d'un refus d'obtempérie au cours duquel deux jeunes à scooter sont morts alors qu'ils tentaient d'échapper à un contrôle de police.
00:05:00 Ces infractions se multiplient ces dernières semaines, après qu'un policier a été traîné sur plusieurs mètres vendredi à Lyon et qu'une policière percutée a été grièvement blessée à Montbéliard samedi.
00:05:11 Les chiffres, eux, sont en hausse. En 2017, on dénombrait 27 942 infractions liées à des refus d'obtempéries contre 35 621, soit une augmentation de plus de 25%.
00:05:25 Dans le volume des chiffres, il est important de faire la distinction avec ceux qui se servent de leur voiture avec une arme par destination et ceux qui parfois refusent le contrôle.
00:05:39 Tout simplement pour certains parce qu'ils n'ont plus de permis de conduire, vous voyez, et c'est dramatique parce que ça peut se compliquer et on peut avoir des situations dramatiques
00:05:50 et pour les policiers et gendarmes et pour les conducteurs de véhicules à deux roues ou un quatre roues.
00:05:58 Les syndicats réclament davantage de sévérité dans les sanctions des auteurs de refus d'obtempéries, déjà considérés comme un délit passible d'un an d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.
00:06:09 Autre fléau qui prend lui aussi de plus en plus d'ampleur, cette fois dans le milieu carcéral, les établissements pénitentiaires constatent une nette augmentation du nombre de drones qui survolent ces prisons.
00:06:21 Et oui, c'est une pratique qui inquiète puisqu'elle consiste notamment à livrer de la drogue et des objets interdits.
00:06:27 Je vous propose d'écouter Gaëlle Verscheib, elle est directrice de prison et secrétaire générale adjointe du syndicat de police force ouvrière.
00:06:34 Les drones, la difficulté c'est que ça permet de passer certes au-dessus des filets anti-projection, mais surtout de venir livrer directement au pied de la cellule, presque dans la main du détenu.
00:06:46 Une première mesure c'est évidemment les cailles botti, ce sont des grilles très resserrées qui empêchent de passer la main à l'extérieur des barreaux.
00:06:55 C'est également la possibilité lorsqu'ils sont en cours de promenade, de faire une livraison directement.
00:07:00 Donc ça c'est très compliqué à gérer en dehors des dispositifs de brouillage.
00:07:06 Il y a aussi d'autres moyens, mais beaucoup moins précis, ça va être l'intervenir auprès des entreprises qui louent leur service pour le pilotage de ces drones.
00:07:19 On va continuer de parler des prisons, cette fois à Paris. Depuis 2019 et la réouverture de la prison de la santé, les riverains subissent une dégradation importante de leur qualité de vie.
00:07:31 En cause, les nuisances engendrées par les détenus en semi-liberté de l'établissement parisien.
00:07:36 C'est une situation que dénoncent les habitants du 14e arrondissement de la capitale.
00:07:40 Axel Rebo, Mathilde Couvillard-Flornois.
00:07:43 Pendant très longtemps et jusqu'à la rénoviation de la prison de la santé, il y avait une voiture qui circulait 24h/24.
00:07:49 Cet homme vit dans le quartier qui borde la prison de la santé depuis plus de 20 ans.
00:07:53 Depuis la réouverture de la prison en 2019, les nuisances sonores se multiplient.
00:07:58 C'est invivable de fait parce que c'est rarement à 4h de l'après-midi, c'est toujours entre minuit et 1h du matin.
00:08:05 Ce sont des cris, ce sont des rires, ce sont des coups de klaxon.
00:08:10 Dans ces images amateurs, on peut voir des parloirs sauvages entre la rue et la cour de la prison.
00:08:15 Mais aussi des jets de sacs de marchandises illicites comme celui-ci, coincés en haut du mur.
00:08:22 Cet habitant du quartier est excédé.
00:08:24 Il y a des mots, il y a des regards, il y a un climat d'insécurité évident.
00:08:29 Le cœur de ces nuisances, c'est cette entrée de la prison.
00:08:32 Ici, les détenus sont en semi-liberté, ils sortent le matin travaillés et les rentrent le soir.
00:08:37 Le problème selon ce riverain, c'est la surveillance défaillante.
00:08:40 Il y a un système de caméras qui est relié normalement au commissariat,
00:08:45 mais avec une constante, c'est l'absence de la police.
00:08:48 Dans le quartier, les nuisances sonores se multiplient.
00:08:51 En décembre dernier, des tirs de mortier ont été tirés depuis la rue Jean Dolan à l'angle de la prison.
00:08:56 A cela s'ajoutent les nombreux points de deal.
00:09:02 Aux conséquences de ces nuisances, le quartier aurait perdu 25% de sa valeur immobilière.
00:09:07 C'est un coup dur pour les automobilistes.
00:09:10 On sait qu'on roule beaucoup l'été pour se rendre ou revenir de son lieu de vacances.
00:09:14 Les prix du carburant repartent à la hausse.
00:09:17 Cela faisait plusieurs mois que les tarifs n'avaient pas été aussi élevés.
00:09:20 Nous sommes allés à la rencontre de certains automobilistes en région parisienne,
00:09:24 forcément agacés par ces prix qui repartent une nouvelle fois à la hausse.
00:09:28 Oui, ça a augmenté vraiment trop.
00:09:31 Le baril a baissé et à la pente ça augmente tout le temps.
00:09:34 Financièrement, je ne calcule même pas le prix de l'essence parce que j'en mets tout le temps.
00:09:38 Soit les vacances ou pas, il y a un mois, il y a quatre mois, il y a six mois, c'est toujours pareil.
00:09:42 Trop cher. Pour travailler, c'est trop cher.
00:09:44 Je fais 50 000 kilomètres minimum à l'année.
00:09:47 Donc effectivement, c'est une charge qui est énorme pour l'entreprise.
00:09:51 On subit, comme à chaque fois, malheureusement.
00:09:54 Voilà, bon courage à tous et surtout belles vacances.
00:09:57 On termine avec ce triste constat.
00:10:00 Des centaines, voire des milliers d'édifices catholiques sont en voie de disparition.
00:10:05 Certains sont très abîmés et d'autres sont complètement abandonnés.
00:10:09 Les maires de certaines agglomérations évoquent un manque de moyens.
00:10:12 Pour marquer nos journalistes et auteurs de qui en veut au catholique,
00:10:15 eh bien l'État n'assure pas sa mission.
00:10:18 L'Église catholique s'est fait confisquer ses lieux de culte il y a un siècle,
00:10:21 pour des bonnes ou des mauvaises raisons.
00:10:23 Je ne suis pas un historien, mais globalement, on peut dire que le sujet est passé aujourd'hui.
00:10:27 Néanmoins, l'État s'est arrogé le droit de faire ce qu'il voulait des Églises
00:10:31 et force est de constater que des centaines, des milliers de ces édifices
00:10:34 sont aujourd'hui menacés d'huidroïdes, parce que l'État n'assure pas sa mission.
00:10:37 Sa mission qui est d'abord et premièrement l'entretien du patrimoine,
00:10:41 l'entretien de ce qui lui a été laissé et ce qu'il se doit de faire fructifier, en quelque sorte.
00:10:47 C'est la fin de ce journal. Merci beaucoup Simon Guilain.
00:10:50 Ça passe toujours trop vite, les journaux avec vous.
00:10:52 On vous retrouvera un petit peu plus tard.
00:10:53 Merci à vous, je serai là.
00:10:54 Restez avec nous, on se quitte quelques minutes
00:10:56 et puis on recevra notre invité de 21h15.
00:10:59 A tout de suite.
00:11:00 Il est bientôt 21h15, pas encore tout à fait, mais c'est pas grave,
00:11:07 on va accueillir notre invité de 21h13 ou 14.
00:11:10 Bonsoir Bruno Fuchs.
00:11:11 Bonsoir.
00:11:12 Merci d'être avec nous en ce début du mois d'août.
00:11:13 Vous êtes député modem du Haut-Rhin.
00:11:16 Vous connaissez bien la situation du Niger,
00:11:19 c'est pour ça qu'on va y consacrer un peu de temps ce soir,
00:11:22 puisque cette situation est assez préoccupante.
00:11:24 On se rappelle que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest
00:11:27 avait posé un ultimatum au Pouchiste exigeant le retour à l'ordre constitutionnel
00:11:32 après un coup d'État sous peine d'usage de la force.
00:11:35 Cet ultimatum a expiré.
00:11:37 Aujourd'hui, tout le monde a observé de très près.
00:11:40 Il faut constater qu'aucun déploiement de troupes n'a été observé dans le pays aujourd'hui
00:11:44 et que la capitale, Niamey, est restée calme.
00:11:47 Faut-il y voir un signe rassurant ?
00:11:50 Non, je ne sais pas si c'est rassurant ou pas rassurant,
00:11:53 mais l'objectif de la CEDAO, donc la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest,
00:12:00 a un seul objectif, le principal, c'est le retour à la démocratie
00:12:04 et le retour du président actuel, le président Bazoum,
00:12:09 dont on peut vraiment saluer le courage,
00:12:12 parce qu'il n'a toujours pas signé sa lettre de démission.
00:12:16 Il est pris en otage.
00:12:18 La femme, depuis 48 heures, maintenant, n'a plus à manger.
00:12:21 C'est très compliqué pour lui, mais avec beaucoup de courage, il résiste à la situation.
00:12:27 La CEDAO a un objectif, c'est le retour à la démocratie, avec deux leviers possibles.
00:12:34 Le premier, vous l'avez dit, qui était une opération militaire,
00:12:37 mais une opération armée, qui est toujours à l'ordre du jour,
00:12:40 mais on voit bien qu'il y a un consensus politique des pays autour
00:12:43 qui ne sont pas aussi clairs que ça.
00:12:46 L'Algérie, le Tchad ne veulent pas d'opération militaire, même s'ils condamnent le putsch.
00:12:51 Et une deuxième arme de pression sur les putschistes,
00:12:55 qui est l'arme des sanctions économiques.
00:12:58 Et là, on voit à Niamey, aujourd'hui, une population qui souffre énormément.
00:13:01 Le prix des denrées a augmenté, il n'y a quasiment pas d'électricité,
00:13:05 ou très peu en tout cas, il n'y a pas d'argent dans les banques, etc.
00:13:09 C'est une situation quotidienne qui est très difficile.
00:13:13 Et donc, ces pressions-là, économiques et militaires,
00:13:17 en tout cas de menaces d'action militaire, ont un seul objectif,
00:13:21 c'est d'amener les putschistes à la négociation.
00:13:24 Et on voit que cette négociation, même si elle n'est pas officielle,
00:13:27 bouge, elle avance.
00:13:29 La CDO va revenir à la table de négociation très prochainement,
00:13:32 avec notamment une sous-secrétaire d'État américaine.
00:13:36 Donc, on voit que les choses bougent de ce point de vue-là.
00:13:38 On sait que la junte n'est pas homogène,
00:13:42 que chacun essaie de tirer son propre intérêt,
00:13:45 que la position de la junte n'est pas aussi forte que cela.
00:13:48 Donc, le temps qui passe n'est pas forcément une bonne chose pour la junte,
00:13:52 elle ne peut pas tenir très très longtemps sous cette pression-là.
00:13:55 On va évidemment revenir sur différents points que vous avez d'ores et déjà abordés d'entrée.
00:13:58 Il se dit que la CDAO a dessiné les contours d'une éventuelle intervention armée,
00:14:03 mais que celle-ci n'a pas été automatiquement déclenchée à l'issue de l'ultimatum.
00:14:08 Qu'est-ce qui peut donner le feu vert, en quelque sorte ?
00:14:12 Ça se joue sur quelle...
00:14:14 C'est la menace ultime.
00:14:15 Il y a deux hypothèses si on déclenche une opération armée.
00:14:18 Soit c'est la débandade dans l'armée nigérienne,
00:14:21 parce que c'est une éventualité à laquelle, sur place, les gens pensent,
00:14:24 que les militaires, en tout cas, ne soutiennent pas le putsch,
00:14:28 à moins de façon massive.
00:14:30 Donc si les avions commencent à passer et les premières attaques arrivent,
00:14:34 il y a une débandade, mais ce n'est pas certain.
00:14:35 Il peut aussi y avoir une vraie guerre.
00:14:37 Et donc personne ne sait quel est le scénario qui peut résulter d'une attaque militaire.
00:14:41 Donc tout le monde souhaite, avant cette hypothèse ultime,
00:14:47 cette scénario ultime, que la négociation aboutisse.
00:14:50 Et donc c'est ça qu'essayent aujourd'hui de faire et la CDAO et les Américains,
00:14:55 une partie de gens qu'on ne voit pas aujourd'hui publiquement l'action,
00:14:59 mais qui, de façon souterraine, essayent de faire évoluer la situation
00:15:02 pour trouver un point d'équilibre qui permettrait aux putschistes de sauver la face,
00:15:08 mais aussi au président Bassoum de reprendre le pouvoir.
00:15:12 Vous l'avez évoqué, il est question d'un sommet des dirigeants des pays membres de la CDAO
00:15:16 dans les prochains jours, vraisemblablement jeudi,
00:15:19 le temps qu'arrive peut-être cette représentation américaine.
00:15:22 On sait que cette solution diplomatique, tout le monde la soutient,
00:15:25 y compris la France, l'Allemagne et l'Italie se sont prononcées pour.
00:15:29 On sait aussi que d'autres scénarios ont révélé par le passé
00:15:32 que la diplomatie n'aboutit pas forcément dans ces contextes très durs.
00:15:36 Oui, mais là, les pays les premiers concernés, ce sont les pays africains,
00:15:41 les pays de la zone.
00:15:43 Parce qu'en fait, il y a deux victimes aujourd'hui dans cette affaire,
00:15:48 et puis une et un vainqueur.
00:15:52 Les deux victimes, c'est le peuple, la population qui souffre énormément
00:15:55 et qui va souffrir parce que toute l'aide internationale qui avait été prévue
00:15:58 en 2023-2024 va s'arrêter.
00:16:00 Et c'est beaucoup, beaucoup d'argent.
00:16:01 Je pense qu'il n'y a pas un pays en Afrique qui bénéficie d'autant d'argent
00:16:04 de la communauté internationale, justement parce que c'était un modèle
00:16:07 de vie démocratique et un modèle de résistance au djihadisme.
00:16:12 La population va souffrir énormément, beaucoup de projets vont être décalés.
00:16:15 Et puis la démocratie, bien sûr, qui va être en échec
00:16:18 si les poutchistes continuent leur effet.
00:16:22 Et puis le grand vainqueur, ce sont les djihadistes.
00:16:24 On l'a vu déjà, l'armée malienne a été attaquée il y a deux jours.
00:16:28 Deux attaques aujourd'hui de civils au Mali et au Burkina.
00:16:32 Et ça va arriver au Niger également.
00:16:34 Donc on voit très bien que les vainqueurs, si la décision…
00:16:37 En tout cas, les poutchistes ne reviennent pas sur leur décision.
00:16:41 Les grands vainqueurs, dans les semaines et les mois qui viennent,
00:16:43 vont être les djihadistes.
00:16:44 Et c'est évident que la zone va s'enflammer encore plus qu'elle ne l'est aujourd'hui.
00:16:49 Et va toucher le Sénégal, va toucher la Côte d'Ivoire, va toucher le Bénin,
00:16:54 va toucher le Togo.
00:16:55 Et donc c'est pour ça que les pays de la CEDAO,
00:16:57 pour des questions de sécurité, d'ordre public,
00:17:00 et pour des questions de démocratie, vont tout faire pour faire reculer les poutchistes.
00:17:05 Je voulais vous faire entendre un colonel de l'armée nigérienne
00:17:08 qui demande à la CEDAO de ne pas intervenir.
00:17:12 Les informations concordantes actuellement en sa possession
00:17:16 indiquent que des forces d'une puissance étrangère
00:17:20 s'apprêtent à agresser le Niger et son peuple
00:17:23 en coordination avec la CEDAO et des groupes armés terroristes.
00:17:27 Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie met en garde
00:17:31 la CEDAO à la sole de cette puissance étrangère
00:17:35 contre toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger,
00:17:39 ainsi que les conséquences désastreuses de cette aventure militaire
00:17:43 sur la sécurité de notre sous-région, sa stabilité et l'unité de notre communauté.
00:17:48 On sent sous les mots justement cette question cruciale
00:17:52 de souveraineté d'un pays africain,
00:17:54 tiraillé par son histoire et par le contexte actuel,
00:17:57 entre différentes autres grandes puissances.
00:18:00 C'est ça aussi qui se joue dans la relation que la France entretient
00:18:03 avec ces différents pays d'Afrique.
00:18:04 Oui bien sûr, mais le Niger, ou en tout cas la situation qu'on vit au Niger,
00:18:07 est très paradoxale, parce que la France avait justement modifié
00:18:10 son rapport militaire à l'Afrique et aux puissances africaines.
00:18:16 Les Français au Niger, il y a 1500 soldats,
00:18:19 étaient sous commandement nigérien, une forme de sous-traitance,
00:18:23 alors qu'avant, au Mali, au Burkina, ils opéraient comme des forces françaises.
00:18:29 Là, ces forces françaises, sous commandement, sous direction,
00:18:31 sous stratégie nigérienne, et sous commandement nigérien.
00:18:35 Donc, c'est vraiment au moment où on a un changement complet de position
00:18:40 par rapport à l'Afrique, qu'arrive ce coup d'État,
00:18:43 dans lequel la France, ou les puissances étrangères, n'ont rien à voir.
00:18:47 On est vraiment dans un coup d'État nigéro-nigérien,
00:18:50 avec des intérêts personnels, soit des intérêts de carrière,
00:18:54 soit des intérêts financiers personnels importants.
00:18:57 Et donc, ce coup d'État doit être, l'origine du coup d'État,
00:18:59 doit être cherchée dans des intérêts purement personnels.
00:19:02 Il y a eu un certain nombre de dirigeants militaires,
00:19:04 mais aussi d'autres dirigeants, ou d'anciens dirigeants du Niger,
00:19:07 qui trouvaient un intérêt personnel dans la gestion des affaires,
00:19:11 et le président Basoum a dû les déranger un peu.
00:19:14 Et donc, c'est ça, le coup d'État au Niger.
00:19:18 Ensuite, bien sûr, on a sorti la France, etc.
00:19:21 Mais autant c'était peut-être plus vrai au Mali, au Burkina,
00:19:25 autant au Niger, honnêtement, il n'y a vraiment pas grand-chose à chercher du côté français.
00:19:30 On a vu la semaine dernière, Emmanuel Macron s'est retourné aussi vers ces renseignements,
00:19:35 en s'étonnant presque, en disant, comment est-ce possible qu'on n'ait rien vu venir ?
00:19:40 Est-ce que la France se voit là se jouer ?
00:19:42 Est-ce qu'elle a déjà malheureusement vécu avec le Mali ?
00:19:45 Non, je pense qu'effectivement, il y a, moi j'ai vu au Niger,
00:19:49 j'ai eu des étrangers au Niger qui m'avaient donné des éléments, justement,
00:19:54 d'inquiétude sur les décisions prises par le président Basoum,
00:19:57 qui gênaient un certain nombre d'acteurs localement.
00:20:01 Donc il y avait des signaux.
00:20:03 Donc ça, il faut regarder vraiment le rôle des services français.
00:20:06 Non, moi, ce qui m'étonne le plus, si on veut être critique,
00:20:09 c'est qu'après le Mali, après le Burkina,
00:20:11 on n'a pas eu de scénario prêt d'intervention, ou en tout cas d'action immédiate,
00:20:16 en cas de coup d'État.
00:20:18 C'est ça surtout, c'est le scénario du coup d'État,
00:20:20 dont tout le monde pensait un jour qu'il allait se dérouler au Niger.
00:20:23 Pas de cette façon-là, mais d'autres facteurs.
00:20:25 Parce que, disons-le, les États africains sont, on peut le dire,
00:20:28 coutumiers aussi du fait.
00:20:30 Et le Niger, particulièrement.
00:20:32 Sur 10 présidents, il y a 6 qui étaient des militaires issus de coups d'État.
00:20:36 Donc oui, c'est une habitude au Niger.
00:20:38 Et donc, on avait la probabilité qu'il y ait un coup d'État.
00:20:41 On ne pensait pas que c'était de cette façon-là.
00:20:43 Mais si on n'a pas vu venir, on peut l'imaginer,
00:20:46 on aurait dû avoir un scénario prêt d'intervention.
00:20:49 Là, on a l'impression qu'on a été un petit peu surpris de cette hypothèse.
00:20:53 Et ça, peut-être, c'est une critique, une réflexion qu'on peut faire
00:20:57 sur l'état de préparation des scénarios en cas de crise, notamment au Niger.
00:21:01 Justement, les scénarios, vous les avez évoqués tout à l'heure.
00:21:04 Si intervention, il y a, qu'est-ce qui se joue ?
00:21:07 Qu'est-ce qu'on craint ?
00:21:08 C'est l'embrasement d'un pays ou c'est la stabilité de la région tout entière ?
00:21:12 C'est très complexe parce que personne ne connaît vraiment la façon
00:21:15 dont ça va se dérouler.
00:21:16 Vous avez autour, et même dans les pays, au Niger,
00:21:18 le Sénat n'est pas contre.
00:21:20 Il préfère privilégier toutes les hypothèses de négociation.
00:21:24 C'est un revirement qu'il a du week-end.
00:21:26 Ils ne sont pas contre, les sénateurs, mais ils disent qu'il faut utiliser
00:21:30 toutes les hypothèses de négociation avant éventuellement de se résoudre
00:21:35 et d'envisager la question militaire.
00:21:38 Soit une opération militaire et l'ACDO peuvent se diviser,
00:21:42 parce que les pays et l'ACDO ne sont pas d'accord pour l'instant
00:21:45 sur cette hypothèse militaire.
00:21:48 Mais s'il n'y a pas d'hypothèse militaire et que les poutchistes
00:21:51 continuent de prospérer au Niger, là également, l'ACDO va avoir
00:21:56 des grandes difficultés de cohésion.
00:21:58 Certains pays vont la quitter dans un cas ou dans l'autre.
00:22:01 Donc on voit bien que pour l'ACDO, pour la stabilité de la région,
00:22:04 c'est quand même la négociation, c'est-à-dire la pression sur les poutchistes
00:22:07 et donc la négociation in fine qui doit aboutir pour l'intérêt
00:22:11 de tout le monde, des populations, de la démocratie,
00:22:13 mais aussi des pays avoisinants.
00:22:16 On parle bien sur ce rôle crucial des pays voisins.
00:22:19 Certains pays comme le Sénégal se disent prêts à participer.
00:22:23 Le Nigeria, effectivement, l'était aussi avant.
00:22:26 Donc on vient de dire que son Sénat n'en décide autrement.
00:22:28 On rappelle que le Nigeria partage une frontière de 1500 km
00:22:32 et qu'il est de loin le pays qui pèse le plus lourd dans cette équation,
00:22:35 c'est-à-dire en termes de troupes à fournir et de soutien logistique
00:22:38 à se déployer au-delà de ces frontières.
00:22:41 Il appelle désormais à renforcer l'option diplomatique.
00:22:44 Ça veut dire qu'il resterait le Sénégal, la Côte d'Ivoire,
00:22:47 des pays comme ça qui ne pèsent pas du tout de la même façon ?
00:22:50 Non, une opération militaire ou armée, en tout cas,
00:22:53 ne peut pas se faire sans le Nigeria qui apportera l'intégralité,
00:22:56 enfin une grande majorité des troupes.
00:22:59 Donc ça partira du Nigeria et donc de la volonté du président du Nigeria,
00:23:03 cette volonté est intacte.
00:23:05 Pour l'instant, le Sénat ne bloque pas,
00:23:07 n'a pas bloqué cette hypothèse.
00:23:10 C'est pour ça qu'on privilégie encore la négociation directe.
00:23:14 On attend dans les jours qui viennent certainement demain
00:23:17 une sous-secrétaire d'État américaine, Condéal-Niger,
00:23:20 pour entamer avec la CDAO des discussions avec les poutchistes.
00:23:24 Donc on voit bien que tout le monde privilégie cette hypothèse.
00:23:27 Je vous le dis, le temps ne court pas forcément pour les poutchistes,
00:23:31 parce qu'ils ne s'entendent pas forcément très bien,
00:23:35 parce que chacun a des intérêts différents.
00:23:37 On est vraiment dans un coup d'État d'intérêt, d'intérêt personnel.
00:23:40 On sait qui sont ces poutchistes ?
00:23:42 On a ceux que l'on voit là, avec Jean-Michel Tchani en tête,
00:23:45 mais derrière, en deuxième ligne, il y a d'autres personnages,
00:23:49 soit politiques, soit économiques, qui attendent leur tour également
00:23:55 et de tirer profit de ce coup d'État.
00:23:58 Donc ne pas prendre trop de risques, mais tirer des profits.
00:24:00 Par exemple, il y a toute une guerre économique
00:24:03 autour de l'exploitation du pétrole.
00:24:05 On ne l'a pas parlé encore, mais on se doute que c'est
00:24:08 ce qui est le plus stratégique au-dessous de ces négociations.
00:24:11 En gros, il y a des questions de stratégie personnelle,
00:24:13 de carrière pour un certain nombre d'entre eux,
00:24:15 mais il y a aussi une grande partie d'intérêt économique.
00:24:19 On parle beaucoup de l'uranium, mais plus à mon avis intéressant,
00:24:23 c'est l'ensemble des projets qui sont faits au Niger,
00:24:26 particulièrement le projet pétrolier, puisqu'en 2024,
00:24:29 le Niger va exploiter du pétrole.
00:24:31 Les Chinois ont un pipeline qu'ils ont commencé à construire
00:24:34 et qui a abouti sur la partie nigérienne,
00:24:36 dans laquelle ils ont mis 2,5 milliards de dollars.
00:24:40 Et l'exploitation va démarrer.
00:24:42 Et je pense qu'une des clés, ce qu'il y a à plusieurs,
00:24:46 de ce coup d'État, doit être à chercher dans l'activité économique
00:24:50 qui se passe au Niger, notamment le pétrole,
00:24:53 qui pourrait être à l'origine d'une partie des motivations
00:24:56 des poutchistes déclarés, publiquement connus,
00:24:59 et d'autres qui sont encore plus en deuxième ligne.
00:25:02 - Pour finir, je voudrais qu'on revienne sur le rôle éventuel
00:25:05 que la France peut ou doit jouer.
00:25:07 On a entendu beaucoup de discours anti-français aussi,
00:25:10 de la part de certaines voix.
00:25:12 On se doute que ça ne représente peut-être pas
00:25:14 l'opinion générale de tout ce pays.
00:25:16 Ce qu'on entend surtout en ce moment, ça vient de Niamey.
00:25:19 La France a-t-elle encore un rôle à jouer
00:25:21 ou est-ce qu'elle doit s'effacer et laisser cette souveraineté ?
00:25:24 - La France a un rôle à jouer ? Quel rôle à jouer ?
00:25:27 Par exemple, vous avez l'exploitation des mines d'uranium
00:25:30 dans le nord, notamment.
00:25:32 Il y a plus de 2000 Nigériens qui travaillent là.
00:25:35 Si la France quitte ces mines, il va y avoir des djihadistes
00:25:40 ou des Russes.
00:25:42 Au Bénin, en Guinée, là où les Russes sont passés,
00:25:45 on sait très bien que la répartition des revenus
00:25:48 va plus aux Russes que ne va aux populations locales.
00:25:53 C'était un des éléments.
00:25:55 Vous avez dans le nord, notamment aujourd'hui,
00:25:57 une grande manifestation à Agadez, une ville nomade
00:26:00 qui soutient le président Bassoum.
00:26:03 Je pense que si les poutchistes ne reculent pas,
00:26:06 une partie du nord va rentrer en sécession ou en guerre.
00:26:09 Et dans le nord, il y a des ressources minières,
00:26:12 pétrolières, d'uranium qui font qu'il y a de l'économie là-bas.
00:26:16 Donc attention à un risque aussi de partition du Niger,
00:26:20 qui n'est pas encore le cas aujourd'hui,
00:26:22 mais qui pourrait être le cas si un accord n'est pas trouvé.
00:26:25 Si vous êtes un général poutchiste, comme le général Tchiani,
00:26:28 vous devez avoir en tête ça.
00:26:30 Vous ne pouvez pas être l'homme qui va concourir
00:26:33 à la perte de votre propre pays.
00:26:35 Il doit y avoir ça à un moment, qu'on doit lui apporter aux oreilles.
00:26:38 Il a cette responsabilité-là.
00:26:40 Tous les gens qu'on voit là, ils ont été au pouvoir
00:26:42 depuis 10 ans, 12 ans, on va pas en faire plus au Niger.
00:26:45 Donc ils ne peuvent pas dire tout à coup qu'il n'y a plus de sécurité,
00:26:47 qu'il n'y a plus de démocratie, etc.
00:26:49 Ce sont des inventions.
00:26:51 Au Niger, plusieurs fois, la population, elle,
00:26:53 n'a jamais manifesté publiquement, fortement en tout cas,
00:26:56 comme au Mali ou en Guinée, où il y avait 2 millions de personnes
00:26:59 par moment dans les rues, contre le pouvoir du président Bassoum.
00:27:02 Donc on voit bien que c'est un coup d'État
00:27:05 vraiment d'intérêt personnel,
00:27:07 et qu'on doit pouvoir, quand on a des intérêts personnels,
00:27:09 trouver un point d'équilibre pour le départ des poutchistes.
00:27:11 C'est difficile, mais ce n'est pas exclu.
00:27:13 Merci beaucoup en tout cas de nous avoir fait profiter
00:27:16 de ce décryptage et de ces informations,
00:27:18 qui nous permettent de mieux comprendre,
00:27:20 d'essayer de mieux comprendre ce qui se passe au Niger.
00:27:22 Bruno Fuchs, je rappelle, vous êtes député modem du Haut-Rhin.
00:27:25 Merci beaucoup.
00:27:27 Ainsi commence ce Soir Info.
00:27:29 On va à présent s'attacher aux différentes thématiques
00:27:32 qui marquent l'actualité de ce lundi.
00:27:35 À Forbach, en Moselle, la garde à vue d'un homme a été prolongée.
00:27:41 Il s'agit d'un dossier sur lequel il faut être très prudent,
00:27:44 encore à l'heure actuelle, un dossier qui ressemble
00:27:46 à un mauvais traitement infligé à une femme d'origine allemande.
00:27:49 C'est elle qui aurait donné l'alerte auprès des secours.
00:27:52 La police l'a retrouvée dans une chambre grillagée.
00:27:55 Une femme nue, le crâne rasé, dénutrie et présentant des fractures.
00:28:00 Un homme âgé de 55 ans a été interpellé.
00:28:03 Il est désormais en garde à vue.
00:28:05 On va écouter les précisions de Sandra Puisson.
00:28:07 La femme de 53 ans, de nationalité allemande,
00:28:10 qui avait appelé au secours en disant être séquestrée,
00:28:13 torturée et violée par son mari à Forbach,
00:28:16 a bien été retrouvée ce lundi matin dans un état physique
00:28:20 qui n'est pas bon, mais en l'état des investigations.
00:28:23 Rien n'atteste d'actes de torture et de barbarie.
00:28:25 C'est ce qu'a expliqué le procureur de Sargomin dans une conférence de presse.
00:28:29 En audition, en garde à vue, d'ailleurs,
00:28:31 le mari de cette femme nie ses actes de torture et de barbarie.
00:28:35 Et contrairement aux premières remontées d'informations,
00:28:37 il n'y avait pas de banc de torture dans l'appartement,
00:28:40 pas de traces de sang, signe de maltraitance.
00:28:42 Et le scanner qu'a passé cette femme ce lundi
00:28:44 ne montre aucune fracture ancienne ou récente
00:28:47 et aucune échymose qui corresponde à des brutalités.
00:28:50 Parallèlement, aucun élément n'est apparu avec évidence
00:28:53 démontrant une quelconque séquestration.
00:28:56 À 6h du matin, quand les policiers sont arrivés au domicile du couple,
00:28:59 cette femme était couchée dans un lit, mais elle n'était pas entravée,
00:29:02 elle n'était pas enfermée dans la chambre.
00:29:04 Elle avait à côté d'elle un téléphone fixe qu'elle pouvait atteindre
00:29:07 et les fenêtres de l'appartement étaient bien grillagées,
00:29:10 mais selon le procureur, c'était plutôt pour les 9 chats
00:29:13 retrouvés au domicile et non pour l'empêcher de fuir elle.
00:29:17 Ce que révèlent les premiers éléments d'enquête,
00:29:19 c'est que cette femme pourrait souffrir d'un cancer depuis un long moment,
00:29:22 c'est ce que disent son mari, le voisinage et même le propriétaire de l'appartement.
00:29:26 Le procureur explique d'ailleurs que la silhouette de cette femme
00:29:29 semble davantage relever d'une maladie que de violences ou de mauvais traitements.
00:29:34 Alors est-on davantage sur une privation de traitement
00:29:37 ou une mauvaise prise en charge médicale ?
00:29:39 C'est ce que vont devoir déterminer les policiers
00:29:42 de la brigade criminelle de la police judiciaire de Metz.
00:29:45 On va commenter cette actualité avec nos invités,
00:29:49 je vous les présente ce soir, nous accueillons Jérémy Stoebs, bonsoir.
00:29:52 Merci d'être avec nous, vous êtes directeur adjoint de la rédaction de Causeur.
00:29:56 Face à vous, Lucas Jakubowicz, bonsoir, vous êtes journaliste.
00:30:00 Et Benoît Perrin, bonsoir.
00:30:02 Vous êtes directeur général de Contribuables Associés
00:30:04 qui comme son nom l'indique défend tous les contribuables que nous sommes.
00:30:08 On vient d'évoquer cette terrible découverte, ce qui ressemble,
00:30:12 on a parlé au début de la journée de séquestration de cette femme.
00:30:15 Aujourd'hui on sait que ce soir le procureur veut être beaucoup plus nuancé,
00:30:19 ça ressemble plutôt à un mauvais traitement.
00:30:22 Quel est votre regard sur cette actualité Jérémy ?
00:30:25 A l'heure où on...
00:30:27 Comment prenez-vous cette actualité, ce fait d'hiver qu'on commence à peine à découvrir ?
00:30:33 Oui, justement, il est toujours très difficile de se prononcer dans ces situations.
00:30:40 Il faut attendre que, comment dire, la justice suive son cours.
00:30:45 En même temps, on suppose qu'un tel événement sera un peu instrumentalisé
00:30:56 comme exemple de masculinité toxique.
00:31:03 J'espère que, encore une fois, ça ne sera pas généralisé à tous les hommes.
00:31:08 Bien sûr que non.
00:31:10 Mais il y en a qui parlent comme si c'était le cas.
00:31:14 Donc chaque fois qu'il y a quelque chose comme ça, c'est rajouté au solde négatif des hommes.
00:31:24 Mais sinon, attendons de voir ce que l'enquête donnera.
00:31:31 Évidemment, j'imagine que la prudence sera également mise dans votre bouche, Lucas Djokovic.
00:31:36 Alors moi, j'allais dire, je vais faire mon lettré avec une citation,
00:31:39 mais en fait c'est une citation de film, "La cité de la peur".
00:31:42 Laissons la police faire son travail et dès qu'on aura plus d'informations, on sera informé.
00:31:46 En fait, il faut faire très attention quand on est journaliste,
00:31:49 surtout dans un cas comme ça, où on a un fait d'hiver, on n'apprend aucune information.
00:31:53 Il faut vraiment se garder de déclarations actives,
00:31:55 parce que je sais que la presse est souvent critiquée, que la télé est souvent critiquée,
00:31:59 mais en réalité, on a un certain impact sur l'opinion,
00:32:02 et indirectement, peut-être sur la justice, même si on s'en défend.
00:32:07 Donc en parlant à tort et à cri d'une situation qu'on ne connaît pas du tout,
00:32:10 on peut faire plus de mal que de bien.
00:32:12 Donc je pense que pour l'instant, il faut rester croix.
00:32:14 Bien sûr, il ne s'agit pas de la commenter ou de faire de conclusions actives.
00:32:18 J'imagine que vous serez sur la même ligne, on le comprend tout à fait.
00:32:22 La journée est aussi marquée par une nouvelle information concernant l'affaire Émile.
00:32:27 Émile, vous le savez, presque un mois après sa disparition, le jeune enfant reste introuvable.
00:32:32 Il avait été aperçu pour la dernière fois le samedi 8 juillet, aux alentours de 17h45.
00:32:37 Une information judiciaire a été ouverte, l'enquête a été confiée à deux juges d'instruction d'Aix-en-Provence,
00:32:42 et la famille a décidé de se porter partie civile.
00:32:46 Qu'est-ce que permet cette procédure ? On écoute les précisions de Marine Sabourin.
00:32:51 Oui, les proches de l'enfant peuvent dorénavant avoir accès aux dossiers par l'intermédiaire d'un avocat.
00:32:57 Car depuis le 30 juillet, les recherches sur le terrain se sont terminées, même si l'enquête continue.
00:33:02 Se constituer partie civile permet donc aux proches d'être informés de l'avancée du déroulement de la procédure.
00:33:08 Cela signifie que dans l'éventualité d'un procès, la partie civile pourrait être assistée par cet avocat
00:33:14 ou représentée par celui-ci à l'audience.
00:33:17 Nous avons échangé avec cet avocat, choisi par la famille d'Emile.
00:33:21 Celui-ci ne s'exprimera pas dans les médias, il préfère rester discret.
00:33:25 C'est une volonté des parents d'Emile.
00:33:27 Si cette démarche est possible, c'est parce qu'une information judiciaire a été ouverte le 18 juillet dernier
00:33:33 par le procureur de la République de Digne-les-Bains.
00:33:36 Sur place, la population est évidemment bouleversée.
00:33:38 Et au-delà de l'émotion, c'est la colère qui semble maintenant animer les esprits.
00:33:43 À l'image de ce qu'a déclaré le maire de la commune, vous allez l'entendre,
00:33:46 il a confié son désarroi après ce mois de recherche qui se révèle totalement vaine.
00:33:50 C'est un peu la colère, parce que quand on voit qu'on n'a pas retrouvé Emile sur la commune,
00:33:55 c'est que nécessairement il a été déplacé.
00:33:57 Ça ne peut pas être autrement.
00:33:59 Il a pu être déplacé que par des adultes, dont par un ou plusieurs adultes,
00:34:03 ou en affaire à un fou, ou en affaire à quelqu'un de vraiment machiavélique.
00:34:08 Heureusement, la justice est saisie.
00:34:10 Espérons que la justice...
00:34:13 Moi, j'ai tout fait pour que la justice et les investigations puissent aboutir,
00:34:17 que la justice trouve la raison de cette disparition,
00:34:20 et qu'on sanctionne les auteurs de ces faits.
00:34:23 La gendarmerie a déployé tous les moyens dont elle disposait pour retrouver Emile.
00:34:30 Vraiment, ils ont fait tout ce qu'ils ont pu.
00:34:33 Je veux rendre hommage à l'engagement même personnel des gendarmes
00:34:38 qui ont participé à ces recherches,
00:34:40 qui d'ailleurs participent non plus sur la commune,
00:34:43 mais participent toujours, les recherches continuent,
00:34:46 pour connaître les causes de la disparition d'Emile.
00:34:49 Voilà. J'imagine aussi que là, on ne va pas commenter énormément.
00:34:53 Ce qui est affolant, c'est qu'effectivement, chaque être humain,
00:34:56 que ce soit ici sur notre plateau ou les Français,
00:34:58 ressentent ces faits divers, avec beaucoup d'émotion.
00:35:01 Entendre la colère de ce maire qui dit qu'on a tout essayé,
00:35:04 un mois après l'enfant reste introuvable, qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
00:35:07 C'est un peu l'esprit de chaque personne.
00:35:09 On ne peut rien faire, on ne peut malheureusement rien faire de plus,
00:35:12 mais ça rejoint exactement ce que je disais tout à l'heure,
00:35:15 c'est-à-dire qu'il y a vraiment un danger de commenter à chaud
00:35:18 les décisions de justice, il peut y avoir des dommages collatéraux.
00:35:21 Je vous rappelle qu'au début de l'affaire Emile,
00:35:23 il y avait pas mal de journalistes et de confrères
00:35:25 qui avaient pointé le fait que la famille d'Emile était catholique,
00:35:27 traditionnaliste, pratiquante, avaient sous-entendu que dans ces familles,
00:35:30 il pouvait y avoir des infanticides, des viols, des choses louches.
00:35:34 Moralité, une grande partie de l'enquête a été un peu polluée
00:35:37 par ces articles sans fondement, à part peut-être des clichés.
00:35:41 Donc voilà, encore une fois, il faut vraiment défendre la liberté de la presse,
00:35:45 mais je pense que les personnes les plus aptes à commenter ces affaires,
00:35:50 c'est vraiment des journalistes police, justice,
00:35:53 et que nous autres qui sommes journalistes, parfois politiques,
00:35:56 quand on parle, il faut avoir l'humilité de reconnaître
00:35:58 qu'on fait plus de mal que de bien.
00:36:00 Bénapère ?
00:36:01 Alors effectivement, j'ai l'impression que c'est une affaire
00:36:03 qui a vraiment bouleversé la France.
00:36:04 On a l'impression qu'on est tous, pour ceux qui ont des enfants en tout cas,
00:36:07 le papa d'Emile ou son frère.
00:36:09 Enfin, j'ai l'impression que c'est effectivement une affaire assez bouleversante.
00:36:13 Ce qui est certain aussi, c'est que je crois, vous parliez tout à l'heure
00:36:17 des journalistes, mais je trouve qu'il y a certains politiques
00:36:19 qui ont manqué de décence à cette occasion-là,
00:36:21 parce qu'effectivement, c'est une enquête qui est très sensible
00:36:23 et sur laquelle je crois, effectivement, il faut être très prudent
00:36:26 et se garder de tout jugementatif sur la manière dont les policiers travaillent.
00:36:31 Et je me souviens notamment d'un tweet de Ségolène Royal
00:36:34 qui mettait en quelque sorte l'opprobre, enfin en tout cas qui portait l'opprobre
00:36:40 sur la manière dont l'enquête se déroulait.
00:36:42 Et je trouve que ce n'est pas très sérieux à un moment où, effectivement,
00:36:45 le mieux à faire, c'est de laisser à la fois la police et la justice travailler
00:36:49 de la manière la plus sereine possible.
00:36:51 Moi, je ne peux pas m'empêcher de penser au cas, aujourd'hui célèbre,
00:36:58 d'une petite fille britannique qui a disparu au Portugal en 2007.
00:37:04 Et on est toujours à la recherche de cette petite fille.
00:37:08 Alors, l'incertitude pour les parents est terrible,
00:37:11 mais pour rejoindre ce que nous venons d'entendre,
00:37:14 à un moment, au début de l'enquête, on a soupçonné les parents.
00:37:19 Pendant longtemps, les parents ont dû supporter le fait d'être,
00:37:24 plus ou moins accusés ouvertement, d'être responsables de la disparition
00:37:28 de leur propre petite fille.
00:37:30 Et ça a dû être la plus terrible des épreuves que l'on puisse imaginer.
00:37:35 Donc, tous ces commentaires qu'on a vus, et qui sont peut-être inévitables,
00:37:40 mais sur la famille, sur les amis, sur ce qui se passait,
00:37:45 ça, c'est ce qu'il y a de pire.
00:37:47 Si on avait le moindre sens de la dignité, on laisserait faire la justice.
00:37:52 Alors, on va laisser la justice travailler et passer au reste de l'actualité.
00:37:55 Parce que ce soir, on a appris que Gérald Darmanin a annoncé la dissolution,
00:38:00 ou engagait plutôt, la dissolution de Civitas,
00:38:03 c'est un parti d'extrême droite qui regroupe des catholiques traditionnalistes intégristes.
00:38:07 Le ministre condamne fermement des propos antisémites
00:38:10 formulés lors de l'université d'été de l'organisation.
00:38:14 Sur le réseau X, anciennement Twitter, vous le voyez,
00:38:17 le ministre de l'Intérieur écrit "L'antisémitisme n'a pas sa place
00:38:21 dans notre pays. Je condamne fermement ces propos ignominieux."
00:38:24 et saisit le procureur de la République.
00:38:27 Il a donc demandé à ses services d'engager cette procédure de dissolution.
00:38:30 Lucas Jacubovit, tu en as déjà vu Gérald Darmanin par le passé
00:38:33 prononcer comme ça des dissolutions.
00:38:36 On se souvient des soulèvements de la terre,
00:38:39 qui n'ont pas été effectives.
00:38:41 Est-ce que Gérald Darmanin a décidé de lancer des combats comme ça
00:38:44 qui peut-être n'aboutissent pas ?
00:38:45 Je ne sais pas, mais dans les faits, j'imagine que vous ne pouvez pas
00:38:48 diffuser la vidéo à l'écran, mais la personne en question
00:38:51 dit quand même que les Juifs de France n'ont aucune place
00:38:54 dans le pays. Et il est dans une salle, pas beaucoup de gens,
00:38:57 mais d'une centaine de personnes, qui l'applaudissent.
00:39:00 C'est clairement de l'antisémitisme. L'antisémitisme, c'est un délit.
00:39:04 Donc c'est totalement logique en soi de dissoudre ce type d'association.
00:39:08 C'est une association ultra-catholique, pour le coup,
00:39:12 qui est, entre guillemets, dans la continuité de l'antimétisme
00:39:16 catholique d'extrême-droite qui existe en France depuis très longtemps,
00:39:19 avant même que le mot "extrême-droite" existe.
00:39:21 Ils sont sur la même ligne que Saint-Louis ou Philippe Le Bel,
00:39:24 à savoir que la France est un pays catholique et que les gens
00:39:27 qui sont de confession de non-juifs n'ont pas leur place
00:39:29 dans la communauté nationale. C'est aujourd'hui un antisémitisme
00:39:34 qui existe, qui est peut-être marginal parmi les antisémites,
00:39:38 et qui est circoncis, si vous voulez, à une petite partie
00:39:41 de la population. C'est vraiment un archipel, ce que Jérôme Fourquet
00:39:44 appelle l'archipel français. Le fait de dissoudre l'association
00:39:49 à la fois c'est une preuve de bon sens et c'est une mesure
00:39:51 de salubrité publique, mais il faut quand même se dire
00:39:54 que quelque part, on met en avant, on fait de la publicité
00:39:57 à un groupuscule qui aurait dû vraiment rester dans les poubelles
00:40:01 où il était, parce qu'en réalité, c'est des gens qui ne parlent
00:40:03 qu'à eux-mêmes et qui ne méritaient peut-être pas autant de lumière.
00:40:07 - Vous partagez cette analyse ? - Oui, tout à fait.
00:40:11 On peut se demander quand même pourquoi l'individu en question
00:40:15 n'est pas poursuivi en personne pour ses paroles en public.
00:40:20 Mais ce qui est sûr, c'est que M. Darmana, il adore
00:40:24 dissoudre des associations. Il doit être à plus d'une vingtaine
00:40:29 - D'où ma question. Il aime lancer les procédures.
00:40:32 - Voilà. Parfois ça marche, parfois ça marche pas.
00:40:36 En 2022, il a échoué avec deux associations pro-palestiniennes.
00:40:41 Il a échoué avec le groupe des antifas de Lyon et Enverron.
00:40:47 Là, c'est le Conseil d'État qui a mis fin à ça.
00:40:51 Il a réussi avec d'autres, avec Baraka City,
00:40:54 avec Génération Identitaire. Donc c'est un peu mi-figue, mi-raisin.
00:41:01 Il réussit parfois. Dans une certaine mesure,
00:41:04 l'important, c'est l'effet d'annonce.
00:41:07 J'annonce que je vais dissoudre quelque chose et c'est comme
00:41:11 si j'avais déjà fait quelque chose.
00:41:14 Et par coïncidence, aujourd'hui, les soulèvements de la terre,
00:41:18 qui en fait, il me semble, n'est pas, du point de vue juridique,
00:41:22 une association, étaient devant le Conseil d'État pour voir
00:41:26 si sa dissolution allait être confirmée ou infirmée.
00:41:29 Donc, M. Darmanin, les dissolutions, c'est son truc.
00:41:34 En tout cas, Civitas, c'est fondamentalement une association
00:41:39 qui haït la République et donc ce serait assez fort de café
00:41:42 de les voir demander aux associations républicaines,
00:41:46 au nom des principes républicains, la non-dissolution de leur association.
00:41:51 J'imagine que la personne en question, qui profère des propos antisémitisme,
00:41:55 ne parle pas un mot d'yiddish, mais en yiddish, on dit que
00:41:58 cette personne ne manque pas de "hutspa", c'est-à-dire de culot.
00:42:01 Donc, on va voir jusqu'où ira son culot, mais je pense qu'il ferait mieux
00:42:04 de rester, quoi, de se taire et de se faire dissoudre.
00:42:07 Ce qu'on peut regretter aussi, par rapport à ce que vous disiez,
00:42:10 Jérémie Stubbs, c'est le suivi. C'est vrai qu'on entend parler
00:42:13 de ces lancements de procédures, on entend moins souvent,
00:42:15 on est moins au courant de l'aboutissement de ces procédures
00:42:18 qu'est-ce qu'elles aboutissent ou n'aboutissent pas.
00:42:21 En tout cas, on salue le travail qui est fait pour tenter,
00:42:25 même si certains passent entre les mailles du filet,
00:42:28 on se souvient de propos de l'imam Iqusen, je sais que sur les réseaux sociaux
00:42:32 et sur Internet, il circule énormément de vidéos et malheureusement,
00:42:35 on n'arrive pas à mettre fin à ces grandes propos.
00:42:38 Vous avez aussi un rappeur, je ne vais pas citer son nom,
00:42:40 il ne mérite pas tant d'honneur, mais qui est ouvertement antisémite
00:42:43 et qui est dans les plus téléchargés sur Spotify.
00:42:46 Et là, ça mériterait aussi à ce qu'on se penche sur son cas,
00:42:50 parce que autant Civitas ne parle que d'eux-mêmes,
00:42:53 donc il y a une petite frange de catholiques intégristes,
00:42:55 autant ce rappeur-là parle énormément à la jeunesse, par exemple,
00:42:58 et représente objectivement un danger plus important.
00:43:02 Comment assurer la sécurité et la tranquillité des habitants d'une ville,
00:43:07 notamment quand on y repère des personnes isolées, marginalisées,
00:43:11 qui parfois peuvent causer des troubles à l'ordre public ?
00:43:14 C'est le débat que je voudrais qu'on entame à présent,
00:43:16 après cette décision de justice concernant la ville d'Angoulême.
00:43:19 La mairie LR d'Angoulême avait publié le 11 juillet un arrêté
00:43:23 limitant l'occupation de l'espace public en ciblant les marginaux
00:43:27 et en proscrivant notamment, regardez,
00:43:29 "la station assise ou allongée lorsqu'elle constitue une entrave
00:43:33 à la circulation des piétons et à l'accès aux immeubles riverains
00:43:37 des voies publiques, ainsi que la station debout
00:43:40 lorsqu'elle entrave manifestement la circulation des personnes,
00:43:43 la comodité de passage, la sûreté dans les voies et espaces publics".
00:43:46 La juge des référés a suspendu partiellement l'exécution de cet arrêté,
00:43:51 estimant que ces interdictions apportaient une atteinte disproportionnée
00:43:55 à la liberté de chacun d'aller et venir,
00:43:57 liberté de réunion aussi au regard objectif de sauvegarde de l'ordre public poursuivi.
00:44:02 Et l'adjoint à la prévention et à la sécurité publique de la ville,
00:44:05 qui a assuré que ce texte n'était pas un arrêté anti-mendicité ou anti-SDF,
00:44:09 se félicite aujourd'hui que la suspension, finalement, ne soit que partielle,
00:44:13 je reconnais une partie du problème, pour que vous compreniez parfaitement,
00:44:16 je vous propose d'écouter cet adjoint à la sécurité.
00:44:19 "Il faut bien comprendre que le tribunal a validé l'occupation abusive
00:44:23 et prolongée des rues et des autres espaces publics
00:44:27 de nature à porter atteinte à la tranquillité publique et au bon ordre.
00:44:31 Ça c'est validé, il a juste invalidé huit rues
00:44:35 qui ne sont pas des rues principales d'Angoulême,
00:44:37 donc il faut comprendre que tout le centre-ville,
00:44:39 toute la rue Piétonne, tout le champ de Mars,
00:44:41 tout le Victor Hugo, tout le square Galindjic,
00:44:43 là on avait principalement des difficultés,
00:44:45 notre administratif les a validées.
00:44:47 Par contre, il est vrai, ce qui est suspendu,
00:44:49 c'est le deuxième aléatoire à l'arrêté,
00:44:51 c'est la station Assise, Allongé, qui est une entrave à la circulation.
00:44:56 Bon, écoutez, on comprend cette position,
00:44:59 le tribunal a considéré que c'était trop vague,
00:45:01 pas de problème, nous respecterons bien sûr la décision du juge,
00:45:05 nous verrons si sur la gare nous n'allons pas prendre un arrêté complémentaire,
00:45:10 on va discuter, parce que sur la gare on a quand même des difficultés,
00:45:12 mais globalement, on nous a annoncé l'apocalypse judiciaire,
00:45:17 l'apocalypse ça fait pchit.
00:45:20 Benoît, l'apocalypse ça fait pchit,
00:45:23 cet adjoint est conforté, en tout cas dans une cause qu'il défend,
00:45:27 et on imagine qu'il n'est pas le seul en France.
00:45:29 Alors effectivement, en plus la ville d'Angoulême,
00:45:31 comme vous le savez très bien, s'était déjà fait remarquer en 2014,
00:45:34 puisqu'elle avait installé, souvenez-vous, au moment de Noël,
00:45:37 des grillages au-dessus d'un certain nombre de bancs,
00:45:40 devant les commerçants, parce que ces derniers se plaignaient
00:45:43 qu'il y a longueur de temps, des personnes qui sont trop alcoolisées,
00:45:46 qui s'étendaient sur les bancs, et qui du coup faisaient fuir l'échalon.
00:45:50 Donc c'est quasiment une récidive.
00:45:54 Alors il y a eu un certain nombre de cas qui étaient jugés ces derniers temps,
00:45:59 à Bayonne, à Saint-Nazaire, en 2019, en 2020,
00:46:03 et à chaque fois, en fait, la juridiction administrative
00:46:06 est finalement assez stricte, puisqu'en fait, on touche à un droit fondamental
00:46:09 qui est le droit d'aller et venir.
00:46:11 Et depuis, ça va rappeler des souvenirs aux juristes,
00:46:14 depuis l'arrêt Benjamin de 1933,
00:46:16 et bien effectivement, la justice demande systématiquement
00:46:19 que la mesure soit proportionnelle.
00:46:21 Donc là, manifestement, elle est proportionnelle,
00:46:24 ou elle est partiellement proportionnelle.
00:46:27 D'ailleurs, petite parenthèse, je suis un peu surpris
00:46:29 de la manière dont cette décision a été présentée par les médias.
00:46:33 Je ne parle pas de CNews, mais en revanche, dans d'autres médias,
00:46:36 on avait l'impression que tout l'arrêté était bloqué.
00:46:39 C'est pour ça qu'on voulait apporter cette précision.
00:46:42 Exactement.
00:46:43 Il ne s'agit que de territoires différents dans lesquels elle est acceptée ou levée.
00:46:47 C'est exactement ça.
00:46:48 C'est qu'en fait, la proportionnalité, elle n'était pas appliquée,
00:46:51 simplement parce que la justice a estimé que,
00:46:53 je crois qu'ils avaient ciblé une dizaine de quartiers,
00:46:56 et la justice a estimé que finalement, trois quartiers suffisaient,
00:46:59 mais sinon, en fait, toutes les dispositions de l'arrêté
00:47:02 vont être appliquées.
00:47:03 Donc en fait, c'est objectivement une victoire de la mairie d'Angoulême,
00:47:07 qui finalement révèle aussi un problème, qui est un problème de fond,
00:47:10 qui est qu'on voit bien que dans de plus en plus de centres-villes,
00:47:13 il y a effectivement des jeunes avec des chiens qui mettent la musique forte,
00:47:17 qui sont souvent alcoolisés,
00:47:19 qui menacent les populations qui fréquentent les centres-villes.
00:47:23 Et du coup, on comprend aussi l'embarras du maire,
00:47:25 et en tout cas, la volonté d'un certain nombre de mairies
00:47:28 d'essayer effectivement de débarrasser les centres-villes
00:47:31 de personnalités qui effectivement font fuir les habitants,
00:47:35 en tout cas, inquiètent, dont la présence inquiète les habitants.
00:47:38 Les punks à chiens, quoi, en gros.
00:47:39 Non, mais après, il n'est pas question de stigmatiser
00:47:42 certaines populations plus que d'autres,
00:47:44 mais effectivement, ce qui attire notre attention,
00:47:45 c'est le fait que des mairies soient obligées de publier des arrêtés
00:47:49 pour pouvoir assurer sereinement la sécurité de leurs concitoyens,
00:47:53 comme si finalement, elles se sentaient démunies,
00:47:55 comme si c'était un acte de défense, presque.
00:47:58 C'est juste que ces arrêtés qui portent sur la circulation des personnes,
00:48:01 de toute façon, sont des compétences de la mairie.
00:48:04 Ce n'est pas à l'État ou à la région d'intervenir là-dessus.
00:48:07 Alors là, on a eu...
00:48:08 Non, mais ce qu'ils font un texte, on pourrait se dire que des patrouilles
00:48:10 ou simplement du bon sens, peut-être que ça pourrait se régler autrement,
00:48:14 et non, elles sont poussées finalement à devoir adopter des textes.
00:48:18 Oui.
00:48:19 Et aller en justice.
00:48:20 Oui, alors c'est aussi dans un, comment dire, dans un aspect de politique municipale,
00:48:24 si vous voulez, ces questions-là remontent beaucoup aux maires,
00:48:27 et aux conseillers municipaux.
00:48:29 Et donc par définition, s'ils veulent se faire réélire,
00:48:32 ils ont bien souvent intérêt à montrer qu'ils agissent,
00:48:35 d'où l'intérêt de ce type d'arrêtés, à voir s'il est efficace ou pas.
00:48:39 Après, c'est vrai aussi qu'il y a une sorte d'engrenage,
00:48:41 et effectivement, certaines mairies qui parlent d'inclusivité, d'aide, etc.,
00:48:45 qui ne prennent aucun arrêté, qui disent que leurs villes sont sanctuaires,
00:48:50 sont des villes d'accueil, etc., et c'est vrai qu'à terme,
00:48:53 ça peut avoir un impact sur l'attractivité d'un centre-ville.
00:48:58 Il y a un exemple très simple, c'est la ville, une ville que je connais très bien,
00:49:01 par exemple Grenoble.
00:49:02 Effectivement, c'est une ville dont le centre est devenu beaucoup moins attractif
00:49:06 qu'il l'a été auparavant, à cause de la présence peut-être de certains marginaux
00:49:10 qui peuvent faire peur aux chalents, aux touristes, etc.
00:49:13 Dans le cas d'Angoulême, on voit vraiment qu'on a envie de garder une ville attractive,
00:49:18 de satisfaire une partie de la population qui demande le départ de ces personnes,
00:49:22 d'où cette arrêté.
00:49:23 Je voulais vous montrer un autre extrait d'une citation de l'adjoint
00:49:26 qu'on a entendu tout à l'heure.
00:49:28 Il dit que ce n'est qu'un outil pour retrouver une gestion paisible de l'espace public.
00:49:34 J'aime bien cette expression parce que ça relève du bon sens,
00:49:38 d'un appel à se vivre ensemble, qui peut être perturbé,
00:49:41 tout le monde l'entend par-ci, par-là,
00:49:43 mais il ne faut pas que ça dérange toute une population.
00:49:46 Malheureusement, si des mairies en viennent à prendre des textes comme ça,
00:49:49 c'est que ça dépasse les limites.
00:49:51 C'est ça qui est dommageable, Jeremy Stubbs.
00:49:53 En fait, l'arrêté a été contesté légalement par la Ligue des droits de l'homme,
00:49:59 d'où la référence à l'apocalypse judiciaire.
00:50:05 Le raisonnement derrière tout cela, c'est qu'il y a trop de mairies,
00:50:14 trop de villes, trop de conseils régionaux, etc.,
00:50:20 qui veulent cacher l'amendicité.
00:50:22 C'est une sorte de rengaine qu'on entend depuis longtemps.
00:50:26 Certes, personne n'a envie de voir l'amendicité,
00:50:29 personne n'a envie que les gens soient obligés de mendier.
00:50:34 Mais en fait, cet arrêté impose une amende aux personnes en question.
00:50:43 Donc, un mendiant, à mon avis, ne peut pas payer une amende.
00:50:48 J'imagine que ce ne sont pas des mendiants spécifiquement visés là-dedans.
00:50:56 En même temps, on a dit que l'arrêté était contraire à la liberté de circuler.
00:51:02 En fait, l'objectif de l'arrêté, c'est d'enlever toute entrave à la circulation.
00:51:09 On a vraiment l'impression qu'il y a beaucoup de brides pour rien,
00:51:13 même si la proportionnalité, comme on l'a déjà entendu,
00:51:16 c'est un principe à respecter dans ces situations.
00:51:19 Mais l'idée que la police locale puisse avoir plus d'outils
00:51:24 pour traiter ce genre de problème, ça me semble absolument logique.
00:51:30 On a trop de cas où la liberté de circuler est entravée par des gens qui traînent.
00:51:36 Benoît Perrin, très court.
00:51:38 Je souffre parfaitement de ce que vient de dire Jérémy.
00:51:40 Il y a un point à signaler aussi, c'est que ces associations
00:51:44 souvent politisent des débats qui, à mon sens, ne devraient pas l'être.
00:51:48 Elles disent que c'est un arrêt anti-SDF, anti-mandicité.
00:51:50 Je crois vraiment que ce n'est pas le sujet.
00:51:52 C'est simplement un maire qui a eu des plaintes des commerçants et de ses habitants
00:51:57 et qui veut régler un problème qui est finalement très concret et qui n'a rien de politique.
00:52:00 On imagine bien que le maire ne veut pas faire la chasse aux pauvres. C'est grotesque.
00:52:04 On se quitte quelques instants et puis il sera à 22h.
00:52:07 On fera un point sur l'actualité avec Simon Guilin et puis on poursuivra nos débats.
00:52:10 On parlera de la sauvegarde de notre patrimoine historique et culturel.
00:52:14 Il est 22h pile, cette fois, à l'heure de faire un point sur l'actualité avec vous, Simon Guilin.
00:52:23 Bonsoir Simon.
00:52:24 Vous avez vu, je suis à l'heure.
00:52:25 Bonsoir, re-bonsoir, chère Barbara et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent sur CNews à 22h.
00:52:30 À Forbac, en Moselle, la garde à vue de l'homme accusé par sa femme
00:52:33 de l'avoir séquestré pendant 12 ans a été prolongée cet après-midi.
00:52:37 Mais le procureur de la République appelle à la plus grande prudence sur le terme de séquestration.
00:52:41 Il souligne qu'aucun élément n'apparaît avec évidence aux yeux des enquêteurs.
00:52:45 Cette femme de 53 ans a pu bénéficier d'examens médicaux
00:52:47 et les avancées de l'enquête sont beaucoup plus nuancées que les accusations initiales.
00:52:52 On va prendre la direction de Marseille.
00:52:54 Dans ce journal, les riverains à proximité de la prison des Beaumet sont excédés par les nuisances sonores.
00:52:59 Des tirs de mortiers d'artifice sont régulièrement entendus, parfois très tard dans la nuit.
00:53:03 Je vous propose d'écouter le témoignage d'Éliane Gastaut, qui habite justement à proximité de la prison.
00:53:08 Pour ce qui est des feux d'artifice, c'est bon, on en habite une, c'est une fois, deux fois par semaine.
00:53:15 Des fois, c'est à 10h, 22h, ça va. Des fois, c'est à minuit et demi, ça nous réveille.
00:53:20 Ils partent de la route qui est devant la prison. Il y a une grande route devant la prison.
00:53:26 Et puis, la dernière fois, ils sont partis du terrain vague, qui est un petit peu après la prison.
00:53:30 Et ça a mis le feu au terrain vague.
00:53:32 Et puis, on va parler des incendies. Même si certains parlent d'un début d'été calme en comparaison avec nos voisins européens,
00:53:40 sur le terrain, les pompiers multiplient les interventions au quotidien.
00:53:43 Alors, on va se poser cette question. Quelles sont les peines encourues en cas de feu volontaire ?
00:53:47 Écoutez la secrétaire d'État à la Biodiversité, Sarah El Haïry.
00:53:51 Aujourd'hui, un départ de feu par négligence, c'est d'abord un délit.
00:53:55 Ça veut dire que c'est un an de prison et 15 000 euros d'amende en cas de violation involontaire.
00:53:59 Parce qu'il y a eu un comportement qui n'a pas respecté les règles.
00:54:05 Deux ans de prison, 30 000 euros d'amende si c'est une violation manifeste.
00:54:09 C'est-à-dire que si vous le savez, vous le faites, vous jetez volontairement votre mégot.
00:54:12 Trois ans de prison et 45 000 euros d'amende en cas d'incendie de bois, de forêt ou encore de maquis.
00:54:19 En réalité, c'est ce qui enclenche des feux.
00:54:21 Dix ans de prison et 150 000 euros d'amende en cas de la mort d'une personne dans cet incendie.
00:54:26 Je vous assure que la question de la punition est lourde.
00:54:29 Et puis toujours dans ce contexte des incendies, au moins 7 000 hectares de forêt sont partis en fumée au Portugal.
00:54:35 Avec des températures avoisinant les 40 degrés dans plusieurs régions du pays.
00:54:38 Et bien le Portugal est actuellement en état d'alerte.
00:54:41 Le risque d'incendie reste très élevé, voire maximal sur l'ensemble du territoire.
00:54:45 Voilà pour ce rappel de l'actualité.
00:54:49 À 22h, vous êtes tous et toutes très chanceux puisque vous retrouvez Barbara Klein pour la suite de Soir En Fond.
00:54:55 Merci beaucoup, Simon, revenez quand vous voulez.
00:54:58 On va se quitter quelques instants et juste après la pub, on parlera de ces églises qui s'effriquent,
00:55:04 qui tombent en ruine et que malheureusement, ni les communes ni l'État derrière elles n'ont les moyens de rénover.
00:55:11 A tout de suite.
00:55:12 On entame la deuxième heure de Soir Info.
00:55:18 Bienvenue et merci de passer cette soirée en notre compagnie.
00:55:21 On va aborder ce thème cher à nos trentaines et au cœur de tous les Français.
00:55:25 Normalement, mardi dernier, l'église Saint-Corneille et Saint-Cyprien dans le village de la Baconière en Mayenne a commencé à être détruite.
00:55:33 La mairie a justifié cette démolition par manque de moyens.
00:55:37 Faut-il y voir là un malheureux symbole de l'abandon des édifices religieux par l'État ?
00:55:43 Sur les 40 000 édifices culturels que compte notre pays,
00:55:46 entre 2 500 et 5 000 seraient menacés de vivre le même sort car les moyens manquent pour les restaurer.
00:55:54 On écoute ce reportage et on en discute juste après.
00:55:56 La cloche, première pièce à être retirée de cette église de la Baconière en Mayenne.
00:56:03 Faute de moyens, l'édifice du XIXe siècle, fragilisé par la tempête Miguel en 2019, est contraint d'être détruit.
00:56:12 Le rénover aurait coûté 7 millions d'euros à la commune.
00:56:15 Cette église de la Baconière est tristement symbolique pour une raison extrêmement simple,
00:56:19 c'est que vous avez énormément de municipalités qui préfèrent allouer leur budget à d'autres priorités
00:56:25 qu'à la réfection de l'église et qui est menacée de tomber en ruine.
00:56:28 Ce qui fait qu'évidemment la facture est beaucoup plus élevée que si l'entretien avait été régulier.
00:56:32 Selon l'Observatoire du patrimoine religieux, 2 500 à 5 000 églises sont menacées de destruction d'ici 2030
00:56:39 si aucun plan de sauvegarde n'est lancé.
00:56:42 Ce spécialiste dénonce un abandon de ses biens communs de la part des pouvoirs publics.
00:56:48 L'Etat s'est arrogé le droit de faire ce qu'il voulait des églises et force est de constater
00:56:52 que des centaines, des milliers de ces édifices sont aujourd'hui menacés de ruine
00:56:56 parce que l'Etat n'assure pas sa mission, sa mission qui est d'abord et premièrement l'entretien du patrimoine.
00:57:02 Sur les 40 000 édifices religieux recensés en France, seuls 15 000 sont inscrits aux monuments historiques
00:57:09 et donc bénéficient d'aides financières de l'Etat pour leur entretien.
00:57:14 On est au-delà de la question religieuse, croyons ou pas croyons, catholiques ou pas catholiques,
00:57:19 ces églises, ces clochers font partie de notre histoire.
00:57:24 On voit que ce patrimoine historique et culturel s'effrite.
00:57:28 Est-ce que ça ne devrait pas être une priorité, Jérémie Stœp, de sauver ces traces de notre histoire ?
00:57:33 Oui, c'est une priorité, non seulement de l'Etat mais du pays, dans la mesure où il y a une différence.
00:57:42 Il y a, le Sénat l'année dernière a prendu une mission d'information où il y a plusieurs propositions.
00:57:50 Évidemment, on fait appel à l'Etat, mais il y a aussi un autre aspect qui est de faire intervenir des volontaires, des enthousiastes.
00:57:59 Quand on pense que l'Etat peut tout faire, on ne fait rien soi-même.
00:58:05 Je pense que c'est une bonne idée de mobiliser l'opinion publique et l'enthousiasme public pour préserver.
00:58:15 Ce sont surtout, comme cette église-là, des églises plus récentes, du XIXe siècle, qui sont menacées.
00:58:22 Ce patrimoine-là n'est pas moins important que le précédent.
00:58:26 Je vais vous dire une dernière chose. J'ai fait un tour du Royaume-Uni ces dernières semaines.
00:58:32 J'étais impressionné par le nombre d'églises et de chapelles.
00:58:36 Les églises ne sont pas entretenues par l'Etat là-bas, mais il y en a beaucoup qui ont été vendues.
00:58:43 Ce sont maintenant des cafés, des restaurants, des pubs.
00:58:49 Il y en a qui ont été vendues à d'autres religions.
00:58:55 Dieu est là-dedans quelque part.
00:58:59 C'est un chemin qu'on peut considérer.
00:59:03 Si on ne peut pas tout entretenir, on peut vendre à quelqu'un qui s'engage à entretenir la fabrique.
00:59:10 - Oui, parce que c'est ça le risque.
00:59:12 Si ce quelqu'un transforme en autre chose, ce n'est peut-être pas le souhait premier.
00:59:18 Il faut que les bâtiments en question soient inscrits à un certain niveau de préservation.
00:59:26 Si on choisit ce chemin, je ne dis pas qu'il faille aller par là, mais c'est juste une possibilité à considérer.
00:59:34 - Il y a des villes à New York, comme le cité, où il y a des cafés qui sont devenus très tendances
00:59:41 et qui sont au sein de ces édifices qui sont rénovés, mais ça choque aussi beaucoup de personnes.
00:59:47 On avait vu au moment de l'incendie de Notre-Dame de Paris que les Français s'étaient mobilisés.
00:59:54 On donnait beaucoup d'argent, on a même excédé les promesses de vente.
00:59:58 Ça veut dire que les Français sont motivés à soutenir ce patrimoine.
01:00:03 Malheureusement, pour des petites communes, ce sont de trop gros sommes d'argent.
01:00:08 - Le rapport d'information du Sénat sorti en juillet dernier indique qu'il y a des gros problèmes
01:00:14 de financement de toutes ces églises. Il faut rappeler qu'il y a 90% des églises en France
01:00:19 qui appartiennent à l'État et dont le responsable de l'entretien est la collectivité dans laquelle est installée l'église.
01:00:28 On se retrouve avec un corps très malade. On a envie de dire que le corps est très malade,
01:00:37 mais est-ce que le médecin a donné les médicaments qu'il fallait à ce corps qui s'apprête quasiment à disparaître ?
01:00:45 J'aurais tendance à dire non. Quand on voit les millions qu'il faut pour réparer ces églises-là,
01:00:50 je me dis que ça fait très longtemps qu'on ne s'en est pas occupé.
01:00:53 Le deuxième point a été dit dans le reportage. Je trouve ça dommage qu'on fasse des choix budgétaires.
01:01:01 Quand on est maire, on a la possibilité de financer des ronds-points que je trouve très souvent hideux,
01:01:07 de financer des médiathèques qui ne sont pas toujours utiles.
01:01:11 Les médiathèques, c'est quand même un accès à la culture qu'il faut défendre.
01:01:15 Pas toujours, non. Mais parfois, il y a deux ou trois médiathèques dans la même ville.
01:01:19 Il y a des familles dans lesquelles il n'y a pas de lit ou de DVD, il faut les garder.
01:01:21 Parfois, il y a deux ou trois dans la même ville, ce n'est pas toujours utile.
01:01:23 Ou une autre dans le village juste à côté. Chaque maire se bat pour avoir sa petite médiathèque.
01:01:27 Je trouve ça un peu dommage, on pourrait peut-être mutualiser les moyens.
01:01:31 On apprend par le reportage que vous avez diffusé à l'instant qu'il y a des maires qui ont fait d'autres choix budgétaires.
01:01:35 Ce qui est quand même un peu dommage.
01:01:37 La troisième chose, je suis complètement d'accord avec Jérémy encore,
01:01:41 c'est que je crois qu'il faut aussi faire appel à l'initiative privée.
01:01:45 Ne pas en avoir peur, que ce ne soit pas tabou.
01:01:49 Je voudrais bien qu'on responsabilise aussi les Français, qu'on responsabilise les fidèles.
01:01:53 Si cette église est vide, c'est peut-être qu'il y a des raisons.
01:01:56 C'est-à-dire peut-être que pour aller vite, l'église n'a pas fait son travail de recrutement.
01:02:00 Et puis, s'il y a des Français qui sont attachés à cette église-là, pour prendre cet exemple-là,
01:02:07 qu'ils se mobilisent, qu'ils arrivent à se professionnaliser pour lever des fonds.
01:02:11 Aujourd'hui, notamment via Internet, il y a beaucoup de sites de levée de fonds en ligne
01:02:15 qui permettent de financer des projets.
01:02:17 Il y a des mécènes qui sont prêts à consacrer une partie du fruit de leur travail à des projets de ce type-là.
01:02:23 Donc je pense qu'il faut aussi se tourner vers les Français pour les responsabilités sur ce sujet-là.
01:02:28 Ce qui s'est passé avec Notre-Dame, c'est un bon exemple.
01:02:30 Quand on a les bons arguments, quand on a des beaux projets, je pense qu'on arrive à trouver de l'argent.
01:02:34 Qu'est-ce que vous en pensez ? Le diagnostic ?
01:02:37 Rebondir, se tourner vers les Français, oui.
01:02:39 Se tourner vers la communauté catholique, non.
01:02:42 Pourquoi ?
01:02:44 Désolé d'être cru, mais il n'y a pratiquement plus de catholiques en France.
01:02:49 Ce n'est pas qu'un problème de recrutement, comme celui-là,
01:02:53 c'est qu'il y a le recrutement des prêtres, mais ensuite il y a aussi les fidèles dans cette religion.
01:02:57 En tout cas, le fait est que pendant des années, les églises ont été entretenues grâce au denier du culte.
01:03:02 Aujourd'hui, on a entre 2 et 4 % de la population française qui est messalisante,
01:03:06 c'est-à-dire qui va une fois par semaine à la messe.
01:03:09 La moyenne d'âge est très élevée, la relève n'est pas assurée.
01:03:12 Cette année, il y a eu seulement 88 prêtres qui sont ordonnés.
01:03:15 C'est la première fois de l'histoire de France où on passe sous la barre de 100 prêtres ordonnés.
01:03:19 Seulement un tiers des nouveau-nés français sont baptisés.
01:03:23 Les français sont de moins en moins attachés à la foi catholique.
01:03:26 C'est un fait dont il faut tenir compte.
01:03:28 La question, c'est quel est le but d'une église ?
01:03:31 Si le but d'une église, c'est d'accueillir des fidèles,
01:03:33 effectivement, la logique fait qu'on est obligé d'en démolir.
01:03:37 Mais en réalité, une église, c'est quoi ?
01:03:39 Même pour des non-catholiques, c'est un symbole de la France.
01:03:42 C'est un symbole de notre histoire.
01:03:44 Deux mille ans de notre histoire ont été jalonnées par le catholicisme.
01:03:48 Je pense vraiment qu'un grand pays, c'est un pays qui rend hommage à ses racines,
01:03:52 qui rend hommage à son histoire.
01:03:54 Quand bien même on est une autre religion, quand bien même on n'est pas croyant,
01:03:58 je pense qu'un État laïque, au nom de sa grandeur, doit subventionner les constructions d'églises.
01:04:05 Après, comment trouver le mécanisme financier le plus adéquat ?
01:04:09 Est-ce que c'est le recours à l'initiative privée ?
01:04:11 Comme en Grande-Bretagne, est-ce que c'est de la sensibilisation auprès des Français
01:04:15 qui ne sont pas forcément catholiques ?
01:04:17 C'est aussi une piste à explorer.
01:04:19 Mais le fait est que, oui, les églises ne doivent pas tomber en ruine,
01:04:22 mais non, il ne faut pas compter sur la communauté catholique pour les restaurer,
01:04:25 tout simplement parce qu'elle est malheureusement en voie de repli, pour être poli.
01:04:31 Et là, on ne fait que répéter des arguments développés il y a plus de 100 ans
01:04:36 par un écrivain français, Maurice Paresse,
01:04:39 dans son église qui s'appelle la Grande Pitié des Églises de France,
01:04:43 parce que déjà, elle tombait en ruine.
01:04:45 Et peut-être aussi quelque chose de très intéressant,
01:04:48 c'est que beaucoup d'hommes politiques en France, depuis un siècle,
01:04:51 sont vraiment très, très athées et n'ont pas une grande amitié pour l'Église catholique.
01:04:56 Mais ils ont toujours financé la construction justement d'églises,
01:05:00 le maintien des églises, notamment parce que c'est une partie de notre histoire.
01:05:05 On va justement revenir sur cet État qui ne joue pas son rôle de préservation du patrimoine.
01:05:10 C'est ce que pense Marc Hainaut.
01:05:13 Cette église de la Baconière, elle est tristement symbolique pour une raison extrêmement simple,
01:05:17 c'est que vous avez énormément de municipalités qui préfèrent allouer leur budget
01:05:22 à d'autres priorités qu'à la réfection de l'Église et qui se retrouvent très rapidement
01:05:25 avec un bâtiment qui n'est plus entretenu depuis de nombreuses années, voire des décennies,
01:05:29 et qui est menacé de tomber en ruine.
01:05:31 Ce qui fait qu'évidemment, la facture est beaucoup plus élevée
01:05:34 que si l'entretien avait été régulier.
01:05:36 Honnêtement, dans Mayenne, le cas de la Baconière, je ne le connais pas dans le détail,
01:05:42 donc je ne saurais pas vous dire, mais il y a beaucoup trop de maires
01:05:45 et beaucoup trop de choix budgétaires qui sont faits comme si les églises n'étaient plus un sujet important,
01:05:49 alors que l'Église est ce qui incarne le village, c'est par essence, par définition,
01:05:53 ce qui est au centre du village.
01:05:55 L'Église catholique s'est fait confisquer, c'est du culte, il y a un sec,
01:05:57 pour des bonnes ou des mauvaises raisons, ça c'est un débat d'historien,
01:05:59 mais globalement on peut dire que le sujet est passé aujourd'hui.
01:06:02 Néanmoins, l'État s'est arrogé le droit de faire ce qu'il voulait des églises
01:06:06 et force est de constater que des centaines, des milliers de ces édifices sont aujourd'hui menacés d'ruines
01:06:10 parce que l'État n'assure pas sa mission, sa mission qui est d'abord et premièrement
01:06:15 l'entretien du patrimoine, l'entretien de ce qui lui a été laissé
01:06:18 et ce qu'il se doit de faire fructifier en quelque sorte.
01:06:22 Voilà, il faut remettre l'Église au milieu du village, c'est ce qu'on comprend.
01:06:26 Justement, pour rebondir là-dessus, pendant des années d'urbanisme,
01:06:28 le village a toujours été construit à côté de l'Église
01:06:31 et c'est vrai que quand on regarde les programmes urbanistiques modernes,
01:06:36 les logements se construisent à côté de quoi ? Souvent des centres commerciaux.
01:06:40 C'est une sorte de changement de civilisation qui, même en étant athée, me met un petit peu mal à l'aise.
01:06:45 On est d'accord. Dernier mot, Pénopère.
01:06:47 Je pense qu'il y a beaucoup de Français qui, effectivement, souffrent quand on voit ce type d'image
01:06:50 et j'ai l'impression que c'est un peu symbolique, on a l'impression que beaucoup de choses s'effondrent
01:06:54 dans la France qu'on aime, vraiment dans la France qu'on aime profondément
01:06:59 et là, c'est matérialiser en quelque sorte le fait de voir une partie de la France s'effondrer sous nos yeux.
01:07:06 C'est terrible.
01:07:07 Jeremy Stobbe.
01:07:08 En Angleterre, j'étais scandalisé au début, et vous le serez aussi,
01:07:11 de voir une cathédrale qu'on pouvait louer pour des événements
01:07:15 et un vrai bijou d'architecture, une petite église décorée par les plus grands artistes du 19e siècle
01:07:23 où il y avait un resto à l'intérieur.
01:07:25 J'étais d'abord scandalisé, mais après je me suis dit, si c'est une façon de remettre l'église
01:07:30 et de la remplir, quelle que soit la raison, et de montrer aux gens qui viennent ce que c'est qu'une église,
01:07:37 pourquoi pas ?
01:07:38 Pourquoi pas ?
01:07:39 Merci beaucoup.
01:07:40 On va remercier particulièrement Lucas Jacopovich qui va nous quitter.
01:07:44 Merci d'avoir passé ce début d'émission.
01:07:45 De rien.
01:07:46 Très bonne soirée à vous.
01:07:47 À vous aussi, mais restez avec nous, la soirée se poursuit en notre compagnie, justement.
01:07:51 À tout de suite.
01:07:53 De retour dans Soir Info, toujours en compagnie de Jérémy Stoeff, directeur adjoint de la rédaction de Causeur
01:08:01 et de Benoit Perrin, directeur général de Contribuables Associés.
01:08:05 Merci messieurs de continuer de poursuivre avec nous ce décryptage de l'actualité.
01:08:10 On va ouvrir une page consommation, un petit peu plus légère que les sujets qu'on a abordés auparavant.
01:08:15 Depuis plusieurs jours, les vacances de nombreux Français sont gâchées par de la pluie,
01:08:20 une météo à laquelle on ne peut évidemment rien et qui, elle, a des conséquences sur nos habitudes alimentaires.
01:08:26 Évidemment, avec un temps autonome, on n'a plus envie de manger du melon, peut-être plutôt des pâtes ou une soupe.
01:08:33 Tout ça pour dire que les primeurs constatent que leurs clients bouent dans ce moment les fruits et les légumes de saison.
01:08:40 On va voir ça dans ce reportage signé d'Ougnia Tengour.
01:08:44 Abricots, concombres, melons ou encore pastèques, les fruits et légumes de l'été n'ont pas la cote sur les marchés.
01:08:51 En cause, le mauvais temps des dernières semaines dans une bonne partie du territoire français.
01:08:56 Comme il a moins fait beau, on a moins consommé, c'est vrai.
01:08:59 Parce que les fruits, c'est un peu quand il fait chaud qu'on a envie, alors quand il fait froid, on en a moins envie.
01:09:04 Avec des étals qui peinent à se vider, les primeurs constatent la baisse significative de la consommation,
01:09:10 et ce, malgré des prix nettement réduits.
01:09:13 Sur tout ce qui est melons, pastèques, les tomates, on a une baisse d'au moins 25% de la consommation.
01:09:19 Sur la pastèque, on est plutôt à 50% de baisse de consommation.
01:09:21 Oui, on a baissé nos prix pour essayer que les gens consomment, mais ça n'a pas vraiment d'effet.
01:09:27 Mais la situation ne devrait pas durer et pourrait même s'améliorer très prochainement pour les maraîchers.
01:09:33 Avec le retour des beaux jours prévus cette semaine, les fruits et légumes feront sans aucun doute leur grand retour sur la table des Français.
01:09:42 Voilà, consommation des fruits et des légumes en baisse, après pourtant on l'a vu, des efforts faits par les producteurs pour diminuer leur prix,
01:09:50 ce qui était un bon signe pour aider les Français à faire face à l'inflation.
01:09:53 On n'avait pas anticipé la météo.
01:09:56 Oui, ça m'étonne un peu que les Français soient aussi automatisés.
01:10:02 Il fait froid, j'évite les fruits et légumes, d'autant que le prix étant très bas, c'est le moment de se ruer là-dessus.
01:10:11 On nous enjoint tout le temps à consommer je ne sais plus combien de fruits et légumes par jour.
01:10:20 Cinq fruits et légumes par jour.
01:10:23 Je pense, chère Barbara, que ça s'est dépassé maintenant.
01:10:26 Au moins cinq.
01:10:27 Exactement.
01:10:29 C'est quand même un peu étrange, mais de toute façon, on vient de l'entendre, le prix va remonter.
01:10:37 Donc il faut que je fasse des stocks avant la semaine prochaine.
01:10:41 Ce qui nous amène surtout à la consommation, à l'inflation, ces prix avec lesquels les Français sont obligés de jongler.
01:10:50 On sait qu'en période de crise, il faut se rabattre.
01:10:53 On laisse tomber des fruits et des légumes qui peuvent être plus chers d'ordinaire.
01:10:57 Et puis on va sur les produits de première nécessité.
01:10:59 Il y a un vrai combat à faire économiquement en ce moment pour les Français.
01:11:03 C'est vrai qu'on voit tous qu'il y a un décalage entre les prix d'avant et les prix d'aujourd'hui.
01:11:09 Autrement dit, on a eu une telle poussée de l'inflation qu'une petite baisse des prix, finalement, on ne la voit quasiment pas.
01:11:15 Ou en tout cas, on ne la sent pas.
01:11:17 Et on parlera peut-être des cents tout à l'heure, mais c'est exactement le même sujet.
01:11:20 Tout à fait, c'est tout le dédé d'après.
01:11:21 On a l'impression que ça monte, ça monte, ça monte.
01:11:23 Les derniers chiffres montrent qu'il y a un taux d'inflation de 5% encore pour le mois de juillet dernier.
01:11:29 Donc 5%, vous savez, l'inflation est calculée sur une année entière, donc 5% de plus qu'en juillet 2022.
01:11:34 Et c'est vrai que les Français ont vraiment un manque de pouvoir d'achat.
01:11:39 Il y a toujours un lien avec les taxes qui sont prélevées par l'État.
01:11:44 J'allais y venir.
01:11:45 Et on en parlera aussi à l'occasion de l'essence.
01:11:47 Mais on a l'impression que, effectivement, les Français sont agonis d'impôts.
01:11:53 Ils ont du mal, effectivement, à libérer de l'argent pour acheter des fruits et des légumes.
01:11:58 Même si je ne vous cache pas qu'effectivement, aujourd'hui, on a plus envie d'une raclette que d'une pastèque.
01:12:02 Je crois que le sujet est un peu ailleurs.
01:12:05 Ce n'est pas tant une question de saison que ça, qu'un pouvoir d'achat qui, effectivement, ne cesse de baisser
01:12:09 et auquel, malheureusement, personne ne s'attaque.
01:12:12 Qu'est-ce qu'on peut attendre dans l'État ?
01:12:14 Il ne faut pas tout attendre de l'État, mais comme je sais que vous défendez les contribuables.
01:12:18 Vous m'avez devancé.
01:12:19 Comment peut-on aider encore un peu plus les Français à faire face ?
01:12:23 Parce que cette crise, elle s'installe pour l'instant.
01:12:26 Une des premières mesures à faire, c'est évidemment de baisser les taxes et les impôts.
01:12:29 C'est sûr que pour prendre l'exemple des fruits et légumes, on pourrait, par exemple, baisser la TVA.
01:12:34 Et puis surtout, ce qu'il faudrait, c'est faire une baisse drastique des charges, à la fois sociale et patronale,
01:12:39 pour qu'effectivement, les employeurs puissent avoir davantage de marge de manœuvre,
01:12:44 ce qui permettrait, effectivement, d'avoir des prix plus bas.
01:12:46 Aujourd'hui, quand vous voulez payer, par exemple, à quelqu'un 2000 euros net,
01:12:52 il faut que l'employeur débourse plus de 3600 euros.
01:12:56 Donc, il faut trouver pour un employeur 3600 euros dans sa caisse,
01:13:00 au moins qu'il ait ça de trésorerie, pour payer quelqu'un qui n'aura au final que 2000 euros dans sa poche.
01:13:04 Donc, il y a un vrai problème de charges sociales en France.
01:13:06 C'est un problème qui se pose depuis presque que la France est France.
01:13:10 Mais la vraie difficulté, c'est que c'est un problème qui s'accroît.
01:13:13 Plus le temps passe, plus les impôts sont importants.
01:13:16 Et personne, jusqu'à présent en tout cas, n'a eu le courage politique de s'attaquer au sujet des charges
01:13:22 qui grèvent considérablement le pouvoir d'achat des Français.
01:13:24 Il suffirait de baisser les charges sociales, baisser les charges patronales,
01:13:28 pour dégager plus de salaires immédiats pour les Français.
01:13:32 Il suffirait, mais encore faudrait-il le vouloir, en fait, on ne le veut pas.
01:13:35 C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un manque de courage politique,
01:13:38 parce que depuis des années, malheureusement, on est, pour une partie en tout cas,
01:13:43 des gouvernants dirigés par des gens qui manquent de courage politique, évidemment.
01:13:49 Alors qu'il y aurait un gain immédiat.
01:13:50 Sauf que si on baisse les impôts, évidemment, on est obligé, avant de baisser les impôts,
01:13:55 de baisser des dépenses.
01:13:56 Et donc de s'attaquer à des dépenses publiques.
01:13:58 Et c'est ça le problème de la France.
01:13:59 C'est qu'aujourd'hui, on a des hommes et des femmes politiques
01:14:03 qui veulent faire des cadeaux à longueur de temps
01:14:05 et qui obliquent effectivement la charge, en tout cas les dépenses sociales sont extrêmement importantes.
01:14:11 Et tant qu'on n'aura pas le courage politique de s'attaquer à ce sujet qui est très sensible,
01:14:14 parce que la dépense publique, c'est un sujet qui est sensible pour les Français.
01:14:17 Mais je crois qu'il faut faire…
01:14:18 Mais leur situation personnelle passe avant ça.
01:14:20 Et justement, dans ce temps-là, ils souffrent, eux.
01:14:23 Exactement.
01:14:24 Et je crois qu'en faisant de la pédagogie, en leur disant,
01:14:26 si on arrive à faire des économies dans un certain nombre de domaines,
01:14:29 notamment redéfinir par exemple le périmène de l'État,
01:14:32 eh bien on arrivera, presque du jour au lendemain, à donner du pouvoir d'achat aux Français.
01:14:36 Jean-Rémi Stéve.
01:14:38 Oui, pour prendre une perspective à long terme,
01:14:42 la plupart des pays développés ont traversé une assez longue période
01:14:46 où l'inflation n'était pas vraiment un problème.
01:14:49 Maintenant, l'inflation revient, l'État nous dit,
01:14:53 ça va aller, ça va retomber bientôt, bientôt, bientôt,
01:14:57 et on remet pour le moment, incessamment, le moment où ça retombera.
01:15:02 Je crois qu'il faut conclure qu'au moins pour le moment,
01:15:07 les États ont cessé de pouvoir maîtriser l'inflation.
01:15:13 Et étant un vieux de la vieille, ça me renvoie aux années 70-80,
01:15:19 où l'inflation était déjà un très grand problème.
01:15:23 Et il faut absolument prendre, moi je suis absolument d'accord avec Benoît,
01:15:29 sur les mesures à prendre tout de suite.
01:15:31 Est-ce que les États sont capables de prendre des mesures, ça, je ne sais pas.
01:15:36 Je ne sais pas.
01:15:38 Et je crois que c'est un problème fondamental, le sujet de la chronologie.
01:15:42 Parce qu'effectivement, on n'a pas eu une telle inflation depuis les années 80.
01:15:45 Donc très concrètement, ça veut dire quoi ?
01:15:47 Ça veut dire qu'aujourd'hui, on a des dirigeants
01:15:49 qui n'ont quasiment jamais connu l'inflation de leur vie
01:15:52 et qui du coup ne savent pas comment traiter cette inflation.
01:15:54 Parce que c'est un phénomène qui est tout à fait...
01:15:56 On peut ne pas l'avoir vécu, on peut avoir appris,
01:15:58 lors de ces études, à gérer un État.
01:16:00 Je suis d'accord, mais quand vous avez la patronne de la Banque Européenne
01:16:05 qui vous explique qu'il y a de l'inflation, mais elle ne sait pas d'où ça vient,
01:16:08 alors son boulot, c'est précisément de maîtriser l'inflation.
01:16:10 C'est-à-dire en fait, c'est...
01:16:12 Un aveu de faiblesse.
01:16:13 C'est un aveu de faiblesse, mais c'est pire que ça.
01:16:15 On se demande effectivement ce qu'elle fait à la tête de la Banque Centrale Européenne
01:16:19 si elle n'est pas capable de maîtriser l'inflation.
01:16:22 Alors qu'encore une fois, le but de la Banque Centrale,
01:16:24 c'est d'assurer aux États une inflation d'à peu près entre 2 et 3 %.
01:16:28 Alors on le disait déjà tout à l'heure, il y a le sujet de l'essence
01:16:31 qui est effectivement important, d'autant que dans le même temps
01:16:35 de la baisse des fruits et des légumes, le prix de l'essence, lui, remonte.
01:16:38 Coup dur pour les foyers au moment où, on le rappelle,
01:16:41 beaucoup de Français prennent la route pour leurs vacances.
01:16:45 Je vous propose d'écouter quelques réactions.
01:16:47 Oui, ça a augmenté vraiment trop.
01:16:51 Le baril a baissé et à la pente, ça augmente tout le temps.
01:16:55 Financièrement, je ne calcule même pas le prix de l'essence
01:16:57 parce que j'en mets tout le temps.
01:16:58 Soit les vacances ou pas, il y a un mois, il y a quatre mois, il y a six mois,
01:17:01 c'est toujours pareil.
01:17:02 Trop cher. Pour travailler, c'est trop cher.
01:17:04 Je fais 50 000 kilomètres minimum à l'année.
01:17:07 Donc effectivement, c'est une charge qui est énorme pour l'entreprise.
01:17:11 On subit, comme à chaque fois, malheureusement.
01:17:14 Voilà, et malheureusement, ça ne va pas sans doute s'améliorer
01:17:18 puisqu'on apprend que l'Arabie Saoudite va continuer de réduire sa production
01:17:22 pour doper les prix au bout de la chaîne.
01:17:25 C'est le contribuable français qui va payer les pots cassés.
01:17:28 Oui, et d'après ce que j'ai compris, le bouclier tarifaire va se terminer
01:17:35 et on se demande ce que vont faire les Français.
01:17:39 Je suppose que les écolos sont en train de jubiler
01:17:42 parce qu'il va devenir de plus en plus difficile, de plus en plus cher
01:17:47 de conduire un véhicule.
01:17:50 Les nouveaux moyens de transport ne sont pas encore là.
01:17:56 Et surtout en France, où les distances sont grandes
01:18:01 parce que le territoire, c'est le plus grand territoire en Europe,
01:18:04 les gens, surtout le petit peuple, ont vraiment besoin de sa voiture.
01:18:10 Et ça, c'est une de ces questions où on se demande
01:18:14 est-ce que ceux d'en haut écoutent ce qui se dit en bas ?
01:18:20 On s'est déjà posé cette question à l'origine du mouvement des Gilets jaunes.
01:18:24 Malheureusement, quelques années après, si on se la repose,
01:18:26 c'est que ça n'a pas bien avancé, pas dans le bon sens.
01:18:29 L'essence est un vrai sujet pour le contribuable, vous l'avez dit Barbara.
01:18:33 Parce qu'en fait, je crois que les Français n'ont pas toujours conscience
01:18:36 du fait que lorsqu'ils mettent de l'essence dans leur voiture,
01:18:38 ils financent d'abord l'État et après les compagnies d'essence.
01:18:44 Très concrètement, l'essence, c'est à peu près 52% de taxes.
01:18:49 Et sur les 52% de taxes, je vais vous faire le petit descriptif, c'est très rapide.
01:18:54 Vous avez la fameuse taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.
01:18:59 Vous avez la TVA sur le produit, donc sur l'essence en tant que telle.
01:19:02 Et puis vous avez, magie française, de la TVA sur l'ajustement TICPE.
01:19:06 C'est-à-dire de la TVA sur une taxe.
01:19:08 Donc ça fait à peu près 52% de taxes, c'est à peu près la moyenne européenne
01:19:12 pour le coup, en termes de taux, en tout cas, la France ne se distingue pas
01:19:16 particulièrement de ses voisins européens.
01:19:18 Donc en fait, pour le Français, c'est une vraie punition, c'est un vrai malheur.
01:19:24 En revanche, celui bien sûr qui peut se frotter les mains, c'est l'État.
01:19:27 Puisque l'État, plus le prix de l'essence augmente, en quelque sorte,
01:19:31 plus il peut percevoir des recettes fiscales.
01:19:34 La TICPE, pour vous donner une idée, c'est à peu près la quatrième ressource de l'État.
01:19:40 C'est à peu près entre 20 et 30 milliards d'euros par an.
01:19:42 Et c'est donc un impôt qui permet effectivement à l'État de financer
01:19:47 une partie de son activité.
01:19:48 Donc l'essence, c'est effectivement quelque chose qui est sensible.
01:19:52 Et d'autant qu'aujourd'hui, avec les prix dont on a parlé tout à l'heure,
01:19:57 où tout augmente, les vacances sont chères, se nourrir est cher,
01:20:00 aller à l'hôtel c'est cher, louer une maison c'est cher, bref, tout est cher.
01:20:02 Et le dernier coup de massue, c'est effectivement l'essence.
01:20:05 L'essence dont, effectivement, les Français ont besoin pour aller
01:20:08 soit travailler durant le cours de l'année, ou alors partir en vacances.
01:20:12 Et ça, c'est encore avant l'augmentation du tarif de l'électricité,
01:20:18 donc de 10%, qui va intervenir dès septembre, octobre prochains.
01:20:22 Donc encore un coup de massue sur la tête du contribuable français,
01:20:26 encore un coup de massue sur, effectivement, son pouvoir d'achat.
01:20:30 Comment on lui explique ça au contribuable français ?
01:20:32 Parce qu'on s'est déjà posé la question de réduire sa part de taxes
01:20:35 de la part de l'État au moment où, justement, tout a augmenté très vite.
01:20:40 C'était la solution qui tombait sous le sens, de dire
01:20:44 "si l'État prend un tout petit peu moins de taxes, ça permet au contribuable,
01:20:48 à l'automobiliste en tout cas, de ne pas, lui, avoir le couteau sous la gorge".
01:20:52 Aucun gouvernement ne choisit cette option-là.
01:20:54 Je crois qu'en tout cas, pour ce qui concerne l'essence,
01:20:57 c'est une espèce de rideau de fumée qu'on a depuis des années.
01:21:00 C'est-à-dire que les Français n'ont pas conscience, encore une fois,
01:21:03 de financer l'État lorsqu'ils font un plein d'essence.
01:21:06 Est-ce que c'est à eux d'avoir cette conscience-là ?
01:21:08 Vous êtes en train de sous-entendre que ce serait à eux de se rebeller ?
01:21:10 Non. Alors, d'abord, oui. C'est ce qui s'est passé avec l'IGJ.
01:21:14 Mais surtout, je crois que ce serait d'abord à l'État de faire une opération transparence
01:21:17 en disant "chers amis français, sachez que sur tel achat, l'État perçoit tant".
01:21:26 Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est que quand vous avez une augmentation,
01:21:29 justement, à la pompe, le réflexe des Français, c'est de dire
01:21:31 "ah là là, décidément, les pétroliers s'en mettent plein les poches".
01:21:34 Ce qui est d'ailleurs en partie vrai, parce que les pétroliers gagnent de l'argent.
01:21:37 Mais ils ont l'impression que tout va dans la poche du pétrolier,
01:21:39 en oubliant effectivement qu'une partie non négligeable, on vient de le dire,
01:21:43 une majorité, effectivement, part en impôts.
01:21:46 Il faudrait que l'État aussi puisse décider "bon, de façon momentanée,
01:21:51 je descends mon impôt sur l'essence et puis j'aide les Français à mieux vivre avec".
01:21:57 On n'en est pas là. Ça paraît... Je rêve, vous allez me dire.
01:22:00 Oui.
01:22:01 Je le vois dans vos yeux.
01:22:03 Non mais comme le dit Jérémie, c'est vrai qu'on a l'impression qu'il y a un décalage
01:22:06 de plus en plus important entre les décisions politiques et la réalité,
01:22:10 c'est-à-dire la vie des gens, tout simplement.
01:22:12 C'est vrai que quand on a la chance d'habiter dans une grande municipalité,
01:22:15 dans une grande ville, on peut prendre un bus, on peut prendre un tramway.
01:22:18 En revanche, quand on est dans des villes moyennes ou qu'on habite dans des zones rurales,
01:22:22 on se sent complètement exclu des décisions qui sont prises au niveau politique.
01:22:27 Il ne faut pas s'étonner si une partie de la France a du mal à voter,
01:22:32 c'est aussi peut-être parce qu'elle constate qu'en fait,
01:22:35 on ne prend absolument pas en compte les conditions de vie qui sont les leurs.
01:22:38 Autre sujet d'actualité, c'est refus d'obtempérer.
01:22:42 Pas une semaine, on n'en parle, pas un été qui ne soit épargné,
01:22:46 Nanterre, Lyon, Montbéliard ou encore Limoges.
01:22:49 La liste des villes touchées cet été par des refus d'obtempérer s'allonge
01:22:53 et le nombre de morts liées à ce comportement qui est illégal et à risque est de plus en plus important lui aussi.
01:22:58 Les forces de l'ordre s'en inquiètent car ces refus d'obtempérer représentent un danger quotidien qui menace leur vie.
01:23:04 Vendredi soir à Lyon, c'est un agent municipal qui a été victime d'un chauffard
01:23:07 qui l'a traîné sur plusieurs mètres, précision de Solène Boulon.
01:23:11 Ces traces de sang, encore visibles dans une rue de Limoges,
01:23:18 sont les stigmates d'un refus d'obtempérer au cours duquel deux jeunes à scooter sont morts
01:23:23 alors qu'ils tentaient d'échapper à un contrôle de police.
01:23:26 Ces infractions se multiplient ces dernières semaines,
01:23:29 après qu'un policier a été traîné sur plusieurs mètres vendredi à Lyon
01:23:33 et qu'une policière percutée a été grièvement blessée à Montbéliard samedi.
01:23:37 Les chiffres, eux, sont en hausse.
01:23:40 En 2017, on dénombrait 27 942 infractions liées à des refus d'obtempérer,
01:23:45 contre 35 621, soit une augmentation de plus de 25%.
01:23:51 "Le volume des chiffres, il est important de faire la distinction
01:23:56 avec ceux qui se servent de leur voiture avec une arme par destination
01:24:02 et ceux qui parfois refusent le contrôle.
01:24:05 Tout simplement pour certains parce qu'ils n'ont plus de permis de conduire,
01:24:09 et c'est dramatique parce que ça peut se compliquer
01:24:13 et on peut avoir des situations dramatiques
01:24:16 et pour les policiers et gendarmes et pour les conducteurs de véhicules à deux roues
01:24:20 ou un quatre roues."
01:24:24 Les syndicats réclament davantage de sévérité dans les sanctions
01:24:27 des auteurs de refus d'obtempérer, déjà considérés comme un délit
01:24:31 passible d'un an d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.
01:24:35 "On l'a vu dans le reportage, plus 25,4% de refus d'obtempérer,
01:24:40 on ne s'en sort pas, on n'arrive pas à éradiquer ces fléaux
01:24:44 et on n'arrive pas surtout à dissuader ces jeunes gens,
01:24:48 que ce soit du rodéo ou une simple balade en deux roues,
01:24:54 à s'arrêter lorsque des agents de police leur demandent."
01:24:58 "Le problème c'est que ces gens-là sont motivés en partie
01:25:03 parce qu'ils sont souvent mêlés à des affaires illégales,
01:25:08 comme le trafic de drogue par exemple, mais aussi parce que
01:25:11 cette façon de défier la police, c'est une sorte de badge d'honneur
01:25:15 dans leur culture. C'est une manière de montrer que la police
01:25:20 n'a pas de prise sur eux, l'état de droit, si ils connaissaient
01:25:24 l'expression, ce serait quelque chose, mais du moins la chose,
01:25:28 ils refusent. Et on voit ces augmentations, ça veut dire que
01:25:33 en dépit de tout ce qu'on a fait pour essayer de l'éradiquer,
01:25:38 ça monte. Et donc je dirais qu'il y a une question de défiance,
01:25:45 et c'est un bras de fer entre ces gens-là et l'état de droit.
01:25:51 Quelle solution ? L'année dernière, on a parlé pas mal du contact
01:26:00 tactique au Royaume-Uni, où la police a le droit délibérément
01:26:05 de percuter un véhicule pour le faire arrêter.
01:26:09 On précise que c'est uniquement dans les cas de vol à la tire.
01:26:12 Ce n'est pas pour du rodéo urbain ou pour...
01:26:18 C'est dans des situations très spécifiques, seules des unités
01:26:22 avec une formation spéciale, adaptée, peuvent le faire.
01:26:28 La raison pour laquelle c'est impossible ici, on l'a vu ce week-end,
01:26:33 c'est que même quand la police n'est pas du tout mêlée à l'accident
01:26:40 qui résulte du refus d'obtempérer, il y a des émeutes, ou des débuts
01:26:46 d'émeutes qu'il faut mater avant que ça ne commence.
01:26:51 Ce n'est pas seulement une question "je veux mon plaisir",
01:27:00 c'est aussi une sorte de bras de fer avec la police et avec l'Etat.
01:27:05 Là, c'est très grave.
01:27:08 - C'est sûr que c'est grave.
01:27:10 On peut s'en inquiéter quand on voit les taux d'augmentation
01:27:13 de ces refus d'obtempérer qui, je crois, traduisent tout simplement
01:27:17 dans un bras de fer, ou en tout cas une balance avantages-risques
01:27:22 que les délinquants ont très bien compris.
01:27:25 Ils comprennent bien que le policier, compte tenu de la pression
01:27:29 qu'il a sur ses épaules, compte tenu des risques qu'il encourt
01:27:34 auprès de sa hiérarchie si jamais il y a le moindre débordement
01:27:37 de quoi que ce soit, le délinquant a bien compris qu'en fait
01:27:40 il a tout intérêt à partir plutôt que de s'arrêter.
01:27:45 - La bonne nouvelle, c'est la porte-parole de la police nationale
01:27:49 qui nous l'a donnée il y a quelques jours, qui nous a donné à l'occasion
01:27:53 de ces refus d'obtempérer le nombre de tirs des policiers.
01:27:57 Presque contre toute attente, le nombre de tirs est largement en baisse
01:28:02 puisqu'en 2020, il y a eu 153 tirs alors qu'en 2022, il n'y en a eu que 138.
01:28:06 On peut saluer le sang-froid des policiers qui, malgré leur envie
01:28:12 d'en découdre, surtout quand ils se font objectivement narguer...
01:28:16 - Et de défendre leur vie surtout, ils se sentent menacés
01:28:19 pour leur propre vie.
01:28:21 - Malgré ça, ils arrivent à garder leur sang-froid et à faire preuve
01:28:26 de calme de manière remarquable.
01:28:30 C'est vrai que les Français n'ont pas toujours conscience
01:28:32 qu'on a la chance d'avoir des forces de l'ordre
01:28:34 qui sont d'un professionnalisme remarquable.
01:28:37 On a finalement très peu de débordements de cas.
01:28:41 D'ailleurs, quand il y en a, ça fait l'une des médias.
01:28:43 Preuve qu'il y en a peu.
01:28:45 Mais quand on voit des problématiques qui peuvent se poser aux Etats-Unis
01:28:50 où les interventions de la police sont un peu plus musclées,
01:28:53 on peut se dire qu'en France, on a plutôt des gentils policiers
01:28:56 plutôt que des cow-boys.
01:28:57 - Face à ces refus d'optempérer, la police nationale
01:29:00 ou la police municipale, toutes sont exposées.
01:29:03 Je voulais vous faire entendre le président de la Fédération nationale
01:29:05 des policiers municipaux.
01:29:08 - Lorsqu'un policier demande à quelqu'un de s'arrêter,
01:29:11 on doit s'arrêter, c'est la règle.
01:29:12 Aujourd'hui, ça ne l'est plus.
01:29:14 C'est vraiment un problème et on en arrive à des situations
01:29:17 comme hier ou comme cette semaine.
01:29:20 Vous voyez déjà trois cas.
01:29:22 Un policier municipal blessé, une policière nationale blessée,
01:29:26 deux morts parce qu'on refuse d'optempérer.
01:29:29 A savoir aussi que les collègues, très souvent,
01:29:31 arrêtent la poursuite du véhicule à cause des risques pris
01:29:35 par les délinquants.
01:29:36 Ce qui n'empêche pas les délinquants, comme on l'a vu encore ce week-end,
01:29:39 de continuer à tenter d'échapper à la police qui n'est déjà plus derrière.
01:29:43 On est arrivé à un drame comme ça, deux morts, c'est inadmissible.
01:29:47 - Je voulais qu'on revienne sur une partie de la phrase de Thierry Colomard
01:29:51 qui dit que la police met souvent fin à la poursuite d'elle-même
01:29:55 pour éviter de prendre ou d'exposer ces individus
01:29:59 à des risques supplémentaires.
01:30:01 C'est-à-dire qu'elle va à l'encontre de sa mission,
01:30:04 elle renonce à sa mission.
01:30:06 Ça aussi c'est important, ça veut dire qu'elle abandonne une partie du terrain.
01:30:10 - Elle abandonne ses missions et c'est très grave
01:30:13 parce que je crois qu'une des raisons du consentement à l'impôt,
01:30:16 c'est d'avoir l'État qui assure sa protection.
01:30:21 Il suffit de lire l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme
01:30:25 qui stipule que l'État doit protéger les libertés,
01:30:28 la propriété individuelle et doit assurer à chaque citoyen
01:30:32 une sécurité absolue.
01:30:33 On a l'impression que l'État se mêle de tout,
01:30:39 subventionne à temps et à travers un certain nombre de missions
01:30:44 et oublie sa mission essentielle.
01:30:46 On a envie de dire un peu comme on dirait à un enfant,
01:30:49 avant de jouer, fais ton travail.
01:30:51 On a envie de dire à l'État, avant de s'occuper de problématiques
01:30:55 qui ne sont probablement pas centrales dans la vie des Français,
01:30:58 occupe-toi d'abord du boulot qui est le tien,
01:31:00 occupe-toi de la mission pour laquelle on te paye.
01:31:03 La police qui d'elle-même recule,
01:31:07 elle n'est pas faite pour ça et on connaît le professionnalisme
01:31:11 des policiers et la ferveur qu'ils ont à mener leur mission
01:31:14 mais ils disent dans le même temps, face à des individus
01:31:16 qui prennent des risques pour eux-mêmes et qui les menacent eux,
01:31:19 ils préfèrent renoncer.
01:31:21 En tant qu'étranger, je peux dire aux Français,
01:31:24 vous ne savez pas combien vous avez de la chance
01:31:27 d'avoir des forces de l'ordre qui sont aussi professionnelles
01:31:30 dans toutes sortes de situations, c'est vraiment remarquable.
01:31:34 Mais il y a là une question qui est que nous savons que la police
01:31:44 peut être découragée par le fait que si jamais leur action
01:31:49 provoque une mort, eux, ils vont finir eux-mêmes en prison.
01:31:55 C'est ça un peu la difficulté.
01:31:58 Après la mort de Nahel, il y a eu une bataille des chiffres
01:32:02 entre le ministre de l'Intérieur et certains spécialistes universitaires.
01:32:07 Est-ce que le nombre des morts suite à l'intervention d'un policier
01:32:15 avec son arme à feu avait augmenté après 2007,
01:32:19 quand la police a eu le même droit que la gendarmerie
01:32:23 d'avoir recours dans certaines situations à son arme à feu ?
01:32:27 Mais la plupart des gens qui ont commenté ça ont supposé immédiatement
01:32:31 que depuis 2017, la police a le doigt plus facile sur la gâchette.
01:32:38 Ils n'ont pas pensé que peut-être que les voyous ont le pied
01:32:42 plus léger sur le champignon et que la police fait face
01:32:47 à une violence qui monte.
01:32:51 On revient à cette expression "violence policière".
01:32:55 Oui, peut-être qu'il y a eu des violences policières.
01:32:59 C'est une violence qui ne vient que d'un policier,
01:33:02 qui n'est pas provoqué.
01:33:04 Mais la plupart des cas dont on parle, ce sont des cas d'incidents violents
01:33:09 où on ne peut pas participer à l'incident sans avoir recours à la violence.
01:33:14 Et ça, ce n'est pas très juste pour les forces de l'ordre.
01:33:18 Ce qui est frappant quand on entend les responsables
01:33:21 d'un certain nombre de polices municipales,
01:33:24 c'est le manque d'enthousiasme de certains maires à donner les moyens
01:33:28 nécessaires à ce que les polices municipales puissent faire leur travail.
01:33:32 Encore une fois, il ne s'agit pas de faire de l'idéologie.
01:33:35 Il y a des problèmes qu'il faut régler, il y a des problèmes d'insécurité,
01:33:38 il faut les régler.
01:33:40 Il n'y a pas à mettre de politique là-dedans, il y a juste à régler
01:33:43 le problème des Français, le problème des gens.
01:33:46 Il aime régulièrement mettre son grain de sel dans la politique
01:33:49 ou l'évolution de notre société et cette fois, c'est au sujet du travail
01:33:53 de la police et du contexte actuel vécu par tous les fonctionnaires de police
01:33:57 que le rappeur Booba a encore frappé.
01:34:00 Dans une interview, il a déclaré, regardez,
01:34:03 "la police, le système judiciaire au carcéral et plus globalement l'État
01:34:09 ne se font pas respecter, les jeunes n'ont pas peur de la police,
01:34:13 l'État est beaucoup trop mou et faible".
01:34:17 Il y a plusieurs parties dans ces phrases qu'on peut commenter,
01:34:20 dire que les jeunes n'ont pas peur de la police, c'est un constat
01:34:25 que d'autres font aussi, l'État est beaucoup trop mou et faible.
01:34:29 Comment vous prenez ces propos de la part de quelqu'un
01:34:32 qu'on n'entend généralement pas sur ces sujets ?
01:34:34 Jérémie Stobbe, avez-vous été surpris ?
01:34:36 Oui, d'abord oui et ensuite un peu moins, parce que quand j'ai appris
01:34:40 qu'aujourd'hui il a 46 ans, je me dis que c'est une courbe classique,
01:34:44 on est jeune, on est révolté, ensuite on trouve l'amour, on se marie,
01:34:49 on a une famille, on a des investissements, on a de la propriété
01:34:52 et on veut les défendre.
01:34:54 Et au bout du bout, vous êtes contre la réforme de la retraite
01:34:57 toute votre vie, mais en revanche, dès que vous passez à la retraite,
01:35:00 on s'aperçoit, regardez les sondages, que comme par hasard,
01:35:03 du jour au lendemain, les gens opposent.
01:35:05 On change d'avis dès lors qu'on arrive à la retraite.
01:35:07 Je pense que pour les gens comme Bouba, la retraite, ça va être pas mal.
01:35:11 Et puis on précise qu'il est installé à Miami, il ne vit pas en France.
01:35:15 Ses investissements sont à Miami, il en a peut-être d'autres en France.
01:35:18 Tout à fait, c'est bien de savoir qu'il commente de loin
01:35:22 et qu'il voit objectivement la situation, mais ce qui est clair,
01:35:26 c'est qu'il s'est assagi avec l'âge, il a raison, il ne nous apprend rien,
01:35:31 il nous fait plaisir d'avoir cette confirmation, mais en disant ça,
01:35:36 à mon avis, il n'a plus d'influence auprès des jeunes.
01:35:39 Donc les jeunes ne vont pas dire "Ah, Bouba a dit qu'il faisait ça".
01:35:43 Justement, c'était l'une des prochaines questions.
01:35:45 Il a un public, c'est une voix qu'il porte, celle de Bouba.
01:35:48 Donc justement, comment on mesure ce qui est une critique de l'État,
01:35:52 mais aussi un appel à plus de fermeté ?
01:35:55 C'est ça qu'on vit aussi dans ces lignes.
01:35:56 Justement, en disant cela, je pense qu'il s'est disqualifié aux yeux de certains
01:36:01 qui sont sans doute toujours en train d'écouter ses anciens tubes.
01:36:08 Prenons par exemple "Seul le crime paie".
01:36:12 J'ai découvert les paroles de ses chansons ces derniers jours,
01:36:17 et c'est intéressant, c'est vraiment un créateur intéressant,
01:36:23 mais le monde qui est évoqué dans ses chansons, c'est exactement le monde
01:36:28 que nous sommes en train de commenter ce soir, un monde sans discipline,
01:36:32 un monde qui défie la décence ordinaire, qui défie l'État, l'État de droit.
01:36:38 C'est ce monde-là.
01:36:40 Donc qu'il reconnaisse aussi un peu sa part, sa petite part de responsabilité là-dedans,
01:36:47 ce serait encore mieux.
01:36:48 Je pensais qu'il a joué un rôle aussi dans la situation.
01:36:52 Je voulais vous montrer aussi qu'il ajoute qu'à son avis,
01:36:54 les peines de prison sont trop légères et surtout rarement appliquées.
01:36:59 Il dit aussi que les policiers sont discrédités.
01:37:01 Bon, encore une fois, effectivement, il ne nous apprend rien.
01:37:04 Mais c'est assez étonnant qu'il participe à ce genre de débat.
01:37:07 Comment vous l'expliquez ?
01:37:08 En tout cas, on a souvent l'habitude d'avoir des Français qui sont expatriés
01:37:12 et qui donnent souvent des leçons de morale,
01:37:14 et qui sont un peu déconnectés justement de la vie des Français.
01:37:17 Et en l'occurrence, Yadko a été effectivement frappé,
01:37:20 comme s'il avait des antennes encore en France
01:37:23 qui lui décrivent exactement ce qu'un certain nombre de Français pensent.
01:37:27 Et là, pour le coup, je pense qu'il se fait le ventriloque
01:37:30 de centaines, pour pas dire de millions de Français.
01:37:33 Il est effectivement… il habite aux États-Unis.
01:37:36 On peut, petite parenthèse, regretter qu'il ne soit pas en France.
01:37:38 Il a avoué…
01:37:39 Mais ce partage entre les deux pays…
01:37:40 … qu'il est parti aux États-Unis pour des raisons fiscales.
01:37:42 Je pense qu'il reste très connecté avec la France.
01:37:44 Il est parti pour des raisons fiscales.
01:37:45 C'est quand même dommage qu'on ne soit pas en mesure, justement,
01:37:47 de garder des gens qui ont réussi dans la vie.
01:37:49 Ça, c'est un autre débat.
01:37:50 C'est un autre débat, mais malgré tout, c'est quand même dommage.
01:37:53 On n'est pas à la chance de leur enfance, parce qu'ils consommeraient.
01:37:56 Et je pense qu'il y a un certain nombre de commerçants
01:37:58 qui seraient ravis de l'avoir comme client.
01:38:00 Alors, après, on peut être surpris, parce que dans son environnement musical,
01:38:04 je crois qu'il est… enfin, je crois, je le sais…
01:38:06 Un rappeur.
01:38:07 Voilà, exactement, dans le rap, je pense que sa voix est assez unique.
01:38:10 En revanche, par ses prises de position, par cette prise de position,
01:38:15 je crois qu'il ne faut pas sous-estimer l'impact auprès des jeunes.
01:38:18 Je ne dis pas que ça l'est pas.
01:38:19 Non, non, justement, je pense aussi.
01:38:20 Je dis juste qu'au moins, il ouvre les yeux, peut-être, à certains d'entre eux.
01:38:24 Et à l'heure où les jeunes, un certain nombre de jeunes, en tout cas,
01:38:28 se sentent éloignés de la vie politique française,
01:38:31 ce genre de déclaration a probablement beaucoup plus de conséquences
01:38:35 qu'une déclaration de tel ou tel responsable politique,
01:38:37 ou peut-être même que tel ou tel ministre.
01:38:39 Est-ce qu'il parle plus aux jeunes ou plus aux ministères de l'Intérieur, en disant ça ?
01:38:42 C'est une bonne question.
01:38:43 En tout cas, il sera lu à la fois par l'Intérieur…
01:38:45 Qui va le plus écouter ?
01:38:46 En tout cas, il sera lu par les deux, ça c'est certain.
01:38:48 Mais sur les réseaux sociaux, il est extrêmement suivi.
01:38:50 C'est-à-dire que le moindre tweet, il touche des millions de personnes,
01:38:52 ce qui est quand même extraordinaire.
01:38:53 Jérémy Stabia ?
01:38:54 Je pense qu'il parle surtout à son, quasi son contemporain, le ministre de l'Intérieur.
01:38:59 Peut-être que le ministre de l'Intérieur va se mettre à faire du rap maintenant.
01:39:03 Peut-être.
01:39:04 Ce serait intéressant.
01:39:05 Et vous, vous avez la politique, alors ?
01:39:06 Le rappeur qui vit à Miami, estime aussi, il a fait un parallèle avec les États-Unis.
01:39:10 Il dit aux États-Unis, c'est loin d'être parfait,
01:39:12 mais tu ne défies pas la police à la bagarre.
01:39:16 Il y a le tutoiement aussi qui est utilisé,
01:39:18 on sent qu'il s'adresse directement aussi à son public,
01:39:20 et c'est en ce sens qu'il peut finalement aider à faire passer une bonne parole,
01:39:26 qui va plutôt dans le sens du respect de la police.
01:39:29 Jérémy Stabia ? Non ?
01:39:31 Rappeler qu'on ne défie pas la police.
01:39:33 Rappeler des règles élémentaires.
01:39:35 Voilà, qu'on devrait avoir apprises à la maison, répétées à l'école,
01:39:38 qu'on ne devrait pas devoir réentendre une fois adulte.
01:39:41 Ce qui est incroyable, c'est qu'effectivement,
01:39:43 on a beaucoup de discussions sur des choses qui nous semblent évidentes.
01:39:45 C'est-à-dire sur du bon sens.
01:39:47 La police vous demande de vous arrêter, on s'arrête.
01:39:50 C'est aussi simple que ça.
01:39:51 Le maître d'école vous demande de vous taire, vous vous taisez.
01:39:54 Le chef d'entreprise vous demande de travailler, vous travaillez.
01:39:58 Enfin, je veux dire, c'est des règles assez élémentaires
01:40:00 qui sont souvent, malheureusement, conseillées à certains de nos amis.
01:40:02 Après, on apprend aussi à l'école l'esprit critique.
01:40:04 C'est pas incompatible.
01:40:05 Qui veut pouvoir contredire un ordre et s'opposer.
01:40:08 C'est pas incompatible.
01:40:09 Et si on n'est pas compatible, on change d'entreprise.
01:40:12 Je voulais faire entendre aussi ce qu'en pense un sociologue,
01:40:15 justement, de ces déclarations de Bouba par rapport à la police.
01:40:18 Rappelez-vous l'expression classique que l'on oublie trop souvent.
01:40:22 La police, c'est la violence légitime de l'État.
01:40:26 C'est-à-dire, c'est une institution qui est chargée, à bien des égards,
01:40:30 de maintenir, justement, cet ordre au travers des différences
01:40:33 qui peuvent exister entre les individus, les communautés et les tribus,
01:40:37 si je reprends ma métaphore.
01:40:38 Alors oui, de ce fait, le constat de Bouba me paraît beaucoup plus pertinent,
01:40:43 peut-être parce qu'il est bien plus enraciné,
01:40:45 parce qu'il connaît en quelque sorte ce qu'est cette vie quotidienne.
01:40:49 De ce point de vue, je pense qu'il faut revenir, je dirais, à la réalité.
01:40:54 Bouba, lui, constate.
01:40:55 Je dis, il faut d'abord constater des choses.
01:40:58 C'est ça le vrai diagnostic.
01:41:00 Il constate les choses, mais est-ce qu'il arrive trop tard ?
01:41:03 Les émeutes ont eu lieu il y a un mois.
01:41:06 Ce phénomène n'est malheureusement aussi pas nouveau.
01:41:08 Il aurait pu parler à cette jeunesse de ces questions de police bien plus tôt.
01:41:12 Alors c'est vrai, mais je pense qu'il en parle précisément parce qu'il y a eu les émeutes.
01:41:16 Il s'est aperçu qu'il y a trop de jeunes qui défient la police.
01:41:19 Il s'est aperçu, ou en tout cas, il a eu la conviction confirmée
01:41:23 qu'il y a un manque d'autorité évident en France, et d'où ses propos.
01:41:27 Donc je pense que ça suit, justement, l'impression qu'il a eu des émeutes
01:41:31 où un certain nombre de casseurs ont pu agir sans que la police intervienne.
01:41:35 Je rappelle quand même que le poids des émeutes, c'est un milliard d'euros de coûts,
01:41:40 à nouveau pour le contribuable et pour l'économie de manière générale.
01:41:44 Les coûts sont arrêtés définitivement ?
01:41:46 Les coûts sont arrêtés, mais on en est à des coûts matériels d'à peu près 500 millions.
01:41:51 Et puis après, tout ce qui est fermeture de magasins, tout ce qui est allocation chômage,
01:41:54 tout ce qui est allocation de santé pour les gens qui ont été violentés,
01:42:01 on arrive à peu près à ce chiffre-là.
01:42:03 C'est un chiffre qui est monstrueux.
01:42:05 C'est le dixième du budget de la justice, justement.
01:42:08 Le budget de la justice, c'est entre 10 et 12 milliards.
01:42:11 On en est au dixième. Donc vraiment, de l'argent gaspillé.
01:42:14 Et ça, c'est nous tous qui allons le payer ?
01:42:16 Alors, pour les bâtiments privés, en général, ils sont assurés.
01:42:20 Donc c'est les assurances qui paient.
01:42:22 Mais que vont faire les assurances ?
01:42:23 Elles vont augmenter, bien sûr, les tarifs d'assurance compte tenu des dégâts.
01:42:26 C'est vrai qu'on n'avait pas parlé de l'augmentation des assurances
01:42:28 dans tout ce paysage qu'on a décrit tout à l'heure.
01:42:30 Les fruits, les légumes, l'essence.
01:42:32 Pour continuer le marasme, pour tout ce qui est bâtiment public,
01:42:35 on dit que l'État est son propre assureur.
01:42:37 Donc l'État n'a pas d'assurance.
01:42:39 Résultat des courses ?
01:42:40 C'est le contribuable qui va payer une fois de plus.
01:42:43 Donc de l'argent vraiment gaspillé.
01:42:45 Si on parle de gaspillage d'argent public, c'est vraiment ça.
01:42:48 Il y a des gens qui, pour le plaisir de casser,
01:42:52 vont devoir faire supporter la charge sur des gens qui travaillent.
01:42:57 Je suppose qu'à l'époque de la jeunesse de Booba,
01:43:02 il était encore possible, dans une certaine mesure,
01:43:05 pour des jeunes dans des quartiers,
01:43:08 de considérer que jouer comme si on était un petit gangster,
01:43:14 ce n'était qu'un jeu.
01:43:16 Le problème maintenant, c'est que,
01:43:18 et c'est peut-être ça qu'il a dû constater,
01:43:21 le jeu n'est plus un jeu du tout.
01:43:23 On est très loin de là.
01:43:25 Il y a des morts, il y a une destruction très importante,
01:43:30 comme Benoît venait de nous le dire, chiffre à l'appui,
01:43:34 et que c'est toute la société qui est menacée.
01:43:38 Ça s'applique à la France, mais aussi au Royaume-Uni, aux États-Unis.
01:43:41 Ce n'est pas un problème français.
01:43:44 Peut-être que dans le quartier où habite Booba, à Miami,
01:43:47 les gens sont plus respectueux, mais ailleurs, ce n'est pas le cas.
01:43:50 Peut-être qu'aux États-Unis,
01:43:51 on a plus majoritairement peur de la police qu'en France.
01:43:55 C'est bien le problème qu'on souligne, d'où ce rappel du chanteur.
01:43:58 Je ne dirais pas non.
01:44:00 Non ?
01:44:01 Non.
01:44:02 Ça dépend des quartiers.
01:44:03 C'est-à-dire que le nombre d'incidents où la police a recours à l'arme à feu,
01:44:09 je sais si la police peut avoir le doigt sur la gâchette,
01:44:18 elles continuent à être obligées d'y avoir recours
01:44:23 par la peur que la police détruise.
01:44:27 Je me plains souvent du manque de courage de politique,
01:44:30 mais il faut quand même préciser qu'il y a le maire du Blanc-Ménil
01:44:34 qui a pris une décision très courageuse.
01:44:36 Compte tenu des dégâts qui ont eu lieu dans sa ville,
01:44:38 il a suspendu les festivités qu'il avait prévues pendant l'été
01:44:43 en disant que les dégâts allaient être compensés par les économies
01:44:50 qu'il allait faire en supprimant les festivités prévues.
01:44:55 Je reconnais que c'est une mesure de bon sens.
01:44:58 C'est dommage, mais ça fait sens dans son budget.
01:45:00 Il est 23h, on va passer la parole à Simon Guillain
01:45:03 pour faire un point sur l'essentiel de l'actualité.
01:45:06 Rebonsoir, Simon.
01:45:07 Rebonsoir, Barbara, et bonsoir à tous.
01:45:09 À Fort-Bac en Moselle, la garde à vue de l'homme
01:45:11 accusé par sa femme de l'avoir séquestré pendant 12 ans
01:45:14 a été prolongée cet après-midi.
01:45:16 Mais le procureur de la République appelle à la plus grande prudence
01:45:19 sur le terme de séquestration.
01:45:21 Il souligne qu'aucun élément n'apparaît avec évidence
01:45:23 aux yeux des enquêteurs.
01:45:25 Cette femme de 53 ans a pu bénéficier d'examens médicaux
01:45:27 et les avancées de l'enquête sont beaucoup plus nuancées
01:45:29 que les accusations initiales.
01:45:31 Dans le reste de l'actualité, la famille du petit Emile
01:45:35 se constitue partie civile, l'enfant de 2 ans et demi,
01:45:37 et portait disparu depuis le 8 juillet dernier
01:45:40 à l'hôpital de Haute-Provence.
01:45:42 Le maire du Haut-Vernay, village où l'enfant a disparu,
01:45:44 s'est exprimé à notre micro aujourd'hui.
01:45:46 La colère monte chez François Balik, qui affirme que quelqu'un sait
01:45:50 où se trouve l'enfant.
01:45:52 Je vous propose de l'écouter.
01:45:54 - Maintenant, c'est un peu la colère, parce que quand on voit
01:45:56 qu'on n'a pas retrouvé Emile sur la commune,
01:45:58 c'est que nécessairement il a été déplacé.
01:46:00 Ça ne peut pas être autrement.
01:46:02 Il a pu être déplacé que par des adultes,
01:46:04 donc par un ou plusieurs adultes,
01:46:06 ou on a affaire à un fou, ou on a affaire à quelqu'un
01:46:08 qui peut m'être vraiment machiavélique.
01:46:10 Heureusement, la justice est saisie.
01:46:12 Espérons que la justice...
01:46:14 Moi, j'ai tout fait pour que la justice
01:46:16 et les investigations puissent aboutir,
01:46:18 que la justice trouve la raison de sa disparition,
01:46:21 et qu'on sanctionne les auteurs de ces faits.
01:46:24 - Et puis, mauvaise nouvelle pour les automobilistes,
01:46:28 surtout en pleine vacances d'été, puisque les prix des carburants
01:46:31 repartent une nouvelle fois à la hausse.
01:46:33 Cela faisait plusieurs mois que les tarifs n'avaient pas été
01:46:35 aussi élevés, et nous sommes allés à la rencontre
01:46:37 d'ailleurs de certains automobilistes en région parisienne,
01:46:39 forcément agacés par cette nouvelle hausse des prix.
01:46:42 - Oui, ça a augmenté vraiment trop.
01:46:46 Le baril a baissé, et à la pente, ça augmente tout le temps.
01:46:49 - Financièrement, je ne calcule même pas le prix de l'essence,
01:46:52 parce que j'en mets tout le temps.
01:46:54 Soit les vacances ou pas, il y a un mois, il y a quatre mois,
01:46:56 il y a six mois, c'est toujours pareil.
01:46:58 - Trop cher. Pour travailler, c'est trop cher.
01:47:00 Je fais 50 000 km minimum à l'année.
01:47:02 Donc effectivement, c'est une charge qui est énorme
01:47:05 pour l'entreprise. On subit comme à chaque fois, malheureusement.
01:47:09 - Et puis, vous n'avez pas échappé à cette vague rose.
01:47:12 Je parle bien sûr de celle de Barbie, puisque le succès
01:47:15 du duo Margot Robbie et Ryan Gosling est au rendez-vous cet été.
01:47:18 Trois week-ends après sa sortie, le film réalisé par l'américaine
01:47:21 Greta Gerwig a passé le cap du milliard de dollars de recettes.
01:47:25 C'est une première pour une réalisatrice en solo.
01:47:33 - C'est sur ces belles images que se termine ce rappel des titres à 23h.
01:47:37 Je vous passe la main, chère Barbara, pour la dernière partie de Corinfo sur Céline.
01:47:40 - Merci beaucoup, Simon. Vous êtes le Ken de cette chaîne, vous le savez.
01:47:43 - Merci pour ce compliment.
01:47:45 - Allez, on poursuit nos débats. On termine nos débats avec cette pratique
01:47:48 qui inquiète l'administration pénitentiaire.
01:47:50 Les établissements ont constaté une inquiétante augmentation
01:47:53 du nombre de survols par des drones au-dessus des prisons,
01:47:56 des survols pour des livraisons de drogue et d'objets interdits
01:48:00 en détention précision de Raphaël Lasreg.
01:48:03 - C'est la bête noire des services de sécurité, le drone.
01:48:07 L'an dernier, l'administration pénitentiaire a constaté 68 survols
01:48:11 de ces prisons, dont 29 qui ont servi à livrer des objets illicites
01:48:15 à des détenus. Un chiffre en nette augmentation par rapport
01:48:18 aux années précédentes et qui risque d'augmenter en 2023.
01:48:22 - À Perpignan, c'est toutes les nuits, pratiquement,
01:48:25 que l'on a des livraisons par drone. Malheureusement,
01:48:29 comme ils viennent livrer entre 3 et 4 heures du matin,
01:48:32 il y a des livraisons qui passent inaperçues.
01:48:36 On récupère généralement des portables, des produits stupéfiants,
01:48:40 après ça passe des clés Amazon, des écouteurs.
01:48:44 La crainte, c'est évidemment les armes et les explosifs, surtout.
01:48:48 - 42 prisons possèdent un dispositif anti-drone en France,
01:48:51 mais ça, c'est suffisant pour stopper ce phénomène de livraison.
01:48:54 - Les dispositifs tels qu'on les connaît aujourd'hui sont efficaces,
01:48:57 suffisants dans leur efficacité, mais très largement insuffisants
01:49:01 sur leur déploiement, puisque c'est l'ensemble des établissements
01:49:04 du parc pénitentiaire qui devraient être dotés de dispositifs anti-drone.
01:49:08 Les sommes allouées dans le budget 2023 pour la sécurité
01:49:11 et en particulier l'autorisation d'un drone,
01:49:13 je dirais 3,2 millions d'euros, c'est très largement insuffisant.
01:49:16 - Le survol d'une zone interdite est un délit puni de 6 mois
01:49:19 d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
01:49:22 - Et Farron, ces livraisons au-dessus des prisons,
01:49:25 comment c'est possible qu'on ne peut pas les intercepter avant ?
01:49:28 - C'est un problème majeur et planétaire.
01:49:31 Ce n'est pas anecdotique.
01:49:33 On a la même difficulté au Royaume-Uni,
01:49:36 dans toute l'Amérique du Nord, dans d'autres pays.
01:49:39 Notre idée d'une prison, c'est d'une forteresse.
01:49:42 Aujourd'hui, la prison est ouverte de deux manières qui sont liées.
01:49:47 D'abord, il y a les drones qui survolent
01:49:50 et par la téléphonie qu'ils laissent tomber,
01:49:54 ça permet une connectivité entre les gens à l'intérieur
01:49:59 et le monde extérieur.
01:50:01 Ce sont souvent des caïds qui continuent à gérer leur business
01:50:05 à une très vaste échelle.
01:50:09 Ce n'est pas juste une question de drones,
01:50:12 c'est tout le modèle économique qui sape la prison.
01:50:20 - Leur trafic, c'est quoi ? C'est souvent de la drogue ?
01:50:23 - On n'est pas à la question pour un champion,
01:50:26 mais on pourrait presque.
01:50:28 Imaginez le chiffre d'affaires de la drogue en France,
01:50:31 c'est-à-dire l'argent que dépensent les Français
01:50:34 pour acheter des stupéfiants.
01:50:36 4 milliards.
01:50:38 La deuxième information qui ne va pas vous faire sourire,
01:50:41 c'est que depuis 2017, ce chiffre d'affaires
01:50:44 est intégré dans le calcul du PIB.
01:50:47 La drogue est tellement importante
01:50:50 qu'on ne peut pas le prendre en compte dans le calcul de l'économie.
01:50:54 - Cela veut dire qu'on a complètement lâché l'affaire.
01:50:57 - C'est très important et il faudrait une lutte acharnée
01:51:00 contre la drogue.
01:51:02 - Ce sont les règles de la comptabilité de l'Union européenne.
01:51:06 Mais c'est Booba qui nous l'a dit,
01:51:09 seul le crime paye.
01:51:12 - On finit là-dessus.
01:51:14 Merci beaucoup d'avoir participé à "Soir Info".
01:51:17 On termine en faisant un point sur le Niger.
01:51:20 On recevait à 21h15 Bruno Fuchs, député modem de Mosel.
01:51:24 Il est un spécialiste du Niger.
01:51:27 Il nous a aidé à y voir plus clair dans la situation.
01:51:30 Bonsoir Bruno Fuchs.
01:51:33 - Bonsoir.
01:51:36 - Merci d'être avec nous en ce début du mois d'août.
01:51:39 Vous êtes député modem du Haut-Rhin.
01:51:42 Vous connaissez bien la situation du Niger.
01:51:45 On a eu un peu de temps ce soir.
01:51:48 La communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest
01:51:51 avait posé un ultimatum aux pouchistes
01:51:54 exigeant le retour à l'ordre constitutionnel
01:51:57 après un coup d'Etat sous peine d'usage de la force.
01:52:00 Cet ultimatum a expiré.
01:52:03 Aujourd'hui, tout le monde a observé de très près.
01:52:06 Il faut constater qu'aucun déploiement de troupes
01:52:09 n'a été observé dans le pays.
01:52:12 C'est un signe rassurant.
01:52:15 - Je ne sais pas si c'est rassurant ou pas rassurant.
01:52:18 L'objectif de la CDAO,
01:52:21 la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest,
01:52:24 a un seul objectif.
01:52:27 Le principal, c'est le retour à la démocratie
01:52:30 et le retour du président actuel, le président Bazoum.
01:52:33 On peut saluer le courage.
01:52:36 Il n'a toujours pas signé sa lettre de démission.
01:52:39 Il est pris en otage.
01:52:42 La femme, depuis 48 heures, n'a plus à manger.
01:52:45 C'est très compliqué pour lui.
01:52:48 Mais il a beaucoup de courage. Il résiste à la situation.
01:52:51 La CDAO a un objectif, c'est le retour à la démocratie.
01:52:54 Avec deux leviers possibles.
01:52:57 Le premier, vous l'avez dit,
01:53:00 qui était une opération militaire, armée,
01:53:03 qui est toujours à l'ordre du jour.
01:53:06 Il y a des politiques des pays autour qui ne sont pas aussi claires.
01:53:09 L'Algérie, le Tchad ne veulent pas d'opération militaire,
01:53:12 même s'ils condamnent le putsch.
01:53:15 Une deuxième arme de pression sur les putschistes,
01:53:18 c'est l'arme des sanctions économiques.
01:53:21 On voit à Niamey, aujourd'hui, une population qui souffre énormément.
01:53:24 Le prix des denrées a augmenté.
01:53:27 Il n'y a quasiment pas d'électricité, ou très peu.
01:53:30 Il n'y a pas d'argent dans les banques.
01:53:33 C'est une situation quotidienne qui est très difficile.
01:53:36 Ces pressions économiques et militaires,
01:53:39 de menaces d'action militaire,
01:53:42 ont un seul objectif,
01:53:45 c'est d'amener les putschistes à la négociation.
01:53:48 On voit que cette négociation, même si elle n'est pas officielle,
01:53:51 bouge, elle avance.
01:53:54 La CDAO va revenir à la table de négociation très prochainement,
01:53:57 avec notamment une sous-secrétaire d'Etat américaine.
01:54:00 On voit que les choses bougent de ce point de vue-là.
01:54:03 On sait que la junte n'est pas homogène,
01:54:06 que chacun essaie de tirer son propre intérêt.
01:54:09 La position de la junte n'est pas aussi forte que cela.
01:54:12 Le temps qui passe n'est pas forcément une bonne chose pour la junte.
01:54:15 Elle ne peut pas tenir très longtemps sur cette pression-là.
01:54:18 - On va revenir sur différents points que vous avez d'ores et déjà abordés.
01:54:21 Il se dit que la CDAO a dessiné les contours
01:54:24 d'une éventuelle intervention armée,
01:54:27 mais que celle-ci n'a pas été automatiquement déclenchée
01:54:30 à l'issue de l'ultimatum.
01:54:33 Qu'est-ce qui peut donner le feu vert ?
01:54:36 - C'est la menace ultime.
01:54:39 Il y a deux hypothèses si on déclenche une opération armée.
01:54:42 Soit c'est la débandade dans l'armée nigérienne,
01:54:45 parce que c'est une éventualité à laquelle, sur place, les gens pensent,
01:54:48 que les militaires ne soutiennent pas le putsch de façon massive.
01:54:54 Si les avions commencent à passer et les premières attaques arrivent,
01:54:57 il y a une débandade, mais ce n'est pas certain.
01:55:00 Il peut aussi y avoir une vraie guerre.
01:55:03 Personne ne sait quel est le scénario qui peut résulter d'une attaque militaire.
01:55:06 Tout le monde souhaite, avant cette hypothèse ultime,
01:55:11 que la négociation aboutisse.
01:55:14 C'est ça qu'essayent aujourd'hui de faire la CDAO et les Américains,
01:55:19 une partie de gens dont on ne voit pas publiquement l'action,
01:55:23 mais qui, de façon souterraine, essayent de faire évoluer la situation
01:55:26 pour trouver un point d'équilibre qui permettrait aux putschistes
01:55:30 de sauver la face, mais aussi au président Bassoum de reprendre le pouvoir.
01:55:36 Vous l'avez évoqué, il est question d'un sommet des dirigeants des pays membres de la CDAO
01:55:41 dans les prochains jours, vraisemblablement jeudi,
01:55:43 le temps qu'arrive peut-être cette représentation américaine.
01:55:46 On sait que cette solution diplomatique, tout le monde la soutient,
01:55:49 y compris la France, l'Allemagne et l'Italie se sont prononcées pour.
01:55:53 On sait aussi que d'autres scénarios ont révélé par le passé
01:55:56 que la diplomatie n'aboutit pas forcément dans ces contextes très durs.
01:56:00 Oui, mais là, les pays les premiers concernés, ce sont les pays africains,
01:56:05 les pays de la zone.
01:56:07 Parce qu'en fait, il y a deux victimes aujourd'hui dans cette affaire,
01:56:12 et puis une et un vainqueur.
01:56:16 Les deux victimes, c'est le peuple, la population qui souffre énormément
01:56:19 et qui va souffrir parce que toute l'aide internationale qui avait été prévue
01:56:22 en 2023-2024 va s'arrêter.
01:56:24 Et c'est beaucoup, beaucoup d'argent.
01:56:25 Je pense qu'il n'y a pas un pays en Afrique qui bénéficie d'autant d'argent
01:56:28 de la communauté internationale, justement parce que c'est un modèle
01:56:31 de vie démocratique et un modèle de résistance au djihadisme.
01:56:36 La population va souffrir énormément, beaucoup de projets vont être décalés.
01:56:39 Et puis la démocratie, bien sûr, qui va être en échec
01:56:42 si les poutchistes continuent leur effet.
01:56:46 Et puis le grand vainqueur, ce sont les djihadistes.
01:56:48 On l'a vu déjà, l'armée malienne a été attaquée il y a deux jours.
01:56:52 Deux attaques aujourd'hui de civils au Mali et au Burkina.
01:56:56 Et ça va arriver au Niger également.
01:56:58 Donc on voit très bien que les vainqueurs, si la décision,
01:57:01 en tout cas les poutchistes ne reviennent pas sur leur décision,
01:57:05 les grands vainqueurs dans les semaines et les mois qui viennent,
01:57:08 vont être les djihadistes.
01:57:09 C'est évident que la zone va s'enflammer encore plus qu'elle ne l'est aujourd'hui
01:57:13 et va toucher le Sénégal, va toucher la Côte d'Ivoire,
01:57:17 va toucher le Bénin, va toucher le Togo.
01:57:19 Et donc c'est pour ça que les pays de la CEDAO,
01:57:21 pour des questions de sécurité, d'ordre public
01:57:24 et pour des questions de démocratie, vont tout faire pour faire reculer les poutchistes.
01:57:29 Je voulais vous faire entendre un colonel de l'armée nigérienne
01:57:33 qui demande à la CEDAO de ne pas intervenir.
01:57:36 Les informations concorrentes actuellement en sa possession
01:57:40 indiquent que des forces d'une puissance étrangère
01:57:44 s'apprêtent à agresser le Niger et son peuple
01:57:47 en coordination avec la CEDAO et des groupes armés terroristes.
01:57:51 Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie met en garde
01:57:55 la CEDAO à la solde de cette puissance étrangère
01:57:59 contre toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger,
01:58:03 ainsi que les conséquences désastreuses de cette aventure militaire
01:58:07 sur la sécurité de notre sous-région, sa stabilité et l'unité de notre communauté.
01:58:13 On sent sous les mots justement cette question cruciale
01:58:16 de souveraineté d'un pays africain,
01:58:18 tiraillé par son histoire et par le contexte actuel
01:58:22 entre différentes autres grandes puissances.
01:58:24 C'est ça aussi qui se joue dans la relation
01:58:26 que la France entretient avec ces différents pays d'Afrique.
01:58:29 Oui bien sûr, mais le Niger, ou en tout cas la situation qu'on vit au Niger,
01:58:32 c'est très paradoxal parce que la France avait justement modifié
01:58:35 son rapport militaire justement à l'Afrique et aux puissances africaines.
01:58:40 Les Français au Niger, il y a 1500 soldats,
01:58:44 étaient sous commandement nigérien, une forme de sous-traitance,
01:58:47 alors qu'avant au Mali, au Burkina, ils opéraient comme des forces françaises.
01:58:53 Là, ces forces françaises, sous commandement, sous direction,
01:58:56 sous stratégie nigérienne et sous commandement nigérien.
01:58:59 Donc c'est vraiment au moment où on a un changement complet de position
01:59:04 par rapport à l'Afrique, arrive ce coup d'État
01:59:07 dans lequel la France ou les puissances étrangères n'ont rien à voir.
01:59:11 On est vraiment dans un coup d'État nigéro-nigérien
01:59:14 avec des intérêts personnels, soit des intérêts de carrière,
01:59:18 soit des intérêts financiers personnels importants.
01:59:21 Et donc ce coup d'État doit être, l'origine du coup d'État,
01:59:23 doit être cherchée dans des intérêts purement personnels.
01:59:26 Un certain nombre de dirigeants militaires, mais aussi d'autres dirigeants
01:59:29 ou d'anciens dirigeants du Niger, qui trouvaient un intérêt personnel
01:59:33 dans la gestion des affaires.
01:59:36 Et le président Basoum a dû les déranger un peu.
01:59:38 Et donc c'est ça le coup d'État au Niger.
01:59:42 Donc ensuite, bien sûr, on a sorti la France, etc.
01:59:45 Mais autant c'était peut-être plus vrai au Mali, au Burkina,
01:59:50 autant au Niger, honnêtement, il n'y a vraiment pas grand-chose
01:59:53 à chercher du côté français.
01:59:55 - On a vu la semaine dernière, Emmanuel Macron se retournait aussi
01:59:58 vers ces renseignements, en s'étonnant presque, en disant
02:00:03 comment est-ce possible qu'on n'ait rien vu venir ?
02:00:05 Est-ce que la France se voit là se jouer ?
02:00:07 Est-ce qu'elle a déjà malheureusement vécu avec le Mali ?
02:00:09 - Non, je pense qu'effectivement, il y a...
02:00:12 Moi j'ai vu au Niger, j'ai eu des étrangers au Niger
02:00:16 qui m'avaient donné des éléments justement d'inquiétude
02:00:19 sur les décisions prises par le président Basoum,
02:00:22 qui gênaient un certain nombre d'acteurs localement.
02:00:25 Donc il y avait des signaux.
02:00:27 Donc ça, il faut regarder vraiment le rôle des services français.
02:00:30 Non, moi ce qui m'étonne le plus, si on veut être critique,
02:00:33 c'est qu'après le Mali, après le Burkina, on n'a pas eu
02:00:36 de scénario près d'intervention, ou en tout cas d'action immédiate
02:00:40 en cas de coup d'État.
02:00:42 C'est ça surtout, c'est le scénario du coup d'État
02:00:44 dont tout le monde pensait un jour qu'il allait se dérouler au Niger,
02:00:47 pas de cette façon-là, mais d'autres facteurs.
02:00:49 Parce que, disons-le, les États africains sont, on peut le dire,
02:00:52 coutumiers aussi.
02:00:54 Et le Niger particulièrement.
02:00:56 Sur 10 présidents, il y a 6 qui étaient des militaires
02:00:59 issus de coups d'État.
02:01:01 Donc oui, c'est une habitude au Niger.
02:01:03 Et donc on avait la probabilité qu'il y ait un coup d'État.
02:01:06 On ne pensait pas que c'était de cette façon-là.
02:01:08 Mais si on n'a pas vu venir, on peut l'imaginer,
02:01:10 on aurait dû avoir un scénario près d'intervention.
02:01:13 Là, on a l'impression qu'on a été un petit peu surpris
02:01:16 de cette hypothèse.
02:01:18 Et ça, peut-être, c'est une critique, une réflexion
02:01:21 qu'on peut faire sur l'état de préparation
02:01:23 et des scénarios en cas de crise, notamment au Niger.
02:01:26 Justement, les scénarios, vous les avez évoqués tout à l'heure.
02:01:29 Si intervention, il y a, qu'est-ce qui se joue,
02:01:32 qu'est-ce qu'on craint ?
02:01:33 C'est l'embrasement d'un pays ou c'est la stabilité
02:01:35 de la région tout entière ?
02:01:37 C'est très complexe parce que personne ne connaît vraiment
02:01:39 la façon dont ça va se dérouler.
02:01:41 Vous avez autour, et même dans les pays, au Nigeria,
02:01:43 le Sénat n'est pas contre, mais il préfère privilégier
02:01:46 toutes les hypothèses de négociation.
02:01:48 C'est un revirement qu'il a du week-end.
02:01:50 Ils ne sont pas contre, les sénateurs,
02:01:53 mais ils disent qu'il faut utiliser toutes les hypothèses
02:01:56 de négociation avant, éventuellement, de se résoudre
02:01:59 et d'envisager la question militaire.
02:02:02 Soit une opération militaire et l'ACDO peuvent se diviser,
02:02:06 parce que les pays et l'ACDO ne sont pas d'accord,
02:02:08 pour l'instant, sur cette hypothèse militaire,
02:02:12 mais s'il n'y a pas d'hypothèse militaire,
02:02:14 et que les poutchistes continuent de prospérer au Niger,
02:02:18 là également, l'ACDO va avoir des grandes difficultés
02:02:21 de cohésion. Certains pays vont la quitter
02:02:23 dans un cas ou dans l'autre.
02:02:25 Donc on voit bien que pour l'ACDO,
02:02:27 pour la stabilité de la région, c'est quand même
02:02:29 la négociation, c'est-à-dire la pression sur les poutchistes,
02:02:31 et donc la négociation in fine qui doit aboutir
02:02:34 pour l'intérêt de tout le monde, des populations,
02:02:37 de la démocratie, mais aussi des pays avoisinants.
02:02:40 Revenons sur ce rôle crucial des pays voisins.
02:02:43 Certains pays, comme le Sénégal, se disent prêts à participer.
02:02:47 Le Nigeria, effectivement, l'était aussi avant,
02:02:50 donc on vient de le dire que son Sénat n'en décide autrement.
02:02:52 On rappelle que le Nigeria partage une frontière
02:02:55 de 1500 kilomètres, et qu'il est de loin le pays
02:02:57 qui pèse le plus lourd dans cette équation,
02:02:59 c'est-à-dire en termes de troupes à fournir
02:03:01 et de soutien logistique à se déployer
02:03:03 au-delà de ces frontières.
02:03:05 Il appelle désormais à renforcer l'option diplomatique,
02:03:08 ça veut dire qu'il resterait le Sénégal, la Côte d'Ivoire,
02:03:11 des pays comme ça qui ne passent pas du tout de la même façon ?
02:03:14 Non, une opération militaire ou armée, en tout cas,
02:03:17 ne peut pas se faire sans le Nigeria,
02:03:19 qui apportera une grande majorité des troupes.
02:03:22 Donc ça partira du Nigeria, et donc de la volonté
02:03:25 du président du Nigeria, cette volonté est intacte.
02:03:28 Pour l'instant, le Sénat ne bloque pas,
02:03:31 n'a pas bloqué cette hypothèse,
02:03:33 et c'est la raison pour laquelle on privilégie encore
02:03:36 la négociation directe.
02:03:38 On attend dans les jours qui viennent, certainement demain,
02:03:41 une sous-secrétaire d'État américaine, qui connaît le Niger,
02:03:44 pour entamer avec la CDAO des discussions avec les poutchistes.
02:03:48 Donc on voit bien que tout le monde privilégie cette hypothèse,
02:03:51 et je vous le dis, le temps ne court pas forcément
02:03:54 pour les poutchistes, parce qu'ils ne s'entendent pas
02:03:58 forcément très bien, parce que chacun a des intérêts différents.
02:04:01 On est vraiment dans un contexte d'intérêt, d'intérêt personnel.
02:04:04 On sait qui sont ces poutchistes ?
02:04:06 On a ceux que l'on voit là, avec Jean-Michel Tchani en tête,
02:04:10 mais derrière, en deuxième ligne, il y a d'autres personnages,
02:04:14 soit politiques, soit économiques, qui attendent leur tour,
02:04:19 également, et de tirer profit de ce coup d'État.
02:04:22 Donc ne pas prendre trop de risques, mais tirer des profits.
02:04:25 Par exemple, il y a toute une guerre économique
02:04:27 autour de l'exploitation du pétrole.
02:04:29 On n'en a pas parlé encore, mais effectivement,
02:04:31 on se doute que c'est ce qui est le plus stratégique
02:04:34 au-dessous de ces négociations.
02:04:35 En gros, il y a des questions de stratégie personnelle,
02:04:37 de carrière pour un certain nombre d'entre eux,
02:04:40 mais il y a aussi une grande partie d'intérêt économique.
02:04:43 On parle beaucoup de l'uranium, mais plus, à mon avis,
02:04:47 intéressant, c'est l'ensemble des projets qui sont faits au Niger,
02:04:50 et particulièrement le projet pétrolier,
02:04:52 puisqu'en 2024, le Niger va exploiter du pétrole.
02:04:55 Les Chinois ont un pipeline qu'ils ont commencé à construire,
02:04:58 qui a abouti sur la partie nigérienne,
02:05:01 dans laquelle ils ont mis 2,5 milliards de dollars,
02:05:04 et l'exploitation va démarrer.
02:05:07 Je pense qu'une des clés, ce qu'il y en a plusieurs,
02:05:10 de ce coup d'état, doit être à chercher
02:05:12 dans l'activité économique qui se passe au Niger,
02:05:16 notamment le pétrole, qui pourrait être à l'origine
02:05:19 d'une partie des motivations des poutchistes déclarés,
02:05:23 publiquement connus, et d'autres qui sont encore
02:05:25 plus en deuxième ligne.
02:05:27 - Pour finir, je voudrais qu'on revienne sur le rôle éventuel
02:05:29 que la France peut ou doit jouer.
02:05:32 On a entendu beaucoup de discours anti-français aussi,
02:05:34 de la part de certaines voix.
02:05:36 On se doute que ça ne représente peut-être pas
02:05:38 l'opinion générale de tout ce pays.
02:05:40 Ce qu'on entend surtout en ce moment, ça vient de Niamey.
02:05:43 La France a-t-elle encore un rôle à jouer,
02:05:45 ou est-ce qu'elle doit s'effacer,
02:05:47 et laisser cette souveraineté sur le milieu ?
02:05:49 - La France a un rôle à jouer ?
02:05:51 Quel rôle à jouer ? Par exemple,
02:05:53 vous avez l'exploitation des mines d'uranium dans le Nord,
02:05:56 notamment, vous avez plus de 2000 Nigériens qui travaillent là.
02:05:59 Si la France quitte ces mines,
02:06:02 il va y avoir des djihadistes ou des Russes.
02:06:05 Au Bénin, en Guinée, là où les Russes sont passés,
02:06:09 on sait très bien que la répartition des revenus
02:06:12 va plus aux Russes que ne va aux populations locales.
02:06:18 C'est un des éléments.
02:06:20 Vous avez dans le Nord, notamment aujourd'hui,
02:06:22 une très grande manifestation à Agadez,
02:06:24 le nomade qui soutient le président Bassoum.
02:06:27 Je pense que si les poutchistes ne reculent pas,
02:06:30 une partie du Nord va rentrer en sécession ou en guerre.
02:06:33 Et dans le Nord, il y a des ressources minières,
02:06:36 pétrolières, d'uranium, qui font qu'il y a de l'économie là-bas.
02:06:40 Donc attention à un risque aussi de partition du Niger,
02:06:45 qui n'est pas encore le cas aujourd'hui,
02:06:46 mais qui pourrait être le cas si un accord n'est pas trouvé.
02:06:49 Quand vous êtes un général poutchiste,
02:06:51 comme le général Tchiani,
02:06:53 vous devez avoir en tête ça.
02:06:55 Vous ne pouvez pas être l'homme
02:06:56 qui va concourir à la perte de votre propre pays.
02:06:59 Il doit y avoir ça à un moment,
02:07:00 qu'on doit lui apporter aux oreilles.
02:07:03 Il a cette responsabilité-là.
02:07:04 Tous les gens qu'on voit là,
02:07:05 ils ont été au pouvoir depuis 10 ans, 12 ans,
02:07:08 on ne peut pas en faire plus au Niger.
02:07:09 Donc ils ne peuvent pas dire tout à coup
02:07:11 qu'il n'y a plus de sécurité, qu'il n'y a plus de démocratie, etc.
02:07:13 Ce sont des inventions.
02:07:15 Au Niger, plusieurs fois,
02:07:16 la population n'a jamais manifesté publiquement,
02:07:19 fortement en tout cas, comme au Mali ou en Guinée,
02:07:22 2 millions de personnes par moment dans les rues
02:07:24 contre le pouvoir du président Basoum.
02:07:26 Donc on voit bien que c'est un coup d'État
02:07:29 vraiment d'intérêt personnel
02:07:31 et qu'on doit pouvoir,
02:07:32 quand on a des intérêts personnels,
02:07:33 trouver un point d'équilibre
02:07:34 pour le départ des poutchistes.
02:07:35 C'est difficile, mais ce n'est pas exclu.
02:07:37 Merci beaucoup en tout cas
02:07:39 de nous avoir fait profiter de ce décryptage
02:07:41 et de ces informations
02:07:43 qui nous permettent de mieux comprendre,
02:07:44 d'essayer de mieux comprendre
02:07:45 ce qui se passe au Niger.
02:07:46 Bruno Fuchs, je rappelle,
02:07:47 vous êtes député modem du Haut-Rhin.
02:07:49 Merci beaucoup.
02:07:52 Bonsoir à tous.
02:07:54 Très heureux de vous retrouver sur CNews
02:07:56 pour votre grand journal de la soirée.
02:07:58 Et à la une, ce soir, à Forbach en Moselle,
02:08:01 la garde à vue de l'homme accusé par sa femme
02:08:03 de l'avoir séquestrée pendant 12 ans
02:08:05 a été prolongée cet après-midi.
02:08:07 Mais le procureur de la République
02:08:08 appelle à la plus grande prudence
02:08:10 sur le terme de séquestration.
02:08:12 Il souligne qu'aucun élément
02:08:13 n'apparaît avec évidence aux yeux des enquêteurs.
02:08:15 Cette femme de 53 ans
02:08:17 a pu bénéficier d'examens médicaux
02:08:19 et les conséquences de l'enquête
02:08:20 sont beaucoup plus nuancées
02:08:21 que les accusations initiales.
02:08:23 On va faire le point sur cette affaire
02:08:24 avec Sandra Buisson du service Police Justice.
02:08:27 La femme de 53 ans, de nationalité allemande,
02:08:30 qui avait appelé au secours
02:08:31 en disant être séquestrée, torturée
02:08:33 et violée par son mari à Forbach,
02:08:35 a bien été retrouvée ce lundi matin
02:08:38 dans un état physique qui n'est pas bon
02:08:40 mais en l'état des investigations.
02:08:42 Rien n'atteste d'actes de torture et de barbarie.
02:08:44 C'est ce qu'a expliqué le procureur de Sargemin
02:08:46 dans une conférence de presse.
02:08:48 En garde à vue, le mari de cette femme
02:08:51 nie ces actes de torture et de barbarie
02:08:53 et contrairement aux premières remontées d'informations,
02:08:56 il n'y avait pas de banc de torture dans l'appartement,
02:08:58 pas de traces de sang, signe de maltraitance
02:09:01 et le scanner qu'a passé cette femme ce lundi
02:09:03 ne montre aucune fracture ancienne ou récente
02:09:06 et aucune échymose qui corresponde à des brutalités.
02:09:09 Parallèlement, aucun élément n'est apparu avec évidence
02:09:12 démontrant une quelconque séquestration.
02:09:14 A 6h du matin, quand les policiers
02:09:16 sont arrivés au domicile du couple,
02:09:18 cette femme était couchée dans un lit
02:09:20 mais elle n'était pas entravée,
02:09:22 elle n'était pas enfermée dans la chambre.
02:09:24 Elle avait à côté d'elle un téléphone fixe
02:09:26 qu'elle pouvait atteindre et les fenêtres
02:09:28 de l'appartement étaient bien grillagées
02:09:30 mais selon le procureur, c'était plutôt
02:09:32 pour les 9 chats retrouvés au domicile
02:09:34 et non pour l'empêcher de fuir elle.
02:09:36 Ce que révèlent les premiers éléments d'enquête,
02:09:38 c'est que cette femme pourrait souffrir
02:09:40 d'un cancer depuis un long moment.
02:09:42 C'est ce que disent son mari, le voisinage
02:09:44 et le propriétaire de l'appartement.
02:09:46 Le procureur explique d'ailleurs que la silhouette
02:09:48 de cette femme semble davantage relever
02:09:50 d'une maladie que de violences
02:09:52 ou de mauvais traitements.
02:09:54 Alors est-on davantage sur une privation
02:09:56 de traitements ou une mauvaise prise en charge
02:09:58 médicale ? C'est ce que vont devoir déterminer
02:10:00 les policiers de la brigade criminelle
02:10:02 de la police judiciaire de Metz.
02:10:04 Dans le reste de l'actualité
02:10:06 de ce lundi, la famille du petit
02:10:08 Emile se constitue partie civile.
02:10:10 L'enfant de 2 ans et demi est porté disparu
02:10:12 le 8 juillet dernier dans les Alpes de Haute-Provence.
02:10:14 Par le biais d'un avocat,
02:10:16 la famille d'Emile peut désormais avoir accès
02:10:18 au dossier. Sachez que le Auvergnay,
02:10:20 village où l'enfant a disparu,
02:10:22 est de nouveau accessible depuis samedi dernier.
02:10:24 Marine Sabourin et Olivier Gangloff sur place.
02:10:26 Oui, les proches de l'enfant peuvent dorénavant
02:10:30 avoir accès au dossier par l'intermédiaire
02:10:32 d'un avocat, car depuis le 30 juillet
02:10:34 les recherches sur le terrain se sont
02:10:36 terminées, même si l'enquête continue.
02:10:38 Se constituer partie civile permet
02:10:40 aux proches d'être informés de l'avancée
02:10:42 du déroulement de la procédure.
02:10:44 Cela signifie que dans l'éventualité
02:10:46 d'un procès, la partie civile
02:10:48 pourrait être assistée par cet avocat
02:10:50 ou représentée par celui-ci
02:10:52 à l'audience. Nous avons échangé
02:10:54 avec cet avocat choisi par la famille d'Emile.
02:10:56 Celui-ci ne s'exprimera pas
02:10:58 dans les médias, il préfère rester discret.
02:11:00 C'est une volonté des parents d'Emile.
02:11:02 Alors si cette démarche est possible,
02:11:04 c'est parce qu'une information judiciaire
02:11:06 a été ouverte le 18 juillet dernier
02:11:08 par le procureur de la République de Digne-les-Bains.
02:11:10 Le maire du Haut-Vernay s'est exprimé
02:11:14 aujourd'hui à notre micro. Il parle d'une famille
02:11:16 tout à fait normale, malgré ce qu'on a pu lire dans la presse.
02:11:18 La colère monte chez François Balik
02:11:20 qui affirme que quelqu'un sait
02:11:22 où se trouve l'enfant. Je vous propose de l'écouter.
02:11:24 Maintenant c'est un peu la colère
02:11:26 parce que quand on voit qu'on n'a pas retrouvé
02:11:28 Emile sur la commune, c'est que nécessairement
02:11:30 il a été déplacé.
02:11:32 Ça ne peut pas être autrement.
02:11:34 Il a pu être déplacé que par des adultes,
02:11:36 un ou plusieurs adultes, ou en affaire
02:11:38 à un fou, ou en affaire à quelqu'un
02:11:40 mais vraiment de marqué avélique.
02:11:42 Heureusement la justice est saisie.
02:11:44 Espérons que la justice,
02:11:46 moi j'ai tout fait pour que la justice
02:11:48 et les investigations puissent aboutir,
02:11:50 que la justice trouve la raison de sa disparition
02:11:52 et qu'on sanctionne
02:11:54 les auteurs de ces faits.
02:11:56 C'est un danger quotidien qui guette chaque
02:12:00 policier sur le terrain. Vendredi soir à Lyon,
02:12:02 un agent municipal a été victime d'un chauffard
02:12:04 qui l'a traîné sur plusieurs mètres
02:12:06 après un refus d'obtempérer
02:12:08 depuis plusieurs semaines maintenant.
02:12:10 Ces infractions se multiplient,
02:12:12 ce qui inquiète forcément les forces de l'ordre.
02:12:14 Solène Boulon.
02:12:16 Ces traces de sang,
02:12:18 encore visibles dans une rue de Limoges,
02:12:20 sont les stigmates d'un refus
02:12:22 d'obtempérer au cours duquel
02:12:24 deux jeunes à scooter sont morts
02:12:26 alors qu'ils tentaient d'échapper à un contrôle de police.
02:12:28 Ces infractions se multiplient
02:12:30 ces dernières semaines,
02:12:32 après qu'un policier a été traîné
02:12:34 sur plusieurs mètres vendredi à Lyon
02:12:36 et qu'une policière percutée a été
02:12:38 grièvement blessée à Montbéliard samedi.
02:12:40 Les chiffres, eux, sont en hausse.
02:12:42 En 2017, on dénombrait
02:12:44 27 942 infractions
02:12:46 liées à des refus d'obtempérer
02:12:48 contre 35 026
02:12:50 en 2021, soit une augmentation
02:12:52 de plus de 25%.
02:12:54 Le volume des chiffres, il est important
02:12:56 de faire la distinction
02:12:58 avec ceux qui se servent
02:13:00 de leur voiture
02:13:02 avec une arme par
02:13:04 destination et ceux qui
02:13:06 parfois refusent le contrôle.
02:13:08 Tout simplement pour certains
02:13:10 parce qu'ils n'ont plus de permis de conduire.
02:13:12 C'est dramatique
02:13:14 parce que ça peut se compliquer
02:13:16 et on peut avoir des situations
02:13:18 dramatiques et pour les policiers et gendarmes
02:13:20 et pour les conducteurs
02:13:22 de véhicules à deux roues
02:13:24 ou un quatre-roues.
02:13:26 Les syndicats réclament
02:13:28 davantage de sévérité dans les sanctions
02:13:30 des auteurs de refus d'obtempérer,
02:13:32 déjà considérés comme un délit
02:13:34 passible d'un an d'emprisonnement
02:13:36 et de 7 500 euros d'amende.
02:13:38 Et puis c'est un fléau
02:13:40 qui prend de plus en plus d'ampleur
02:13:42 dans le milieu carcéral. Les établissements pénitentiaires
02:13:44 constatent une nette augmentation
02:13:46 du nombre de drones qui survolent les prisons.
02:13:48 Une pratique qui inquiète puisqu'elle
02:13:50 consiste notamment à livrer de la drogue
02:13:52 ainsi que des objets interdits.
02:13:54 Le récit de Raphaël Hasdeg.
02:13:56 C'est la bête noire
02:13:58 des services de sécurité,
02:14:00 le drone. L'an dernier,
02:14:02 l'administration pénitentiaire a constaté
02:14:04 68 survols de ces prisons
02:14:06 dont 29 qui ont servi à livrer
02:14:08 des objets illicites à des détenus.
02:14:10 Un chiffre en nette augmentation par rapport
02:14:12 aux années précédentes et qui risque
02:14:14 d'augmenter en 2023.
02:14:16 A Perpignan, c'est toutes les nuits
02:14:18 des livraisons par drone.
02:14:20 Malheureusement,
02:14:22 comme ils viennent livrer entre
02:14:24 3 et 4 heures du matin,
02:14:26 il y a des livraisons qui passent
02:14:28 inaperçues. On récupère
02:14:30 généralement des portables,
02:14:32 des produits stupéfiants,
02:14:34 après ça passe des clés Amazon,
02:14:36 des écouteurs.
02:14:38 La crainte c'est évidemment les armes
02:14:40 et les explosifs surtout. 42 prisons
02:14:42 possèdent un dispositif anti-drone en France
02:14:44 mais ça c'est suffisant pour stopper
02:14:46 ce phénomène de livraison.
02:14:48 Les dispositifs tels qu'on les connaît aujourd'hui
02:14:50 sont efficaces, suffisants dans leur efficacité
02:14:52 mais très largement insuffisants
02:14:54 sur leur déploiement.
02:14:56 C'est l'ensemble des établissements du parc pénitentiaire
02:14:58 qui devraient être dotés de dispositifs
02:15:00 anti-drone. Les sommes allouées
02:15:02 dans le budget 2023 pour la sécurité
02:15:04 et en particulier l'autorité d'administration de drones,
02:15:06 3,2 millions d'euros, c'est très largement insuffisant.
02:15:08 Le survol d'une zone interdite
02:15:10 est un délit puni de 6 mois d'emprisonnement
02:15:12 et de 15 000 euros d'amende.
02:15:14 Et puis on va
02:15:16 continuer de parler des prisons.
02:15:18 A Paris, depuis 2019, et la réouverture
02:15:20 de la prison de la Santé,
02:15:22 les riverains subissent une dégradation importante
02:15:24 de leur qualité de vie en cause des nuisances
02:15:26 engendrées par les détenus en semi-liberté
02:15:28 de cet établissement parisien.
02:15:30 C'est une situation que dénoncent
02:15:32 les habitants du 14e arrondissement de la capitale.
02:15:34 Axel Reybaud et Mathilde Couvillard-Flandoy.
02:15:36 Pendant très longtemps et jusqu'à la rénoviation
02:15:40 de la prison de la Santé, il y avait une voiture
02:15:42 qui circulait 24h/24.
02:15:44 Cet homme vit dans le quartier qui borde la prison de la Santé
02:15:46 depuis plus de 20 ans.
02:15:48 Depuis la réouverture de la prison en 2019,
02:15:50 les nuisances sonores se multiplient.
02:15:52 C'est invivable de fait
02:15:54 parce que c'est rarement à 4h de l'après-midi.
02:15:56 C'est toujours entre
02:15:58 minuit et 1h du matin.
02:16:00 Ce sont des cris, ce sont des rires,
02:16:02 ce sont des coups de klaxon.
02:16:04 Sur ces images amateurs,
02:16:06 on peut voir des parloirs sauvages
02:16:08 entre la rue et la cour de la prison.
02:16:10 Mais aussi des jets de sacs de marchandises illicites
02:16:14 comme celui-ci, coincés en haut du mur.
02:16:16 Cet habitant du quartier est excédé.
02:16:18 Il y a des mots, il y a des regards,
02:16:20 il y a un climat d'insécurité évident.
02:16:22 Le cœur de ces nuisances,
02:16:24 c'est cette entrée de la prison.
02:16:26 Ici, les détenus sont en semi-liberté.
02:16:28 Ils sortent le matin travaillés et les rentrent le soir.
02:16:30 Mais le problème, selon ce riverain,
02:16:32 c'est la surveillance défaillante.
02:16:34 Il y a un système de caméras
02:16:36 qui est relié normalement,
02:16:38 on suppose, au commissariat.
02:16:40 Mais avec une constante, c'est l'absence de la police.
02:16:42 Dans le quartier, les nuisances sonores se multiplient.
02:16:44 En décembre dernier,
02:16:46 des tirs de mortier ont été tirés
02:16:48 depuis la rue Jean Dolan, à l'angle de la prison.
02:16:50 A cela s'ajoutent les nombreux points de deal.
02:16:56 Autre conséquence de ces nuisances,
02:16:58 le quartier aurait perdu 25%
02:17:00 de sa valeur immobilière.
02:17:02 Même situation à Marseille.
02:17:04 Les riverains à proximité de la prison des Baumettes
02:17:06 sont excédés par les nuisances sonores.
02:17:08 Les tirs de mortier d'artifice
02:17:10 sont régulièrement entendus,
02:17:12 jusqu'à très tard dans la nuit.
02:17:14 On va écouter ce témoignage,
02:17:16 celui d'Éliane Gastaut,
02:17:18 qui habite à proximité de cette prison.
02:17:20 Pour ce qui est des feux d'artifice,
02:17:22 c'est bon, on en habite une.
02:17:24 C'est une fois, deux fois par semaine.
02:17:26 Des fois, c'est à 10h, 22h, ça va.
02:17:28 Des fois, c'est à minuit et demi,
02:17:30 ça nous réveille.
02:17:32 Ils partent de la route qui est devant la prison.
02:17:34 Il y a une grande route devant la prison.
02:17:36 Et puis, la dernière fois,
02:17:38 ils sont partis du terrain vague,
02:17:40 de la prison, et ça a mis le feu au terrain vague.
02:17:42 Et puis, on va parler des incendies dans ce journal,
02:17:46 même si certains parlent d'un début d'été
02:17:48 assez calme en France,
02:17:50 en comparaison avec nos voisins européens.
02:17:52 Et bien, sur le terrain, les pompiers multiplient
02:17:54 les interventions au quotidien.
02:17:56 Ils restent surtout sollicités tout au long de l'année
02:17:58 pour tout type d'intervention.
02:18:00 Dounia Tangour.
02:18:02 Incendie, feux de forêt à répétition,
02:18:04 vigilance accrue.
02:18:06 Les soldats du feu sont plus que jamais
02:18:08 les plus nombreux qui vivent en cette période estivale.
02:18:10 Même si certains parlent d'un début d'été
02:18:12 calme en comparaison avec nos voisins européens,
02:18:14 sur le terrain,
02:18:16 les pompiers multiplient les interventions au quotidien.
02:18:18 C'est le sacrifice
02:18:20 de leur vie personnelle,
02:18:22 parfois même aussi de leurs vacances,
02:18:24 qui permettent aujourd'hui de déplacer l'ensemble
02:18:26 des moyens sur l'ensemble du territoire national
02:18:28 pour toujours répondre à cette stratégie opérationnelle
02:18:30 d'attaque massif sur Fonessans,
02:18:32 et en même temps, répondre à toutes les sollicitations
02:18:34 opérationnelles des interventions du quotidien.
02:18:36 Désormais, l'objectif des prochaines années
02:18:38 est fixé avec la formation de plus de volontaires.
02:18:40 La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France
02:18:42 prône aujourd'hui un objectif de 250 000
02:18:44 sapeurs-pompiers volontaires d'ici 5 ans
02:18:46 contre 197 000 aujourd'hui,
02:18:48 et plus de 50 000 sapeurs-pompiers professionnels
02:18:50 contre près de 40 000 aujourd'hui.
02:18:52 Même si cet été
02:18:54 semble plus calme par rapport à l'année dernière,
02:18:56 le nombre d'hectares brûlés s'élève
02:18:58 pour l'heure à plus de 21 000
02:19:00 et reste bien au-dessus de la moyenne.
02:19:02 Depuis plus d'une semaine maintenant,
02:19:04 la pluie ne cesse de tomber dans plusieurs régions de France.
02:19:06 Elle vient malheureusement parfois gâcher
02:19:08 les vacances de certains d'entre vous.
02:19:10 Une météo qui a également des conséquences
02:19:12 sur nos habitudes alimentaires.
02:19:14 Nombreux sont ceux qui boudent les fruits et légumes
02:19:16 de saison, forcément au grand désarroi
02:19:18 des primeurs.
02:19:20 Dounia Tangour, le sujet.
02:19:22 - Abricots, concombres, melons
02:19:24 ou encore pastèques,
02:19:26 les fruits et légumes de l'été
02:19:28 n'ont pas la cote sur les marchés.
02:19:30 En cause, le mauvais temps
02:19:32 des dernières semaines dans une bonne partie
02:19:34 du territoire français.
02:19:36 - Comme il a moins fait beau,
02:19:38 on a moins consommé.
02:19:40 - Parce que les fruits, c'est un peu quand il fait chaud
02:19:42 qu'on a envie, alors quand il fait froid,
02:19:44 on en a moins envie.
02:19:46 - Avec des étals qui peinent à se vider,
02:19:48 les primeurs constatent la baisse significative
02:19:50 de la consommation et ce, malgré des prix
02:19:52 nettement réduits.
02:19:54 - Sur tout ce qui est melons, pastèques,
02:19:56 les tomates, on a une baisse de au moins
02:19:58 25% de la consommation.
02:20:00 Sur les pastèques, on est plutôt à 50% de baisse de consommation.
02:20:02 - On a baissé nos prix pour essayer que les gens
02:20:04 consomment, mais ça n'a pas vraiment d'effet.
02:20:06 - Mais la situation ne devrait pas durer
02:20:08 et pourrait même s'améliorer
02:20:10 très prochainement pour les maraîchers.
02:20:12 Avec le retour des beaux jours prévus
02:20:14 cette semaine, les fruits et légumes
02:20:16 feront sans aucun doute leur grand retour
02:20:18 sur la table des Français.
02:20:20 - Et enfin,
02:20:22 mauvaise nouvelle pour les automobilistes,
02:20:24 surtout en pleine vacances d'été,
02:20:26 puisque les prix des carburants repartent
02:20:28 une nouvelle fois à la hausse.
02:20:30 Cela faisait plusieurs mois que les tarifs n'avaient pas été
02:20:32 aussi élevés et nous sommes allés à la rencontre
02:20:34 de certains automobilistes en région parisienne
02:20:36 qui sont forcément agacés par cette nouvelle
02:20:38 hausse des prix.
02:20:40 - Oui, ça a augmenté vraiment trop.
02:20:42 Le baril a baissé
02:20:44 et à la pente, ça augmente tout le temps.
02:20:46 - Financièrement,
02:20:48 je ne calcule même pas le prix de l'essence parce que j'en mets tout le temps.
02:20:50 Soit les vacances ou pas, il y a un mois,
02:20:52 il y a quatre mois, il y a six mois, c'est toujours pareil.
02:20:54 - Trop cher. Pour travailler, c'est trop cher.
02:20:56 Je fais 50 000 kilomètres minimum à l'année.
02:20:58 Donc effectivement,
02:21:00 c'est une charge qui est énorme
02:21:02 pour l'entreprise.
02:21:04 On subit, comme à chaque fois, malheureusement.
02:21:06 - Et voilà, c'est la fin
02:21:08 de votre grand journal de la soirée.
02:21:10 Si vous n'étiez pas devant CNews à 21h15,
02:21:12 nous rediffusons l'interview de Barbara Klein
02:21:14 qui recevait Olivier Dartigolle.
02:21:16 Quant à moi, je vous retrouve à minuit
02:21:18 sur CNews. Soyez bien là. A tout à l'heure.
02:21:20 - Qui n'a pas
02:21:22 de souvenir de colonies de vacances.
02:21:24 Au beau milieu de l'été, on va évoquer, grâce à vous,
02:21:26 Olivier Dartigolle, ces images, ces sons
02:21:28 et sans doute aussi ces trépidantes émotions
02:21:30 de l'enfance ou de l'adolescence
02:21:32 de nombreux Français.
02:21:34 Les colonies de vacances qui connurent donc leur âge d'or
02:21:36 dans les années 60 et 70 et qui semblent
02:21:38 être sur le déclin. Alors Olivier,
02:21:40 vivons-nous la disparition de ces
02:21:42 jolies colonies de vacances comme le chanteur.
02:21:44 - Alors c'est la question, est-ce que les années qui viennent
02:21:46 vont annoncer la fin
02:21:49 de ces colonies de vacances ?
02:21:51 Vous convoquez Pierre Perret, je veux bien le faire avec vous.
02:21:53 La chanson date de 1966.
02:21:56 C'est son premier grand succès populaire.
02:21:58 Je ne sais pas si vous avez souvenir des paroles,
02:22:00 mais ce n'était pas véritablement une colonie
02:22:02 qui était aux normes hygiène et sécurité.
02:22:04 Si vous vous souvenez un peu de ce que disait
02:22:06 Pierre Perret dans sa chanson.
02:22:08 Et il n'y avait pas vraiment un projet éducatif
02:22:10 très développé dans cette colonie de Pierre Perret.
02:22:12 Pour autant, 66, ce sont les colonies
02:22:15 pour les enfants du baby-boom.
02:22:17 Et ça a été véritablement l'âge d'or, on va en parler.
02:22:19 Mais pour trouver l'origine des colonies de vacances,
02:22:22 il faut d'abord faire un détour par la Suisse.
02:22:24 C'est donc dans les années 1870
02:22:27 où un pasteur décide d'amener un groupe d'enfants de Zurich
02:22:31 dans des montagnes avoisinantes pour qu'ils prennent le bon air.
02:22:35 Donc ça démarre de ce côté-là.
02:22:37 Puis en France, on a les grandes lois de la Troisième République
02:22:41 sur l'école laïque, gratuite, obligatoire.
02:22:44 Il s'agissait donc aussi d'organiser le temps
02:22:47 des enfants.
02:22:49 Et on a là les premiers projets avec un objectif sanitaire.
02:22:55 Il s'agissait pour les enfants des classes populaires,
02:22:59 des classes laborieuses, de sortir un peu des villes,
02:23:02 des quartiers, et d'aller en effet respirer l'air
02:23:05 de la montagne, de la mer, de la campagne.
02:23:08 Il y avait aussi une dimension éducative
02:23:10 sous cette Troisième République, avec l'apprentissage,
02:23:13 on ne disait pas du vivre ensemble à l'époque,
02:23:15 mais de la vie en groupe, d'un collectif,
02:23:18 pour créer une fraternité, une solidarité.
02:23:21 Il y avait bien sûr sur cette période de la Troisième,
02:23:24 une période vive sur le plan des controverses politiques
02:23:27 ou idéologiques, bien évidemment une compétition
02:23:30 selon les structures ou laïques ou religieuses
02:23:33 qui encadraient les enfants à l'époque.
02:23:35 Puis c'est l'arrivée du Front populaire.
02:23:38 Et je veux ici convoquer une très très belle personnalité,
02:23:42 Léo Lagrange, qui est le premier sous-secrétaire d'État
02:23:47 aux sports et aux loisirs.
02:23:49 Et c'est sous la férule, sous les initiatives
02:23:53 de Léo Lagrange qu'on a les premières auberges de jeunesse,
02:23:57 qu'on a des tarifs réduits avec le Front populaire
02:24:00 pour se déplacer.
02:24:02 C'est l'apparition dans le débat public
02:24:04 d'une notion, celle du temps libre.
02:24:06 Et Léo Lagrange dit, ce temps libre,
02:24:09 c'est aussi le temps de la dignité.
02:24:11 C'est ce temps qui est arraché au temps du travail
02:24:14 et qui permet aux travailleurs, à leurs enfants,
02:24:17 de découvrir de nouveaux horizons.
02:24:19 Léo Lagrange, c'est une personnalité
02:24:21 qui moi m'a passionné.
02:24:23 D'abord parce qu'il est originaire de la Gironde comme lui,
02:24:25 il est né, avait le siècle, à Bourges-sur-Gironde,
02:24:28 je ne sais pas si vous connaissez,
02:24:29 c'est l'estuaire de la Gironde.
02:24:30 C'est un lieu formidable, c'est un jeune député,
02:24:34 c'est le directeur du journal SFIO Le Populaire.
02:24:38 Il est donc député du Front Populaire.
02:24:42 Et une fin tragique puisque c'est un parlementaire
02:24:46 qui s'engage au moment de la déclaration de guerre
02:24:49 et qui décède le 9 juin 1940 d'un éclat d'obus.
02:24:54 Qu'est-ce qui se passe ensuite ?
02:24:56 La situation en 1945,
02:24:57 est-ce que les colonies de vacances
02:24:58 se développent une fois lancées ?
02:25:00 Alors 45 programmes du CNR,
02:25:02 les jours heureux,
02:25:03 et il y a donc là en effet une prise par une initiative de l'État
02:25:08 qui commence à réfléchir à la certification
02:25:10 des colonies de vacances.
02:25:12 Et il y a un partenariat qui se met en place
02:25:14 qui va durer presque 30 ans entre l'État,
02:25:17 des collectivités,
02:25:20 on ne disait pas des collectivités territoriales à l'époque,
02:25:22 mais des villes, des municipalités.
02:25:24 C'est la banlieue rouge,
02:25:25 ce sont les municipalités communistes,
02:25:27 ces images qu'on a de cette banlieue rouge
02:25:29 avec des bus ou des trains
02:25:31 qui partent vers l'océan, vers la mer, vers les montagnes.
02:25:34 Ce sont aussi les CE,
02:25:36 des grandes entreprises publiques, bien évidemment.
02:25:38 Il y a des générations entières
02:25:40 de fils de gaziers, d'électriciens
02:25:42 qui ont connu ces camps de vacances.
02:25:44 Parfois c'était des belles propriétés
02:25:47 achetées par ces CE
02:25:48 qui ont permis de développer ces vacances.
02:25:52 Il fallait donc faire partir les enfants de ce "baby boom".
02:25:56 Dans les années 60,
02:25:58 vous vous rendez compte,
02:25:59 j'ai trouvé ce chiffre aujourd'hui
02:26:00 en préparant ce sujet,
02:26:01 4 millions d'enfants sont accueillis tous les ans.
02:26:04 Et au total, depuis que ces colonies existent,
02:26:06 elles ont accueilli 60 millions de jeunes français.
02:26:10 On n'a pas fait mieux depuis en matière de mixité sociale.
02:26:14 Ça permettait vraiment de bénéficier du droit aux vacances,
02:26:17 d'un autre horizon, d'un air pur,
02:26:20 de s'épanouir dans le cadre de découvertes d'activités
02:26:23 dont ces jeunes n'avaient pas accès tout le reste de l'année.
02:26:26 C'était aussi l'apprentissage d'un vie collectif,
02:26:28 mais aussi l'apprentissage d'activités
02:26:30 qu'ils ne réalisaient pas en temps ordinaire.
02:26:33 C'est bien sûr la vie en groupe.
02:26:34 Souvent, le format de ces colonies-vacances
02:26:37 était 2 à 3 semaines.
02:26:39 Ça permettait une véritable coupure.
02:26:41 C'était un formidable vecteur d'émancipation et d'intégration.
02:26:45 Alors, maintenant,
02:26:48 les choses prennent une direction un peu triste,
02:26:51 j'ai envie de dire,
02:26:52 puisque depuis les années 90,
02:26:55 c'est un déclin brutal.
02:26:56 Le nombre de nuitées en colonie a été divisé par deux.
02:27:00 Il y a un lourd problème de recrutement.
02:27:03 Pour cet été, l'été 2023,
02:27:05 il manque 30 000 jeunes pour encadrer les colonies-vacances
02:27:10 et les séjours de loisirs.
02:27:13 J'ai regardé un peu la PQR,
02:27:15 on a des récits de colonies
02:27:17 qui ont été emblématiques dans certains territoires
02:27:20 et qui sont aujourd'hui fermées,
02:27:21 tant bien même d'autres collectivités
02:27:23 maintiennent ces lieux d'accueil.
02:27:25 Alors, comment expliquer ?
02:27:27 L'époque a changé.
02:27:29 Encore faut-il s'entendre sur la réalité,
02:27:32 le sens de ce changement.
02:27:34 Elle a changé, mais pour aller vers où ?
02:27:36 C'est la conséquence de décisions politiques.
02:27:39 On n'a pas un Léo Lagrange à chaque génération politique.
02:27:42 Il y a un désengagement de l'État réel,
02:27:44 c'est-à-dire que beaucoup reposent sur les collectivités,
02:27:46 mais les collectivités ont aussi des budgets
02:27:48 qui doivent voter à l'équilibre.
02:27:50 Et il y a certains arbitrages où on décide
02:27:52 d'enlever l'investissement, le fonctionnement,
02:27:54 pour certains locaux qui ont mal évolué avec le temps,
02:27:58 qui ne sont plus aux normes,
02:28:00 ne sont plus dans l'air du temps.
02:28:02 Beaucoup disent aussi qu'il y a une montée de l'individualisme
02:28:05 contre les projets collectifs
02:28:07 et des difficultés pour les collectivités
02:28:10 justement de maintenir ces colos.
02:28:13 Il y a quelque chose, moi, que j'ai noté,
02:28:17 c'est l'apparition de nouvelles offres de vacances,
02:28:21 des catalogues qui existent,
02:28:23 qui ne sont plus sur des séjours de trois semaines
02:28:25 avec de la mixité sociale,
02:28:27 mais des séjours pour faire du rafting,
02:28:31 une semaine d'escalade,
02:28:33 une semaine d'une immersion totale,
02:28:35 vous allez voir les catalogues en anglais,
02:28:37 avec des coûts assez forts
02:28:39 et donc de la discrimination et des inégalités.
02:28:41 Toutes les familles ne peuvent pas accéder
02:28:44 à ce type de colonies qui n'en sont pas plus vraiment.
02:28:47 Et il y a aussi donc des raisons économiques et sociales,
02:28:50 la pauvreté et le reste à vivre.
02:28:52 C'est-à-dire que dans beaucoup de familles,
02:28:54 avec un salaire médian de 1 800 euros,
02:28:56 le reste à vivre fait que faire partir un gamin ou deux
02:29:00 en colonie pendant deux ou trois semaines,
02:29:02 ça coûte cher.
02:29:04 Selon l'INSEE, 3 millions d'enfants
02:29:06 ne partent pas du tout en vacances,
02:29:08 même pas une semaine, 3 millions d'enfants.
02:29:10 En juillet et août, c'est donc plutôt les tours d'immeubles
02:29:13 et tout ce que cela veut dire
02:29:15 quand on a le sentiment d'être parfois assigné à résidence
02:29:17 et ne pouvoir rien faire d'autre.
02:29:19 Heureusement, le Secours populaire français
02:29:22 propose par exemple des journées à la mer et des sorties.
02:29:25 Bref, le prix des colos est trop élevé.
02:29:27 - Pourtant le gouvernement, par la voix d'Aurore Berger,
02:29:29 a justement incité et vient de faire une proposition
02:29:32 pour qu'on aide ces familles.
02:29:33 - Oui, Aurore Berger, en date du 27 juillet,
02:29:35 a fait une annonce, nouvelle secrète ministre
02:29:38 des Solidarités et des Familles,
02:29:41 en indiquant lors d'une matinale
02:29:44 qu'une aide de 200 à 350 euros
02:29:48 serait versée à chaque foyer fiscaux
02:29:50 à hauteur de 4 000 euros, il ne faut pas gagner plus,
02:29:53 pour aider au départ en colonie de vacances, le passcolo.
02:29:58 Elle a fait cette annonce, mais son ministère,
02:30:01 on a donc pensé que cela concernerait
02:30:03 un grand nombre de jeunes.
02:30:05 Mais son ministère, si ce n'est rétropédalé,
02:30:08 a ajusté le tir puisqu'on a appris
02:30:11 qu'il s'agissait uniquement des enfants
02:30:13 qui quitteraient le CEM II pour aller en 6e.
02:30:16 Je termine par des propositions,
02:30:18 parce que je crois que ce modèle d'intégration,
02:30:20 d'émancipation, d'accueil des jeunes,
02:30:22 conserve toute sa modernité.
02:30:25 Je pense qu'il faudrait élargir à l'ensemble des collégiens,
02:30:28 prendre comme classe d'âge l'ensemble des collégiens,
02:30:31 qu'il y ait un nouveau partenariat à réfléchir
02:30:33 entre l'État, les collectivités, les associations,
02:30:36 pourquoi pas y compris des entreprises via les CE,
02:30:39 pour essayer de permettre un plus grand nombre de jeunes,
02:30:42 nous étions à 4 millions aux années 60,
02:30:44 aujourd'hui on n'a plus qu'à 1 million,
02:30:46 d'accéder à cette expérience inoubliable.
02:30:48 C'est ce que j'ai fait moi, comme enfant,
02:30:51 dans une colo à 7 ans, de 7 à 13 ans à peu près,
02:30:55 puis après j'ai été moniteur de colo.
02:30:57 Ce sont de formidables souvenirs.
02:31:00 On va me dire, oui mais tout ça à un coût,
02:31:02 peut-être que ça coûte moins cher
02:31:04 que plusieurs nuits d'émeute urbaine.
02:31:06 Merci beaucoup Olivier d'Artigolle
02:31:08 de nous avoir permis de raviver des souvenirs.