• il y a 2 ans
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00:00 - Europe 1 Matin, l'édito politique à 7h49 sur Europe 1 avec Guillaume Roquet du Figaro Magazine.
00:07 - Bonjour Guillaume. - Bonjour Yannick Bouchelot.
00:09 - On va vous retrouver tout au long de cette semaine pour l'édito politique sur Europe 1.
00:13 Alors ce matin, c'est désormais une certitude,
00:16 Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, se retrouvera d'ici quelques mois
00:20 convoqué devant la cour de justice de la République.
00:22 On peut dire que décidément ça le fragilise,
00:26 j'allais dire encore plus, mais en tout cas ça le fragilise vraiment au sein du gouvernement.
00:29 - Ah ben oui, à l'évidence un ministre de la justice qui se retrouve devant un tribunal
00:33 comme n'importe quel délinquant présumé, avouer que ça fait désordre.
00:37 Surtout que l'accusation portée contre lui est sérieuse.
00:39 Il a été mis en examen pour prise illégale d'intérêt.
00:42 On lui reproche d'avoir déclenché en tant que ministre des enquêtes administratives
00:47 qui auraient pu aboutir à des sanctions contre des magistrats avec lesquels,
00:51 c'est un peu compliqué, il avait eu maille à partir quand il était avocat.
00:55 Il conteste ces accusations, il avait même déposé des recours
00:59 contre son renvoi devant la cour de justice de la République,
01:02 mais la cour de cassation vient de les rejeter.
01:05 Il faut bien voir qu'Éric Dupond-Moretti fait partie des ministres de la société civile.
01:09 Ce n'est pas un politique, il n'a pas de parti derrière lui, il n'a jamais été élu.
01:13 Sa force c'est, ou plutôt c'était, son image, celle d'un célèbre avocat
01:18 qui a obtenu des dizaines d'acquittements, une espèce de Robin des Bois des prétoires.
01:22 Et évidemment, cette image est fortement troublée par ses déboires judiciaires.
01:26 - On l'appelait l'acquittator. Pourtant la première ministre Elisabeth Borne lui a renouvelé sa confiance.
01:31 - Oui, effectivement, il reste au gouvernement.
01:33 C'est la décision d'Elisabeth Borne, mais c'est surtout celle d'Emmanuel Macron,
01:36 parce que c'est lui qui décide à la fin.
01:38 En fait, le chef de l'État est d'autant moins enclin à sanctionner Éric Dupond-Moretti
01:42 que son plus proche collaborateur, le secrétaire général de l'Élysée Alexis Koller,
01:47 est lui aussi mis en examen pour prise illégale d'intérêt.
01:50 Si Emmanuel Macron avait viré Éric Dupond-Moretti,
01:53 la question se serait posée aussi pour Koller, dont il ne veut à aucun prix se séparer.
01:59 Mais si le chef de l'État a maintenu Éric Dupond-Moretti, c'est aussi pour une raison de fond.
02:04 Et parce qu'il considère que les accusations portées contre son ministre de la Justice sont sans fondement.
02:10 Et objectivement, il n'a pas forcément tort.
02:12 Pour dire les choses crûment, toute cette affaire est un véritable règlement de contre
02:16 entre les juges et leurs ministres.
02:18 Car ce sont les syndicats de magistrats qui ont porté plainte contre Éric Dupond-Moretti,
02:22 ce qui a entraîné sa mise en examen.
02:24 En fait, dès le jour de sa nomination, ils avaient juré d'avoir sa peau.
02:28 Un syndicat déclarant même que son arrivée au ministère était, je cite,
02:32 "une déclaration de guerre à la magistrature".
02:35 Et les plus hauts responsables de l'institution judiciaire,
02:37 même s'ils ne le disaient pas publiquement, n'en pensaient pas moins.
02:40 - Effectivement, mais pourquoi tant de haine finalement, Guillaume ?
02:43 - Eh bien parce qu'avant sa nomination, Dupond-Moretti, il était dans le camp d'en face,
02:47 celui des avocats, et c'était l'un des meilleurs.
02:50 Une de ses méthodes favorites pendant ses 35 ans de carrière,
02:53 c'était de déstabiliser les juges, voire parfois de les ridiculiser
02:57 pour faire acquitter ses clients.
02:59 "Aquitateur", vous le disiez.
03:00 Et dans la magistrature, on a la mémoire longue.
03:03 En France, les juges supportent très mal qu'on les critique.
03:06 Ils considèrent ça comme une remise en cause de leur indépendance.
03:09 Ils tiennent à pouvoir faire ce qu'ils veulent,
03:11 même quand c'est contraire à la politique pénale voulue par le gouvernement.
03:15 Ils sont parfois borderline, n'hésitant pas par exemple
03:18 à éplucher des relevés téléphoniques de certains avocats,
03:21 voire à les mettre sur écoute.
03:23 - Je vois de quoi vous parlez, oui.
03:24 - Depuis qu'il est arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron voudrait mettre fin à ses excès.
03:29 Mais il va avoir du mal avec un garde des sceaux fragilisé par son affaire judiciaire.
03:34 Du coup, aujourd'hui, non seulement Éric Dupond-Moretti est personnellement affaibli,
03:38 mais en plus, il gêne le chef de l'État.
03:41 Ça fait beaucoup pour un seul homme.
03:42 - Signature Guillaume Roquette du Figaro magazine.
03:45 Merci Guillaume, à demain, l'édito politique, chaque matin à 7h50 sur Europe 1.
03:49 Europe 1 Matin

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