• hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Coplas à l'édito éco. Bonjour Olivier Babaud, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:04Vous revenez ce matin Olivier sur ce qui a été largement le feuilleton de la semaine dernière,
00:07ces prises de parole de chefs d'entreprise, de grands patrons qui se sont multipliés dans
00:11lesquels ils mettent en garde contre la difficulté du contexte français actuel pour les entreprises.
00:16Oui Dimitri, il y a bien sûr l'audition de Florent Ménégaud et de Michelin dont j'ai
00:20parlé la semaine dernière à ce micro, mais d'autres voix s'élèvent. Parmi elles,
00:23celle très remarquée de Bernard Arnault, dirigeant du groupe de luxe LVMH.
00:27Ça fait beaucoup réagir cette prise de parole de Bernard Arnault, qu'est-ce que vous en retenez ?
00:30Eh bien, le rappel de ce qu'on sait déjà mais c'est trop souvent oublié, donc c'est bien de
00:34le rappeler. Il dit, je reviens des USA, j'ai pu voir le vent d'optimisme qui régnait dans ce
00:38pays et quand on revient en France c'est un peu la douche froide. Alors que les Etats-Unis s'apprêtent
00:44à baisser massivement leurs impôts avec un objectif à 15%, nous nous étions à 25% et nous nous
00:49apprêtons pour les plus grandes entreprises à l'augmenter de 41,2%. Pendant ce temps-là,
00:53Trump parle même de supprimer l'impôt sur le revenu, il y a quand même un contraste. Alors,
00:56les Etats-Unis s'apprêtent aussi à augmenter les barrières douanières. Eh bien, nous,
00:59nous concentrons l'effort fiscal sur les entreprises, ce qui revient exactement à
01:03édifier des barrières douanières, mais à l'envers. Elles rendent nos produits plus chers,
01:07mais épargnent les autres. Tout ça constitue autant, je cite Bernard Arnault, d'incitation
01:11à la délocalisation. Il a depuis expliqué qu'il n'était pas question pour LVMH de délocaliser,
01:15mais cette prise de parole est quand même un signe fort, ça témoigne d'une inquiétude réelle. Les
01:19constats sur notre perte de vitesse sont pourtant indiscutables, mais ils font polémique.
01:23Alors, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a vivement critiqué ses paroles patronales,
01:29elle a même dit « les rats quittent le navire ».
01:31Ce procès en manque de patriotisme, cette expression témoigne de l'incompréhension
01:35habituelle du rôle moteur des entrepreneurs dans une économie, mis en évidence par un
01:39économiste comme Schumpeter. Ce serait plutôt pour inverser la politesse les navires qui quittent
01:44les rats, car sans les entreprises à succès, il ne nous restera plus que l'Urssaf pour pleurer.
01:49On ne peut s'empêcher de penser au grand livre d'Ayn Rand « La grève » dans lequel les forces
01:54vives d'un pays, ses créateurs, ses entrepreneurs, ceux qui font et prennent des risques, décident de
01:58faire grève à leur façon en se retirant. Cette grève des entrepreneurs, elle nous
02:02menace vraiment ? C'est possible, les cerveaux, les capitaux sont mobiles, ils votent avec leurs
02:08pieds d'ailleurs, c'est déjà le cas. Face à cette menace, certains comme le LFist Antoine
02:12Léaument sur X parlent de nécessité de réquisition, ils réclament des actions pour empêcher les
02:16départs par la force. C'est un beau programme, quand un pays doit élever un mur pour empêcher
02:21les gens de partir, c'est qu'il est clairement devenu un paradis socialiste. C'est même à ça
02:25qu'on les reconnaît, pourrais-je dire, pour citer Michel Audiard. Et tiens, cette révolte des patrons
02:30pourrait être qualifiée comme le titre de ce film justement de Michel Audiard et Gilles Grandjé
02:34avec Jean Gabin en 1961. Le CAV se rebiffe !

Recommandations