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00:0011 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le député de La Moselle et porte-parole du Rassemblement National, Laurent Jacobelli.
00:06Bonjour Laurent Jacobelli, et bonjour Dimitri Pavlenko, bienvenue sur Europe 1, on va parler du budget dans un instant bien sûr,
00:11mais d'abord, question sur cet entretien accordé par le président algérien Abdelmajid Tebboune au quotidien L'Opinion.
00:17Il s'en prend à Marine Le Pen qui suggérait récemment de faire avec l'Algérie sur la question des ressortissants algériens illégaux ce que Donald Trump a fait avec la Colombie.
00:26Pour Abdelmajid Tebboune, ce sont des analphabétises, sous-entendu elle n'y connaît rien, et je cite le président algérien,
00:33il y a encore dans l'ADN du RN des restes de l'OAS, je rappelle l'organisation clandestine violente qui s'opposa à l'indépendance de l'Algérie.
00:41Marine Le Pen veut-elle une nouvelle rafle du Veldiv ? Voilà ce que fait mine de s'interroger le président algérien.
00:48Votre réaction Laurent Jacobelli ?
00:50Oui, la violence des mots correspond à la violence de ce régime algérien aujourd'hui, je crois que les Algériens méritent mieux que ce président Tebboune
00:58qui passe son temps à jouer la victimisation, la mémoire du passé de la France et de l'Algérie, tout simplement pour faire oublier son bilan.
01:06Peut-être que Marine Le Pen a visé juste, peut-être que pour la première fois, le président algérien se dit si Marine Le Pen arrive au pouvoir,
01:13on aura face à nous une France forte, une France résolue, une France qui renverra les délinquants et criminels algériens dans leur pays et les OQTF.
01:21Je pense que c'est un signe de nervosité, il n'est pas habitué à ça, après des années d'aplaventrisme d'Emmanuel Macron qui passe son temps à se repentir,
01:29à demander pardon, à céder face à l'Algérie. Non, la France aujourd'hui a les moyens d'imposer à l'Algérie de reprendre ses ressortissants qui ont commis des crimes et délits en France.
01:38La France a les moyens d'exiger la libération de Boilem Saint-Saël, je rappelle qu'il y a un français dans les geôles algériennes aujourd'hui,
01:45et je pense que ce régime algérien qui utilise, envers sa population et envers sa politique internationale, la force du langage et parfois malheureusement la force des actes,
01:53montre bien qu'il sait qu'il a tort.
01:56Et il s'en prend beaucoup également à Bruno Retailleau, qui est sans peu de chose près sur la même ligne que Marine Le Pen et le Rassemblement National.
02:03Vous apportez votre soutien à Bruno Retailleau ?
02:06Il faut qu'il agisse. Effectivement, dans les mots où on peut lui apporter notre soutien, pour l'instant, il a une seule action, un seul échec.
02:12Il a essayé de renvoyer un influenceur qui appelait à la violence et à la haine en Algérie, et cet influenceur dans l'heure est revenu en France.
02:19On voit bien la faiblesse de la France face à une Algérie qui refuse les règles internationales et qui refuse, une fois encore, d'accepter de reprendre ses ressortissants.
02:29Le budget 2025, Laurent Jacobelli, c'est évidemment le sujet du jour, alors est-ce qu'il y aura censure ou pas censure ?
02:35Est-ce que vous allez voter, Laurent Jacobelli, la quasi-certaine motion de censure, qu'elle vienne de LFI ou des écologistes,
02:41qui va être déposée après que le Premier ministre aura déclaré l'article 49.3, déclenché l'article 49.3, il l'a annoncé dans le journal ce week-end ?
02:49Oui, le Premier ministre a lui-même défini les règles du jeu, il ne souhaite pas qu'on débatte de ce budget, de ces budgets d'ailleurs,
02:55il ne souhaite pas qu'il y ait des amendements, il souhaite passer en force, et bien, quand on souhaite passer en force à coup de 49.3, on est menacé de censure.
03:01Pour nous, c'est 50-50. Je vais être très clair avec vous, on a un très mauvais budget, probablement un des pires qu'on ait pu avoir,
03:08un budget qui ne réfrène pas les dépenses de l'ogre étatique mais qui, au contraire, va encore faire la poche des TPE, des PME et des contribuables,
03:16alors qu'on n'en peut plus, c'est-à-dire, à terme, tuer notre économie.
03:19Mais c'est le budget qui mériterait la censure ou c'est le 49.3, Laurent Jacobelli ?
03:23C'est le budget. Et donc, nous, on va faire, tout simplement, la part des choses.
03:27Est-ce qu'il vaut mieux imposer à la France ce terrible budget ou une censure ? On a le choix.
03:31Je vais y rentrer deux mauvaises solutions, on va se réunir.
03:34Donc là, il est 7h15 du matin, c'est à 16h que commencent les discussions.
03:38Oui, on sera réunis avant avec tous les députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, Jean-Denis Bardella.
03:45Pourquoi attendre le dernier moment ?
03:46Mais pour échanger. Nous sommes un groupe, nous sommes 123 individus qui avons des retours de terrain,
03:50qui avons des réalités territoriales différentes. On va échanger pour être sûr de prendre la bonne décision.
03:55Parce qu'on est à la croisée des chemins.
03:57Soit on envoie un signal fort en disant maintenant ça suffit, les budgets de bricolage,
04:01où c'est toujours les mêmes qui payent pour les erreurs des gouvernements.
04:05Soit on joue la stabilité.
04:06Ça va être un choix difficile, je le répète, mais ce choix doit être fait dans l'intérêt général.
04:11Pas des bidouilles politiques, pas des petites tractations d'arrière-cours.
04:14On va prendre le temps de réfléchir et Marine Le Pen et Jordan Bardella, évidemment, annonceront très vite leur décision.
04:20Dans votre famille politique, il y en a qui poussent pour la censure.
04:22Je pense à Jean-Philippe Tanguy, qui faisait partie de la commission mixte paritaire.
04:26C'est sur ce texte qui a été arrêté par la CMP, que vous ne débattrez donc pas aujourd'hui.
04:31Lui pense qu'il faut censurer. Et vous, Laurent Jacobelli, à titre personnel.
04:34C'est pas le porte-parole du RN, là.
04:36Vraiment, vous, en tant que député de Moselle, il faut censurer ou pas, vous pensez ?
04:41Moi, je serais plutôt...
04:43Je sais que je vous embête.
04:44Oui, vous m'embêtez parce que je suis porte-parole.
04:46Dès que je parle, forcément, c'est le parti qui parle.
04:49Je vais vous dire, je suis vraiment à un point d'équilibre.
04:51J'ai envie, spontanément, de censurer.
04:53Parce que ce budget, une fois encore, est mauvais pour l'économie,
04:55est mauvais pour les entreprises.
04:57Et on ne va pas chercher l'argent là où il est.
04:59Une fois encore, on va cotiser au budget européen trop fort, probablement de manière historique.
05:04On va continuer à payer les soins gratuits pour les migrants.
05:07On va continuer à accepter l'immigration massive et à la subventionner.
05:10Tout ça me gêne profondément.
05:12Et j'ai envie que ça s'arrête.
05:13D'un autre côté, j'ai envie de stabilité aussi.
05:15Parce que j'entends nos concitoyens...
05:18Moi aussi, je me laisse le temps de la réflexion.
05:20Catherine Votrain disait...
05:22Oui, il y a eu des concessions à hauteur de 5 milliards d'euros
05:24pour s'attirer les faveurs des socialistes.
05:27C'est cher un socialiste.
05:29Oui, c'est cher.
05:30Mais c'est 12 milliards si on censure à nouveau.
05:32Qu'est-ce qu'on préfère dans ces cas-là ?
05:34Ce sont aussi 12 milliards d'impôts et taxes supplémentaires pour les entreprises.
05:38Ce sont des taxes pour les gens qui nous écoutent.
05:41La taxe sur le sucre et les sodas, par exemple.
05:43C'est, une fois encore, l'électricité qui va augmenter.
05:47Puisqu'on nous dit que cette fixation des prix européennes,
05:50on ne pourra pas y échapper alors que la France pourrait être concurrentielle.
05:53Une fois encore, on est en train de se tirer une balle dans le pied.
05:56On est en train d'alourdir les charges des entreprises.
05:58On est en train de diminuer le pouvoir d'achat des Français.
06:00Ça veut dire une France à l'arrêt.
06:02Une France qui ne tourne pas avec un budget qui n'est pas sincère.
06:04Avec des hypothèses de croissance.
06:06Mais non.
06:07Il prévoit un taux de déficit de 5,4%.
06:11C'est-à-dire moins que ce qui était prévu à 6%.
06:13Avec une croissance plus faible.
06:16Donc ce budget n'est pas sincère.
06:18Il est mauvais pour la France.
06:20Une fois encore, il va falloir changer.
06:22Je suis déçu que M. Bayrou ne prenne pas en compte
06:24nos avis et nos propositions.
06:26Ça aurait été une voie de sagesse.
06:28Plutôt que d'écouter les socialistes qui sont drogués à la taxe,
06:30à l'impôt, à la norme et à l'écologie punitive.
06:32Eux aussi ne savent pas ce qu'ils vont faire.
06:34Les socialistes, est-ce qu'ils censureront ou pas ?
06:36On aura aussi la réponse dans la journée.
06:38En tout cas, merci d'être venu ce matin.
06:40Laurent Jacobelli, le député de Moselle
06:42et porte-parole du Rassemblement National.