Le président de l'association Hugo harcèlement scolaire, Hugo Martinez, revient sur ce fléau qui persiste à l'école. Il précise : «Dans 9 cas sur 10, on a un enfant harceleur qui souffre autant qu'il fait de mal».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 D'abord, votre réaction sur cette situation et le calvaire que vit la petite Amandine, 14 ans.
00:06 Cette situation, bonjour, en tout cas merci de donner la parole, merci. Cette situation,
00:13 elle illustre un point qui est important et qu'on avait peut-être un peu oublié,
00:17 en tout cas je pense, notre société dans la question du harcèlement scolaire,
00:20 c'est que même pendant les vacances, y compris ces vacances d'été, ces vacances scolaires,
00:23 le harcèlement scolaire il continue. Il continue et on voit bien que pour les parents,
00:28 c'est une question qui est permanente et qui pendant les vacances scolaires est préoccupante,
00:33 puisque là nous avons donc Amandine et donc ses parents qui cherchent un nouveau établissement scolaire.
00:37 Ce qui est terrible, c'est que là, la rentrée des classes, il n'y a pas de période évidemment,
00:42 et vous venez de le dire très justement, mais la rentrée des classes c'est pour bientôt,
00:47 et j'ai l'impression qu'on n'avance pas sur le sujet, hélas.
00:52 Si, il faut quand même se le féliciter, notamment avec la loi que j'ai portée avec les équipes de l'association Lugo,
00:59 la loi contre le harcèlement scolaire de 2022 qui permet de mettre un cadre juridique.
01:02 D'ailleurs cette démarche, j'en suis sûr, les parents d'Amandine ont pu s'appuyer sur ce cadre juridique
01:08 pour permettre cette démarche et avec cette nouveauté que le précédent ministre,
01:13 Pompe Ndiaye, a annoncé qui oblige, en tout cas à un moment en fin de parcours,
01:18 donc du coup quand on voit qu'il n'y a plus de solution, oblige les parents de l'enfant harceleur à changer l'établissement scolaire,
01:25 c'est permis par ce cadre juridique-là.
01:26 Donc là, je pense qu'aujourd'hui, il faut pour chacune de ces situations,
01:29 et la situation d'Amandine ne doit pas être justement prise à la légère,
01:33 mais justement il doit y avoir une situation avec un pour et le contre,
01:37 est-ce que c'est plutôt peut-être à l'enfant ou aux enfants harceleurs à changer l'établissement scolaire à un moment ?
01:42 Parce que ce sont eux qui posent le problème.
01:44 Après, ce que je ne veux pas, et ce qu'il faut attention bien se prévenir,
01:48 c'est de se dire qu'en changeant l'établissement scolaire,
01:50 que ce soit l'élève harceleur ou l'élève harcelé, on résout le problème.
01:53 Non, là c'est une question, j'ai envie de dire qu'on résout de logistique,
01:56 après il faut traiter le problème, parce que sinon on ne fera que le déplacer.
01:59 Et donc il faut, et c'est là le chantier que nous devons mener communément tous ensemble,
02:04 c'est la question de l'après-harcèlement scolaire.
02:06 Comment est-ce qu'on accompagne la victime dans la reconstruction de sa confiance en soi,
02:09 et comment est-ce qu'on accompagne l'enfant harceleur pour qu'il comprenne pourquoi il est arrivé jusque-là ?
02:14 Je rappelle, dans 9 cas sur 10, on a un enfant harceleur qui souffre autant qu'il fait de mal,
02:19 et ça c'est important à avoir en tête.
02:20 Donc ça c'est un chantier à mener dès à présent.
02:23 Moi j'ai mis toutes les solutions sur la table,
02:24 ça fait plusieurs, vous l'avez dit plusieurs fois que je suis intervenu,
02:28 et justement à proposer des solutions sur l'après.
02:31 Maintenant il faut qu'on se rassemble tous, tous les acteurs,
02:33 toutes les communautés éducatives, les associations, les administrations,
02:36 pour trouver des solutions sur cet après-harcèlement scolaire.
02:39 Est-ce que vous avez le sentiment que vous allez être davantage écouté par le nouveau ministre de l'Éducation ?
02:44 Oui, je pense qu'il y a une volonté du ministre,
02:46 et il l'a rappelé lors de son premier déplacement,
02:48 que le harcèlement scolaire sera une priorité absolue.
02:51 La première ministre s'est engagée, c'est sa priorité pour la rentrée 2023,
02:54 donc oui, il y a une nouvelle donne qui est instaurée,
02:58 inscrite en tout cas dans les priorités du ministère.
03:01 Moi bien évidemment je me tiens à leur disposition,
03:03 la porte est grande ouverte et les solutions sont sur la table.
03:06 Il reste maintenant qu'à travailler ensemble pour trouver justement ces solutions,
03:08 reconstruire, comme l'a dit la première ministre, de façon interministérielle.
03:12 Ça ne peut pas être un problème qu'on va cantonner au ministère de l'Éducation nationale,
03:16 parce que ça fait appel à des questions de santé,
03:18 quand il faut guérir, c'est une question thérapeutique qui relève de la santé,
03:22 peut-être de parcours de soins prêts en charge par la Sécurité sociale,
03:25 ça fait plusieurs années que j'en parle.
03:27 Ce sont ces solutions-là qu'il faut qu'on mette en place,
03:29 et je crois qu'il y a une nouvelle dynamique qui s'impose à ce sujet.
03:32 [Musique]
03:36 [SILENCE]