• l’année dernière
Les Vraies Voix du sport avec Laura Georges et Xavier Domergue, commentateurs des matchs de la CDM de foot féminin sur M6, Emmanuelle Merlot, présidente de l’équipe FDJ Suez, André Klarsfeld, vice-président d’Andrioukla, Vincent Barteau, consultant et ancien maillot jaune du Tour de France, Pascal Chanteur, consultant et président du Syndicat des coureurs Français, Vincent Lavenu, manager de l’équipe AG2R Citroen et Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France.
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##LES_VRAIES_VOIX_DU_SPORT-2023-07-21##

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Les vraies voix de l'été Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Belaire.
00:06 Allez, je prends la main, c'est le rendez-vous des vraies voix qui font du sport.
00:11 Ce soir, pendant une heure, nous allons évoquer les deux grands événements féminins sportifs
00:16 qui débutent, la Coupe du Monde de football et le Tour de France, féminin donc dans cette première partie.
00:22 Nous évoquerons aussi la question houleuse des athlètes russes et biélorusses.
00:28 Devront-ils, pourront-ils participer aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?
00:34 Et bien sûr, dans la dernière partie, le spécial Tour de France avant le dernier week-end,
00:38 avant l'heure de vérité, même si déjà, effectivement, beaucoup de choses sont dites.
00:41 Bernard Thévenet, l'ancien double vainqueur du Tour de France, sera là avec nous.
00:45 La Coupe du Monde féminine de football a débuté hier.
00:51 Elle se déroule jusqu'au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande.
00:55 L'équipe de France fait partie des prétendantes au titre, même s'il y a beaucoup de favorites.
01:00 Cette épreuve, vous la suivrez à la fois sur le service public et à la fois chez nos amis d'MC.
01:05 C'est justement la paire de commentateurs, comme l'on dit dans le jargon, de référence est avec nous.
01:11 Bonsoir Laura-George.
01:13 - Bonsoir.
01:14 - Bonsoir Xavier Domergue.
01:16 - Bonsoir Frédéric, bonsoir à toutes et à tous.
01:17 - Et tout de suite, cette voix magnifique qu'on connaît.
01:21 Alors, on commence par Laura.
01:22 Laura, c'est une grande fête et les filles de l'équipe de France sont dans un contexte totalement différent.
01:30 Nouvelle entraîneur, déblessée.
01:32 Vous, Laura, vous êtes confiante ?
01:35 - Oui, forcément confiante.
01:36 C'est vrai qu'à, si vous suivez un peu les réseaux sociaux, vous pouvez voir en fait toute cette énergie positive que les filles dégagent.
01:43 Il y a beaucoup d'enthousiasme et c'est vrai que voilà, jusqu'à maintenant, l'équipe de France féminine n'a pas encore gagné de titres internationaux.
01:49 Mais on sent qu'il y a cet enthousiasme et qu'il y a cette volonté.
01:53 En tout cas, on sent beaucoup de choses positives autour de l'équipe.
01:58 - Xavier, on a eu peur qu'il n'y ait rien à la télévision.
02:02 Alors, rappelons le principe.
02:04 La Fédération internationale de football, la FIFA, avait décidé déjà de déplacer cette compétition en plein milieu du mois d'août.
02:10 Donc, évidemment, pour la télévision, ce n'est pas l'idéal.
02:13 Ça se passe en Océanie.
02:14 Et puis, tin, tin, tin, Zorro est arrivé.
02:16 Alors, à la fois le service public et M6.
02:19 Comment ça s'est passé dans les couloirs pour enfin l'attribution de ces droits ?
02:24 - Comment ça s'est passé exactement, c'est difficile à dire.
02:26 Je ne suis pas dans ces petits secrets-là et dans ces décisions-là.
02:31 Maintenant, moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'on s'en réjouit.
02:34 Depuis que j'ai eu la chance d'arriver dans le groupe M6, ça fait trois ans que je suis de très près cette équipe de France.
02:39 Et on avait une petite frustration par moment où on faisait toutes les campagnes éliminatoires, que ce soit d'Euro ou de Coupe du Monde, sans malheureusement pouvoir aller plus loin.
02:47 Donc là, on est très heureux, tout comme les France Télévisions, de pouvoir proposer aux Français l'intégralité de cette compétition en clair.
02:55 On a attaqué avec Laura hier par le match de l'Australie, pays co-organisateur.
02:59 Et c'est vrai qu'on sent déjà toute l'effervescence autour de cette compétition.
03:04 Et on est très heureux de l'issue de ce tapis d'offres qui a été très, très long à se dessiner.
03:10 C'est vrai.
03:10 Aujourd'hui, on y est et on est ravis.
03:12 - Et Xavier, vous ouvrez le bal sur M6, le fameux France-Jamaïque.
03:16 C'est dimanche, alors à midi, avec le décalage horaire, on ne s'en sort pas si mal.
03:20 Ça sera quoi la répartition des matchs M6 France Télévisions ?
03:24 - Ce sera du 50/50.
03:26 Après, vous savez, il est toujours délicat de se mettre pleinement d'accord quant au fait de savoir combien de matchs on aura en face de groupe, de l'équipe de France,
03:34 combien on en aura possiblement en cas de qualification pour les huitièmes, pour les quarts et la suite de cette compétition.
03:40 Parce qu'on espère au plus profond de nous que les bleus aient du goût, bien évidemment.
03:43 Après, on n'est pas parvenu forcément à se mettre d'accord sur tous les points.
03:46 Donc, il y a des tirages au sort qui sont faits.
03:49 Donc malheureusement, on a eu la dernière finale de l'Euro masculine.
03:53 Donc ça, on en était heureux d'avoir la finale de l'Euro entre l'Angleterre et l'Italie.
03:57 Malheureusement, on n'aura pas la finale de cette Coupe du Monde 2023.
04:01 - Mais une des deux demi-finales, par exemple.
04:04 - Notamment ce premier match des bleus, qui l'aura lecé.
04:07 Ces premières rencontres conditionnent beaucoup de choses.
04:10 Et on attend bien sûr, avec beaucoup d'impatience, de voir cette équipe de France qui a amputé de bons nombres de titulaires.
04:16 Vous l'avez rappelé Frédéric, à juste titre, Marie-Antoinette Catoto, Definkas Karino, Griezchenbock,
04:21 qui sont trois titulaires en puissance.
04:22 Du coup, ça nous laisse un pas un petit peu sur notre faim.
04:25 Mais quand même, on est un petit peu inquiet, même si on connaît le talent et la qualité de cette équipe.
04:30 - Bon, vous avez une consultante de référence.
04:32 Alors Laura, évidemment, on va rentrer un peu dans le vif du sujet de la compétition.
04:36 Mais sur cet aspect football féminin, nous avons vu que c'était beaucoup plus difficile dans l'organisation avec la FIFA,
04:43 sur cette programmation, sur les droits, sur le marketing.
04:47 Vous êtes très impliquée dans ce qu'on appelle l'institution du sport, Laura Georges.
04:51 Est-ce que votre combat est permanent pour faire accepter le football version féminin ?
04:58 - Alors, c'est vrai qu'on n'est pas au stade de dire, de faire accepter.
05:02 Je pense que dans les meufs, on sait que le football, en général, le sport féminin et le football féminin,
05:07 ce sont des disciplines très, très suivies.
05:10 Et je le fais tout le temps remarquer en France, on a vraiment cette chance d'être suivie et très bien suivie médiatiquement
05:16 et d'avoir des investissements de clubs français pour notre football féminin.
05:20 On n'a pas à se plaindre.
05:21 Mais c'est vrai qu'en termes de compétition et de reconnaissance à l'international,
05:25 on sait, on a encore certains pays qui, même avant la Coupe du monde,
05:29 les Anglaises ont fait passer certains textes avant la Coupe du monde,
05:34 les Australiennes ont repassé des messages à leur fédération et aux organisations internationales.
05:41 Le combat, on dirait, le combat, le mot est un peu trop fort,
05:45 mais c'est vrai qu'il est, pour les joueuses et puis pour les femmes investies dans le sport
05:49 et puis pour les personnes qui ont envie de voir cette discipline continuer à progresser,
05:53 on se dit qu'il est toujours important de rappeler qu'on a besoin de soutien,
05:56 qu'on a besoin d'aide, que ce soit au niveau des sponsors, au niveau médiatique.
06:00 Et c'est vrai qu'on se dit que si on ne porte pas nos voix pour faire avancer les choses,
06:05 et bien parfois les choses retombent.
06:07 Parce que forcément, il y a l'hégémonie du football masculin,
06:10 parce qu'il y a aussi la vie courante et l'actualité de tous les jours.
06:14 Donc c'est vrai que perpétuellement, on est obligé de se rappeler de ne pas oublier surtout ces femmes.
06:18 Il y a des femmes qui mènent les combats et il y a beaucoup de gens qui sont derrière,
06:21 beaucoup de bénévoles investis pour lesquels on doit continuer à travailler, en tout cas à mettre en avant.
06:27 - Alors Laura Georges, consultante M6 pour cette Coupe du Monde, ancienne grande joueuse.
06:31 Laura, quand on parlait de l'Angleterre, d'autres pays,
06:35 on s'aperçoit aussi qu'au niveau des clubs, alors que les Français semblaient largement dominés,
06:39 des gros clubs, alors comme Barcelone en Espagne,
06:42 des clubs en Angleterre comme Chelsea, ont mis les bouchées doubles aussi.
06:46 Donc là, il va falloir s'accrocher.
06:48 - Alors c'est vrai que les clubs tels que les fédérations, que ce soit anglaises ou espagnoles, ont progressé,
06:55 ont mis beaucoup plus de moyens sur la ligue professionnelle.
06:57 Il y a eu pas mal de critiques pour le football féminin.
07:00 Mais c'est vrai qu'on part sur une autre stratégie,
07:02 qui effectivement, après notre Coupe du Monde, l'objectif était avant tout, notre Coupe du Monde en 2019,
07:07 l'objectif était surtout de structurer nos clubs,
07:10 faire en sorte d'avoir beaucoup plus de femmes dirigeantes, femmes entraîneurs, femmes adriptes.
07:13 Aujourd'hui, on sait qu'il va falloir faire un focus sur notre élite.
07:16 Mais on n'oublie surtout pas de construire la base,
07:20 et de faire en sorte que chaque club français féminin puisse avoir aussi ses centres de formation.
07:24 Parce qu'il est bien beau de travailler sur l'élite,
07:27 mais si vous ne travaillez pas sur la qualité de l'élite,
07:29 vous avez des clubs pros, mais vous avez besoin d'aller travailler et chercher à l'étranger.
07:35 Pour nous, il est important que les clubs français puissent former leurs propres joueuses,
07:39 comme ça a été le cas, et c'est le succès du football français à l'international,
07:43 c'est de former les plus grands joueurs mondiaux grâce à nos centres de formation,
07:48 grâce à la formation et aux entraîneurs français.
07:50 Alors Xavier, Xavier Domergue, on se connaît à titre personnel,
07:54 parce que moi je suis passé par le sport.
07:57 Alors on va essayer de faire un partage d'expérience,
07:59 parce que moi je suis passé du hand masculin au hand féminin,
08:02 j'ai redécouvert plein de choses,
08:06 en fait c'est comme si les perspectives tactiques s'ouvraient,
08:10 parce que finalement le sport au masculin et le sport au féminin
08:13 est aussi intéressant des deux côtés et apporte d'autres plaisirs tactiques.
08:19 Vous sentez ça aussi en passant du foot masculin au foot féminin ?
08:22 Complètement, même si pour moi la transition a été assez "facile",
08:28 parce que je suis le football féminin depuis de nombreuses années.
08:30 J'ai eu la chance par le passé lorsque j'étais chez Beansport
08:35 de couvrir la Ligue des Champions féminine,
08:38 même un petit peu plus tôt encore quand j'ai commencé ma carrière dans les médias,
08:43 dans la journaliste, de travailler pour Eurosport
08:45 et de faire à l'époque un 26 minutes sur l'Ora Georges
08:47 et sur l'équipe de France de Bruno Bini.
08:49 Sacré clin d'œil !
08:51 Donc voilà, c'est sympa en fait et j'ai rapidement baigné dedans.
08:54 Je m'y suis intéressé parce que le football est universel,
08:57 le football concerne tout le monde et je m'y suis beaucoup intéressé.
09:00 À travers la Ligue des Champions féminine par la suite
09:02 et depuis trois ans avec l'équipe de France,
09:05 qui est une équipe qui donne envie de l'apprécier, de l'aimer,
09:08 parce qu'il y a des caractères qui sont parfois difficiles.
09:11 On l'a vu ces dernières semaines avec des petites embrouilles,
09:15 avec l'ancienne sélectionneur.
09:18 Il y a du caractère, il y a du tempérament, il y a du talent,
09:20 il y a de la qualité comme chez les garçons.
09:22 Et effectivement, tactiquement, c'est un petit peu différent.
09:24 Mais aujourd'hui, quand on voit Hervé Renard qui arrive
09:27 et qui avait une seule expérience dans le football masculin jusque-là,
09:31 mais quelle expérience et quelle authenticité, quelle sincérité,
09:33 je pense qu'il va apporter toutes ces valeurs-là au football féminin.
09:37 Et il n'est pas venu ici par hasard.
09:38 Il sait très bien qu'il y a beaucoup de talent
09:41 et que cette équipe de France a de la qualité pour aller loin.
09:43 Il y a les Jeux Olympiques, il y a de belles perspectives et de belles choses.
09:46 Donc moi, je suis autant concerné par les garçons que les filles.
09:50 Je suis ça depuis plusieurs années.
09:52 - Allez, tous derrière les filles d'Hervé Renard.
09:55 La France qui joue au premier tour,
09:57 le Brésil également le 29 juillet, puis le Panama le 2 août.
10:01 Et après, on espère qu'elles iront loin
10:02 parce que notamment comme c'est en Australie, c'est loin.
10:05 Et chère Laura-George et Xavier Domergue,
10:07 on peut imaginer que si elles se font une demi-finale,
10:09 ça vous offre un petit voyage en Australie.
10:11 Ça doit pouvoir être ça.
10:12 - Avec plaisir !
10:13 - Voilà, allez, on vous suit !
10:15 Merci à vous deux, c'était très sympa.
10:19 Et on refera un point à la fin de la compétition aussi.
10:22 Merci Xavier Domergue, Laura-George pour M6,
10:25 les commentaires de la Coupe du monde de football.
10:27 Dans un instant, un autre gros événement féminin
10:30 qui arrive, le Tour de France féminin.
10:32 On en parle avec Emmanuel Merleau,
10:34 la présidente de l'équipe FDJ-Suez.
10:36 C'est la meilleure équipe de cyclisme féminin.
10:38 Le deuxième Tour de France féminin
10:49 a réservé un parcours difficile du grand départ
10:52 donné à Clermont-Ferrand jusqu'au chrono final de Pau,
10:55 en passant par l'étape Reine du Tourmalet.
10:57 8 étapes de ce Tour de France femmes 2023.
11:00 Les garçons vont arriver dimanche, assez tard,
11:03 sur les Champs-Elysées.
11:04 L'après-midi, les filles seront parties de Clermont-Ferrand.
11:07 Pour en parler avec nous, Emmanuel Merleau,
11:09 ancienne cycliste, mais désormais à la tête
11:12 de la plus grosse équipe française de cyclisme,
11:15 la FDJ-Suez. Bonsoir Emmanuel !
11:19 - Bonsoir, bonsoir à tous !
11:21 - Emmanuel, déjà sur ce parcours,
11:23 je disais 8 étapes particulièrement relevées,
11:27 ça va être coton, les garçons ont eu un relief incroyable,
11:30 c'est un peu la même chose pour les filles ?
11:33 - Oui, en effet, ça va être des étapes très difficiles,
11:36 on parle surtout de l'étape du Tourmalet, la 7ème étape,
11:39 mais il ne faudra pas oublier notamment la 2ème étape
11:42 qui a un relief aussi difficile,
11:44 et puis évidemment le contre-la-monte
11:45 où rien ne sera joué jusqu'à l'arrivée finale.
11:48 - 144 coureuses au départ, et surtout une fille,
11:52 Anne Mierke Van Vleuten, à l'aînée irlandaise,
11:55 elle a remporté le classement général l'année dernière,
11:58 elle vient de remporter la Vuelta, le Giro,
12:01 est-ce qu'elle est un battable cette néerlandaise Emmanuelle Merleau ?
12:05 - Oui, évidemment, c'est la grande favorite,
12:07 mais il y en aura d'autres des grandes favorites l'année dernière,
12:09 celle qui fait 2ème de Mipo Lehring,
12:11 et vraiment en forme aujourd'hui,
12:13 et il faudra faire très attention à l'équipe,
12:16 le team SD Works, puisque c'est en ce moment
12:19 l'équipe numéro 1 mondiale,
12:21 et ils sont capables toutes de gagner,
12:24 mais en tout cas, leur objectif c'est de gagner les 8 étapes,
12:26 donc ils vont avoir fort à faire.
12:28 - Alors, contrairement au garçon où c'était le match
12:31 Pogacar-Wingegard attendu,
12:33 là il y a Van Vleuten, Vollering, mais aussi des françaises,
12:37 alors déjà peut-être Juliette Labousse,
12:38 24 ans, la byzantine a terminé 2ème du Tour d'Italie récemment.
12:43 - Oui, oui, elle performe depuis le début de l'année,
12:45 elle est présente, elle sait se préparer,
12:48 il faudra compter forcément sur Juliette Labousse
12:51 avec son équipe DSM, qui va vraiment l'épauler jusqu'au bout.
12:56 - Bon, alors il y a bien sûr Cédrine Kerbaol,
12:59 qui vient d'être championne de France du contre-la-montre,
13:01 mais il y a aussi votre équipe, on y arrive.
13:04 Alors, vous avez une française, Evita Musique,
13:06 qui a été 8ème l'an dernier,
13:08 votre équipe FDJ-Suez,
13:10 mais vous n'avez pas que cette française, Emmanuelle,
13:13 vous avez une équipe avec de multiples leaders potentiels.
13:16 - Oui, c'est vrai, on a Martha Cavalli,
13:19 qui l'année dernière, malheureusement, avait chuté,
13:22 et qui s'est un peu plus difficile cette année.
13:24 Mais on aura également Cécilie Truppe-Ludwig,
13:27 Grace Brown, pour évidemment le chrono.
13:30 La surprise un petit peu, le retour de Victoria Guazzini,
13:34 qui revient après une lourde chute et des mois d'arrêt.
13:38 Mais voilà, ce sera peut-être une belle surprise.
13:40 Et puis, évidemment, notre française, Evita Musique,
13:43 qui peut aussi performer quand la route s'élève.
13:46 Et puis, Jade Vielle, qui sera là pour faire le travail d'équipe,
13:50 tout comme Lou Sadeghen.
13:52 - Comment ça fonctionne ?
13:54 Donc, vous êtes la présidente de l'équipe FDJ-Suez,
13:57 ça sonne comme groupe AmaFDJ chez les garçons,
14:00 est-ce que vous mutualisez ?
14:02 Comment ça se passe ? Vous êtes totalement autonome ?
14:04 - Alors, clairement, oui, l'équipe est totalement autonome.
14:07 On a un partenaire en commun, qui est FDJ,
14:11 mais ensuite, on est vraiment deux entreprises différentes,
14:13 deux entités différentes.
14:14 Après, forcément, on mutualise sur certaines choses.
14:17 On peut s'aider aussi au niveau de la performance,
14:21 des choses un peu techniques,
14:23 mais au niveau du matériel aussi,
14:24 il y a des choses qui sont un peu en commun.
14:26 Mais sinon, on est vraiment deux entreprises différentes.
14:28 - On en parlait avec les amis de la Coupe du monde de football,
14:31 Laura Georges et Xavier Domergue précédemment,
14:34 avec cet envol du sport féminin.
14:37 Médiatiquement, ce Tour de France féminin,
14:39 le retour du Tour de France féminin,
14:41 change toute la donne pour le cyclisme au féminin ?
14:44 - Oui, on l'a vu l'année dernière.
14:46 Déjà, il y a deux ans, il y avait eu Paris-Roubaix,
14:48 ça avait déjà été un événement pour le cyclisme féminin.
14:51 On avait vu un peu renaître,
14:53 les gens ont découvert,
14:55 ou même ont redécouvert le cyclisme féminin d'une autre manière.
14:58 L'année dernière, le Tour de France, ça a été un gros succès.
15:02 Et les gens, maintenant, connaissent un peu plus le cyclisme féminin,
15:06 c'est en train de rentrer un peu plus dans les mœurs.
15:08 C'est pareil, les sponsors s'intéressent au cyclisme féminin,
15:11 donc en fait, c'est un cercle vicieux.
15:13 Et évidemment, après demain, le Tour commence,
15:19 et ça va être encore une grande fête.
15:20 - Bon, on vous souhaite plein de réussites.
15:22 Alors, vous savez, Emmanuel, notamment moi,
15:24 à titre personnel, je suis toujours un peu cocardier,
15:27 donc à fond pour les Françaises,
15:29 et puis notamment pour votre équipe française,
15:31 parce qu'on l'a vu, même si c'est un étranger
15:33 qui gagne pour une équipe française, ça marque aussi.
15:36 Emmanuel Merleau, vous êtes confiante ?
15:38 - Confiante, on verra.
15:41 Le niveau est très relevé, mais bon,
15:43 on peut aller chercher des belles choses,
15:45 et j'en suis sûre que ça va bien marcher.
15:47 - Allez, on croise les doigts.
15:48 Merci à vous, et on vous rappellera, bien sûr,
15:50 parce que sur Sud Radio, nous suivrons...
15:52 C'est obligé, je me suis engagé.
15:54 Nous suivrons ce Tour féminin.
15:56 Merci, allez, tout de suite.
15:58 - Merci.
15:59 - Merci Emmanuel Merleau.
16:00 Tout de suite, la question des Jeux olympiques et paralympiques.
16:04 Les vraies voix Sud Radio.
16:06 - Nous recevons André Klarsfeld,
16:09 qui est vice-président d'Andrioukla,
16:11 qui est l'association pour l'Ukraine,
16:13 pour leur liberté et la nôtre,
16:15 contre la participation des athlètes russes
16:17 aux JO de Paris,
16:19 JO et Jeux paralympiques également.
16:21 Bonsoir André Klarsfeld.
16:23 - Bonsoir.
16:25 Je vais juste corriger tout de suite,
16:27 le nom de l'association, c'est pas Andrioukla,
16:29 mais c'est pour l'Ukraine, pour leur liberté.
16:31 - Oui, c'est ce que j'ai cité à paix,
16:33 mais alors après, oui, on oublie Andrioukla,
16:35 mais j'avais bien cité, pour leur liberté et pour la nôtre.
16:39 Voilà.
16:40 Paris 2024, il n'y a pas encore de décision prise,
16:45 même si le CIO va inviter officiellement 203 pays,
16:49 sans que la Russie et la Biélorussie ne soient invitées pour l'instant.
16:52 Mais vous, vous combattez ?
16:54 - Oui, on a vraiment creusé la question en détail,
16:59 parce que c'est une question complexe.
17:01 Quand on en parle à la plupart des gens,
17:03 ils ont tendance à spontanément dire,
17:06 bon, les sportifs, c'est les sportifs,
17:08 qu'est-ce qu'ils ont à voir là-dedans ?
17:10 Et en fait, si on creuse un petit peu,
17:13 et nous on a creusé même beaucoup,
17:14 on s'aperçoit qu'il y a des liens vraiment consubstantiels
17:17 entre le sport et le régime.
17:19 Et donc, même les sportifs qui ne sont pas militaires ou policiers,
17:24 c'est une minorité, soulignons-le.
17:27 En Russie, plus de la moitié des médaillés olympiques en 2021 à Tokyo
17:32 étaient policiers ou militaires.
17:34 Et si on ajoute tous ceux qui se sont exprimés en faveur de la guerre en Ukraine,
17:39 on arrive à plus de 80% de médaillés olympiques à Tokyo
17:43 qui sont compromis avec le régime.
17:44 Donc, il y a vraiment un lien consubstantiel entre régime et sport en Russie.
17:49 - Bon, alors essayons d'étager, on va dire, la démarche que vous menez.
17:53 Il est clair que tout sport collectif est inconcevable,
17:56 puisque forcément, même si c'est sous bannière neutre,
17:59 l'équipe nationale restera la Russie ou la Biélorussie.
18:02 Mettons de côté donc ces sports collectifs.
18:04 Concernant les sports individuels, il y a possibilité que certains s'engagent
18:09 sous bannière neutre.
18:11 Vous, vous dites non catégoriquement ou vous laissez une possibilité ?
18:15 - Oui, naturellement, il y a quelques sportifs russes et biélorusses
18:21 qui ont eu le courage, et il faut reconnaître qu'il en faut,
18:25 de s'opposer à la guerre, à l'invasion de l'Ukraine.
18:29 Pour la plupart, ceux qui l'ont fait, d'ailleurs, ne vivent plus dans leur pays.
18:34 Ils se sont exilés.
18:35 Donc, tous ceux-là, bien sûr, ils auraient leur place.
18:38 Ils ont toutes leur place, même, aux Jeux olympiques,
18:41 parce qu'ils représentent la défense des valeurs olympiques.
18:44 C'est eux qui défendent les valeurs olympiques.
18:46 Ce n'est pas les sportifs compromis avec le régime,
18:48 ou en tout cas ceux qui sont mis en avant par le régime,
18:51 quelles que soient leurs affiliations par ailleurs.
18:55 - Alors, vous avez écrit aux 28 fédérations olympiques françaises
18:59 pour les solliciter sur leur position.
19:01 Qu'ont-ils répondu, si toutefois ils l'ont fait ?
19:04 - Alors, je ne vous cache pas qu'on est un petit peu déçus.
19:07 Pour l'instant, on n'a reçu que deux réponses
19:09 à nos 28 courriers doublés de mails.
19:12 Et on est en train de les relancer par téléphone et par mail.
19:15 Donc, les deux réponses très positives, pour nous,
19:18 sont celles de la fédération française de badminton,
19:20 et celles de la fédération française de natation.
19:22 Elles se sont clairement exprimées contre la venue
19:25 des sportifs russes et biélorusses au JO en 2024.
19:28 Avec, là encore, évidemment, le bémol, la nuance
19:33 que ceux que les sportifs qui sont exilés politiques
19:36 ou qui se sont opposés à l'invasion, bien sûr, seraient les bienvenus.
19:41 - Bien sûr. Bon, cette question maintenant du calendrier,
19:45 parce que nous sommes à un an.
19:47 Cette semaine, nous fêtons le 26 juillet.
19:49 Les un an avant ces Jeux, les qualifications dans certains sports
19:54 ont commencé, c'est-à-dire que ceux qui veulent aller au JO
19:57 sont obligés d'avoir des quotas et de passer.
19:59 Donc, ça commence maintenant.
20:00 Donc, il faut une réponse rapide.
20:02 Donc, est-ce que vous avez aujourd'hui des gages précis
20:06 de la part du comité international olympique ?
20:10 - Non. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le comité international olympique
20:14 traîne les pieds au maximum pour prendre une décision claire.
20:18 Alors qu'il l'avait tranchée très rapidement après l'invasion en février 2022.
20:24 Il avait recommandé quasi immédiatement la suspension de la participation
20:29 des athlètes russes et biélorusses de toutes les compétitions internationales.
20:33 Donc, on ne comprend pas très bien pourquoi il est revenu
20:35 sur cette recommandation de février 2022
20:38 et pourquoi il tarde tant à s'exprimer de façon claire
20:43 sur la participation au JO l'année prochaine.
20:46 Donc, on souhaite vraiment qu'il prenne position le plus vite possible
20:50 parce qu'en effet, ça entretient la confusion, ça entretient le chaos.
20:53 C'est dommageable pour les sportifs qui ne savent pas à quoi s'en tenir.
20:56 Ils sont qualifiés, mais est-ce que leur qualification va leur permettre de venir à Paris ?
21:00 Enfin, c'est vraiment très compliqué.
21:02 - Il est urgent de trancher. OK.
21:04 Nous suivrons le dossier et avec vous, notamment André Klarsfeld sur Sud Radio.
21:09 Je rappelle, vous êtes le vice-président de l'association Pur l'Ukraine
21:12 pour leur liberté et la nôtre.
21:14 Merci à vous de nous avoir éclairés sur cette question.
21:17 Encore une fois, nous suivrons tout cela.
21:19 Dans un instant, c'est le spécial Tour de France.
21:22 Nous approchons du verdict.
21:24 Nos consultants Vincent Bartheau, Pascal Chanteur sont là, des invités prestigieux.
21:28 Vincent Lavenu, le manager de l'équipe AG2R Citroën et Bernard Thévenet,
21:32 l'ancien double vainqueur du Tour de France.
21:35 Bernard Thévenet, c'était 75-77.
21:37 Bernard Hinault, c'était un peu après, de 78 jusqu'à 85.
21:40 Allez, à tout de suite.
21:41 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel.
21:46 C'est l'heure de faire le point sur le Tour de France.
21:50 Et oui, on s'approche de la fin.
21:52 Demain, il y aura la grande étape dans les Vosges,
21:54 où le classement général se figera.
21:57 Et puis après, bien sûr, il y aura ce grand défilé sur les Champs-Elysées,
22:00 avec toutefois quand même une explication entre les meilleurs sprinteurs.
22:05 Des sprinteurs qui ont eu des soucis ces deux dernières étapes,
22:09 avec notamment aujourd'hui, une nouvelle fois, le coup de l'échapper qui va au bout.
22:14 Nous en parlons avec Pascal Chanteur et Vincent Bartho, nos deux consultants.
22:19 Bonsoir messieurs.
22:20 - Bonsoir. - Bonsoir à toutes et tous.
22:22 - Alors, qui a été le plus rapide ? Je crois que c'est Vincent.
22:24 Une nouvelle fois, ça a été Vincent le plus rapide, c'est ce qu'il va dire.
22:26 Vincent Bartho, non ?
22:28 - Oui, ça n'a pas grande importance. On est la même équipe.
22:31 De toute façon, même si c'est Pascal qui gagne, c'est bien.
22:34 - Bon, très bien.
22:35 Bon, messieurs, 19e étape du Tour de France.
22:38 Aujourd'hui, Moiran, Montagne, Poligny, 172 km, 800.
22:42 C'est comme si, Vincent Bartho, on avait retrouvé les grandes heures de la stratégie inattendue.
22:49 Les sprinteurs n'ont pas la main, c'est clair.
22:52 - Ça n'a pas été évident, forcément. Ça n'a pas été évident.
22:55 Ça a été une étape très rapide, 49 de moyenne sur toute l'étape.
22:59 C'est incroyable.
23:00 Et c'est vrai que l'échapper a eu du mal à partir.
23:04 Et puis à un moment, c'est sorti.
23:06 Il y avait quand même Jasper Philipsen dans le coup.
23:11 Mais le final était quand même un peu compliqué pour les purs sprinteurs.
23:14 Et il y a quelques coureurs, les trois, qui ont réussi à sortir à une quinzaine de kilomètres.
23:19 Et après, ça a été compliqué derrière.
23:21 - Ce qui est quand même complètement fou, Pascal Chanteur, c'est que nous avions,
23:26 Vincent vient de le dire, le maillot vert Jasper Philipsen qui était dans une contre-attaque.
23:33 Il y avait Alain Philippe, il y avait Christophe Laporte, il y avait aussi Van Der Poel.
23:40 C'était un scénario complètement fou encore aujourd'hui, Pascal.
23:44 - Troisième semaine de Grand Tour où des coureurs sont capables de faire face
23:51 à un groupe d'autres coureurs de grands renoms.
23:55 Et c'est la fraîcheur qui fait la différence.
23:59 Et on a pu voir que ces trois coureurs ont su mener à bien leur échapper
24:05 en faisant un bras de fer de plusieurs dizaines de kilomètres
24:08 avec ces huit hommes en contre-attaque.
24:11 - C'était vraiment un super scénario.
24:13 Messieurs, nos consultants, nous avons un invité d'honneur.
24:16 Nous recevons le manager de l'équipe AG2R Citroën, Vincent Bavenu.
24:20 Alors c'est le principe du Tour de France, tout le monde rentre dans les hôtels.
24:23 Bonsoir Vincent, vous êtes encore dans le bus, c'est ça ?
24:26 - Exactement, si vous entendez un petit fond, c'est qu'on est à l'arrière du bus
24:30 et le moteur du bus ronronne.
24:33 - Très bien Vincent, merci.
24:35 En tout cas, on voulait célébrer avec vous une nouvelle fois le bon coup de votre équipe.
24:41 Félix Gall, l'Autrichien qui remporte l'état prenne au col de la Lose,
24:46 qui est à deux, trois petits points du maillot de meilleur grimpeur,
24:50 qui est dans le top 10.
24:52 Vous étiez quasiment inespéré à la fin de la deuxième semaine.
24:58 - Oui, c'est vrai qu'on sait très bien que le Tour de France ça dure trois semaines
25:02 et que les sensations de la première semaine ne sont pas forcément les mêmes que celles de la troisième.
25:06 En l'occurrence, on savait que Félix était un garçon qui avait du talent.
25:10 Il nous l'avait montré déjà l'année dernière sur certaines époques,
25:14 sur le Tour du Pays Basque, sur le Tour des Alpes, et cette année encore,
25:17 sur le Tour des Alpes, il a renouvelé, et surtout sur le Tour de Suisse.
25:20 Donc on savait que le garçon avait du talent.
25:22 Maintenant, de là à imaginer qu'il pouvait jouer à ce niveau-là, c'était peut-être osé.
25:27 On ne lui avait pas mis de pression au départ, on ne voulait pas le considérer comme co-leader
25:32 pour ne pas lui mettre de pression, c'est un néophyte sur le Tour de France.
25:35 Mais finalement, au cours du Tour, Ben O'Connor n'étant pas super,
25:40 c'est lui qui a substitué ce rôle de re-leader et il le tient à merveille jusqu'à là.
25:44 - Et c'est une victoire pour une équipe française.
25:47 Vincent, vous avez un profil atypique, vous êtes un homme admirable,
25:51 vous étiez bon coureur professionnel, mais on va dire pas dans l'étape.
25:55 Un jour, vous arrivez, vous finissez votre carrière, vous montez une équipe,
25:58 Vanier, Mur, Chazal, on dit "mais qu'est-ce que c'est que ce gars, ça fait plus de 20 ans que ça dure".
26:03 Vous avez, avec Romain Bardet, avec Jean-Christophe Perrault,
26:07 obtenu des podiums sur le Tour de France.
26:09 Vous avez, chaque année, fait des coups ces derniers temps,
26:12 alors vous n'aviez pas forcément le favori, je pense avec Bob Jungels,
26:15 et puis également avec Ben O'Connor.
26:18 C'est quoi, vous avez un truc en plus pour être capable de marquer des esprits sur un Tour de France ?
26:23 C'est l'expérience qui compte ?
26:25 - Je pense que c'est un savoir-faire de toute l'équipe, tout simplement,
26:28 ça ne revient pas qu'à moi, c'est une conjonction d'expertise
26:33 qui est mise en place avec la direction sportive, avec les entraîneurs,
26:37 avec toute l'équipe qui travaille à 100%,
26:40 avec toute l'anticipation que l'on met aussi sur le travail du Tour de France.
26:44 On a un véritable sauvage-fer, on n'est pas les meilleurs du monde,
26:48 mais on arrive quand même à sortir notre épingle du jeu chaque année,
26:53 et puis c'était le cas notamment ces quatre dernières années,
26:56 on a remporté une étape avec Lance Péters, avec Ben O'Connor,
26:59 avec Bob Jungels ces dernières années, puis cette année avec Félix Gall.
27:02 Effectivement, c'était une surprise,
27:04 mais ça dénote que le travail est fièrement réalisé par l'ensemble de l'équipe.
27:07 - Et alors demain, et c'est ma dernière question,
27:10 demain c'est le grand jour, les Vosges,
27:12 il y a des points à aller chercher pour le maillot de meilleur grimpeur,
27:15 c'est tout pour ça pour Félix Gall demain ?
27:18 - Actuellement je suis avec les directeurs sportifs à l'arrière du Vosges,
27:22 avec Nicolas Guillet et Julien Jourdy,
27:24 et c'est l'une des questions qui nous paroient,
27:26 c'est de savoir qu'est-ce qu'on va faire avec ces points.
27:28 Ce qu'on peut imaginer, c'est que Ciccone ne va pas nous donner le maillot,
27:32 il va lui mettre tous ses atouts dans son jeu,
27:37 je pense en cherchant à obtenir sur les premiers grimpeurs
27:41 tous les points possibles,
27:43 donc il va aller de l'avant, il va provoquer,
27:45 en plus c'est un garçon qui est hyper punchy,
27:47 qui est capable de faire des différences,
27:49 il a un peu du mal ensuite sur la journée quand il y a de l'endurance,
27:53 mais sur les premiers calls il va vraiment extrêmement bien le chute,
27:56 donc nous on va essayer de contredire sa stratégie,
27:59 de mettre des garçons aussi à l'avant,
28:02 par contre le dilemme que l'on a c'est de savoir...
28:05 - Vous défendez le top 10 aussi ?
28:07 - Oui, c'est-à-dire que non seulement il y a le top 10,
28:10 mais aussi éventuellement la victoire d'étape,
28:12 donc si on jette toute notre énergie dans la bataille au départ,
28:16 pour ces points qui ne sont pas forcément faciles à gagner,
28:20 et puis derrière Félix Gall explose complètement,
28:23 on ne fera pas forcément une bonne...
28:25 On est en train de phosphorer avec les députés sportifs
28:27 sur la stratégie qu'on a mis en place,
28:29 en sachant que les autres vont le faire aussi,
28:31 et puis je pense qu'il y a une autre donnée qui sera importante,
28:34 c'est qu'on pense que Vingegaard n'a pas gagné d'étape
28:38 en dehors du contrôle à montre,
28:40 et qu'à notre avis, il aura fort envie d'aller remporter cette étape
28:44 en levant les bras sur une étape de montagne.
28:46 - Et ça lui fera marquer des points pour le maillot de meilleur grimpeur,
28:48 et ça pourrait être lui qui le remporte.
28:50 - Voilà, exactement. Donc il y a tout ça à mettre en musique
28:53 pour essayer de trouver la bonne stratégie
28:56 et d'avoir les bonnes jambes au bon moment.
28:58 - Et bien vous voyez Vincent, en deux minutes,
28:59 vous venez d'expliquer à tous les auditeurs de Sud Radio
29:01 pourquoi tactiquement le vélo est un sport formidable.
29:05 On croise les doigts pour vous Vincent Lavenu, merci.
29:07 - Merci.
29:09 - Bon retour à l'hôtel dans votre bus,
29:11 vous saluez pour moi l'ami Julien Jurdy
29:13 qui est un des meilleurs directeurs sportifs français aujourd'hui.
29:16 Voilà, merci.
29:17 - Merci à vous.
29:19 - Merci Vincent. Bon, Pascal Chanteur, vous avez été l'un des coureurs
29:22 de Vincent Lavenu justement.
29:24 On voit bien toute la spécificité,
29:27 ça fausse fort comme dit Vincent Lavenu,
29:29 parce que rien n'est facile dans la stratégie.
29:32 - Non, non, rien n'est facile.
29:34 Il y a des choses à mettre en place sur plusieurs sujets dans l'équipe,
29:42 que ça soit les grimpeurs, que ça soit la victoire d'étape
29:45 ou le classement général sur un même homme.
29:47 Donc ça fait beaucoup de choses et des fois,
29:49 il faut être capable de faire l'impasse sur certaines choses
29:52 pour pouvoir gagner gros.
29:54 Donc je fais confiance à Vincent et à Julien.
29:57 Et puis pour revenir sur Vincent et le parcours de Vincent,
29:59 c'est un passionné, c'est un travailleur, c'est un amoureux du vélo.
30:03 Moi, je le côtoie depuis pratiquement 30 ans
30:06 et c'est quelqu'un qui a toujours eu ce fil de carrière
30:12 qui est d'abord l'amour de ce sport.
30:14 - Oui, parce que ce sport, c'est aussi une succession d'aventures humaines
30:19 et aussi de projets menés par des hommes,
30:22 parce que, on le sait, quand vous montez une équipe cycliste,
30:26 il n'y a que des sponsors, parce que le cyclisme est un sport gratuit.
30:29 Bon, alors Vincent Barthod et Pascal Chanteur,
30:32 nos consultants.
30:33 Bon, intéressons-nous aux Français.
30:34 On vient de parler des équipes françaises.
30:36 David Goddue, lui aussi, vise le top 10.
30:39 Est-ce que sur cet enjeu, il y a possibilité même de faire encore mieux
30:45 pour David Goddue qui est 9e ?
30:47 Il y a des écarts à faire, Vincent Barthod.
30:49 Cette étape, demain, pour David Goddue, ça peut amener jusqu'à quoi ?
30:53 - Moi, je voulais juste dire un mot sur Vincent Lavenu.
30:58 Je me dépêche, c'est vraiment un mec que j'admire
31:00 parce que c'est lui qui s'est débrouillé tout seul.
31:03 Il est modeste quand il parle, mais c'est le mec qui a réussi à faire...
31:08 Moi, j'ai couru avec lui un peu, j'ai fait les six jours,
31:10 je le connais aussi en tant que coureur,
31:11 et c'est vraiment un mec qui a bien réussi,
31:13 et j'en suis fier de lui.
31:15 - Bon, alors sur David Goddue...
31:16 - Le petit Goddue, non, il ne pourra rester qu'à la 10e place.
31:21 C'est déjà pas mal, ce n'est pas l'objectif fixé au départ,
31:25 parce qu'il voulait un podium,
31:26 mais il y a trop d'écarts par rapport au 9e,
31:29 et lui, 10e, donc non, il ne pourra pas espérer faire mieux.
31:33 - Vincent, vous n'êtes pas du genre à garder votre langue dans votre poche,
31:36 Vincent, on vous connaît.
31:37 Est-ce qu'il est satisfaisant, le bilan d'ensemble des coureurs français sur ce Tour ?
31:42 - Non, non, non, il n'est pas forcément satisfaisant.
31:46 Heureusement qu'on a une victoire avec le petit Victor Laffey de la Cofidis.
31:49 C'est vrai qu'on attendait plus un peu de David Goddue
31:53 puisqu'il sortait d'une 4e position l'an dernier sur le Tour de France.
31:57 Nous, on savait qu'il allait être juste,
32:01 parce que forcément, il sortait aussi du Giro,
32:03 et qu'il arrivait à un certain âge,
32:05 et puis ça devient un peu compliqué, on sait que c'est sa dernière année.
32:08 Le petit Martin de la Cofidis, pareil,
32:11 il arrivait à faire des 7, 8, 9e places sur le Tour de France,
32:15 mais ce n'est pas forcément décevant,
32:19 parce que c'est un sport qui est difficile,
32:21 et il y a beaucoup de coureurs au départ, il n'y a qu'un vainqueur.
32:24 Mais on attendait mieux sûrement de Goddue,
32:27 non seulement d'approcher du podium,
32:29 mais de rivaliser un peu plus avec les meilleurs.
32:32 Mais on a vu que c'était très compliqué.
32:34 - Pascal Chanteur, rappelons-le,
32:36 vous êtes à la tête du syndicat des coureurs français,
32:39 vous parlez beaucoup avec ces français.
32:42 Quel est le sentiment général ?
32:44 Est-ce qu'il y a un sentiment de déception, d'impuissance,
32:48 ou alors de fatalité sur ces résultats ?
32:52 - Non, pour l'instant, je n'ai pas pu discuter avec eux
32:56 sur un point à faire sur le Tour de France,
32:59 ils sont dans leur course.
33:01 Par contre, il est clair que le regard
33:04 que l'on peut avoir de ce Tour de France,
33:06 il est très mitigé.
33:07 Ce qui ne veut pas dire que les français n'étaient pas présents.
33:10 Ils ont manqué certainement de quelques pourcentages
33:14 pour pouvoir jouer la victoire dans des étapes,
33:17 que ce soit Julien Alaphilippe
33:19 qui a été constamment à l'attaque
33:22 et qui n'a jamais su trouver l'ouverture,
33:25 et qui lui a manqué aussi ce fameux pourcentage
33:29 qui fait la différence dans un final de course,
33:32 et puis après Thibaut Pinot qui peut-être aussi...
33:35 - Demain, Thibaut Pinot, chez lui,
33:37 peut gagner sa dernière étape de montagne
33:39 avant de... ça, ça serait la plus belle histoire.
33:41 C'est-à-dire que si on fait l'émission demain soir,
33:43 je vous pose la question, messieurs,
33:45 et s'il gagne demain Thibaut Pinot,
33:47 ça va être un tour formidable, c'est ça Pascal ?
33:49 - Oui, tout à fait.
33:51 Tu as bien résumé Frédéric,
33:53 c'est ce qui prouve que tu connais bien le vélo,
33:55 et des fois il faut peu de choses
33:58 pour changer la donne,
34:00 et on l'a vu pas si tard qu'hier
34:03 avec l'équipe Quick-Step Soudal,
34:06 où ils allaient pratiquement rentrer avec rien dans l'escarcelle.
34:11 Les médias et les observateurs du cyclisme
34:15 disaient que ça allait être un tour très très très mauvais pour eux,
34:19 et tout compte fait, en l'espace de deux jours,
34:22 ils ont failli ramasser le jackpot.
34:25 - Hum.
34:27 - Donc on attend la mémoire des Français.
34:29 - Oui, Vincent, oui, Vincent Bartheau ?
34:31 - Oui, non non, ça sera difficile quand même pour le petit Pinot,
34:34 faut pas croire, voilà,
34:36 il y a jamais rien d'impossible,
34:38 mais non non, il est fatigué,
34:41 il est très fatigué, donc non non,
34:44 il n'aura rien à traiter dans la course.
34:47 - Moi j'y crois.
34:49 Vincent, on se dit un restaurant là-dessus.
34:51 - D'accord. Mais ouais, mais un bon, hein.
34:54 - Vincent, je peux pas vous emmener n'importe où,
34:56 vous êtes un cadeau, enfin.
34:58 Le vainqueur de l'étape du bicentenaire,
35:01 le 14 juillet 1989 à Marseille, ça ne s'invente pas.
35:04 Bon, Vincent Bartheau, Pascal Chanteur,
35:07 nos deux consultants Sud Radio Tour de France,
35:10 vous restez avec nous, dans un instant nous accueillons
35:13 la légende Bernard Thévenet,
35:15 vainqueur du Tour de France 75-77.
35:17 L'autre grand champion de ces années 70,
35:21 il y avait Eddy Merckx et puis il y avait Bernard Thévenet,
35:23 sauf que c'est Bernard Thévenet qui a fait tomber
35:25 Eddy Merckx en 75.
35:27 Allez, à tout de suite.
35:29 - Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Bradel.
35:33 - Nous sommes avec les grands acteurs du Tour de France,
35:40 parce que le Tour de France se termine
35:42 et que dimanche nous saurons que
35:46 Jonas Vingegaard a gagné.
35:48 Bon, a priori, on en est pratiquement sûr,
35:50 nos deux consultants Vincent Bartheau et Pascal Chanteur
35:53 vont nous le confirmer.
35:54 Dans un instant, Bernard Thévenet,
35:56 qui va quitter une réception où il se trouve,
35:58 il nous l'a dit, il nous retrouve dans un instant.
36:01 Vincent Bartheau, est-ce que ce Tour de France
36:05 est peut-être le plus dur de ce siècle,
36:08 comprenez, depuis 2001 ?
36:10 Tout le monde le dit, ça a été d'une difficulté incroyable,
36:14 ce Tour de France.
36:15 - Oui, alors c'est toujours difficile, un Tour de France,
36:17 on a beau l'aborder dans n'importe quel sens,
36:19 mais celui de cette année, il est vraiment difficile,
36:22 non seulement par la topographie,
36:25 qui fait que dès le départ, dans les Pays-Basques,
36:27 ça a été tout de suite très dur,
36:28 on a abordé la montagne tout de suite,
36:30 et puis surtout, il y a eu un facteur à ne pas négliger,
36:32 ça a été la chaleur incroyable,
36:34 la chaleur qui était non seulement très très lourde,
36:37 donc les coureurs en ont souffert beaucoup,
36:39 et c'est vrai qu'il y a eu des moyennes
36:42 vraiment toujours très élevées,
36:43 mais il a fallu être au top,
36:45 en ce qui concerne les leaders du Tour,
36:46 il a fallu être au top tout de suite,
36:47 et c'est ce qui a rendu le Tour de France difficile,
36:50 parce qu'on n'a pas eu cette petite semaine,
36:51 cette première semaine de temporisation,
36:53 c'est parti à fond dès le début,
36:55 et puis après, quand on a quitté un petit peu
36:59 les Pyrénées et puis les Alpes,
37:01 ça a été un peu des étapes pour des punchers,
37:03 des baroudeurs, et ce qui fait que ça a rendu
37:05 encore la course difficile,
37:06 et voilà, on va arriver à Paris vraiment très très fatigué.
37:10 - Est-ce bien raisonnable, Pascal Chanteur,
37:12 une telle carte 2 du Tour de France ?
37:15 - Mais non, mais raisonnable,
37:17 ils ont respecté les obligations
37:20 qui font partie des règlements UCI,
37:23 donc par rapport à ça,
37:24 et là je parle de la topographie,
37:26 des dénivelés et des longueurs des étapes,
37:30 après c'est vrai, j'ai fait la réflexion il y a deux jours,
37:34 j'ai l'impression d'avoir fait de la montagne
37:37 pendant trois semaines,
37:38 et hier c'était la seule étape,
37:42 enfin l'une des deux étapes qui étaient les plus plates,
37:45 à part, sans parler des Champs-Elysées,
37:48 mais aujourd'hui encore,
37:50 quand on voit la moyenne de 49,30,
37:52 où il n'y avait pas un mètre de plat,
37:54 pas un mètre de droit,
37:55 et c'était difficile tout au long de la journée,
37:57 il est vrai que de voir des moyennes
38:01 telles que celles-là,
38:02 c'est impressionnant,
38:04 mais encore une fois,
38:05 les coureurs sont préparés pour ces incroyables homogénéités
38:10 et performances entre les coureurs aujourd'hui.
38:12 Le fait d'être préparés comme ils le sont,
38:15 font que les moyennes sont incroyables.
38:17 - Pascal Chanteur, il y a eu un Tour de France
38:20 qui en termes d'organisation,
38:22 et c'est assez rare pour le souligner,
38:24 a été critiqué,
38:25 avec notamment ces motos bloquées dans les ascensions,
38:29 est-ce que les coureurs se sont plaints de cette organisation ?
38:34 D'aucuns disent qu'il y a trop de motos, trop de voitures ?
38:37 - Non, du tout.
38:39 Du tout, comme vous le savez,
38:41 je suis représentant des coureurs sur le Tour de France,
38:45 à aucun moment, ils n'en ont fait la remarque.
38:49 Par contre, moi en tant que représentant,
38:52 j'ai bien pris note des situations
38:55 qui sont très critiquables,
38:58 et en l'occurrence, celle du col de la Lône,
39:02 parce qu'il est clair que ce jour-là,
39:04 si le maillot jaune se joue à quelques secondes,
39:07 eh bien, toute la donne peut changer.
39:11 Et là, ça devient un véritable scandale,
39:16 et à partir de là,
39:18 il faut qu'on travaille avec l'organisation sur ce sujet.
39:22 - Bon, alors nous avons Bernard Thévenet.
39:24 Bonsoir Bernard !
39:26 - Bonsoir Frédéric, bonsoir tout le monde !
39:28 - Bonsoir Bernard !
39:30 - Ça fait plaisir à Vincent Bartho et Pascal Chanteur
39:34 qui sont contents de vous avoir, hein Bernard ?
39:36 - Bah oui, bonjour à eux aussi !
39:38 - Bonsoir !
39:40 - Bernard, est-ce qu'en présence de Vingegaard,
39:44 on a un champion qui est comparable à un Eddy Merckx,
39:47 celui que vous avez fait tomber,
39:50 dans le sens sportif du terme, en 1975 ?
39:53 Est-ce que Vingegaard, c'est de la trempe
39:56 de ces immenses grands vainqueurs du Tour de France ?
39:59 - De la trempe des vainqueurs du Tour de France, peut-être,
40:02 mais de la trempe d'Eddy Merckx, non,
40:04 parce que maintenant, un coureur ne peut plus être
40:06 comme était Eddy Merckx, un coureur,
40:08 ne peut plus gagner des courses
40:10 du mois de février jusqu'à la fin de l'année.
40:12 - Ouais.
40:14 - Parce que leurs objectifs sont beaucoup plus ciblés,
40:18 et c'est impossible à eux de gagner toute l'année.
40:22 Par contre, c'est quand même un sacré champion,
40:25 parce qu'il démontre de bonnes qualités de résistance,
40:28 il finit toujours très bien le Tour de France, Vingegaard.
40:32 Il a toujours bien les dernières...
40:34 Enfin, ces deux dernières...
40:36 ces trois dernières années, même,
40:37 puisque maintenant aussi, il est très fort.
40:39 Moi, je trouve qu'il est très fort dans la troisième semaine,
40:41 et c'est ce qui est le plus important dans le Tour de France.
40:43 - Par rapport à ce que vous dites sur Eddy Merckx,
40:45 capable de gagner de février jusqu'à octobre,
40:48 en fait, Tadej Pogacar avait ce profil d'Eddy Merckx,
40:51 on l'appelait le nouvel Eddy Merckx,
40:53 et Tadej Pogacar, ça fait deux années qu'il plie face à Vingegaard.
40:57 Est-ce que ça veut dire que Pogacar,
40:59 s'il veut être un vainqueur du Tour de France,
41:01 ne doit pas faire du Eddy Merckx,
41:02 mais plus du Miguel Indurain, par exemple ?
41:05 - C'est difficile à dire, parce que...
41:09 je pense qu'avec les méthodes d'entraînement modernes,
41:12 un coureur peut être en bonne condition physique
41:14 à Paris-Nice et dans, comment on va dire,
41:17 les courses comme ça,
41:19 et après, il peut avoir une période de récupération.
41:22 Cette année, pour Pogacar,
41:24 la préparation pour le Tour a été très très compliquée,
41:28 parce qu'il a été accidenté à Liège-Bastogne-Liège,
41:31 et je ne sais pas si ses méthodes d'entraînement
41:37 ont été très très bonnes,
41:39 mais j'ai l'impression qu'il est peut-être revenu un petit peu trop vite,
41:42 et que les charges de travail qu'il a dû effectuer à l'entraînement,
41:44 et puis tout ce qu'il a fait depuis le départ du Tour,
41:47 c'était peut-être un petit peu trop,
41:48 et c'est pour ça qu'il est fini fatigué comme ça.
41:51 Mais bon, je ne suis pas son entraîneur,
41:53 je ne sais pas exactement ses données,
41:55 mais ça me paraît plutôt un concours de circonstances
42:01 qui font que c'était difficile pour lui d'arriver au Tour de France,
42:04 parce qu'il fallait évidemment faire des charges de travail énormes
42:07 pour arriver en bonne condition physique,
42:08 et d'enchaîner tout de suite le Tour de France derrière.
42:11 - Bernard Thévenet, vous faites aujourd'hui partie
42:14 de l'organisation du Tour de France,
42:16 enfin vous n'êtes pas organisateur en tant que tel,
42:18 mais vous êtes l'un de ces coureurs de légende.
42:23 Racontez-nous ce que vous faites exactement,
42:26 vous êtes là comme le super VIP du Tour de France.
42:30 - J'ai un titre d'ambassadeur,
42:33 en réalité c'est une relation publique,
42:36 c'est-à-dire que j'ai une voiture, un pilote,
42:39 et j'emmène tous les jours deux invités
42:41 pour leur montrer la course,
42:43 leur expliquer la tactique des coureurs,
42:45 et aussi leur montrer les à-côtés.
42:47 Et puis je suis chargé de remettre des cadeaux,
42:51 notamment des maillots et des profils d'étape
42:54 aux élus matin et soir.
42:56 - Alors c'est ce rôle d'ambassadeur qui est important,
42:59 parce que bon, évidemment,
43:00 là maintenant on est habitué dans le cyclisme,
43:02 il y a beaucoup de questions sur des superbes performances.
43:05 Est-ce que ces invités souvent vous posent des questions
43:07 sur comment est-ce possible pour Vingegaard ?
43:10 C'est vrai que Jonas Vingegaard fait beaucoup causer,
43:13 il atteint des performances qui vous surprennent ou pas, vous ?
43:17 - Écoutez, j'ai vu des performances largement supérieures
43:22 à ce qu'a fait Vingegaard l'autre jour.
43:24 Je sais toujours l'envolée d'Ocania dans Ancien Merlet,
43:28 quand il s'est mis à 10 minutes,
43:30 et qu'on était à fond derrière, on n'avait pas le rattrapé.
43:33 Il y a eu la performance d'Eddie Merckx dans les Pyrénées en 69,
43:38 quand il met tout le monde à quart d'heure.
43:40 Il y a une année dans le Dauphiné, on s'est un peu énervé avec Ocania,
43:44 on a mis le troisième à 9 minutes et le quatrième à 20 minutes.
43:47 Donc c'est une performance, comment dire, exceptionnelle,
43:54 mais moi je trouve que ça reste humain, c'est une performance humaine.
44:01 - Oui, c'est ça dans le rapport de force.
44:03 Bon, Bernard Thévenet, merci beaucoup.
44:05 Quel bonheur de vous entendre parler d'Ocania, de Merckx,
44:08 que vous avez défié.
44:09 Bernard, on vous laisse ce dernier week-end profiter de ce Tour de France.
44:14 Vous savez que vous êtes mon idole d'enfance,
44:17 alors merci encore d'avoir été avec nous sur Sud Radio.
44:21 Je vous laisse à votre réception, Bernard Thévenet, vous êtes ambassadeur.
44:24 - Merci, voilà, voilà.
44:26 En tout cas, merci à tous les coureurs de ce Tour de France,
44:28 parce qu'ils nous ont vraiment offert un spectacle magnifique cette année.
44:31 - Merci à vous.
44:32 Allez, avec Vincent Bartho et Pascal Chanteur pour terminer.
44:36 Vincent Bartho, quand on parle finalement de ces gros écarts
44:41 entre les différents coureurs, c'est vrai que c'est souvent arrivé.
44:44 Maintenant, c'est sûr, c'est sur les moyennes,
44:46 sur les comparaisons de performance avec les Armstrong et compagnie.
44:50 C'est vraiment si important que cela, l'évolution du matériel,
44:53 comme il est dit, pour ces avancées, parce que ça va plus vite encore.
44:57 - Oui, non, mais c'est vrai, ça c'est vrai.
44:59 Alors c'est difficile de l'expliquer aux spectateurs qui sont au bord de la route
45:03 ou à celui qui suit le vélo comme ça, de dire "Ah, un nouveau vélo,
45:07 ça les fait rouler plus vite".
45:09 Mais c'est vrai, il y a la route qui a un meilleur rendement.
45:12 C'est complètement difficile et différent de comparer les années de Bernard,
45:16 comme il l'expliquait tout à l'heure.
45:18 - Mais avec celle d'Indurain et d'Armstrong, c'est ça le problème.
45:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a une moyenne horaire
45:24 qui est même supérieure à celle d'Armstrong de la part de Vingegaard.
45:28 - Oui, mais parce qu'aujourd'hui, on connaît encore mieux l'être humain
45:31 qu'on pouvait le connaître avant.
45:33 Il y a des jeunes entraîneurs qui arrivent, on sait comment il faut fonctionner,
45:36 ils ont tout sur ordinateur.
45:38 Si moi aujourd'hui, j'étais encore professionnel
45:40 et que je n'avais pas envie de rouler dans l'après-midi,
45:42 ou si je roulais trop, ils le voient tout de suite.
45:45 Si je n'avais pas envie de rouler et que je vous donne mon vélo,
45:47 Frédéric, ils vont dire "Non, Vincent, ce n'est pas toi qui as roulé".
45:50 Ils voient tout de suite s'il y a un coureur qui triche.
45:52 Et à un moment, on se dit "Attends, toi, tu as fait ça aujourd'hui,
45:55 mais tu es donné en ressorte ou tu es fatigué,
45:58 donc demain, tu vas faire autre chose".
46:00 Il faut progresser, ça c'est une vérité.
46:02 Et en dehors des 15 qui sont au-dessus du lot,
46:04 les 200 autres coureurs, ils se valent,
46:06 ils ont les mêmes watts,
46:08 c'est ce qui rend la course plus rapide et plus difficile.
46:11 Mais en ce qui concerne Vingogord, cette année,
46:13 comme vous voyez, Bernard le dit aussi,
46:15 il a abordé le tour avec 16 jours de course.
46:17 Donc il est arrivé avec une certaine fraîcheur,
46:19 cette fraîcheur de cette dernière semaine
46:21 qui lui fait d'être au-dessus du lot.
46:23 Quant à Pogacar, c'est vrai qu'il va falloir qu'il revoie un petit peu
46:26 son plan de carrière,
46:29 c'est-à-dire que lui, il a quand même été gagné le Tour des Flandres,
46:32 il a quand même essayé de faire des courses en début de saison.
46:34 Il a eu malheureusement cette fracture du scaphoïde
46:37 qui l'a empêché de bien continuer comme il faut.
46:39 - 5 semaines sans activité, oui.
46:41 - Exactement, mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
46:43 il faut vraiment bien planifier,
46:45 mais un coureur aujourd'hui,
46:47 avec le matériel et autres,
46:49 si tu as aussi les qualités physiques qu'il faut,
46:51 eh bien, tu deviens un bon coureur.
46:53 - Pascal Chanteur, le mot de la conclusion
46:55 en une vingtaine de secondes,
46:57 si on devait qualifier ce Tour,
46:59 je sais que maintenant, vous êtes le meilleur des consultants,
47:02 parce que vous avez des questions chaque soir
47:04 dans les vrais voies qui sont les plus déstabilisantes,
47:06 vous n'êtes jamais déstabilisé,
47:08 alors comment on le qualifie ce Tour de France 2023, Pascal ?
47:11 - Un seul qualificatif ne suffirait pas,
47:16 mais j'ai tendance à dire qu'il est exceptionnel
47:20 par son parcours et par les rebondissements qu'il a pu avoir,
47:24 parce qu'on a eu une course où on n'arrivait pratiquement pas
47:27 à départager les deux champions
47:29 que sont Wim Weger et Togacar,
47:31 et tout d'un coup, il y en a un des deux
47:33 qui a explosé en vol.
47:35 - Nous retiendrons, donc, exceptionnel, Pascal.
47:39 Ça y est, le gong a tombé,
47:40 vous êtes à la seconde près, messieurs,
47:41 pour gagner le Tour de France, nous aussi, à la radio.
47:44 Merci, Vincent Bartho, merci, Pascal Chanteur.
47:46 On vous retrouve ce week-end sur Sud Radio.
47:48 On se fera un petit point lundi aussi, un petit débrief.
47:51 Merci, messieurs, tout de suite.
47:52 C'est Yvan Cujus pour la musique,
47:55 et puis je remercie Benoît Goutteur,
47:57 la réalisation pour cette émission.
47:59 Allez, à lundi !

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