Les 4 vérités - Éric Ciotti

  • l’année dernière
Chroniqueur : Guillaume Daret 




Ce matin, Guillaume Daret reçoit Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, dans les 4 vérités. 

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Transcript
00:00 [Musique]
00:02 Bonjour Éric Ciotti, bienvenue dans les 4V.
00:05 Le président de la République hier a annoncé lors du sommet de l'OTAN
00:07 que la France allait et a même commencé à livrer des missiles de longue portée,
00:12 Scalp à l'Ukraine.
00:13 Est-ce que vous soutenez cette décision ?
00:15 Je soutiens toute décision qui va dans le sens de la paix
00:18 et de la libération totale du territoire ukrainien.
00:22 On a un devoir, les Européens, mais tous ceux qui sont attachés à la liberté,
00:27 de défendre la souveraineté de l'Ukraine
00:32 et faire en sorte que la paix retourne très vite.
00:35 Donc tous les moyens qui permettront d'aller vers cette paix seront les bienvenus.
00:39 Certains, y compris à droite, considèrent que c'est une décision qui va trop loin,
00:42 au risque d'apparaître comme des co-belligérants.
00:45 Ce n'est pas votre cas ?
00:46 Il faut qu'il y ait des limites, naturellement,
00:48 et le risque que ces missiles soient utilisés hors de portée du territoire ukrainien,
00:55 au-delà des frontières de l'Ukraine,
00:57 telles que la communauté internationale les reconnaît,
01:00 telles qu'elles ont été violées.
01:02 C'est ce risque, naturellement, avec des missiles longue portée,
01:06 de 500 km, avec un coût unitaire de plus de près d'un million d'euros.
01:12 C'est naturellement un risque qu'il faut prendre en compte,
01:15 mais les moyens de pression, s'ils s'inscrivent dans ce cadre, sont les bienvenus.
01:19 Est-ce que vous réclamez un débat au Parlement sur cette question de l'Ukraine,
01:22 sur l'armement qu'on apporte à l'Ukraine ?
01:24 Tous les débats sont naturellement les bienvenus,
01:27 et il faut que, dans les semaines et dans les mois qui viennent,
01:31 on parle d'un accroissement de l'aide militaire française à l'Ukraine,
01:37 dans le cadre de l'aide internationale qui est conduite essentiellement aujourd'hui
01:42 par les États-Unis, mais aussi par les Britanniques,
01:45 soit mieux installée et doit être débattue.
01:49 Le président Zelensky était en colère, il était à Vilnius contre l'OTAN,
01:52 il dénonce l'indécision et la faiblesse.
01:54 Est-ce qu'il faut accélérer un processus d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ?
01:57 Je ne crois pas. Je ne crois pas à ce stade.
02:00 La question se pose, mais gardons la mesure.
02:05 Je rappelle l'Inde militaire, on vient d'en parler, importante,
02:10 des démocraties occidentales pour la souveraineté d'une Ukraine
02:15 qui ne soit plus agressée. Il faut rester aujourd'hui dans ce cadre.
02:20 Il y a des débats avec l'Union européenne, il y en a avec l'OTAN,
02:25 chaque chose en son temps.
02:26 En France, le gouvernement redoute une nouvelle flambée de violences
02:29 à l'occasion des 13 et 14 juillet.
02:31 Qu'est-ce que vous préconisez comme mesure de sécurité ?
02:34 Nous préconisons un retour à l'ordre républicain.
02:38 Ce qui s'est passé dans notre pays, où 10 000 véhicules ont été incendiés,
02:43 où 5 000 bâtiments publics ont été touchés, des écoles, des mairies,
02:48 des commissariats, où 800 policiers ont été blessés, a sidéré le pays.
02:54 Je vois sur le terrain, dans nos villes, dans nos villages,
02:58 ce sentiment de colère des Français.
03:00 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
03:01 Qui ne supportent plus cette situation.
03:03 Eh bien, il faut enfin restaurer l'ordre républicain.
03:06 Ça passe par quoi ?
03:07 Le plan des Républicains est très précis, avec des mesures concrètes,
03:10 on a déjà déposé des textes.
03:12 La responsabilité parentale, laisser un gamin de 10 ans mettre le feu
03:17 ou être sur des barricades la nuit, ça pose la question de ce que font les parents.
03:21 Donc une amende dès le premier acte de délinquance, comme le souhaite le gouvernement, vous voterez ?
03:24 Suppression des allocations familiales, c'est le retour à la loi Ciotti que j'avais votée.
03:29 C'était en 2010 que M. Hollande a supprimé,
03:33 M. Macron a refusé de remettre.
03:36 Réponse pénale, et là la réponse pénale, aujourd'hui,
03:39 elle se heurte à un problème matériel, c'est le déficit de places de prison.
03:44 Cet après-midi à l'Assemblée nationale, je défendrai un amendement
03:48 pour augmenter le nombre de places de prison qu'on doit construire.
03:52 Il faut savoir qu'aujourd'hui, en 2023, au mois de juillet,
03:56 on a moins de places de prison qu'en 2022.
03:59 Il y en a 100 de moins, on a un taux de surpopulation carcérale de 22%,
04:05 il y a 74 000 détenus pour 60 000 places.
04:08 Le gouvernement annonce des places en plus, mais elles seront insuffisantes.
04:12 Vous voulez en créer combien ?
04:13 Il faut en faire plus, nous voulons qu'il y ait autour de 80 000 places de prison
04:17 à l'horizon 2027, c'est dans le plan des Républicains.
04:20 Nous conditionnerons notre vote sur la loi de programmation sur la justice
04:25 à ce signe qui marquera la volonté de l'État de ne plus se laisser faire,
04:30 qu'il n'y ait plus d'impunité.
04:32 Les Français ne supportent plus cette impunité,
04:35 ils ne supportent plus de voir des bâtiments publics dégradés,
04:39 pillés par des délinquants qu'on ne sanctionne pas
04:43 et qui, quelque part, vivent de la solidarité nationale.
04:46 Donc il faut se réveiller, il faut de l'ordre, il faut de l'autorité,
04:50 pas simplement dans les mots, dans les discours, mais dans les actes.
04:54 Eric Ciotti, la secrétaire générale de la CGT hier sur ce plateau,
04:57 jugeait qu'il y avait, je cite, "un racisme systémique dans la police".
05:01 Ce même jour, la défenseure des droits clairs et dons estime qu'il faut mettre
05:05 un terme aux vérifications d'identité basées, je cite, sur l'apparence physique.
05:08 Vous l'entendez ce débat ou pas du tout ?
05:10 Il est délirant ce débat. Il est totalement décalé d'ailleurs.
05:14 Il est porté par l'extrême gauche. Dans les deux cas, c'est une vision de l'extrême gauche.
05:18 La défenseure des droits clairs et dons ?
05:20 Elle porte une vision très à gauche, en tout cas très caricaturale.
05:24 On a besoin de nos policiers, on a besoin de nos gendarmes.
05:28 Moi je leur dis, mon soutien, les Français, dans des enquêtes d'opinion,
05:31 à près de 75% les soutiennent. Le débat, ce n'est pas d'affaiblir les policiers.
05:36 S'il y a des contrôles d'identité, c'est parce qu'il y a des violences.
05:40 Jamais la violence n'a été aussi forte. Chaque jour,
05:43 1000 Français subissent des coups et blessures volontaires.
05:47 Quasiment 1000 Français chaque jour, sans policier ou gendarme, en sont victimes.
05:53 Et on est en train de regarder, de mettre en cause les policiers.
05:57 Il faut les soutenir. Il faut plus de moyens.
05:59 Pour les soutenir, vous aviez dit que vous pourriez envisager de participer
06:03 à la cagnotte de soutien aux policiers qui a tué Nahel.
06:06 Cagnotte qui avait été lancée par l'ancien porte-parole d'Éric Zemmour.
06:09 Est-ce qu'au final, vous y avez participé ?
06:11 À ce stade, non. Mais je comprends. Ces cagnottes ont eu beaucoup de succès.
06:15 Parce que les Français soutiennent leur police. Et ils veulent de l'ordre.
06:21 Et quand ils soutiennent la police, ils réagissent aussi aux attaques
06:25 venant de l'extrême gauche. On a vu encore l'indignité des Insoumis hier,
06:30 de refuser de rendre hommage aux policiers qui ont été tués
06:34 dans l'exercice de leur mission. C'est totalement indigne.
06:38 On est face à des factieux, face à des sédicieux.
06:41 Donc ce discours, naturellement, je le condamne et je le récuse.
06:44 Éric Ciotti, on arrive à l'issue des 100 jours, la période qui avait été fixée
06:47 par Emmanuel Macron. Est-ce que vous jugez par exemple qu'il est nécessaire
06:50 que le président prenne la parole ? On ne sait pas encore si ce sera le cas
06:53 pour le 14 juillet. Et est-ce qu'il faut changer de gouvernement ou pas ?
06:56 Moi, je trouve que ce qui est nécessaire, ce qui serait nécessaire
06:59 dans une situation de crise majeure pour le pays, de crise de l'autorité,
07:03 on l'a vu, de crise à l'école, une école qui s'effondre.
07:07 Et c'est aussi une des causes de ce qui s'est passé la semaine dernière,
07:11 alors que le ministre de l'Éducation nationale, qui est nullissime,
07:15 qui ne répond à aucun problème face à l'effondrement de l'école,
07:20 face au fait que depuis le mois d'avril, plus aucun gamin n'est à l'école.
07:23 Aujourd'hui, on a laissé un trimestre vacant et il essaie de faire diversion
07:27 en attaquant la liberté de la presse.
07:30 Est-ce qu'il faut justement changer de gouvernement ou pas ?
07:33 Est-ce qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer ?
07:35 Il faut répondre à votre question, ce ne sont pas les mots,
07:37 ce ne sont pas les discours du président de la République.
07:39 Ce qu'attendent les Français, ce sont des actes.
07:41 Des actes sur l'éducation, sur la santé, des actes aussi sur le rétablissement
07:45 des comptes publics. Il y a une enquête aujourd'hui qui est publiée
07:48 qui met en alerte sur la dégradation de nos comptes publics,
07:52 la dette qui franchit les 3 000 milliards d'euros.
07:55 Sur la dégradation de nos vies à crédit et sur le fait que les impôts
07:58 n'ont jamais été aussi lourds et insupportables.
08:01 Eh bien moi je dis au président de la République qu'il faut arrêter
08:04 avec ces palabres, avec ces 100 jours où il ne s'est rien passé.
08:07 Il faut agir, il faut prendre des mesures pour mieux gérer l'argent public,
08:12 baisser aujourd'hui ces allocations qui sont distribuées de façon inconsidérée
08:17 et qui coûtent pour ceux qui travaillent.
08:20 Les Français, qu'est-ce qu'ils ont ? Ils ont le sentiment,
08:22 ceux qui travaillent dur et qui paient beaucoup d'impôts,
08:25 qu'ils travaillent pour ceux qui ne font rien et qui posent des problèmes
08:29 dans la société et qu'aujourd'hui ils ne supportent plus ces normes
08:33 et cette fiscalité. C'est ça qu'il faut changer.
08:36 On a des chantiers, on les propose ces chantiers.
08:39 Vous évoquez l'aspect budgétaire, les finances publiques.
08:42 Concrètement, est-ce que ça veut dire qu'à l'automne, les Républicains
08:44 pourraient déposer une motion de censure contre le gouvernement
08:47 à l'occasion de l'examen du budget ?
08:49 Ce que nous déposerons, parce que nous sommes un parti de gouvernement,
08:52 un parti responsable, nous déposerons un contre-projet.
08:55 Nous y travaillons, j'y travaille, nous proposerons notamment
08:59 un projet de rétablissement des comptes publics avec ce basculement,
09:03 avec plus de moyens pour l'autorité de l'État et moins de moyens
09:07 pour une redistribution sociale improductive qui installe le non-travail.
09:12 Mais c'est ce que vous proposez, n'est pas pris en compte ? Motion de censure ?
09:14 Toutes les hypothèses sont possibles. Nous avons des armes institutionnelles
09:18 que nous pouvons utiliser. Moi, je ne m'interdis rien naturellement.
09:22 Mais ce que nous voulons, le pays a besoin que l'on retrouve
09:27 le sens de la cohérence, de la logique.
09:30 Les Français disent qu'ils ont besoin d'unité, ils ont besoin d'action, d'efficacité.
09:36 C'est ça ce qu'ils veulent. Ils veulent des réponses, pas des débats, des grenelles,
09:40 des palabres incessants. Donc nous, nous l'avons fait sur l'immigration.
09:45 Le texte est sur la table. On attend la réponse du gouvernement
09:48 pour réduire cette immigration de masse qui a une responsabilité lourde
09:52 dans les émeutes aussi. Donc il faut agir. Nous, nous avons les propositions.
09:56 Les textes sont déposés. On est un parti d'action, pas de slogan.
10:00 Et on est très cohérent dans ce qu'on propose.
10:03 Merci beaucoup Éric Sotti. C'est à vous Adrien, le patron des Républicains,
10:06 qui n'exclut pas peut-être de déposer une motion de censure à l'automne sur le budget.

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