Les 4 vérités - Jean-Philippe Tanguy

  • l’année dernière
Chroniqueur : Guillaume Daret 




Ce matin, Guillaume Daret reçoit Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, dans les 4 vérités. 

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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans les 4V, Jean-Philippe Tanguy.
00:05 Alors le président de la République hier en Corse a annoncé qu'il souhaitait inscrire
00:09 justement la Corse dans la Constitution et aller vers un statut d'autonomie.
00:14 Concrètement, ça voudrait dire qu'il y a certaines compétences qui pourraient être
00:16 adaptées aux spécificités locales.
00:18 Est-ce que c'est une bonne idée ?
00:19 Non, vous savez, la Corse a déjà reçu beaucoup de compétences, la Corse a beaucoup changé
00:25 et je crois que le vrai problème des Corses aujourd'hui, c'est de pouvoir bénéficier
00:29 enfin d'un développement économique, d'investissement dans la culture, dans les infrastructures,
00:35 dans l'eau, dans une autonomie énergétique.
00:37 Vous savez que la Corse n'est toujours pas autonome du point de vue de son électricité
00:40 par exemple, donc c'est là-dedans qu'il faut investir, c'est là-dedans que les Corses
00:45 attendent des solutions, ce n'est pas dans des vaines promesses de politiciens qui peuvent
00:48 abîmer la France parce qu'au-delà des spécificités corses.
00:51 Il est vu hier que déjà le président du conseil régional de Bretagne demande lui
00:55 aussi maintenant une autonomie, après ce sera l'Alsace, les Basques, peut-être des
00:59 territoires d'outre-mer, malheureusement on voit bien déjà qu'en Nouvelle-Calédonie
01:03 le président met de l'huile sur le feu au lieu de trouver des solutions concrètes
01:06 pour maintenir ces territoires dans la France et dans la République comme il le souhaite
01:10 parce que je rappelle que la dernière fois que les Corses ont été consultés par référendum,
01:14 c'était sous Nicolas Sarkozy il me semble, ils voulaient pleinement appartenir à la
01:18 France.
01:19 Le président de la République précise, je cite, "ça ne sera pas une autonomie contre
01:22 l'État ni une autonomie sans l'État, ça, ça ne vous rassure pas".
01:24 Non mais ça, ça ne veut rien dire, le problème là c'est la France, il y a bien sûr parfois
01:28 des relations avec l'État mais là le peuple corse fait partie évidemment de la France,
01:33 pleinement de la France par son histoire, par sa culture, par son amour de notre nation.
01:38 Donc justement le fait que le président de la République ne parle que de l'État,
01:42 ne parle que d'institution et ne parle jamais de notre récit national, de notre appartenance
01:46 commune, je dois dire que ça m'inquiète beaucoup mais ça ne m'étonne pas du président
01:50 de la République.
01:51 Je dois dire aussi que s'il en est à faire des promesses comme cela, c'est qu'il a
01:54 abandonné la Corse depuis tant d'années, les relations entre Emmanuel Macron et les
01:58 Corses se sont beaucoup dégradées parce qu'il a fait effectivement beaucoup de promesses
02:01 qui ne se sont jamais réalisées et c'est pour cela que je pense que Marine Le Pen était
02:05 en tête à la présidentielle en Corse.
02:06 Inscrire la Corse dans la Constitution, ça veut dire la modifier, a priori pas par référendum,
02:11 donc par un vote du 3/5ème du Congrès, Assemblée et Sénat réunis, ça veut dire que les sénateurs
02:17 RN, les députés RN, vous ne voteriez pas cette modification-là ?
02:20 Non, pour le moment, sauf vraiment s'il y a une volonté une fois de plus des Corses
02:25 qui se manifestent peut-être à travers un scrutin local, mais non absolument pas.
02:29 Nous, nous sommes attachés une fois de plus à ce que la Corse soit pleinement dans la
02:33 République, dans la nation française et je suis persuadé qu'il y a une majorité
02:36 de Corses sur cette ligne, une fois encore, et dont les Corses pour le développement économique,
02:40 pour le pouvoir d'achat…
02:41 Plus de place pour leur langue, pourquoi pas ?
02:42 La langue corse s'est beaucoup développée, nous on est pour évidemment que tout enfant
02:47 corse puisse apprendre la langue de ses parents ou la langue de la région dans laquelle il
02:52 s'est installé, mais ne mettons pas des problèmes là où il n'y en a pas.
02:56 Gabriel Attal hier a annoncé une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat au mois d'octobre pour
03:00 730 000 agents de l'éducation nationale, alors ce sera en moyenne 380 euros pour les
03:04 enseignants, ça pourrait aller jusqu'à 500 euros pour certains personnels comme ceux
03:09 qui s'occupent par exemple des enfants handicapés, vous dites quoi, bravo ?
03:11 Oui très bien, il est nécessaire d'améliorer le pouvoir d'achat de nos enseignants, depuis
03:17 10 ans le pouvoir d'achat des enseignants en France par rapport à nos homologues européens
03:22 s'est beaucoup dégradé alors qu'il faut valoriser ce métier, parallèlement au fait
03:25 qu'il faut rétablir l'autorité des maîtres et des professeurs, mais c'est une annonce
03:30 qui avait déjà été faite, donc le gouvernement a tendance à multiplier plusieurs fois la
03:34 même annonce pour faire croire aux Français et aux Françaises qu'il se passe quelque
03:36 chose, en fait il ne se passe pas grand chose, donc repromettre sans cesse ce qui a été
03:40 fait, que cet argent soit versé, que cette prime soit versée, que les salaires augmentent
03:44 durablement et on arrivera à attirer des professeurs, parce que vous savez, et c'est le cas dans
03:48 ma circonscription en Picardie, il manque des professeurs, des professeurs des écoles,
03:53 des professeurs au collège et au lycée, car malheureusement cette belle fonction, ce beau
03:56 métier n'attire plus assez de talent car le salaire n'est pas en rapport avec le niveau
04:01 des études.
04:02 Bruno Le Maire, ministre de l'économie, était notre invité, l'invité de Caroline
04:05 Roux hier soir, il est convaincu qu'en 2024 les prix vont baisser un peu plus vite qu'en
04:11 2023, vous y croyez vous aussi ?
04:13 Mais monsieur Le Maire, vous savez c'est le bonimenteur qu'il y avait avant sur les
04:16 marchés qui annonçait "Moi j'aimerais reveiller aux gens", ça fait deux ans que tous les
04:20 trois mois, tous les trois mois j'ai vérifié, Bruno Le Maire annonce que l'inflation est
04:24 passée, que les pics vont redescendre, qu'il a exigé des gestes, des multinationales, de
04:28 total, de la grande distribution de...
04:29 Là il dit qu'il va veiller à ce que les marges des distributeurs ne soient pas exigées.
04:33 Mais les marges on les connaît, l'INSEE les a vérifiées, l'inspection des financiers
04:38 les a vérifiées, elles sont parfois jusqu'à 50% de marge sur les produits de l'agroalimentaire.
04:43 Donc vous ne croyez pas à une baisse des prix en 2024 ?
04:44 Non, nous on croit que l'État doit être l'arbitre et qu'il faut qu'il agisse.
04:48 Si monsieur Le Maire avait dit ça en novembre 2021, quand l'inflation alimentaire a commencé
04:53 à exploser, j'aurais pu y faire attention.
04:54 Là ça fait deux ans qu'il laisse les prix dériver, que les salaires ne suivent pas,
04:58 donc maintenant il faut agir.
04:59 Concrètement il faut faire quoi ?
05:00 C'est simple, quand une marge est dépassée, quand une marge est excessive, il faut que
05:05 la fiscalité frappe les multinationales pour qu'elle n'ait plus intérêt à abuser de
05:08 leurs marges.
05:09 C'est tout simple.
05:10 Et donc comme ça il y aura une concurrence qui se remet, mais aussi sans doute faut-il
05:13 que la direction des fraudes agisse, puisqu'aujourd'hui il y a des pratiques abusives, désententes,
05:18 qui fait que le pouvoir d'achat des Français est totalement spolié par des multinationales
05:23 qui abusent de leur pouvoir.
05:24 Ce soir sera discuté à l'Assemblée nationale.
05:27 La motion de censure qui est déposée par la gauche après qu'Elisabeth Borne a activé
05:32 le 49-3, alors pas sur le budget de l'année prochaine mais sur la feuille de route en
05:36 gros budgétaire de notre pays jusqu'en 2027, vous n'avez pas le Rassemblement national
05:41 déposé de motion de censure, mais vous avez annoncé que vous voteriez celle de la gauche.
05:45 Pourquoi cette stratégie ?
05:46 On n'a pas estimé, c'est un texte assez secondaire par rapport aux lois de finances
05:51 qui vont arriver.
05:52 Il y aura déjà beaucoup de 49-3 et bien sûr là nous déposerons une motion de censure
05:55 sur le budget, là nous allons censurer le gouvernement en utilisant celle de la gauche.
06:00 Ce qui est très important à comprendre pour ceux qui nous écoutent, c'est que vous savez,
06:03 on fait la 50e année, 50 ans que le budget de l'État est en déficit en France.
06:07 Ça fait 50 ans que les gouvernements qui se sont succédés ont été incapables de
06:11 mettre les finances dans le vert, c'est toujours dans le rouge.
06:14 Là les impôts vont encore augmenter sur les Français de 17 milliards d'euros nets.
06:19 L'État va devoir emprunter 284 milliards.
06:22 C'est un record d'emprunt pour l'État.
06:24 Donc les finances publiques sont totalement dans le rouge.
06:26 Donc là on fait une première censure, évidemment sur la loi de finances.
06:29 Si le gouvernement ne change pas les choses, s'il n'est pas capable d'aller chercher
06:32 de l'argent vers les multinationales, vers ceux qui abusent de leur situation, s'il
06:37 ne va pas chercher de l'argent en faisant vraiment des coupes dans les dépenses systématiques,
06:41 l'Union Européenne, l'immigration, la suradministration, les finances publiques
06:44 vont continuer à dériver.
06:45 Celles et ceux qui nous écoutent ont bien conscience que le budget de l'État est
06:49 dans une situation absolument dramatique alors qu'on nous présentait M.
06:53 Macron comme quelqu'un de très compétent.
06:54 Jamais les finances publiques n'ont été autant dans le rouge.
06:56 Jean-Philippe Tanguy, il y a un chiffre qui a marqué les esprits des Français ces dernières
07:00 heures, c'est le nombre de bébés qui sont nés l'an dernier.
07:04 726 000, c'est le chiffre le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
07:09 Deux questions.
07:10 Un, est-ce que ça vous inquiète ? Et deux, qu'est-ce qu'on fait pour essayer de relancer
07:12 la natalité en France ?
07:14 Oui, c'est très inquiétant.
07:15 La politique de natalité était un des joyaux du Conseil national de la Résistance.
07:19 Pendant près de 50 ans, la France a été un des pays occidentaux avec le plus d'enfants
07:24 et aussi avec le plus de soins apportés aux familles, à l'émancipation des femmes,
07:29 à la possibilité de mener à la fois une vie professionnelle et une vie familiale riche.
07:33 Tout ça a été abîmé, d'abord par François Hollande et avec M. Macron quand il était
07:36 son ministre et ensuite par M. Macron.
07:38 Qu'est-ce qu'il faut faire concrètement aujourd'hui ?
07:39 Il faut cesser de taper sur les classes moyennes et redéfendre les familles.
07:44 Donc c'est l'universalité des allocations familiales, c'est rendre de l'argent aux
07:48 classes moyennes, par la baisse de la TVA, par le pouvoir d'achat, par un accueil de
07:54 la petite enfance, par une confiance donnée à l'école et aussi tout simplement dans
07:58 la confiance qu'on inspire aux familles pour l'avenir de la France.
08:01 Quand vous avez des leaders, des dirigeants comme M. Macron et avant M. Hollande qui abîment
08:05 la France, qui semblent obscurcir le destin national, il est normal malheureusement que
08:09 les familles n'aient plus confiance.
08:10 Nous, nous pensons qu'il faut redonner une perspective à la France et que les familles
08:14 retrouveront confiance pour non seulement faire des enfants mais que ces enfants aussi
08:18 choisissent de faire leur vie en France.
08:20 Je rappelle que Marine Le Pen était la seule candidate qui avait proposé une grande politique
08:24 de la jeunesse, par exemple en supprimant l'impôt sur les revenus pour les jeunes
08:28 qui investissaient, qui créaient des richesses en France et d'une manière générale pour
08:31 tous les jeunes qui voulaient s'installer, pour les apprentis, pour les jeunes professionnels.
08:36 Donc il faut redonner aussi à la jeunesse et donc aux parents qui font des enfants et
08:40 qui veulent que leurs enfants soient heureux une perspective d'avenir.
08:43 Jean-Philippe Tanguillas, débat budgétaire, dans quelques mois il y aura bien sûr le
08:46 débat des européennes.
08:47 Lors des dernières élections européennes, c'était Jordan Bardella qui était arrivé
08:50 en tête, 23,34% des voix.
08:53 S'il fait moins, ce sera un échec ?
08:55 Oui mais le but, moi déjà tous les sondages annoncent que Jordan est bien plus haut qu'en
09:01 2019 alors qu'on est qu'au début de la campagne.
09:03 Je pense que depuis 2019, Jordan Bardella a pris en densité dans le paysage politique
09:08 français comme personnalité.
09:10 Donc faire moins que 2019, ce serait un échec ?
09:12 Évidemment nous visons faire mieux mais surtout nous voulons battre une fois de plus Emmanuel
09:16 Macron, être évidemment à la tête de ses élections, des élections de mi-mandat puisque
09:20 les Français doivent comprendre que c'est la seule occasion qu'ils auront avant la
09:23 prochaine présidentielle pour non seulement sanctionner le président mais envoyer un
09:26 message fort pour qu'on change de politique.
09:28 Parce que chaque mois, chaque année n'a pas à être perdu jusqu'en 2027.
09:32 On peut se faire entendre, on doit se faire entendre des autorités une fois de plus pour
09:36 limiter les impôts, pour relancer le pouvoir d'achat en France, pour rétablir la sécurité,
09:41 le contrôle de nos frontières.
09:43 En tant que premier parti d'opposition, le Rassemblement national met une pression idéologique
09:47 très forte sur la Macronie.
09:49 On l'a bien vu sur l'industrie, sur la sécurité, sur l'immigration.
09:52 Même si nous n'avons pas les résultats que nous voulons, on voit bien qu'aujourd'hui
09:54 c'est nous qui menons la danse idéologique.
09:57 Donc vous ferez de ces européennes non seulement un rendez-vous européen mais un rendez-vous
10:00 national d'élections de mi-mandat.
10:02 Merci d'avoir été avec nous ce matin dans les 4V.
10:04 C'est à vous Maya.
10:05 Merci beaucoup à tous les deux.

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