• l’année dernière
Hey salut à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo où on va parler des réseaux sociaux qui ont disparu comme Vine, MySpace, Timejump ou même Périscope !

Oubliez pas de liker ainsi que de partager à vos amis pour soutenir la chaîne ! On se retrouve très vite pour une prochaine vidéo !

Mes réseaux sociaux:

Instagram: @adambrosyt

Twitter: @adam_bros

Twitch : adam_bros

00:00 : Introduction
01:34 : Les plateformes qui ont échoué...
08:00 : Les applis mono-fonctionnalité
13:00 : Les mastodontes déchus
16:30 : Les raisons des disparitions
Transcription
00:00 *Musique*
00:02 "Adam Bloss présente"
00:04 Myspace, Vine, Vertical, Tumblr, MSN, Periscope, Google+
00:10 Des réseaux sociaux dont vous avez probablement déjà entendu parler
00:13 ou même sur lesquels vous avez passé de nombreuses heures.
00:16 Pourtant, ils ont tous disparu de nos habitudes
00:19 et certains sont même morts et enterrés.
00:21 Alors, pourquoi ces réseaux sociaux ont échoué ?
00:25 Alors à votre avis, qu'est-ce qui serait le nouveau YouTube ?
00:28 Ah, je pense que c'est Vertical, la nouvelle application gratuite.
00:31 Non mec.
00:33 Quoi ?
00:35 T'as tout spoilé mec.
00:37 *Vidéo*
00:49 *Vidéo*
01:02 Contrairement à la grosse analyse sur l'intelligence artificielle
01:05 et les artistes que j'ai sorti la semaine dernière,
01:08 aujourd'hui, je voulais vous proposer une revue
01:10 des différentes disparitions de ces plateformes
01:13 pour mieux comprendre ce qui caractérise véritablement
01:16 un réseau social aujourd'hui.
01:18 Cette approche nous permettra également, en miroir,
01:20 de mieux appréhender ce qui fait le cœur et le succès des applications
01:24 en comprenant les facteurs de réussite et d'échec.
01:26 Des mastodontes déchus aux outsiders dévorés par manque de moyens,
01:30 les causes sont multiples.
01:32 Commençons par les plateformes qui n'ont jamais vraiment réussi à trouver leur public
01:36 ou au moins à s'installer durablement dans nos vies quotidiennes.
01:39 La plus connue d'entre toutes est sûrement Google+.
01:42 Là, deux cas de figure.
01:44 Soit vous vous demandez de quoi il peut s'agir
01:46 ou alors ça vous dit vaguement quelque chose,
01:48 soit vous avez légèrement pouffé de rire en sachant exactement ce dont il s'agit.
01:52 En 2011, Google est déjà l'entreprise ultra puissante qu'elle est aujourd'hui.
01:56 Dédentrice du moteur de recherche le plus populaire au monde,
02:00 de Gmail et même de YouTube, elle semble impossible à arrêter.
02:03 Mais les dirigeants sont embêtés.
02:05 Alors que Facebook connaît un succès retentissant,
02:07 Google ne détient pas de réseau social.
02:09 Il est décidé d'y remédier au plus vite.
02:11 C'est donc en 2011 et rempli d'optimisme
02:14 que la plateforme est officiellement lancée.
02:16 Et si on regarde les chiffres,
02:18 ça ressemble à un énorme succès à s'y méprendre.
02:20 90 millions d'utilisateurs en 6 mois.
02:24 Sauf qu'évidemment, la réalité est moins glorieuse.
02:27 À cette époque, l'entreprise de Mark Zuckerberg compte déjà près de 700 millions de membres.
02:32 Le chemin à parcourir semble impossible et surtout bien trop long pour Google.
02:36 Peu après le lancement, il est alors décidé d'associer automatiquement
02:40 chaque compte Gmail ou chaîne YouTube avec un profil Google+.
02:44 Sauf que ça crée une confusion énorme.
02:47 Et surtout, ça ne suffit pas à convaincre les gens d'utiliser le réseau social.
02:51 En plus d'être arrivé trop tard,
02:53 le service repose sur un modèle peu clair qui l'entraînera dans sa chute.
02:56 Une ancienne salariée raconte sur son blog que le modèle était celui du suivi asymétrique,
03:02 comme sur Twitter par exemple.
03:03 C'est-à-dire que vous n'avez pas besoin de l'autorisation d'une personne pour la suivre.
03:07 C'est l'inverse de Facebook ou LinkedIn à leur début,
03:11 qui nécessitaient un accord mutuel pour rentrer en contact.
03:14 Sauf qu'un accord de deux utilisateurs, ça prend plus de temps qu'un suivi asymétrique.
03:19 Et Google n'a pas le temps.
03:21 Mais jusqu'ici, pourquoi pas, beaucoup de réseaux sociaux ont connu le succès avec cette formule.
03:25 Le problème, c'est que Google+ par son système de cercle poussait à privilégier les relations proches.
03:32 Sauf qu'une relation proche s'entretient si elle est réciproque et non unilatérale.
03:36 Le site se retrouve donc avec des millions de membres inactifs à cause des comptes Gmail et YouTube automatiques,
03:43 alors que des études internes dans le même temps prouvent qu'il existe une corrélation négative
03:48 entre l'engagement des utilisateurs et le nombre d'amis inactifs dans leur cercle.
03:52 Effectivement, plus vous avez d'amis inactifs dans votre cercle, moins vous vous engagez.
03:57 Le site a commencé à avoir la réputation d'une plateforme déserte et n'a jamais réussi à convaincre.
04:03 Il a officiellement fermé ses portes en 2018 et reste aujourd'hui l'un des échecs les plus retentissants de Google.
04:09 C'est d'autant plus inattendu de la part d'un acteur majeur comme Google.
04:12 Dans le même temps, d'autres réseaux sociaux ne sont pas parvenus à s'imposer dans la durée,
04:16 mais dont l'origine est plus étonnante des influenceurs.
04:20 En été 2017, Sofiane et Seb présentent une application prête à changer à tout jamais la création de contenu sur Internet, Vertical.
04:27 Le concept est simple, une plateforme de vidéos avec uniquement des vidéos à la verticale.
04:32 Ça peut paraître complètement banal aujourd'hui, mais en 2017, les vidéos verticales n'existent pas sur Instagram ou YouTube,
04:39 et TikTok n'a pas encore émergé.
04:40 Pour cela, Sofiane et son équipe s'entourent de créateurs de contenu très populaires,
04:44 comme Amixem, JoyCaYouTunes, ou même TheCaillerie ou David LafargePokémon.
04:49 Parce qu'en effet, la plateforme est fermée, seuls les créateurs sélectionnés peuvent poster leurs vidéos.
04:53 Et ça marche, au bout de quelques temps, l'application atteint le palier des 500 000 inscriptions,
04:58 et certaines vidéos font même 100 000 vues.
05:00 Mais la gestion opérationnelle, donc c'est-à-dire gérer au quotidien le site, les bugs, les nouveaux utilisateurs, devient très complexe.
05:08 Et surtout, le coût des serveurs qui stockent les vidéos ruine complètement l'entreprise, qui n'avait pas anticipé de tels frais.
05:15 La plateforme est contrainte de fermer face aux difficultés financières, malgré un début de succès qui, avec le recul, aurait pu mener très loin.
05:23 Et c'est fou, parce que même si Vertical a eu donc un petit succès à son début,
05:27 pour ce qui est des contenus qui étaient dessus, j'ai regardé, il y a des vidéos qui sont archivées sur YouTube,
05:32 on n'est pas non plus sur du contenu original, de grande qualité, exceptionnel.
05:37 Alors, il faut remettre en contexte le YouTube de l'époque.
05:41 C'était des vidéos de 2-3 minutes, qui semblaient avoir été plus ou moins tournées à la chaîne,
05:45 sous forme de mini-jeux pseudo-parodies sur fond vert, et qui avaient effectivement comme seule particularité d'être verticales,
05:53 mais dont souvent la verticalité n'était même pas tellement utilisée comme un véritable outil.
05:58 C'est-à-dire que c'était vraiment juste pour faire joli, un petit peu comme mon format en 4/3,
06:02 qui n'a pas vraiment d'intérêt propre, hormis parce que j'aime bien l'esthétique,
06:06 mais du coup, ça manquait peut-être d'un véritable propos et d'une véritable utilité.
06:11 Si TikTok a aussi bien fonctionné avec son format vertical, c'est parce qu'il a permis à tout le monde de prendre son téléphone
06:16 et de pouvoir filmer, sans avoir besoin de le retourner, sans avoir besoin de faire du vrai montage.
06:20 Là où verticale, c'était même pas filmé au téléphone. Comme je l'ai dit, les créateurs étaient sélectionnés,
06:24 et tous, de ce que j'ai compris, tournaient avec des caméras comme celle avec laquelle je suis en train de tourner actuellement.
06:29 Simplement, elle était retournée. On n'avait pas complètement ce sentiment qui a fait selon moi le succès de TikTok.
06:34 Par contre, là où ils ont eu raison sur les vidéos verticales, c'est qu'effectivement, ils ont compris que la majorité de la consommation des vidéos en ligne
06:40 se faisait sur téléphone, et non plus sur ordinateur. Et à ce titre, forcément, une vidéo verticale, ça rend beaucoup mieux sur téléphone
06:47 parce qu'elle va venir prendre tout l'écran. Et c'est ce qui vous gêne d'ailleurs dans ma vidéo en 4/3,
06:50 c'est que vous savez pas si vous devez garder votre téléphone en vertical ou alors le mettre à l'horizontale
06:54 puisque dans les deux cas, vous aurez des petites bandes noires reloues sur les côtés.
06:57 En mai 2019, la chaîne Le Tatou, composée de Hugo, DesQuestionsCons et LudovicB notamment, est à son apogée
07:03 quand elle annonce un nouveau projet révolutionnaire, TimeJump. Une application sur laquelle ils auraient travaillé durant plus de 3 ans,
07:09 qui permet d'envoyer des messages scellés jusqu'à une certaine date à des amis, comme une capsule temporelle numérique sous forme de message.
07:16 La vidéo met en avant quelques usages avec même des caméos de créateurs très populaires à l'époque.
07:20 Le public est dans un premier temps enthousiaste vis-à-vis de cette initiative innovante et disruptive.
07:25 Mais certains pointent du doigt à raison le concept très limité et le manque de perspective pour l'application.
07:31 Avec une seule fonctionnalité, l'utilisation du réseau social est très très limitée.
07:36 Surtout qu'elle est finalement délaissée assez rapidement sans vraie mise à jour.
07:40 Elle n'est désormais plus disponible et a sûrement apporté avec elle des milliers de messages en attentant de voir leur date de livraison arriver à son terme.
07:48 C'est dommage, car l'idée est effectivement intéressante, mais il aurait mérité d'être une fonctionnalité au sein d'un service comme Snapchat par exemple,
07:56 et non pas un service à part entière. Ce n'est d'ailleurs pas la seule application qui a subi sa fonctionnalité limitée.
08:02 Beaucoup de plateformes ont souffert de se reposer que sur une fonctionnalité qui pouvait facilement être répliquée par la concurrence.
08:08 Le cas le plus récent est celui de Clubhouse, vous savez, le réseau social de discussion audio qui était tendance en 2021.
08:14 Créé en 2020 pendant le confinement, l'application s'était répandue comme une traînée de poudre à une vitesse folle au sein des journalistes de la même manière que Twitter à ses débuts.
08:22 Cela peut s'expliquer par différents facteurs, comme le fait que pendant plus d'un an l'application n'était pas interdite en Chine, contrairement aux autres réseaux sociaux occidentaux.
08:29 Également, l'accès se faisait uniquement par le parrainage d'un proche, ce qui créait un effet privilège et une impression d'exclusivité.
08:36 Encore plus pendant le confinement, à savoir quand les gens étaient chez eux et ne pouvaient pas vraiment débattre en vrai.
08:41 Mais les différents groupes de débats devenaient rapidement stériles à mesure de l'ouverture à de plus en plus de gens, notamment à cause d'un manque de modération.
08:48 La fin de la pandémie a également impacté le site, puisque les gens étaient moins chez eux pour participer à distance.
08:54 Enfin, c'est surtout la reprise par Twitter avec les Space, qui sont littéralement la même chose, qui a fini par le tuer.
09:01 Après, Clubhouse avait pas eu le temps de devenir un phénomène mondial non plus, contrairement à Vine.
09:07 Vine, c'est l'exemple du réseau social exceptionnel qui a disparu quasiment du jour au lendemain.
09:12 Le collègue Hardisk y a consacré une vidéo, donc je m'étendrai pas outre mesure dessus.
09:15 Mais ceux qui étaient sur les réseaux à cette époque, donc entre 2012 et 2015, s'en souviennent forcément.
09:20 Certains Vines sont même encore des mèmes très populaires, et des influenceurs comme les frères Jake et Logan Paul se sont fait connaître dessus.
09:27 *Musique*
09:32 *Bruit de moteur*
09:35 *Musique*
09:39 *Bruit de moteur*
09:40 Les raisons de sa disparition sont multiples, mais en gros, elle avait été achetée par Twitter,
09:44 et la gestion opérationnelle au quotidien se passait très mal, car les bureaux n'étaient pas au même endroit.
09:49 Les décisions devenaient difficiles à prendre, dans le même temps Instagram commençait à arriver avec les Stories ou les IGTV,
09:55 et aucune rémunération n'était prévue pour les créateurs de contenus.
09:58 Le modèle économique bancal a eu raison de la plateforme, il s'agissait de courtes vidéos de 6 secondes maximum.
10:04 Et c'est marrant, parce qu'il était arrivé exactement la même chose à Periscope, créé en 2015, donc juste après Vine,
10:09 et qui a également été racheté par Twitter avant même son lancement.
10:13 C'était simplement un système de live depuis son téléphone, mais ça a rapidement cartonné,
10:17 avec des contenus en direct notables comme le Periscope de Serge Orier, ou même d'Amso, qui lui avait dédié le nom d'une chanson.
10:23 Le problème, c'est que le réseau social a très rapidement eu mauvaise réputation,
10:27 avec des lives choquants, des gens qui se donnaient la mort, des insultes, et une faible plus-value,
10:32 vu que c'était uniquement filmé au téléphone, bien loin de la qualité que peuvent proposer certains lives sur Twitch par exemple.
10:37 Et surtout, comme pour Vertical, la maintenance du site ou son fonctionnement coûtait extrêmement cher,
10:43 à cause du contenu de vidéos en direct qui sollicite beaucoup les serveurs.
10:46 Le service ferme en 2021, dans le cadre d'un réalignement stratégique,
10:51 et surtout parce que Twitter avait, et c'est encore le cas, du mal à être à l'équilibre financièrement.
10:55 D'autres réseaux sociaux qui avaient une seule fonctionnalité ont aussi disparu à cause de leur mauvaise réputation,
11:00 comme Ask.fm, qui est un système de questions-réponses anonyme,
11:04 où parfois le cyberharcèlement s'éviscait sans aucune modération, menant également à des drames.
11:08 L'arrivée de NGL, je sais pas quoi, le nom est vraiment trop dur à retenir,
11:12 qui s'adapte aux stories Insta, ou de Curious Cat, qui a une interface plus conviviale, ont achevé l'appli.
11:18 Ce sont des plateformes qui sont extrêmement fragiles par la facilité avec lesquelles les concurrents peuvent s'approprier l'usage,
11:23 voire simplement dupliquer le concept.
11:24 Je pense qu'à ce niveau-là, BeReal est un tournant.
11:28 Créé en 2020, l'application consiste à envoyer une photo instantanée à ses amis
11:32 pour montrer ce qu'on fait à un moment précis de la journée, pour offrir une vision plus naturelle, un peu anti-Instagram.
11:37 Mais cette utilisation reste limitée, et est souvent détournée par des personnes qui vont attendre le moment opportun
11:42 pour faire leur BeReal à une heure où ils savent que la photo sera sympa et leur mode de vie valorisé.
11:47 Surtout que la menace d'avoir une plateforme comme Instagram qui propose ce genre de service au sein de l'application
11:54 est un risque à ne pas négliger.
11:55 De plus, les utilisateurs semblent en baisse depuis plusieurs mois,
11:58 certains sûrement lassés par le concept un peu redondant.
12:01 L'entreprise a donc décidé d'élargir son éventail de fonctionnalités, au risque d'aliéner son concept premier.
12:07 Un peu comme l'application Yo, qui consistait juste à envoyer un message Yo à un ami.
12:12 Je vous jure qu'un jour ça a eu du succès.
12:14 Très éphémère malgré tout, mais quand même du succès.
12:17 D'ailleurs n'hésitez pas à me dire vous, quel est le réseau social ou quelle est l'application qui vous manque le plus
12:22 ou en tout cas vous rend le plus nostalgique.
12:24 Je sais que souvent ce qui revient c'est Vine, et je suis assez d'accord.
12:26 Et j'ai pas pu parler de tous les réseaux sociaux qui ont disparu.
12:30 Il y en a plein, dont certains que j'ai pas connus, parce que moi je suis arrivé aux alentours de 2012, 2013 sur Internet.
12:36 Je suis arrivé à cette ère-là, et donc évidemment derrière moi, il y a eu plein de trucs.
12:40 Je sais qu'il y a eu MSN, mon frère était sur MSN.
12:42 Personnellement, quand je suis arrivé sur Internet, il y avait déjà Facebook et MSN était déjà mort.
12:46 Mais si jamais il y a des gens qui ont été sur MSN, n'hésitez pas à partager votre expérience sur le sujet.
12:50 On a donc vu des réseaux sociaux qui ne sont pas parvenus à convertir un premier succès initial,
12:55 d'autres qui ont tout perdu car ils reposaient sur une seule fonctionnalité et étaient facilement réplicables.
13:00 Mais qu'en est-il des plateformes globales qui avaient un succès monstrueux ?
13:04 Attention, le prochain mot donnera peut-être des frissons à certains,
13:08 Skyblog.
13:09 Créé en 2002 sur le site de la radio de rap Skyrock, Skyblog était simplement un repère de blog perso.
13:16 Dans le sillon de la mode des forums et des débuts de l'Internet grand public,
13:19 énormément de personnes créaient leurs propres blogs pour parler de leur passion, de leur vie,
13:24 ou se réunir pour débattre sur certains sujets.
13:26 Orelsan par exemple avait réuni une communauté sur cette plateforme et une autre, dont on parlera juste après,
13:31 ce qui avait participé à le faire connaître.
13:33 Avec cette tendance, c'est toute une esthétique très risible aujourd'hui qui évoque des souvenirs sûrement à beaucoup d'entre vous.
13:39 Mais alors que selon l'organisme de mesure Comscore, skyrock.com était le 7ème réseau social dans le monde en juin 2008,
13:47 avec plus de 21 millions de visiteurs, aujourd'hui la fréquentation est en chute libre.
13:52 L'arrivée de Twitter et Facebook, et la difficulté en tant que groupe français de faire face aux géants américains,
13:57 était trop complexe à surmonter.
13:59 Il reste malgré tout en ligne, avec quelques pipites pour les plus curieux d'entre vous.
14:04 Un autre site de micro-blogging qui est un peu tombé dans l'oubli, c'est Tumblr.
14:08 Également lié à toute une esthétique, voire j'oserais dire un lifestyle,
14:12 Tumblr a été racheté par Yahoo en 2013 pour 1 milliard d'euros.
14:17 Et c'est précisément ici que les choses se sont compliquées.
14:20 L'arrivée de la culture vidéo, ce que Tumblr ne pouvait pas supporter à l'époque,
14:24 et l'interdiction en 2018 du contenu pour adultes, qui représentait une part importante des publications sur le site,
14:30 ont fait plonger les visites.
14:32 En ajoutant à cela le manque de nouveautés dans l'interface et l'arrivée de Pinterest et Twitter,
14:36 vous avez un site qui a perdu quasiment toute sa valeur et ses utilisateurs.
14:40 Un autre site qui a subi son rachat, c'est MySpace.
14:43 Un des vrais premiers réseaux sociaux, qui ressemblait un petit peu à ce que pouvait proposer Facebook,
14:49 bien avant les autres, mais qui cartonnait au début et au milieu des années 2000.
14:53 Acheté par Repair Murdoch, une grande mania de la presse aux Etats-Unis,
14:57 qui voulait l'intégrer à son empire médiatique, le site s'est crashé peu de temps après.
15:02 Le fait d'être acquis par une grosse structure nécessitait une rentabilité difficile,
15:06 à une époque où le modèle économique était encore plus précaire que maintenant.
15:10 Les publicités ont rapidement envahi le site, et l'expérience utilisateur s'est vue se détériorer à une vitesse grandissante.
15:16 De plus, le site était la cible privilégiée des médias pour les dérives des réseaux sociaux,
15:20 en étant le pionnier et donc le bouc émissaire.
15:23 L'arrivée de Facebook, beaucoup plus agile avec sa structure de start-up,
15:27 dirigée par des jeunes qui sont la cible première du site,
15:30 et sans publicité au départ, ont fini par achever,
15:33 ce qui n'est aujourd'hui plus qu'une relique d'une époque d'internet révolue.
15:36 Après, on n'est pas à l'abri que certains de ces réseaux sociaux reviennent pointer le bout de leur nez.
15:40 C'est le cas de Dailymotion par exemple, qui a disparu à cause de leur incapacité à financer les créateurs contrairement à YouTube,
15:46 quand la plateforme a été rachetée par Google,
15:48 et dont leur achat, pour Dailymotion, par Yahoo, a été bloqué par des acteurs du gouvernement en place.
15:52 Je vous renvoie vers la vidéo de Ludovic B à ce propos.
15:55 Après s'être concentré pour devenir une plateforme B2B et un player majeur du web en France et dans le monde,
16:00 le site revient avec une nouvelle interface, une nouvelle lignée éditoriale,
16:03 pour offrir une alternative, dite plus éthique à TikTok et YouTube.
16:06 Maintenant, c'est à voir si cette volonté est capable de transformer l'essai,
16:10 alors que je n'ai pas vraiment en tête d'exemple de plateformes web qui ont réussi à renaître de leur cendre de manière spectaculaire.
16:16 Bon, je vous avais prévenu, l'objectif c'était avant tout de faire une vidéo moins prise de tête
16:20 et un peu plus passage en revue d'anciens phénomènes du web.
16:23 Mais qu'est-ce qu'on peut en retenir comme véritable enseignement ?
16:26 Déjà, que les réseaux sociaux reposent sur un équilibre très précaire entre la nécessité d'avoir les reins solides
16:31 pour assurer les coûts de développement, les serveurs et gérer les flux,
16:35 et de l'autre, la capacité à être flexible, s'adapter aux tendances qui vont extrêmement vite sur internet
16:40 lorsque la structure devient trop importante et trop lourde.
16:43 Par exemple, Vertical, Skyblog et Dailymotion ont manqué d'une entreprise qui pourrait injecter de l'argent en grande quantité,
16:50 quand Tumblr, MySpace, voire Vine et Periscope en ont fait les frais.
16:54 Et quand je dis que c'est un véritable équilibre à trouver,
16:56 on a souvent tendance à pointer du doigt l'échec d'un réseau social
16:59 comme la preuve que, par exemple, le rachat par les grosses structures, ça fonctionne pas.
17:03 Mais il y a plein d'exemples inverses, par exemple, Instagram a été racheté par Facebook, méta,
17:07 et a probablement jamais été aussi populaire que depuis, malgré des prises de décisions
17:12 qui, au moment où elles ont été prises, étaient considérées comme des mauvaises idées qui allaient ruiner l'application.
17:17 De l'autre côté, certaines applis comme Snapchat ont toujours refusé d'être revendues à des grands fonds d'investissement
17:23 ou à des grands groupes médias, justement pour garder leur indépendance et leur flexibilité.
17:28 Et pareil, Snapchat s'en sort très très bien, étonnamment bien,
17:31 même face aux autres monstres qui font quasiment tous partie d'un groupe.
17:35 De même que le modèle économique est difficile à tenir,
17:37 puisqu'en réalité, le réseau social s'adresse à deux publics.
17:40 Les utilisateurs classiques, à qui il se doit d'offrir la gratuité et un service de qualité,
17:45 mais aussi les annonceurs, voire les investisseurs, qui ont parfois des intérêts contradictoires avec les utilisateurs lambda,
17:51 comme on a pu le voir régulièrement sur YouTube ou comme ce fut le cas avec Tumblr.
17:55 Après, le plus passionnant à analyser pour moi est véritablement le phénomène social,
17:59 qui explique le départ de millions de gens d'une plateforme en quelques semaines ou mois.
18:03 Pourquoi des personnes abandonnent du jour au lendemain une habitude en ligne ?
18:07 On avait vu ensemble la loi de Melcafé, selon laquelle, lorsque l'on rajoute un nœud, c'est-à-dire un point d'interconnexion à un réseau,
18:14 l'utilité de ce réseau augmente plus que proportionnellement.
18:17 Donc plus il y a de gens que l'on connaît sur un réseau social, plus son utilité augmente de manière exponentielle.
18:22 La vérité semble vraie dans le cas inverse.
18:24 De plus, comme l'expliquent très bien Nicholas Christakis et James Fowler dans leur livre
18:29 "On fait face, avec les réseaux sociaux, à une amplification sans précédent de la contagion sociale".
18:40 Nous avons une tendance humaine et manifeste à suivre les comportements de nos pairs, encore plus quand ils sont visibles et publics.
18:46 Cela inclut nos consommations, ce qui explique la queue monstrueuse devant chaque restaurant en tendance sur Instagram,
18:51 mais aussi notre manière d'agir sur le web.
18:53 On s'est tous inscrits à l'un d'eux car on avait des potes dessus et on ne voulait pas se sentir exclu.
18:58 Si jamais ces mêmes amis s'en vont, l'expérience devient tout de suite moins intéressante.
19:02 Ça, c'est pour les explications qu'on connaît.
19:04 Je suis sûr qu'il existe des phénomènes psychologiques et sociaux insoupçonnés qui permettent de mieux comprendre la disparition de certains réseaux sociaux.
19:11 Pour le moment, les études à ce sujet sont peu nombreuses, mais si vous avez des pistes, je suis preneur.
19:15 Personnellement, ma théorie est que l'on sous-estime grandement l'importance pour chaque réseau social
19:20 d'avoir une culture qui lui est propre des normes, des codes impossibles à répliquer, et de célébrer cette culture.
19:27 Pour moi, c'est l'essence même de ce qui fait un réseau social, c'est sa culture.
19:31 Par exemple, Vine est mort quand l'application a été fermée, mais surtout quand la culture du Vine a disparu.
19:38 Ceux qui étaient sur les réseaux sociaux à cette époque s'en souviennent forcément,
19:41 mais les vidéos de 6 secondes qui venaient de Vine, on les reconnaissait immédiatement
19:45 et sans avoir besoin d'un watermark comme c'est le cas actuellement sur TikTok,
19:49 tout simplement parce qu'il y avait une ADN Vine en plus de leur durée.
19:53 Encore une fois, on peut dire exactement la même chose pour Skyblog,
19:55 qui est tellement ancré temporellement dans une forme de mode avec son esthétique, ses pratiques,
20:01 lorsque ses pratiques cessent et que le site n'arrive pas à en engendrer de nouvelles, c'est là qu'il meurt.
20:08 C'est la disparition de cette culture qui entraîne pour moi la véritable mort du réseau social.
20:12 C'est ce que je crains aujourd'hui pour YouTube.
20:14 On en parlera longuement dimanche prochain 15h sur cette chaîne,
20:16 et je vous expliquerai pourquoi pour moi, la Video City Paris,
20:19 qui réunissait les plus gros YouTubers de l'époque, était en réalité l'apogée de YouTube,
20:25 alors qu'elle a toujours été considérée comme une honte et un fiasco.
20:28 Si vous avez aimé cette vidéo, vous pourrez aimer cette autre sur pourquoi nos chanteurs préférés pourraient disparaître dans le futur.
20:34 Vous n'avez qu'à cliquer sur elle. Je suis sûr que vous ne serez pas déçus.
20:37 A la prochaine, dimanche matin à 3h.
20:39 *Bruit de mouette*

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