• l’année dernière
Emmanuel Macron a reçu à Élysée des centaines de maires touchés par les émeutes qui ont fait suite à la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre. Depuis le début des émeutes, 3486 interpellations ont été effectuées selon le ministère de l'Intérieur et près de 700 personnes ont été déférées. Des peines lourdes ont été prononcées en comparution immédiate à des prévenus souvent jeunes et sans casier judiciaire. 

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Transcription
00:00 - Effectivement, le symbole a du bon d'être reçu par un président de la République, là où il n'y a plus de régalien.
00:04 Parce qu'on a géré une période, pour moi, à Aulnay-sous-Bois,
00:08 c'était pas du maintien de l'ordre, c'était pas du rétablissement de l'ordre public,
00:12 c'était de la gestion du désordre, où j'ai eu deux nuits où je n'avais même plus de force d'État disponible.
00:17 Pas qu'elle ne faisait rien, c'est que ça n'était plus possible.
00:19 J'ai 50 véhicules...
00:20 - Pardonnez-moi, vous nous dites que l'État vous a abandonnés ?
00:22 - L'État n'était pas là.
00:24 De fait, quand le préfet à 2h du matin vous disait "je n'ai pas de renfort, j'ai trois véhicules pour Aulnay-Sauvrant,
00:31 petite ville de Seine-Saint-Denis assez calme, où vous avez 200 individus qui viennent attaquer votre police municipale
00:38 et il n'y a pas de renfort".
00:39 Et donc effectivement, on est encore dans la sidération.
00:43 Faut pas se leurrer.
00:44 Et quand je dis "on", je regarde mon collègue maire, c'est pas le maire,
00:47 c'est dans certains quartiers, les populations qui ont vu ces scènes,
00:50 avec des services municipaux qui, tous les matins, déblayaient des scènes qui sont hallucinantes.
00:56 50 véhicules municipaux incendiés, la cuisine centrale où on fabrique les repas,
01:01 où les mamans des quartiers travaillent pour fabriquer les repas pour les enfants, brûlés.
01:06 50 caméras de vidéoprotection, brûlées.
01:09 La mairie annexe dans le quartier le plus difficile de Nessouboua, pillée, saccagée.
01:14 Donc, le fait qu'il y ait du retour du régalien, ça c'était bien.
01:18 - Ça veut dire quoi le retour du régalien ?
01:20 - Pardonnez-moi, parce que c'est plus...
01:22 - C'est le retour de l'État ?
01:23 - Ces villes, un président de la République qui n'a pas été un élu local, se dit "tiens, ça existe".
01:28 Parce que le problème des maires, c'est qu'on n'est pas sûrs que le président de la République
01:32 soit en capacité, parce que c'est du vécu.
01:35 Vous savez ce que c'est qu'à 2h du matin, en tant que maire, d'avoir peur pour ses policiers municipaux,
01:39 parce qu'ils sont 30 face à 200 types avec des mortiers.
01:42 - Ça ne fait pas de vous, d'écriture président de la République, excusez-moi,
01:44 de même que ça ne fait pas pour le président de la République,
01:46 une incapacité à se comprendre ce qui se passe sur le terrain.
01:49 - Et le deuxième côté, par contre, oui, alors moi ce n'est pas de la kalinothérapie,
01:53 je n'ai pas besoin de kalinothérapie.
01:55 - Non, je l'ai bien compris.
01:56 - Par contre, j'aurais aimé qu'on parle, avant de parler des grands plans,
02:00 et il faudra en parler, mais il y a encore cette nuit.
02:02 Moi c'est, est-ce qu'il y aura les forces disponibles, oui ou non,
02:07 pour assumer la tranquillité publique ?
02:09 Et deuxième chose, avant de parler de grands plans, sur l'urbanisme, on a tout entendu,
02:14 comment on va rapidement redonner les signes que la vie revient,
02:18 remettre des véhicules municipaux, reconstruire le basique.

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