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Les affaires d’État n’ont qu’un seul intérêt : mettre à nu les mécanismes du pouvoir. Clearstream est de celles-là. Ces films sont le fruit d’une longue enquête. Construits comme un thriller, ils proposent une plongée dans le monde fermé de la grande finance, au centre du lobby militaro-industriel, au coeur du pouvoir exécutif ou dans le secret de la magistrature. Là où d’ordinaire seuls sont admis les puissants. Par ailleurs, le spectateur est convié à mener sa propre enquête.
Manipulation, une histoire française
Une collection documentaire écrite par Christophe Nick, Vanessa Ratignier et Pierre Péan
Réalisé par Jean-Robert Viallet

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Transcription
00:00 Pour tous, l'affaire Clearstream est une histoire obscure.
00:04 Pour les journalistes Pierre Péan et Vanessa Ratigny, cette histoire en cache une autre.
00:09 Celle des pouvoirs politiques, financiers et militaires ou industriels qui ont fait la France depuis 25 ans.
00:15 Au commencement de l'affaire, il y a un homme.
00:18 Imad Laoud.
00:20 Ancien trader, il est recruté dans les services secrets par le général Rondeau,
00:24 le plus haut responsable du renseignement français.
00:27 Imad Laoud obtient, par l'intermédiaire de Jean-Louis Gergorin, une couverture chez EADS.
00:33 Donc me voilà, clandestin à la DGSE, sous contrat de consultant avec EADS.
00:39 Au général Rondeau comme à Jean-Louis Gergorin,
00:41 Imad Laoud affirme pénétrer les systèmes informatiques de Clearstream.
00:45 Il prétend en extraire des documents bancaires décrivant un réseau de corruption internationale.
00:51 Un réseau dont l'épicentre est le gigantisme de l'EADS.
00:55 Un réseau dont l'épicentre est le gigantesque contrat des frégates de Taïwan.
00:59 Et là, des morts.
01:01 Le capitaine Yin est assassiné.
01:02 De la corruption.
01:03 Thierry Himbault a fait une chute mortelle.
01:05 Et à l'évidence des rétrocommissions.
01:07 Deux collaborateurs de Thomson à Taïwan sont morts brutalement depuis un an.
01:10 Et donc je vois ça, je me dis mais oui c'est vrai, vous savez c'est comme dans Charles Corse, mais oui c'est évident.
01:15 Si je dis à Jean-Louis Gergorin que c'est bidonné, oui c'est fini.
01:19 C'est mon mode de fonctionnement, c'est ce que je disais, ou je fais confiance ou je fais pas confiance.
01:22 Je lui faisais aveuglément confiance.
01:25 Ça paraît, c'est une aberration, j'ai eu totalement tort.
01:28 C'est quelqu'un de très séduisant.
01:30 Vous savez, je pense qu'on va la refaire.
01:33 *Musique*
02:02 *Musique*
02:12 Le 1er janvier 2004, sur les quais de Seine, un homme marche en silence.
02:20 C'est Jean-Louis Gergorin.
02:23 Depuis des semaines, il a en tête tout ce qu'Imad Loud lui raconte.
02:28 Le supposé réseau de corruption qui mêle homme politique, industriel, mafieux, homme du renseignement.
02:36 Que faire d'un tel fardeau ?
02:39 Justement, sa promenade le conduit sous les fenêtres d'un lieu qu'il connaît bien.
02:45 Le Quai d'Orsay.
02:47 *Musique*
03:16 Donc le 1er janvier 2004, j'ai eu l'idée de passer voir Dominique Devillepin.
03:21 Je savais qu'il était à Paris, et donc s'il me dit qu'il est à Paris, il est là son bureau.
03:25 Donc si vous voulez, moi je suis passé comme ça en me baladant, mais vraiment sans aucune idée, sans téléphoner, etc.
03:30 J'ai tenté ma chance.
03:32 Je suis arrivé au Quai d'Orsay.
03:33 Moi, il se trouve qu'au Quai d'Orsay, j'ai été dans des fonctions de direction pendant 11 ans.
03:38 Je suis rentré, je connais tout le monde.
03:41 Le ministre était là, il était, je me souviens, en pull, vous savez comment on le connaît, décontracté, dans son bureau.
03:48 Et donc on se parle, on se congrature.
03:51 On parle de l'Irak, on parle de la relation avec les États-Unis.
03:55 On parle de Jean-Luc Lagardère, du choc de sa disparition, etc.
03:59 Donc on parle comme ça de choses et d'autres.
04:01 Et puis, comme je l'ai raconté, à un certain moment, je ressens, et même encore maintenant, je ressens, c'est venu presque du ventre.
04:06 Est-ce que j'en parle ? Est-ce que j'en parle pas ? Une espèce d'angoisse.
04:09 Parce que j'avais quand même cette préoccupation.
04:11 Et puis je me suis lâché, je me suis lancé, je lui ai dit, écoute, il y a une histoire extraordinaire.
04:16 Je crois, je me souviens toujours, j'ai commencé comme ça, qui m'est arrivé avec notre ami Rondeau.
04:19 Il connaissait très très bien Rondeau.
04:21 Et je lui raconte, en gros, la genèse de l'affaire.
04:25 Et il m'écoute attentivement.
04:30 Je lui explique qu'Imam Lahoud a trouvé un réseau impliquant plus de 200 comptes.
04:35 À l'époque, il y avait déjà plus de 60 noms. Ils avaient encore augmenté.
04:38 Et les noms, les principaux noms ?
04:40 J'ai cité, bien sûr, je vais dire, j'ai cité, pas tous les noms, mais des noms...
04:45 Des politiques.
04:46 Des politiques, des gens d'Angola Gate, des industriels, bien sûr.
04:50 Puis il me répond qu'il est très intéressé, que ça correspond bien à ce qu'il a toujours su sur le blanchiment, sur les circuits financiers occultes.
04:59 Est-ce que le 1er janvier, le nom de Sarkozy était arrivé dans la discussion, d'une façon ou d'une autre ?
05:05 Écoutez, moi, je n'ai pas de souvenir précis.
05:08 J'ai répondu à toutes les questions qu'on m'a posées sur cette rencontre du 1er janvier que les magistrats instructeurs m'ont posées.
05:30 Je crois qu'il faut comprendre sa non-réponse par le fait qu'il voulait être totalement en harmonie avec ce qu'il a déjà déclaré lors de l'instruction aux uns et aux autres.
05:44 Or, il n'a jamais été interrogé sur cette affaire.
05:47 Donc, il n'a jamais rien dit.
05:49 Et donc, il ne veut pas être en contradiction, manifestement, avec ces déclarations faites à la justice.
05:56 Or, c'est effectivement le 1er janvier que le nom de Sarkozy est arrivé pour la première fois dans la discussion.
06:02 Et, in fine, le dominique de Villepin me dit "écoute, fais-moi une petite note qui explique un peu ce que c'est que ce système Claire Stream".
06:12 Et de deux choses l'une, ou j'obtiens le feu vert de Jacques Chirac, ce que je souhaite, et je convoque début janvier une réunion avec Rondeau et toi.
06:20 Soit le président de la République considère que c'est à la défense de poursuivre seul son enquête et je m'en mêle plus, tu continues avec Rondeau.
06:27 Et tu n'entendra pas parler de moi. Et on se quitte là-dessus.
06:30 Donc, je ne suis pas capable du tout d'écrire seul une note sur Claire Stream.
06:34 Et donc, je décide d'informer Imade Lagouille.
06:37 Et c'est là que je fais certainement une faute par rapport à toutes les règles du renseignement.
06:45 Je lui ai raconté totalement, intégralement mon entrevue avec le dominique de Villepin.
06:49 Ce n'est pas rien d'avoir à faire une note pour le président de la République. C'est ça qu'on a fait.
06:53 Cette note, censée être transmise à Jacques Chirac pour instruction, signe très officiellement l'entrée du sommet du pouvoir exécutif dans l'affaire Claire Stream.
07:04 Dans sa première partie, la note décrit le fonctionnement de la Chambre de Compensation, telle que Denis Robert l'avait révélée dans ses livres quelques années plus tôt.
07:16 Claire Stream est une chambre de compensation qui sert à la fois de facteur qui transporte l'argent ou les valeurs mobilières quand il change de main,
07:24 et également de notaire de ses opérations dont elle conserve soigneusement la trace pour ses clients en cas de contestation.
07:32 Totalement opaque, pratiquant des méthodes très contestables, Claire Stream a avoué en janvier et février 2001 deux erreurs comptables pour un montant total de 1,7 trillions d'euros sans que personne ne s'en émeuve.
07:47 Historiquement, la liste des clients est transparente. Elle est publiée dans un annuaire édité par Claire Stream. Il s'agit de ce que l'on appelle "compte publié".
07:57 Au début des années 80, la direction a accepté de créer des comptes non publiés. La liste des comptes non publiés n'est accessible que par une procédure informatique connue seulement du président.
08:09 Dans cette note, Jean-Louis Gergorin et Imad Laoud ne citent aucun nom, aucun numéro de compte. Ils conclut ainsi.
08:18 Bien que ces documents ne constituent pas des preuves au sens judiciaire, il s'agit de preuves absolues, dans la mesure où elles ont été extraites du serveur d'archives de la Chambre de compensation.
08:30 Néanmoins, leur divulgation serait catastrophique, car elle nous priverait d'un instrument de renseignement en temps réel, d'une valeur considérable.
08:43 Entre le moment où on avait rédigé cette note et la réunion, Imad Laoud m'avait, mais pour vous le dire, ça m'avait très peu marqué, mentionné le fait que sa source à Bruxelles,
08:57 sa source à Luxembourg, je veux dire chez Claire Stream, avait entendu parler d'un compte couplé. Alors "compte couplé", c'était très précis dans l'esprit de Laoud,
09:04 ça veut dire d'un compte, d'un ensemble formé d'un compte à Claire Stream et d'un compte dans une banque, au nom de Boxa Sarkozy.
09:11 C'était une information orale, qu'il n'y avait dans aucun listing, qu'il avait vu, etc., mais que sa source avait dit qu'un tel compte existait.
09:18 En évoquant l'existence d'un soi-disant compte au nom de Boxa Sarkozy, Laoud, l'ancien trader, prépare la phase la plus spectaculaire de son imposture.
09:30 Ce nom-là va forcément éveiller la curiosité de Dominique de Villepin.
09:35 Le 9 janvier 2004, Jean-Louis Gergorin est convoqué au Quai d'Orsay.
09:41 Cette fois, il apporte avec lui des documents qui lui brûlent les doigts, les documents que Laoud lui transmet depuis des mois.
09:50 Ces faux documents que Laoud a toujours démenti avoir falsifiés et qui démontreraient l'existence d'un gigantesque réseau de corruption.
10:00 Dans le bureau de Dominique de Villepin, un troisième homme est déjà là, le général Rondeau.
10:06 Vous avez deux exposés qui s'entremêlent. Il y a un exposé métapolitique, en quelque sorte, de Dominique de Villepin,
10:14 qui, à partir de cette opération, de cette affaire sur laquelle il a les instructions du président de la République, ce qu'il va dire dès le début de l'entretien,
10:20 et puis vous avez un exposé de Jean-Louis Gergorin qui essaye d'expliquer l'affaire, qui tient sa liste à la main,
10:26 et qui dit « il y a tel ou tel réseau, on peut se poser des questions là-dessus », et qui est interrompue par Dominique de Villepin,
10:31 qui fait des grands dégagements planétaires, si vous voulez. Et puis Rondeau, qui y intervient, soit pour demander des précisions,
10:37 soit pour revenir au sujet sur lequel lui a des compétences, des commentaires, notamment concernant les personnels, les services de renseignement.
10:43 Voilà un peu ce que c'est que la réunion, si vous voulez, du 9 janvier.
10:47 Mais quelle que soit la réalité de ce qui s'est passé pendant cette réunion du 9 janvier, c'est au fond qu'il n'y a qu'un seul mot qui va faire que ça va devenir une affaire
10:56 quelques mois plus tard. C'est le nom de Sarkozy. S'il n'y a pas Sarko, il n'y a plus d'affaire, en réalité.
11:02 Non, mais il est clair que ce qui est apparu dans la réunion du 9 janvier, c'est que Nicolas Sarkozy était la préoccupation politique principale et fondamentale de Dominique de Villepin.
11:16 Qui, dans la réunion, prononce pour la première fois le nom de Sarkozy ? Est-ce que c'est vous ?
11:31 Effectivement, cette réunion, celui qui a prononcé, ça j'en suis certain, le premier nom de Sarkozy, c'est évidemment Dominique de Villepin. Mais dans un contexte politique.
11:40 Moi, je me souviens lors du procès, Villepin, sur cette question-là, disait "Mais moi, finalement, pendant la réunion, je répondais au téléphone, je rentrais, je sortais, peut-être que ça a été évoqué."
11:52 C'est pas crédible que quand le nom de la personne qui l'obsède, qui l'obsède véritablement, arrive dans une discussion, de dire que c'est venu dans un contexte général.
12:08 Ça ne tient pas la route. Donc ce n'est pas possible de dire que ça n'était pas une chose importante. Elle est même au centre de cette réunion du 9 janvier.
12:16 Ça me semble évident. Ça ne peut pas être autrement.
12:21 Cette obsession de Dominique de Villepin est corroborée par le compte-rendu que le général Rondeau rédige dans ses carnets secrets.
12:28 Un compte couplé ? N.Sarkozy. Stéphane Boxa. A préciser.
12:40 La fine finée de Dominique de Villepin a demandé au général Rondeau et à moi-même d'obtenir de La Houde une sorte de reconstruction historique de l'ensemble, je dirais, de l'arbre des commissions depuis 10 ans en France.
12:57 Il fallait trouver toutes les commissions, rétro-commissions, à qui ça a été, etc.
13:01 La PA, lancée par Imade La Houde, a parfaitement fonctionné.
13:09 Le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, le conseiller pour le renseignement du ministère de la Défense, Philippe Rondeau, et Jean-Louis Gergorin,
13:18 attendent qu'Imade La Houde dresse le dossier d'accusation contre l'élite politique et industrielle française.
13:25 Il semble agir au nom du président de la République. Dominique de Villepin l'a toujours démenti.
13:33 Reste que, par son imposture, La Houde s'est hissée au sommet des désirs les plus fous du pouvoir.
13:40 C'est un système où La Houde voit beaucoup Rondeau, me voit, je vois Villepin, Villepin et Rondeau ne se voient pas.
13:48 C'est comme un billard, si vous voulez. Jean-Louis Gergorin en parle à Rondeau, Rondeau m'en parle, j'en reparle à Gergorin, je parle à Rondeau, Rondeau en parle à Gergorin et il m'en reparle.
13:57 Et puis ensuite il y avait un autre circuit, c'est Gergorin, Rondeau, Rondeau, Villepin, Villepin, Gergorin, etc.
14:04 Et Villepin rencontre certainement le président de la République, je ne sais pas du tout ce qui se passe entre Michel et Loumari, le président de la République, c'est un système un peu compliqué.
14:11 Ne reste plus maintenant qu'à nourrir les fantasmes de chacun, avec des preuves solides.
14:17 En l'occurrence, des listings censés sortir tout droit d'un piratage des ordinateurs de la chambre de compensation Clearstream.
14:26 À partir de fin janvier, on a eu l'information brute, c'est-à-dire des transactions avec leurs 34 paramètres, dont le numéro d'identification, la date, etc.
14:34 Et c'est là qu'apparaissent les deux charmantes Laetitia Casta et Alizée.
14:44 On retrouve comme ça toutes sortes de personnages les plus divers.
14:51 Et il y a un compte qui n'est pas nommé.
14:55 Alors c'est très très subtil. Il y a un compte qui apparaît, ça s'appelle BPB-OR.
15:05 Alors BPB pour Banque Populaire de Bergames, là où il l'explique, OR-HOR.
15:11 Et là, quand la HOUD donne ce compte qui apparaît dans les transactions, nous dit "c'est un réseau différent".
15:17 Et qui était M. HOR ? À qui était l'ayant droit de ce compte ?
15:23 Le short name, le nom raccourci du compte BPB-OR était HORT-BRI.
15:29 H-O-R-T-B-R-I.
15:31 Et alors évidemment, la HOUD a dit "c'est très vraisemblablement, je vais vérifier".
15:35 Et puis évidemment, après vérifier, c'est pris sorte feu.
15:38 En quoi est-ce que l'apparition d'Hortefeu dans ces listings-là, si tu veux, c'est pour Dominique de Villepin un appât qui se construit dans le cas de Brice Hortefeu ?
15:47 Ça me semble évident, mais c'est bien sûr !
15:49 Mais à l'époque, Hortefeu, pour Sarkozy, quel est le rôle qu'il occupe ?
15:54 Sachant qu'à l'époque, Brice Hortefeu est le plus proche, le plus important collaborateur de Sarkozy.
16:03 Son arrivée, c'est Eureka ! C'est ultra simple comme mécanique que l'autre a compris, Madlaoudi a compris tout de suite.
16:14 Il connaît suffisamment la vie politique française pour savoir que Brice Hortefeu est l'homme de confiance par excellence de Nicolas Sarkozy.
16:23 Mettre son nom, c'est ferrer le système.
16:26 C'est faire en sorte de rendre totalement crédible l'arrivée du nom Sarkozy.
16:32 Quelques semaines plus tard, I. Madlaoud produit un nouveau document bancaire,
16:38 dans lequel apparaissent des éléments du nom complet de Nicolas Sarkozy,
16:43 qui est Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Boxa.
16:48 Rondo et moi, littéralement simultanément, on a été informés par I. Madlaoudi,
16:53 qui nous a montré un tableau d'une quinzaine de comptes,
16:56 avec des dates de création, d'origine, des noms abrégés, etc.
17:02 Dont celui de Brice Hortefeu, mais également toute une série de comptes localisés dans la ville de Sandrio, en Italie.
17:10 Deux d'entre eux au nom de Paul de Nagy-Stéphane de Boxa, sans indication de banque,
17:16 et quatre d'entre eux, ou quatre ou six, je ne me souviens plus d'entre eux,
17:21 se référant à la banca Pobalaré d'I. Sandrio.
17:26 I. Madlaoud pousse le plaisir jusqu'à dater l'ouverture des faux comptes,
17:33 faisant référence à Nicolas Sarkozy sous les noms de Stéphane Boxa et Paul de Nagy.
17:39 Une ouverture datée du 31 octobre 1994, date qui, comme vous allez le comprendre,
17:46 va paraître d'une logique implacable à Dominique de Villepin.
17:51 Cette date n'est pas anodine.
17:54 Elle renvoie à une époque politique particulièrement violente, l'époque de la guerre des droites.
18:00 Souvenez-vous.
18:02 En 1993, la gauche perd les législatives,
18:08 et François Mitterrand va devoir subir un gouvernement de cohabitation.
18:12 Mes chers compatriotes, en élisant une majorité nouvelle, très importante, à l'Assemblée nationale,
18:22 vous avez marqué votre volonté d'une autre politique.
18:27 Cette histoire-là, c'est une histoire absolument magnifique du point de vue journalistique,
18:31 parce qu'on est dans le roman, dans l'ormanesque, et j'irais même mieux dans le Shakespeare,
18:36 parce que là, c'est un roman qui est un roman,
18:39 c'est une histoire extrêmement forte, violente, avec de la trahison.
18:43 C'est Jacques Chirac qui décide de ne pas aller à Matignon,
18:47 parce qu'il pense que ce n'est pas, disons, une bonne façon d'accéder à l'Élysée.
18:52 Il pense que le poste de Premier ministre risque de l'abîmer.
18:55 Et il décide donc de ne pas cohabiter cette fois-ci avec François Mitterrand,
18:59 et d'envoyer un homme sûr.
19:01 Je confie dès ce soir la charge de Premier ministre à Jacques Chirac.
19:07 Je confie dès ce soir la charge de Premier ministre à M. Édouard Baladur.
19:14 Le président de la République a bien voulu m'inviter à venir le voir.
19:20 Il m'a fait part de sa décision de me nommer Premier ministre.
19:26 Je l'ai accepté.
19:29 Édouard Baladur, il fallait le voir, c'était le type qui portait les dossiers derrière.
19:33 Édouard allait me chercher le dossier, là, vous savez, le dossier, il arrivait, comme ça,
19:37 il était un peu courbé, toujours, qu'il faisait, un petit peu susurrant,
19:40 un petit peu ce petit côté mielleux qu'il a volontiers Baladur.
19:43 Comment qualifieriez-vous votre gouvernement ?
19:46 Je vous laisse le soin de le qualifier.
19:49 Donc il l'envoie à sa place.
19:51 Et là, le jour même où il devient Premier ministre par la grâce de Chirac,
19:57 Édouard Baladur décide de ne pas respecter le pacte.
20:00 C'est un trahison.
20:03 C'est une trahison, c'est complètement dingue, c'est énorme.
20:06 J'allais à Matignon, en fait, pour aller à l'Élysée.
20:08 Ça a été tellement violent, en 1994.
20:11 C'était tellement dur, par des gens très proches qui se, voilà, qui avaient dîné ensemble,
20:14 avant, je dirais pas tous les soirs, mais tout le temps, et qui partageaient tous les secrets.
20:18 C'était une bande, hein, faut pas oublier.
20:20 Les gaullistes, comme on disait à l'époque, ils chassent en bande, hein.
20:23 Ils ont pas de secrets les uns pour les autres, ils se disent tout.
20:26 Et il partait, il partait à son propre compte, avec tous les potes de Chirac,
20:32 qui se retrouvaient là, tout seuls, à l'hôtel de ville, comme une homme en peine,
20:36 qui faisait le tour de son grand bureau, seul.
20:40 C'était, il y avait quelque chose de pathétique.
20:42 Et donc, en 1994, c'est-à-dire un an après l'arrivée au pouvoir d'Édouard Baladur,
20:50 le personnage clé, sous Édouard Baladur d'une part, et Jacques Chirac d'autre part,
20:56 c'est l'émergence de Nicolas Sarkozy et de Dominique de Wittmann.
21:01 Derrière cette haine bien connue, se cacherait la clé de cette histoire.
21:10 Le camp des Baladuriens semble devoir se constituer un trésor de guerre pour financer la campagne.
21:16 Or, ils n'ont pas accès à l'argent du RPR, contrôlé par les Chiraciens.
21:21 La seule chose qu'ils maîtrisent, c'est le pouvoir exécutif.
21:26 Avec François Léotard au ministère de la Défense, Charles Pascois à l'intérieur,
21:32 et Nicolas Sarkozy au budget.
21:34 Un ministre dont le directeur de cabinet à Bercy s'appelle Brice Hortefeux.
21:41 Donc la droite va être totalement déchirée, divisée en deux camps, Baladuriens, Chiraciens.
21:46 C'est dans ce contexte très particulier qu'il y a cette frénésie de signatures de contrats par le gouvernement Baladur.
21:52 Le premier, c'est celui des sous-marins vendus au Pakistan, qui s'appelle le contrat Agosta,
21:57 pour près d'un milliard d'euros, 826 millions d'euros précisément.
22:01 Puis l'autre, c'est un contrat qui s'appelle Saouari 2, qui concerne la vente de frégates à l'Arabie Saoudite,
22:07 alors là c'est près de 3 milliards d'euros.
22:10 Une visite de quelques heures, une visite politique, mais une visite que les Français espèrent fructueuse.
22:15 Edouard Baladur et les trois ministres qui l'accompagnent voudraient que ces bonnes relations politiques
22:19 entre la France et le Royaume Saoudien se transforment en bonnes relations économiques.
22:24 Et puis un bon point pour notre commerce extérieur, la signature d'un contrat entre la France et le Pakistan.
22:29 Après une longue négociation, après une âpre lutte avec des concurrents solides comme la Suède ou la Grande-Bretagne,
22:35 la France remporte le marché et vante au Pakistan trois sous-marins d'attaque de type Agosta 90B.
22:42 Le premier sera construit au chantier naval de Cherbourg, les deux autres devraient être assemblés au Pakistan.
22:49 Alors évidemment sur le coup tout le monde se félicite parce que c'est vrai que c'est très bien pour l'industrie de l'armement française,
22:56 ça fait des emplois, ça fait de l'argent pour la France, tout ça est évidemment formidable,
23:00 mais il y a sans doute un côté obscur derrière ces contrats, c'est-à-dire est-ce qu'ils n'auraient pas été signés pour dégager de l'argent,
23:06 ce qu'on appelle des rétro-commissions, pour financer les activités d'Edouard Balladur ?
23:10 Ça va être en tout cas le soupçon des chiraciens.
23:12 Et aujourd'hui se posent de très graves questions quant à des soupçons de financement occulte,
23:18 de détournement d'argent public si vous voulez, ponctionné sur ces contrats d'armement pour financer une campagne présidentielle,
23:24 en l'occurrence celle d'Edouard Balladur.
23:26 C'est ce qu'on appelle les commissions et les rétro-commissions, qui d'un point de vue comptable et judiciaire sont parfaitement illégales au regard du droit français.
23:34 Il faut bien comprendre qu'au départ, lors de nos premières révélations, il était apparu qu'il y avait une dizaine de millions de francs en espèces
23:40 qui étaient apparus au dernier moment sur les comptes d'Edouard Balladur, et que leur justification n'était pas établie.
23:45 La défense d'Edouard Balladur avait été de dire "mais si, mais si, bien sûr, ça correspond aux ventes de T-shirts et de pins et de gadgets dans mes meetings".
23:52 Bon, ça a laissé dubitatif.
23:54 Depuis, ça n'a fait que les soupçons n'ont fait que croître, parce qu'on s'aperçoit que ce n'est pas 10 millions de francs en espèces qui sont apparus officiellement sur ses comptes,
24:00 mais 15 millions, et qu'à ces 15 millions, il faut encore ajouter une somme de 5 millions en espèces qui ont été versées, cette fois-ci au black,
24:07 donc en parfaite illégalité, à une société de sécurité qui s'occupait de la surveillance des meetings.
24:12 Toutes les personnes qui s'occupaient de la campagne d'Edouard Balladur ont dit "non, c'est pas possible d'avoir ramené des dizaines de millions de francs
24:19 avec les ventes de T-shirts ou de pins, ça aura peut-être porté, on va dire, peut-être quelques centaines de milliers de francs".
24:25 Mais pour le reste, l'origine de ces fonds est plus que suspecte.
24:28 J'avais dit en prenant ma fonction de Premier ministre que je souhaitais me consacrer exclusivement au redressement du pays
24:37 et garder le silence sur tout le reste jusqu'au début de 1995.
24:44 J'ai tenu mon engagement.
24:47 Aujourd'hui, les Françaises et les Français ont le droit de connaître le choix qu'ils auront à faire.
24:55 C'est à eux que je dois annoncer mes intentions.
25:00 J'ai décidé de présenter ma candidature à la présidence de la République.
25:07 Je suis un grand arpenteur de notre pays.
25:12 J'en connais chaque région, chaque ville et un très grand nombre de villes.
25:17 J'ai décidé de présenter ma candidature à la présidence de la République.
25:23 J'ai décidé de présenter ma candidature à la présidence de la République.
25:28 J'ai décidé de présenter ma candidature à la présidence de la République.
25:33 J'ai décidé de présenter ma candidature à la présidence de la République.
25:36 En 2015, Jacques Chirac est élu président de la République.
25:39 Les résultats connus montrent que vous avez décidé de me confier la plus haute charge de l'État.
25:48 Vive la République et vive la France !
25:52 Trahi par son ami de 30 ans, ayant vu chaque jour d'anciens compagnons de route rallier son frère ennemi,
25:58 Chirac a tenu bon.
26:00 Beaucoup de monde autour du maire de Paris et je suppose qu'il a déjà un emploi du temps très serré,
26:04 très chargé pour demain, le président.
26:07 Mais la conquête du pouvoir n'efface pas la rancœur et l'amertume de la trahison.
26:13 Il s'agit désormais de punir les traîtres.
26:17 En vertu des articles 8 et 9 de la Constitution, et sur proposition du Premier ministre,
26:24 le président de la République a décrété ce qui suit.
26:29 Je suis en nommée ministre. M. Jacques Toubon, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
26:37 M. Alain Madelin, ministre de l'Économie et des Finances.
26:43 M. Charles Millon, ministre de la Défense.
26:47 Lorsque Jacques Chirac m'a nommé ministre, il m'a donné un certain nombre d'objectifs à réaliser dans l'immédiat.
26:55 C'était de moraliser les grands contrats en allant vérifier s'il n'y avait pas des systèmes de commission anormale ou d'autre commission.
27:09 Les commissions étaient légales, on en parlait carrément, et la plupart du temps, les personnes m'expliquaient même à quoi servait la commission.
27:21 Mais c'était tout à fait autre chose, c'était quelque chose de transparent, on pouvait en parler.
27:28 Ce qui est anormal, c'est ce qui est caché. Or, les rétrocommissions, c'est caché.
27:34 C'est la raison pour laquelle, quand dans un contrat, on voyait un taux de 15% ou de 18%, on savait que ce n'était pas simplement une commission.
27:44 Charles Millon va saisir les services secrets, la DGSE, et d'après les confidences qu'il nous a faites, la DGSE a réussi à l'époque à remonter la trace de rétrocommissions
27:55 puisqu'on a identifié quatre pays par lesquels ces fonds suspects auraient transité.
28:02 L'argent n'est pas versé, les commissions ne sont pas versées d'un coup, pas tout le temps, très rarement.
28:07 Elles sont échelonnées au prorata du paiement du pays acheteur.
28:13 Et là, il y avait beaucoup d'argent qui devait être encore versé aux intermédiaires imposés par les baladuriens au dernier moment dans les contrats d'armement dont nous parlons.
28:21 Et Jacques Chirac décide d'interrompre leur versement.
28:24 Ce qui ne s'est jamais fait encore.
28:25 C'est quelque chose qui... C'est du jamais vu. Voilà, c'est du jamais vu.
28:29 Les personnes qui sont visées par cette interruption soudaine décidée au plus haut sommet de l'État du versement des commissions dues sont deux intermédiaires d'origine libanaise.
28:41 Le premier s'appelle Ziad Takhieddine et le deuxième s'appelle Abdul Rahman el-Assir, qui se trouvent être deux intermédiaires qui ont été imposés par le gouvernement baladur dans les négociations des contrats saoudiens et pakistanais au dernier moment, alors que les contrats étaient déjà bouclés.
28:57 Parmi ces intermédiaires, il y en a un notamment qui concentre beaucoup de soupçons et qui est très, très proche, on va le découvrir, de tout l'entourage d'Edouard Balladur à l'époque et de Nicolas Sarkozy aujourd'hui.
29:10 Là encore, ça renforce les interrogations.
29:13 Pourquoi est-ce lui qu'on choisit comme par hasard la même personne qui semble entretenir les meilleures relations avec Jean-François Copé, avec Brice Hortefeux et d'autres personnalités proches d'Edouard Balladur ?
29:25 Ziad Takhieddine est de ces hommes rares qui dirigent de cette zone grise au cœur de la République.
29:32 À l'époque, seul le cercle très étroit des dirigeants de la droite française le connaît.
29:38 C'est un richissime Libanais qui s'est imposé dans le monde très fermé des intermédiaires aux grandes valises.
29:52 Il semble qu'en 1995, il soit la cible de Charles Millon, l'homme que Jacques Chirac et Dominique de Villepin visent dans leur traque aux rétrocommissions.
30:03 L'ADCN, la direction des constructions navales, qui s'occupe de la construction des sous-marins, pour rémunérer les intermédiaires,
30:12 plutôt que de leur donner l'argent de manière classique, en faisant un virement de banque à banque,
30:17 puisqu'après tout, les intermédiaires avaient le droit de toucher de l'argent, à priori,
30:21 a monté toute une usine à gaz et en créant exprès, pour l'occasion, une société de droit luxembourgeois qui s'appelle AINE,
30:28 et qui va servir à ventiler ces commissions. Et comme par hasard, ça va servir à ventiler les commissions les plus suspectes.
30:33 Et c'est par cette société que vont transiter 33 millions d'euros de commissions suspectes
30:38 promises aux réseaux des intermédiaires Tachédine et Alassire. Et c'est cette société-écran, AINE,
30:45 dont un document saisi par les policiers à l'ADCN, dit que Nicolas Sarkozy en a supervisé et validé la Constitution
30:53 quand il était ministre du budget.
30:55 Étonnant document, rédigé par la police luxembourgeoise, agissant sur commission rogatoire du juge d'essai,
31:02 au pôle financier du tribunal de Paris.
31:07 Les policiers du Grand-Duché, accusés par la France depuis des années de fermer les yeux sur le paradis fiscal qu'ils protègent,
31:14 considèrent que, si argent sale il y a, il viendrait de France.
31:19 Après avoir minutieusement décrit le montage des sociétés AINE et Eurolux,
31:25 dont la création semblait venir directement d'Edouard Balladur et de Nicolas Sarkozy,
31:30 ils supposent sans diplomatie qu'une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France
31:37 pour le financement de campagnes politiques françaises.
31:40 Le ministre du budget institutionnellement, de manière générale, est un ministère clé dans le cadre de la signature de contrats d'armement.
31:47 Parce que c'est lui qui donne son aval à la signature des contrats, puisque, en quelque sorte, ça engage la France financièrement.
31:54 C'est quelque chose dont parfois les ministres du budget ne se vendent pas, et ils n'aiment pas qu'on le rappelle, Nicolas Sarkozy.
31:59 Nicolas Sarkozy dit toujours que dans cette affaire de Karachi, il n'a joué aucun rôle.
32:03 Si, il a joué un rôle institutionnel, qui n'est pas forcément choquant, mais en tant que ministre du budget,
32:08 il a donné son accord à la signature de ces contrats d'armement, que ce soit le contrat Agosta pour le Pakistan ou Savari pour l'Arabie Saoudite.
32:15 Contrats qui, de fait, aujourd'hui, s'avèrent suspects.
32:19 Vous avez été jusqu'à, donc vous avez suspendu un certain nombre de versements.
32:23 On a annulé des contrats.
32:27 Est-ce que les enquêtes ont été jusqu'au point de savoir quels étaient les destinataires finaux ?
32:33 On s'est interrogé, on a enquêté, mais on n'a pas trouvé.
32:38 Peut-être des soupçons seulement.
32:41 Oui, mais les soupçons, ça ne relève pas de la vie publique, de la politique.
32:47 Et d'ailleurs, vous allez recruter à vos côtés un homme brillant qui sort de la DGA, qui va être votre conseiller industriel, qui est Marouane Laoud.
32:58 Exactement, oui. Une personne en qui j'ai entière confiance, qui a une intelligence remarquable et d'une honnêteté tout à fait exceptionnelle.
33:07 Marouane Laoud.
33:10 L'aîné des frères Laoud, le brillant polytechnicien.
33:14 Celui qui deviendra le bras droit de Jean-Louis Gergorin détient bien des secrets de la droite paladurienne.
33:21 En créant les faux documents bancaires de Clearstream, Imad Laoud fabriquera de toutes pièces en 2004 la preuve que Marouane Laoud cherchait en 1997.
33:33 La mission que l'équipe de Charles Millon n'aura pu mener à son terme et que Dominique de Villepin, au secrétariat général de l'Elysée, coordonnait pour Jacques Chirac.
33:54 Mes chers compatriotes, après consultation du Premier ministre, du président du Sénat, du président de l'Assemblée Nationale, j'ai décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale.
34:08 Voilà pourquoi les Chiraciens n'ont pu achever leur vengeance contre les paladuriens.
34:14 Deux ans après son élection, le 21 avril 1997, Jacques Chirac renvoie les députés devant les électeurs pour se garantir un septennat sans cohabitation.
34:25 Il n'avait pas admis son impopularité. La majorité bascule et la gauche revient au pouvoir.
34:32 Le travail de nettoyage des rétrocommissions de Charles Millon est au pénètre.
34:39 Un événement va bouleverser la donne dans la zone grise où règnent les intermédiaires.
34:44 Avec Jacques Chirac, Lionel Jospin, le nouveau Premier ministre, ratifie la convention OCDE contre la corruption.
34:52 Cette convention de l'OCDE visant à lutter contre la corruption d'agents publics étrangers, de décideurs publics étrangers, dans les transactions commerciales internationales,
35:07 nous l'avons signé et ratifié en 2000, de façon à ce que la France se plie aux nouvelles règles internationales dans ce domaine,
35:19 c'est-à-dire à la moralisation des exportations.
35:21 Comment ont réagi les acteurs du secteur ?
35:24 On ne peut pas dire qu'ils aient fait montre d'enthousiasme.
35:27 Et je pourrais en citer quelques-uns, ce que je ne ferai pas bien sûr, qui ont dit "mais vous allez desservir les intérêts de l'industrie française".
35:36 Si nous ne pouvons plus verser des commissions, c'est-à-dire donner des pots de vin, c'est-à-dire corrompre finalement.
35:42 Nous avons bien sûr résisté à ces pressions et essayé de faire valoir qu'il fallait armer l'industrie française,
35:50 qu'il fallait opérer les concentrations nécessaires, qu'il fallait créer des géants industriels capables de lutter à armes égales avec les géants étrangers,
36:00 notamment américains, et que c'était ça, défendre les intérêts français et non pas essayer de corrompre pour obtenir des contrats,
36:08 des personnalités souvent douteuses dans des pays étrangers et parfois rétro-commissions dans notre propre pays.
36:16 Et finalement, la résistance n'a pas été énorme.
36:19 C'est comme ça dans les grands contrats internationaux.
36:23 On sait qui règne cette odeur de corruption, et tout particulièrement dans le secteur opaque et ultra-protégé des ventes d'armes.
36:32 Ceux qui savent sont très peu nombreux, et les secrets ne sont jamais trahis.
36:39 Sauf quand un événement tragique les propulse à l'avancéne de l'actualité.
36:45 Le 8 mai 2002, à Karachi, 14 personnes, dont 11 employés de la direction des constructions navales, sont tuées dans un attentat.
36:54 Ces hommes travaillaient sur les sous-marins vendus par la France au Pakistan sous baladure.
37:00 L'attentat a été déclenché par les autorités de la France.
37:04 Ivre de douleur, cette jeune femme vient d'apprendre la mort de son mari tué dans l'attentat. Il avait 27 ans.
37:11 Il a été tué par une machine à feu.
37:14 Il a été tué par une machine à feu.
37:17 Il a été tué par une machine à feu.
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42:08 Il a été tué par une machine à feu.
42:10 Il a été tué par une machine à feu.
42:12 Il s'exprime en tant que président de l'Association française des magistrats instructeurs.
42:17 La loi du 29 juillet 2009 a ajouté à la classification des documents eux-mêmes,
42:24 la classification de lieux.
42:26 Ce sont des lieux où le juge ne peut pas rentrer pour perquisitionner sans l'autorisation de l'administration.
42:33 Et aujourd'hui on est un peu un bandeau sur les yeux, et même plusieurs,
42:36 puisque finalement on demande la classification de documents dont on n'est pas certain qu'ils existent.
42:41 Puisque on n'a pas été les chercher, on ne les a pas saisis.
42:44 Vous voyez, ça devient très très très compliqué.
42:47 Et puis surtout, on a créé des sanctuaires, des véritables sanctuaires.
42:51 Avant il y avait un seul endroit où les gens ne pouvaient pas aller, c'était les ambassades.
42:55 C'est des conventions diplomatiques.
42:57 Maintenant, et bien non, il y a des endroits, des bureaux chez des hauts fonctionnaires où on ne peut pas aller.
43:04 Et là où on ne peut pas aller, il peut y avoir des choses très intéressantes par définition.
43:09 Dans les ventes d'armes qui plus est, le secret défense se confond avec le business plutôt qu'avec les intérêts fondamentaux de la nation.
43:18 C'est une histoire d'argent encore une fois.
43:21 Et on va vous dire, c'est l'intérêt fondamental de la nation de vendre des armes à un pays,
43:25 même si c'est n'importe quel pays, même s'il va en faire n'importe quoi,
43:28 et il faut à tout prix avoir ce contrat.
43:30 Donc finalement c'est l'intérêt fondamental de la nation de corrompre des fonctionnaires pour qu'on ait le marché.
43:36 C'est l'intérêt fondamental de la nation d'être dans la moralité la plus complète,
43:40 puisque c'est bon pour l'industrie d'armement française.
43:43 S'il y a un domaine où on a un adversaire redoutable, c'est dans ce domaine-là.
43:48 Il y a des États en jeu, il y a des intermédiaires en jeu, il y a des énormes masses financières,
43:53 il y a des moyens de limiter la capacité d'enquête colossale.
43:58 Il y a aussi des dossiers où des témoins ont été tués, des affaires d'armement.
44:03 Donc on voit bien qu'il n'y a pas d'enquête beaucoup plus difficile à mener que dans ce domaine-là des contrats d'armement.
44:10 Le pouvoir judiciaire n'est pas le seul à se heurter à l'obstruction du pouvoir exécutif.
44:17 Le pouvoir législatif en est lui aussi victime.
44:21 En 2009, les parlementaires ont créé une mission d'information sur l'attentat de Karachi.
44:30 Le député maire socialiste de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, est le rapporteur de la mission d'information.
44:36 Ses bureaux sont à côté du chantier naval de l'ADCN, d'où sont issus les sous-marins du contrat Agosta.
44:43 Nous avons demandé au gouvernement de nous transmettre l'ensemble des documents concernant cette affaire,
44:51 et nous n'avons quasiment rien obtenu.
44:53 Nous n'avons eu aucun document, télégramme diplomatique classifié du Quai d'Orsay,
44:58 aucune note des directions d'administration centrale concernées, rien du tout.
45:03 Mettre un coup de tampon sur un document pour cacher quelque chose qui n'a rien à voir avec l'intérêt fondamentaux de la nation,
45:08 c'est un abus de pouvoir, c'est une infraction pénale.
45:10 Donc le juge est quand même là pour essayer de faire cesser les infractions pénales,
45:13 contrôler sous cet aspect-là le pouvoir exécutif, c'est son boulot.
45:16 Vous savez, le secret défense, ça devient une véritable tarte à la crème,
45:23 une tartufferie absolue, parce que la plupart des documents secret défense que j'ai pu voir
45:29 sont relevés de la bibliothèque verte,
45:33 et tout ce qui est vraiment secret défense a vocation à être détruit après avoir été lu.
45:40 On ne peut pas continuer dans ce système-là.
45:43 On crée une zone criminogène.
45:46 Une zone criminogène, alors on parle de zone criminogène en parlant des banlieues,
45:50 une zone criminogène en parlant des contrats d'armement.
45:53 Il faut reconnaître que sur ces questions,
45:56 les gouvernements de droite comme les gouvernements de gauche ont eu des comportements
46:01 qui n'étaient pas conformes à ce qu'une démocratie moderne doit faire.
46:05 Une zone grise, au cœur de l'État, ne pourrait fonctionner sans l'usage du secret défense.
46:15 Ce secret, dans un monde de communication, est à l'origine de nombreuses théories du complot.
46:22 Comme on ne peut pas savoir, on peut tout imaginer.
46:27 Aujourd'hui, personne ne peut affirmer que les rétrocommissions du contrat Agosta
46:32 sont à l'origine de la mort des onze ingénieurs français.
46:36 L'enquête est en cours.
46:38 Mais l'existence d'un secret, lui, conduit l'avocat des familles des victimes
46:43 à porter les plus graves accusations contre Nicolas Sarkozy.
46:47 Nous accusons le président de la République, l'ancien Premier ministre Édouard Balladur,
46:53 d'être au cœur d'un système de corruption
46:56 qui a permis le financement illicite de la campagne d'Édouard Balladur.
47:01 J'espère bien que maintenant, tous les moyens vont être mis en œuvre pour que le juge puisse travailler.
47:06 Parce qu'il y en a assez. On a assez de savoir qu'il a des difficultés à tous les niveaux.
47:10 Et si on nous la donne cette vérité, ça fait quand même huit ans qu'on attend, huit ans qu'on se bat pour ça.
47:14 Cette histoire folle explique pourquoi, en janvier 2004,
47:26 Dominique Devillepin tombe dans le piège tendu par la houde
47:29 lorsqu'il découvre l'existence de comptes attribués à Nicolas Sarkozy
47:34 et Brice Hortefeux, datés de 1994 et 1995.
47:38 C'est la preuve que les chiraciens ont en cherché.
47:42 Cette preuve introuvable qui se serait évanouie,
47:52 quelque part dans les ordinateurs des organismes interbancaires de la mondialisation financière,
47:57 comme Clearstream.
47:59 Le faux fabriqué par la houde serait le chénon manquant de l'enquête lancée neuf ans plus tôt.
48:06 Lors de la dernière rencontre avec Dominique Devillepin,
48:10 où je lui parlais du compte, du tableau Sarkozy,
48:14 où il n'a pas du tout eu l'air de le surprendre.
48:18 Est-ce que vous lui montrez la fameuse page où il y a justement les neuf dix comptes
48:23 avec la Banco Populaire et le nom de Boxa, etc.?
48:29 Oui, j'entends ça.
48:31 Et comment elle a réagi?
48:33 Justement, ce qui m'a frappé, c'est que ça n'a pas provoqué une stupéfaction intense.
48:37 Dominique Devillepin a toujours démenti avoir vu ces documents.
48:42 Comme il dément avoir reçu la note dite "DDV" du mois de janvier.
48:47 Il refuse de s'exprimer.
48:49 Gergorin, lui, nous relate les événements ainsi.
48:54 Et Dominique Devillepin, effectivement, il a eu cette réflexion,
48:58 un peu une réflexion à mi-voix.
49:00 Maintenant qu'il y a Nicolas Sarkozy, c'est difficile, ça va être très difficile,
49:05 sinon quasi impossible de continuer à faire des investigations par les services de renseignement,
49:08 parce que c'est une affaire de politique intérieure, c'est beaucoup trop sensible.
49:12 Et il sera informé tout de suite.
49:14 Et à ce moment-là, est-ce qu'au fond, mais c'est une interrogation qui se pose à lui-même,
49:19 est-ce qu'au fond un juge d'instruction, ce n'est pas la bonne solution?
49:21 Il faut comprendre aussi pourquoi l'apparition du nom de Sarkozy
49:25 donne au listing à ce moment-là une couleur très particulière
49:28 et pourquoi est-ce que finalement seul un juge peut enquêter,
49:31 puisque ça ne peut plus être les services à l'époque Sarkozy et ministre de l'Intérieur.
49:36 Ça implique quoi, ça?
49:37 Ça veut dire deux choses, me semble-t-il.
49:40 Ça montre que Dominique Devillepin y croyait vraiment,
49:43 parce que s'il n'avait pas cru à la réalité de l'inscription de Nicolas Sarkozy dans les listings,
49:51 il n'aurait évidemment pas pris le risque de renvoyer Gergorin vers un juge.
49:56 Et puis la deuxième, ce n'est pas possible que ce soit une enquête privée.
49:59 Ce serait non-dénonciation à la justice et donc il a une réaction très saine.
50:06 Il n'y avait pas d'autre solution,
50:08 parce qu'autrement on était dans une opération de cabinet noir à partir du moment où le nom apparaissait.
50:15 Puisque en fait, en tant que ministre de l'Intérieur, Sarkozy,
50:20 toutes les informations lui remontent,
50:22 mais là on est sur une enquête qui est menée au sein du ministère de la Défense.
50:25 Justement, ce n'est pas possible, c'est trop…
50:27 C'est politiquement impossible.
50:30 Moi je n'ai pas réagi, je n'étais pas du tout chaud.
50:32 Ça s'est terminé là-dessus, puis il a embrayé sur autre chose.
50:35 C'est une réunion qui avait lieu juste après le premier tour des cantonales,
50:40 ou juste avant le deuxième tour, en tout cas.
50:42 Il me disait, je pense qu'il y aura un remaniement après les cantonales.
50:45 Je ne sais absolument pas si je serai toujours là, je ne sais pas du tout,
50:48 il ne savait vraiment pas où je vais aller.
50:50 Je me souviens encore de cette conversation.
50:54 L'allièce au Parti Socialiste, il faut dire que la victoire est totale,
50:58 20 régions métropolitaines sur 22.
51:01 Le 28 mars 2004, la déroute de la droite aux élections cantonales est telle
51:06 que chacun attend la démission du Premier ministre Raffarin.
51:10 Nicolas Sarkozy fait tout pour obtenir Matignon,
51:13 mais Jacques Chirac ne voit pas les choses ainsi.
51:15 J'ai fait le choix de la constance, de la détermination et de l'action.
51:22 Il conserve son Premier ministre.
51:25 Nicolas Sarkozy hérite du ministère de l'Economie,
51:28 il n'aura plus la main sur la police et les services spéciaux.
51:31 C'est Dominique de Villepin qui le remplace Place Beauvau.
51:34 L'enquête sur l'affaire Clearstream va pouvoir être gérée entre Chiraciens.
51:39 Je peux vous dire, vous avez un grand ministre de l'Intérieur et pas simplement par la taille.
51:46 C'est dans ce contexte que Dominique de Villepin,
51:50 lors de notre première rencontre au ministère de l'Intérieur,
51:53 j'étais très inquiet.
51:55 Or Dominique de Villepin, qu'est-ce qu'il me dit dans cet entretien ?
51:58 Maintenant il n'y a pas d'autre option.
52:00 Il faut qu'un juge saisisse de cette affaire, un juge d'instruction.
52:03 Et il n'y a pas d'autre moyen.
52:05 Comme il me voyait un peu hésité, il a ajouté d'une façon forte,
52:10 ce qui était un peu solennel, ce qui était rare dans notre relation,
52:13 c'est une instruction du président de la République.
52:17 Jusque-là, l'imposture de Laoud fonctionne parfaitement.
52:20 Jusque-là, l'ancien trader maîtrise son jeu.
52:26 L'histoire va bientôt prendre une toute autre tournure.
52:31 Avec l'entrée en scène d'un juge, le jeu va se compliquer plus encore pour Imad Laoud.
52:37 Il pourrait même, peut-être, lui échapper.
52:44 Le juge Laoud a été un des premiers à le faire.
52:48 Il a été un des premiers à le faire.
52:53 Il a été un des premiers à le faire.
52:58 Il a été un des premiers à le faire.
53:03 Il a été un des premiers à le faire.
53:09 Il a été un des premiers à le faire.
53:13 Il a été un des premiers à le faire.
53:18 Il a été un des premiers à le faire.
53:23 Il a été un des premiers à le faire.
53:28 Il a été un des premiers à le faire.
53:35 Il a été un des premiers à le faire.
53:39 Il a été un des premiers à le faire.
53:44 Il a été un des premiers à le faire.
53:49 Il a été un des premiers à le faire.
53:54 Il a été un des premiers à le faire.

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