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00:00 Difficile de trouver des qualificatifs pour l'agression lâche et violente du domicile des Jeanbrun.
00:06 A l'aïlée rose dans le Val-de-Marne, cette nuit, une voiture bélier
00:09 incendiée, lancée pour défoncer le portail du pavillon familial du maire et de sa famille. Résultat, portail et voiture brûlée.
00:16 La femme de Vincent Jeanbrun ayant trouvé le courage de prendre ses enfants de 5 et 7 ans à bout de bras, a pris la fuite
00:22 sous des tirs de mortier,
00:24 réussissant à faire passer les enfants par-dessus le mur des voisins.
00:27 Elle s'est, dans cette fuite, cassé le tibia, ce qui fait qu'elle a dû être opérée ce dimanche.
00:31 Soutien unanime de la classe politique à Vincent Jeanbrun et son épouse Mélanie, la première ministre Elisabeth Borne s'est rendue à l'aïlée rose
00:39 avec plusieurs ministres. Alexandra Gégy, vous étiez sur place tout à l'heure.
00:42 Oui, et l'ambiance était pesante. J'ai pu échanger avec plusieurs riverains qui rentraient du marché où tout le monde parlait de cette attaque
00:48 et tous sont scandalisés, comme Pierre et Jeanne, 64 ans.
00:52 Moi, ça fait 58 ans que j'habite l'aïlée rose, je n'ai jamais vu ça.
00:56 C'était une ville calme, il y a eu une peur, c'est sûr, qui s'est installée.
00:59 Je suis choqué, il aurait pu y avoir des morts.
01:02 D'attaquer aux maires, c'est inadmissible. Tout le monde le dit, de toute façon.
01:06 Il y en a un ras-le-bol.
01:08 Et un peu plus loin, près de la mairie, totalement barricadée par des barbelés depuis hier, j'ai discuté avec Cyril,
01:14 habitant de l'aïlée rose depuis toujours. Il ne se sent plus en sécurité dans sa ville.
01:18 Effroyable, intolérable. Ça m'inquiète parce que quand on commence à défoncer les maisons, il n'y a pas de raisonnement.
01:25 Donc, dans la ville, on est là gentiment et demain, s'il y a une voiture qui a envie de nous foutre en l'air
01:31 parce que ce qu'on va dire au micro ne leur plaît pas, on est parti.
01:34 Sept habitants, comme tous ceux à qui j'ai pu parler, sont inquiets pour cette nuit.
01:38 Ils craignent de nouvelles attaques et espèrent que la présence policière sera renforcée dans leur ville.
01:43 Elisabeth Borne, qui s'est rendue sur place, veut, je cite,
01:46 "une réponse qui soit la plus forte possible de la part de la justice".
01:49 Voilà, 45 000 policiers et gendarmes déployés en France.
01:53 Ce soir, c'est le ministère de l'Intérieur qui nous le dit.
01:56 D'autres précisions tout à l'heure à 19h.
01:58 Merci Alexandra Gégy.
01:59 Écoutez la réaction ce matin au grand rendez-vous d'Europe 1 du patron DLR,
02:03 Éric Ciotti, sur cette agression des Jeanbruns.
02:05 Ceux qui ont attaqué le domicile de Vincent Jeanbrun,
02:08 ils devront être interpellés et traduits en cour d'assises.
02:13 En tout cas, ce que nous mesurons, c'est que les élus sont de plus en plus la cible de ces délinquants,
02:19 de ces barbares, il n'y a pas d'autre mot,
02:21 parce qu'ils sont les représentants d'une parcelle de l'autorité, de la République,
02:25 et que cette République, pour ceux qui en sont aujourd'hui les opposantes, doit être détruite.
02:30 Éric Ciotti ce matin au grand rendez-vous Europe 1, CNews, Les Écho, avec Sonia Mabrouk.
02:35 Bonsoir Karl-Olive.
02:36 Bonsoir.
02:37 Député Renaissance des Yvelines, Vincent Jeanbrun le dit,
02:40 on est dans l'animalité pure, on a franchi un cap dans l'ignomini.
02:45 Que dites-vous ?
02:46 On est dans la barbarie,
02:49 on est dans une haine grandissante irrationnelle.
02:52 Moi je salue Vincent, Mélanie, son épouse, sa famille,
02:55 je salue tous les élus de France, monsieur, les 35 000 maires qui font un travail remarquable.
03:00 Vous savez, on les qualifie de fantasains de la République, de chevilles ouvrières de la République.
03:05 Et bien, quand vous touchez un fantasain de la République, vous abimez la République,
03:09 vous fragilisez et vous affaiblissez la France.
03:13 Et c'est ce qui se passe.
03:15 Mais je pense aussi, par exemple, à ma collègue maire de Pontoise, Stéphanie Vanpeu,
03:20 qui était, elle, sur le domaine public, qui a également été agressée.
03:25 On est dans l'irrationnel complet.
03:27 Alors, une fois qu'on a dit ça, ça c'est un diagnostic,
03:29 comment résoudre ce diagnostic ?
03:31 Et bien, il faut avoir la main ferme.
03:33 Ça veut dire quoi ?
03:34 Ça veut dire que, comme je l'ai entendu aujourd'hui,
03:37 comme c'est ce qui se passe depuis quelque temps,
03:39 devant ces lois qui vont renforcer le pouvoir des maires,
03:43 il faut qu'on ait une réponse judiciaire qui soit sans état d'âme.
03:47 Il faut vite retrouver ces barbares, oui, il a raison, ces barbares,
03:51 pour qu'ensuite ils soient punis à la hauteur de leur délit.
03:54 - Mais ça veut dire quoi ?
03:55 Ça veut dire, comme Eric Ciotti le dit ce matin au Grand Rendez-vous,
03:57 traduit en "cour d'assises", ça veut dire les parents,
04:00 comme l'a dit Eric Dupond-Moretti, qui devront payer 30 000 euros d'amende
04:04 et deux ans de prison ferme, ça veut dire quoi exactement ?
04:08 - C'est un ensemble d'outils, monsieur, auquel nous pâtissons.
04:11 Le laxisme ne date pas de quelques années, il date d'une vingtaine d'années.
04:17 Aujourd'hui, on le voit bien, on a encore malheureusement des territoires
04:20 dans notre pays où on a l'impression qu'on est dans un territoire sans foi ni loi.
04:25 Alors on a une panoplie d'outils qui sont à notre disposition,
04:28 mais c'est chacun de ces outils additionnés les uns les autres
04:31 qui nous permettront d'avancer.
04:32 Je vais vous donner un exemple.
04:33 À Poissy, lorsque j'étais maire, avec mes collègues élus,
04:36 on a pris une décision qui a été jugée radicale.
04:38 En échange de pouvoir d'achat pour l'ensemble des familles de Poissy,
04:42 hors des quartiers et quartiers y compris,
04:45 nous avons donné 30 euros pour une inscription en association sportive
04:51 et 50 euros en inscription pour une association culturelle.
04:54 En échange de quoi ? On voulait un comportement citoyen.
04:57 Et dès lors où on a pris en flagrant délit un jeune à de 12 ans,
05:01 pleine nuit, 2h du matin, fracassant un abribus,
05:04 on a suspendu et supprimé ces aides non obligatoires.
05:08 Et je peux vous dire que la réponse est très efficace.
05:12 Dès lors que vous brandissez la menace du portefeuille,
05:15 je peux vous dire dans ce pays, quel que soit l'endroit où vous habitez,
05:19 ça fonctionne.
05:20 - Mais là vous payez, vous donnez,
05:22 alors que les Français sont déjà suffisamment taxés.
05:24 D'autres disent qu'il faut supprimer les allocations familiales.
05:28 - Alors monsieur, je dis bien que c'est un premier étage de la fusée,
05:31 c'est pas le seul.
05:32 - On discute ensemble Carl-Olivier, je ne suis pas du tout en colère.
05:34 - Vous êtes en train de vous contrer.
05:35 - Bien sûr, mais je pense qu'il faut que nous soyons force de proposition
05:38 parce que c'est facile de stigmatiser.
05:41 D'ailleurs les policiers, moi franchement,
05:43 je voudrais rendre hommage à nos policiers,
05:44 nos forces de sécurité, cher monsieur.
05:46 Je voudrais rendre hommage aux maires de France,
05:48 aux élus qui s'engagent
05:50 et arrêtons de diviser tout ce qui peut nous rassembler.
05:54 D'ailleurs y compris dans les quartiers, pardon de le dire,
05:57 mais mettons-nous autour de la table, rappelons les règles du jeu.
06:00 Une fois que nous avons rappelé les règles du jeu,
06:02 il faut que nous soyons sans état d'âme, dans le jeu, en dehors du jeu.
06:06 Et je peux vous dire que ça fonctionne.
06:08 Mais maintenant, par rapport à ce qui se passe à l'endroit des élus,
06:11 où effectivement on a l'impression que ces délits augmentent de jour après jour,
06:16 oui, il faut avoir la main ferme.
06:18 Et j'entends bien comme l'ont rappelé ce matin Madame la Première Ministre,
06:21 le garde des Sceaux, Gérald Darmanin et le Président de la République,
06:25 il nous faut des sanctions qui soient exemplaires.
06:28 Il faut arrêter de tergiverser.
06:30 Les Français n'attendent pas que nous tergiversions.
06:33 Mais pas depuis un an, deux mois, trois mois, depuis vingt ans.
06:36 Eh bien on va continuer à recruter.
06:39 Et encore une fois, envoyons un message de sévérité.
06:42 Moi j'appelle à un grenelle, alors je ne vais pas dire des quartiers,
06:45 parce que ce n'est pas en injectant des milliards qu'il faut que ça va fonctionner.
06:48 On voit bien que ça ne fonctionne pas.
06:50 Mais j'appelle à un grenelle de la restauration de l'autorité de l'État.
06:53 Tout le monde est concerné. C'est transversal.
06:56 Les Français attendent cela.
06:58 J'ai mis ici à Poissy des cautions de 1000 euros
07:01 pour les incivilités concernant les mariages ou les incivilités.
07:04 Maintenant ça invite à l'intérieur des salles de mariage.
07:07 J'ai mis des caméras de vidéoprotection à l'intérieur des salles de mariage.
07:10 Je peux vous dire que ça fonctionne.
07:12 Comme je le dis, c'est des petites gouttes d'eau dans un océan.
07:16 Mais je pense qu'il faut que nous nous affranchissions,
07:19 que nous n'exclusions pas de ce que nous avons à proposer
07:22 pour faire en sorte que ce pays avance.
07:25 Et que nous soyons pour le pays.
07:27 C'est là où on voit bien que certains appellent le chaos.
07:29 Et pardon de le dire, peut-être pour finir, cher monsieur,
07:31 mais j'entends bien que les collègues de la France insoumise
07:35 soient un peu plus responsables.
07:37 Qu'ils appellent simplement au calme.
07:39 Et aujourd'hui, une fois que les dégâts sont faits,
07:42 on nous dit "soutien auprès des élus".
07:44 Mais c'est se foutre de la gueule des Français. Ça suffit.
07:47 - On va entendre ce que dit Jean-Luc Mélenchon dans quelques instants
07:50 puisqu'il est parallèlement directeur LCI.
07:52 On va bien noter ce qu'il a dit tout à l'heure à mon confrère,
07:56 Adrien Gindre. Merci beaucoup, Karl-Oliv, d'avoir été avec nous en direct.
08:00 Notez aussi que trois policiers ont été blessés la nuit dernière dans les émeutes.
08:03 Deux à Paris dans le 13e, visés par des tirs.
08:06 Une enquête est ouverte, idem pour un policier à Nîmes.
08:08 719 interpellations en total sur tout le territoire.
08:11 Ce soir à 19h30, Emmanuel Macron réunit l'exécutif à l'Elysée
08:15 pour faire un point de situation.