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00:00 Lorsque vous êtes une île, le port est déterminant.
00:04 Et l'usage du port dans un sens ou dans un autre sens,
00:08 ça peut être désastreux,
00:10 désastreux sous les prix, sous les coûts.
00:12 Et on peut maintenir l'orientation qui est de l'importation massive
00:18 et donner une culture de la consommation de la population
00:21 qui n'a absolument rien. C'est ça, le débat.
00:23 C'est au cœur du débat.
00:25 Alors, chers amis,
00:27 je comprends que vous vous en soyez.
00:29 Mais depuis un an et demi, 12 ans, je vis quelque chose d'atroce.
00:33 Le port de la Martinique, de Fort-de-France,
00:38 était en cours de privatisation.
00:41 J'assume ce que je dis.
00:44 C'est-à-dire que c'est un grand port public maritime,
00:48 d'accord, c'est l'affichage,
00:50 mais les mécanismes de financement de la modernisation
00:55 étaient faits sur la coupelle de CMACGM.
00:58 Principalement.
01:00 CMACGM a déjà, en concession, à plus de 40 ou 60 ans,
01:05 le port de la Jamaïque de Kingston.
01:08 Et CMACGM a établi une stratégie avec l'État.
01:12 Nous étions favorables à étudier,
01:15 et nous le sommes toujours, ces stratégies,
01:18 de transfert et de modernisation du port
01:21 pour accueillir les flux de conteneurs,
01:24 méga-ships qui sortent d'Asie, de l'Est des Etats-Unis,
01:28 pour affluer vers l'Europe,
01:31 avec ce qu'on appelle des ports de transbordement.
01:34 Vous savez ce que c'est, un port de transbordement ?
01:38 Et à quoi ont servi les 2,5 ha de plus,
01:41 qui coûtent environ 140 millions d'euros d'investissement ?
01:44 Donc à transborder.
01:46 A transborder quoi ? Des conteneurs.
01:49 Et ces conteneurs transportent quoi ?
01:53 I don't know, je ne sais pas. Moi, pas ça.
01:55 Parce qu'il fait mai.
01:57 Nous sommes en 2023,
01:59 et depuis le bureau arrière de la ministre Elisabeth Borne,
02:05 M. Poussier, qui est seconseiller, qui n'est que seconseiller,
02:10 qui est un secrétaire général ici,
02:14 il s'appelle Antoine Poussier,
02:15 j'assume mes responsabilités en citant son nom,
02:20 depuis Paris, à l'arrière-bureau de la première ministre,
02:25 a demandé par un texte,
02:27 je ne peux pas dire qu'il ne l'a pas fait,
02:30 de voter dans tel sens et de ne pas voter dans tel sens.
02:33 De quel droit l'État se permet de faire ce genre de choses-là ?
02:37 Il n'y a aucune règle en matière d'élection.
02:39 De quel droit l'État s'immiscite dans l'organisation du développement ?
02:44 Donc nous avons clairement indiqué
02:47 que nous exigeons que ce problème soit réglé au SIUM,
02:51 qui se déroule le 6 ou 7 juillet,
02:55 deux mois qui arrivent,
02:57 et qu'au SIUM, on revoie la gouvernance du port,
03:01 de Martinique, des ports, mais aussi de l'aéroport,
03:05 pour mieux impliquer la collectivité
03:07 conformément à ce qui avait été demandé il y a quelque temps.
03:11 Alors, que l'on veuille réduire ça sur un combat de coq,
03:15 qu'on veuille réduire ça sous les cancans entre individus,
03:18 et qu'on ne re-rende pas le fond.
03:20 Mais si jamais la Martinique ne gagne pas cette bataille-là,
03:24 et que le 6 ou 7 juillet,
03:25 on ne met pas la réforme de la gouvernance du port,
03:28 jamais nous ne sortirons de la dépendance d'une économie
03:32 de plutocratie qui entérine des principes de développement
03:37 qui ne nous permettent pas d'aller vers un progrès mieux partagé.
03:41 C'est dans ce cadre-là
03:43 que je considère que la Martinique doit s'abolir
03:47 d'un principe fondamental, ancestral,
03:50 intégré dans la période postcoloniale
03:53 qui considère que le seul moyen de vivre,
03:55 c'est d'importer depuis Paris tout ce qui nous arrive,
03:59 et que de nous restituer, de nous réinstituer
04:02 dans le bassin maritime transfrontalier qui est le nôtre,
04:05 pour à la fois nous connecter
04:08 et avoir des relations diplomatiques et économiques
04:10 avec l'ensemble des pays.
04:12 C'est la raison d'ailleurs pour laquelle nous voulons faire le port du Robert,
04:14 pour toucher les ports de proximité de la CARICOM.
04:18 C'est dans ce cadre-là que nous rentrons à la CARICOM.
04:21 C'est dans ce cadre-là qu'il faut établir des liens
04:23 avec le Paraguay et le Brésil.
04:24 J'ai donné l'exemple du café.
04:27 Le café que vous consommez ici, la Tivolienne et les autres,
04:31 les 10 conteneurs qui arrivent, arrivent d'où ?
04:34 Ils arrivent du Havre.
04:37 Mais le produit, le café lui-même, vient du Brésil.
04:40 Mais pour quelle raison on n'importe pas directement ici ?
04:43 Quand vous interrogez les gens intelligents,
04:44 vous dites qu'il n'y a aucun problème de faire du cabotage
04:46 de café, du maïs.
04:48 Il ne s'agit pas de détruire la production de café,
04:49 il s'agit d'amplifier les possibilités de transformation locale
04:53 pour qu'on puisse faire émerger une couche moyenne
04:56 de petits entrepreneurs.
04:57 Et parmi cette couche moyenne de petits entrepreneurs,
04:59 les fils d'esclaves qui n'ont jamais rien eu
05:03 comme capitaux de base,
05:04 leur donner la possibilité d'installer le progrès
05:07 et qu'ils participent à ce progrès-là
05:09 et de ne pas laisser qu'une catégorie importer des voitures,
05:12 importer des choses de toute nature localement.
05:15 C'est ça qu'il faut combattre.
05:16 C'est l'émergence d'une nouvelle démocratie économique.
05:19 Alors, si les Martiniquais qui m'entendent
05:21 considèrent que c'est un petit cancran avec Y au Z,
05:24 c'est terminé !
05:27 La vie économique, politique ici,
05:30 nous rentrons dans un système mentalement dépendant.
05:33 Quand conseillers de ministres
05:38 donnent des ordres et choisissent le président du port,
05:40 c'est ce qui s'est passé.
05:42 Contre la collectivité territoriale,
05:44 c'est extrêmement grave en matière de démocratie.
05:47 Et c'est pas la personne qui est présidente qui m'intéresse,
05:50 même si je n'ai absolument rien à voir,
05:52 et je vais rien avoir avec ce type de personnage-là,
05:55 c'est le processus.
05:57 Alors ça, ce que lui, il vient de dire,
06:00 si je pouvais voter dans cette assemblée,
06:02 je lui aurais demandé de transformer ça en motion,
06:04 qu'on puisse envoyer ça au ministre,
06:07 lui dire "l'Assemblée de Martinique a fait une motion dans tel sens,
06:11 et prendre notre responsabilité."
06:13 Alors on me dira "je suis anti-becquet, je suis anti-blanc,
06:15 anti-tout-cathé". Non !
06:17 Moi, je suis libre, je ne suis pas raciste.
06:20 Mais arrêtez de nous faire croire clairement que ce pays va bien,
06:23 non, ce pays va mal,
06:24 parce qu'on refuse, nous, nègres,
06:26 d'assumer nos propres responsabilités,
06:28 derrière nos petits précarés, avec des complices de tout ordre,
06:32 qui sont dans des systèmes de concussions,
06:35 de toute nature, pour obtenir un poste, pour exister.
06:39 Eh bien, la fin de ma vie politique arrive, mais avant cette fin-là,
06:43 je ferai tout pour que ce pays puisse changer.

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