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Transcription
00:00 Bonjour.
00:01 Nous sommes installés ici au Palais Brugniart à Paris où sont réunis depuis hier une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement.
00:06 Un sommet pour concilier le climat et le développement.
00:09 Pour vous interroger ce matin à mes côtés, je les salue, Mounia Daoudi de Radio France Internationale et Stéphane Ballon de France 24.
00:16 Monsieur le Président, est-ce que c'est juste un sommet de plus pour sauver la planète ?
00:20 Non d'abord, ce n'est pas ce que sauver la planète, c'est essayer de réconcilier, vous l'avez parfaitement dit,
00:25 la lutte contre la pauvreté, la lutte pour la biodiversité et la lutte contre les dérèglements climatiques.
00:30 Et l'objectif, ce n'est pas de faire en effet un sommet de plus, c'est d'abord, et ça a beaucoup de sens, de réunir des dirigeants venant de tous les continents.
00:38 Parce que nous vivons un moment de fracture et de risque de fracture autour de la guerre en Ukraine et de l'agression russe et au fond d'une division du monde.
00:47 On ne peut régler aucun de ces problèmes si le monde se divise.
00:50 C'est le premier intérêt.
00:51 Ici à Paris, la planète est là. Le Premier ministre chinois, le président brésilien, le président sud-africain et beaucoup d'autres dirigeants,
01:00 le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Vietnam, les Etats-Unis, l'Europe.
01:04 La deuxième chose, c'est que ce sont des actions très concrètes.
01:07 On a lancé il y a deux ans à Paris la réattribution des droits de tirage spéciaux du FMI vers les pays les plus pauvres, en particulier africains.
01:14 On a dit qu'il faut qu'au moins 100 milliards d'euros soient réalloués.
01:17 Et ça, c'est clair.
01:18 Et ça se lance aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'on a poussé tout le monde à tenir ses engagements.
01:22 Et nous, Français, nous allons réallouer 40 % de nos droits de tirage spéciaux.
01:26 C'est du concret.
01:27 On finalise aujourd'hui, Nixtern et plusieurs collègues l'ont dit hier, les 100 milliards d'euros pour le climat du nord vers le sud,
01:34 qui est un engagement qui date de 2015.
01:36 Et on lance en même temps un fonds pour la biodiversité et la préservation des forêts qui a vocation à atterrir à la COP.
01:43 Et puis il y a des choses très concrètes qui se font pendant ce sommet.
01:46 La restructuration de la dette de la Zambie qui traînait depuis des années, nous l'avons conclue hier.
01:51 Parce que précisément, la Chine est là et on avait besoin de la Chine pour le faire.
01:54 On va en parler si vous voulez bien.
01:55 Le Sénégal conclut son accord de transition climatique.
01:57 Donc c'est très concret. C'est de la mobilisation.
01:59 On va parler du Sénégal.
02:00 Est-ce que c'est aussi une façon pour vous, Emmanuel Macron, de vous racheter en quelque sorte ?
02:04 Est-ce que vous dites, depuis 6 ans à l'Élysée, on n'a pas tout bien fait là-dessus, sur le climat ?
02:08 Écoutez, non, je n'ai jamais pris les choses comme ça.
02:10 Et je savais, une des premières choses que j'ai faites, c'était cet appel "Make our planet great again".
02:15 Donc je crois qu'on est cohérents. On fait des efforts en France.
02:18 Et d'ailleurs, ça nous est reconnu, puisque l'inaction climatique valait pour la France sur la période 2015-2018, je le rappelle toujours.
02:24 Depuis, nous n'avons pas été condamnés pour inaction climatique.
02:27 Nous avons, sur la période 2017-2022, doublé nos réductions d'émissions et nous continuons.
02:32 Mais on ne respecte pas, par exemple, nos engagements sur les énergies renouvelables.
02:35 La France est même le seul pays en Europe.
02:36 Vous avez raison qu'on est un petit peu derrière. On va les rattraper, nous allons être dans la trajectoire.
02:42 Par contre, nous respectons nos engagements de baisse d'émissions, ce qui est au final le plus important.
02:46 Et donc, moi, je tiens à cela et nous allons continuer. On va redoubler d'efforts par la planification.
02:51 Non, c'est simplement qu'on essaie de tenir tous les bouts. La France, c'est 1% des émissions mondiales.
02:57 Et donc, on fait ça. À côté de ça, on produit, par exemple, le secteur de l'aéronautique.
03:02 On parle en ce moment même, il y a le salon du Bourget où j'étais en début de semaine.
03:06 Le secteur de l'aéronautique, c'est 3 à 4% des émissions mondiales.
03:09 Mais la France produit la moitié des avions.
03:11 Si on arrive à décarboner ce secteur, nous, on peut être vraiment les champions d'une décarbonation de tout un secteur
03:18 qui, à soi seul, si on enlève 50% dans les prochaines années, va nous permettre d'avoir un effet de réduction d'émissions
03:25 quasiment équivalent à l'effort de la France.
03:27 Mais à côté de ça, on doit avoir un effet d'entraînement.
03:30 Et c'est ce qu'on a fait à travers nos One Planet Summit, nos One Forest Summit.
03:34 Sur les sujets du climat et de la biodiversité, depuis 6 ans, je dirais depuis presque 10 ans,
03:39 la France a un effet d'entraînement de toute la planète.
03:42 Et nous tenons nos engagements là aussi, y compris en financement,
03:46 parce que nous avons augmenté notre aide publique au développement de 50%.
03:50 C'est ce qui a été voté au quinquennat passé.
03:52 Monsieur le Président, vous avez parlé d'un monde fracturé.
03:54 Il y a d'un côté l'Occident qui a son agenda climatique,
03:57 et de l'autre les pays du Sud dont la priorité est de lutter contre la pauvreté et l'insécurité.
04:03 Est-ce que finalement ces deux positions ne sont pas un peu inconciliables ?
04:06 C'est le grand risque.
04:07 C'est pour ça que le premier principe que j'ai posé hier en ouvrant cette conférence,
04:10 c'est qu'on ne doit mettre personne en situation de choisir
04:13 entre la pauvreté, le climat et la biodiversité.
04:16 C'est impossible.
04:17 Et donc ce qui ne va pas, c'est quand on donne le sentiment,
04:20 en quelque sorte qu'on donne des leçons.
04:22 Vous n'avez pas le droit de développer tel projet parce qu'il n'est pas bon pour la planète.
04:25 C'est tout le débat par exemple qu'il y a eu en Afrique,
04:27 si on est très transparent, sur la question du gaz.
04:29 Justement, prenons l'exemple du Sénégal.
04:32 Vous avez annoncé hier 2,5 milliards d'euros de soutien au Sénégal pour le renouvelable.
04:39 Est-ce que ça veut dire que le Sénégal doit renoncer à exploiter son gaz ?
04:43 Non. En fait, l'accord qui est l'accord de transition juste en matière d'énergie pour le Sénégal,
04:50 comme nous l'avons d'ailleurs fait pour l'Afrique du Sud,
04:52 pour l'Indonésie et pour quelques autres pays,
04:56 c'est un accord qui vise à leur permettre d'avoir une transition qui produit,
05:00 qui crée de la richesse et donc aussi de l'électricité pour produire
05:04 et qui réduit les émissions.
05:06 Le Sénégal s'engage à avoir 40% d'énergie renouvelable dans son mix.
05:10 Mais il va développer du gaz.
05:13 Mais cela se fait sous forme de prêts.
05:15 Est-ce qu'on n'endette pas le Sénégal pour justement...
05:18 Non, parce que derrière il y a des activités qui sont rentables.
05:21 Et donc il y a des prêts concessionnels.
05:23 Simplement, on les fait à des conditions très avantageuses sur du très long terme.
05:26 Mais pour le cas du Sénégal, on va lui permettre aussi de développer ses projets gaziers.
05:30 Pourquoi ? Parce que le gaz est une énergie de transition
05:33 et on sait que la planète en aura encore besoin pendant des décennies.
05:36 Ce qu'on veut faire, c'est sortir les grands émergents du charbon.
05:40 Ça, c'est la priorité si vous voulez gagner la bataille du climat.
05:43 Et on veut permettre aussi aux pays de se développer de la meilleure manière possible.
05:47 Pour le Sénégal, ça va être le gaz et d'accroître le renouvelable.
05:51 Mais 40% de renouvelables en 2030, sachant qu'ils vont en plus faire du gaz,
05:56 c'est très exigeant pour le Sénégal.
05:58 Et donc ça justifie qu'on ait cet engagement.
06:00 Mais ça va aussi permettre au Sénégal de se développer.
06:02 Ce qui ne va pas, si on leur dit "vous avez du gaz, mais vous, vous n'avez pas le droit de l'utiliser".
06:06 Alors même qu'en Europe, vous avez des pays qui rouvrent des centrales à charbon.
06:10 C'est totalement aberrant.
06:11 Maintenant, je vais vous faire toucher du doigt une chose.
06:14 Personne ne peut réussir si on ne gagne pas ce combat conjoint pauvreté-climat.
06:19 Et moi, je pense qu'on ne peut pas choisir.
06:22 Les pays du Sud sont des réserves de biodiversité et aussi des poumons pour la planète.
06:28 Et donc en particulier nos forêts.
06:30 C'est pour ça que le grand fonds qu'on lance pour les forêts est clé.
06:33 Et donc on doit faire les deux en même temps, comme dirait l'autre.
06:35 Monsieur le Président, nous parlions à l'instant de la dette.
06:38 La dette, justement, cela fait des années, des années qu'on parle d'allégement, de restructuration.
06:44 Cela fait des années que rien ne change véritablement.
06:47 Est-ce qu'il ne faudrait pas tout simplement annuler cette dette ?
06:50 Alors d'abord, il y a des choses qui changent.
06:52 On l'a fait pour le Tchad.
06:54 Et là, je le disais, on conclut pour la Zambie.
06:56 Je l'ai appris trois ans quand même.
06:58 Oui, mais vous savez, la France joue un rôle pivot.
07:01 Mais quel est le problème qu'il y a derrière ?
07:03 C'est qu'il faut avoir des modèles de financement durable.
07:05 Si vous annulez du jour au lendemain la dette, le jour d'après, plus personne ne prête.
07:09 Si vous dites à tous les prêteurs, on efface tout, le jour d'après,
07:15 comme ce sont des modèles qui ne sont pas soutenables, qui ne se financent pas tous seuls.
07:18 Bon courage pour aller chercher des gens qui vont vous prêter à nouveau.
07:21 Cela ne marchera pas.
07:22 Ce qui n'est pas supportable, c'est qu'il y ait des économies aujourd'hui
07:26 qui en fait ont des trésors de biodiversité, qui sont clés pour l'avenir de la planète,
07:31 qui ont de la démographie et la jeunesse de l'humanité,
07:35 et qu'on ne finance pas bien, et qui aujourd'hui, pour qui se financer, coûte beaucoup plus cher.
07:40 Donc j'essaie de vous répondre de manière structurée.
07:42 Ce qu'il faut faire pour ça, c'est restructurer très vite leur dette.
07:45 Le gros problème qu'on a eu ces 15 dernières années, c'est qu'en fait,
07:48 quand on restructurait la dette, nous, pays européens, américains, etc., pays du G7 au fond,
07:54 les mêmes pays à qui on a enlevé cette dette allaient la recontracter auprès de la Chine.
07:59 C'est ça ce qui n'a pas marché.
08:00 Et il faut être très honnête, c'est ce qui s'est passé à peu près partout sur le continent.
08:03 Donc, qu'est-ce qu'on a fait il y a deux ans, sur une initiative française, dans un G20,
08:08 présidé par l'Italie, on a créé un cadre global, on a dit aux Chinois, il faut que vous veniez.
08:12 Ce cadre global, on l'a appliqué pour le Tchad, et là pour la Zambie.
08:16 Parce que plus personne, même nous, quand on pousse et qu'on dit,
08:19 on va restructurer la dette, abandonner vos créances, comme nous on l'a fait d'ailleurs pour le Soudan.
08:24 Les gens se retournent vers nous et disent, non arrêtez, on va nous abandonner de la dette,
08:28 mais ce cadeau, en quelque sorte, on va faire, les mêmes pays vont aller le faire
08:32 pour aller contracter de la dette auprès de la Chine.
08:34 Donc là, tout le monde a fait l'effort.
08:36 Est-ce que c'est un problème, la dette contractée auprès de la Chine ?
08:39 Est-ce que c'est un piège pour les pays pauvres ?
08:41 Si elle dépasse un certain niveau, oui.
08:45 Et donc, on doit avoir un cadre commun qui est plutôt le cadre de l'OCDE.
08:50 C'est-à-dire qu'il définit ce qu'est une dette qui est soutenable.
08:52 Et c'est à peu près comme vous, c'est la même chose que le sur-endettement pour une famille.
08:57 La dette n'est pas une mauvaise chose quand elle vous permet de démarrer.
09:01 Nous, Européens, on a financé nos modèles par la dette après la Deuxième Guerre mondiale.
09:06 Et vous avez raison, cette dette, il faut savoir l'abandonner
09:09 quand des pays sont en train de faire les réformes et les transformations.
09:11 C'est ce qu'on fait là pour la Zambie, ça s'appelle une restructuration.
09:14 Simplement, il faut que tous les pays les plus riches, la Chine incluse, soient autour de la table.
09:19 C'est ça ce qu'on fait et qui est innovant.
09:21 Et c'est comme ça qu'on sortira de ce piège.
09:23 Vous en avez parlé avec le Premier ministre chinois hier.
09:25 J'en ai parlé d'abord au président chinois quand j'y suis allé.
09:27 C'est ce qui fait qu'il a envoyé ici son Premier ministre.
09:29 Et c'est ce qui a fait, comme vous le dites très bien, pour la Zambie, on attendait depuis trois ans et ils sont là.
09:34 Et on va devoir continuer sur des pays comme le Ghana et d'autres qui sont en grande difficulté financière.
09:39 On doit faire ces restructurations.
09:41 Maintenant, il faut être clair.
09:43 Notre approche du financement des économies en Afrique n'est plus le bon.
09:47 Donc oui, on doit restructurer les dettes, beaucoup plus fortement, pour permettre de redémarrer.
09:52 Deux, on doit mieux rémunérer les trésors de biodiversité qu'il y a en Afrique, en Amérique latine et en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est.
10:01 Ces fameuses forêts tropicales.
10:03 C'est ce qu'on lance là avec justement ce fonds pour la forêt et la nature.
10:08 Avec des contrats qu'on va faire pays par pays.
10:10 Et ensuite, oui, nous, nous devons accepter de dépenser plus.
10:14 On doit mieux mobiliser, et c'est une des conclusions très pratiques de ce sommet,
10:18 la Banque mondiale et le FMI changent complètement de logique.
10:21 Ils vont mettre beaucoup plus de financement.
10:23 Mais surtout, il ne faut pas oublier, et c'est absent de notre discussion à ce stade,
10:26 il faut mobiliser beaucoup plus de financement privé.
10:28 J'allais y venir justement.
10:30 Ça tombe bien, M. le Président, on est installé ce matin à la Corbeil.
10:33 C'est l'ancien temple de la finance, l'ancien siège de la bourse à Paris.
10:36 Sans l'argent des milliardaires, sans l'argent des grandes entreprises, vous dites on n'y arrivera pas.
10:41 Exactement.
10:43 Alors c'est pour ça qu'il faut, il y a deux choses à faire.
10:45 Il faut, un, à chaque fois qu'on met un euro d'argent public, mobiliser un euro d'argent privé.
10:51 Pour les pays les plus pauvres, on n'y arrivera pas tout de suite.
10:53 Mais pour des pays en développement, les pays à revenus intermédiaires et les émergents, c'est possible.
10:58 Qu'est-ce qui manque pour cela ?
11:00 Il faut d'abord qu'à chaque fois qu'on a un programme, on est sûr que l'argent privé ne pourrait pas mieux le faire.
11:04 Ça arrive parfois avec des programmes de la Banque mondiale et du FMI.
11:07 Deux, il faut avoir une méthode différente avec ce qu'on appelle un effet de levier.
11:12 C'est l'engagement qu'on a pris hier, c'est de se dire quand on met un euro d'argent de la Banque mondiale,
11:17 on a au moins un euro d'argent privé.
11:20 C'est fondamental.
11:22 Et c'est pour cela, qu'est-ce qu'on doit faire ?
11:25 On doit en quelque sorte enlever du risque.
11:27 Pourquoi l'argent privé ? Il y en a beaucoup.
11:29 Depuis cinq ans, c'est pour ça que la France se mobilise énormément.
11:33 Dans ces One Planet Summit, on mobilise tous les fonds souverains,
11:36 tous les grands gestionnaires d'actifs, tous les fonds de financement privé.
11:40 Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
11:42 Ils nous disent "nous, on ne va pas dans tel pays parce qu'il y a un risque de change.
11:45 On ne va pas dans tel pays parce qu'il y a un risque politique.
11:48 On ne va pas dans tel pays parce qu'en fait, s'il y a des pertes trop importantes pour nos actionnaires, ils ne nous suivent pas.
11:53 Le secteur privé, il cherche à faire un certain niveau de profit, il ne va jamais à perdre.
11:57 Faire des bénéfices, oui.
11:58 Et donc, qu'est-ce que nous, on doit faire ?
12:00 Si on veut démultiplier l'argent public qu'on met,
12:03 c'est faire de l'innovation pour avoir des mécanismes qui sont plutôt en garantie,
12:09 en prise de première perte, pour déclencher ces investissements privés.
12:13 Ça, c'est la première mobilisation.
12:15 Il y aura bientôt, dans quelques mois, Monsieur le Président, un impôt minimum mondial sur les grandes entreprises.
12:20 Au risque de vous faire bondir, est-ce qu'il faut faire un ISF climatique à l'échelle de la planète ou en France ?
12:26 Vous ne me ferez jamais bondir.
12:28 Même sur l'ISF ?
12:29 Je le disais hier. Non, parce que oui, pour ces sujets-là, il faut une taxation internationale.
12:33 Moi, pourquoi j'ai supprimé une partie de l'ISF en France ?
12:36 Parce qu'on était quasiment les seuls à le faire.
12:39 Il faut un ISF climatique mondial ?
12:41 Je pense qu'il faut une taxation internationale qui finance cela.
12:44 Mais vous savez, je le disais hier en plaisantant à certains de nos amis,
12:47 nous, on est à la frontière technologique en matière de taxation en France.
12:50 On a dit qu'il faut taxer les transactions financières.
12:52 La France l'a fait. Nous, on a une taxe sur les transactions financières.
12:55 Qui d'autre l'a fait autour de nous ? Quasiment personne.
12:58 Ça ne marche pas quand on le fait tout seul, parce qu'on est puni, les flux financiers vont ailleurs.
13:02 Donc la taxe sur les transactions financières pour financer la lutte contre la pauvreté ou le climat,
13:06 je suis pour, ça tombe bien, nous, on l'a déjà fait.
13:09 Deuxième chose, on nous dit qu'il faut une taxation sur les billets d'avion.
13:12 Il y a eu un rapport, Jean-Pierre Landau est mon représentant en particulier.
13:14 On le fait en France. Qui d'autre le fait ?
13:16 Ça ne marche pas quand on le fait tout seul, parce qu'on ne lâche pas assez d'argent et on se pénalise.
13:20 Moi, je veux bien qu'on massacre nos compagnies aériennes
13:23 et qu'elles aillent toutes dans les pays du Golfe pour faire de l'argent.
13:27 Ça ne marche pas.
13:28 Troisième proposition, je félicite la mobilisation de l'Organisation maritime internationale.
13:34 Le secteur du transport maritime n'est pas du tout taxé.
13:37 C'est un des seuls. C'est une très bonne chose, il faut le taxer.
13:40 Mais pas que les acteurs français. Il faut taxer les Français, les Européens du Nord, les Chinois.
13:45 Qu'est-ce qui marche ? C'est quand il y a une mobilisation internationale comme celle qu'on a faite sur la taxation.
13:49 Donc la France ne donnera pas l'exemple sur l'ISF climatique ?
13:51 Non, mais la France a déjà donné l'exemple sur tous les impôts.
13:53 On est un des pays qui taxent le plus au monde.
13:55 On doit donner l'exemple en mobilisant comme on l'a fait sur la taxation minimale.
13:59 Et donc moi j'appelle à la mobilisation.
14:01 Aidez-nous à aller chercher tous les pays qui aujourd'hui n'ont pas de TTF
14:05 et qui aujourd'hui n'ont pas de taxation sur les billets d'avion.
14:07 Et aidez-nous à mobiliser à l'Organisation maritime internationale en juillet
14:11 pour qu'il y ait une taxation internationale avec la Chine sur le transport maritime.
14:16 Aussi vrai qu'on disait il y a un siècle, le socialisme dans un seul pays ça ne fonctionne pas,
14:21 pour reprendre un temps communiste,
14:23 la taxation internationale dans un seul pays ça ne marche pas.
14:26 Parce que ce n'est pas une taxation internationale et ça pénalise ce pays.
14:29 Mounir Daoudi RFI.
14:30 Donc en tout cas, juste pour mobiliser le secteur privé, l'autre point c'est oui,
14:34 créez une taxation internationale pour l'affecter.
14:37 C'est ça dont on a besoin.
14:39 Monsieur le Président, il y a un grand absent à ce sommet de Paris, c'est la Russie.
14:43 Est-ce que vous pouvez avancer sur l'agenda que vous portez
14:47 sans l'un des acteurs majeurs, l'un des plus grands producteurs d'hydrocarbures au monde ?
14:52 Alors oui, parce qu'ici on est sur un agenda qui vise justement à dire quoi ?
14:56 On ne doit pas choisir entre climat et lutte contre la pauvreté, biodiversité.
15:03 Chaque pays doit être respecté dans son chemin.
15:05 Il faut mettre plus d'argent public, il faut mobiliser le financement privé.
15:08 C'est ça les conclusions principielles de ce sommet, avec derrière plein de mesures très concrètes.
15:13 On a besoin de qui pour ça ?
15:15 On a besoin des Etats-Unis, de la Chine, du G20,
15:20 des grands émergents et des pays les plus pauvres. Ils sont tous là.
15:24 Et donc le G77 qui est le groupe qui représente tous ces pays, la Russie est dedans.
15:29 Et là, à plusieurs égards, la Chine qui est un de ses membres éminents présente,
15:33 mais surtout le président cubain était avec nous, il s'est exprimé hier,
15:36 il a la présidence du G77.
15:38 Donc qu'est-ce que dit ce sommet ? L'isolement de la Russie.
15:42 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:44 Mais je pense qu'il faut d'abord que la Russie arrête la guerre,
15:47 accepte de respecter le droit international.
15:49 Ça c'est un fondement.
15:51 Si Vladimir Poutine vous appelle demain matin, vous décrochez ou pas ?
15:55 Bien sûr que je décroche.
15:57 Oui, toujours. Mais vous ne l'appellerez pas, vous ?
15:59 Je n'ai pas de raison de l'appeler aujourd'hui.
16:01 Il y a une contre-offensive ukrainienne.
16:03 Le temps viendra, je l'espère, de négociations aux conditions de l'Ukraine.
16:07 Par contre, s'il m'appelle pour proposer quelque chose, je prendrai,
16:09 parce que la France a toujours été une puissance facilitatrice et de médiation.
16:14 Mais il faut être clair, aujourd'hui, la reprise du dialogue n'est possible
16:18 que s'il y a un respect du droit international,
16:20 qui est le seul qui nous permet de vivre en paix.
16:22 Par contre, vous avez raison, la Russie,
16:24 mais comme d'autres grands pays qui sont ici présents,
16:27 le Nigeria est un très grand producteur d'hydrocarbures,
16:29 il est là, c'est 250 millions d'habitants sur la planète.
16:32 L'Inde est un grand pays qui raffine les hydrocarbures.
16:35 La Ravie Saoudite est ici présente.
16:37 Restons sous la Russie, si vous voulez bien, monsieur le Président.
16:39 Non, mais tous ces pays, on doit les accompagner dans une transition.
16:42 La Russie devra en faire partie.
16:44 Pour moi, le fondement, c'est que les pays dont on a besoin
16:48 pour faire ces changements sont tous là.
16:50 Pour vous, monsieur le Président, la Russie est-elle aujourd'hui un ennemi,
16:55 notamment en Afrique ?
16:57 Écoutez, je n'aime pas ces termes qui sont définitifs,
17:00 parce que la diplomatie, ce n'est pas ça.
17:02 Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui, la Russie s'est mise,
17:05 de son propre chef, dans une situation qui est de ne plus respecter
17:09 le droit international, de redevenir, au fond,
17:12 l'une des seules puissances coloniales du XXIe siècle,
17:15 en menant une guerre d'empire auprès de son voisin l'Ukraine.
17:19 Et c'est une puissance de déstabilisation de l'Afrique
17:22 à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation,
17:25 des exactions sur les populations civiles,
17:27 comme cela a été documenté par les Nations unies
17:31 en République centrafricaine, à travers la milice Wagner.
17:34 Donc je pense que par les choix aujourd'hui qui sont les siens,
17:37 la Russie ne joue pas un rôle bénéfique
17:40 pour la communauté internationale.
17:42 Merci, M. le Président, de nous avoir accordé cet entretien.
17:45 Merci à vous de nous avoir suivis sur France Info.
17:49 Je montre toujours des petits graphiques.
17:52 Non, c'est très intéressant.
17:53 On pourra vous le donner à vos auditeurs.
17:55 Mais quand on parle de climat et de développement,
17:57 c'est fait par l'AFD.
18:00 Non, c'est très bien, on vous le laissera.
18:02 Mais ça montre où est l'enjeu.
18:05 L'enjeu, c'est que, vous voyez, nous, on est dans ces catégories-là.
18:08 On est les très développés, les plus riches,
18:11 et on est aussi ceux qui polluons le plus.
18:13 L'enjeu, c'est de réussir, au fond,
18:15 à ce qu'entre les pays riches et les émergents, il y ait un accord.
18:19 Si on arrive à ce que l'Inde, le Nigeria, la Chine
18:22 puissent se développer sans polluer,
18:25 on gagne la bataille de la planète à l'échelle internationale.
18:27 Et c'est aussi pour ça que les pays en développement
18:30 et les pays les plus pauvres,
18:32 il faut les aider sur la lutte contre la pauvreté,
18:34 ils sont très loin d'être les grands émetteurs.
18:36 La clé, elle est de nous baisser nos émissions
18:39 et aller permettre aux grands émergents
18:41 d'avoir leur développement sans augmenter leurs émissions.
18:44 C'est pour cette raison que vous avez souhaité
18:46 participer au Sommet des Brics ?
18:48 Exactement, c'est un point clé.
18:50 Et c'est pour ça qu'on fait ces accords de partenariat
18:52 pour la transition avec déjà l'Afrique du Sud,
18:54 maintenant avec le Sénégal, j'espère demain avec le Nigeria,
18:56 j'ai proposé avec le Brésil.
18:58 La clé pour la planète, elle est là.
19:00 Il faut se concentrer sur l'essentiel.
19:02 C'est le lien entre les pays riches et les émergents.
19:04 Et la deuxième chose essentielle,
19:06 c'est sortir du charbon avant toute chose.
19:08 Merci à vous de nous avoir suivis sur France Info, RFI et France 24.
19:16 Merci beaucoup.
19:18 Emmanuel Macron sur France 24, RFI et France Info,
19:24 la clé pour la planète, elle est là,
19:26 a dit le président français en montrant une infographie
19:29 à la toute dernière minute de cette interview
19:31 qu'il nous a accordée autour de ce sommet
19:34 pour un nouveau pacte financier mondial.
19:36 Il a été question de beaucoup de choses,
19:39 du rôle de la France dans cette transition énergétique.
19:42 Il a été question également de la restructuration de la dette,
19:46 beaucoup question du Sénégal, de la Zambie.
19:48 Il a été question également, c'était un pas de côté,
19:51 mais en même temps tout est lié de la guerre en Ukraine,
19:54 de la position actuelle de la Russie.
19:56 Stéphane Trier, Gauthier Rybinski, Axel May,
19:59 précédents invités comme tout à l'heure.
20:02 D'abord, vous Stéphane Trier,
20:04 qu'est-ce que vous retenez de cette intervention d'Emmanuel Macron ?
20:07 Moi ce que je retiens de cette intervention,
20:10 c'est l'accent mis sur énormément,
20:12 essayer de montrer les effets concrets de ce sommet.
20:15 Il me semble que c'est important de pouvoir montrer
20:17 des éléments qui ont touché des pays particuliers.
20:20 La restructuration de la dette de la Zambie
20:22 est un élément extrêmement important.
20:24 La Zambie est un des pays qui est en train de construire
20:27 son décollage économique,
20:29 et qui a des institutions démocratiques très importantes.
20:32 Et la Zambie était obligée de couper dans son capital social,
20:37 dans ce qu'elle était en train de construire,
20:39 dans ses institutions, parce qu'elle ne pouvait plus payer
20:41 ses professeurs, ses instituteurs, ses médecins.
20:44 Et donc soutenir la Zambie est extrêmement important.
20:46 Le deuxième point que je retiens très fort,
20:48 c'est que ce n'est pas seulement un sommet sur le climat.
20:51 Et en fait, on a navigué dans cet entretien,
20:53 entre les deux discussions.
20:55 Les pays du Sud nous disent...
20:57 Les pays les moins avancés et les plus vulnérables
20:59 nous disent "le problème, ce n'est pas tant
21:01 qu'on a des investissements pour financer
21:03 des choses qui ne soient pas bonnes
21:05 pour la transition écologique, et qu'on a du mal
21:07 à financer la transition écologique.
21:09 C'est que les investissements ne viennent pas dans nos pays.
21:11 Les investisseurs du Nord sont plus attirés
21:13 par les taux d'intérêt élevés qui remontent
21:15 dans les pays du Nord, et ils ne viennent plus dans ces pays-là.
21:17 Et donc c'est la question du développement tout court.
21:19 - Et ce qu'elle a dit sur la réallocation des DTS,
21:23 les fameux droits de tirage spéciaux du FMI,
21:25 c'est rassurant ?
21:27 - C'est rassurant, mais c'était la base.
21:29 Il fallait absolument que cette promesse
21:31 faite déjà il y a quelques années
21:33 de 100 milliards de droits de tirage spéciaux
21:35 réalloués vers les pays du Sud,
21:37 canalisés vers les pays du Sud,
21:39 qu'elle soit tenue,
21:41 qu'on voit les chiffres derrière tout ça.
21:43 Mais les pays du Sud ont plein de questions.
21:45 La Banque africaine de développement
21:47 avait organisé un mécanisme potentiel
21:49 avec le Royaume-Uni pour que ces droits de tirage spéciaux
21:51 ne passent pas par le FMI,
21:53 mais par la Banque africaine de développement.
21:55 Ce que beaucoup des pays africains demandent.
21:57 Or, les banques centrales, pour des raisons
21:59 à la fois comptables, juridiques et macroéconomiques,
22:01 disent "on ne peut pas faire ça".
22:03 Et donc on a encore beaucoup de chemin
22:05 pour que les pays du Sud disent "ok, on veut que ces financements-là
22:07 arrivent chez nous", et ce n'est pas encore tout à fait garanti.
22:09 - Il a dit que la Banque mondiale et le FMI
22:11 changent complètement de logique, sauf qu'on n'a pas entendu comment
22:13 ce changement de logiciel est en train de s'opérer.
22:15 C'est moi ou... ?
22:17 - Non, on n'a pas entendu comment, mais vous voyez bien
22:19 que c'est un problème qui est très compliqué,
22:21 où il faut à la fois montrer l'ambition politique
22:23 et les engagements politiques, j'allais dire
22:25 le fait que tous ces chefs d'Etat donnent une mission
22:27 de dire "vous n'avez pas... messieurs
22:29 des directions générales du trésor de la planète,
22:31 vous nous dites toujours que ce n'est pas possible".
22:33 On vous donne la mission de trouver la solution.
22:35 Donc on a cet engagement politique très fort.
22:37 Et en dessous, on a des discussions extrêmement techniques.
22:39 Et donc on pourrait ici essayer de rentrer
22:41 dans cette discussion, mais c'est évident
22:43 que le président de la République française ne va pas donner les détails de tout ça.
22:45 Il y a évidemment des questions qui ont été lancées
22:47 depuis plusieurs années
22:49 dans le cadre du Capital
22:51 Adéquacy Framework, donc en gros le cadre
22:53 d'adéquation du capital. C'est en gros le cadre de risque
22:55 que peut prendre la Banque mondiale pour dire
22:57 "essayez de changer la manière dont vous allez opérer".
22:59 Aujourd'hui, ce qu'on a entendu
23:01 avant ce sommet, c'est que
23:03 dans les assemblées de printemps
23:05 de la Banque mondiale, on allait
23:07 changer le taux de
23:09 couverture du risque par le capital
23:11 entre ce qui est les fonds
23:13 propres et les prêts, pour le baisser
23:15 de 20 à 18%. Donc prendre plus
23:17 de risques, ça permettait d'avoir 5
23:19 milliards par an plus sur la table, alors que ce
23:21 dont on parle c'est 1000 milliards. Vous voyez que pour l'instant
23:23 on n'est pas dans un changement de modèle qui est suffisant.
23:25 Ce que j'ai entendu, c'est "on va vous obliger
23:27 messieurs les argentiers, à trouver
23:29 une solution". - Sébastien Trahir, directeur général
23:31 de l'Institut du Développement Durable
23:33 et des Relations aux Internationales, je vous propose
23:35 qu'on réécoute ce qu'a dit Emmanuel Macron tout à l'heure
23:37 sur ce combat conjoint
23:39 entre la pauvreté et le
23:41 climat. Il est un peu revenu sur ce
23:43 qu'il avait dit hier, à savoir que les
23:45 pays ne devraient pas avoir à choisir
23:47 entre la lutte contre le réchauffement
23:49 climatique et la lutte contre la pauvreté.
23:51 On l'écoute, on se retrouve dans quelques secondes.
23:53 - Personne ne peut réussir
23:55 si on ne gagne pas ce combat conjoint
23:57 pauvreté-climat.
23:59 Et moi je pense qu'on ne peut pas choisir.
24:01 Les pays du Sud sont
24:03 des réserves de biodiversité
24:05 et aussi des poumons pour la planète.
24:07 - Monsieur le Président... - Et donc en particulier nos forêts.
24:09 C'est pour ça que le grand fonds qu'on lance pour les forêts
24:11 est clé. Et donc on doit faire les deux en même temps
24:13 comme dirait l'autre.
24:15 - En même temps comme dirait l'autre.
24:17 Emmanuel Macron qui se paraphrase en quelque sorte lui-même
24:19 parce qu'il est l'architecte du même temps.
24:21 Petite blague mise à part.
24:23 1 euro public face à 1 euro
24:25 privé dans la lutte contre le réchauffement climatique
24:27 à Axel May. Et qu'est-ce que
24:29 vous retenez de ce qu'a dit le président
24:31 français tout à l'heure ? - C'est que
24:33 effectivement il faut faire davantage appel au secteur privé
24:35 mais la difficulté,
24:37 il a insisté sur ses problématiques,
24:39 c'est que le secteur privé il n'est pas là
24:41 en tant que bienfaiteur.
24:43 Il a besoin d'avoir un retour sur investissement
24:45 et donc dire au secteur public
24:47 il faut que vous accompagnez ce secteur privé, que vous lui permettiez
24:49 d'investir et qu'il puisse
24:51 ce secteur privé, une fois qu'il se sentira en confiance,
24:53 et bien éventuellement
24:55 avoir un retour sur
24:57 investissement. Donc là aussi c'est
24:59 l'un des éléments qui fait partie de cette
25:01 rénovation de l'architecture financière mondiale
25:03 qui est mise en place, qui est mise en avant
25:05 lors de ce sommet. C'est l'un des éléments importants
25:07 qui a été souligné par le président de la République.
25:09 - Gauthier Réminski,
25:11 sur ce qu'a dit Emmanuel Macron autour du rôle de
25:13 la France. Il s'est décert un
25:15 insatisfait, normal, nous respectons
25:17 nos engagements. Il a dit en quelque sorte
25:19 que la France fait plus, fait mieux
25:21 en tout cas que beaucoup d'autres.
25:23 Il prêche pour sa paroisse,
25:25 il est dans le vrai ? - Bien sûr.
25:27 Qui ne prêcherait pas pour sa paroisse
25:29 en pareille circonstance ?
25:31 Pourquoi pas, c'est vrai que ce qu'il a rappelé
25:33 c'est que la France est responsable
25:35 d'un pour cent des émissions
25:37 mondiales.
25:39 Qu'est-ce que...
25:41 Il est évident
25:43 qu'il y a, compte tenu de la
25:45 situation de la France, notamment par rapport
25:47 aux pays africains, il y a
25:49 quelque chose qui relève du rattrapage.
25:51 Et du rattrapage pour montrer
25:53 que la manière dont la France
25:55 a été contrainte de se retirer
25:57 d'un certain nombre de pays africains, même si c'était
25:59 l'armée, la puissance militaire,
26:01 au fond c'était une erreur
26:03 de la part des pays qui l'avaient fait, puisque
26:05 et là il fait allusion
26:07 à ce qu'est le néocolonialisme russe
26:09 et là on ne peut pas
26:11 le dénier. Il y a un néocolonialisme
26:13 qui est de nature russe puisqu'il s'agit
26:15 de capter non seulement
26:17 les richesses d'un pays mais surtout d'étouffer sa culture
26:19 comme l'a fait
26:21 le colonialisme français ou autre
26:23 d'antan. Donc là
26:25 il y a une justification de l'action française
26:27 même si
26:29 précisément le fait que la France
26:31 soit la France, c'est à dire à la fois
26:33 puissance moyenne et puissance ayant
26:35 un passé chargé sur
26:37 le plan colonial, même si cela
26:39 peut être de nature à
26:41 disons agripper
26:43 le mécanisme à l'égard
26:45 de certains pays qui ont eu à souffrir de ce
26:47 colonialisme. Mais en même temps
26:49 ce qui est très intéressant dans cette démarche
26:51 en même temps, hein, en même temps
26:53 ce qui est très intéressant dans cette démarche c'est qu'elle
26:55 vise à rétablir la
26:57 primauté du politique. Vous savez
26:59 on est dans un monde aujourd'hui précisément
27:01 où on dit non, les lois de l'économie
27:03 sont telles que vous
27:05 chef d'état
27:07 président d'un gouvernement, vous ne pouvez
27:09 plus, vous ne pouvez pas et vous ne devez
27:11 pas intervenir avec une volonté
27:13 politique, c'est à dire avec un projet, une
27:15 vision de l'avenir. Et là il y a quelque
27:17 chose qui est, je l'espère,
27:19 on verra ensuite, mais qui est en train de se passer
27:21 sur la réhabilitation du
27:23 justement de l'action politique.
27:25 D'une certaine manière, et je m'arrêterai
27:27 là, c'est aussi ce qui se passe en
27:29 Ukraine où vous avez tout simplement un président
27:31 qui dit "on nous dit que la puissance à côté
27:33 est majeure et
27:35 qu'il faut, la Russie, et qu'il faut se coucher
27:37 et qu'il faut se plier". Moi je
27:39 dis sur le plan politique c'est inadmissible.
27:41 Alors si ça peut avoir fait école
27:43 je doute que ça soit
27:45 exactement cela, mais si ça peut avoir
27:47 fait école, oui c'est intéressant
27:49 parce que ça veut dire aussi que l'on
27:51 donne en quelque sorte
27:53 un ordre, notamment aux institutions
27:55 financières internationales
27:57 en leur disant que, comme disait Axel
27:59 à l'instant, elles ont besoin de garanties.
28:01 Et bien la puissance publique s'engage à leur
28:03 donner les garanties, mais en échange
28:05 ces instances fonctionnent
28:07 en fonction précisément de l'intérêt
28:09 que dégagent les participants à ce sommet.
28:11 Sébastien Treyer, sur ce qu'a
28:13 dit Emmanuel Macron de la France.
28:15 La France a un effet
28:17 d'entraînement de la
28:19 planète. Vous y
28:21 souscrivez ?
28:23 Je pense que juste avant ce sommet,
28:25 les pays d'Europe en particulier
28:27 mais d'autres pays du Sud disaient
28:29 "Pourquoi la France crée encore un nouveau sommet ?"
28:31 Et en fait je pense que ce sommet
28:33 aurait pu avoir encore plus
28:35 d'effets concrets si on n'avait pas
28:37 passé, si la France n'avait pas
28:39 eu besoin de passer 4 ou 5 mois
28:41 sur les 6 mois qu'elle avait à essayer
28:43 de déminer et de faire comprendre ce qu'elle cherchait
28:45 à faire. Ce qui me semble absolument
28:47 important, c'est je pense aujourd'hui,
28:49 il faut essayer de voir ce sommet, si possible
28:51 pas comme un sommet français, mais comme un sommet
28:53 dont on avait besoin. Il faut absolument
28:55 qu'on lance aujourd'hui
28:57 la commande politique dont parlait Gautier
28:59 Winski ici, en disant "Il faut que
29:01 les pays de la planète, que Lula
29:03 soit là et qu'on lance
29:05 cette ambition de réformer
29:07 le système financier international de manière très forte."
29:09 Et si la France ne l'avait pas fait,
29:11 ça aurait manqué. Et donc c'est ça que je trouve
29:13 qui est important de voir. Moi, j'ai
29:15 discuté avec des collègues
29:17 au ministère des Finances brésilien qui ont
29:19 commencé par me dire "Mais en fait, vous nous volez
29:21 tout l'intérêt de notre présidence du G20 l'année
29:23 prochaine, on ne comprend pas ce que vous voulez faire."
29:25 Ça a été très difficile de faire comprendre ce que la France voulait.
29:27 Je pense qu'aujourd'hui, le Brésil peut
29:29 se réjouir d'avoir ici des formes d'accélération
29:31 qui ont été données pour que le G20
29:33 brésilien l'année prochaine puisse recueillir les fruits
29:35 d'un certain nombre de ces sujets. - Merci beaucoup
29:37 Sébastien Tréhier. Nous partons
29:39 Palais-Bronniard, rejoindre Tarek Kaï
29:41 qui va suivre la deuxième journée de ce sommet
29:43 pour le nouveau pacte financier mondial.
29:45 Bonjour Tarek. On a écouté Emmanuel Macron tout à l'heure.
29:47 Comment se présente la deuxième partie
29:49 de ce sommet, le deuxième
29:51 journée ? Qu'est-ce qui est à l'agenda ? A quoi est-ce qu'on peut s'attendre ?
29:53 - Oui, ce que je peux vous dire
29:57 c'est que ces délégations
29:59 de chefs d'État et de gouvernement
30:01 continuent à arriver ici au niveau du
30:03 Palais-Bronniard. La cérémonie
30:05 de clôture débutera dans
30:07 peu de temps avec une photo
30:09 de famille qui sera
30:11 très symbolique pour ce
30:13 sommet, disons, unique en son
30:15 genre. Cette cérémonie de clôture
30:17 sera suivie par une conférence de presse
30:19 très attendue avec, on s'attend
30:21 à beaucoup d'annonces
30:23 comme on a déjà eu un petit aperçu
30:25 lors de cet entretien
30:27 que nous a accordé le président de la République.
30:29 Donc Emmanuel Macron
30:31 sera avec à ses côtés
30:33 le président Kenyan,
30:35 la présidente, ou le président
30:37 de la Banque mondiale,
30:39 la directrice générale du Fonds Monétaire
30:41 International ainsi que la secrétaire
30:43 du Trésor des États-Unis.
30:45 Il faudrait rappeler que toutes ces annonces
30:47 qui ont lieu ici
30:49 n'ont pas de format contraignant
30:51 puisque ce sommet est plutôt
30:53 une sorte de plateforme pour donner
30:55 un élan politique à toutes ces
30:57 idées dont il est question depuis
30:59 hier. D'après
31:01 ce qu'on a pu entendre
31:03 par la bouche du président de la République,
31:05 on peut s'attendre donc à
31:07 des décisions, à une sorte de
31:09 feuille de route sur laquelle se pencheront
31:11 les chefs d'État et les
31:13 organisations internationales lors des prochains
31:15 rendez-vous internationaux comme le
31:17 G20 ou la COP.
31:19 On peut s'attendre donc à des
31:21 annonces concernant la
31:23 restructuration de la dette,
31:25 on peut s'attendre à une taxe
31:27 carbone sur l'industrie maritime.
31:29 Il y a peu de chances
31:31 d'entendre dire que
31:33 la taxe sur les transactions financières
31:35 puisse aboutir.
31:37 On entendra forcément
31:39 parler de la DTS,
31:41 droite de tirage spéciaux avec 100 milliards d'euros
31:43 par an, ainsi que plus
31:45 de financements
31:47 qui soient publics, comme l'a dit
31:49 le président, 1 euro public
31:51 pour 1 euro privé
31:53 et plus de financements privés
31:55 et plus d'argent venant du FMI
31:57 et de la Banque mondiale.
31:59 Toutes ces annonces auront lieu ici
32:01 même d'ici
32:03 2 heures au Palais Brouillard.
32:05 Au Palais Brouillard
32:07 on a le président
32:09 Emmanuel Macron,
32:11 le président de la République
32:13 Emmanuel Macron, le président de la République
32:15 Emmanuel Macron, le président de la République
32:17 Emmanuel Macron, le président de la République
32:19 Emmanuel Macron, le président de la République
32:21 Emmanuel Macron, le président de la République
32:23 Emmanuel Macron, le président de la République
32:25 Emmanuel Macron, le président de la République
32:27 Emmanuel Macron, le président de la République
32:29 Emmanuel Macron, le président de la République
32:31 Emmanuel Macron, le président de la République
32:33 Emmanuel Macron, le président de la République
32:35 Emmanuel Macron, le président de la République
32:37 Emmanuel Macron, le président de la République
32:39 Emmanuel Macron, le président de la République
32:41 Emmanuel Macron, le président de la République
32:43 Emmanuel Macron, le président de la République
32:45 Emmanuel Macron, le président de la République
32:47 Emmanuel Macron, le président de la République
32:49 Emmanuel Macron, le président de la République
32:51 Emmanuel Macron, le président de la République
32:53 Emmanuel Macron, le président de la République
32:55 Emmanuel Macron, le président de la République
32:57 Emmanuel Macron, le président de la République
32:59 Emmanuel Macron, le président de la République
33:01 Emmanuel Macron, le président de la République
33:03 Emmanuel Macron, le président de la République
33:05 Emmanuel Macron, le président de la République
33:07 Emmanuel Macron, le président de la République
33:09 Emmanuel Macron, le président de la République
33:11 Emmanuel Macron, le président de la République
33:13 Emmanuel Macron, le président de la République
33:15 Emmanuel Macron, le président de la République
33:17 Emmanuel Macron, le président de la République
33:19 Emmanuel Macron, le président de la République
33:21 Emmanuel Macron, le président de la République
33:23 Emmanuel Macron, le président de la République
33:25 Emmanuel Macron, le président de la République
33:27 Emmanuel Macron, le président de la République
33:29 Emmanuel Macron, le président de la République
33:31 Emmanuel Macron, le président de la République
33:33 Emmanuel Macron, le président de la République
33:35 Emmanuel Macron, le président de la République
33:37 Emmanuel Macron, le président de la République
33:39 Emmanuel Macron, le président de la République
33:41 Emmanuel Macron, le président de la République
33:43 Emmanuel Macron, le président de la République
33:45 Emmanuel Macron, le président de la République
33:47 Emmanuel Macron, le président de la République
33:49 Emmanuel Macron, le président de la République
33:51 Emmanuel Macron, le président de la République
33:53 Emmanuel Macron, le président de la République
33:55 Emmanuel Macron, le président de la République
33:57 Emmanuel Macron, le président de la République
33:59 Emmanuel Macron, le président de la République
34:01 Emmanuel Macron, le président de la République
34:03 Emmanuel Macron, le président de la République
34:05 Emmanuel Macron, le président de la République
34:07 Emmanuel Macron, le président de la République
34:09 Emmanuel Macron, le président de la République
34:11 Emmanuel Macron, le président de la République
34:13 Emmanuel Macron, le président de la République
34:15 Emmanuel Macron, le président de la République
34:17 Emmanuel Macron, le président de la République
34:19 Emmanuel Macron, le président de la République
34:21 Emmanuel Macron, le président de la République
34:23 Emmanuel Macron, le président de la République
34:25 Emmanuel Macron, le président de la République
34:27 Emmanuel Macron, le président de la République
34:29 Emmanuel Macron, le président de la République
34:31 Emmanuel Macron, le président de la République
34:33 Emmanuel Macron, le président de la République
34:35 Emmanuel Macron, le président de la République
34:37 Emmanuel Macron, le président de la République
34:39 Emmanuel Macron, le président de la République
34:41 Emmanuel Macron, le président de la République
34:43 Emmanuel Macron, le président de la République
34:45 Emmanuel Macron, le président de la République
34:47 Emmanuel Macron, le président de la République
34:49 Emmanuel Macron, le président de la République
34:51 Emmanuel Macron, le président de la République
34:53 Emmanuel Macron, le président de la République
34:55 Emmanuel Macron, le président de la République
34:57 Emmanuel Macron, le président de la République
34:59 Emmanuel Macron, le président de la République
35:01 Emmanuel Macron, le président de la République
35:03 Emmanuel Macron, le président de la République
35:05 Emmanuel Macron, le président de la République
35:07 Emmanuel Macron, le président de la République
35:09 Emmanuel Macron, le président de la République
35:11 Emmanuel Macron, le président de la République
35:13 Emmanuel Macron, le président de la République
35:15 Emmanuel Macron, le président de la République
35:17 Emmanuel Macron, le président de la République
35:19 Emmanuel Macron, le président de la République
35:21 Emmanuel Macron, le président de la République
35:23 Emmanuel Macron, le président de la République
35:25 Emmanuel Macron, le président de la République
35:27 Emmanuel Macron, le président de la République
35:29 Emmanuel Macron, le président de la République
35:31 Emmanuel Macron, le président de la République
35:33 Emmanuel Macron, le président de la République
35:35 Emmanuel Macron, le président de la République
35:37 Emmanuel Macron, le président de la République
35:39 Emmanuel Macron, le président de la République
35:41 Emmanuel Macron, le président de la République
35:43 Emmanuel Macron, le président de la République
35:45 Emmanuel Macron, le président de la République
35:47 Emmanuel Macron, le président de la République
35:49 Emmanuel Macron, le président de la République
35:51 Emmanuel Macron, le président de la République
35:53 Emmanuel Macron, le président de la République
35:55 Emmanuel Macron, le président de la République
35:57 Emmanuel Macron, le président de la République
35:59 Emmanuel Macron, le président de la République
36:01 Emmanuel Macron, le président de la République
36:03 Emmanuel Macron, le président de la République
36:05 Emmanuel Macron, le président de la République
36:07 Emmanuel Macron, le président de la République
36:09 Emmanuel Macron, le président de la République
36:11 Emmanuel Macron, le président de la République
36:13 Emmanuel Macron, le président de la République
36:15 Emmanuel Macron, le président de la République
36:17 Emmanuel Macron, le président de la République
36:19 Emmanuel Macron, le président de la République
36:21 Emmanuel Macron, le président de la République
36:23 Emmanuel Macron, le président de la République
36:25 Emmanuel Macron, le président de la République
36:27 Emmanuel Macron, le président de la République
36:29 Emmanuel Macron, le président de la République
36:31 Emmanuel Macron, le président de la République
36:33 Emmanuel Macron, le président de la République
36:35 Emmanuel Macron, le président de la République
36:37 Emmanuel Macron, le président de la République
36:39 Emmanuel Macron, le président de la République
36:41 Emmanuel Macron, le président de la République
36:43 Emmanuel Macron, le président de la République
36:45 Emmanuel Macron, le président de la République
36:47 Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui
36:49 la Russie s'émise de son propre
36:51 chef dans une situation
36:53 qui est de ne plus respecter le droit international
36:55 de redevenir, au fond
36:57 l'une des seules puissances
36:59 coloniales du 21ème siècle, en menant
37:01 une guerre d'empire auprès
37:03 de son voisin l'Ukraine, et c'est
37:05 une puissance de déstabilisation de l'Afrique
37:07 à travers des milices privées
37:09 qui viennent faire de la prédation, des exactions
37:11 sur les populations civiles, comme cela a été
37:13 documenté par
37:15 les Nations Unies en République Centrafricaine
37:17 à travers la milice Wagner
37:19 donc je pense que par les choix aujourd'hui
37:21 qui sont les siens, la Russie
37:23 ne joue pas un rôle bénéfique
37:25 pour la communauté internationale
37:27 Emmanuel Macron qui était sur nos antennes
37:29 il y a quelques minutes
37:31 Sébastien Trier, je reviens vers vous
37:33 pour deux éléments, ce qu'a dit Emmanuel Macron
37:35 sur la fameuse taxe carbone
37:37 orientée vers
37:39 les transports maritimes, également ce qu'il a
37:41 dit sur le fait qu'il faille
37:43 mieux rémunérer
37:45 ce qui se fait au niveau
37:47 de la biodiversité dans les pays du Sud
37:49 comme le Brésil, on n'a pas trop bien compris
37:51 déjà sur la taxe
37:53 maritime, entre guillemets, qu'est-ce que vous
37:55 avez retenu ?
37:57 En fait sur la taxe maritime, il faut voir que
37:59 ce sommet ne va pas être le moment décisif puisque
38:01 c'est une décision de l'Organisation maritime internationale
38:03 mais parmi tous les projets
38:05 de taxes, de mécanismes
38:07 de taxation financière internationale
38:09 qui ont été évoqués et explorés pendant les six mois de préparation
38:11 du sommet, c'est le seul qui a une fenêtre
38:13 d'opportunité politique et qui pourrait marcher.
38:15 De manière intéressante, c'est
38:17 les îles Marshall qui sont un grand pavillon
38:19 de la navigation et donc qui a beaucoup de revenus
38:21 issus des transports
38:23 de conteneurs internationaux, qui portent ça
38:25 parce que c'est aussi un pays très vulnérable. Donc on a là
38:27 vraiment un champion qui peut faire marcher
38:29 ce dispositif et il s'agirait
38:31 qu'une taxe sur le carbone
38:33 c'est-à-dire sur le contenu
38:35 des carburants fossiles utilisés
38:37 par la navigation, que cette taxe-là
38:39 soit en partie utilisée pour
38:41 décarboner l'industrie de la navigation
38:43 et qu'une partie soit dédiée
38:45 à l'aide aux pays les plus pauvres. - On parle de quel
38:47 montant environ, pour qu'on se projette un peu ?
38:49 - Alors je ne suis pas sûr
38:51 d'avoir dans mes fiches le bon montant mais je crois
38:53 qu'on est de l'ordre de 60 milliards par an
38:55 quelque chose comme ça. Donc ce n'est pas du tout négligeable
38:57 ce n'est pas ça qui va trans... On n'est pas encore à la hauteur
38:59 des 1000 milliards mais je pense que c'est une contribution
39:01 importante qui pourrait exister.
39:03 Ce que je disais tout à l'heure c'est qu'à mon avis
39:05 cette taxe c'est celle qui a le plus de chances
39:07 de pouvoir aboutir à quelque chose de concret
39:09 pour les pays du Sud dans l'année.
39:11 Il faut évidemment pour moi que ce
39:13 sommet de Paris soit le début
39:15 d'un processus de Paris
39:17 où on se revoit encore dans 6 mois, dans un an
39:19 où on passe le bâton, le témoin
39:21 aux Brésiliens pour se dire
39:23 on continue à se poser la question
39:25 quels autres mécanismes de taxation financière
39:27 internationale faudrait-il mettre en place
39:29 et le président Macron l'a indiqué. La taxe sur les transactions
39:31 financières aujourd'hui n'est pas
39:33 appliquée en dehors de
39:35 ce que peut faire la France sur le sujet
39:37 et en fait ça c'est une vraie question
39:39 qu'il faudrait continuer de mettre à l'agenda.
39:41 J'espère que c'est pas uniquement la France qui va la porter
39:43 parce qu'il y a aussi cette fatigue de la France
39:45 prenant toujours des initiatives toute seule.
39:47 Et si on arrive à embarquer d'autres pays pour dire
39:49 c'est de ce sujet là, il faut que d'autres pays
39:51 le portent dans les années qui viennent parce que sans
39:53 une taxation sur les transactions financières
39:55 à l'échelle internationale, on n'aura pas
39:57 les ressources financières suffisantes et on n'aura pas
39:59 fait basculer le système financier dans le bon sens.
40:01 Je pense que là il faut trouver de nouveaux champions.
40:03 Et pour moi ce que je vais scruter ce matin
40:05 c'est est-ce que des pays se déclarent champions de l'un de ces sujets
40:07 et qu'on ne fait pas porter toute la responsabilité
40:09 sur la France qui d'une certaine manière
40:11 de toute façon est un peu fatiguée après l'organisation
40:13 de ce sommet et qui toute seule n'aura pas
40:15 la capacité à embarquer suffisamment.
40:17 - Parlons de champions, quand il dit, Emmanuel Macron
40:19 qu'il faut restructurer la dette mais dans
40:21 un schéma OCDE
40:23 est-ce qu'il n'exclut pas d'emblée
40:25 des géants ? Comme la Chine ?
40:27 - Alors moi j'ai
40:29 écouté avec attention ce moment là comme vous
40:31 je pense que ce à quoi
40:33 il veut faire référence c'est le fait qu'on a déjà des normes
40:35 qui ont été sur comment faire une
40:37 bonne restructuration de la dette
40:39 et il suggère que les normes ne soient pas réinventées
40:41 et qu'on utilise celles de l'OCDE.
40:43 Mais vous avez raison de le souligner, la Chine
40:45 n'est pas membre de l'OCDE
40:47 et elle avait créé avec sa
40:49 initiative des nouvelles routes de la soie
40:51 des formes de normes et standards
40:53 parallèles, alternatifs à ceux de l'OCDE.
40:55 Et donc là je pense que sur ce sujet là
40:57 il faut évidemment
40:59 promouvoir des normes qui sont déjà efficaces
41:01 mais essayer de trouver des points de rencontre
41:03 avec la Chine. - Gauthier Rubenquist vous voulez ajouter
41:05 quelque chose ? - Oui, d'où à mon avis
41:07 l'affirmation par
41:09 Nuel Macron de l'importance du contact
41:11 avec les émergents
41:13 avec la BRICS, avec les BRICS, avec les nouveaux
41:15 émergents. C'est à dire à la fois
41:17 je pense sur le plan
41:19 environnemental, être
41:21 encore plus rapproché
41:23 d'une convergence, c'est à dire
41:25 aider ces pays à sortir du charbon
41:27 et on sait que en ce qui concerne la Chine
41:29 ça n'est pas une mince affaire. Et aussi
41:31 de, si possible
41:33 d'arriver politiquement
41:35 ces pays qui, on l'a vu
41:37 majoritairement, vous allez dire que
41:39 j'en fais une obsession, mais qui
41:41 dans l'affaire ukrainienne sont
41:43 très près
41:45 de Moscou. Certains parce qu'ils ne peuvent pas
41:47 faire autrement. - A l'instant, pardonnez-moi
41:49 on va arriver à l'image pour ceux qui prennent le train
41:51 en cours de route. Le président égyptien
41:53 Abdel Fattah Al-Sissi reçu par
41:55 Catherine Corona. Gauthier.
41:57 - Oui. Donc, si vous voulez, je crois
41:59 qu'il y a ça aussi comme importance parce que
42:01 il y a cette crainte
42:03 et elle est en partie justifiée
42:05 que ces pays émergents
42:07 avec la puissance qu'on leur prête
42:09 ou qu'on leur prêtera à l'avenir
42:11 soient aussi des éléments de
42:13 déstabilisation par le soutien
42:15 idéologique, commercial,
42:17 contrainforcé, libre, tout ce
42:19 que vous voulez, à un certain nombre
42:21 d'autres puissances qui sont déstabilisantes
42:23 également. Donc là, il y a
42:25 et notamment ce qui est pas mal
42:27 le hasard fait bien les choses, c'est que
42:29 l'importance que va prendre
42:31 le Brésil, quand on voit par exemple
42:33 les déclarations qui ont été celles de Lula
42:35 à propos du conflit en Ukraine
42:37 qui sont assez infamantes
42:39 à l'endroit de la cause ukrainienne
42:41 c'est quelque chose qui peut faire
42:43 partie de la corbeille du...
42:45 s'il y a un mariage, de la corbeille du mari
42:47 ou de la mariée parce que oui, parce que
42:49 les BRICS, non seulement sont des
42:51 pays émergents sur un plan financier
42:53 et commercial, mais aussi... - M. Stallon est en train
42:55 d'arriver, le président vous aide.
42:57 Continuez. - Non mais j'avais fini.
42:59 - Parce que nous sommes en direct.
43:01 Alors, sur
43:03 ce qu'a dit Emmanuel Macron
43:05 parmi les déclarations
43:07 qu'il fallait retenir, il y en a quand même
43:09 un certain nombre, il a dit qu'il faut sortir
43:11 les grands émergents du
43:13 charbon, référence bien entendu à des
43:15 pays comme la Chine et à des géants comme
43:17 l'Inde, sur la
43:19 restructuration de la dette, vous en parliez tout à l'heure
43:21 du Brésil bien entendu, on peut
43:23 écouter peut-être ce qu'il a dit d'un
43:25 pays comme le Sénégal, l'un
43:27 des deux pays avec la Zambie,
43:29 qui a pu obtenir quelques gains
43:31 financiers à ce sommet pour un nouveau
43:33 pacte financier mondial qui en est à son deuxième
43:35 et dernier jour, je vous proposera
43:37 dit tout à l'heure sur notre chaîne
43:39 Emmanuel Macron, on se retrouve
43:41 dans un instant avec
43:43 Axel May, Gotthier Ibnzki, Stéphane Trier
43:45 pour les commentaires.
43:47 C'est un accord qui vise
43:49 à leur permettre d'avoir une transition qui produit,
43:51 qui crée de la richesse
43:53 et donc aussi de l'électricité pour
43:55 produire et qui réduit les émissions.
43:57 Le Sénégal s'engage à avoir
43:59 40% d'énergie renouvelable dans son
44:01 mix, mais il va
44:03 développer du gaz, pourquoi ?
44:05 Parce que le gaz est une énergie de transition et on sait
44:07 que la planète en aura encore besoin pendant
44:09 des décennies. Ce qu'on veut faire
44:11 c'est on veut sortir les grands émergents
44:13 du charbon, ça c'est la priorité si
44:15 vous voulez gagner la bataille du climat
44:17 et on veut permettre aussi au pays
44:19 de se développer de la meilleure manière
44:21 possible. Pour le Sénégal, ça va être
44:23 le gaz et d'accroître le renouvelable.
44:25 Axel May,
44:27 on a entendu Emmanuel Macron sur le Sénégal,
44:29 c'est un peu en même temps,
44:31 on dit au sénégalais en substance, vous me corrigez
44:33 si je me trompe,
44:35 c'est important que vous réussissiez votre
44:37 transition énergétique avec ce que vous avez
44:39 à disposition, mais pas uniquement,
44:41 on va vous aider avec des éléments
44:43 supplémentaires, c'est bien cela. - C'est ce qu'on disait
44:45 tout à l'heure, je crois, en début d'émission spéciale,
44:47 c'est les complexités de cette transition
44:49 énergétique qui sont illustrées par le
44:51 Sénégal et que vous venez de
44:53 résumer, c'est on va vous aider
44:55 à vous développer, mais il ne faut pas que vous vous développiez avec
44:57 trop d'énergie polluante,
44:59 en même temps, on ne peut pas
45:01 vous interdire d'utiliser votre gaz.
45:03 Une fois que vous avez dit ça, vous avez un petit peu
45:05 résumé la complexité de la situation
45:07 avec des pays
45:09 qui surtout rappellent aux pays
45:11 les plus riches, vous, vous n'êtes pas gêné pour
45:13 vous développer sans faire attention à la planète
45:15 et maintenant, même si vous dites "on va vous aider un petit peu",
45:17 vous nous bridez un peu sur...
45:19 vous nous bridez quelque peu sur, nous,
45:21 la manière dont on a besoin pour se développer.
45:23 - En préparant cette émission,
45:25 je suis tombé, Sébastien Trier, sur
45:27 une déclaration que vous avez faite sur les fameux "actifs
45:29 échoués". Alors,
45:31 qu'on se comprenne bien, on dit
45:33 en substance à des pays du Sud, vous voulez
45:35 vous développer avec les ressources que vous avez,
45:37 vous voulez mettre les moyens pour cela, qui peuvent
45:39 être nombreux, importants, sauf que peut-être
45:41 à un certain horizon, N+10,
45:43 N+15, peut-être que
45:45 ces moyens que vous aurez mis en oeuvre
45:47 ne serviront pas à grand chose parce que ces actifs
45:49 que vous aurez engagés ne seront
45:51 pas si utiles que ça au-delà de cet horizon,
45:53 c'est ce qu'on appelle les fameux "actifs échoués".
45:55 - En fait, sur le cadre du Sénégal, c'est une discussion
45:57 qu'on a avec les collègues de
45:59 Enda Energy, qui sont une ONG
46:01 spécialisée dans l'électrification rurale
46:03 et l'accès à l'énergie sénégalaise
46:05 et qui fait des modèles macroéconomiques.
46:07 La discussion est la suivante.
46:09 Ce que dit le président Bakissal,
46:11 depuis un certain nombre d'années,
46:13 ce n'est pas tant le gaz pour l'accès
46:15 à l'énergie au Sénégal, mais le gaz pour obtenir du cash.
46:17 C'est le gaz pour le vendre
46:19 à Eolaf Sols, qui est venu le lui demander,
46:21 pour pouvoir avoir plus de financement.
46:23 En partie, le pari, c'est de se dire
46:25 est-ce qu'en développant les ressources
46:27 en gaz actuellement au Sénégal,
46:29 ça va prendre un certain temps avant de pouvoir les mettre en production
46:31 et ensuite les vendre aux pays européens,
46:33 pays européens qui, pendant ce temps-là,
46:35 sont en train de sortir du gaz ?
46:37 Est-ce que ce développement ne va pas venir à contre-temps ?
46:39 Ce que fait ENDA Energy au Sénégal,
46:41 c'est une modélisation de scénarios de macroéconomie
46:43 pour se dire est-ce que ça vaut la peine
46:45 et conseiller ou pas au gouvernement sénégalais
46:47 de développer
46:49 des grandes infrastructures d'exploitation gazière
46:51 parce qu'il est possible qu'en fait,
46:53 dans 10 ans, comme vous le soulignez,
46:55 ça devienne un actif échoué, c'est-à-dire
46:57 une infrastructure dans laquelle on aura mis
46:59 beaucoup de capital et qui ne sera plus en usage.
47:01 Un définitif ne sert plus à rien.
47:03 - Merci. On a une quatrième, quatrième édition spéciale
47:05 consacrée à ce sommet
47:07 pour un nouveau pacte financier au niveau mondial.
47:09 Emmanuel Macron était sur
47:11 notre antenne tout à l'heure.
47:13 Interview exclusive. Il a répondu à questions
47:15 de Stéphane Ballonc de la rédaction de France 24,
47:17 de Marc Fauvel de la rédaction
47:19 de France Info et de Mounia Daudi
47:21 de RFI.
47:23 Avec moi au plateau, Axel May, Gauthier Rybinski
47:25 et Sébastien Treyer, directeur général
47:27 de l'IDRI, l'Institut
47:29 du Développement Durable et des Relations Internationales.
47:31 Il a dit que ce n'était pas un sommet
47:33 de plus, parce que
47:35 la France quand même en cumule
47:37 un certain nombre de ce type
47:39 de rendez-vous.
47:41 Qu'est-ce qui, à votre avis, messieurs,
47:43 sera différent, devrait
47:45 être différent à partir d'aujourd'hui ?
47:47 Je commence par qui, allez Gauthier.
47:49 - Je ne vais pas commencer par quelqu'un d'autre.
47:53 - Non, pas du tout.
47:55 - Qu'est-ce qui va être différent ?
47:57 On va bien voir d'abord,
47:59 je pense que dans un premier temps,
48:01 c'est-à-dire dans une heure ou deux,
48:03 cette conférence de presse permettra
48:05 de voir s'il y a, comme le disait
48:07 tout à l'heure Sébastien Treyer, et c'est vrai qu'il y a de bons
48:09 signes, de vraies convergences
48:11 parmi les pays du Sud,
48:13 pour considérer qu'au fond,
48:15 il y a là non seulement une convergence des pays du Sud,
48:17 mais aussi que l'on peut s'entendre avec les pays
48:19 du Nord, alors que ces mêmes pays du Nord
48:21 ont souvent promis beaucoup de choses
48:23 sans les tenir. Et si
48:25 l'on veut définitivement enterrer
48:27 la situation et les accords de Bretton Woods
48:29 et ce qu'ils avaient provoqué,
48:31 c'est finalement
48:33 la conscience que
48:35 Bretton Woods scellait
48:37 une sorte de suggestion,
48:39 de soumission des pays du Sud
48:41 à, finalement, la finance
48:43 du Nord, et notamment par rapport
48:45 aux questions d'environnement,
48:47 ce qu'on a vu pendant très longtemps, c'était les pays
48:49 du Nord qui saupoudraient, c'est-à-dire
48:51 qui finançaient des petites actions,
48:53 des actions qui ne sont pas
48:55 inutiles, mais à une échelle
48:57 extrêmement limitée, comme par exemple
48:59 le photovoltaïque dans un certain
49:01 nombre de pays, etc. - Un peu de photovoltaïque
49:03 ici, un peu d'éolien là-bas, un peu de biomasse
49:05 par-ci... - Exactement. Bon,
49:07 sur le principe, c'est pas
49:09 intéressant, mais ça n'a
49:11 aucun effet de levier, comme dit
49:13 Emmanuel Macron. Et puis,
49:15 la question qui est vraiment
49:17 intéressante, c'est de voir comment
49:19 on peut, avec l'aide
49:21 du privé, garantir
49:23 notamment le privé
49:25 contre des taux de change, parce que sinon,
49:27 si le privé ne rentre pas
49:29 dans ses frais, et là je cite Emmanuel
49:31 Macron, il s'en va.
49:33 Et donc, vous avez l'importance
49:35 de cette chose-là, parce que
49:37 justement, la puissance publique,
49:39 compte tenu de ce qu'on lui demande
49:41 de supplémentaire aujourd'hui,
49:43 ne peut pas s'en sortir sans l'aide du privé.
49:45 Et en quelque sorte, il faudra voir si
49:47 effectivement, par ce mécanisme
49:49 de garantie, le public arrive
49:51 à, ce qu'on disait tout à l'heure,
49:53 à maintenir, à être
49:55 donneur d'ordre politique
49:57 sur les instances
49:59 internationales financières,
50:01 ou bien, s'il y aura une reprise
50:03 du privé par le privé
50:05 de ses intérêts stricts,
50:07 auquel, eh bien,
50:09 la puissance publique devra d'une manière ou d'une autre
50:11 se soumettre. Et alors là, ça serait la catastrophe,
50:13 parce qu'on retomberait dans
50:15 ce classique, qui était
50:17 que pour un certain nombre de pays du Sud,
50:19 quand on allégeait ou supprimait leurs dettes,
50:21 eh bien, il y avait la tentation d'aller
50:23 voir ailleurs, et notamment la Chine, en disant
50:25 "Bon, voilà, on est tranquille avec la dette, par exemple,
50:27 que l'Europe, qu'on a contractée
50:29 vis-à-vis de l'Europe, et on va aller vers la Chine
50:31 pour en contracter une autre."
50:33 - Et là, c'est un élément qu'il n'a pas ajouté, c'est que
50:35 quand on vous enlève votre dette,
50:37 vous n'êtes pas mieux financièrement.
50:39 - Non, mais c'est une croyance aussi.
50:41 Quand vous avez fini de rembourser, vous avez l'impression...
50:43 - Vous avez encore besoin d'argent. - Oui, c'est évident.
50:45 C'est évident, mais si vous voulez,
50:47 l'allègement a un effet aussi psychologique
50:49 qui n'est pas négligeable, et puis surtout,
50:51 l'idée aussi, je reviens là-dessus, mais ça me paraît
50:53 important, dans la mesure où
50:55 les pays du Sud, notamment africains
50:57 mais d'autres aussi, ont cette idée
50:59 qu'il faut s'autonomiser,
51:01 y compris politiquement,
51:03 des pays du Nord, eh bien, c'est tout à fait
51:05 opportun de se dire, quand notre
51:07 dette est allégée ou effacée
51:09 par les pays européens,
51:11 c'est tout à fait opportun de se diriger
51:13 vers d'autres qui sont
51:15 éventuellement en conflit,
51:17 non pas déclaré, mais en opposition
51:19 avec l'Occident, comme on dit,
51:21 et ça, c'est important dans la géopolitique,
51:23 parce que certains pays ont le
51:25 sentiment d'avoir gagné, justement,
51:27 leur indépendance diplomatique et politique
51:29 en tournant le dos, d'une manière
51:31 ou d'une autre, aux pays qui sont
51:33 les anciens pourvoyeurs de fonds ou
51:35 l'ancienne tutelle.
51:37 - 29h21 dans cette édition spéciale,
51:39 on revient sur l'une des déclarations d'Emmanuel Macron
51:41 autour de cette fameuse
51:43 ISF mondiale.
51:45 Est-ce qu'il en faut ?
51:47 Est-ce qu'il faut une taxation
51:49 financière spéciale,
51:51 une taxe pour les plus riches, en quelque sorte,
51:53 pour financer le
51:55 dérèglement climatique ? Je vous propose
51:57 ce qu'a dit le président français.
51:59 On se retrouve dans un instant.
52:01 - La taxe sur les transactions
52:03 financières pour financer la lutte
52:05 contre la pauvreté ou le climat, je suis pour,
52:07 ça tombe bien, nous on l'a déjà fait.
52:09 Deuxième chose, on nous dit qu'il faut une taxation
52:11 sur les billets d'avion. Il y a eu un rapport,
52:13 Jean-Pierre Landau est mon représentant particulier.
52:15 On le fait en France, qui d'autre le fait ?
52:17 Ça ne marche pas quand on le fait tout seul.
52:19 Troisième proposition,
52:21 je félicite la mobilisation de l'Organisation
52:23 maritime internationale. Le secteur
52:25 du transport maritime n'est pas du tout taxé.
52:27 C'est un des seuls. C'est une très bonne chose,
52:29 il faut le taxer. Mais pas que les acteurs français.
52:31 Il faut taxer les Français,
52:33 les Européens du Nord, les Chinois.
52:35 Et donc moi j'appelle à la mobilisation,
52:37 aidez-nous à aller chercher tous les pays
52:39 qui aujourd'hui n'ont pas de TTF et qui
52:41 aujourd'hui n'ont pas de taxation sur les billets d'avion.
52:43 Et aidez-nous à mobiliser
52:45 à l'Organisation maritime internationale en juillet
52:47 pour qu'il y ait une taxation internationale
52:49 avec la Chine sur le transport maritime.
52:51 Sébastien Trier, ISF mondial,
52:55 oui, mais comment ?
52:57 Moi je me permets de noter,
52:59 le président de la République a
53:01 expressément évité de dire ISF
53:03 et à mon avis pour bien dire
53:05 ce qu'il voulait dire. Il ne s'agit pas de taxer
53:07 les plus riches selon le niveau de capital
53:09 ou le niveau de revenu. Il s'agit, je veux dire,
53:11 les personnes les plus riches. C'est ça qu'il a évité de dire
53:13 parce que ça faisait le lien avec
53:15 la discussion lancée par le rapport de Jean-Pyzani-Ferry
53:17 et Selma Mahfouz sur ce sujet-là en France.
53:19 Et donc ce dont on parle,
53:21 et à mon avis c'est juste de plutôt parler
53:23 de ça, c'est comment est-ce qu'on peut monter
53:25 des mécanismes de taxation
53:27 sur un certain nombre d'objets, que ce soit des transactions
53:29 financières, l'utilisation de carburant
53:31 et d'énergie fossile dans le maritime
53:33 ou dans l'aérien, pour pouvoir avoir
53:35 des revenus à caractère public
53:37 plus importants à l'échelle internationale.
53:39 Pour moi c'est extrêmement important. On a vu
53:41 quand même des changements très importants.
53:43 L'OCDE a réussi à monter
53:45 l'idée, je crois que ça a été évoqué pendant son interview,
53:47 d'une taxation sur les multinationales
53:49 à 15% sur l'ensemble
53:51 des pays qui allaient participer à ce mécanisme-là.
53:53 Donc l'idée qu'on puisse aujourd'hui
53:55 taxer l'économie mondiale et notamment
53:57 les grandes multinationales
53:59 ou les flux financiers qui paraissent
54:01 échapper à la souveraineté des États,
54:03 ça me semble être quelque chose de très important. Ce sommet parle
54:05 aussi de ça. Et je pense que c'est ça
54:07 qu'il faut vraiment voir. On est au début d'une conversation
54:09 où on va non seulement réformer
54:11 les institutions de l'aide au développement,
54:13 la Banque mondiale est en fait une institution d'aide au développement,
54:15 mais aussi des éléments
54:17 beaucoup plus structurants qui font
54:19 qu'aujourd'hui les flux financiers vont d'abord sur du spéculatif
54:21 avant d'aller sur des investissements productifs.
54:23 Quand c'est productif, ils vont plus au nord qu'au sud.
54:25 Et quand ils vont au sud,
54:27 ils sont souvent plus marron que vert.
54:29 Et l'ensemble de tout ça, c'est ces incitations financières
54:31 qu'il faut changer. Parler de taxation
54:33 des transactions financières,
54:35 c'est pour moi, mettre ça à l'agenda,
54:37 même si je pense que l'un des chroniqueurs
54:39 disait ça n'a pas de chance de...
54:41 C'est votre correspondant au Palais-Brenière qui disait ça n'a pas de chance
54:43 d'aboutir aujourd'hui. J'en suis tout à fait d'accord.
54:45 Le pronostic est très réservé.
54:47 Mais par contre, dans les années qui viennent, il faut qu'on mette
54:49 ça à l'agenda. - Moi qui allais vous demander
54:51 si vous étiez optimiste sur la conclusion de ce sommet.
54:53 - Non mais je suis optimiste sur la conclusion du sommet
54:55 au sens où, ce que j'espère,
54:57 vous demandiez tout à l'heure, est-ce que c'est un sommet
54:59 de plus ? Il ne faut pas que ça soit un sommet français
55:01 de plus. Ce que j'espère, c'est qu'il y aura
55:03 des déclarations politiques fortes des chefs d'État
55:05 qui sont là. Le président Kényan, Routaud,
55:07 a fait une déclaration extrêmement puissante hier
55:09 en disant "en fait, c'est l'ensemble du système financier
55:11 qui va mal. Et moi, je suis pour une taxe
55:13 sur les transactions financières". Et donc, voilà.
55:15 J'espère que ces pays du Sud prendront la parole
55:17 en disant "ce sommet est devenu le nôtre
55:19 et on va veiller à ce qu'il aboutisse à des résultats".

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