Emmanuel Macron convie les chefs de partis le 23 août en vue de la constitution d’un gouvernement

  • il y a 2 mois

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Transcription
00:00L'actualité politique en France maintenant et cette question, le pays se dotera-t-il d'un nouveau gouvernement avant la fin de l'été ?
00:06Emmanuel Macron a en tous les cas convié les présidents de groupes parlementaires et les chefs de partis.
00:11Ce sera le 23 août prochain à l'Elysée.
00:14On accueille tout de suite notre invité, c'est vous Arnaud Benedetti.
00:17Bonjour à vous, vous êtes le rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire, professeur notamment associé à l'université Paris-Sorbonne.
00:24Près de cinq semaines après le résultat des législatives, Arnaud Benedetti, est-ce qu'il est maintenant clairement permis d'espérer un gouvernement juste après le 23 août prochain ?
00:35On est dans une situation totalement inédite sous la Ve République parce qu'aucune force politique sortie des urnes le 7 juillet
00:45est en mesure de pouvoir finalement revendiquer une majorité qui soit une majorité claire et stable pour l'avenir.
00:53On est dans une sorte de parti de poker menteur, notamment entre le Nouveau Front Populaire qui estime que parce qu'il a le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée Nationale,
01:03il dispose d'une légitimité intrinsèque à pouvoir occuper Matignon et diriger un gouvernement.
01:10A la réalité, ce que mathématiquement le compte n'y est pas.
01:14On est ensuite aussi dans une partie de poker menteur du côté de ce qu'on appelle le Bloc Central,
01:20qui considère vraisemblablement qu'il est en mesure de pouvoir constituer une majorité élargie.
01:28Or, à ce stade, on ne voit pas politiquement ce qui est véritablement possible, si ce n'est une éventuelle alliance avec les Républicains.
01:36Et puis aussi, on est dans une sorte de parti de poker menteur du côté des Républicains qui, d'une certaine manière,
01:42considèrent qu'ils pourraient être les faiseurs de roi d'une majorité autour du Bloc Central.
01:48Mais la vérité, c'est que là aussi, d'une certaine façon, quand on regarde l'arithmétique parlementaire, elle est très insuffisante.
01:54Donc, on est dans une situation complexe, instable et, à ce stade, qui reste globalement imprévisible.
02:00C'est inédit, vous le dites, mais dans tous les cas, Emmanuel Macron va devoir nommer un Premier ministre.
02:06Un Premier ministre, d'autant plus qu'il doit éviter de faire l'objet d'une motion de censure.
02:12Oui, le problème, ce n'est pas tant de nommer un Premier ministre, même si c'est un sujet en soi,
02:17parce que le Premier ministre doit être une personne qui soit suffisamment fédératrice,
02:22qui dispose d'un capital politique, qui permette d'agréger éventuellement d'autres forces.
02:27Mais il faut que ce Premier ministre, ou cette Première ministre, soit capable de constituer autour de lui ou autour d'elle
02:33une majorité qui puisse s'inscrire dans la durée.
02:37Or, aujourd'hui, ce que l'on constate, c'est que, là encore, l'équation apparaît pour l'instant assez difficile
02:45et on ne voit pas, à ce stade, une personnalité surgir qui puisse disposer d'un capital politique tel
02:53qu'elle permet, finalement, de résoudre le problème auquel nous sommes confrontés.
02:58Donc, la réalité, on comprend bien, d'aucuns considèrent que le Président de la République gagne du temps.
03:03Certes, il gagne certainement un peu de temps, mais la vérité, c'est qu'il est, comme tous les acteurs politiques aux prises dans ce jeu,
03:11aujourd'hui, dans une situation qui est très inconfortable.
03:14Le nom de Lucie Castex est revenu avec insistance, notamment parce qu'elle a été proposée par ce bloc de gauche unie.
03:20La proposition de la nommer à Matineau avait été balayée en juillet dernier.
03:24Là, le Président de la République se dit prêt à la recevoir également.
03:27Qu'est-ce que ça veut dire ?
03:29Ça veut dire que, de toute façon, le Président de la République a décidé de recevoir, déjà, l'ensemble des forces politiques du pays
03:38et, notamment, il faut le noter aussi, le Rassemblement national, dont on considérait qu'il était en dehors de l'arc républicain,
03:46il y a encore quelques semaines, puisque la Présidente du groupe du Rassemblement national, Mme Le Pen, et le Président du parti
03:54vont être également reçus, M. Bardella.
03:56Donc, aujourd'hui, finalement, le Président de la République, il ouvre un cycle de négociations,
04:02à l'image de ce que faisaient, d'une certaine manière, les présidents, vous savez, de la Quatrième République,
04:07qui, lorsqu'ils se retrouvaient confrontés dans une situation où il n'y avait pas d'issue pour trouver une majorité immédiate,
04:14il a consulté la plupart des forces politiques qui composaient l'Assemblée nationale.
04:20Là, on est un peu, aujourd'hui, dans ce cas de figure, mais un cas de figure qui reste encore particulièrement contraint.
04:26Merci beaucoup, Arnaud Benédetti.
04:28Un cadre qui reste encore, on l'aura compris.
04:30Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.

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