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00:00Une marche contre le coup de force d'Emmanuel Macron. Plusieurs organisations et partis de gauche dont la France Insoumise
00:06appellent à battre le pavé ce samedi. Près de 150 rassemblements prévus à travers le pays.
00:12Une réponse au choix du président de nommer un premier ministre de droite en la personne de Michel Barnier.
00:17A Nantes, ils étaient des milliers ce matin. Bonjour à vous Marie Schuster.
00:21Vous, vous allez suivre la manifestation prévue dans la capitale tout au long de cet après-midi.
00:25Marie, ce cortège doit en principe s'élancer de la place de la Bastille pour rejoindre celle de la Nation.
00:31Assuréction, assuréction, assuréction.
00:34Oui tout à fait Nabiha, le cortège parisien devrait s'élancer d'ici quelques minutes maintenant.
00:40Nous sommes rue du Faubourg Saint-Antoine à quelques pas de la place de la Bastille.
00:44Le cortège qui devrait rejoindre la place de la Nation un petit peu plus tard dans l'après-midi.
00:48Alors dans le cortège, énormément de monde maintenant. Ils sont venus presque d'un coup.
00:52Il y a environ, selon mes calculs, 2000 à 3000 personnes qui sont venues manifester.
00:57Parmi lesquelles de nombreux manifestants qui portent des pancartes Macron démission.
01:02Car le mot d'ordre de cette manifestation, c'est pour ces manifestants avec lesquels nous avons pu nous entretenir.
01:10La destitution du président Macron. Un appel d'ailleurs à la destitution a été lancé sur les réseaux sociaux.
01:17Une pétition a été lancée pour entamer une procédure de destitution.
01:21Procédure de destitution qui a peu de chance de voir le jour étant donné la composition de l'Assemblée nationale et du Sénat.
01:28Mais à laquelle ces manifestants croient.
01:31Parmi le cortège également, de nombreux élus de la France insoumise qui ont pu s'exprimer au micro.
01:36Des nombreux journalistes présents aujourd'hui à Paris.
01:40Et le soleil est sorti. Les manifestants devraient donc pas tarder à s'élancer.
01:45Merci beaucoup Marie. On vous retrouvera tout au long de cet après-midi pour suivre l'évolution de cette manifestation.
01:51Sachez que le Premier ministre poursuit les consultations.
01:54Déjeuné ce samedi avec la présidente de l'Assemblée nationale.
01:57Il rencontrait plutôt ce matin l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne.
02:02Ce sera ensuite avec Edouard Philippe qui l'échangera ce dimanche.
02:06Lui aussi chef de gouvernement par le passé. Cette séquence on va l'analyser avec vous.
02:10Stéphane Zumsteig, bonjour à vous.
02:12Bonjour.
02:13Vous êtes directeur du département politique et opinions à l'institut Ipsos.
02:16Merci d'avoir accepté notre invitation.
02:18Cette marche contre le coup de force du président, c'est ainsi qu'elle a été nommée.
02:22Est-ce que c'est aussi une sorte de baromètre pour la France insoumise qui appelle justement à cette mobilisation ?
02:28Est-ce que ce sera un test de voir si cette marche est suivie ou pas ?
02:31Bien sûr. On pourra en déduire d'une forte mobilisation ou d'une mobilisation un peu plus décevante si la gauche continue de mobiliser.
02:40L'objectif pour la gauche, notamment pour la France insoumise, mais pas que, pour les autres forces,
02:44c'est aussi de continuer à rester mobilisés pour continuer à porter cette contestation du choix du président de la République.
02:52En fait, en d'autres termes, éviter que dans les semaines ou dans les mois qui viennent, la gauche ne se retrouve marginalisée.
02:57Parce qu'elle pourrait se retrouver dans une situation paradoxale.
02:59Elle n'a pas remporté, contrairement à ce qu'elle dit, les élections législatives.
03:03Mais malgré tout, c'est le bloc le plus puissant qui est sorti des urnes.
03:06Et malgré ça, malgré sa stratégie de vouloir imposer Lucie Castex, elle n'a pas pu tordre le bras du président.
03:12C'est aussi ça, aujourd'hui, ce qui se passe.
03:14C'est un peu un aveu, peut-être, de faiblesse de la part de la gauche qui n'a pas choisi la bonne stratégie en essayant de forcer le président de la République.
03:21Il y avait d'autres hypothèses, plus au centre-gauche.
03:23Bernard Kasdav, la gauche a été unie pour dire, nous le censurons.
03:26À partir de ce moment-là, on a presque l'impression que la gauche est tombée dans le piège que lui avait tendu Emmanuel Macron
03:32pour pouvoir justifier ensuite le fait de se retourner vers la droite et d'avoir un gouvernement de droite.
03:36Ça va aussi dans les propos tenus ce matin par le maire de Rouen, Nicolas Maier-Rossignol,
03:40qui expliquait qu'à force de vouloir une gauche pure, on a eu une droite plus dure.
03:44C'est ce qu'il regrette ?
03:46Oui, alors là, lui, il manifeste son opposition au premier secrétaire du PS, Olivier Faure,
03:49mais c'est aussi l'illustration des regrets que peuvent éprouver une partie du centre-gauche.
03:56Finalement, ça te fait marginaliser.
03:58Là encore, il a raison, d'une certaine façon.
04:01Oui, la gauche a voulu être jusqu'au boutiste.
04:04Elle a voulu être intransigeante avec le président de la République,
04:06mais après tout, c'était un choix qu'elle a assumé jusqu'au bout.
04:10L'intransigeance a été des deux côtés, parce qu'Emmanuel Macron, lui aussi,
04:14en demandant à ses troupes d'annoncer que si la France insoumise proposait d'avoir des ministres,
04:19de toute façon, il censurait ce gouvernement.
04:21Depuis le début, on a bien compris qu'Emmanuel Macron ne voulait qu'une seule chose,
04:24c'est que ce soit lui qui propose un non.
04:26Il y est arrivé, avec Michel Barnier.
04:28Il avait tenté avant avec Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, évidemment,
04:33mais avant tout, c'était ça l'enjeu pour jouer sa survie politique,
04:36apparaître en tout cas en termes de posture, symboliquement, politiquement,
04:39comme celui qui a choisi le Premier ministre.
04:42Il y est arrivé, même si on verra bien ce qui se passera dans les jours et dans les semaines qui viennent,
04:45mais toujours est-il qu'il a réussi à sortir de cette première crise.
04:48Il y en aura d'autres dans les mois qui viennent.
04:50C'est ça. Est-ce qu'il l'a choisi aussi sous pression du Rassemblement national ?
04:53Désormais, rien ne peut se faire sans le Rassemblement national.
04:56Rien ne peut se faire en politique contre nous.
04:59C'est ce qu'a dit Jordan Bardet.
05:00Là, on a présenté le parti d'extrême droite comme faiseur de roi dans cette séquence.
05:04En tout cas, quel échec pour Emmanuel Macron
05:07quand on voit que lors de sa première élection, dès 2017,
05:10il n'a qu'un seul leitmotiv, c'est « je suis l'un des principaux »,
05:13si ce n'est « je suis le principal rempart face au Rassemblement national ».
05:17Il n'a cessé de le dire durant ces sept ans
05:19et il se retrouve dans cette situation paradoxale
05:21où il a dû attendre le feu vert du Rassemblement national
05:24pour enfin pouvoir désigner un Premier ministre.
05:26Donc, c'est le Rassemblement national qui va imposer ces thématiques
05:29et conduire la future politique du gouvernement ?
05:31Non, non.
05:32C'est très exagéré parce que, malgré tout,
05:34le Rassemblement national reste hors du gouvernement,
05:36reste hors du jeu politique.
05:37En tout cas, il n'est pas aux affaires.
05:39Ce qu'il va pouvoir continuer de jouer comme rôle,
05:42c'est le rôle de troubillon.
05:43C'est-à-dire qu'à tout moment, les gouvernements,
05:47le premier gouvernement qui a été nommé,
05:48et s'il y en a d'autres après,
05:49seront à la merci d'un coup de force du Rassemblement national.
05:52Le Rassemblement national n'est pas en situation de pouvoir gouverner.
05:55Il n'est pas en situation, compte tenu de l'état,
05:57des antagonismes politiques à l'égard de cette formation d'extrême droite.
06:01Il n'est pas en mesure, un jour, de pouvoir espérer rentrer au gouvernement,
06:05sur la base des élections législatives d'il y a deux mois, évidemment.
06:09Mais, en revanche, il pourra être, à tout moment,
06:11celui qui sifflera la fin de la réélection en disant
06:14que nous sommes contre telle ou telle mesure.
06:16La ligne rouge a été franchie.
06:18Nous censurons et nous faisons chuter le gouvernement.
06:20Il n'y a pour l'instant pas de programme, clairement et précisément,
06:23annoncé par Michel Barnier.
06:25Il annonce faire une déclaration de politique générale dans quelques semaines.
06:28Déjà, si on peut se projeter,
06:30le spécialiste de la vie politique que vous êtes,
06:32quelle relation il va y avoir entre Emmanuel Macron et son Premier ministre ?
06:35L'Elysée parle de coexistence.
06:37Oui, les oppositions ont toujours voulu parler de cohabitation,
06:41mais ça ne ressemble pas à une vraie cohabitation
06:43dans les cohabitations précédentes qu'on a pu connaître,
06:45en 1986, en 1993, en 1997.
06:48En fait, c'était le leader de l'opposition,
06:50ou de la nouvelle majorité,
06:52qui s'opposait au président de la République.
06:54Mais là, on est quand même dans cette situation très paradoxale
06:56où les similitudes ou les points communs idéologiques
06:59entre Michel Barnier et le programme politique
07:01appliqué ces dernières années par la Macronie
07:03sont assez proches.
07:05C'est le premier élément.
07:06Et surtout, on est dans une situation inédite
07:08où, certes, il y a peut-être une cohabitation,
07:10mais je pense que ce terme est exagéré.
07:12Mais qui sont les principaux soutiens quantitativement
07:14du gouvernement Michel Barnier ?
07:16Il y a 166 députés macronistes.
07:18Et en fait, Michel Barnier, à beau dire qu'il est républicain
07:20et qu'il est dans l'opposition,
07:22ce ne sera pas une cohabitation comme les autres
07:24parce qu'avant tout, il sera soutenu
07:26par le plus gros bataillon
07:28de cette coalition gouvernementale,
07:30des bataillons qui viennent du camp macroniste.
07:32Et l'ancien Premier ministre Attal
07:34disait hier qu'il n'y aurait pas de blocage.
07:36Merci beaucoup Stéphane Sunsteig.
07:38Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24.
07:40Voilà ce qu'on pouvait dire pour l'heure sur la situation politique dans notre pays.

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