Exclusif : Emmanuel Macron appelle à une "mobilisation" pour des taxations internationales

  • l’année dernière
Emmanuel Macron était l'invité exceptionnel de RFI, France 24 et franceinfo ce vendredi. À l'occasion du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris, le président de la République française a répondu aux questions de Mounia Daoudi (RFI), de Stéphane Ballong (France 24) et de Marc Fauvelle (franceinfo), appelant notamment à une "mobilisation" pour des taxations internationales.
En direct sur France 24, le président de la République Emmanuel Macron a fait le point sur les engagements de la France et de ses partenaires, vendredi 23 juin, appelant notamment à une "mobilisation" pour des taxations internationales.Les taxations concerneraient les transactions financières, les billets d'avion et le transport maritime afin de financer la lutte pour le climat et contre la pauvreté, a précisé le Président."La taxation internationale dans un seul pays, ça ne marche pas""Aidez-nous à aller chercher tous les pays qui aujourd'hui n'ont pas de TTF [taxes sur les transactions financières], et qui aujourd'hui n'ont pas de taxation sur les billets d'avion. Aidez-nous à mobiliser à l'Organisation maritime internationale en juillet pour qu'il y ait une taxation internationale", a lancé le chef de l'État français, en soulignant que "la taxation internationale dans un seul pays, ça ne marche pas".Interrogé sur le défi de la transition écologique, Emmanuel Macron a affirmé que "ce n’est pas que sauver la planète, c’est concilier lutte contre la pauvreté et lutte contre le dérèglement climatique". Selon lui, "Il faut mobiliser beaucoup plus de fonds privés&quo... Lire la suite sur notre site web.
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00:00 - Nous sommes installés ici au Palais Brognard à Paris où sont réunis depuis hier une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement.
00:05 Un sommet pour concilier le climat et le développement.
00:08 Pour vous interroger ce matin à mes côtés, je les salue, Mounia Daoudi de Radio France Internationale et Stéphane Ballon de France 24.
00:15 Monsieur le Président, est-ce que c'est juste un sommet de plus pour sauver la planète ?
00:19 - Non d'abord, ce n'est pas ce que sauver la planète, c'est essayer de réconcilier, vous l'avez parfaitement dit,
00:24 la lutte contre la pauvreté, la lutte pour la biodiversité et la lutte contre les dérèglements climatiques.
00:30 Et l'objectif, ce n'est pas de faire en effet un sommet de plus, c'est d'abord, et ça a beaucoup de sens,
00:35 de réunir des dirigeants venant de tous les continents.
00:38 Parce que nous vivons un moment de fracture et de risque de fracture autour de la guerre en Ukraine et de l'agression russe,
00:45 et au fond d'une division du monde. On ne peut régler aucun de ces problèmes si le monde se divise.
00:49 C'est le premier intérêt.
00:50 Ici à Paris, la planète est là. Le Premier ministre chinois, le Président brésilien, le Président sud-africain,
00:57 et beaucoup d'autres dirigeants, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Vietnam, les États-Unis, l'Europe.
01:03 La deuxième chose, c'est que ce sont des actions très concrètes.
01:06 On a lancé il y a deux ans à Paris la réattribution des droits de tirage spéciaux du FMI vers les pays les plus pauvres,
01:12 en particulier africains. On a dit qu'il faut qu'au moins 100 milliards d'euros soient réalloués.
01:16 On l'annonce aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'on a poussé tout le monde à tenir ses engagements,
01:21 et nous, Français, nous allons réallouer 40% de nos droits de tirage spéciaux. C'est du concret.
01:26 On finalise aujourd'hui, Nick Stern et plusieurs collègues l'ont dit hier, les 100 milliards d'euros pour le climat du nord vers le sud,
01:33 qui est un engagement qui date de 2015.
01:36 Et on lance en même temps un fonds pour la biodiversité et la préservation des forêts qui a vocation à atterrir à la COP.
01:42 Et puis il y a des choses très concrètes qui se font pendant ce sommet.
01:45 La restructuration de la dette de la Zambie qui traînait depuis des années, nous l'avons conclue hier.
01:50 Parce que précisément, la Chine est là, et on avait besoin de la Chine pour le faire.
01:54 Le Sénégal conclut son accord de transition climatique. Donc c'est très concret, c'est de la mobilisation.
01:58 On va parler du Sénégal. Est-ce que c'est aussi une façon pour vous, Emmanuel Macron, de vous racheter en quelque sorte ?
02:03 Est-ce que vous dites "depuis six ans à l'Elysée, on n'a pas tout bien fait là-dessus sur le climat" ?
02:08 Écoutez, non, je n'ai jamais pris les choses comme ça, et je savais, une des premières choses que j'ai faites,
02:12 c'était cet appel "Make our planet great again".
02:14 Donc je crois qu'on est cohérents, on fait des efforts en France, et d'ailleurs ça nous est reconnu,
02:18 puisque l'inaction climatique valait pour la France sur la période 2015-2018, je le rappelle toujours.
02:23 Depuis, nous n'avons pas été condamnés pour inaction climatique.
02:26 Nous avons, sur la période 2017-2022, doublé nos réductions d'émissions, et nous continuons.
02:31 Mais on ne respecte pas, par exemple, nos engagements sur les énergies renouvelables.
02:34 La France est même le seul pays en Europe.
02:36 Alors vous avez raison qu'on est un petit peu derrière.
02:38 On va les rattraper, nous allons être dans la trajectoire.
02:41 Par contre, nous respectons nos engagements de baisse d'émissions, ce qui est au final le plus important.
02:46 Et donc, moi, je tiens à cela, et nous allons continuer, on va redoubler d'efforts par la planification.
02:51 Non, c'est simplement qu'on essaie de tenir tous les bouts.
02:55 La France, c'est 1% des émissions mondiales.
02:57 Et donc, on fait ça, à côté de ça, on produit, par exemple, le secteur de l'aéronautique,
03:02 on parle en ce moment même, il y a le salon du Bourget où j'étais en début de semaine,
03:05 le secteur de l'aéronautique, c'est 3 à 4% des émissions mondiales.
03:08 Mais la France produit la moitié des avions.
03:11 Si on arrive à décarboner ce secteur, nous, on peut être vraiment les champions
03:16 d'une décarbonation de tout un secteur qui, à soi seul, si on enlève 50% dans les prochaines années,
03:21 va nous permettre d'avoir un effet de réduction d'émissions quasiment équivalent à l'effort de la France.
03:26 Mais à côté de ça, on doit avoir un effet d'entraînement.
03:29 Et c'est ce qu'on a fait à travers nos One Planet Summit, nos One Forest Summit.
03:33 Sur les sujets du climat et de la biodiversité, depuis 6 ans, je dirais depuis presque 10 ans,
03:38 la France a un effet d'entraînement de toute la planète.
03:42 Et nous tenons nos engagements là aussi, y compris en financement,
03:45 parce que nous avons augmenté notre aide publique au développement de 50%.
03:49 C'est ce qui a été voté au quinquennat précédent.
03:51 - M. le Président, vous avez parlé d'un monde fracturé.
03:54 Il y a d'un côté l'Occident qui a son agenda climatique et de l'autre les pays du Sud
03:58 dont la priorité est de lutter contre la pauvreté et l'insécurité.
04:02 Est-ce que finalement ces deux positions ne sont pas un peu inconciliables ?
04:06 - C'est le grand risque. C'est pour ça que le premier principe que j'ai posé hier en ouvrant cette conférence,
04:10 c'est qu'on ne doit mettre personne en situation de choisir entre la pauvreté, le climat et la biodiversité.
04:15 C'est impossible.
04:17 Et donc ce qui ne va pas, c'est quand on donne le sentiment, en quelque sorte qu'on donne des leçons.
04:21 Vous n'avez pas le droit de développer tel projet parce qu'il n'est pas bon pour la planète.
04:24 C'est tout le débat par exemple qu'il y a eu en Afrique, si on est très transparent, sur la question du gaz.
04:29 - Justement, prenons l'exemple du Sénégal.
04:32 Vous avez annoncé hier 2 milliards et demi d'euros de soutien au Sénégal pour le renouvelable.
04:39 Est-ce que ça veut dire que le Sénégal doit renoncer à exploiter son gaz ?
04:42 - Non. En fait, l'accord qui est l'accord de transition juste en matière d'énergie pour le Sénégal,
04:49 comme nous l'avons d'ailleurs fait pour l'Afrique du Sud, pour l'Indonésie et pour quelques autres pays,
04:55 c'est un accord qui vise à leur permettre d'avoir une transition qui produit, qui crée de la richesse
05:01 et donc aussi de l'électricité pour produire et qui réduit les émissions.
05:05 Le Sénégal s'engage à avoir 40% d'énergie renouvelable dans son mix, mais il va développer du gaz.
05:12 - Mais cela se fait sous forme de prêts. Est-ce qu'on n'endette pas le Sénégal pour justement...
05:17 - Non, parce que derrière il y a des activités qui sont rentables.
05:20 Et donc il y a des prêts concessionnels, simplement on les fait à des conditions très avantageuses sur du très long terme.
05:25 Mais pour le cas du Sénégal, on va lui permettre aussi de développer ses projets gaziers.
05:29 Pourquoi ? Parce que le gaz est une énergie de transition et on sait que la planète en aura encore besoin pendant des décennies.
05:35 Ce qu'on veut faire, c'est on veut sortir les grands émergents du charbon, ça c'est la priorité si vous voulez gagner la bataille du climat,
05:42 et on veut permettre aussi aux pays de se développer de la meilleure manière possible.
05:47 Pour le Sénégal, ça va être le gaz et d'accroître le renouvelable.
05:51 Mais 40% de renouvelable en 2030, sachant qu'ils vont en plus faire du gaz, c'est très exigeant pour le Sénégal.
05:58 Et donc ça justifie qu'on ait cet engagement, mais ça va aussi permettre au Sénégal de se développer.
06:02 Ce qui ne va pas si on leur dit "vous avez du gaz mais vous, vous n'avez pas le droit de l'utiliser"
06:06 alors même qu'en Europe vous avez des pays qui rouvrent des centrales à charbon.
06:10 C'est totalement aberrant.
06:11 Maintenant, je vais vous faire toucher du doigt une chose.
06:14 Personne ne peut réussir si on ne gagne pas ce combat conjoint pauvreté-climat.
06:19 Et moi je pense qu'on ne peut pas choisir.
06:22 Les pays du Sud sont des réserves de biodiversité et aussi des poumons pour la planète.
06:27 Et donc en particulier nos forêts.
06:29 C'est pour ça que le grand fonds qu'on lance pour les forêts est clé.
06:32 Et donc on doit faire les deux en même temps, comme dirait l'autre.
06:34 Monsieur le Président, nous parlions à l'instant de la dette.
06:38 La dette justement, cela fait des années, des années qu'on parle d'allègements, de restructuration.
06:44 Cela fait des années que rien n'échange véritablement.
06:47 Est-ce qu'il ne faudrait pas tout simplement annuler cette dette ?
06:50 Alors d'abord il y a des choses qui changent.
06:52 On l'a fait pour le Tchad et là je le disais on conclut pour la Zambie.
06:56 Cela a pris trois ans quand même.
06:58 Cela doit être une solution d'urgence.
07:00 Mais vous savez, la France a besoin de repivots.
07:01 Mais quel est le problème qu'il y a derrière ?
07:03 C'est qu'il faut avoir des modèles de financement durable.
07:05 Si vous annulez du jour au lendemain la dette, le jour d'après plus personne ne prête.
07:09 Si vous dites à tous les prêteurs "On efface tout" le jour d'après,
07:15 comme ce sont des modèles qui ne sont pas soutenables, qui ne se financent pas tout seuls,
07:18 bon courage pour aller chercher des gens qui vont vous prêter à nouveau.
07:21 Cela ne marchera pas.
07:22 Ce qui n'est pas supportable, c'est qu'il y ait des économies aujourd'hui
07:26 qui en fait ont des trésors de biodiversité, qui sont clés pour l'avenir de la planète,
07:30 qui ont de la démographie et la jeunesse de l'humanité,
07:34 et qu'on ne finance pas bien, et qui aujourd'hui pour qui se financer coûte beaucoup plus cher.
07:39 Donc j'essaie de vous répondre de manière structurée.
07:41 Ce qu'il faut faire pour cela, c'est restructurer très vite leur dette.
07:44 Le gros problème qu'on a eu ces 15 dernières années,
07:47 c'est qu'en fait quand on restructurait la dette,
07:49 nous, pays européens, américains, etc., pays du G7 au fond,
07:53 les mêmes pays à qui on a enlevé cette dette allaient la recontracter auprès de la Chine.
07:58 C'est ça ce qui n'a pas marché.
07:59 Et il faut être très honnête, c'est ce qui s'est passé à peu près partout sur le continent.
08:02 Donc qu'est-ce qu'on a fait il y a deux ans sur une initiative française dans un G20 présidé par l'Italie ?
08:08 On a créé un cadre global, on a dit aux Chinois, il faut que vous veniez.
08:12 Ce cadre global, on l'a appliqué pour le Tchad et là pour la Zambie.
08:16 Parce que plus personne, même nous quand on pousse et qu'on dit
08:19 on va restructurer la dette, abandonner vos créances,
08:21 comme nous on l'a fait d'ailleurs pour le Soudan.
08:24 Les gens se retournent vers nous et disent "non arrêtez, on va nous abandonner de la dette,
08:27 mais ce cadeau qu'on va faire, les mêmes pays vont aller le faire
08:31 pour aller contracter de la dette auprès de la Chine".
08:34 Donc là tout le monde a fait l'effort.
08:36 Est-ce que c'est un problème la dette contractée auprès de la Chine ?
08:39 Est-ce que c'est un piège pour les pays pauvres ?
08:41 Si elle dépasse un certain niveau, oui.
08:45 Et donc on doit avoir un cadre commun qui est plutôt le cadre de l'OCDE.
08:49 C'est-à-dire qu'il définit ce qu'est une dette qui est soutenable.
08:52 Et c'est à peu près comme vous, c'est la même chose que le surendettement pour une famille.
08:56 La dette n'est pas une mauvaise chose quand elle vous permet de démarrer.
09:01 Nous, Européens, on a financé nos modèles par la dette après la Deuxième Guerre mondiale.
09:05 Et vous avez raison, cette dette il faut savoir l'abandonner
09:08 quand des pays sont en train de faire les réformes et les transformations.
09:11 C'est ce qu'on fait là pour la Zambie, ça s'appelle une restructuration.
09:14 Simplement, il faut que tous les pays les plus riches, la Chine incluse, soient autour de la table.
09:19 C'est ça ce qu'on fait et qui est innovant.
09:21 Et c'est comme ça qu'on sortira de ce piège.
09:23 Vous en avez parlé avec le Premier ministre chinois hier.
09:25 Bien sûr, j'en ai parlé d'abord au président chinois quand j'y suis allé.
09:27 C'est ce qui fait qu'il a envoyé ici son Premier ministre.
09:29 Et c'est ce qui a fait, comme vous le dites très bien, pour la Zambie.
09:32 On attendait depuis trois ans et ils sont là.
09:34 Et on va devoir continuer sur des pays comme le Ghana et d'autres
09:37 qui sont en grande difficulté financière.
09:39 On doit faire ces restructurations.
09:41 Il faut être clair, notre approche du financement des économies en Afrique n'est plus le bon.
09:47 Donc oui, on doit restructurer les dettes, beaucoup plus fortement, pour permettre de redémarrer.
09:52 Deux, on doit mieux rémunérer les trésors de biodiversité qu'il y a en Afrique, en Amérique latine et en Amérique du Sud,
09:59 en Asie du Sud-Est, ces fameuses forêts tropicales.
10:02 C'est ce qu'on lance là avec justement ce fonds pour la forêt et la nature,
10:08 avec des contrats qu'on va faire pays par pays.
10:10 Et ensuite, oui, nous, nous devons accepter de dépenser plus.
10:14 On doit mieux mobiliser, et c'est une des conclusions très pratiques de ce sommet,
10:17 la Banque mondiale et le FMI changent complètement de logique
10:20 et vont mettre beaucoup plus de financement.
10:22 Mais surtout, il ne faut pas oublier, et c'est absent de notre discussion à ce stade,
10:25 il faut mobiliser beaucoup plus de financement privé.
10:28 J'allais y venir justement, ça tombe bien, monsieur le Président.
10:30 On est installé ce matin à la Corbeil, c'est l'ancien temple de la finance,
10:34 l'ancien siège de la Bourse à Paris, sans l'argent des milliardaires,
10:37 sans l'argent des grandes entreprises.
10:39 Vous dites, on n'y arrivera pas.
10:41 Exactement. Alors, c'est pour ça qu'il faut...
10:43 Il y a deux choses à faire.
10:45 Il faut, un, à chaque fois qu'on met un euro d'argent public,
10:49 mobiliser un euro d'argent privé.
10:50 Pour les pays les plus pauvres, on n'en arrivera pas tout de suite.
10:53 Mais pour des pays en développement, les pays à revenus intermédiaires
10:55 et les émergents, c'est possible.
10:57 Qu'est-ce qui manque pour cela ?
10:59 Il faut d'abord qu'à chaque fois qu'on ait un programme,
11:01 on est sûr que l'argent privé ne pourrait pas mieux le faire.
11:03 Ça arrive parfois avec des programmes de la Banque mondiale et du FMI.
11:07 Deux, il faut avoir une méthode différente,
11:10 avec ce qu'on appelle un effet de levier.
11:12 C'est l'engagement qu'on a pris hier.
11:14 C'est de se dire, quand on met un euro d'argent de la Banque mondiale,
11:17 on a au moins un euro d'argent privé.
11:20 C'est fondamental.
11:21 Et c'est pour cela...
11:23 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
11:25 On doit, en quelque sorte, enlever du risque.
11:27 Pourquoi l'argent privé ? Il y en a beaucoup.
11:29 Depuis cinq ans, c'est pour ça que la France se mobilise énormément.
11:32 Dans ces One Planet Summit, on mobilise tous les fonds souverains,
11:35 tous les grands gestionnaires d'actifs,
11:37 tous les fonds de financement privé.
11:40 Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
11:41 Ils nous disent, nous, on ne va pas dans tel pays
11:43 parce qu'il y a un risque de change.
11:44 On ne va pas dans tel pays parce qu'il y a un risque politique.
11:47 On ne va pas dans tel pays parce qu'en fait,
11:49 s'il y a des pertes trop importantes pour nos actionnaires,
11:51 ils ne nous suivent pas.
11:52 Le secteur privé, il cherche à faire un certain niveau de profit.
11:56 Il ne va jamais...
11:57 Faire des bénéfices, oui.
11:58 Et donc, qu'est-ce que nous, on doit faire
12:00 si on veut démultiplier l'argent public qu'on met ?
12:02 C'est faire de l'innovation pour avoir des mécanismes
12:06 qui sont plutôt en garantie, en prise de première perte,
12:10 pour déclencher ces investissements privés.
12:13 Ça, c'est la première mobilisation.
12:14 Oui, il y aura bientôt, dans quelques mois,
12:16 Monsieur le Président, un impôt minimum mondial
12:19 sur les grandes entreprises.
12:20 Au risque de vous faire bondir,
12:22 est-ce qu'il faut faire un ISF climatique
12:24 à l'échelle de la planète ou en France ?
12:26 Vous ne me ferez jamais bondir...
12:28 Même sur l'ISF ?
12:29 Je le disais hier.
12:30 Oui, pour ces sujets-là, il faut une taxation internationale.
12:33 Moi, pourquoi j'ai supprimé une partie de l'ISF en France ?
12:36 Parce qu'on était quasiment les seuls à le faire.
12:38 Il faut un ISF climatique mondial.
12:40 Je pense qu'il faut une taxation internationale
12:42 qui finance cela.
12:43 Mais vous savez, je le disais hier,
12:45 en plaisantant à certains de nos amis,
12:46 nous, on est à la frontière technologique
12:48 en matière de taxation en France.
12:49 On a dit qu'il faut taxer les transactions financières.
12:52 La France l'a fait.
12:53 Nous, on a une taxe sur les transactions financières.
12:55 Qui d'autre l'a fait autour de nous ?
12:56 Quasiment personne.
12:58 Ça ne marche pas quand on le fait tout seul,
12:59 parce qu'on est puni, les flux financiers vont ailleurs.
13:01 Donc, la taxe sur les transactions financières
13:03 pour financer la lutte contre la pauvreté ou le climat,
13:05 je suis pour, ça tombe bien.
13:07 Nous, on l'a déjà fait.
13:08 Deuxième chose, on nous dit qu'il faut une taxation
13:10 sur les billets d'avion.
13:11 Il y a eu un rapport, Jean-Pierre Landau
13:13 est mon représentant particulier.
13:14 On le fait en France.
13:15 Qui d'autre le fait ?
13:16 Ça ne marche pas quand on le fait tout seul,
13:18 parce qu'on ne lève pas assez d'argent et on se pénalise.
13:20 Moi, je veux bien qu'on massacre nos compagnies aériennes
13:22 et qu'elles aillent toutes dans les pays du Golfe
13:24 pour faire de l'argent.
13:26 Ça ne marche pas.
13:27 Troisième proposition,
13:29 je félicite la mobilisation de l'Organisation maritime internationale.
13:33 Le secteur du transport maritime n'est pas du tout taxé.
13:36 C'est un des seuls.
13:37 C'est une très bonne chose, il faut le taxer.
13:39 Mais pas que les acteurs français.
13:40 Il faut taxer les Français, les Européens du Nord, les Chinois.
13:44 Qu'est-ce qui marche ?
13:45 C'est quand il y a une mobilisation internationale
13:47 comme celle qu'on a faite sur la taxation...
13:49 Donc, la France ne donnera pas l'exemple sur l'ISF climatique ?
13:51 Non, mais la France, elle a déjà donné l'exemple sur les impôts.
13:53 On est un des pays qui taxent le plus au monde.
13:54 On doit donner l'exemple en mobilisant
13:56 comme on l'a fait sur la taxation minimale.
13:58 Et donc, moi, j'appelle à la mobilisation.
14:00 Aidez-nous à aller chercher tous les pays
14:02 qui, aujourd'hui, n'ont pas de TTF
14:04 et qui, aujourd'hui, n'ont pas de taxation sur les billets d'avion.
14:06 Et aidez-nous à mobiliser
14:08 à l'Organisation maritime internationale en juillet
14:11 pour qu'il y ait une taxation internationale
14:13 avec la Chine sur le transport maritime.
14:15 Aussi vrai qu'on disait il y a un siècle,
14:18 le socialisme dans un seul pays, ça ne fonctionne pas,
14:20 pour reprendre un temps communiste,
14:22 eh bien, la taxation internationale
14:24 dans un seul pays, ça ne marche pas.
14:26 Parce que ce n'est pas une taxation internationale
14:28 et ça pénalise ce pays.
14:30 Donc, en tout cas, juste pour mobiliser le secteur privé,
14:32 l'autre point, c'est oui,
14:34 créer une taxation internationale pour l'affecter.
14:36 C'est ça dont on a besoin.
14:38 Monsieur le Président, il y a un grand absent
14:40 à ce sommet de Paris, c'est la Russie.
14:42 Est-ce que vous pouvez avancer
14:44 sur l'agenda que vous portez
14:46 sans l'un des acteurs majeurs,
14:48 l'un des plus grands producteurs
14:50 d'hydrocarbures au monde ?
14:52 Alors oui, parce qu'ici, on est sur un agenda
14:54 qui vise justement à dire quoi ?
14:56 On ne doit pas choisir entre climat
14:58 et lutte contre la pauvreté,
15:00 biodiversité.
15:02 Chaque pays doit être respecté
15:04 dans son chemin. Il faut mettre plus
15:06 d'argent public et il faut mobiliser le financement privé.
15:08 C'est ça les conclusions principielles de ce sommet
15:10 avec derrière plein de mesures très concrètes.
15:12 On a besoin de qui pour ça ?
15:14 On a besoin des Etats-Unis,
15:16 de la Chine,
15:18 du G20,
15:20 des grands émergents et des pays les plus pauvres.
15:22 Ils sont tous là.
15:24 Et donc le G77,
15:26 qui est le groupe qui représente tous ces pays,
15:28 la Russie est dedans.
15:30 Et là, à plusieurs égards, la Chine,
15:32 qui est un de ses membres éminents,
15:34 mais surtout le président cubain,
15:36 était avec nous, il s'est exprimé hier,
15:38 il a la présidence du G77.
15:40 Donc qu'est-ce que dit ce sommet ?
15:42 L'isolement de la Russie.
15:44 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:46 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:48 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:50 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:52 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:54 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:56 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
15:58 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:00 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:02 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:04 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:06 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:08 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:10 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:12 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:14 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:16 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:18 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:20 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:22 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:24 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:26 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:28 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:30 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:32 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:34 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:36 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:38 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:40 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:42 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:44 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:46 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:48 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:50 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:52 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:54 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:56 Est-ce qu'il faut reprendre le dialogue avec la Russie ?
16:58 Écoutez, je n'aime pas ces termes qui sont définitifs,
17:00 parce que la diplomatie, ce n'est pas ça.
17:02 Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui,
17:04 la Russie s'émise de son propre chef
17:06 dans une situation
17:08 qui est de ne plus respecter le droit international,
17:10 de redevenir, au fond,
17:12 l'une des seules puissances coloniales
17:14 du XXIe siècle,
17:16 en menant une guerre d'empire
17:18 auprès de son voisin l'Ukraine,
17:20 et c'est une puissance de déstabilisation de l'Afrique
17:22 à travers des milices privées
17:24 qui viennent faire de la prédation, des exactions
17:26 sur les populations civiles, comme cela a été
17:28 documenté par
17:30 les Nations Unies en République centrafricaine,
17:32 à travers la milice Wagner.
17:34 Donc je pense que, par les choix, aujourd'hui,
17:36 qui sont les siens, la Russie
17:38 ne joue pas un rôle bénéfique
17:40 pour la communauté internationale.
17:42 Merci, M. le Président, de nous avoir
17:44 accordé cet entretien.
17:46 Merci à vous de nous avoir suivi sur France Info.
17:48 Merci à vous. Si je peux toujours...
17:50 Je montre toujours des petits graphiques.
17:52 Non, c'est très intéressant. On pourra vous le donner,
17:54 M. l'auditeur, mais quand on parle de climat
17:56 et de développement, c'est fait par
17:58 l'AFD.
18:00 Non, c'est très bien, on vous le laissera.
18:02 Mais ça montre... Non, ça montre
18:04 où est l'enjeu. L'enjeu, c'est que
18:06 vous voyez, nous, on est dans ces catégories-là.
18:08 On est les très développés, les plus riches,
18:10 et on est aussi ceux qui polluons
18:12 le plus. L'enjeu, c'est de réussir
18:14 au fond à ce que, entre
18:16 les pays riches et les émergents, il y ait un accord.
18:18 Si on arrive à ce que l'Inde, le Nigeria,
18:20 la Chine, puissent
18:22 se développer sans polluer,
18:24 on gagne la bataille de la planète à l'échelle
18:26 internationale. Et c'est aussi pour ça
18:28 que les pays en développement
18:30 et les pays les plus pauvres, il faut les aider
18:32 sur la lutte contre la pauvreté, mais ils sont très loin
18:34 d'être les grands émetteurs.
18:36 La clé, elle est de nous baisser nos émissions
18:38 et de les permettre aux grands émergents
18:40 d'avoir leur développement
18:42 sans augmenter leurs émissions.
18:44 C'est pour cette raison que vous avez souhaité
18:46 participer au Sommet des Brics ?
18:48 Exactement, c'est un point clé. Et c'est pour ça qu'on fait
18:50 ces accords de partenariat pour la transition
18:52 avec déjà l'Afrique du Sud, maintenant
18:54 avec le Sénégal, j'espère demain avec le Nigeria,
18:56 j'ai proposé avec le Brésil. La clé pour la planète,
18:58 elle est là. Il faut se concentrer sur l'essentiel.
19:00 L'essentiel, c'est un accord entre les pays
19:02 riches et les émergents. Et la deuxième
19:04 chose essentielle, c'est sortir du charbon
19:06 avant toute chose. Juste pour remettre un peu les...
19:08 Merci, merci monsieur le président. Merci beaucoup, pardon
19:10 de nous avoir interrompu. Merci à vous de nous avoir
19:12 suivis sur France Info, RFI
19:14 et France 24. Merci beaucoup.

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