• l’année dernière
Revivez notre conférence, nos échanges et la rencontre autour des coopérations État-communs numériques pour le lancement de la 2e saison de l’Accélérateur d’initiatives citoyennes (AIC).

En partenariat avec le Conseil national du numérique, l’IGN, la Société des communs, et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
Transcription
00:00:00 Merci infiniment, je suis très très heureux d'être ici, à la fois au lieu de la transformation
00:00:07 publique auquel je deviens habitué désormais, et puis pour cette très belle, très beau
00:00:13 sujet, très belle occasion de mettre en avant le partenariat de l'État dans le sens des
00:00:19 communs numériques et puis aussi de l'accélérateur d'initiatives citoyennes évidemment.
00:00:24 Comme tu l'as indiqué, j'étais présent au lancement du dispositif de l'AIC il y a un
00:00:31 an et demi désormais par Améline Monchalin, la ministre de la fonction et de la transformation
00:00:36 publique de l'époque, et même si je n'y suis pas pour grand chose directement, effectivement,
00:00:43 j'incarne quelque part parmi d'autres un peu la raison d'être, le problème auquel
00:00:49 répond l'accélérateur d'initiatives citoyennes.
00:00:52 C'est je crois l'objectif principal notamment de l'accélérateur d'initiatives citoyennes,
00:00:59 finalement de répondre à la question suivante, comment pouvons-nous collectivement faire
00:01:05 émerger de nombreuses autres initiatives similaires à celles que nous avons développées.
00:01:11 Je considère qu'il faut libérer les énergies, essayer de casser tous les murs dont le seul
00:01:17 rôle est de brider l'innovation dans le seul objectif et de freiner nos envies, essayer
00:01:24 de briser les tabous.
00:01:26 Oui, l'état doit assumer son rôle et doit opérer les services publics cœur, mais je
00:01:32 crois aussi que l'état ne peut pas tout faire et ne doit pas tout faire.
00:01:35 Il faut non seulement accepter que les citoyens, les associations, les entreprises complètent
00:01:41 l'action publique, parfois de façon plus agile ou plus efficace d'ailleurs, mais aussi
00:01:47 aller encore plus loin en détectant, en encourageant, en faisant émerger ces initiatives, puisque
00:01:53 des dizaines ou même des centaines de milliers de citoyens adoraient apporter leurs compétences
00:01:58 sur des sujets numériques qui ont du sens, en somme œuvrer pour le bien commun.
00:02:04 Je suis convaincu que la direction dans laquelle nous devons aller est celle-ci, c'est-à-dire
00:02:10 une collaboration fluide entre l'état qui apporte une structure, qui apporte une force,
00:02:16 une pérennité d'un côté et les citoyens de l'autre.
00:02:19 Merci à toutes les équipes, de la DINUM évidemment, du ministère de la Fonction
00:02:23 et de la Transformation Publique, mais aussi toutes les autres qui participent aujourd'hui
00:02:28 à l'événement ou qui travaillent tout au long de l'année dans ce sens, notamment
00:02:32 à l'IGN, au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, au CNN aussi,
00:02:37 à la NCT, à la DITP et évidemment à beaucoup d'autres.
00:02:40 Merci beaucoup Guillaume.
00:02:43 C'est toujours intéressant de voir d'où partent les projets.
00:02:48 Finalement, l'accélérateur d'initiatives citoyennes, qui est un partenariat qu'on
00:02:53 mène depuis l'année dernière, depuis 2022 avec notre partenaire la DITP.
00:02:59 On a choisi effectivement pour cette saison, et ça sera mentionné par Pauline Lavagne
00:03:02 qu'on a le plaisir d'accueillir sur la table ronde, qui est chef de mission Innovation
00:03:06 publique à la DITP, de traiter du sujet des communs et dans le cas de la DINUM, du sujet
00:03:10 effectivement des communs numériques.
00:03:12 Nous, ce qu'on veut à l'accélérateur d'initiatives citoyennes, c'est de faire
00:03:16 en sorte qu'on arrive à tisser des liens durables entre des communs et des communs
00:03:22 numériques qui apportent de la valeur aux citoyens dans leur vie quotidienne, qui apportent
00:03:30 de la valeur également aux administrations et aux politiques publiques, de pouvoir tisser
00:03:35 des liens durables avec eux en tant qu'administration.
00:03:38 Comment ça s'est passé cette année ?
00:03:40 On a fait un appel à candidatures.
00:03:43 On a eu beaucoup de candidatures vraiment très intéressantes, très diverses.
00:03:47 Et ce qui nous a intéressé de regarder avec le jury qui s'est réuni, qui a eu un entretien
00:03:55 approfondi avec les projets, c'était de voir les projets pour lesquels vraiment on
00:04:00 peut encore une fois avoir ce coup de pouce qui va aider à passer le projet dans une
00:04:04 autre dimension.
00:04:05 On a regardé également est-ce que ces projets contribuent aux politiques publiques et notamment
00:04:10 aux politiques prioritaires du gouvernement ? Puis est-ce que les projets ont un impact
00:04:14 ou un potentiel d'impact qui est significatif ?
00:04:18 Et vous le verrez, on a finalement des projets qui sont assez divers.
00:04:22 Je ne vais pas faire tenir le suspense plus longtemps.
00:04:26 On va pouvoir passer à notre premier lauréat de l'accélérateur d'initiative citoyenne.
00:04:33 Alors qu'est-ce que c'est Open Food Facts ? À quoi ça sert ? C'est une initiative
00:04:37 citoyenne et on s'est posé comme question comment est-ce qu'on fait pour choisir les
00:04:41 meilleurs céréales pour petit déjeuner ?
00:04:43 C'est tout simple, il suffit d'aller dans le magasin, on retourne tous les paquets un
00:04:47 par un et là vous avez un tableau avec une trentaine de chiffres.
00:04:51 Vous prenez votre carnet, votre calculette, etc. et une demi-heure plus tard, vous trouverez
00:04:55 les meilleurs céréales.
00:04:56 On s'est dit qu'il y a peut-être une meilleure solution, un meilleur moyen.
00:05:00 En fait, ce qu'il nous faudrait c'est un Wikipédia des produits alimentaires.
00:05:03 On avait devant nous un super exemple, c'était OpenStreetMap.
00:05:09 On a copié le principe de fonctionnement d'OpenStreetMap.
00:05:13 La première base de ce fonctionnement c'est la collecte citoyenne.
00:05:17 On a développé une application mobile pour scanner les codes-barres et prendre en photo
00:05:22 le tableau instructionnel, les ingrédients, toutes les informations qu'il y avait sur
00:05:26 les emballages.
00:05:27 On a mis tout ça dans une base de données en OpenData.
00:05:31 C'est exactement le même principe que sur OpenStreetMap.
00:05:34 A quoi ça sert ? Le premier usage évident auquel on a pensé, c'est d'éclarer les
00:05:41 choix des consommateurs.
00:05:42 On a essayé d'enrichir ces données.
00:05:45 On a pris ce tableau nutritionnel et on a essayé de le transformer en quelque chose
00:05:49 de plus intelligible, de plus qu'on puisse utiliser pour comparer.
00:05:52 C'est le NutriScore.
00:05:54 Ce que je trouve génial dans l'OpenData, c'est qu'on part dans un projet, une initiative
00:06:01 avec une idée en tête, comme éclarer les choix des consommateurs, et puis finalement
00:06:04 on se rend compte que ça sert à plein d'autres choses.
00:06:07 Ça sert par exemple à améliorer les produits.
00:06:10 On a fait une plateforme pour les industriels avec le soutien de santé Public France pour
00:06:16 qu'ils puissent nous transmettre les données automatiquement pour que ça soit plus rapide,
00:06:20 plus à jour, etc.
00:06:21 Mais aussi pour leur dire comment ils pourraient améliorer ces produits.
00:06:25 Aujourd'hui, quand un Carrefour, un Auchan ou un petit producteur de biscuits nous envoient
00:06:29 ces données, on leur dit que sur vos 5000 produits, il y en a 300 où ça serait facile
00:06:34 de passer du NutriScore C à NutriScore B juste en baissant le sucre ou le gras, etc.
00:06:40 L'intérêt de faire ça, c'est que ça permet d'améliorer les produits.
00:06:44 Troisième usage, c'est de faire adopter les politiques publiques.
00:06:48 Le NutriScore est un super exemple.
00:06:50 En 2014, on a découvert le score 5 couleurs, ça s'appelait à l'époque, proposé par
00:06:57 le professeur Egberg et son équipe.
00:06:58 On a écrit à ce professeur, il nous a transmis la formule, on l'a mis sur tous les produits
00:07:03 et ça a énormément encouragé le NutriScore à être adopté par les industriels.
00:07:09 Parce que là encore, l'enjeu, ce n'est pas d'avoir le NutriScore sur l'app OpenFoodFax
00:07:13 et les 200 apps qui utilisent nos données, c'est le fait que ça soit imprimé sur les
00:07:17 paquets et ça sur un maximum de paquets.
00:07:19 Et dernier usage qui pour moi est super important, c'est un peu finalement par rapport aux 20
00:07:29 millions d'utilisateurs qui utilisent les apps, c'est la partie immergée d'Isbert
00:07:34 qui est un peu la plus grosse, c'est aider la recherche.
00:07:37 On travaille énormément avec l'équipe qui a créé le NutriScore, qui ont des cohortes,
00:07:41 il y a une cohorte qui s'appelle NutriNet Santé par exemple.
00:07:43 Ils suivent plus de 200 000 personnes depuis 10 ans, ils leur demandent ce qu'ils ont
00:07:48 mangé, ils font le lien avec OpenFoodFax et ça permet de voir si les gens qui mangent
00:07:52 plus ou moins bio ou plus de produits ultra transformés, est-ce que 10 ans plus tard,
00:07:56 par exemple, ils ont plus de telle ou telle affection, diabète, cancer, etc.
00:08:01 Alors pourquoi on a candidaté à l'AIC ?
00:08:04 Déjà parce qu'on a lu l'appel à candidature, on s'est vraiment reconnu dedans.
00:08:09 Je crois qu'on partage quelque chose avec toutes les personnes qui sont dans cette salle
00:08:14 et avec les agents publics, c'est cette motivation de l'intérêt général.
00:08:18 Parce que si on a créé OpenFoodFax, si pendant 8 ans on était tous bénévoles, s'il y
00:08:23 a plein de dizaines de milliers de bénévoles qui passent des dizaines, des centaines,
00:08:26 voire des milliers d'heures, c'est parce qu'ils se disent que c'est des données
00:08:29 qui sont trop utiles, c'est des données d'intérêt public et elles doivent être
00:08:33 publiques.
00:08:34 On a deux grands sujets sur lesquels on aimerait bien que l'accélérateur nous accompagne.
00:08:39 Le premier, c'est renforcer les liens qu'on a avec les administrations.
00:08:45 Le deuxième sujet, c'est le développement et l'entretien du commun et ça englobe pas
00:08:58 mal de choses.
00:08:59 Sur l'entretien du commun, il y a toute cette maintenance, mais aussi la documentation,
00:09:06 les API.
00:09:07 Sébastien en parlait tout à l'heure, les sollicitations.
00:09:11 On a des dizaines de sollicitations par semaine, dont beaucoup d'agents publics.
00:09:14 Tout ça, c'est énormément de temps.
00:09:17 Et le dernier point qui pour nous est super important, c'est le cœur du projet, c'est
00:09:24 la communauté finalement.
00:09:25 On n'arrive jamais à trouver des financements pour la communauté, c'est arrivé à faire
00:09:29 ça.
00:09:30 Malgré ces enjeux, cette reconnaissance qu'on a, tous ces acteurs qui nous disent
00:09:35 que ce que vous faites est inestimable pour votre travail, on n'arrive pas forcément
00:09:40 à faire financer cet entretien du bien commun.
00:09:43 - Beaucoup de choses.
00:09:44 Merci beaucoup.
00:09:45 - Désolé d'avoir dépassé.
00:09:46 - Non, merci Stéphane.
00:09:47 Il y a énormément de travail à mener.
00:09:48 Il y a déjà beaucoup de travail qui a été fait.
00:09:54 Pour revenir sur Ecobalice, Pascal Dagra, l'entrepreneur d'Ecobalice, n'est pas présent.
00:09:59 Effectivement, on aura à cœur aussi d'essayer de faire en sorte que le mariage avec Ecobalice
00:10:06 autour de la production de votre application Open Product Facts puisse bien se lancer
00:10:14 et atterrir.
00:10:15 - Fantastique.
00:10:16 Merci.
00:10:17 - Merci encore une fois.
00:10:18 On va passer à un second lauréat.
00:10:21 On souhaitait faire venir Primetux pour témoigner.
00:10:25 Marc, si tu veux bien venir dire un mot.
00:10:28 - Primetux, c'est une compilation de logiciels pour le primaire.
00:10:32 Notre préoccupation, c'est le sort des élèves de la grande section de maternelle,
00:10:39 au CM2, au 6e, si on veut bien, avec des appuis pour les apprentissages.
00:10:44 Ce n'est pas un outil d'apprentissage en premier lieu.
00:10:48 C'est-à-dire que c'est le maître qui lance la leçon et qui, après, utilise les logiciels
00:10:54 qui sont dans la compilation pour renforcer l'apprentissage, pour le coup, mais dans un
00:10:59 deuxième temps.
00:11:00 On a deux cas de figure.
00:11:03 C'est-à-dire des enfants qui sont en difficulté et qui ont des problèmes de dyspraxie, dyslexie,
00:11:09 etc., et qui réclament l'utilisation de ces logiciels.
00:11:12 Il y a d'autres situations avec des situations d'éducation populaire, notamment de garde
00:11:20 d'enfants le soir, où les animateurs s'occupent des enfants en difficulté, ils ne savent pas
00:11:26 quoi faire, pour qui ça marche bien, ils les mettent sur PrimTux.
00:11:30 Vous voyez, ça sert pour les enfants en difficulté et pour les enfants pour qui ça va bien.
00:11:34 C'est une compilation de logiciels.
00:11:37 La distribution n'a pas inventé les logiciels.
00:11:41 Par contre, on les soutient.
00:11:42 C'est-à-dire que parfois, on passe des commandes pour qu'il y ait telle ou telle fonctionnalité
00:11:47 dans tel ou tel logiciel, selon nos moyens.
00:11:50 Parfois, on en a.
00:11:51 On en profite pour passer commande.
00:11:53 Autrement, on rassemble les logiciels selon les trois cycles du primaire.
00:11:59 Tout ce que je raconte là, tout est disponible sur PrimTux.fr.
00:12:04 C'est tout.
00:12:05 - Merci pour ces trois minutes.
00:12:08 Tu peux garder le micro.
00:12:09 Juste pour compléter, aujourd'hui, vous travaillez déjà avec l'Éducation nationale.
00:12:15 Vous êtes vous-même un groupe de professeurs engagés en informatique en BAG et engagés
00:12:20 sur votre temps en tant que bénévole au sein de l'association.
00:12:24 Vous souhaitez, et c'est ce qu'on a relevé dans votre dossier, vous étendre.
00:12:29 Évidemment, améliorer encore plus votre distribution et vous étendre sur le territoire.
00:12:34 - Oui.
00:12:35 - Notamment dans les zones rurales, si je ne m'abuse.
00:12:38 - Oui.
00:12:39 Je viens de là.
00:12:40 Ce matin, il pleuvait à Beauvais et dans l'Oise.
00:12:42 Là, il ne pleut pas.
00:12:44 Ce que je voulais raconter, c'est qu'on a deux retours.
00:12:48 Il y a des gens qui disent qu'il faut arrêter de parler de PrimTux.
00:12:51 On connaît, le bouche-à-oreille fonctionne.
00:12:52 Il y en a d'autres qui disent pourquoi dans l'école, il n'y a pas PrimTux.
00:12:57 Et oui, c'est incroyable.
00:13:00 Pourquoi il n'y a pas PrimTux dans l'école où sont mes enfants ?
00:13:03 Il y a les deux retours.
00:13:04 Soit ils connaissent bien, soit ils ne connaissent pas du tout.
00:13:06 C'est pour ça qu'on a besoin de soutien pour du développement, notamment sur tablettes.
00:13:11 Notre grand ennemi, ce sont les tablettes.
00:13:14 On n'a pas d'ennemis par principe.
00:13:16 On n'a que des amis.
00:13:17 Mais parfois, on a des concurrents.
00:13:19 J'ai compris, sur les tablettes, c'est une chose, mais on ne peut pas mettre PrimTux
00:13:25 dans son ensemble.
00:13:26 Donc, on aurait besoin de soutien sur ce sujet.
00:13:28 On peut encore en parler beaucoup, mais il y a d'autres sujets aujourd'hui.
00:13:34 - Absolument.
00:13:35 Merci beaucoup, Marc, pour cette présentation.
00:13:38 Merci d'être venu à nous depuis l'Oise.
00:13:43 On va enfin pouvoir passer à cette seconde partie de présentation de projet.
00:13:48 Comme je le disais, ce sont quelques projets avec lesquels on a envie d'abord d'accompagner
00:13:59 sur le volet de prise de contact avec les administrations et de savoir ce qu'on peut
00:14:03 faire avec elles.
00:14:05 On souhaitait encourager le projet Paironir.
00:14:09 Je vais inciter Félix à venir vous présenter rapidement la solution.
00:14:17 Qu'est-ce que c'est Paironir ?
00:14:19 - Paironir, c'est l'objectif de développer des solutions co-construites avec une communauté
00:14:25 qui permettent de détecter des départs de feu rapidement pour couvrir et protéger
00:14:29 des espaces naturels, en l'occurrence des forêts.
00:14:31 Concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:14:35 On met des caméras de vidéosurveillance sur des points hauts, des tours de guet par
00:14:46 exemple, en haut de la forêt.
00:14:48 Un micro-ordinateur va analyser ces images avec un algo d'intelligence artificielle
00:14:52 qui va détecter s'il y a un incendie à tel endroit ou pas et transmettre l'information
00:14:58 au service de secours, en l'occurrence les pompiers.
00:15:01 C'est le projet très rapidement, et l'idée c'est de fédérer une communauté pour avoir
00:15:08 un maximum de données pour être capable de mieux détecter des feux, améliorer ces
00:15:12 outils-là pour servir notre objectif qui est de protéger ces espaces naturels.
00:15:17 Pourquoi IC ? Pour plusieurs raisons.
00:15:21 C'est l'opportunité de...
00:15:23 Je vais prendre les mots d'un autre Sébastien, Sébastien Soriano, qui dit que l'État n'a
00:15:28 pas le monopole de l'intérêt général.
00:15:30 Et du coup c'est une occasion de travailler en réseau avec les acteurs publics et finalement
00:15:36 être un catalyseur de notre projet.
00:15:37 Donc nous on a deux objectifs.
00:15:39 Le premier, je pense que ça a été cité tout à l'heure, c'est de toquer à des portes.
00:15:43 Toquer open portes.
00:15:44 Parce que pour l'instant, c'était hyper important, c'est nécessaire de l'approfondir,
00:15:47 on a travaillé qu'avec des SDIS, les services d'incendie et de secours.
00:15:50 Donc c'est des acteurs du terrain, on a besoin de mieux comprendre et de consolider cette
00:15:53 approche-là.
00:15:54 Mais il y a peut-être d'autres portes, peut-être au ministère de l'Intérieur, derrière
00:15:58 des sigles comme la DGSCSC, de la sécurité civile et gestion des risques.
00:16:03 Ou peut-être côté plutôt territorial, adaptation au changement climatique, donc
00:16:09 au ministère de la transition écologique, sur le volet prévention des risques.
00:16:12 Peut-être qu'il y a des choses à faire pour mieux comprendre ces écosystèmes, bénéficier
00:16:15 de l'expertise des acteurs publics pour faire grandir ce projet.
00:16:19 Et du coup l'autre pendant, c'est consolider ce projet pour le rendre pérenne et peut-être
00:16:24 en faire justement, grâce à l'AIC, un vrai commun.
00:16:26 Plus qu'un projet open source, un projet de commun numérique.
00:16:29 Donc voilà, on est très rapide.
00:16:31 Merci beaucoup.
00:16:32 Et merci beaucoup pour nous faire confiance de participer à cette préaccélération.
00:16:36 Merci à vous d'être ici.
00:16:38 Bravo pour cette initiative.
00:16:40 Effectivement, on voit bien qu'il y a un sujet encore à tisser du lien avec les administrations
00:16:45 centrales pour votre projet.
00:16:47 Regardez ce qu'on peut essayer de faire avec différentes administrations.
00:16:50 Et c'est vraiment dans cette phase de préaccélération avec vous, ce à quoi on va essayer de s'attacher
00:16:56 et donc voilà, on se revoit très bientôt pour commencer le travail.
00:17:01 Merci à toi.
00:17:03 Nous avons donc cinq minutes pour notre dernier projet préaccéléré.
00:17:14 Donc voilà, avec lequel on partage finalement la problématique d'accélération de Pierre
00:17:20 Ougniart qui est de mettre à plat les liens avec les administrations qu'on peut construire
00:17:24 autour du projet.
00:17:25 Et ce projet-là, c'est donc UMAP.
00:17:27 Alors, UMAP et je vais faire venir Christian Coueste.
00:17:31 Christian, merci d'être ici avec nous.
00:17:35 Vous connaissez peut-être Christian et tu vas te présenter.
00:17:39 Tu es ici au titre d'OpenStreetMap car le mainteneur principal de UMAP, Johan, ne pouvait
00:17:45 pas être présent et donc tu as accepté.
00:17:47 Je te remercie de pouvoir présenter le projet avec ta casquette OpenStreetMap.
00:17:52 UMAP, c'est un outil qui a été développé il y a une dizaine d'années à peu près,
00:17:59 qui est hébergé par OpenStreetMap France et qui permet de créer une carte avec un
00:18:04 fond de carte et de rajouter ses propres informations dessus.
00:18:06 Il a été développé il y a une dizaine d'années et ça fait pas mal de temps qu'il
00:18:10 n'y a pas eu de développement dessus.
00:18:11 C'est extrêmement stable, ça fonctionne très bien, on a un très bon niveau de disponibilité.
00:18:16 On approche là du million de cartes personnalisées faites sur UMAP.
00:18:25 Depuis le début, on a comme idée de ne pas héberger toutes les cartes personnalisées,
00:18:31 d'avoir d'autres instances d'UMAP.
00:18:33 Il y en a une qui est un peu connue qui s'appelle Framacart, mais on n'en a pas beaucoup.
00:18:39 Une des choses qu'on souhaite avec l'accélérateur, c'est qu'il y ait plus d'instances d'UMAP
00:18:44 qui existent, qu'on soit moins un point de dépendance pour tous ces gens qui ont mis
00:18:48 des cartes chez nous.
00:18:49 Et puis il y a plein de développement à faire, à améliorer sur UMAP.
00:18:53 Et il y a aussi faire connaître cet outil plutôt que d'aller faire des Google My Maps
00:18:58 ou des trucs comme ça.
00:18:59 Parmi les plus de 900 000 cartes qu'on a, on en a un certain nombre qui sont apparentes
00:19:07 sur des sites en .gouv.fr.
00:19:09 Il y a tous ces enjeux-là et c'est pour ça qu'on a candidaté à la IC saison 2.
00:19:19 Très bien, on est ravis de pouvoir compter sur UMAP et Johan, le mainteneur principal,
00:19:26 en lien avec OpenStreetMap.
00:19:27 On a la chance d'avoir avec nous Sébastien Soriano et l'IGN.
00:19:33 Ce sera parmi les interlocuteurs avec lesquels on essaiera effectivement de...
00:19:36 Une instance umap.ign.fr, ce serait pas mal ?
00:19:39 C'est une proposition parmi d'autres sur laquelle je pense qu'on va effectivement
00:19:44 avoir à cœur de travailler en lien avec vous à l'IGN.
00:19:49 On a fait le tour d'horizon.
00:19:51 J'appelle Sébastien Soriano, Yann Bonnet, Audran Le Baron, Pauline Laveigne d'Ortig
00:19:55 et donc Valérie Peugeot.
00:19:57 Merci, merci de leur bon accueil.
00:20:00 Alors peut-être avant de passer la parole bien sûr à nos quatre intervenants que je
00:20:10 présenterai au fur et à mesure, quelques mots pour recadrer ou peut-être redéfinir
00:20:17 le terme de commun.
00:20:18 Parce que probablement si vous êtes ici, c'est que c'est un terme qui vous est quand
00:20:23 même un petit peu familier, mais pas nécessairement.
00:20:26 Et donc je préférerais quand même, je crois que c'est très important qu'on se mette
00:20:29 d'accord sur ce qu'on met derrière les mots.
00:20:31 Donc le terme de commun, il embarque trois dimensions, trois ingrédients.
00:20:36 Et là, je me réfère bien sûr à la définition qui est devenue maintenant la référence
00:20:40 qui a été donnée par Eliane Orostrom, la chercheuse en sciences politiques et le prix
00:20:44 Nobel d'économie en 2009.
00:20:46 Les communs, c'est d'abord une ressource qui va échapper à un régime de propriété
00:20:51 classique pour être une ressource partagée.
00:20:54 Cette ressource peut être naturelle, un pâturage, un jardin, elle peut être matérielle.
00:21:00 Je reprends des exemples historiques, un four à pain comme on en a connu beaucoup ou un
00:21:04 lavoir comme on en a connu beaucoup en France.
00:21:06 Et elle peut être bien sûr immatérielle.
00:21:09 C'est ce qui nous amène au commun numérique, des données, un bout de code, etc.
00:21:15 C'est le premier ingrédient.
00:21:16 Le deuxième ingrédient, c'est une communauté qui gère ce commun.
00:21:19 Et cette communauté peut être toute petite, quand on parle d'un jardin partagé, ce sont
00:21:25 quelques personnes, mais elle peut aussi être très nombreuses.
00:21:28 Quand on gère Linux à travers la planète, on rassemble des milliers de développeurs.
00:21:32 Et puis, le troisième ingrédient, c'est de la gouvernance dont cette communauté va
00:21:36 se doter, qui va lui permettre déjà de définir les règles du partage, mais aussi de protéger
00:21:42 cette ressource partagée, de la faire fructifier, prospérer, etc.
00:21:46 Alors, c'est très important de tenir ces trois bouts ensemble, la ressource partagée,
00:21:52 la communauté et la gouvernance.
00:21:54 Et c'est ce qui fait la force des communs.
00:21:56 On pourra en reparler.
00:21:57 Un autre point très important, pour juste introduire le propos, c'est, contrairement
00:22:03 à ce que certains détracteurs des communs cherchent à dire, les communs ne s'opposent
00:22:10 ni à l'État ni au marché.
00:22:11 Les communs viennent agir en complémentarité avec ces deux grands concepts que sont le
00:22:18 commun et le marché.
00:22:19 Mais par contre, ce qu'ils nous apportent, c'est une sortie d'une forme de binarité
00:22:25 historique, une histoire relativement courte à l'échelle de l'humanité, parce que
00:22:29 les communs existent depuis le début de l'humanité.
00:22:32 Et on a, pendant de très nombreux siècles, eu une gestion des communs qui occupait énormément
00:22:39 d'espace.
00:22:40 Au XIXe siècle, un tiers des ressources des terres agricoles au Japon étaient gérées
00:22:46 sous forme de communs.
00:22:47 Donc, vous voyez, ce n'est pas quelque chose d'anecdotique.
00:22:48 Mais il y a eu une période où les communs se sont fait un peu évincer de la scène
00:22:54 de l'espace public et surtout évincer du système politique.
00:22:57 C'est la période de la révolution industrielle et de la poussée de la pensée libérale,
00:23:03 qui a considéré que le marché était la solution à tout.
00:23:08 Je dis ça de façon très réductrice.
00:23:11 Et donc, depuis, on navigue entre ces deux pôles que sont l'État et le marché, selon
00:23:17 qu'on est à gauche ou à droite, on va pousser un peu plus d'État ou un peu plus
00:23:20 de marché.
00:23:21 Mais voilà, on est dans cette pensée binaire.
00:23:22 Et les communs, aujourd'hui, nous aident à ouvrir une brèche entre ces deux pôles
00:23:26 dans une logique de coopération.
00:23:27 Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'affrontement.
00:23:32 On pourra en parler.
00:23:33 Mais il peut y avoir de la conflictualité.
00:23:36 La conflictualité, elle n'est pas contre le marché.
00:23:38 Elle est plutôt contre une forme de capitalisme extrême que je dissocie du marché.
00:23:44 Je pense qu'il faut vraiment garder cette distinction marché-capitalisme en tête.
00:23:47 Et les communs peuvent aider à résister à une forme de capitalisme extrême.
00:23:52 On pourra en discuter si vous le souhaitez.
00:23:54 Mais aujourd'hui, ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant la relation commun-marché,
00:23:58 c'est bien entendu, vous le savez, la relation commun et État, de ce dont on va parler cet
00:24:02 après-midi.
00:24:03 Et sur cette relation commun-État, mon hypothèse, et c'est ce qu'on va essayer de confirmer
00:24:13 avec nos quatre intervenants, c'est que cette relation, elle est fructueuse dans les deux
00:24:17 sens.
00:24:18 Elle est fructueuse, ça a déjà été dit, entre autres par Emma et d'autres, parce
00:24:21 que les communs peuvent aider l'État à se transformer.
00:24:27 Il y a quand même une grande partie de la population qui aspire à plus d'État, mais
00:24:31 qui ne serait pas l'État du 19e ou du 20e siècle, mais un État réinventé.
00:24:36 Et en cela, les communs peuvent participer à cette réinvention de l'intérêt général
00:24:40 et de l'État.
00:24:41 Et en sens inverse, les communs peuvent bénéficier d'un soutien, d'un appui, d'une facilitation
00:24:47 par l'État, de manière à pouvoir fleurir et fructifier.
00:24:51 Ce qui est intéressant, c'est que cette double relation, cette relation à double
00:24:56 sens, elle est en même temps porteuse d'un projet de société.
00:25:00 Elle est porteuse d'un horizon transformateur qui va au-delà de la transformation de l'État
00:25:04 ou au-delà des communs.
00:25:05 Et je pense que c'est le projet de cet horizon un peu porteur d'espoir, un peu beaucoup
00:25:12 porteur d'espoir, dont nous allons pouvoir parler cet après-midi.
00:25:16 Sur cette question de la relation État-commun, nous, ce n'est pas la première fois que ce
00:25:23 sujet est travaillé.
00:25:25 Dans le passé, il y a eu plusieurs initiatives.
00:25:27 Je pense par exemple aux municipales de 2014 et de 2020, où il y avait des collectifs
00:25:33 qui ont travaillé à élaborer des propositions pour que les collectivités territoriales
00:25:37 s'emparent des communs ou participent aux communs.
00:25:40 C'était des premières initiatives de rapprochement.
00:25:43 On a eu, au moment de la loi Le Maire aussi, des tentatives pour faire rentrer les communs
00:25:47 dans la loi.
00:25:48 Alors, elles n'y sont pas rentrées comme on l'aurait voulu.
00:25:51 J'ai un témoin à ma gauche qui se souvient de cette période épique.
00:25:55 Mais les graines étaient semées dans la loi, notamment à travers tout ce qui était
00:25:59 sciences ouvertes, à travers les données d'intérêt général.
00:26:04 Voilà, plein de petites graines de communs qui sont quand même rentrées dans la loi.
00:26:07 Ça, c'est à l'échelle nationale.
00:26:08 Et puis, plus près de nous, plus récemment, il y a, entre autres, un des partenaires de
00:26:13 la journée aujourd'hui pour une société des communs, qui est un collectif qui travaille
00:26:18 depuis maintenant un an et demi, deux ans, qui travaille à élaborer des propositions
00:26:23 pour nourrir ce partenariat commun-État.
00:26:25 Alors, normalement, ça circule dans l'assemblée des brochures, des livrets qui ont été élaborés
00:26:31 par ce collectif.
00:26:32 Je vois que Sébastien en a à la main.
00:26:37 Donc, vous pouvez l'approcher, vous emparer de la brochure.
00:26:41 Et s'il n'en reste plus, n'hésitez pas à aller sur le site web pour une société
00:26:46 des communs et vous pourrez les télécharger.
00:26:48 Et on va pouvoir s'appuyer sur certaines des propositions qui sont contenues dans ces
00:26:54 livrets pour amorcer notre discussion cet après-midi.
00:26:59 Alors, je vais d'abord…
00:27:01 Je ne vais pas vous présenter les propositions, je vous laisse en prendre connaissance, mais
00:27:05 je vais en citer quelques-unes pour interpeller nos quatre intervenants.
00:27:09 Alors, je me tourne d'abord vers Audran Le Baron.
00:27:14 Vous êtes le directeur du numérique pour l'éducation au sein du ministère de l'Éducation
00:27:18 nationale.
00:27:19 Avant, vous avez longuement travaillé à la direction des finances publiques.
00:27:23 Quel changement ! Donc, Audran Le Baron, dans le livre 1 des livrets, celui qui traite
00:27:31 plus particulièrement des communs numériques, il y a tout un bouquet de propositions qui
00:27:37 sont liées à l'éducation.
00:27:39 Il y a le bouquet qui s'appelle « Commun numérique, pilier de l'éducation et de
00:27:43 la formation à la citoyenneté numérique ». Donc, je pense que vous avez un peu bu du
00:27:46 p'tilet en lisant ces propositions.
00:27:48 Notamment, on y parle de ressources et d'outils numériques pédagogiques libres, accessibles,
00:27:53 gérés par des communautés éducatives ouvertes.
00:27:55 On y parle aussi d'encourager et valoriser la contribution des enseignants au commun
00:27:59 numérique éducatif.
00:28:00 Ça fait écho à des choses qu'on a déjà entendues tout à l'heure.
00:28:05 Comment ces propositions-là, comment est-ce qu'elles résonnent avec ce que vous portez
00:28:08 aujourd'hui au sein du ministère ?
00:28:10 Effectivement, ce sont des propositions que je fais largement miennes, dans la mesure
00:28:17 où, de fait, les communs numériques sont un pilier de notre stratégie numérique,
00:28:23 stratégie qu'on a concertée pendant un an, pendant toute l'année 2022, avec l'ensemble
00:28:27 des acteurs du numérique pour l'éducation.
00:28:29 Donc, nous-mêmes, l'État, sous toutes ses sphères, académie, administration centrale,
00:28:37 opérateur, etc., avec les collectivités territoriales, avec les entreprises de l'éducation,
00:28:40 avec le lettec, avec la multitude des acteurs qui participent au numérique éducatif.
00:28:45 Et donc, on a abouti à une vision stratégique, 2023-2027, du numérique pour l'éducation.
00:28:50 Et dans cette vision stratégique, il y a un des axes qui porte sur l'offre numérique
00:28:55 au service des équipes éducatives.
00:28:57 Et dans cet axe, il y a, j'ai l'habitude de dire, pour apporter cette offre numérique
00:29:05 qui soit à la fois raisonnée et pérenne et inclusive pour les équipes éducatives,
00:29:10 j'ai l'habitude de dire qu'on marche sur deux jambes.
00:29:12 La première, enfin, il n'y a pas d'ordre, c'est s'appuyer sur l'offre du marché,
00:29:19 pour reprendre tes termes.
00:29:20 Donc, les entreprises de lettec proposent des offres innovantes en matière de ressources
00:29:25 pédagogiques numériques.
00:29:26 Donc, ça, c'est la première jambe.
00:29:28 Comment simplifier, finalement, l'acquisition, l'utilisation de ressources numériques
00:29:32 des lettec par les enseignants ?
00:29:34 Donc, c'est là qu'on a un projet de contre-ressources que l'on mène actuellement
00:29:37 sous forme d'une startup d'État.
00:29:39 Et puis, la deuxième jambe, je vais développer un petit peu, c'est celle des communs numériques.
00:29:42 Donc, développer l'usage et la construction de communs numériques.
00:29:48 Donc, ça, c'est Alexi Kaufmann qui a compté le nombre de fois où communs numériques
00:29:55 étaient cités dans la stratégie.
00:29:58 On ne l'a pas fait exprès, mais ça apparaît dix fois.
00:30:00 Donc, c'est dire que c'est un sujet qui est au cœur de la stratégie.
00:30:03 Donc, concrètement, pour dire ce que l'on fait en la matière,
00:30:08 on a un certain nombre de projets de passer à l'échelle un certain nombre de communs numériques
00:30:16 au niveau national.
00:30:17 Et à chaque fois, tous les exemples que je vais vous présenter,
00:30:20 ce sont des communs numériques au sens le plus complet du terme.
00:30:24 C'est-à-dire que c'est à la fois, on s'appuie sur des logiciels libres,
00:30:28 gérés par des communautés et auxquelles on va contribuer nous-mêmes.
00:30:33 Nous, Etat, ministère.
00:30:34 Donc, des logiciels libres qu'on va mettre à disposition du plus grand nombre,
00:30:40 notamment nos enseignants, pour qu'eux-mêmes puissent créer, partager, co-construire,
00:30:45 mutualiser des contenus, verser également en licences libres pour qu'ils puissent reprendre,
00:30:53 partager, réutiliser des produits réalisés par les enseignants pour les remettre à leur sauce.
00:31:02 Ils contribuent, etc.
00:31:04 Donc, c'est vraiment la logique Wikipédia.
00:31:06 À la fois, l'outil en lui-même est un commun numérique qui permet de créer des contenus
00:31:12 dans une communauté gérée et gouvernée.
00:31:14 Donc, concrètement, je vais donner trois grandes familles d'exemples.
00:31:20 La première, c'est tout ce qu'on fait autour du, pour ceux qui connaissent, Moodle.
00:31:26 Donc, c'est le LMS libre, donc le Learning Management System,
00:31:32 qui est utilisé massivement dans l'enseignement supérieur
00:31:35 et puis de plus en plus également dans l'enseignement, dans l'éducation nationale.
00:31:41 Donc, aujourd'hui, on a déjà un commun numérique qui est Magistère,
00:31:46 qui est notre plateforme pour la formation des professeurs.
00:31:49 Donc, c'est une plateforme montée sur un Moodle
00:31:51 dans laquelle les formateurs de formateurs ou les formateurs de professeurs
00:31:55 peuvent mutualiser, proposer des formations, les réutiliser, etc.
00:32:02 Et puis, donc ça, c'est un commun qui existe et sur lequel on capitalise.
00:32:06 Et puis, un deuxième commun, toujours sur la base de Moodle,
00:32:10 c'est cette fois-ci pour l'éducation, la e-éducation en bon français,
00:32:14 c'est-à-dire une plateforme Moodle que l'on mettra à disposition de tous les enseignants
00:32:20 pour qu'ils puissent à la fois, que ce soit un outil de création de contenu pédagogique
00:32:25 pour leurs élèves, mais également un outil de partage de ces contenus
00:32:29 pour qu'ils puissent partager, co-construire, mutualiser, réutiliser, améliorer, etc.
00:32:36 tous ces contenus pour en faire peut-être un jour, c'est un peu le rêve que je caresse,
00:32:40 un Wikipédia des ressources pédagogiques des programmes scolaires français.
00:32:46 Donc, ça, c'est la première famille de commun numérique sur lequel on travaille.
00:32:50 À partir de Moodle.
00:32:52 Un deuxième exemple, là, c'est plus, comment dire, plus spécifique,
00:32:58 c'est sur l'apprentissage du code, l'apprentissage de la programmation, de l'algorithmique, etc.
00:33:03 Là, on a une plateforme également, Capital, qui s'appuie sur un ensemble de communs,
00:33:07 le Notebook Jupiter, qui est le premier logiciel sur lequel on s'est appuyé,
00:33:14 mais également une activité Scratch pour l'apprentissage de la programmation par bloc.
00:33:19 Et puis, au fur et à mesure, on multiplie le nombre d'activités pédagogiques sur la base de commun numérique.
00:33:24 Et donc, là aussi, c'est une plateforme sur laquelle on met à disposition l'ensemble de ces services
00:33:28 basés sur des logiciels libres auxquels on contribue et qui permettent aux professeurs,
00:33:32 notamment de numérique, NSI, SNT, de proposer des parcours pédagogiques,
00:33:36 de les échanger, de les mutualiser, etc.
00:33:39 Et puis, le troisième exemple de commun numérique, c'est un peu quelque part,
00:33:45 peut-être ce qui deviendra la matrice de tous les autres communs, le commun des communs.
00:33:48 C'est la forge des communs numériques.
00:33:50 C'est-à-dire, on va proposer, on ne parle pas de rien,
00:33:55 il y a déjà une association de professeurs qui a mis en place une forge,
00:33:58 donc un GitLab, concrètement, qui permet à des professeurs de collaborer
00:34:03 pour construire des futurs communs numériques, quelque part.
00:34:07 Et donc, là encore, parce que cette plateforme, elle existe,
00:34:10 mais elle existe avec les moyens du bord, avec une association qui vit
00:34:16 à l'écart de quelques subventions à droite à gauche.
00:34:19 Donc là, l'État va prendre à sa charge l'hébergement d'une plateforme GitLab
00:34:23 à l'usage de l'ensemble de la communauté éducative
00:34:25 pour pouvoir construire demain des communs numériques.
00:34:29 Je trouve ça très impressionnant puisque vous mettez en place
00:34:31 à la fois la méta-infrastructure avec la forge,
00:34:33 puis toute une couche logicielle, outils,
00:34:36 puis les parcours pédagogiques et les contenus.
00:34:38 Donc, on a vraiment les trois strates avec des logiques de boucle de rétroaction,
00:34:42 les unes se nourrissant les unes des autres.
00:34:46 - Je vais me tourner maintenant, merci, je vais me tourner vers Yann Bonnet,
00:34:49 qui est directeur général délégué du campus Ciber.
00:34:52 Il va nous expliquer un tout petit peu ce qu'est le campus Ciber.
00:34:54 Peut-être que les gens sont moins familiers ici.
00:34:56 Après avoir été directeur de cabinet du directeur général de l'Annecy,
00:35:01 secrétaire général du Conseil national du numérique.
00:35:04 Dans les propositions des livrets pour une société des communs,
00:35:09 on parle de réformer les pouvoirs publics par les communs numériques
00:35:12 pour une administration plus efficace et démocratique.
00:35:15 Et entre autres, dans les pistes opérationnelles qui sont évoquées,
00:35:18 on parle d'assurer la solidité de l'infrastructure numérique publique
00:35:22 en soutenant les communs numériques critiques.
00:35:25 Alors, c'est vrai qu'en lisant ça, je me suis dit, mais ça, c'est vraiment pour Yann.
00:35:28 Des infrastructures critiques, tu connais.
00:35:31 Et j'aimerais que tu puisses nous expliquer comment un secteur,
00:35:35 finalement, aussi contre-intuitif que la cybersécurité,
00:35:38 peut s'emparer des communs.
00:35:39 C'est vrai que, a priori, on se dit, ce n'est pas le premier endroit
00:35:42 où on aurait pensé à développer et apporter des communs.
00:35:46 Merci Valérie.
00:35:47 Juste par rapport à la proposition, effectivement,
00:35:50 je pense que Internet est basé
00:35:53 à une très grosse partie de briques logicielles open source.
00:35:58 L'État, c'est un peu la même chose, en fait.
00:36:00 Et donc, ça paraît assez normal que l'État contribue à ses communs
00:36:06 pour différentes raisons, et notamment une fois qu'elle a identifié
00:36:09 ces ressources critiques, puisqu'il y a ce lien de dépendance
00:36:13 avec ces ressources, il faut, comme toute dépendance,
00:36:16 essayer de prévoir et de gagner en résilience.
00:36:20 Et donc, le fait de contribuer dans ces communs,
00:36:23 c'est aussi une façon de pouvoir adapter le commun.
00:36:27 Si le commun est au niveau international et ne tourne pas
00:36:31 comme on le souhaite, aussi, reprendre le contrôle
00:36:34 sur le commun et le réadapter.
00:36:36 Donc, pour moi, cette proposition, elle est extrêmement importante.
00:36:39 Alors, effectivement, tu disais, le domaine de la cyber,
00:36:42 c'est un peu contre-intuitif.
00:36:43 Vous avez vu, je suis venu sans suite à capuche.
00:36:48 Dans l'imaginaire de la cyber, on a vraiment ce côté très geek,
00:36:55 très refermé, alors qu'en fait, oui, il y a quelques geeks,
00:37:01 dont moi, il y a quelques sujets sur lesquels on est obligé
00:37:06 de raisonner de façon très cloisonnée.
00:37:09 Mais en fait, on est obligé aussi de s'ouvrir beaucoup plus
00:37:12 pour innover.
00:37:13 Et je ne veux pas essayer de faire peur.
00:37:16 Mais voilà, plus on se numérise, plus on a des liens
00:37:22 de dépendance et plus, comme le disait Bernard Stiegler,
00:37:26 la transformation numérique, c'est à la fois un remède
00:37:28 à un poison.
00:37:29 Et donc, du coup, on a des choses positives,
00:37:30 mais on a aussi des choses négatives qui sont ces risques,
00:37:33 notamment cyber.
00:37:34 Et face à ces risques civers, c'est important, en fait,
00:37:37 de regagner en maîtrise.
00:37:43 Et pour ça, voilà, quelques chiffres.
00:37:45 Aujourd'hui, on est à peu près à 5 500 milliards,
00:37:49 c'est le coût de la cyber au niveau mondial.
00:37:52 On a une attaque toutes les 11 secondes au niveau mondial.
00:37:54 On a concrètement, vous l'avez entendu,
00:37:56 des hôpitaux qui sont attaqués.
00:37:57 Un hôpital qui est attaqué, c'est dans la minute qui suit,
00:37:59 des infirmiers, des infirmières qui ne savent plus
00:38:02 quels médicaments ils ont administrés.
00:38:04 Donc, ça commence à avoir des sujets sérieux.
00:38:07 Un peu plus d'une PME sur deux qui se fait attaquer
00:38:12 fait faillite dans les trois ans, vu les coûts directs, indirects.
00:38:17 Donc, on a quand même un sujet qui est quand même important.
00:38:19 Donc, face à cette augmentation du risque,
00:38:22 en fait, le président de la République a demandé
00:38:26 de réfléchir à essayer de voir comment on pouvait faire
00:38:29 levier sur l'écosystème pour reprendre un peu le contrôle
00:38:33 et mieux protéger notre société.
00:38:36 Et donc, d'où ce lieu, ce campus cyber,
00:38:38 qui en tant que tel, est une sorte de commun.
00:38:40 On pourrait revenir là-dessus, mais c'est un lieu,
00:38:43 il fait 26 000 m2, 13 étages.
00:38:46 Il y a maintenant plus de 4 000 personnes.
00:38:47 On est tout jeunes, on a ouvert il y a un an.
00:38:49 On est au niveau de la défense.
00:38:50 Il y a maintenant 4 000 personnes qui ont des accès pour venir.
00:38:53 Donc, c'est plein de communautés.
00:38:56 C'est un lieu où il y a 30 % d'espaces qui sont décommuns,
00:38:58 qui ont été vraiment designés comme tel,
00:39:00 pour que ce ne soit pas un hôtel d'entreprise,
00:39:02 pour que les gens travaillent ensemble.
00:39:04 Et on a toute une gouvernance.
00:39:05 Et la gouvernance, je vais prendre deux secondes là-dessus,
00:39:08 on s'est inspiré beaucoup sur les travaux aussi de Marie-Eclande,
00:39:11 cette investisseuse qui vient de créer le Fonds 2050.
00:39:13 Elle, elle parle de...
00:39:15 Voilà, on essaye de faire un écosystème fertile.
00:39:17 Et c'est comme dans la nature.
00:39:18 Un écosystème fertile, c'est un écosystème
00:39:20 où on a besoin de biodiversité.
00:39:22 Là, on a cherché plein d'acteurs différents.
00:39:24 On a des petits, des grands, des publics, des privés.
00:39:27 Et on a un équilibre.
00:39:28 Et donc, au sein de la structure Campus Cyber,
00:39:31 c'est une société privée un peu particulière,
00:39:32 parce qu'elle est détenue à 44% par l'Etat,
00:39:34 par l'agence de participation de l'Etat.
00:39:36 On a dissocié la part en capital du pouvoir de décision.
00:39:38 Donc, on a neuf collèges, un collège par type d'acteur.
00:39:41 Donc, un collège pour, par exemple, les acteurs de l'éducation,
00:39:45 un collège pour la recherche, un collège pour le CAC 40,
00:39:47 on va dire, et chacun a le même poids.
00:39:50 On va s'obliger, au sein de la gouvernance du Campus,
00:39:53 à penser intérêt général avant intérêt particulier.
00:39:57 Donc, en tant que tel, en fait, le Campus,
00:39:58 c'est une sorte de commun, à mon sens.
00:40:01 Et donc, l'idée de ce Campus,
00:40:05 c'est, comme je le disais, d'essayer de mettre
00:40:08 une sorte d'intelligence collective,
00:40:09 de mieux faire travailler les acteurs publics et privés,
00:40:11 notamment ensemble, pour inverser le rapport de force
00:40:13 par rapport à ceux qui nous attaquent.
00:40:14 Ils sont devenus, pas des petits jeunes dans leur chambre,
00:40:17 c'est devenu une industrie.
00:40:19 C'est devenu plus rentable et moins risqué
00:40:21 de rançonner une entreprise ou un hôpital
00:40:24 que de vendre de la drogue.
00:40:26 Donc, là, face à ça, nous, on s'est dit,
00:40:30 on va faire levier sur l'écosystème.
00:40:31 Alors, c'est joliment dit,
00:40:33 mais on a aussi cette intuition que ça ne va pas se faire tout seul.
00:40:37 Et donc, on a fait le pari et, nous, notre vision,
00:40:40 c'est justement pour inverser le rapport de force,
00:40:44 on passe par ce qu'on appelle les communs de la Ciber.
00:40:47 Donc, on a mis en place un studio des communs.
00:40:50 Je dois remercier, il y a Fabien Guenier,
00:40:52 qui est le responsable de ce studio des communs au Campus,
00:40:56 qui est aussi très actif dans l'association
00:40:59 La Fabrique des Mobilités, que certains doivent connaître.
00:41:02 Et ce qu'on fait, maintenant,
00:41:03 il a une petite équipe de cinq personnes.
00:41:06 En moins d'un an, on a un wiki.
00:41:09 Je vous invite à regarder, tout est ouvert,
00:41:10 wiki.campusciber.fr.
00:41:12 On a une dizaine de groupes de travail en parallèle.
00:41:15 Et on est passé, c'est là où j'ai...
00:41:16 On est passé de quelque chose, à mon avis, d'idéologique,
00:41:19 qui était vu comme quelque chose d'idéologique à certains moments,
00:41:22 en tout cas par certaines personnes, à quelque chose de logique.
00:41:24 En fait, on a besoin de travailler ensemble
00:41:26 pour être plus performants,
00:41:27 pour mieux innover,
00:41:29 pour mieux protéger.
00:41:31 On a, après un an, vous verrez,
00:41:33 on a déjà plus d'une dizaine de communs.
00:41:35 Alors, concrètement,
00:41:37 ça va sur ce que nous, dans notre domaine,
00:41:39 on appelle la CTI, Cyber Threat Intelligence.
00:41:41 En fait, c'est des bases de renseignements,
00:41:42 un peu comme sur des scènes de crime.
00:41:44 On va chercher les traces numériques ADN des attaquants
00:41:49 et on va se les partager.
00:41:50 Et ça, en un an,
00:41:52 on a trouvé un outil, Open CTI.
00:41:55 Ça tombe bien, c'est Open Source.
00:41:57 On a une doctrine et on a plein d'acteurs
00:41:59 qui travaillent ensemble et qui sont prêts
00:42:01 à mieux partager des données,
00:42:02 qui mettent en place une gouvernance pour ça.
00:42:06 Donc, on a des travaux sur l'IA,
00:42:09 l'IA et la cyber.
00:42:11 Donc là, on travaille notamment avec François Soulier-Fogelman,
00:42:13 qui est l'ancien maître de thèse de Yann Lequin,
00:42:15 qui nous aide énormément à voir
00:42:17 comment on peut trouver des cas d'usage.
00:42:19 Donc, on va avoir là, dans quelques semaines,
00:42:21 une plateforme qui sera mise à disposition
00:42:24 de la communauté et on commence à identifier,
00:42:28 on a une dizaine de cas d'usage
00:42:29 qui vont, pour en donner un, du typo squatting.
00:42:32 Vous savez, ces adresses URL
00:42:34 que les cybercriminels vont changer
00:42:36 en rajoutant un "e" ou un truc.
00:42:38 On va utiliser des algos et ça marche super bien.
00:42:40 La preuve, c'est que maintenant, on a même les Allemands,
00:42:43 l'équipement de l'ANSI allemande
00:42:44 qui veulent absolument tester nos algos.
00:42:47 Donc, c'est assez intéressant.
00:42:49 On a plein, on a des trucs un peu plus lointains
00:42:51 comme sur le post-quantique et compagnie.
00:42:53 Mais ce que je peux témoigner,
00:42:56 c'est qu'au début du campus,
00:42:58 on était à peu près 60 à contribuer.
00:42:59 Comme je disais, on a co-designé les espaces
00:43:02 et ça a commencé comme ça.
00:43:04 Maintenant, on est débordé.
00:43:05 On a Fabien, comme je disais, il recrute 5 personnes.
00:43:08 Il a 650 personnes qui sont inscrites,
00:43:11 qui veulent contribuer.
00:43:13 Donc, on est en train d'adapter nos méthodes.
00:43:15 On apprend petit à petit,
00:43:16 mais on va travailler en forme de communauté d'intérêt.
00:43:19 Et on prend ce travail en groupe.
00:43:22 C'est super d'avoir des acteurs publics et privés
00:43:26 qui, dans un groupe de travail,
00:43:27 se partagent leurs points de vue.
00:43:30 C'est assez rare d'avoir ces temps.
00:43:33 À mon avis, c'est très bénéfique
00:43:35 à la fois pour les acteurs publics comme privés.
00:43:37 On a l'ANSI qui contribue,
00:43:40 on a pour en donner la DGA,
00:43:43 différents acteurs qui viennent publics.
00:43:47 Et ce que je peux dire,
00:43:49 c'est que c'est très prometteur.
00:43:52 Il y a une énergie qui est assez incroyable.
00:43:54 Et je pense que ça va surveiller dans les prochaines années.
00:43:56 J'espère que ça va nous permettre de mieux innover
00:44:00 et de mieux protéger notre société.
00:44:02 Merci Yann. Effectivement, c'est très impressionnant.
00:44:05 Je me tourne maintenant vers Pauline Lavagne.
00:44:07 Pauline, vous êtes chef de la mission Innovation publique
00:44:10 à la Direction interministérielle de la Transformation publique,
00:44:13 après avoir dirigé un laboratoire de sciences humaines et sociales
00:44:16 chez Saint-Gobain.
00:44:18 Alors, en préparant cette table ronde avec vous,
00:44:20 et plutôt après avoir préparé cette table ronde avec vous,
00:44:23 il m'a semblé que ce que vous portez,
00:44:25 les projets que vous portez,
00:44:26 incarnent un autre livret pour une société des communs.
00:44:31 Ce n'est pas le livret numérique,
00:44:33 mais un livret qui déborde la question du numérique
00:44:35 et qui s'intitule "Ouvrir la gouvernance
00:44:38 et la production des services publics aux citoyens".
00:44:40 Alors, est-ce que vous vous reconnaissez dans cette invitation
00:44:44 à ouvrir les services publics aux citoyens ?
00:44:46 Et là encore, est-ce que ça résonne
00:44:48 avec ce que vous faites au quotidien ?
00:44:50 -Tout à fait.
00:44:51 À la fois sur le plan numérique pour certains de nos projets
00:44:54 et sur le plan non numérique pour beaucoup d'autres,
00:44:56 parce qu'effectivement, à la DITP,
00:44:58 nous sommes cousins, voisins de la DINUM,
00:45:01 et évidemment, on utilise le numérique au quotidien,
00:45:05 mais ce n'est pas notre cœur de métier.
00:45:07 En revanche, le travail sur les communs,
00:45:08 la co-construction, la co-production de l'action publique
00:45:11 avec la société civile,
00:45:12 pour le coup, c'est vraiment au cœur de toutes nos activités.
00:45:18 Mon équipe porte le plan d'action nationale,
00:45:22 la coordination du plan d'action nationale,
00:45:23 le partenariat pour un gouvernement ouvert,
00:45:25 dont plusieurs correspondants dans différentes administrations
00:45:28 sont présents aujourd'hui,
00:45:30 et le partenariat pour un gouvernement ouvert,
00:45:31 c'est vraiment cette question de la transparence
00:45:35 de l'action publique, la redevabilité
00:45:37 et la co-construction avec la société civile.
00:45:40 Et donc, ça, c'est quelque chose qui a un esprit très proche
00:45:44 de celui des communs
00:45:46 et qui se retrouve dans énormément de projets qu'on accompagne,
00:45:49 des projets qu'on accompagne, nous, en propre, des ITP,
00:45:51 mais aussi des projets qui sont portés par l'ensemble
00:45:53 de nos partenaires dans toutes les administrations,
00:45:56 les trois versants de la fonction publique,
00:45:57 et notamment dans les laboratoires d'innovation publique.
00:46:00 Vous avez ici un petit atlas des laboratoires
00:46:02 d'innovation publique, il y en a plus d'une centaine
00:46:06 qui ont tous des projets qui participent de cette logique
00:46:10 d'ouverture de l'administration,
00:46:11 d'ouverture de la fabrique de l'action publique
00:46:13 à la société civile, la société civile organisée,
00:46:15 les citoyens, les élus, les entreprises.
00:46:18 Et pour vous donner quelques exemples, par exemple,
00:46:21 des exemples qui, d'ailleurs, utilisent fortement
00:46:24 des communs numériques, il y a le laboratoire
00:46:27 des Hauts-de-France qui s'appelle le C-Lab,
00:46:30 par exemple, qui a monté toute une plateforme
00:46:33 avec l'économie sociale et solidaire des Hauts-de-France
00:46:36 pour partager des ressources communes,
00:46:38 pour créer une communauté aussi entre partenaires publics,
00:46:44 que ce soit État, région, université aussi.
00:46:48 Il y a l'université de Lille et l'université de Valenciennes,
00:46:51 la chaire de l'économie sociale et solidaire,
00:46:53 qui sont aussi partenaires de cette plateforme,
00:46:55 et tous les acteurs de l'économie sociale et solidaire
00:46:57 de cette région pour faire vivre, en fait,
00:46:59 un mode de production d'action publique
00:47:03 au bénéfice de l'intérêt général en commun.
00:47:06 Merci, Pauline.
00:47:08 Donc, je me tourne vers Sébastien Soriano,
00:47:10 directeur général de l'IGN.
00:47:11 On en a déjà un tout petit peu parlé.
00:47:13 Ancien président de l'ARCEP,
00:47:15 l'Autorité de régulation des communications,
00:47:18 et auteur, entre autres, d'un ouvrage
00:47:20 qui s'appelle "Un avenir pour le service public".
00:47:22 Donc, ça fait directement écho à l'échange précédent,
00:47:25 qui est paru en 2020.
00:47:28 Sébastien, je crois que dans tout ce que vous portez,
00:47:32 il y a de nombreux projets qui, là aussi,
00:47:34 font écho aux propositions du Livret,
00:47:37 notamment sur tout ce qui est la réforme des pouvoirs publics
00:47:40 par les communs numériques.
00:47:43 Pouvez-vous nous raconter
00:47:44 quelles sont les logiques que vous poussez aujourd'hui
00:47:47 à l'IGN ou au-delà de l'IGN, d'ailleurs ?
00:47:50 Je crois savoir que les maîtres mots
00:47:53 sont à chercher du côté de la mutualisation,
00:47:56 du côté de la solidification des infrastructures.
00:48:00 Est-ce que vous pouvez nous dire un peu
00:48:01 comment ça se passe concrètement, côté IGN ?
00:48:03 Comment vous vous emparez
00:48:04 ou comment vous poussez les communs numériques ?
00:48:06 Merci pour l'organisation de cet après-midi.
00:48:11 J'ai l'impression d'être un peu un escroc.
00:48:13 Il y a Wikipédia, Open Food Facts,
00:48:15 il y a les anciens de Moty qui sont là.
00:48:17 C'est moi qui parle de commun.
00:48:20 Donc, non mais oui, en fait,
00:48:24 je dirais que le grand mal qui habite un secteur
00:48:27 comme celui dans lequel travaille l'IGN,
00:48:30 qui est celui de la data publique, finalement,
00:48:33 c'est le chaos absolument fantastique
00:48:36 dans lequel nous vivons.
00:48:37 Donc, dans cette pièce, il y avait Laura Letourneau
00:48:41 qui a été chargée au sein du secrétariat général
00:48:44 à la planification écologique
00:48:46 de porter un chantier sur numérique et données.
00:48:50 Donc, elle a rassemblé l'ensemble des acteurs publics
00:48:52 de toute la sphère écologie, agriculture, énergie
00:48:56 sur toutes ces thématiques.
00:48:58 Et le constat numéro un qui ressort de ce travail,
00:49:02 c'est, c'est le bordel.
00:49:04 C'est-à-dire qu'il y a un immense foisonnement d'initiatives,
00:49:10 de données expertes silotées, de POC, de démonstrateurs,
00:49:15 parfois des start-up d'État,
00:49:16 parfois tout un tas d'initiatives
00:49:18 qui sont très intéressantes isolément,
00:49:22 mais qui ne font pas masse.
00:49:24 Et donc, pour vous donner un exemple,
00:49:26 puisqu'on parle beaucoup des sécheresses,
00:49:29 aujourd'hui, si vous voulez décrire les cours d'eau,
00:49:33 vous avez trois manières de le faire.
00:49:35 La première, c'est la description XYZ,
00:49:38 celle que nous faisons purement géométrique.
00:49:41 Mais après, vous avez les renseignements
00:49:43 sur les obligations écologiques pour permettre les cours d'eau
00:49:46 qui donnent lieu à une certaine description,
00:49:48 à une certaine échelle.
00:49:50 Vous avez une autre description qui, cette fois,
00:49:53 est liée aux contraintes des agriculteurs
00:49:54 qui est selon d'autres modalités.
00:49:57 Et puis ensuite, vous avez la question des bassins,
00:50:01 des réserves d'eau qui sont une gouvernance différente
00:50:04 avec des administrations différentes,
00:50:06 avec des référentiels différents, des métadonnées différentes.
00:50:08 Puis ensuite, vous avez les zones humides
00:50:10 qui sont encore des administrations différentes
00:50:12 et puis des métadonnées différentes, non interopérables, etc.
00:50:15 Et ensuite, vous avez les sous-sols
00:50:17 où ce sont encore des administrations différentes,
00:50:20 des données différentes et des formats différents.
00:50:22 Ça, c'est vrai sur l'eau, c'est vrai sur la forêt,
00:50:24 c'est vrai sur le littoral, c'est vrai sur l'urbanisme,
00:50:27 c'est vrai sur tout.
00:50:29 Et donc, le grand problème que nous avons,
00:50:31 c'est qu'on fait plein de petites choses dans notre coin
00:50:33 et qu'on ne marche pas ensemble.
00:50:36 Et donc, on a évidemment un grand défi
00:50:39 qui est de comment est-ce qu'on passe à l'échelle.
00:50:42 Et pour passer à l'échelle, il faut qu'on travaille ensemble.
00:50:45 Et donc, le sujet pour nous des communs,
00:50:48 qui est pour moi une source d'inspiration majeure,
00:50:50 c'est le faire ensemble.
00:50:52 C'est-à-dire comment est-ce que, quelque part,
00:50:53 on s'inspire de ces gouvernances, de ces modes de travail
00:50:58 pour arriver à faire alliance entre nous,
00:51:04 à faire alliance aussi avec le monde extérieur
00:51:07 pour réussir à craquer ces différents sujets.
00:51:10 Donc, c'est vaste.
00:51:11 Je ne vais pas rentrer trop dans les détails.
00:51:15 Simplement pour citer un exemple
00:51:18 de la manière dont on essaie d'avancer
00:51:22 sur un sujet qui était plutôt nouveau.
00:51:24 C'est toujours plus facile de se saisir de sujets nouveaux.
00:51:27 Et puis, ça m'évite de dire trop de mal
00:51:29 de mes collègues des administrations
00:51:32 que j'adore parier.
00:51:34 Donc, quand on a lancé à l'IGN une stratégie sur les communs,
00:51:38 on a eu une réponse de OpenStreetMap
00:51:41 qui nous a dit "chiche, vous voulez faire des communs,
00:51:43 eh bien, allons-y".
00:51:45 Et donc, on a monté un dispositif
00:51:47 qui s'appelle la Fabrique des Géocommuns
00:51:49 que conduit Nicolas Berthelot ici présent.
00:51:53 Et dans cette fabrique, on a posé un processus,
00:51:58 c'est de la R&D, on essaie d'apprendre un peu en marchant,
00:52:00 de comment est-ce qu'on va identifier des défis
00:52:05 et comment est-ce qu'on va construire des communautés
00:52:08 qui vont relever ces défis.
00:52:11 Donc, on a commencé par des appels à idées
00:52:14 pour collecter un certain nombre de défis.
00:52:15 Donc, par exemple, OpenStreetMap nous a proposé
00:52:19 de faire un commun de vue immersive libre.
00:52:22 C'est le petit bonhomme jaune de Google
00:52:26 que vous déplacez, vous retrouvez en vue immersive,
00:52:28 sauf que c'est une donnée que vous n'avez pas le droit
00:52:30 d'utiliser librement, vous ne pouvez pas faire tourner
00:52:32 des algorithmes comme ça sans autorisation.
00:52:35 Il y avait un projet alternatif qui s'appelait Mapillary
00:52:38 qui était ouvert, mais qui a été racheté par Meta, etc.
00:52:41 Donc, il y avait un besoin en ce sens.
00:52:45 Donc, ça, c'est l'appel à idées.
00:52:47 Ensuite, on a fait des appels à intrapreneurs.
00:52:50 Donc, une première saison dans laquelle on a retenu
00:52:53 des intrapreneurs IGN.
00:52:55 Donc, ça veut dire qu'on a négocié avec les chefs de service
00:52:57 concernés pour qu'ils dégagent un temps.
00:52:59 Je ne sais plus comment on négociait ça,
00:53:01 entre 40 et 60 %, enfin, je ne sais plus exactement.
00:53:04 Un peu moins, mais on a quand même le temps
00:53:06 qui était dédié à ça.
00:53:08 Entre-temps, on a adopté à l'IGN,
00:53:10 enfin, on est en train d'adopter à l'IGN
00:53:11 une réforme du temps de travail dans lequel
00:53:13 on va reconnaître à chaque agent de l'IGN
00:53:15 cinq jours de contribution qui pourront notamment
00:53:18 être données par an au commun,
00:53:20 en plus de ces intrapreneurs.
00:53:23 Et là, on est dans une deuxième phase
00:53:25 d'appel à intrapreneurs.
00:53:26 Cette fois, on a appelé des intrapreneurs
00:53:27 toutes administrations.
00:53:29 Et donc là, on a eu une quinzaine de candidatures
00:53:31 qu'on est en train de regarder d'autres intrapreneurs
00:53:33 d'autres administrations.
00:53:35 Et puis, une fois qu'on a fait ça,
00:53:37 il y a une phase d'incubation du projet.
00:53:40 Et quand on franchit, c'est la méthode bêta.
00:53:43 Et donc, quand on franchit certaines étapes,
00:53:44 à bout d'un moment, on fait une sorte d'appel à partenaires
00:53:47 dans lequel on va consolider,
00:53:49 de voir qui sont les acteurs qui sont prêts à contribuer
00:53:52 donc typiquement sur les vues immersives.
00:53:54 Donc, la communauté a décidé d'appeler ça Panoramax.
00:53:57 Et donc, maintenant, on est en train de construire
00:53:59 les briques logicielles qui vont permettre de téléverser
00:54:03 des images de vue immersive avec les métadonnées, etc.
00:54:07 Et puis ensuite, de construire progressivement
00:54:09 une petite gamme d'outils pour permettre de flouter,
00:54:13 d'interroger, de naviguer à l'intérieur de ces images.
00:54:16 Avec donc, un abandon de la part de l'IGN,
00:54:22 premièrement du fait que ce n'est pas nous le chef,
00:54:26 c'est la communauté qui co-décide.
00:54:28 Et puis, un abandon qui est quand même assez violent pour nous,
00:54:36 qui est que ce ne sont pas des données qui feront autorité.
00:54:40 C'est-à-dire qu'un des mantras de l'IGN,
00:54:43 c'est que nous, on vous amène une donnée qui est vraie.
00:54:48 Parce qu'on est un service public.
00:54:49 Donc, si on vous amène dans un chemin qui ne marche pas,
00:54:51 si une route qui n'est pas dans le bon sens, etc.
00:54:53 C'est quand même problématique.
00:54:55 Quand c'est les pompiers qui vont, par exemple,
00:54:56 programmer leurs interventions à partir de nos bases de données
00:54:58 et que la rue est dans le mauvais sens,
00:55:00 c'est quand même dommage.
00:55:03 Et donc là, ça suppose qu'on baisse ce pavillon
00:55:05 qui est quand même assez structuré chez nous,
00:55:09 pour dire, en fait, c'est des données de la communauté.
00:55:12 Donc, il y en a, il n'y a pas forcément de police.
00:55:15 La police, c'est la seule gouvernance du système.
00:55:18 Donc, ça, ça nous a permis de casser
00:55:21 un certain nombre de tabous internes
00:55:22 sur lesquels il y avait des niveaux d'exigence,
00:55:24 avec des cahiers des charges, des spécifications, etc.
00:55:26 qui étaient très, très élevés.
00:55:28 Et donc là, on est parti de simplement se dire,
00:55:31 on se détend un grand coup, ça va bien se passer.
00:55:33 - Merci.
00:55:35 Yann, pour revenir sur cette question,
00:55:36 acteur privé, acteur public,
00:55:38 tu avais l'air de dire qu'on était dans le meilleur des mondes
00:55:40 et que tout le monde collaborait de façon très fluide
00:55:44 autour de la cyber.
00:55:46 Est-ce que c'est aussi simple que ça ?
00:55:49 Comment ça se passe ?
00:55:50 Est-ce qu'il n'y a pas des tensions aussi, là,
00:55:51 entre secteur public et acteur privé ?
00:55:53 - Bien sûr, ce n'est pas si simple.
00:55:56 Il y a des tensions, mais ce que je veux dire,
00:55:58 c'est qu'en fait, on n'a pas trop le choix.
00:56:01 Je veux dire, la France est un super pays,
00:56:05 mais on reste petit dans tout ce monde.
00:56:09 On est face à certains États
00:56:12 qui ont des puissances beaucoup plus importantes que la nôtre.
00:56:16 On est face à des acteurs, des géants du numérique
00:56:20 qui ont des capacités qui deviennent très importantes
00:56:24 et qui, parfois, dépassent aussi les capacités des États.
00:56:28 Et donc, face à une menace,
00:56:31 là, en l'occurrence, la menace cyber,
00:56:32 et encore plus important, la menace climatique,
00:56:34 je pense qu'on devrait aussi faire travailler là-dessus,
00:56:37 encore plus via les communs.
00:56:39 C'est déjà le cas,
00:56:39 mais je pense qu'on arrive à mobiliser plus simplement,
00:56:43 en quelque sorte, ces mobilisateurs,
00:56:46 face à cette menace, de travailler sur certains sujets,
00:56:50 de voir comment on peut casser certains sujets
00:56:54 et gagner en intelligence collective
00:56:57 pour mieux innover, pour mieux protéger, comme je disais.
00:57:01 Donc oui, ça change la culture d'acteurs publics,
00:57:05 mais c'est pareil côté acteurs privés.
00:57:07 Dans la gouvernance que je vous ai indiquée tout à l'heure
00:57:09 sur le campus, pour convaincre la moitié du CAC 40
00:57:12 que malgré tout l'argent qu'ils avaient mis,
00:57:14 ils allaient peser autant et pas plus
00:57:17 que les acteurs de la recherche ou les acteurs de l'éducation,
00:57:19 ça n'a pas été simple.
00:57:20 Mais à un moment, on leur a dit,
00:57:22 ils se sont bien compris, en fait.
00:57:25 On n'a pas le choix.
00:57:26 Si on veut innover ensemble,
00:57:29 reprendre la maîtrise de certains sujets,
00:57:31 on doit explorer des nouveaux modes de production
00:57:34 et on doit parfois abandonner certains pouvoirs
00:57:39 pour les redistribuer, en fait, et in fine, en globalité,
00:57:44 avoir des choses qui sont positives pour tout le monde.
00:57:49 - Pauline, peut-être que vous pouvez revenir
00:57:54 un peu sur l'aspect changement de la culture de l'argent public
00:58:00 que vous avez commencé à évoquer.
00:58:03 Comment est-ce que vous accompagnez ce mouvement au quotidien ?
00:58:07 Là aussi, est-ce que vous rencontrez des résistances ?
00:58:09 Est-ce qu'on est dans un momentum, je dirais,
00:58:14 où les agents publics prennent conscience
00:58:15 que là, il n'y a plutôt que de craindre ce changement,
00:58:18 il y a tout à y gagner individuellement et collectivement ?
00:58:21 Comment ça se passe chez vous ?
00:58:23 - Chez nous, à l'aide des ITP, ça se passe assez simplement
00:58:26 puisque c'est notre cœur de métier,
00:58:27 encore qu'on a parfois des petites résistances
00:58:30 quand il s'agit de choisir une plateforme open source,
00:58:33 par exemple, pour animer la communauté du partenariat
00:58:36 pour un gouvernement ouvert.
00:58:40 - C'est pas Big Blue Bottle ?
00:58:41 - Là, je ne comprends pas.
00:58:45 - Là, je parlais de décidime.
00:58:47 - Ah, décidime, oui.
00:58:48 - Quand on a utilisé, il y a quelques petits obstacles à sauter.
00:58:50 Il faut mettre ça...
00:58:52 Mais des obstacles légitimes.
00:58:53 - Décidime, pour ceux qui ne connaissent pas,
00:58:54 c'est une plateforme qui a été créée par la mairie de Barcelone
00:58:56 dans une logique de démocratie participative,
00:58:58 mais qui a essémé bien au-delà de la Catalogne.
00:59:00 - Tout à fait.
00:59:01 Et là, il y a les petits obstacles à sauter.
00:59:03 Il faut mettre tout ça au design système de l'État,
00:59:05 passer quelques audits de sécurité un peu compliqués.
00:59:07 Mais voilà, ça se fait.
00:59:10 Là où, nous, notre travail, il est plus compliqué,
00:59:14 c'est de faire en sorte que ce changement de posture
00:59:18 des agents publics et notamment des décideurs publics
00:59:21 pour une co-construction de l'action publique
00:59:23 avec la société civile organisée ou pas,
00:59:25 ce n'est clairement pas un réflexe.
00:59:27 Le fait qu'on fasse toute une journée,
00:59:29 un après-midi sur ce sujet-là,
00:59:31 aujourd'hui, sur la question des communs,
00:59:32 le fait que l'AIC en soit sa deuxième promotion,
00:59:35 on est encore au début d'une histoire.
00:59:40 On est sur un chemin qui est long,
00:59:43 il y a plein de détours et de méandres,
00:59:46 mais il y a évidemment beaucoup de travail à faire.
00:59:49 Là où on est très fiers, nous,
00:59:51 c'est quand on voit des projets qui émergent à des endroits
00:59:54 où on ne les attendait pas forcément.
00:59:57 Quand, par exemple, l'année dernière,
00:59:59 le sous-préfet d'Istre vient nous voir en nous disant
01:00:02 qu'autour de l'étang de Faussebert,
01:00:05 on a une vraie difficulté, on a un territoire en commun,
01:00:08 il faut qu'on trouve une façon de le co-gérer
01:00:11 avec les industriels autour de l'étang de Faussebert,
01:00:14 qui ne sont pas les plus petits industriels du CAC 40,
01:00:18 mais aussi les associations de défense de l'environnement,
01:00:20 les riverains, les citoyens,
01:00:22 les usagers des services publics, les collectivités territoriales.
01:00:26 Ça, c'est assez formidable.
01:00:28 Ce n'est pas l'État et pas si souvent dans cette posture-là.
01:00:31 Donc, nous, notre travail, c'est de les accompagner,
01:00:33 de les aider avec des compétences,
01:00:36 parfois avec des moyens aussi,
01:00:38 et de convaincre ensuite que ces modèles-là,
01:00:41 ces modèles de gestion d'un commun,
01:00:43 qui est l'avenir d'un territoire, en l'occurrence,
01:00:45 il y a un aspect très matériel et il y a aussi un aspect immatériel
01:00:48 parce qu'il y a toute une dimension de récits,
01:00:51 de projections sur ce qu'on veut faire en commun.
01:00:55 Ça, arriver à accompagner un projet comme celui-ci
01:01:00 pour qu'il puisse s'aimer ensuite ailleurs,
01:01:03 ce n'est pas sans difficulté,
01:01:05 mais c'est tout ce qui fait l'intérêt de notre travail.
01:01:08 Et là, vraiment, c'est des choses assez belles,
01:01:12 assez longues aussi, parce que compliquées.
01:01:15 -Difficile, mais réjouissante.
01:01:16 -Tout à fait réjouissante.
01:01:18 -Super.
01:01:19 -Merci. Merci à vous tous.
01:01:22 Merci aux quatre intervenants.
01:01:23 Et on va céder la parole.
01:01:25 Je te repasse le micro, Emma, pour la suite,
01:01:29 pour clôturer cet après-midi d'échanges,
01:01:33 de réflexions, de présentations, de projets
01:01:36 qui a été extrêmement riche.
01:01:38 Un dernier mot de notre directrice interministérale du numérique,
01:01:42 Stéphanie Scher,
01:01:44 que j'appelle donc à venir prendre la parole
01:01:47 avec un micro qui fonctionne.
01:01:49 Voilà, tu peux rester dans l'espace.
01:01:51 Et donc, voilà, et puis après,
01:01:54 on aura, pour ceux qui peuvent rester,
01:01:55 un petit temps d'échange.
01:01:57 Voilà, Stéphanie, je te laisse.
01:01:58 -Merci beaucoup.
01:02:00 Ça marche, oui, vous m'entendez.
01:02:02 Je suis très contente, en tout cas,
01:02:04 de terminer la journée avec vous.
01:02:05 Je vois que quand on rentre dans la salle, il fait bon.
01:02:08 Donc, il y a eu de la réflexion.
01:02:11 Et puis, vous êtes nombreux.
01:02:13 L'événement était annoncé comme complet.
01:02:16 Il n'était pas qu'annoncé comme complet.
01:02:18 Vous étiez très nombreux à partager aujourd'hui
01:02:21 autour de ces thématiques
01:02:23 sur lesquelles on est quand même assez nombreux à se mobiliser,
01:02:25 donc les communs numériques.
01:02:28 Donc, dans cette seconde saison
01:02:30 que nous portons toujours avec la DITP,
01:02:32 notre partenaire sur cette initiative,
01:02:34 et la DITP sera amenée aussi à solliciter
01:02:37 des projets moins numériques,
01:02:39 mais qui revêtent le même ADN de communs
01:02:45 pour accélérer des initiatives citoyennes.
01:02:48 Donc, sur cette nouvelle saison,
01:02:50 on a voulu s'inscrire, comme je le disais,
01:02:51 dans l'axe des politiques prioritaires gouvernementales
01:02:54 et bien s'articuler avec toutes les initiatives
01:02:57 qui peuvent exister dans le domaine des communs numériques.
01:02:59 Donc, je peux citer l'IGN, bien sûr,
01:03:04 avec la fabrique des géocommuns,
01:03:06 le campus cyber, qui a témoigné tout à l'heure aussi
01:03:08 avec le studio des communs,
01:03:10 et les labs territoriaux de la DITP
01:03:11 où on a aussi bénéficié de leur témoignage tout à l'heure.
01:03:14 Et puis, on pense aussi à l'ADEME, à la MCT,
01:03:17 avec des appels à communs.
01:03:19 Et on souhaite vraiment pouvoir inscrire
01:03:22 l'apport de l'ADINUM via le programme AIC
01:03:26 dans cette coopération globale
01:03:28 et en bonne articulation avec ces initiatives.
01:03:33 Avec l'AIC, donc l'accélérateur d'initiatives citoyennes,
01:03:38 en place à l'ADINUM,
01:03:40 au sein de notre incubateur de services numériques,
01:03:44 c'est le cadre de la nouvelle organisation de l'ADINUM.
01:03:47 En fait, on poursuit aussi un objectif double
01:03:50 qui est d'ailleurs partagé aussi avec l'opérateur
01:03:53 de produits interministériels de l'ADINUM.
01:03:54 La première chose, c'est de préserver la souveraineté numérique
01:03:59 et de maîtriser finalement...
01:04:02 préserver la souveraineté numérique de l'État,
01:04:03 préserver et maîtriser l'ESLÉTA,
01:04:07 en investissant en alliance avec d'autres ministères,
01:04:10 d'autres pays, dans des outils numériques
01:04:12 qui peuvent être mutualisés.
01:04:13 Et puis, le deuxième objectif,
01:04:16 c'est mobiliser l'expertise et l'engagement
01:04:18 des contributeurs citoyens et agents publics
01:04:20 pour résoudre avec le numérique les défis d'action publique.
01:04:23 Et ça, c'est très présent
01:04:25 dans un très grand nombre de programmes numériques
01:04:28 que nous sommes aussi amenés à soutenir.
01:04:30 Et cette action, j'en suis convaincue,
01:04:32 on ne peut la mener que collectivement,
01:04:35 d'où toute l'importance des journées comme celle d'aujourd'hui.
01:04:38 Et donc, en conclusion,
01:04:40 je souhaite vraiment remercier tous ceux
01:04:42 qui ont contribué aux échanges assez fructueux
01:04:45 et qu'on vous fera partager, bien évidemment,
01:04:50 avec toute l'équipe de l'AIC.
01:04:53 Je remercie Emma, bien sûr,
01:04:55 qui a pu organiser et animer l'ensemble de cet après-midi,
01:05:00 et les personnes qui travaillent avec elle.
01:05:03 Et donc, un grand merci aussi aux initiatives lauréates
01:05:07 qui font vivre le programme
01:05:09 et qu'on va chercher à accompagner au mieux maintenant,
01:05:11 puisque les défis sont devant nous,
01:05:13 maintenant qu'on a choisi les lauréats.
01:05:15 Les intervenants à cet événement,
01:05:18 donc au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse,
01:05:21 le Conseil national du numérique, l'IGN,
01:05:23 la Société des communs, la DITP,
01:05:25 ainsi que Valérie Peugeot de la CNIL
01:05:27 pour l'animation de la table ronde,
01:05:29 et puis Guillaume Rosier, tout à l'heure, pour son témoignage.
01:05:32 Et je propose en fait que nous retrouvions
01:05:34 sur le second trimestre,
01:05:36 alors plutôt à l'automne, pour un nouveau temps d'échange.
01:05:38 Je pense qu'on aura l'occasion de participer
01:05:40 à un événement plus large,
01:05:42 où on sera encore plus nombreux à partager,
01:05:45 qui est l'événement numérique en commun en octobre,
01:05:48 et donc qui devrait nous permettre d'avancer
01:05:52 avec à la fois les lauréats,
01:05:54 mais aussi d'en choisir de nouveau.
01:05:56 C'est bien la perspective.
01:05:58 Et d'ici là, l'équipe de la DINUM
01:06:00 proposera des formats adaptés
01:06:02 pour continuer à progresser ensemble
01:06:04 et à travailler avec les participants de la société civile,
01:06:07 mais aussi l'administration, sur tous ces sujets
01:06:11 de commun numérique et d'accélération de projet.
01:06:14 Un grand merci à tous et bonne soirée.
01:06:16 (Applaudissements)
01:06:17 Merci beaucoup.
01:06:18 (Applaudissements)

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