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00:00 qu'on a appris avant de se dire la fermeture de la ligne 4 au papeterie de Conda.
00:04 L'invité du 6.9 de France Bleu ce matin c'est le délégué CGT à l'usine de Lardin. Il répond à vos questions Louis de Bergevin.
00:10 - Bonjour Philippe Delors. - Bonjour.
00:11 - Vous êtes donc vous-même sécheur sur la ligne 4, ça fait 33 ans que vous travaillez au papeterie de Conda.
00:17 Vous vous dites quoi aujourd'hui ? Vous dites que c'est fini pour vous ?
00:20 - Oui j'ai bien peur que pour moi et tous mes collègues ça soit fini.
00:26 - Vous étiez à la réunion donc mardi, la direction,
00:30 avec la direction certains élus annoncent donc 187 suppressions de postes sur 420 employés.
00:36 Ça c'est bien ce qu'on vous a dit ?
00:38 - C'est ce que la direction nous a annoncé mardi.
00:40 - Vous étiez surpris ?
00:41 - De l'arrêt de la machine 4, malheureusement non.
00:46 Du nombre de personnes, oui.
00:49 Ça fait maintenant depuis le mois d'août que sur la machine 4 nous avons du chômage partiel.
00:56 Ça a été
00:58 toute l'année 2022 à hauteur de 6-7 jours par mois.
01:02 Et depuis le 28 février la machine 4 ne tourne plus du tout.
01:08 Quand on dit plus du tout, plus du tout. On n'a pas fait un gramme de papier depuis
01:12 le 28 février.
01:15 - C'est dur ces annonces ?
01:17 - C'est dur parce que tout d'abord on demande au personnel des papiers du Canada de faire des efforts
01:23 financiers puisqu'on a quand même perdu de l'argent depuis le mois d'août dernier.
01:26 Et d'un seul coup on nous annonce que notre machine va s'arrêter.
01:31 On ne se rencontre plus. J'ai des collègues depuis le 28 février que je n'ai pas revus.
01:35 Il y a des collègues qui m'appellent, que j'ai au téléphone, qui sont très inquiets, qui sont dans un état
01:40 quand on leur a annoncé hier et avant-hier que ça allait arrêter.
01:46 Comment je vais faire ? Mes enfants ? Mon crédit de maison ?
01:49 Tout ça c'est...
01:51 Moi j'ai des collègues qui sont parents d'un petit garçon de 3 ans et dont la maman est de nouveau enceinte.
01:59 J'ai un autre collègue qui vient juste acheter une maison.
02:01 Et tous ces jeunes là ce sont des jeunes.
02:04 Donc oui tout le monde est très très inquiet.
02:07 - Ça veut dire que c'est la fin du papier couché à condas, celui qui servait notamment à faire les journaux ?
02:13 - Entre autres oui. Malheureusement nous pensons que c'est la fin du papier couché à condas.
02:18 Du papier couché que nous faisons depuis plus de 100 ans.
02:21 Ça a été le fleuron du papier européen.
02:24 On parle de condas partout dans tout le monde.
02:27 Je veux dire que ça fait 33 ans que j'y suis,
02:30 on était fiers et nous sommes toujours fiers de travailler au papier de condas.
02:34 Mais il faut bien reconnaître que depuis des dizaines d'années,
02:38 depuis que le groupe LECTA a repris les papiers de condas,
02:43 on est en train de baisser au niveau social, au niveau économique,
02:46 à vitesse grand V.
02:49 - Est-ce que à terme vous avez peur que le site des papeteries de condas disparaisse puisqu'on n'arrête pas de démanteler ?
02:55 - Et oui j'ai bien peur que oui.
02:58 Vite fait je vais faire une petite chronologie.
03:00 En 2008 le groupe LECTA supprime tous les services
03:04 style comptabilité
03:07 et tant d'autres.
03:11 En 2013 la machine 6,
03:13 en 2023 la machine 4.
03:15 Il y a encore un an de ça on disait qu'avec une seule machine sur le site ça ne serait pas viable.
03:21 D'un seul coup on a dit que si si ça le sera.
03:23 Donc oui c'est très inquiétant.
03:26 - 7h48 sur France Bleu Périgord, l'invité du 6/9 ce matin c'est Philippe Delors délégué CGT aux papeteries de condas.
03:33 - Le groupe LECTA, le groupe espagnol qui possède donc ces papeteries, vous pensez qu'il a comme objectif de
03:39 délocaliser la production de papier couché là bas en Espagne où il possède les usines ?
03:43 - C'est ce qu'il fait actuellement.
03:43 Il y a encore
03:45 on va dire un an de ça on avait à peu près 60 à 70 jours de commandes sur la machine 4.
03:50 Le lendemain on n'a plus eu une seule commande.
03:53 - Vous pensez que c'est encore possible d'empêcher ça ?
03:58 - Non non c'est encore possible on va se battre on va se battre on va faire tout ce qui est possible
04:04 syndicalement pour redémarrer cette machine 4.
04:09 Il y a encore de l'espoir.
04:10 - Il y avait pourtant eu beaucoup d'aide de l'état 33 millions d'euros d'argent public en tout vous pensez que
04:16 l'état
04:18 la région peuvent encore aider
04:20 à maintenir notamment cette ligne 4 ?
04:23 - Alors peuvent encore aider ça je peux pas vous dire parce que
04:25 je voudrais savoir nous
04:28 les ouvriers des papeteries de condas c'est que tout cet argent public où il est passé ? Qu'est ce qu'on en a fait ?
04:33 Qu'est ce qu'on a en contrepartie ? Je veux dire
04:36 là c'est toute une région c'est tout un bassin économique qui va disparaître.
04:41 Je sais pas si on arrive à se rendre compte mais ça va être catastrophique.
04:46 - Parce qu'il y a les emplois
04:47 indirects, il y a les sous-traitants et puis les commerçants autour qui vivent aussi avec les ouvriers.
04:53 Qu'est ce que vous pensez de l'attitude des élus ? Il y en a certains qui disent qu'il faut se battre
04:58 pour le maintien de la ligne 4, d'autres qui parlent déjà du plan social disent qu'il faut se concentrer sur la ligne 8. Vous vous sentez soutenu ?
05:06 - Écoutez j'entends, je lis depuis hier avant-hier
05:09 la parole des élus
05:12 Qu'est ce que j'en pense ?
05:15 On les avait sollicités il y a quelques temps, peut-être qu'ils nous avaient pas cru
05:19 ce qu'il nous fallait mais maintenant ils se rendent compte que oui ça va être très compliqué.
05:23 - Là vous allez vous battre ? Vous allez essayer de... - Oui on va se battre.
05:27 - Vous allez faire quoi ? Vous avez déjà... - Écoutez
05:31 qu'on peut vous rendre compte, on a appris ça mardi, nous sommes jeudi,
05:35 on a eu très peu de temps pour se retourner, on a le soutien de l'union départementale
05:40 ici à Périgueux,
05:43 qu'est ce qu'on va faire exactement encore ? Je peux pas vous le dire, ce qui est sûr c'est qu'on va dans la semaine prochaine on va
05:48 créer une assemblée générale pour informer
05:51 les salariés de
05:53 tout ce qu'on saura pour qu'ils soient au courant, même si c'est difficile de les solliciter en ce moment en sachant que l'usine est à l'arrêt.
05:59 - Et vous allez donc rencontrer aussi la direction mercredi prochain, le 28, pour les négociations. Merci beaucoup Philippe Delors,
06:06 délégué CGT au papeterie de Conda et vous-même salarié sur la ligne 4. Bonne journée. - Merci.

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