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00:00 Le plan social des papeteries de condats a été signé hier par les syndicats et la direction de l'ECTA.
00:05 177 emplois vont être supprimés et pour en parler ce matin, notre invitée est la déléguée force ouvrière aux papeteries de condats.
00:12 Elle répond à vos questions. Louis de Bergevin.
00:14 Bonjour Patricia Canto.
00:16 Oui bonjour.
00:18 Vous représentiez donc force ouvrière hier lors de cette signature. Pourquoi vous avez signé ? Vous êtes vraiment satisfaite de ce plan ?
00:24 Alors nous n'avons pas signé le plan, c'est pas exactement ça en fait.
00:31 La partie, toute la partie économique, la partie justification du fait qu'ils doivent licencier tout ça, ça c'est, il y a une réunion ce matin pour ça.
00:40 Donc là dessus je me prononce pas à l'heure qu'il est. Mais c'est sûr qu'on n'est pas d'accord là dessus.
00:47 Après ce que l'on a signé hier c'était en fait un peu à contre-cœur toutes les modalités d'accompagnement des salariés qui malheureusement vont devoir quitter l'entreprise.
01:00 Donc ces modalités, c'est par exemple le fait que 177 postes vont être supprimés, c'est 10 de moins que ce qui avait été annoncé au départ.
01:09 C'est même un peu moins.
01:11 C'est combien ?
01:13 Ça apparaît. Il y a 171 postes et 3 postes qui seront modifiés.
01:21 Parce qu'on a réussi à récupérer des postes, puis il y a des postes qui sont inoccupés et qui sont supprimés.
01:28 Donc 171 postes supprimés, c'est ce que vous nous dites. Il y a aussi les indemnités de licenciement.
01:33 Mais vous dites que vous n'êtes pas totalement satisfait de ce plan.
01:37 Non, on n'est pas satisfait d'avoir négocié ça parce que c'est jamais agréable de négocier des modalités pour que des gens soient licenciés,
01:46 même si c'est pour améliorer leurs conditions. On n'est forcément pas satisfait.
01:50 Et on aurait voulu depuis le début de la procédure avoir plus de temps pour négocier un peu mieux.
01:57 C'était pas possible de refuser de signer, d'essayer de mettre la pression sur la direction ?
02:04 Alors on a essayé de mettre la pression, puisqu'il y a eu 17 jours de blocage de l'entreprise pendant la durée des négociations.
02:12 C'est-à-dire que si on n'avait pas du tout signé, les salariés n'auraient rien eu à leur départ de l'entreprise.
02:20 Même si ça nous fait mal aux tripes de devoir accepter ça, on ne pouvait pas laisser les gens sans avoir tout ce qu'on avait discuté, négocié,
02:36 qui est quand même mieux que ce que la direction présentait au départ.
02:41 7h48 sur France Bleu Périgord, on revient sur le plan social des papeteries de condamnation avec notre invité,
02:48 Patricia Canto, déléguée force ouvrière.
02:50 Vous l'avez dit, vous avez parlé de ces près de trois semaines de blocage de l'usine.
02:54 Le blocage qui a été finalement stoppé, c'était pas possible d'envisager des actions plus dures face à une direction qui ne voulait pas beaucoup bouger ?
03:02 Plus dure, il y a des choses qui ont été envisagées, mais après, comme on était dans la période de négociation,
03:11 les salariés nous ont dit qu'on préfère vous laisser négocier, qu'il y ait des choses qui soient obtenues,
03:18 plutôt que tout bloquer et que même la direction ne veuille plus envisager de négocier.
03:24 Donc là, aujourd'hui, on a une réunion qui est importante, c'est la réunion de clôture, je dirais, de la procédure.
03:31 Nous allons devoir faire des commentaires qu'on a à faire, même si on en a fait tout au long de la procédure,
03:38 et surtout se prononcer et après le dossier partira à la direction du travail, à la drette, pour être regardé par l'inspection du travail.
03:48 Quels étaient les arguments de l'ECTA lors de ces négociations ?
03:53 Les arguments de l'ECTA, c'est que pour eux, ils faisaient la bonne chose pour l'entreprise.
03:57 Ils étaient totalement, enfin, on était en opposition complète, parce que nous, on dit ce que vous faites,
04:03 fermez la ligne 4 et les transformations, ça va, et continuez avec une seule machine à papier, ça ne pérennisera pas le site.
04:11 Et eux, ils disent non, non, au contraire, on n'a pas du tout la même vision de l'avenir pour l'entreprise.
04:17 On ne se comprend pas. Même avec des chiffres qui, au départ, sont les mêmes,
04:26 nos conseils nous montrent que ça sera difficile l'avenir, et que pour qu'on aille, il y a un fort risque que d'ici,
04:39 alors je ne sais pas combien de temps, je ne peux pas dire, mais assez prochainement, dans les années futures,
04:46 il y aura d'autres problèmes. C'est pour ça qu'on ne voulait pas y aller.
04:50 Pour la ligne 4, maintenant, c'est terminé ?
04:53 La ligne 4, selon la direction, elle ne redémarrera pas.
04:58 Mais vous, est-ce que vous avez encore un espoir ?
05:02 Nous, on a toujours espoir, parce qu'on se dit que peut-être on peut trouver quelqu'un qui nous aide
05:09 pour développer d'autres produits, et voir peut-être investir de l'argent dans l'entreprise.
05:18 On aurait eu un peu plus d'espoir si l'État s'était rangé à nos côtés.
05:23 Malheureusement, même si on a sonné la cloche chez M. Roland Lescure, le ministre de l'Industrie,
05:32 il nous avait laissé penser que peut-être il nous aiderait pour aller plus loin dans la recherche
05:40 sur de nouveaux produits pour cette machine. Là, on voit bien que c'est la fin de la procédure,
05:46 et qu'il n'y a rien qui est fait. On est très déçus.
05:49 Roland Lescure, le ministre de l'Industrie, qui s'est encore engagé à venir à Conda d'ici un mois.
05:55 Merci beaucoup, Patricia Canto, déléguée force ouvrière au papeterie de Conda.